Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19.08.2012

Maison Picassiette : Y’a pas photo !

En revenant du Maine et Loire, que croyez-vous qu’Ani fit? Dans l’Eure et Loir, elle est passée. A Chartres elle s’est arrêtée. Non pour la rime mais pour revoir la maison de Raymond Isidore qu’elle a visitée petite avec son daddy.

verso pp.jpgEn ce temps là, c’était de tout repos, la rue du Repos. On se promenait chez «Picassiette» en toute sérénité. Le créateur n’aimait guère ce surnom péjoratif qui lui avait été donné par des concitoyens soucieux de souligner l’écart entre son art et celui de Picasso. Il n’appréciait pas plus d’avoir été relégué parmi les morts dans le cimetière voisin où on l’avait nommé cantonnier.

guide du visiteur.jpg

Mais l’univers de mosaïques qu’il avait conçu, sur son terrain, dans sa maison et jusque sur ses meubles, chatoyait dans la grisaille ambiante de son quartier. De son vivant, son épouse et lui aimaient à recevoir les curieux. Je ne sache pas qu’alors, Raymond Isidore ait découragé les photographes. «Je donne toujours l’autorisation de prendre des photos» écrit-il même à Anatole Jakovsky (cf. Les Cahiers de Marottes et Violons d’Ingres n°60, p. 26).

R Isidore jakovsky.jpg

Gilles Ehrmann, Robert Doisneau, Jacques Verroust, Maurice Zalewski, Michel Boudaud s’en donnèrent chez lui à cœur joie. Comme plus tard André Abegg, Maarten Kloos

paradis terrestre.jpg

Clovis Prévost 

picassiette prévost.jpg

Paul Fuks

paul-fuks-picassiette-le-jardin-d-assiettes-o-2825800422-0.jpg

Massin

massin ragon picassiette.jpg

Entre 1962 et 2001, il s’est publié plusieurs albums photos sur Picassiette qu’il n’est pas trop difficile de se procurer. Et il y a gros à parier qu’au 20e siècle bon nombre de kodaks ont dû enregistrer les impressions des visiteurs (avis aux fouineurs d’archives familiales!!!).

carte souvenir.jpg

Mais le 21e siècle est arrivé qui est une époque formidable. Une époque qui donne à la liberté des moyens nouveaux tout en ressuscitant des contraintes absurdes pour restreindre celle-ci. Naguère, on n’avait personne sur le dos pour rêver dans le jardin d’Isidore.

visite ellenberger.jpg

Aujourd’hui on force de braves employés municipaux à vous marquer à la culotte pour le cas où vous voudriez emporter un petit souvenir photographique. Le «règlement» maison vous ordonne de laisser votre appareil dans son étui. Combat d’arrière-garde : le web est déjà plein de photos de la maison d’Isidore. Les touristes japonais repartent sans comprendre.

japonais chez picassiette.jpg

Une atmosphère pénible de clandestinité et de délation s’instaure dans ce lieu d’enchantement. Une telle restriction est parfaitement abusive (sauf pour l’usage du flash bien entendu). Rien de légal ne peut vous empêcher de prendre une image pour vous la mettre en fond d’écran ou pour la réserver à votre album perso. Le caractère rétrograde de cette mesure arbitraire se mesure d’ailleurs au look ringard de l’appareil photo qui est représenté sur la pancarte inhibitrice.

art brut,raymond isidore,maison picassiette,anatole jakovsky,clovis prévost,maarten kloos,paul fuks,michel ellenberger,massin

On se demande dans quel monde ancien vit la personne qui a décidé cette mesure. Au lieu de se prendre pour le musée d’Orsay (où même là ce n’est pas gagné pour les restrictions à la liberté de photographier), l’administration de la Maison Picassiette ferait mieux d’entreprendre une campagne pédagogique pour expliquer aux visiteurs qu’il ne faut pas toucher les mosaïques de Raymond Isidore. Sur ce point comme j’ai pu le constater, il y a fort à faire. Et c’est plus dommageable que des prises de vue qui n’altèrent en rien l’œuvre du créateur chartrain et pour lesquelles on pourrait solliciter à la rigueur une redevance raisonnable. Si l’on veut générer des fonds pour les restaurations toujours indispensables.

03.06.2012

Germain Van der Steen est passé à Drouot

A l’intention de l’Animulien fidèle (il se reconnaîtra) qui ne rate pas une occasion de me passer un savon quand j’oublie de parler de Germain Van der Steen, faux-naïf et vrai représentant de la Neuve Invention, pur Parisien bien que né à Versailles sous un patronyme flamand, marchand de couleurs insomniaque, créateur de félins fous et bouffons, je dédie ce minou-tigre sur isorel.

germain van der steen,anatole jakovsky

hotel-drouot.jpgIl vient de figurer dans la vente publique de l’ancienne Collection Anatole Jakovsky  (2e partie) qui s’est tenue à l’Hôtel Drouot, amputé de sa fontaine, le 1er juin 2012.

A noter que les contours de l’animal sont dessinés au moyen de ficelles collées sur le support, ce qui ne se voit pas très bien sur la photo.

20:18 Publié dans art brut, Encans, Images | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : germain van der steen, anatole jakovsky | |  Imprimer | | Pin it! |

06.08.2011

Carton rouge pour Mémée Grossin

«On s’amusait bien en 68» me dit mon daddy adoré, avec nostalgie, en z’yeutant ma dernière trouvaille. Dénicheuse de paperasses anciennes comme je suis, j’ai attrapé dans mon filet à papillons rares, un carton qu’en ces temps mérovingiens on n’appelait pas encore un «flyer». C’est un carton rouge ou plutôt un dépliant de la Galerie Antoinette, dévolue à la défense de l’art naïf.

recto dépliant méméé grossin.jpg

Ce n’est pas que les œuvres de Fernande Grossin (1886-1975), une brave vieille dame bordelaise, me passionnent des masses mais c’est qu’il est question d’art brut dans le texte d’Anatole Jakovsky contenu dans cette invitation à une exposition qui occupa 3 semaines, peu de temps avant un 22 mars fatidique.

Dans ce moment précurseur d’un mouvement qui allait reléguer au second plan bien des choses (dont le gaullisme et l’art naïf), on ne faisait pas dans le politiquement correct. On n’hésitait pas, contrairement à aujourd’hui, à exprimer des opinions personnelles et même à se rentrer généreusement dans le chou entre grandes têtes molles. Ici, c’est rigolo de voir Jakovsky, un peu énervé par Jean Dubuffet qui lui pourrit la vie (Asphyxiante culture, son brûlot est pour bientôt), se farcir Raymond Queneau, coupable, d’artbrutophilie et d’artnaïvophobie subséquente.

Mémée Grossin passe à la trappe.

Fernande Grossin,Anatole Jakovsky,St Leu

Après nous avoir rapidement chanté les louanges de cette jeunesse de 82 ans, l’Anatole utilise l’essentiel de son espace à se bastonner avec «la valetaille des gazettes» que défrisent ses chers naïfs. La suite est jouissive puisque s’attaquant «aux grosses pièces», il râle contre un académicien Goncourt qui l’a provoqué.

J’aurais bien aimé trouver l’origine de la citation de Raymond Queneau qui mit les nerfs de Jakovsky en pelote mais je n’y suis pas parvenu (avis aux chercheurs!). Elle date sans doute de 1967 et vaut son pesant de nougat : «L’exposition de l’Art Brut fut cette année une révélation avec l’heureuse conséquence d’éclairer les esprits sur la véritable nature de l’art exploité sous l’étiquette Naïf, école insincère de truqueurs (à quelques rares exceptions près)».

Anatole JakovskyDevant tant de sévérité, Anatole Jakovsky manque d’avaler sa pipe : «Dommage que la fameuse Zazie n’était pas là à ce moment près de lui pour lui dire dans son vert langage : critique mon cul, Keno, t’occupe pas de ça, c’est pas tes oignons». zazie.jpg

 

Avant de se vautrer à son tour dans l’injustice: «Ah, si elle (Mémé Grossin) était seulement une droguée, une internée, une schizophrène, ou une récidiviste de droit commun, au pis aller, comme la plupart des artistes de l’Art Brut, cela aurait pu s’arranger, la rehausser aux yeux de ce profond penseur».

fernande grossin,Anatole Jakovsky

Il a raison mon daddy, en ce temps-là, on s’amusait bien. Avec parti pris peut-être mais sans recours à l’injure, à la diffamation, au harcèlement, au ton menaçant toutefois. Avec pour seules armes l’ironie, l’humour, le sens de la caricature, l’analyse critique, l’exactitude des faits et le contrôle des informations. Sans oublier le droit de citation. Tout un programme.

08:00 Publié dans Ecrits, Expos, Jadis et naguère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fernande grossin, anatole jakovsky, raymond queneau | |  Imprimer | | Pin it! |

20.11.2010

Des invités-surprise pour l’abbé Fouré

100 ans de Fouré, ça vaut bien un petit coup de turlututu!

jakovsky fouré.jpg

 

L’Anatole (Jakovsky), dans son bouquin sur Les Mystérieux rochers de Rothéneuf, paru en 1979 chez l’éditeur Encre, faisait remarquer que l’inaltérable Abbé Fouré était DCD en 1910, «la même année que le Douanier Rousseau».

chapos.jpeg

Avouez donc que ce serait bête de laisser filer 2010 sans soulever son chapeau pointu ou sa casquette de baseball en son honneur.

af 2.jpg

Une toute nouvelle Asso, dont je ne sais pour ainsi dire rien, vient de se décider à le faire. Je relaie (dans le brouillard mais de bon cœur) cette initiative qui m’est signalé par une Animulienne malouine.

L’Association s’appelle Les Amis de l’œuvre de l’Abbé Fouré. Beau programme auquel on ne peut que souscrire! Si je comprends bien cette asso n’a rien à voir avec le site des Rochers sculptés. Elle nous promet de nouvelles infos pour plus tard mais là, dans l’urgence, elle nous fait parvenir l’affiche annonçant le temps fort de sa cérémonie d’hommage.

affiche_exposition_a3__bnp f.jpg

Retenez donc votre samedi 18 décembre 2010. C’est à ce moment là que vous pourrez looker une expo complète sur Fouré et ses œuvres (de 10 à 18 h), vous faire dédicacer par son auteur un nouveau bouquin sur St-Malo-Rothéneuf au temps des rochers sculptés (à 11 h précises, attention les retardataires!), vous faire une toile le soir à partir de 20 h 30 avec la projection d’un film d’un certain F. Daudier

Et avant d’aller faire de beaux rêves, vous aurez encore droit à une conférence sur l’art brut «animée par des invités-surprise». Aïe, aïe, aïe, là je crains le pire! mais j’espère, j’espère vraiment qu’on nous épargnera les grandes têtes molles des «experts-spécialistes» de la chose pour nous sortir de véritables jokers.

 

rotheneuf 2.jpg

Je pense que cette journée préludera à une expo qui occupera le mois de décembre tout entier mais je n’en suis pas sûre. Si madame Joëlle Jouneau, la présidente de l’Asso des Amis de l’œuvre du bon Abbé me faisait l’honneur de passer par chez moi pour lire ces lignes, ce serait sympa à elle d’éclairer à fond mes lecteurs et mes lectrices à qui je fais un gros bisou en passant.

rotheneuf 1.jpg

23.02.2010

Ancienne collection Jacovsky sur catalogue

verso catalogue art auction.jpg

La collec de Jakovsky, nom d'une pipe, c'était kékchose! Il collectionnait pas seulement les pipes, l'Anatole, et les toiles naïves à en bourrer tous ses appartements. Il s'entourait de beaucoup de livres dont on voit passer certains de ci de là au fil des catalogues.
Après-demain, mercredi, le 24 de février, un joli choix de ceux-ci (et d'autres documents jakovskyens) défileront chez Pierre Cardin, Rémy Le Fur et associés, sous l'enseigne d'AuctionArt, dans une vente publique à Drouot-Richelieu.

pubgazette24-O2-2010.jpg

Les repros ont de quoi mettre l'eau à la bouche. Je flashe pour mon compte sur un recueil de poèmes mi figue espagnole, mi raisin français, enluminé tout autour de la typo par Miguel Hernandez, un des géants de l'art brut du début. Coplas de la peine et de l'amour que ça s'appelle. La déco de M.H. n'est pas sans faire penser -c'est drôle- à des illustrations de Joan Miró.

pages hernandez.jpg

Je louche aussi sur le super manuscrit d'André Breton, signé et fort raturé (indice d'un premier jet), relatif à Joseph Crépin. Et naturellement sur une photo représentant ce peintre, prise vers 1950 par Anatole Jakovsky.

photo crépin.jpg

Claude Oterello, le monsieur qui expertise, peut pas tout décortiquer, tellement certains lots de la vente sont copieux. Dans l'un d'eux, il y a une photo de Jean Dubuffet avec des cheveux.

Dubuffet et Lili.jpg

On y trouve aussi des lettres de celui-ci dont une de 1964 où il informe Jaco que les œuvres de Camille Renault lui paraissent «relever davantage de l'art naïf que de l'art brut». saignant, non? Autre chose qui mérite l'achat de ce numéro 179 du catalogue, une liste dactylographiée donnant la liste des «ouvrages concernant les écrits des aliénés et que possède Paul Eluard» avec l'indication précieuse : «vendredi 18 mai 1945». Nettement avant le fameux voyage en Suisse de juillet 1945 qui passe trop souvent pour le début des recherches de Dubuffet en matière d'art brut. Dans le même ensemble, une lettre préconisant de demander à Nush Eluard d'écrire «au médecin-chef pour qu'il envoie une note sur le sculpteur en question». Il y a gros à parier qu'il s'agit bien sûr d'Auguste Forestier.

recto catalogue auction art.jpg

Pour terminer, je vous dirai que j'ai aimé le café que Maître le Fur offre courtoisement aux visiteurs et visiteuses de l'expo préalable à la vente. Et le slogan de la bande annonce imprimée du n°163 (Prospectus aux amateurs de tout genre de Dubuffet) soigneusement conservée par Jakovsky, il est pas mal non plus :

....Contre le roi, pour la bergère....

23.10.2008

Peinture au couteau sans cran d’arrêt

Maintenant qu’on est passé si près du gouffre et que l’Europe a sauvé le monde en attendant que les traders viennent encore foutre le dawa, il est temps d’oublier nos économies menacées par le spectre de la crise le soir au fond des caisses d’épargne et de se payer une bonne tranche de rigolade avec la gaffe du journal Le Monde rectifiée par ses soins dans son édition du 15 octobre 2008 : «un malencontreux lapsus nous a fait attribuer à Cécilia Bruni-Sarkozy le coup de téléphone annonçant à l’ancienne brigadiste italienne Maria Petrella la nouvelle de sa non-extradition».
Ah, ah, ah oui vraiment, l’in-con-sci-ent est bon enfant ! Plus fort que tout, plus fort que la finance, plus fort que votre petite âme errante.

temps mêlés 22.jpg

J’aurais pu, par exemple, chercher pendant des heures ce numéro de Temps mêlés qui vient opportunément apporter de l’eau fraîche à ma récente note sur Schwarz-Abrys si le hasard (pour ne pas dire un sous-jacent savoir) ne s’en était mêlé. J’ignorais pourtant que je l’avais. Je l’avais proprement oublié. C’est cependant la première chose qui m’est tombée sur la gargoulette, cette petite brochure bleue sale, lorsqu’en voulant mettre de l’ordre dans le capharnaüm de ce qui me sert de bibliothèque, j’ai fait valser une pile de documents divers. «Bienencontreux acte manqué», me suis-je dit.

peinture au couteau texte.jpg

Tout à fait réussi, si l’on considère qu’atterrissant sur ma moquette double épaisseur, ce numéro 22 de la revue de Verviers, daté de 1956, s’est ouvert sur un article d’Anatole Jakovsky, intitulé : Schwarz-Abrys ou Peinture au couteau sans cran d’arrêt. Il ne pisse pas loin. Il fait partie de ces petits textes oubliés qu’on n’arrête pas de retrouver par ci par là tant il est vrai que l’Anatole a pu se disperser. C’est du bla-bla.

passage deschamps.jpg

On n’y apprend pas grand chose. Sauf que Schwarz-A. résidait dans l’impasse Deschamps à Ménilmontant et qu’un séjour d’été au bord de la mer a inspiré au peintre des tableaux peints avec les yeux des sirènes. Ce n’est pas évident à voir la repro qui accompagne l’articulet de Jako mais il s’en trouvera peut-être parmi vous pour en faire son miel (ou son «biju», pour les Animuliens attentifs).

peinture au couteau image.jpg

09:40 Publié dans Gazettes, Lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : anatole jakovsky, léon schwarz-abrys | |  Imprimer | | Pin it! |

06.05.2008

Voyage de Rate-jolie à Rothéneuf

Des boni, pas des boniments!

Comme je sais parfaitement que vous me regardez d’une oreille distraite pour cause de longs ouikènes printaniers avec soleil soudain qui deshydrate (rate-jolie pour celles et ceux qui connaissent leur Robert Tatin par cœur), je me contenterai de quelques zimages pour en rajouter une cuillère à café sur 2 de mes bavardages récents.

1269869616.jpg

D’abord, pour vous dire que notre Anatole Jakovsky chéri s’est montré un poil rapide dans son étude sur Les mystérieux rochers de Rothéneuf (Encre, 1979) quand il affirme : «Hormis un méchant articulet paru au mois de juin 1907 dans Les lectures pour tous sous le titre : Excentriques confrères de nos artistes (…) on ne trouve plus de trace imprimée de l’abbé Fouré jusqu’à la publication, en 1952, d’une espèce de guide des Rochers sculptés, rédigé par M. H. Brebion, propriétaire des lieux (…)».1866518738.jpg
Voici un poème sur les Pêcheurs bretons dont l’auteur est un Poirier (Joseph-Emile). Cela crève les yeux, même si la repro est à chier, qu’il est illustré d’une vue photographique des Rochers sculptés.

1122825848.jpg

1934314318.jpgOn est en 1913 et c’est dans l’Annuaire des Bretons de Paris et de la Seine.
Et puis pour mettre un peu de couleurs dans votre bonus, voici une amusante Décalcomanie imprimée rue Lepic à Paris chez un Marcel, Guillen du nom. Je sais pas de quand elle date mais elle a pas l’air d’hier. Comme j’ai ôté le papier protecteur pour vous la scanner, il ne me reste plus qu’à la tremper dans la flotte, «à faire glisser le décor par une légère pression des doigts» pour le transférer sur la couverture du carnet qui me sert à noter les bêtises que j’entends (et que je dis) dans les vernissages.

432276267.jpg

1893489424.jpgPendant que je suis dans les sacrifices et pour venir rebondir sur le face à face Edmund Monsiel/Jean Véber, amorcé le 18 mars 2008 dans mon post Brute de caricature, j’ai à moitié désossé Surfanta, une pauvre petite revue italienne (turinoise exactement) post-surréaliste de 1964 afin de capturer cette tête d’yeux, intitulée Voyage, de Steen Colding de Copenhague.

136068657.jpg

Tout autre chose pour finir : cette extraordinaire photo empruntée à un site qui se décarcasse pour les travaux anonymes des «excentriques confrères». Photo d’un lieu de détention allemand, dirait-on. Y’ a pas d’explications mais il y a plusieurs clichés.

1046701373.jpg

Allez-y voir, ça vaut le détour.

00:05 Publié dans Ecrits, Gazettes, Glanures, Images, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, abbé fouré, anatole jakovsky, robert tatin | |  Imprimer | | Pin it! |

30.03.2008

Bal masqué parmi les capotes


1363626261.jpg
Ce que je n’ai pas vu (et que j’aurais aimé voir) à Barcelone : une vitrine de préservatifs reproduite en couverture du numéro 8 de la revue Bief (Jonction Surréaliste). J’étais trop minote alors et pour ainsi dire pas du tout née puisque cette livraison date du 15 juillet 1959. J’ignore de qui est la photo mais c’est le genre d’objet qui pouvait traîner dans des collections de gus du genre Romi, Selz ou Jakovsky.
2142652231.jpg
Dans un bouquin de cet Anatole (Eros du Dimanche), paru en 1964 chez Jean-Jacques Pauvert, avec une grotesque bande (honni soit qui mal y pense!) préservative, indispensable en ces temps où tante Yvonne et André Malraux (l’esthétique tranquille) règnaient sur la culture, on trouve un «étui pénien populaire espagnol (Gomas)» en direct de la même capitale catalane.
571126236.jpg
Si je vous parle de ça, c’est qu’à la réprobation de mon chéri et de mon daddy réunis, les hasards d’une brocante ont fait entrer dans mon petit chez moi (honni soit…) ce délicieux petit préservatif ruskof qui ressemble à un jouet traditionnel de là-bas.
1172911970.JPG
Présenté sous globe comme un bouquet de mariée et sous la marque « surréaliste » Gala, il mesure 70 millimètres de haut. Ce chou-mignon s’étant périmé le 12 décembre 2005, c’est déjà une antiquité digne des Animuliens friands de curiosités populaires.

01:47 Publié dans Gazettes, Images, Jeux et ris | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anatole jakovsky | |  Imprimer | | Pin it! |

10.02.2007

A chacun sa sirène

medium_couv_sirenaif.jpg
Brut, con et naïf, mon post du 4, n’est pas passé inaperçu. Un petit fouineur (merci monsieur Paulo) m’a prêté pour le ouikène un catalogue oublié, en droite ligne de sa monstrueuse bibliothèque. Sirenaïf que ça s’appelle et c’est préfacé par Anatole Jakovsky. C’était le titre d’une exposition de fin 1980, début 81, à la Galerie Sin’Paora à Paris. medium_P_barton_sirene.jpgFiguraient déjà, tiens, tiens, la sirène de Desnos et -re tiens, tiens- Les Trésors sous-marins, le tableau, plutôt sucré, de Patricia Barton. Donc, un affreux doute m’assaille : l’expo du Musée maritime et fluvial de Rouen serait-elle du réchauffé ?
Retour sur le plancher des vaches pour vous dire que j’ai rangé mon placard à chaussures.
medium_chaussures.jpg

Parmi les 70 paires qui constituent mon pedibus-patrimoine il me manque malheureusement celle qui figurait dans la vente Art populaire-Curiosités le 7 février à Drouot-Richelieu. Martine Houze, l’expert, qualifie d’«imposantes» ces «chaussures de métier» (j’ai envie de dire : de chantier) du XVIIe ou XVIIIe siècle. medium_semelle.jpgJ’adore leur grosse bouille de curé campagnard avec leur six épaisseurs de cuir renforcées par des chevilles de bois. Si Chabichette décide demain de m’en offrir une paire du même genre brut plutôt qu’une paire de ces douillettes charentaises dont elle inonde son département, je promets de voter pour elle.

medium_eglise_parlante_porche_2.jpg

Question curé, j’ai pas de conseil à vous donner mais allez voir quand même la note que Pascale Herman a baptisée sur son blogue : L’Eglise parlante du Ménil-Gondouin (Orne).

medium_Eglise_parlante_aujourd_hui.jpg

L'église parlante rénovée 

J’y ai collé un commentaire relatif aux soutanes indépendantes d’esprit et créatrices.

medium_Chanoine_Thibaud.jpg
medium_Chanoine_thibaud_1.jpg

Parmi celles-ci, un petit salut au chanoine Joseph Thibaud de Luçon qui, dans les années 30, agrémenta son jardin de sculptures animalières en ciment armé. Quelqu’un sait-il ce qu’elles sont devenues ? On n’en a qu’une mauvaise photo dans un livre de mémoires que Thibaud publia en 1935 avec, pour illustrations, ses gravures perso qui ressemblent à du Cordel.

medium_Chanoine_Thibaud_baleine_echouee.jpg

 

23:55 Publié dans Jadis et naguère, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Anatole Jakovsky, Victor Paysant, Joseph Thibaud | |  Imprimer | | Pin it! |

04.02.2007

Brut, Con et Naïf

medium_affiche_J_Leclercq_Riom.2.jpgJe m’apprêtais à vous signaler que c’était reparti comme en 14 pour Jules Leclercq et que ce prométhéen brodeur était descendu dans mon Auvergne jolie, où le Musée Mandet de Riom accueille jusqu’au 1er avril 2007 l’expo Donneur de feu quand, tombant de Charybde en Scylla, medium_atchoum_4.jpgje me suis chopée la première crève de l’année qui m’a laissé le nez dans mon mouchoir jetable. Je ne dis pas ça pour ceux que ma petite santé intéresse mais ravagée par les atchoums, le monde m’est apparu sous un jour plus vain.

A quoi bon vous recommander Con comme la lune, le spectacle-lecture de Jean L’Anselme et Denis Parmain le dimanche 11 février 2007 à la Halle Saint-Pierre ? medium_J_L_Anselme_en_1948.jpgNe vous ai-je pas parlé déjà de ces «poésies au ris de veau, au ris au laid, pleine de ris aux mots», de ce poète à part, compagnon de route de Dubuffet et de Chaissac ?

Allez donc rabâcher d’ailleurs avec une quinte de toux toutes les trois phrases !

Votre petite âme errante a beau se bourrer d’aspirine, sa petite tête n’arrive à se concentrer sur rien. Tout juste si elle a pu parcourir d’un œil fièvreux le bébé-article sur les Naïves sirènes paru dans le dernier numéro d’Aladin, le magazine des chineurs. Il annonce l’exposition de la partie de la collection d’Anatole Jakovsky (et non : «Jadovsky», comme l’estropie le journaliste anonyme) consacrée aux sirènes.

medium_musee_maritime_rouen.2.JPGJ’avoue que je suis pas folle des sucreries de peintures représentées dans le dossier de presse de Sirènes en scène mais il y a là-dedans «une vingtaine d’objets décoratifs d’art populaire» qui pourraient peut-être valoir le déplacement  jusqu’au Musée maritime, fluvial et portuaire, espace des Marégraphes. On signale aussi, raison de plus!, la sirène en cire à cheveux humains qui appartînt à Robert Desnos.

medium_sirene_Desnos.3.jpg

Les p’tits malins ont déjà vu ce troublant simulacre en 2003 dans l’expo du Pavillon des arts Trajectoires du rêve dont l’excellentissime catalogue se vend en ce moment pour une bouchée de pain chez les bons soldeurs, du genre Mona lisait.

medium_Catalogue_trajectoires_du_reve.2.jpeg

23:25 Publié dans Expos, Lectures | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, jules leclercq, jean l'anselme, anatole jakovsky | |  Imprimer | | Pin it! |