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01.08.2011

Dernières rafales à la Halle St Pierre

On me cache tout, on me dit rien. Heureusement qu’il y a les blogues! Sinon je serais informée vraiment sur rien. La vérité me vient ces temps-ci du camarade Thaddée qui, sur le sien (de blogue) : Thaddée ou l’hérésie tranquille me met la honte sur la face en me rappelant qu’il n’y en a pas que pour la province et que ça urgeotte aussi du côté de Paris. Je me permets de l’appeler «camarade» parce qu’il se sert de ce beau mot pour ses liens. «Je me réveille un peu tard», dit-il, le 28 juillet.

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Mais non, Thaddée, il n’est pas trop tard pour une petite piqûre de rappel en faveur de l’expo Sous le vent de l’art brut à la Halle Saint-Pierre of Montmartre! Foutons pas le trac aux régionaux de tous les pays qui visiteront la capitale en août. Ils ont jusqu’au vendredi 26 août 2011 pour aller respirer ce vivifiant vent là. Votre récent post devrait les stimuler.

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Dans le genre, il faut que je signale aussi l’entretien un peu échevelé de Martine Lusardy, la cheftaine de la Sainte Halle avec la journaliste Chloé Jourdan. C’est sur Almanart, L’Almanach didactique art actuel design photo. L’entretien est entrelardé de grains de sel de la rédaction qui se croit obligée de veiller au grain de l’art contemporain.

Martine LusardyIl n’en contient pas moins des phrases qui font réfléchir. Exemple : «La médiatisation de l’art brut s’est accompagnée d’une certaine dépossession des œuvres par les artistes. Une difficulté est le maintien de l’altérité dans l’art brut, de ne pas diluer cette altérité dans un discours intellectuel. Alors si les musées gomment ces caractères autres, ils ne sont peut-être pas le moyen approprié pour conserver cette altérité».

08:55 Publié dans art brut, Expos, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (5) | |  Imprimer | | Pin it! |

18.02.2011

Sixtine à toutes les sauces

Télescopage. Des fois c’est un bombardement. Les informations m’arrivent de partout et je ne sais plus où donner de l’âme errante. Mardi 15 février 2011 c’est l’art brut qui s’invite aux Mardis de l’expo, sur France Culture. L’émission commence fort : «(…) qu’on l’appelle l’art naïf ou l’art des fous, il suscite à nouveau un regain d’intérêt (…) !!! Le temps d’aller chercher un bâtonnet ouaté dans la salle de bain pour me déboucher les oreilles et c’est déjà jeudi, le jour du Monde des Livres.

art brut,aloïse corbaz,la voix du nord,lam

Entre temps, j’ai eu droit au Cloisonné théâtre d’Aloïse qui est, paraît-il, «surnommé la Sixtine de l’art brut». Surnommé par qui ? On ne le saura jamais. A ma connaissance, cette ravissante formule remonte à un article de La Voix du Nord du 12 septembre 2010 où la conservatrice en charge de l’art brut au LaM l’attribuait à la cantonade : «certains l’appellent la Sixtine de l’art brut (…)». Qui sont «certains»? On ne le saura jamais non plus. Mais on se dit sans doute du côté de Villeneuve d’Ascq que plus c’est gros et plus il faut le répéter. Cela finira bien par rentrer dans nos récalcitrantes caboches.

art brut,Aloïse Corbaz,Cloisonné Théatre,LaM

Fort heureusement il y a le Monde des Livres pour nous laver le cerveau. Dans son édition datée du vendredi 18 février 2011, j’ai sauté à pieds joints sur l’article de Claire Judde de Larivière intitulé : Michel-Ange, le sublime et l’infime, à propos de l’édition de la Correspondance de cet artiste-vedette de la Renaissance italienne, devenu l’étalon or de L’Aracine. Tout d’abord je n’ai rien remarqué mais je suis passée de la page 1 à la page 6 où l’article en question poursuivait son petit bonhomme de chemin. Page 6, il y avait une reproduction, un gros plan de la fameuse chapelle Sixtine.

Michel-Ange,Chapelle sixtine,LaM,La Voix du nord

art brut,aloïse corbaz,la voix du nord,lam

 

Et là, ça m’a sauté à l’œil :

LA CHAPELLE SIXTINE

C’EST DE LA DAUBE.

07.01.2011

Guo Fengyi vous donne encore 8 jours

coffret etaix.gifJ’étais bien décidée à coincer la bulle et à me faire une soirée-télé avec mon chéri que j’ai et le nouveau coffret Pierre Etaix qu’il m’a offert pour le nouvel hi-han mais, ânesse que je suis, je suis tombée sur Paris Art et voilà que mes plans sont pertubés. C’est que je sais bien que je n’ai pas eu l’occasion d’en faire des tonnes sur Guo et qu’il ne vous reste plus que 8 jours pour rendre visite à cette Fengyi là.

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Pensez donc si j’ai sauté sur l’article consacré à cette Chinoise brute du Marais que j’avais seulement effleurée dans ma récente et enfièvrée chronique sur les folles soirées de la Galerie Berst! Je l’ai dévoré en le trouvant pas mal du tout et comme la note que j’aurais pu bricoler sur le sujet ne serait pas arrivé à la cheville de ce papier, je n’ai aucun scrupule à vous envoyer dessus. J’avais pas vu tout d’abord qu’il était de Céline Delavaux mais à la relecture ça m’étonne pas.Guo Fengyi 4.jpg

Encore du Crab, me direz-vous! Et vouiii. Ils sont partout. Tant mieux, je vais pouvoir me reposer. J’aurai plus qu’à recopier ce qu’ils pondront. Aujourd’hui, avant d’aller dormir, je glisse dans mon armoire à citations la phrase que C.D. a déposée au bout de son texte comme une pointe à la fin d’un sonnet baroque

la pensée du jour.jpgL’art brut permet de continuer à penser l’art, là où il nous échappe

01.01.2011

Le book bloc d’Animula

De blog à bloc, il n’y a qu’un pas. Permettez-moi de le franchir en empruntant aux étudiants italiens une image, non sans l’animuliser quelque peu.

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Voici donc le rempart qui me permet de marcher contre les chaussettes à clous de la pseudo-théorie de l’équivalence artistique généralisée.

vraie chaussette à clous.jpg

Une surprise si vous cliquez sur la chaussette

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A tous et à toutes, je souhaite en 2011 de trouver boucliers semblables à leur pointure

Et de ne pas oublier que l’art brut ne vient pas coucher dans les musées d’art contemporain qui ont été préparés pour lui.

Et qu’il se sauve aussitôt que Connaissance des arts prononce son nom.

01:59 Publié dans art brut, De vous zamoi, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, book bloc | |  Imprimer | | Pin it! |

19.09.2010

L’art brut en lamé

bàl engorgée.jpgMerci à la factrice qui a glissé la nouvelle version (large comme une tranche de jambon à l’os) du catalogue Visions et Créations Dissidentes dans ma boîte aux lettres engorgée.

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Elle s’ouvre sur 3 grands dessins en couleurs d’un Florentin de 40 ans, Giuseppe Barocchi qui ne fréquente La Tinaïa que depuis juin 2008. Ses créations ont déjà figuré à la Neuvième Triennale d’Art Autodidacte d’Insita à Bratislava en 2010.

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Bonne idée qu’a eu le Musée de la Création Franche de le faire figurer dans son expo annuelle de rentrée! Celle-ci débute le 25 septembre 2010. C’est aussi la date de l’ouverture du Musée d’Art brut de Villeneuve d’Ascq, ce qui prouve qu’on ne manque pas d’indépendance à Bègles. Félicitations donc aux Bèglais de ne s’être pas laissé intimider par la concomitance de  l’événement métropo-lillois que ses organisateurs nous présentent partout comme l’affaire du siècle.

On en a plein la P.Q.R. du nouveau LaM!

Nord Eclair nord_eclair.gif, La Voix du Nord, VDN.jpgLa Gazette des Communes La gazette.gif

 

 

en font des gorges chaudes. Rien que sur le ouaibe, j’ai cueilli pour vous quelques morceaux de bravoure de la titraille où divers styles s’affrontent.

Lyrique : Le Pouls du LaM s’accélère avant sa renaissance

Héroïque : Force et sublime de l’Art brut au LaM de Lille-métropole

Incitatif : Au LaM, «l’envie de venir et de revenir»

Avec un peu de chance vous tomberez fatalement sur un des papiers de ce tir médiatique croisé. Pas la peine donc que votre petite âme errante se mette la rate au court-bouillon pour vous expliquer que c’est trop beau, quelle quantité de sueur il a fallu et combien ça coûte. Tout est déjà bouclé par le plan de com du musée.

saliere.jpgElle peut juste par ci par là ajouter son grain de sel pour proposer une virgule supplémentaire ou rectifier un léger détail. Par exemple quand M. Olivier Donat dont les propos ont été recueillis par Justine Faidherbe dans le Nord Eclair du 29 août, nous dit à propos de son fonds brut et lameux que «c’est la première collection d’art brut en France», je me permets de lui faire observer avec tout le respect que je dois à un administrateur général qu’il serait bien inspiré d’ajouter l’adjectif «publique» après les mots «première collection».

Car chacun sait (mes chers Animuliens en tous cas) que LA PREMIÈRE COLLECTION D’ART BRUT EN FRANCE EST EN MAINS PRIVÉES. Du moins pour le moment. Mais je ne demande pas mieux que le LaM soit Maillot Jaune dans l’avenir. C’est même la grâce que je lui souhaite.

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la pensée du jour.jpgPour me faire pardonner mes rabâchages (mais il n’y a pas que les contre-vérités qui méritent d’être serinées), cette pensée du jour dans La Gazette des communes, due à Savine Faupin, conservatrice en chef du LaM, rayon Art Brut : «les gens viennent parce qu’ils se sentent proches de ces œuvres, des créations spontanées, naturelles, qui les intimident moins».

L’inauguration (pour les VIP) est le mardi 21 septembre 2010 à Villeneuve d’Ascq.

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Sans invitation vous risquez de vous sentir un peu intimidés!

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14.05.2010

Nuit des musées : délire et sauvagerie

Nuit2010_HD.jpgLa Nuit des Musées à Biarritz : si je commence comme ça, n'allez pas croire que je m'acharne sur les institutions culturelles ou que je manque de respect au Pays Basque.
planete musee du chocolat 1.JPGJ'avoue que me fait rire le mot de Christian Dotremont : «Et je ne vais dans les musées que pour enlever les muselières» mais je suis comme tout le monde, une bonne tasse de chocolat devant l'océan, je suis pas contre.
C'est vous dire combien j'aimerais descendre gratuitement dans la crypte Sainte-Eugénie, le samedi 15 mai, de 19 à 22 heures, avec ma petite laine, pour visiter l'Expo L'œil à l'état sauvage dans le cadre de la NDM.

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Au cas où vous le sauriez pas, Eugénie c'est la Première Pouffe du Second Empire. Elle convertit son Petit Napoléon à la prestigieuse station balnéaire de la côte atlantique.
Et au cas où vous l'auriez oublié, c'est notre André Breton national qui a clamé le premier que «l'œil existe à l'état sauvage». Aucune mention de cette citation fétiche (dont une défunte revue fit jadis à peu près ses choux gras) dans les présentations de l'expo biarrote.

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Pour faire bon poids les organisateurs en ont rajouté une couche en sous-titre : Les Délirants de la création. Nom d'un Badinguet, ça ferait presque peur! Avec pareil label, on s'attend à du lourd : des zinzins, des fêlés, des barrés, des z'hors-les-normes.

public enfantin à l'expo.jpgEt bien pas tout à fait. L'exposition a beau être vendue au public captif des écoles comme une «exposition d'art brut et singulier», on nous promet surtout un cheval de «grands noms de l'art contemporain» et une alouette d'«artistes emblématiques de l'art singulier» pour une pincée d'art brut (limité dans les énumérations existantes au seul cas d'Anselme Boix-Vives).
Je suis pas sûre que Michel Macréau dont une image sert à l'affiche aurait été ravi d'être enrôlé sous la bannière «délirants» mais ne boudons pas notre joie : une soixantaine d'œuvres de 28 artistes de la trempe de ceux qu'apprécient les grands collectionneurs, style Daniel Cordier,  c'est toujours bon à prendre.
Bien que Gaston Chaissac, Louis Pons, Fred Deux :

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Robert Combas, n'aient depuis longtemps (ou depuis toujours) rien à voir avec le soit-disant «art singulier», surtout tel qu'il se pratique de nos jours.

Bien que, Paul Rebeyrolle (!) :

paul rebeyrolle.jpg

Zoran Mušič (!!) :

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Vladimir Velickovic (!!!) ne puissent être rapprochés de l'art brut et de ses alentours que par tout un système de poulies, de ficelles, de courroies de transmissions, de précautions.
L'exposition de Biarritz me semble encline à en faire l'économie. Ce qui peut se comprendre : présenter un bon choix d'œuvres fortes en espérant infléchir le regard du public local, c'est déjà pas mal. Nul besoin alors du renfort de la «sauvagerie» et du «délire». Mieux aurait valu élucider l'intention sous-jacente au rassemblement de ces tableaux et sculptures.

plumes.jpg

Je sais bien que l'art brut aujourd'hui c'est médiatiquement porteur et que certains (ou certaines) croient bien faire en accrochant le mainstream à sa remorque mais parer le meilleur de l'art contemporain des plumes multicolores de l'art brut cela ne rend service à personne. Sauf à ceux qui se réjouissent de trouver là une occasion de mettre en doute la spécificité foncière de ce dernier. Il n'est qu'à faire un tour sur le net en rôdant autour de Biarritz, de ses états sauvages et de ses délirants de crypte pour s'en rendre compte.

28.06.2009

Aladin et le génie de Monsieur Tout-le-monde

Couv aladdin 2009.jpgAladdin nous le dit :  l'art brut est un sujet maudit.

Cherchant le calendrier des brocantes dans «le magazine des chineurs» du mois de juin (n° 251), je suis tombée sur un article de Bruno Delaine qui m'avait échappé à première lecture. Appartenant à la rubrique Il y a vingt ans, ce papier remonte le temps en direction du numéro 26 de ce canard qui a su se rendre indispensable, au fil des années, aux zamateurs et aux pros de l'antiquité (pas toc).
A cette époque qui date d'avant les téléphones portables (juin 1989), Aladin mettait déjà sa lampe merveilleuse sur son i mais il n'avait pas encore ce «double d» adopté depuis peu pour l'agrément de nos vacanciers-résidents anglo-saxons qui ne le lisent pas parce qu'il est en français.

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Aladin ou Aladdin (prononcez comme grenadine) a toujours eu du mérite, on le voit. Ce n° 26, spécial Art brut et art naïf fut d'emblée un collector pour les petites fureteuses de ma trempe alors en pleine crise de croissance.

C'est qu'un support de grande diffusion qui consacrait son dossier du mois à notre dada chéri, ça courait pas les têtes de gondole alors. L'intérieur était tristounet avec des photos du Palais du facteur Cheval en noir et blanc (pardon, en black and white) et des caricatures qui avaient l'air de sortir du Hérisson.

cheval chez aladin.jpg

Bruno Delaine décortiquait déjà les étiquettes, la peinture haïtienne était à l'honneur et Yankel donnait un coup de main pour le Musée de Noyers-sur-Serein, quasi inconnu au bataillon à ce moment-là. On restait sur sa faim mais c'était quand même pas mal.

Mais là n'est pas la question. Ce que je livre aujourd'hui à votre réflexion, dans le prolongement des commentaires pointus qui se sont portés sur ma note De l'art brut à l'art numérique, c'est la constatation à laquelle Delaine se livre dans sa chronique actuelle. Qu'ils soient «associés ou traités séparément», les sujets de l'art brut et de l'art naïf, «n'ont jamais marché» pour Aladdin. Ils ont toujours été synonymes de «bouillon», reconnaît sportivement B.D., fondateur du journal.

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Ce qu'il ajoute révèle un étrange paradoxe: «quand nous programmons dans nos pages un sujet sur l'art spontané des non-initiés, nous sommes convaincus que nous n'aurons aucun mal à communiquer notre enthousiasme à nos lecteurs ébaubis. Mais caramba! (...) Les lecteurs-chineurs nous boudent, alors que les chineurs-lecteurs, dans les marchés et les foires, manifestent leur intérêt, voire leur fascination pour ces produits du génie de Monsieur Tout-le-monde. Allez comprendre». (...)

la pensée du jour.jpgBon entendeur salut à ceux qui croient que le dialogue entre l'art brut et l'art contemporain c'est vite-fait dans la poche !

17.06.2009

L’art brut c’est du luxe

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N O Sii A M I E S iiL E S iiB Ê T E S

Ecolo, écolo, écolo et brut à la fois. Avec le vent en poupe de papy Dany, elle nous pendait au nez comme un sifflet de 2 ronds la collusion. La collusion art brut et ceinture serrée. Notre libéralisme vénéré s'étant mis en tête de nous faire oublier ses frasques financières, la marée verte nous est tombée du ciel d'Arthus-Bertrand.

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Et elle envahit tout, nous invitant à moins circuler, à moins éternuer, à moins dépenser.

L'art brut lui-même est sommé de rentrer les fesses et de s'adapter à la crise.
Sur Ladépêche.fr, une note sur Saint-Céré et sa région, intitulée Louis De Verdal ou le mystère de l'art brut nous apprend que ce sculpteur possède l'art «de faire quelque chose de rien».
Jusque là rien d'extraordinaire. Beaucoup d'artistes font ça. Mais là où votre petite âme errante tique c'est quand le journaliste lotois anonyme enchaîne avec bravitude : «son art est brut, d'une singulière création, à base de récupération des rebus (sic), annonciateur de temps économes».

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Econome est beau, économe est grand, économe est héroïque. Hélas, il ne cadre guère avec le sujet que vous prétendez aborder, cher confrère (ou consoeur) ladépêcheur. D'abord parce que monsieur de Verdal, qui est sans doute un plasticien autodidacte très respectable, m'a tout l'air de n'avoir que peu à voir avec l'art brut véritable. On peut, pour se faire une idée, louer une ses œuvres pour 50 € par mois ici.

Mais surtout parce que si l'art brut fait effectivement feu de tout bois, il n'en vise pas moins à la dépense la plus extravagante, au gaspillage inconsidéré des énergies créatrices et mentales, à la débauche d'inventions.
En témoignent les œuvres de :

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Giovanni Battista Podesta

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Emery Blagdon

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Arthur Bispo do Rosario

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Pierre Avezard

pour ne chiper que quelques exemples parmi une tripotée d'autres. On est loin du recyclage publicitaire, genre : «mon papa achète le soleil mais c'est pour le revendre». Ces créateurs d'art brut sont sans vergogne. Plutôt que des ordures, ils prendraient aussi bien du marbre et de l'or s'ils en avaient sous la main.


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Avec l'art brut, on nage dans le pur luxe,

celui du temps dépensé sans compter

à ne rien faire d'autre que de vivre.

20.02.2009

L’art brut fribourgeois

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L’Art brut fribourgeois c’est pile le truc casse-patte pour une Animula. Comment voulez-vous qu’un blogounet comme le mien puisse rendre compte de la substantifique moelle d’un contenu si riche ?
Je vous parle du bouquin collectif qui accompagne la nouvelle expo de la Collection de l’Art brut (6 février - 27 septembre 2009). Si vous êtes moins surbookée que moi, filez à Lausanne d’un coup de T.G.V., sinon procurez vous ce livre co-édité avec La Sarine. Vous y verrez comment l’art brut s’y prend pour faire bouger les lignes d’un musée.

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Maurice Dumoulin - Photo Mario del Curto, 2006

C’est qu’il faut savoir payer de sa personne quand on s’occupe d’un pareil établissement! Etre capable de descendre à reculons et à 4 pattes dans le goulet étroit conduisant à la grotte secrète de Maurice Dumoulin, un costaud de 97 ans pas très causant qui l’a creusée pendant 20 ans pour y empiler des couches d’objets hétéroclites.

Moi qui fouette dans les ascenseurs, j’admire! Lucienne Peiry, l’héroïne de cette aventure, se donne beaucoup de mal dans son introduction pour nous montrer en quoi le contexte fribourgeois est favorable à l’art brut.
podcast
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Moi qui suis nulle en géographie, j’aurais bien eu besoin d’un petit bout de carte mais bon, j’ai compris en gros le topo : caractère rural du canton, retard économique dû au conservatisme, conscience identitaire forte, hégémonie catho. A vrai dire ce modèle sociologique m’a l’air de fonctionner surtout pour les vaches électriques de Gaston Savoy qui font la joie de la couverture, pour les St-Nicolas, Père Noël et Père fouettard de Lydie Thorimbert, pour les intérieurs d’Antonie Gaillard et les scènes agricolesques de Pierre-Maurice B.

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Lydie Thorimbert Saint-Nicolas, Père Fouettard, Père Noël, 1998-2000
Photo : Olivier Laffely

Il est déjà moins évident pour l’installation de conglomérats d’os, de cheveux, de clous, de lames, de fermetures-éclair et de colle du berger Marc Moret.

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Marc Moret, 1999-2000 - Photo : Mario Del Curto - Coll. particulière

Et très peu valide pour les lettres asilaires de l’avocat Gaspard Corpataux, belles comme des autographes de Barbey d’Aurevilly et d’une admirable logique.

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Gaspard Corpataux - Salut Médecin–Directeur, 1906
Photo : Marie Humair

Eugénie Nogarède,

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Eugénie Nogarède - Impérateur Etter (détail), 1949
Photo : Claude Bornand

Justine Python,

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Justine Python - lettre chargée (détail) 8 janvier 1933
Photo : Olivier Laffely
Archives de l’Hôpital psychiatrique cantonal de Marsens

autres enragées correspondantes sans retour et Pierrot Garbani, qui psycho-site comme Dubuffet lui-même, font partie du spectacle. Allez les voir pour vous faire une idée.

Michel Thévoz passe dans le ciel en hélicoptère philosophique, déployant une banderole où est écrit :

«Jean Dubuffet considérait qu’un texte tant soit peu éclairant, et sur quelque sujet que ce fût, exigeait une tournure elle-même inventive, une infraction aux règles linguistiques, une revitalisation des mots».


J’applaudis.

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11.01.2009

In good we trust

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John Martin : Good cop

C’est le genre de phrase qui me fait bicher.

Y’a qu’au Pays de l’art brut qu’on peut lire des choses comme ça : «Je n’ai pas de héros mais j’aime regarder les canards nager» Et le Pays de l’art brut, cette semaine ira de la rue de Lancry à Oakland : «I don’t have any heroes but I like to watch the ducks swim». C’est Teri Bowden, l’auteur de cette formule carrée comme la pensée d’un philosophe oriental. Et Teri Bowden avec 12 autres créateurs du Creative Growth Art Center verra ses œuvres exposées à Paris par la Galerie impaire du 15 janvier au 16 février 2009 :

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Il y a dans cette liste des noms qu’on connaît déjà pas mal : Dan Miller, Aurie Ramirez, William Scott par exemple et plein d’autres à découvrir comme Louis Estape :

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James Farrell :

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Valerie Tribble, William Tyler :

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Olga Bielma :

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and ainsi de suite. Découvertes à la clé, naturellement. Vernissage jeudi 15 janvier de 18 à 21 heures. L’exposition joue sur les mots et -ce qui est plus malicieux encore- sur la devise fameuse des U.S.A. : In good company we trust, c’est son titre. Amusante façon de rappeler que le CGAC est avant tout un collectif, un collectif de création groupant créateurs révélés et encadrement révélateur.

Une bonne compagnie vraiment et dont l’invitation sait trouver les mots qui nous chatouillent agréablement les tympans : «L’esprit innovateur et l’idée révolutionnaire de Jean Dubuffet, existe toujours et continue de se développer». Je ne sais pas si c’est vraiment vrai de chez vrai mais c’est tellement super à entendre que je vous le refais en anglais : «The innovative spirit and revolutionnary ideas of Jean Dubuffet, founder of the first collection of art brut, still exist and continue to thrive».