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26.03.2015

James Castle se tient au Carreau

Sur le carreau. Sur le carreau je suis restée. Le Carreau du Temple où se tient comme chaque année à pareille époque le Salon du Dessin Contemporain.

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Bluffée, scotchée, médusée devant mon «drawing» à moi. Le carnet de James Castle visible sur le stand C5. On peut bien dire que je suis une vieille bougonne mais là je vous certifie que j’y suis allée direct au coup de cœur! Et je n’aurais de cesse que vous ne l’éprouviez à votre tour, ce coup de cœur, en vous précipitant (car vous n’avez que jusqu’à dimanche 29 mars 2015 à 7 P.M.) dans ce vénérable marché parisien, plus du tout glacial et relooké Bon Chic Bon Goût.

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J’étais pas la dernière à la Preview VIP mais j’arrive toujours dans ces lieux là comme une vachette dans l’arène le jour de la tienta. Je ne sais jamais trop où aller. Alors je fonce au hasard, comptant sur les révélations qui provoqueront mon regard.

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Généralement, elle ne sont pas légion et je tarde à les découvrir. Mais là, je me suis fait envelopper d’emblée dans la muleta d’un exposant un peu à la bourre.

Depuis l’allée centrale, qu’est-ce que j’aperçois? Les vignettes juxtaposées d’un étonnant cahier, ouvert dans les bras d’un monsieur qui peine à l’introduire, sans l’esquinter, dans une vitrine plate inaugurale.

castle1.jpgTellement je suis impressionnée en un tour de sang par la rusticité savoureuse et les valeurs noires et grises de la chose que ce n’est qu’en un deuxième temps que je reconnais dans l’installateur le galeriste Christian Berst himself. Avant que ses clients n’arrivent, j’ai le temps de lui extorquer quelques infos pour mon petit blogounet d’amour.

castle003 copie.jpgC’est une œuvre de James Castle. Faites pas :  « qui ? » Faites pas : « quoi ? ». Reportez vous à mon post du 5 mars 2012 où je vous disais tout sur le personnage. Si j’ai bien compris, ce carnet de 16 pages qui se feuillette comme un roman graphique, date de 1932. Il aurait été montré pour la première fois en 1962 au California College (USA).

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A part ça : tout ce qu’on aime ! Si on voulait le reproduire en fac simile ce serait pas facile à cause des pages découpées de façon insolite.

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Coton à manipuler : c’est fragile et ça coûte sans doute un bras (ce qui n’est rien, eu égard à l’originalité et à la qualité). Difficile à montrer.

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On peut quand même pas toujours ouvrir à la même page ce recueil d’images (qui fait penser à un album de photos de famille) sous-titrée de lignes sinueuses en guise d’écriture.

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Une petite tablette Samsung, voisine du carnet de la vitrine, permet de contourner cette difficulté. Elisabeth Berst qui est d’une patience d’ange l’a domptée pour nous et le visiteur peut ainsi se faire défiler dans le détail tout le carnet de James Castle. Il y a infiniment à rêver dessus. Plus que sur la plupart des autres œuvres du Salon réunies.

03.08.2012

« Terra incognita » em Lisboa

Madge Gill n’est pas seulement à Londres, Jean Perdrizet à Digne, Pascal Verbena  à Aix-en-Provence.

Retrouvez-les aussi à Lisbonne jusqu’au 23 septembre 2012 à la Fondation Arpad Szenes/Vieira da Silva en compagnie de plus de 70 créateurs et artistes triés sur deux volets : arte bruta et periferia.

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Même si vous ne comprenez pas le portugalais, ça parle tout seul, n’est-ce-pas? cette expo Terra incognita. Et quand je vous aurais dit que sont estivalement montrées là les œuvres de la Collection Treger-Saint Silvestre et que le comissariado a été confié à Christian Berst vous aurez mordu le truc. Pour les relous, les distraits, les noyés dans le perroquet ou la tomate, j’ajouterai quand même que Richard Treger, jadis pianiste, a été un bout de temps galeriste rue Mazarine. En collaboration avec le sculpteur Antonio Saint Silvestre, d’origine portugaise aussi.

Feuilleter jusqu’à la moelle le catalogue de cette expo au titre latinisant est chose facile sur le site de la Galerie Berst, pourvu que vous soyez encore capable de vous infliger quelques clics après une nuit de pogo au Deleriumula, le club de la plage.

Mes lecteurs attentifs y retrouveront de vieilles connaissances comme ce Giovanni Bosco que j’ai eu l’honneur et la chance de révéler au monde de l’art brut sur mon blogue les 25 mai et 16 juin 2008. C’est un réel plaisir et une fierté perso de voir qu’il est entré aussi dans cette collection.

Giovanni Bosco

Même si l’angélique Simone Le Carré-Galimard n’a rien à voir avec l’éditeur de la rue Gaston-Gallimard, même si son nom ne prend ne prend pas deux L, même si elle n’est pas morte en 1966 comme l’indique à tort la notice du catalogue Terra incognita, je suis contente de la rencontrer là entre Carlo Zinelli et Fleury-Joseph Crépin. Je la voyais plutôt dans la partie périphérique mais, qu’il porte ou non le dossard de l’art brut, son assemblage au héron vert en plastique vaut le détour par Lisbonne.

Simone Le Carré-Galimard

Beaucoup de créateurs et d’artistes bien connus dans le landerneau brut figurent encore dans l’exposition lusitanienne. Et quelques uns moins souvent sur le devant de ma scène comme Joao Pé-Leve, Pavel Leonov, l’étonnant collagiste Jacques Deal (periferia)

Jacques Deal

Roy Wenzel, Karl Vondal, Oskar Voll, Henry Speller, Royal Robertson, Ergasto Monichon, Dusan Kusmic (arte bruta)

Dusan Kusmic

Dans l’ensemble, un très bon moment à passer par conséquent.

Un regret toutefois. Richard, Antonio, Arpad, Maria Elena et Christian étant plutôt du genre parisien de chez parisien, on aurait pu glisser un peu de français dans le catalogue, entre la version originale en portugais et l’inévitable traduction en anglais.

19.02.2011

NYOAF 2011

NYOAF 2011 NYOAF. Non, ce n’est pas le nouveau cri de guerre d’Animula! Tout bêtement, ça signifie : New York Outsider Art Fair.

Tout un poème. Et qui s’affiche en kakemono dans le ciel blanc de la GrossePomme.

Avec tout le boulot que j’ai au bureau en ce moment, je n’ai pas pu y aller mais, heureusement, une Animulienne de choc est passée par là entre le 11 et le 13 février 2011. Elle m’envoie pour vous des images : du stand de la galerie Ricco Maresca

NYOAF 2011

du stand de Carl Hammer

NYOAF 2011

de celui d’Andrew Edlin

NYOAF 2011

Sans oublier l’espace de notre galerie Berstnationale avec ses Bosco qui nous tendent les bras.

NYOAF 2011,galerie Christian Berst

NYOAF 2011

NYOAF 2011,Christian Berst,Ionel Talpazan

Merci à Cléo qui s’est levée de bonne heure pour réaliser ce petit reportage. A l’heure où l’on passe encore l’aspi sur le stand de Judy Saslow.

NYOAF 2011

Le temps d’une perspective pour vous montrer combien c’est grand l’OAF et qu’il faut parfois consulter le plan pour s’y retrouver

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et puis déjà, du côté de chez Cavin Morris, le monde arrive.

NYOAF 2011

26.10.2009

Art brut puissance 4

paris n'existe pas.jpgSerge Gainsbourg a 41 ans et il prophétise : «demain, on achètera de l'aliéné!». C'est dans un film de Roger Benayoun que j'ai vu sur le câble. Un film de 1969 intitulé :  Paris n'existe pas. Un drôle de film sur le délire rétroactif. Un jeune peintre, qui rame à contre-courant, discute le bout de gras avec ses amis artistes. En panne d'inspiration, il se met à remonter le temps ce qui n'est pas très bon pour lui. Ce morceau de dialogue proféré en plein courant pop m'a frappé. Et si c'était vrai aujourd'hui? Si «l'aliéné», autrement dit l'art brut (je pousse exprès le bouchon) était en train de devenir la dernière tendance à la mode? sac d'os 2.JPGOn le croirait presque si l'on considère le nombre d'expos d'art brut qui sont proposées sur la place de Paris en même temps. Vautrez-vous un instant avec moi dans le paradoxe et vous constaterez que j'ai raison.

Rue de l'Echaudé, quand on lèche les vitrines de Jérôme Dreyfuss décorées de sacs en argile par Caroline Rennequin, on a déjà l'impression d'être sur la piste.

Descendons la rue de Seine et allons nous fertiliser les yeux au 27.

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Florilèges de l'art brut : la galerie annonce la couleur. Et au pluriel, s.v.p. : Gironella, Schröder Sonnenstern, Kopac, Domsic, Crépin, Lobanov, 2 petits Hodinos et un Lesage dans un cadre égyptien. J'ai remarqué pour ma part un A.C.M. du genre navire.

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yeux fertiles coin bureau.JPGComme l'accueil n'est pas intimidant et l'accrochage généreusement visible de la rue, j'ai chipé une ou deux images.

J'ai déjà parlé de l'expo aracinienne de l'INHA (Les Chemins de l'art brut), je n'y reviendrai pas. C'était jeudi dernier l'occasion d'hommager Madeleine Lommel. On croisa du beau monde. J'ai cru reconnaître Christian Berst dans l'assistance. ch_berst.jpgCe dernier reçoit toujours son public dans sa galerie proche de l'Opéra Bastille pour son expo Made in Holland. Allez pas confondre avec L'Âge d'or hollandais à la Pinacothèque (Rembrandt, Vermeer), chez Berst c'est bien d'art brut néerlandais pur et dur dont il s'agit. Le seul «classique» (si on peut s'exprimer ainsi) c'est Willem Van Genk, une locomotive qui sert de visuel de référence sur le carton d'invitation.

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Allez-y surtout pour les autres créateurs présentés. Ce sont tous des découvertes. Chacun a son style particulier et il y a de vraies pointures. Les œuvres aux pastels de Roy Wenzel sont «chargées d'énergie graphique» comme dit Michel Thévoz qui rapproche ce créateur de Dwight Mackintosh.

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Les trains haletants de Ron Oosterbroek circulent en réseau dense frénétiquement dans une lumière jaune tatouée de poussière.

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Les angulosités multicolores des scènes brodées de Siebe Wiemer Glastra me font penser aux dessins de Jules Godi, réalisés au pendule.
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Chouette catalogue comme d'hab. 1, 2, 3 : ça fait trois expositions si je compte bien.

Et si j'annexe Montreuil où la Galerie abcd montre de nouvelles œuvres du tchèque Lubos Plny véritablement à-tomber-par-terre, ça fait 4 expos d'art brut très estimables et accessibles par le métro qui s'offrent à vous. Petits veinards.

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17.06.2009

Fusco recto verso

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Sylvain Fusco en est la preuve, on peut dire que je suis vernie. Mes lecteurs me gavent de scoops.

Des fois, je me fais l'effet d'une otarie qui n'a qu'à ouvrir la goule pour qu'on y jette du poisson dedans.

 

Et pas du menu fretin, comme vous pouvez voir en découvrant le biface au Dr Requet que vous avait promis Christian Berst dans son commentaire à ma note du premier de ce mois.

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Et puisqu'il est question de vernissages et que ce dénicheur de chefs d'œuvre oubliés les enchaîne comme des perles, j'en profite pour vous déléguer à celui de American Outsiders car moi, je suis prise demain.

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Ce Black South est le versant I de la chose.
Quelques photos de cet African-American Vernacular Art ne peuvent pas vous faire de mal, n'est-ce pas ?
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23:23 Publié dans Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, sylvain fusco, christian berst, mose tolliver | |  Imprimer | | Pin it! |