07.06.2009
Unica Zürn au Marché de la Poésie
Mon marché, la poésie, Unica Zürn et Soho. Voilà c'qui y a dans mon caddy aujourd'hui.
Marre des surgelés ! Je me plonge dans la cuisine jusqu'au cou. Mon caddy et mon daddy sur les talons, je suis allée au marché. J'en ai rapporté du basilic altier de mille feux brillants, des haricots verts, des pommes Tentation, 2 kgs de Beurré Hardy et des pêches jaunes. Et maintenant je touille ma compote, en surveillant du coin de l'œil mon chéri qui en profite lâchement pour piocher dans mon lapin à la moutarde en train de cuire.
De marché en marché, je songe à celui de la Poésie dont la 27e édition va se tenir place Saint-Sulpice à Paris du jeudi 18 au dimanche 21 juin. J'ai lu quelque part qu'Ypsilon, un éditeur dont je vous ai déjà parlé le 16 février 2009 déballera son attrayant petit stock sur le stand G3 de ce susdit marché. L'occasion pour moi de me goinfrer avec une correspondance inédite qui donne un coup de projo sur la relation Unica Zürn-Henri Michaux. Comme je suis pas très intelligente et que mon esprit tortueux ne fait que progresser de proche en proche, faut pas que j'oublie de vous dire que ce bouquin intitulé Pour Unica Zürn (Lettres de Hans Bellmer à Henri Michaux et autres documents) me fait penser à une exposition qui a lieu en ce moment à New York.
C'est au Drawing Center qu'elle se tient. Unica Zürn : Dark Spring, c'est son nom. On peut y voir jusqu'au 23 juillet 2009 une cinquantaine d'encres et d'aquarelles sur papier de la période 1950/1970.
© Brinkmann & Bose Publisher, Berlin
Mercredi 10 juin 2009 une Table ronde (Panel discussion) organisée par Ad Hoc Vox réunira divers orateurs pour examiner la question de ce qui se passe quand l'histoire personnelle d'un artiste devient une partie de son œuvre.
© Brinkmann & Bose Publisher, Berlin
La présentation de Through biography -c'est l'intitulé de la Table ronde- sur le site du Drawing Center précise : «The exhibition Unica Zürn : Dark Spring will serve as stage to a discussion of the various ways an artist'life is presented alongside their work and how that contexte can influence our relationship to their art».
C'est clair, non ?
Pour les durs de la feuille (de chou) qui n'auraient pas compris, que ce soit dans la Grosse Pomme ou à Panameu, vous y couperez pas à l'Unica. Et c'est très bien.
17:41 Publié dans Expos, Glanures, Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : unica zürn, hans bellmer, henri michaux, marché de la poésie, ypsilon, drawing center, tatouages | | Imprimer | | |
16.02.2009
Unica Zürn et son MistAKE
Zürnophiles et zürnolâtres, en bon français : amoureux et amourêveuses de l’œuvre d’Unica Zürn seront heureux et reuses d’apprendre que ses textes écrits en français et dispersés à droite et à gauche sont recueillis pour la première fois dans un petit bouquin bien propre sur lui et même carrément élégant sous sa couverture bleu-pétrole imprimée en blanc modeste.
La couverture est de Pauline Nunez et ce livre intitulé : MistAKE et autres écrits français (je respecte autant que possible le belle typo utilisée) est paru chez un petit éditeur, Ypsilon, fin octobre 2008.
Le monogramme de la maison qui ne compte encore que quelques titres à son catalogue mais du puissant :
Pier Paolo Pasolini, Djuna Barnes, Yannis Ritsos est dessiné par Franck Jalleau.
Y et Z étaient, c’est naturel, fait pour se rencontrer. Isabella Checcaglini, la fondatrice de cette petite (mais déjà respectable) maison d’édition s’en est aperçue, elle qui ne craint pas les décortications du langage puisqu’elle a eu le culot de s’attaquer bille en tête au Coup de Dés de Stéphane Mallarmé pour entrer dans le métier
Votre petite âme errante aurait pu s’en apercevoir aussi puisque j’ai découvert que, fin novembre 2008, j’ai loupé (on me dit jamais rien!) une lecture d’extraits de MistAke à la librairie franco-allemande de Montmartre, j’ai nommé la Libraire Buchladen, rue Burq n°3 dans le 18e of Paris. Maintenant que vous êtes en appétit, foncez ici et là pour tout savoir. La préface de Rike Felta à ces Ecrits de Zürn est éclairante aussi. Elle file comme une balle et sans graisse inutile au cœur du problème : «MistAKE se présente comme un mot qui pourrait en contenir plusieurs autres, en particulier quand on intègre en même temps plusieurs langues et leur dimension phonétique comme c’est le cas ici (…)».
Nous revoilà au cœur des anagrammes, cœur de l’œuvre d’Unica Zürn et cœur de son malheur. De ce point de vue, moi c’que j’préfère c’est le tout premier texte, dans un français très personnel qui marche sur les fautes comme on marche sur des courbatures. Il daterait du début des années soixante. Unica y relate un voyage en avion pour un retour à Berlin et un internement dans un hosto psy de cette ville.
Cela commence comme ça : «Sans ventre, elle fait la naissance d’une ville. Tout le mond dans l’avion la regarde, mais elle est trop occuper avec l’acouchement de sa ville, qu’elle regard personne. Elle écoute : tout qui passe par l’oreille devient plus vraie, que les experienes par les yeux».
Procurez vous 17 thunes pour lire la suite. Achetez vite ce livre et soyez un des 500 heureux à le posséder. Après, tant pis pour vous, il sera épuisé.
00:05 Publié dans Ecrits, Glanures, Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : unica zürn | | Imprimer | | |
10.04.2007
Unica et Louise
Une chance que mon daddy s’est occupé de mon courrier pendant mon absence ! La boîte aux lettres aurait explosé. Parmi tous les papiers, la revue Création Franche dont le n°27 contient un article de Bernard Chevassu consacré à Louise Fisher.
Ses voisins de Mulhouse la considéraient comme une sorcière. Son environnement d’art a été transporté tel quel à la Collection de Lausanne. L’article qui complète celui que Bernard Chevassu a donné en 1977 dans le fascicule 10 de L’Art brut (publication créée par Jean Dubuffet) apporte des précisions sur les conditions de ce transfert.
30 ans après, l’auteur reste baba devant le respect qui fut témoigné d’emblée à l’œuvre de cette grand-mère indomptable dont l’élan artistique avait été stoppé par une attaque de paralysie.
Un point cependant reste obscur. On comprend mal si c’est après avoir sauvé les sculptures de Louise Fischer (menacées alors d’imminente destruction) que Bernard Chevassu a rencontré celle-ci sur son lit d’hôpital ou si elle a pu donner son accord au sauvetage.
Ce qui expliquerait qu’elle ait mis son visiteur en garde contre la dangerosité du contact avec son "Tempus Edax Rerum", personnage à la faux et au sablier.
Autre temps fort de la revue de Bègles, un long article de Bruno Montpied consacré à Unica Zürn, poétiquement (mais bizarrement) rapprochée de Peter Pan. L’auteur, avec l’entrain que les Animuliens connaissent, réagit à l’exposition récente de la Halle Saint-Pierre. Il égratigne au passage Jean-Louis Lanoux, l’un des auteurs du catalogue, soupçonné de penser qu’il n’est de bons surréalistes que suicidés. Il s’emploie à nous présenter les rapports Zürn-Bellmer à la façon d’«un ballet de voyants étroitement enlacés», ce qui est peut-être un peu idéal.
00:35 Publié dans Gazettes, In memoriam, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Louise Fisher, Unica Zürn, art brut | | Imprimer | | |
26.01.2007
Vendita all'asta a Montecarlo
Monaco captive le monde brut!
«L’eusses-tu cru (comme dirait Don Camillo), ma p’tite Ani ? Dis merci à M. Gérard Nicollet pour avoir remarqué ta note du 17 janvier 2007».
C’est ma super-nounou qui parle, elle a raison. Je sais que vous me suivez depuis longtemps, cher Chercheur de sons, et moi aussi je me prive pas de faire des descentes sur votre blogue qui me laisse pantoise étant donné mon ignorance musicale crasse.
Pour répondre à vos questions je vous dirai que j’ai parlé de l’expo Zürn ici et là, de l’expo Australian outsiders le 21 septembre 2006 et de celle d’Artaud dans Qui a gagné le quizz de Noël ? Quant à l’expo Beauté insensée (sans s) de 1995, je vous ai filé l’image de la couverture du catalogue le 29 octobre dernier (Bettina à la Fiac…). Vous voyez comment je suis ! I-rré-pro-cha-ble.
Sauf que j’ai oublié de vous conseiller d’aller dans Toutes les archives en bas de ma colonne archives puis dans Archives par tags, c’est très commode pour rechercher un nom ou un thème traité sur mon blogounet.
A moins que vous ne préfériez le Blogbar, qu’il ne faut pas confondre avec le dog-bar, vu qu’il n’est pas fait pour les chiens.
Carte des œuvres mises en vente
Mais je piapiate, je piapiate et pour un peu j’oublierais de vous remettre une couche de Monaco. Vous savez que ce rocher a tendance à attirer les ventes publiques.
Il s’en prépare une belle consacrée à l’art dit outsider (auction sale oblige !).
Je vous répercute le communiqué tout droit venu d’Italie à ce sujet :
In questa occasione, una quarantina di opere dell'Atelier Adriano e Michele andranno all'incanto.
23:55 Publié dans De vous zamoi, Encans, Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : unica zürn, antonin artaud, art brut | | Imprimer | | |
09.10.2006
En revenant de l'expo Unica Zürn
Faudrait la plume d’un ange et non le clavier plein de miettes de votre petite âme errante (qui grignote sur sa bécane) pour rendre compte de l’expo Unica Zürn à la Halle Saint-Pierre sur Paname. Mais bon sang, vous pouvez me croire sur parole et vous laisser convaincre que les autres trucs peuvent attendre. Ne serait-ce que pour ces dessins déchirés par Unica et reconstitués par un restaurateur habile (il y en a), ne serait-ce que pour ces huiles sur carton qui sont si rares, ne serait-ce que pour ce dessin aux bords mal découpés intitulé Monsieur Zebaoth monte la putain babylonienne, allez tout de suite à la HSP!
Collection privée
Comme ça il vous restera du temps pour y retourner. C’est que cette expo est une machine qui vous capture. Des fois, c’est trop intense, alors on se défend. Certains avec leur téléphone portable, d’autre avec leurs commentaires à deux balles, moi en inventant pour les œuvres d’Unica des titres perso du genre : Un chat du bout du doigt, Champignon à la vapeur de visage, Un œil qui griffe ou Une carte de géographie écorchée vive. La salle noire où sont les dessins se clôt par le fabuleux portrait de Bellmer par Unica que l’on a eu la bonne idée de mettre en regard du portrait sur papier froissé d’Unica par Hans.
Collection Bihl-Bellmer
Face à face où l’art culturel, à son meilleur, dialogue avec un art brut de la plus belle eau. C’est le seul clin d’œil au «parrainage» du père de la Poupée. Cette expo a le mérite de nous présenter l’œuvre de Zürn pour elle-même, sans trop de références convenues (sauf peut-être dans le dossier de presse) à l’ambiance surréaliste dans laquelle elle baignait mais qui n’a pas compté si fort que ça.
Préparez votre thune pour le catalogue bifide (français-english). Il va faire son effet. Pour pas être trop longue, je me contente d’énumérer les auteurs : Victoria Appelbe, Barbara Safarova, Sepp Hiekisch-Picard, Jean-Louis Lanoux, sans oublier Roger Cardinal, visiblement inspiré par le sujet. Son analyse se tient au plus près du concret de l’œuvre, de ses techniques, de sa réalisation. Les repères biographiques, dus à Rike Felka et Erich Brinkmann compensent un certain manque (volontaire) de documents annexes dans l’expo.
Je comprends qu’on ait cherché à nous confronter sans filtre à l’œuvre zürnienne mais j’aurais pas détesté, pour ma part, quelques vitrines avec des portraits-photos, des reliques plus nombreuses qu’un bracelet, des souvenirs d’enfance.
Bon, allez, je reprends une gaufrette.
00:05 Publié dans Ecrits, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Unica Zürn, Hans Bellmer, art brut | | Imprimer | | |
05.09.2006
Unica Zürn chez saint Pierre
U. Zürn-Portrait de H. Bellmer-Collection abcd
Avec Zürn, Martine Lusardy, qui pilote la caravelle (toujours en quête de terres inconnues) de la Halle S-P, s’attaque à un sujet difficile mais passionnant. Ceci du 25 septembre 2006 au 4 mars 2007, avec vernissage « monstre » (du moins je l’imagine) le mardi 26 septembre à partir de 18h30. Présence obligatoire. Votre petite âme errante ne tolérera aucune excuse et si votre chéri(e) s’est mis en tête d’aller se faire une toile ce soir-là, divorcez ! Parce qu’une exposition Zürn c’est capital, foi d’Animula. Mais je m’échauffe, je m’échauffe et j’en oublie le principal : vous inviter, sur un ton gracieusement haletant, à filer sur le site de la Halle, à la minute, s’il vous plaît !
01:00 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Unica Zürn, art brut | | Imprimer | | |
30.01.2006
Unica Zürn autour de midi et minuit
Qu’esse que vous faites mercredi soir ? Si vous aimez Unica Zürn et que vous craignez pas les grimpettes, donnez rencart à votre chéri (ou à votre blonde) pour une soirée lecture rue Lepic (au n° 11) dans le 75 zéro 18, à la Cave à jazz Autour de midi… et minuit. Claude Darvy y lira des extraits de L’Homme-Jasmin, de Sombre Printemps et de Vacances à Maison-Blanche (et non «à la Maison Blanche» comme l’indique à tort le programme). Il m’a été offert à Buchladen, la sympathique petite librairie de la rue Burq située un cran au-dessus de ce vieux Studio 28, le ciné ousque L’Âge d’or de Luis Bunuel a été projeté pour la première fois et où Animula va. La dame qui tient Buchladen est une de ces Allemandes de Paris qui a choisi de jeter l’ancre sur cette butte Montmartre qu’Alphonse Allais rêvait de transformer en port de pêche. A côté des gros poissons de la littérature européenne du moment, elle n’a pas peur de ramasser dans ses filets du fretin plus curieux. C’est ainsi que le beau visage d’Unica est apparu récemment dans sa vitrine. J’ai reconnu ces «Vacances» (Editions Joelle Losfeld), vacances dans ce qui est en fait un hôpital psychiatrique, genre de lieux dont Unica Zürn était périodiquement la pensionnaire.
Dans son très bel Homme-Jasmin, publié dans la traduction française de Ruth Henry et Robert Valançay peu de temps après qu’Unica ait choisi de mettre fin à ses souffrances et à ses jours (19 octobre 1970), celle-ci consigne les «impressions d’une malade mentale» (Eindrücke aus einer Geisteskranken).
23:55 Publié dans Parlotes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Unica Zürn | | Imprimer | | |