10.05.2009
En voyage vers Brouage
Avant de vous gratifier des graffiti de Brouage, un ready-made-aidé aux huîtres pour commencer. Un «ready-made» vous savez ce que c’est, duchampistes que vous êtes. Un bidule trouvé tel quel dans le panorama et élevé par vos soins au rang d’œuvre d’art. Des fois, on donne un coup de pouce et c’est alors un ready-made «aidé». Quand c’est des huîtres qui le donnent le coup de pouce, comme c’est le cas de ce vélo qui participe de la déco d’un caboulot du port de Chatressac dans l’estuaire de la Seudre, c’est un «ready-made-aux-huîtres-aidé».
Tout ça pour vous dire que j’ai été me goberger de coquillages, de soles, de bars et de soupes de poissons en regardant l’île d’Oléron au fond des yeux. A Grand-Village-Plage dans ladite île, je serais bien allé visiter la Maison paysanne de la coiffe et du costume. Hélas, ça ouvre qu’en juin et encore pour les groupes. La municipalité a pas l’air d’en faire une priorité. J’ai donc abandonné les randonnées en forêt et le phare de Chassiron pour re-filer sur Marennes, patrie de … l’huître.
A hauteur de Champagne, avant St-Agnant, la très émouvante rencontre sur la D733 d’un témoignage de dévotion populaire d’aujourd’hui a calmé le jeu. Pour «David, Elodie, Gaëlle, Adrien et Fabien» jeunes victimes de la route, un portique de bois latté a été dressé contre un arbre et constellé de fleurs artificielles, de guirlandes, de teddy bears et d’inscriptions : «Je t’M», «I love you», «Je t’aime, maman».
Si j’avais le temps, je me livrerais au recensement de toutes les antiquités de graffiti que je rencontre mais je doute de suffire à la tâche. Heureusement, je ne suis pas la seule à faire ça. Au wifi-café de Saint-Palais-sur-mer,
non loin de Chez Lolo, le roi du Bulot,
j’ai découvert en twistant sur Internet qu’Eliane Larus faisait la même chose.
19:58 Publié dans Glanures, Images, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : graffiti, ready made, brouage | | Imprimer | | |
25.12.2008
Le Père Noël habite Erfoud
Aujourd’hui que c’est Noël et que, à cause du jaja à bulles, j’ai un peu mal au bout des cheveux que monsieur Izri, mon coiffeur (je change sans arrêt de coiffeur), a pourtant ratiboisé un max pour le réveillon, je n’ai rien d’intelligent à vous dire à part : «enjoy your toys !» mes petites Animuliens-muliennes.
Je cherchais une image de Père Noël à vous coller, car vous cliquez comme des malades sur ce genre de choses, mais je n’en ai trouvé aucune de choucarde.
Alors, j’ai décidé de vous offrir mon fond d’écran parce que finalement je l’avais peut-être bien là sous les yeux sans le voir mon barbu houppelandé sous la forme de ce graffito chopé au vol sur une vieille porte rouillée dans un village du sud marocain des environs d’Erfoud.
11:14 Publié dans Ailleurs, Glanures, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : graffiti | | Imprimer | | |
18.07.2008
Paysages de femmes
La semaine dernière, je lui ai taxé une vieille brochure de Jean Ajalbert,
un Auvergnat de Clichy-la-Garenne qui fut l’avocat de l’anarchiste Auguste Vaillant. J’avais été attirée par son titre rouge : Paysages de femmes et par la choucarde lettre ornée de sa couverture. Ce recueil célèbre les danseuses de chahut, les pouffes d’atelier et les petites bourgeoises qui montrent leurs mollets en grimpant dans les omnibus.
Bien m’en a pris car j’y ai déniché un fatal poème impressionniste que j’ai recopié pour vous. Pourquoi tant de mansuétude ? mais parce le dit poème nous chante – et c’est assez rare en 1887 pour le souligner – le charme des graffiti parisiens.
23:50 Publié dans Ecrits, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : graffiti | | Imprimer | | |
24.11.2007
Une vie pleine de viennoiseries
Vous sortez de la grève avec des mollets de maillot jaune ? Super, ça tombe au poil. Enfourchez votre petite reine, je vous emmène à Retraite-World. C’est pas loin. Au coin de la rue. Pédalez jusqu’au kiosque et demandez le n° 258 de Pleine Vie, «nouvelle vie, nouvelles envies» (whoa, le programme !).
C’est ouf le nombre de jolies mamies nudistes qui ont testé pour nous la crème anti-âge dans ce mensuel. Et de papis musclés à dos argentés et soupçon de ventres ronds, pêchant la truite dans des torrents glacés.
Il y a même des «sexagénaires» de la dernière pluie qui s’amusent à porter des fourmis sur leur tête.
Aussi neige pas été trop ébabahie d’y trouver l’ethnologue Michel Valière pointant son doigt ciceronique vers des villages du genre de Chez Bernardeau (oui, comme le muet valet de Zorro) près de Champniers dans la Vienne.
Il fait découvrir sa région à des Parisiens stressés. Rien que pour le fun et dans la décontraction. «Je ne fais jamais de circuits de fil jaune, rouge ou bleu», dit-il, «Plutôt des moments d’opportunités, en mettant l’accent sur un point d’histoire, un élément ethnographique comme un lieu de dévotion sur une tombe de saint avec ses graffiti (…)».
« Graffiti », un de mes dadas. Cela me rappelle que dans un de ses malicieux commentaires déposés sur ma note Calaveras, le pilote du Jardin de Belvert osa me demander si je connaissais le trop mimi musée des graffiti anciens de Marsilly en Charente-Maritime.
Mais vouiii, bien sûr, voyons. C’est près de la Rochelle. J’y ai même fait provision d’un bouquet de brochures savantes réalisées par les Amis dudit musée sous des couvertures acidulées comme des bonbecs.
Je me suis fait aussi l’ascension du clocher avec mon chéri qui peinait derrière parce qu’il avait mangé trop de moules arrosées au vin blanc.
La preuve : mon billet d’entrée rose.
C’est pas fastoche à photographier mais j’ai pourtant ramené un tas d’images dont je vous donne un échantillon puisque vous insistez.
D’ailleurs, si vous aviez été attentif, cher professeur, vous auriez remarqué que dès mes débuts, quand je n’étais pas la star blogouilleuse que je suis devenue, j’avais déjà réussi à glisser, le 6 septembre 2005 pour être précise, un cliché de l’un des moulages que ce vaillant musée (non, le mot n’est pas trop grand) expose du mieux qu’il peut.
Donc une révision s’impose. Pour la prochaine fois, vous me ferez le plaisir, cher Seigneur de Belvert et vous aussi chers Animuliens, de feuilleter d’un clic distrait toute l’année 2005 de votre Animula Vagula préférée.
Je suis vache ? Non : cette année là n’a que 4 mois.
17:45 Publié dans Gazettes, Glanures, Jadis et naguère, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : graffiti, michel valière | | Imprimer | | |
08.11.2007
Soirée photos au Vin des rues
On me demande à moi, Animula l’incollable, si je connais «les graffiti marins de Saint-Simon (Charente)» (voir commentaires récents sur ma calavéreuse note précédente).
Bien sûr que oui, cher lecteur ! Si vous cliquiez de temps à autres sur "toutes les archives " (pratique pour retrouver quelque chose) vous verriez s’afficher la liste de mes tags avec le mot-clé graffiti. Encore un p’tit clic sur ce mot magique et toutes les fois que j’ai causé de ces fleurs de murs s’afficheraient devant vos yeux.
C’est dès mes débuts, le 6 septembre 2005 précisément, que j’ai allusionné à propos des gabariers des bords de la Charente. Je vous ai même gratifiés d’une image de voilier qui naviguait sur un mur chouettement moussu. Si j’ai pas osé vous en donner plus, c’est que je trouvais mes photos à chier. Cependant, puisque vous insistez, je vous colle du rabiot.
D’ailleurs, c’est tout ce que je peux faire parce que je me remets à peine du vernissage Bob Giraud en noir et blanc au Vin des rues. (Bon anniversaire, Olivier!). C’est pas si fréquent d’aller boire dans un livre qu’on aime, du moins dans un bistrot qui porte le titre d’un livre etc. J’ai donc eu léger mal aux cheveux pour avoir abusé de l’aimable blanc pétillant – un plus qu’honnête Vouvray je crois – que l’on m’a offert.
Autour de moi, c’était la joyeuse presse des lichetronneurs de vin rouge, si bien que je craignais pour le gentil sweat blanc que j’avais traîné dans ce haut lieu de la commémoration giraudienne. Epinglé sur les murs, le héros du jour nous souriait en compagnie de l’écrivain Robert Sabatier, du commissaire Jacques Delarue et du photographe Robert Doisneau mais il fallait être fortiche pour voir ces clichés étant donné le monde autour du zinc du 21 rue Boulard (14e).
J’avais pas mon Kodak. Heureusement car j’aurais rien pu prendre. Malheureusement parce que l’image de la fine canne sculptée d’un des buveurs aurait fait bien sur mon blogounet.
J’ai eu un mal de chien pour m’approcher du photographe Colagrossi (Daniel, il me semble) et l’arracher à une interlocutrice aux boucles rousses. Il m’a signé son livret avec le portrait photo (vintage) de Robert Giraud que vous pourrez peut-être vous procurer encore mais dépêchez-vous, chers collectionneuses car il n’en a tiré que 20 exemplaires qu’il garde dans les poches de sa veste.
Tant pis pour ceux qu’étaient pas là. L’ambiance contribuait si bien à faire revivre Robert Giraud que je suis pas sûre de ne pas l’avoir croisé parmi tous les inconnus du Vin des rues. Pour ceux qui doutent que j’y sois allée, je parlerai de ces merveilles : les verrines au jambon rustique et le boudin tiède aux pommes sur tranche de pain grillé.
01:33 Publié dans Expos, Images, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Robert Giraud, Graffiti | | Imprimer | | |
04.11.2007
Calaveras rue des Cascades
Martin Ramirez par Mary Altaffer/AP Photo
J’étais partie pour vous parler de cette nouvelle qui doit mettre en ébullition tous les collectionneurs d’art brut : on vient de retrouver un paquet de dessins inconnus de Martin Ramirez, quand la rue des Cascades s’est jetée en travers de ma route.
Gravure par Kristin Meller
En cette fin de journée à lumière parisienne propice je me dirigeais, bras dessus bras dessous avec mon petit kodak, en direction d’une galerie du 20e arrondissement où Le jour des mort au Mexique était évoqué par un autel à offrandes et par des calaveras dans l’atelier de l’Association pour l’estampe et l’art populaire.
La rue des Cascades est une drôle de voie serpentine ainsi nommée -j’imagine- parce qu’on y captait des sources et qu’on y croise encore des «regards», édifiés pour surveiller icelles.
J’allais atteindre le 49 bis où ce que crèche l’asso en question lorsque, non loin de la maison utilisée par Jacques Becker comme décor pour son Casque d’Or, je suis tombée sur une cascade de graffiti sculptés comme on n’en fait plus.
C’est à l’exact coin de la dégringolante rue des Savies et de sa cascadeuse voisine. Un morceau aux allures furieusement provinciales qui fait tout son possible pour oublier les rénovations à prétentions modérées ambiantes sans pour autant tomber dans le musée à touristes.
Vous mordez le truc ? Là, sur un mur de jardin de curé couronné de plantes mal peignées, comme une page de croquis griffonnés sans fignolage, de drôles de têtes se bousculent, pas de la même main on dirait.
La proximité d’un Espace Louise Michel (où les glandeurs du dimanche étaient invités, par voie d’ affichette rétro, à une expo sur L’Espagne et ses républicains pour témoins) explique sans doute qu’à des têtes de mort, l’un des sculpteurs anonymes du mur des Cascades ait cru bon d’ajouter des messages adaptés à l’histoire du quartier :
«Anarchie»,
«Vive la Commune»
Une rapide enquête de votre petite âme errante lui a permis de savoir que cette œuvre lapidaire, urbaine en diable, avait été attribuée à un «artiste-ouvrier» qui a nié en être l’auteur.
C’est vrai, qu’à côté de figurations sauvages, on croit discerner dans ces graffiti une certaine élégance de trait qui pourrait être la marque d’un artiste pure laine.
Un gus en tous cas qui serait au parfum de Brassaï et qui n’aurait pas craint, à cause de ça, de recourir au grattage, une technique plutôt négligée en nos jolis temps pressés comme lavement.
C’est en songeant à tout ça, qu’au bout de la rue des Cascades, j’ai rencontré, près d’un kébab, la Sirène de Ménilmontant .
23:55 Publié dans Expos, Images, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : calaveras, graffiti, martin ramirez, art brut | | Imprimer | | |
20.06.2007
La Canigousse en Normandie
Enfin une bonne nouvelle ! J’ai rendu visite aux deux ours (un brun, un blanc) de Veules les Roses. Ils vous saluent bien. Leur mine florissante fait toujours plaisir à voir.
© Mon chéri que j'ai
Campés devant la porte de leur maison longue sur l’assez nerveuse route départementale 925 qui file vers Dieppe et Fontaine-le-Dun, ils nous ont montré leurs quenottes et leurs petites griffes noires.
© Mon chéri que j'ai
Je sais pas pourquoi Pascale Lemare les qualifie de «majestueux» dans son guide Normandie insolite. Il m’ont fait plutôt l’effet de deux braves types qui venaient d’enfiler leur peau d’ours imperméable et leur chapeau à la Bourvil à cause de la pluie. Avec leur allure débonnaire et grassouillette, c’est pas étonnant qu’ils soient les fils d’un zouave qui s’appelait Le Rondeur (Jean). On dit qu’il les a dressés devant sa «Canigousse» (ce nom est inscrit sur le fronton de la porte d’entrée de sa demeure) en souvenir de son service militaire dans les Pyrénées.
© Mon chéri que j'ai
On dit moins que sa maison s’adosse à un simulacre de montagne velue et blafarde qui surplombe directement la route. Génie du lieu ? Goût de la métaphore ?
© Mon chéri que j'ai
Pendant que mon chéri profitait vachement d’un gringalet rayon de soleil pour leur tirer le portrait (il tient à vous faire savouar que les photos que voici sont toutes de son cru 2007), je suis allée au petit troquet d’en face pour acheter le journal local et pour faire pipi.
Dans le canard dont j’ai oublié le nom, j’ai découvert qu’à Caudebec en Caux, au Musée de la Marine de Seine, débutait une nouvelle expo de Serge Ramond : Mémoire des murs, estampes aquarellées de graffiti marins et que vous avez jusqu’au 3 septembre pour la voir, joyeux vacanciers balnéaires.
Dans les toilettes, non loin d'un urinoir duchampêtre en diable, j'ai découvert ce modeste témoignage d'érotisme naïf : une mini installation de strings plutôt kitschounets associés à une vue du Veules ancien et à une affichette demandant «où sont passés les curés?».
On peut en rire et pourtant c'est peut-être de l'art populaire contemporain à son stade conceptuel.
Dans le doute, mon chéri et moi on est allés manger une moule-frites devant la mer turquoise.
21:25 Publié dans Gazettes, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : La Canigousse, Serge Ramond, graffiti, art brut | | Imprimer | | |
20.11.2006
Les enfants du Traouc del calel
On se serait cru dans les 36 vues de la Tour FL de Henri Rivière.
Je dis ça pour vous prouver que je crache pas sur la culture, mais comme je n’avais ni le temps ni l’envie de me refarcir la collection permanente, je me suis aventurée, après un beau sourire au monsieur de la sécurité, dans les dédales qui s’offraient à moi. Le MQB est un escargot qui mérite qu’on explore les circonvolutions de sa coquille. Suivant une flèche indiquant «Cinéma», j’ai tournicoté au fil d’un escalier.
J’espérais me faire une toile, le temps que la pluie cesse mais c’était comme dans un rêve, je ne rencontrais que des salles vides à l’exception des chaises et des micros.
Au bout du bout il y en avait une, plongée dans une obscurité relative, où l’on devinait pourtant une assistance studieuse.
Je me suis glissée au premier rang des étudiants et j’ai regardé le diaporama que commentait à ce moment un conférencier aux accents occitans.
Et alors là, le choc, mes petits animuliens!
Ce que je voyais, c’était du brut et je le connaissais pas : des dessins au charbon laissés par des enfants-travailleurs dans une mine d’argile bouchée dès le début du XIIIe siècle. C’est à Sorèze, au sud de Castres, nous a dit Daniel Fabre, le prof qui ressuscite ces trésors.
Je n’ai qu’une petite image à vous offrir mais j’espère faire mieux si je réussis à me procurer le bouquin de Lucien Gratté qui parle de ce «Traouc del calel» : Chronique d’une caverne en Languedoc (1988). En attendant, laissez-moi vous dire que j’ai eu plaisir à me retrouver dans la peau d’une étudiante. J’ai pu vérifier la chose suivante
MÊME LE PASSÉ A DE L'AVENIR
23:10 Publié dans Images, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Graffiti | | Imprimer | | |
19.11.2006
Du BHV au Poitou
J’adore comment les choses s’enchaînent.
Les choses, les mots, les livres. J’étais en route pour le B.H.V., riant sous ma cape (l’automne, je porte une cape) parce que, dans mon fone mobile, Reinette-la-sorcière tentait de me convaincre que Chabichette, la blanche chouchoute des médias, était un petit trésor en sucre promis à toutes les tasses de thé élyséennes, quand je suis tombée sur une foire à tout. J’entends par là une de ces «ventes de charité» (je sais, ça s’emploie plus, c’est ringard!) qui fleurissent à l’approche de Noël. Celle-ci, installée dans la cour d’un temple protestant grand comme un jouet, proposait quelques livres par le truchement de 2 vieilles dames frisottées. Oubliant sur le champ le mignon lampadaire que j’étais partie chercher, j’entrainai mon chéri, pestant contre ce contretemps, pour me précipiter sur les poèmes de Jean Victor Pellerin Traduit de l’esquimau.
Avec leur masque inuit en couverture, ils végétaient là en compagnie d’un vieux numéro du Touring Club contenant un article d’Anatole Jakovsky sur Le Palais idéal du facteur Cheval et de la biographie, dépenaillée mais tant pis, de Christophe par Caradec. Tamponnée d’un cachet Grande Gidouille elle avait dû appartenir à un pataphysicien. Que faisait-elle là ? Et que faisait là ce bouquin de Maurice Fombeure : Le Vin de la Haumuche réédité par UPCP en 1989 grâce à Catherine Robert «de la Médiathèque régionale de Niort»?Ces nouvelles inspirées à Fombeure par son Poitou natal ont de quoi réconcilier avec cette région celles qui en ont royalement ras la capuche qu’on la leur vende comme modèle de république. Je vous recommande la première sur Les sobriquets, vous verrez qu’on n’a rien inventé avec «Chabichette». Evidemment avec tout ça, y avait un monde fou au magasin. La queue pour l’escale-à-tort était aussi grande que dehors pour l’expo Doisneau. De rage, je suis allée me tremper dans l’atmosphère bisounours du Marché aux fleurs. J’ai bien fait parce que, non loin de là, femme sage que je suis, j’ai ramassé, près du portail du Conseil de prud’hommes, un dessin de mur hyper zarbi.
17:40 Publié dans Glanures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ferdinand Cheval, Graffiti, art brut | | Imprimer | | |
11.09.2006
Les graffiti de Loches
Ce ouikène, votre petite âme errante a décidé de se la jouer. Elle s’est payée une cité royale. Aucun rapport avec la dame, récemment entartée, du même nom.
C’est de l’«impregnable fortress» de Loches (selon les dépliants touristics) dont il s’agit. Loches, son donjon, sa tour ronde, ses cages de fer et sa salle de torture…, Loches a servi de prison depuis Louis XI et jusqu’en 1926.
Raison pour laquelle cet ensemble de bâtiments militaires a été chouchouté au cours du temps. Ce qui nous vaut de pouvoir y contempler, au hasard des embrasures de fenêtres, des escaliers en colimaçons et des murailles vénérables, une quantité de graffiti réalisés par les pauvres types qui furent coincés là des années ou quelques minutes : prisonniers, soldats, matons ou simples visiteurs.
Photo Serge Ramond
Certains très amusants comme ce profil de «punk» qui fume la pipe, d’autres émouvants comme cette échelle de traits pour le décompte des jours. Beaucoup en bas-relief prononcés assimilables à de véritables morceaux de sculpture.
Une petite salle d’exposition avec des moulages complète le tout. Essayez plutôt de la voir un jour où les familles de cathos intégristes ont renoncé à faire un cours sur la chevalerie et les blasons à leurs malheureux lardons. Elle est l’œuvre de Serge Ramond, conservateur du Musée des graffiti de Verneuil-en-Halatte dans l’Oise, ce qui ne devrait pas étonner ceux qui connaissent l’activité inlassable de ce protecteur de l’expression libre de nos vieux murs. A propos d’un colloque qui aura lieu à Loches les 22-23 et 24 septembre 2006 dans le cadre des Journée-Rencontres de l’ASPAG, asso de sauvegarde du patrimoine archéologique et glyptographique, on peut le contacter ou alors contacter Pascal Poirier (Logis Royal, 37600 Loches).
Bonne fille, je vous colle en prime un petit album de mon cru en espèrant que, si les petits polissons d’Art insolite empruntent mes images comme ils l’ont fait déjà notamment pour Favreau, Buffo, Billy, ils n’oublient pas cette fois-ci de citer brièvement qu’elles proviennent du blogue d’Animula Vagula.
00:05 Publié dans Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Graffiti, Serge Ramond | | Imprimer | | |