14.09.2007
15 ans de suractivation grafike
Il faut sans doute des raisons puissantes pour que le Dernier Cri, la dynamique équipe graphisteuse marseillaise, verse dans la commémoration.
La disparition de Raymond Reynaud est une de ces raisons. Leur prochain show, une «XXXhibition collective» intitulée 15 ans de suractivation grafike qui saturera l’Espace Beaurepaire à Paris du 19 septembre au 6 octobre, est dédiée «à la mémoire de Raymond, le maître des bordilles !!!».
C’est l’occasion pour votre petite âme errante qui a traîné cet été sa nostalgie dans la belle rétrospective de Salon-de-Provence de vous montrer une image du petit matériel de l’artiste, judicieusement placé là sous une vitrine.
19:10 Publié dans Expos, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Raymond Reynaud | | Imprimer | | |
13.07.2007
La danse macabre des 7 péchés capitaux
Ce soir que faire d’autre que de feuilleter
La danse macabre des 7 péchés capitaux
de Raymond Reynaud ?
Voici donc quelques images de cet album publié il y a bientôt 10 ans par Pakito Bolino et Caroline Sury.
Il est introuvable aujourd’hui et Raymond lui-même a disparu, nous laissant son sourire au cœur.
22:50 Publié dans Images, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Raymond Reynaud, Pakito Bolino, Caroline Sury | | Imprimer | | |
04.06.2007
Gugging en deuil
C’est le genre de nouvelle qu’on n’apprend pas à la télé. On musarde, on musarde, on s’emmêle les crayons dans la toile et tout-à-coup le 21 mai 2007, en direct de Vienne, on tombe sur ça : «Oswald Tschirtner, einer der renommiertesten Künstler in Gugging, ist am Sonntag im Alter von 86 Jahren verstorben». Oswald Tschirtner est mort et la planète art brut en est toute chavirée.
22:55 Publié dans Ailleurs, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : oswald tschirtner, art brut | | Imprimer | | |
24.05.2007
Christian Delacampagne est parti un dimanche
Pour peu que vous pensiez comme moi qu’il y a des noms prédestinés, vous ne vous étonnerez pas que le philosophe Christian Delacampagne se soit penché sur les œuvres du bord des routes ni qu’il ait disparu un dimanche, jour des autodidactes créateurs.
Le Monde nous l’a appris, par la plume de Roger-Pol Droit, le cancer dont Christian Delacampagne souffrait et qui l’avait contraint à interrompre ses activités professorales à Baltimore, le cancer a eu raison de lui le 20 mai 2007.
Ironie du sort, je n’ai pas eu le temps de vous parler de son dernier bouquin, sorti en février, où il revenait sur la question de l’art brut. J’aurais dû, mais vous savez ce que c’est : les chats à fouetter. Dans ce Où est passé l’art ? (Editions du Panama), sous-titré : Peinture, photographie et politique (1839-2007), il énumérait, parmi les raisons d’espérer, «l’essor, en marge de la scène officielle de l’art où plus rien d’imprévu ne se passe, d’un art des autodidactes, riche, quant à lui, d’innombrables virtualités».
Les rubriques nécro ne sont pas mon fort. Je préfère les grimaces aux larmes à l’œil mais ce n’est pas sans une certaine émotion que je range Christian Delacampagne dans ma rubrique In Memoriam (heureusement peu fournie). Non seulement parce qu’il était de la génération de mon daddy joli (que je devrais bichonner davantage parce qu’il est pas éternel) mais parce qu’il faisait partie de ces grosses têtes qui, quoique universitaires, sont capables de faire avancer le schmilblick. Ils sont pas si nombreux, on le sait, et Delacampagne livrait pour sa part les noms de Roger Cardinal et Michel Thévoz (page 161).
Les Animuliens et liennes assez vieux et vieilles pour se souvenir de l’impact de son livre de 1989 Outsiders : fous, naïfs et voyants dans la peinture moderne (1880-1960) aperçoivent de quoi que je cause. Selon R.-P. Droit, les amis de Christian Delacampagne «peuvent témoigner de son extraordinaire et discret courage, qui n’était pas sans faire penser à celui des sages antiques, le sourire en plus».
Je citerai pour ma part cette phrase du philosophe tirée d’un entretien avec des étudiants libanais : «Je suis loin d’être, comme on dit, un professionnel de l’art contemporain et encore moins un spécialiste du Liban mais je m’intéresse à l’un aussi bien qu’à l’autre».
A son exemple, intéressons-nous !
21:40 Publié dans In memoriam | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Christian Delacampagne, art brut | | Imprimer | | |
10.04.2007
Unica et Louise
Une chance que mon daddy s’est occupé de mon courrier pendant mon absence ! La boîte aux lettres aurait explosé. Parmi tous les papiers, la revue Création Franche dont le n°27 contient un article de Bernard Chevassu consacré à Louise Fisher.
Ses voisins de Mulhouse la considéraient comme une sorcière. Son environnement d’art a été transporté tel quel à la Collection de Lausanne. L’article qui complète celui que Bernard Chevassu a donné en 1977 dans le fascicule 10 de L’Art brut (publication créée par Jean Dubuffet) apporte des précisions sur les conditions de ce transfert.
30 ans après, l’auteur reste baba devant le respect qui fut témoigné d’emblée à l’œuvre de cette grand-mère indomptable dont l’élan artistique avait été stoppé par une attaque de paralysie.
Un point cependant reste obscur. On comprend mal si c’est après avoir sauvé les sculptures de Louise Fischer (menacées alors d’imminente destruction) que Bernard Chevassu a rencontré celle-ci sur son lit d’hôpital ou si elle a pu donner son accord au sauvetage.
Ce qui expliquerait qu’elle ait mis son visiteur en garde contre la dangerosité du contact avec son "Tempus Edax Rerum", personnage à la faux et au sablier.
Autre temps fort de la revue de Bègles, un long article de Bruno Montpied consacré à Unica Zürn, poétiquement (mais bizarrement) rapprochée de Peter Pan. L’auteur, avec l’entrain que les Animuliens connaissent, réagit à l’exposition récente de la Halle Saint-Pierre. Il égratigne au passage Jean-Louis Lanoux, l’un des auteurs du catalogue, soupçonné de penser qu’il n’est de bons surréalistes que suicidés. Il s’emploie à nous présenter les rapports Zürn-Bellmer à la façon d’«un ballet de voyants étroitement enlacés», ce qui est peut-être un peu idéal.
00:35 Publié dans Gazettes, In memoriam, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Louise Fisher, Unica Zürn, art brut | | Imprimer | | |
08.04.2007
Cheval à tous crins
Coucou, mes p’tits loups, votre âme errante est de retour après avoir sacrifié aux rites pascaliens. Comme je n’ai plus rien à me mettre, je suis allée chez Cheval m’acheter un Ticheurte. «Obstinément le rêve» qu’il proclame ! Ma copine Isa me l’a taxé au retour.
Pour ceux qui en seraient restés à l’épisode précédent, il faut rappeler que Neck Chand mène à tout. En témoigne cette inscription de 1996 laissée par deux Bruxellois sur le Livre d’or dudit Palais : «Nous avons entendu vanter ce merveilleux palais du facteur Cheval à Chandigar (Penjab, Inde) où il est très connu et sert de référence à un monument analogue : Le stone garden».
J’extrais cette citation d’un bouquin de Lucien Riband bradé pour 1 € à la boutique du site d’Hauterives. Les Visiteurs célèbres ou moins célèbres du Palais idéal que ça s’intitule. L’auteur a eu la bonne idée de relever des commentaires sur le livre d’or du Palais idéal de 1905 à 2000 et la moins bonne idée de les assortir de précisions historiques qui éloignent du vif du sujet.
Malgré cette vision wikipédienne des choses et un classement très personnel (aristocrates, gens du pays, sportifs, militaires etc.), il faut commander par douzaines cet ouvrage qui garde trace du passage d’un Prince (de Saint-Ouen), d’un Poilu d’Orient, de l’équipe de France de foot, de Choupette et Bibiche de Mostaganem (1956), d’Aline et Dédé (2000) aussi bien que du Dr Pangon qui signa le premier le 1er janvier 1905.
A côté des cons (dont un ministre), des agressifs («Crachouillis de sorcière»), des enfants («On dirait le palais de la petite sirène»), des poètes («Une cabane à outils de rêves»), on note avec émotion le passage de Jacques Brunius (30 mars 1939), de Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely (30 janvier 1963). On apprend que c’est l’écrivain Jean Dutourd (visite du 29 mai 1965) qui aurait, par l’intermédiaire de son gendre, alors ministre des Postes, alerté André Malraux au sujet du Palais.
23:55 Publié dans Ecrits, In memoriam, Oniric Rubric, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ferdinand Cheval | | Imprimer | | |
17.12.2006
Les jardins de l'art brut de Décimo
De retour d’Aix-en-Provence où les gens se traitent de «canaillous» à tout bout de champ, j’ai retrouvé ma petite classe animulienne laissée sous la garde de super-nounou qui m’a dit que «dans l’ensemble ça allait malgré une tendance à la dissipation dans la cour des garçons». Ceux-ci ne s’étonneront pas si je siffle la fin de la récré.
Au petit Christian qui me conseille d’adopter M. Montpied, je répondrai qu’après avoir étudié sa proposition j’ai préféré la décliner, ce Bruno là étant trop dans le genre surdoué un peu caillera. Son scoop est un tuyau crevé. Cela fait plus d’un mois que l’aimable M. Paul Derieux (qui dirige la Librairie Gallimard) fait des pieds et des mains pour me trouver le livre de Marc Decimo, sans succès. Mieux aurait valu attendre sa parution pour en parler. Sortir sa trompette 2 mois avant ne peut servir que le trompettiste. Mais qui se soucie des auteurs ?
Je me demande même si l’énumération, par Christian Berst (pour en revenir à lui) des impressionnants états de service de M. Laurent Danchin ne risque pas finalement de nuire à ce «spécialiste de l’art brut ET singulier» (c’est moi qui souligne). On dirait, ma parole, qu’il a besoin d’être soutenu!
Ceci dit, votre petite âme errante observe des tendances encourageantes. Choco BM sait maintenant surfer sur la toile pour dénicher des infos, Christian de la Bastille-abolie concède sa déception devant la table ronde de la Sainte-Halle
qui a servi à l’évocation des fantômes du bon vieux temps où l’on mélangeait sans états d’âme art brut et singulière compagnie.
Lui faire remarquer que c’était prévisible serait immodeste. Je préfère tendre la main avec lui à ces «nouvelles énergies» dont il parle.
A ce propos, je me demande si l’évocation des «20 ans» et des «30 ans», dont il fait état, est de nature à galvaniser les nouvelles générations. Ce n’est pas avec des refrains new-age du genre de la dernière phrase de la «p’tite compil» :
«(…) cette leçon fondamentale de l’art brut : qu’il y a toujours quelque chose de sacré dans l’acte de création.» qu’on va réconcilier les «djeunes» avec la génération Baba-cool. Ils ont tendance à trouver que celle-ci tient beaucoup de place et ils n’ont peut-être pas tort.
Ce que j’aime dans l’art brut c’est qu’il ne donne pas de leçon, même aux profs. Alors j’arrête de faire la mauvaise mère et je vous dis : «bisous et à plus, mes petits canaillous».
19:55 Publié dans De vous zamoi, In memoriam, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : art brut | | Imprimer | | |
28.11.2006
Plus sur Simone Le Carré Galimard
Puisque vous me harcelez, chères petites dames râlantes (c’est à Jeanne, c’est à Estel que je parle) je sens bien qu’il faut vous répondre et vous apporter satisfaction au sujet de Simone Le Carré Galimard parce que vous me lâcherez pas la grappe avant avec vos souriants mais revendicatifs commentaires. Voici donc quelques images volées chez un collectionneur galimardophile.
un pantin
les deux derniers nous représentant moi et mon chéri (car le collectionneur c’est lui).
Quant au «reliquaire» aux bras et jambes de celluloïd écartelés, je crois me souvenir que SLG ne piquait pas sa crise lorsqu’on employait ce mot devant elle. Elle semblait, à dire vrai, lui préférer tout simplement le terme de «boîte», du moins c’est ce qui m’est apparu lorsque j’ai dîné chez elle un jour, Maurice son cher époux ayant dégainé sa spécialité-maison, le taboulé aux saucisses de Francfort (assez brut), et moi ma tarte aux fraises.
«Reliquaire» n’était là que par convention d’usage, par référence involontaire à des objets surréalistes mais après tout, Simone avait bien dans ses cartons une illustration de Maldoror…
Il faut vous avouer que je ne contrôle pas tout ce que j’écris, je suis même plutôt écervelée. Quand j’ai besoin d’un mot, je ne le tourne pas 107 ans dans ma bouche avant de le cracher sur l’écran. Je puise dans ma réserve, je le sors du sac et va petit mousse! Pourvu qu’il convienne à peu près, je le prends. Si je me mettais à tous les examiner, les brosser, les chouchouter ce n’est pas 190 notes que je vous aurais pondues depuis le début de mon blogounet mais 0,9.
Pareil pour M Montpied pour qui mes bretelles sont visiblement faites pour être remontées. Quand je qualifie de «luxueuse» la revue de Claude Roffat L’Oeuf sauvage, c’est à cause de la qualité du travail de l’imprimeur et par opposition avec le tas de fanzines ozendistes, défricheux et gabuzogéniques qui paraissaient alors, en ces temps préhistoriques.
23:55 Publié dans De vous zamoi, Images, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : simone le carré galimard, art brut | | Imprimer | | |
02.11.2006
Good bye, mister Tolliver
Puisque le 2 novembre est un jour spécial pour les défunts, votre petite âme errante vous propose d’ôter votre casquette de base-ball, ou mieux, d’avoir une pensée émue pour saluer Mose Tolliver de Montgomery (Alabama) qui vient de passer de vie à trépas à plus de 80 ans.
Mose Tolliver « one of America's most highly respected self-taught artists »
Good bye, mister Tolliver
11:20 Publié dans Ailleurs, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mose tolliver, art brut | | Imprimer | | |
30.09.2006
Disparition de Seymour Rosen
Au siècle dernier, ceux parmi les Français qui ne crachaient pas sur les jardins des «habitants-paysagistes» avaient déjà rencontré le nom de Seymour Rosen mais c’est l’historique n°1 du magazine Raw Vision paru au printemps 1989 qui fait vraiment connaître son nom dans notre pays.
Rosen qui est né en 1935, était déjà le champion des environnements d’art brut et populaire qu’il resta toute sa vie.
Son coup de cœur pour la question remonte à 1952 quand il se trouva en face des Tours de Simon Rodia à Watts. A la fin des années 50, il contribue avec un comité dont il est partie prenante au sauvetage de celles-ci et rien que pour cela il mériterait de rester éternellement dans les mémoires.
Si vous voulez en savoir plus sur son travail documentaire et sur l’action de sa fondation SPACES (Saving and Preserving Arts and Cultural Environments) reportez vous à l'article de Valerie J. Nelson, du 25 septembre dans le LA_Times
19:50 Publié dans Gazettes, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Seymour Rosen, Simon Rodia, Grandma Prisbrey, art brut | | Imprimer | | |