21.06.2011
L’appel du 18 juin à la Fabu
18 juin 2011 : pierre blanche dans les annales de la Fabu.
Non seulement parce que Francis Marshall dédicaçait son recueil de réclamations ou parce que café et chouquettes étaient au rendez-vous des retardataires du matin.
Mais parce que cette journée d’étude et de fun organisée par le CrAB fut tout simplement une sacrée bonne chose à glisser dans l’armoire aux souvenirs.
Ils étaient venus, ils étaient tous là. Même ceux du sud de l’Italie, même ceux de Rives dans l’Isère.
Pourtant le ciel menaçait la tour de Pierre Avezard. J’eus beau exécuter ma danse de conjuration de la pluie, le temps nous la joua jusqu’au bout schtroumpf grognon.
Ce qui divisa l’assistance en deux groupes distincts.
Le camp des enragés optimistes qui s’installent dehors pendant les pauses et celui des gens prudents qui s’abritent sagement dans l’atelier spacieux d’Alain Bourbonnais, le héros du jour.
Heureusement, les projections, les visites, les causeries et les performances réconciliaient tout le monde dans un joyeux brouhaha de chaises remuées et les zims et les zoums de mon kodak numér-hic (votre petite âme errante n’ayant pas craché sur le gentil vin blanc de Bourgogne).
On se refit tout le toutim de la collection avec des ho! et des ha! aux retrouvailles et aux découvertes. Devant les machines de Monchâtre, Roberta Trapani faillit pousser la canzonette.
Catherine Ursin, dans ses jolies pompes bleues, était captivée par les masques de Nedjar.
Fanny Rojat, dans une attitude favorite, jouait les mystérieuses au stand Ratier.
Je mitraillais pour ma part dans le groupe d’Agnès B (comme Bourbonnais) car les photos exceptionnellement étaient permises.
Pas mécontente de revoir le mobilier de Podesta
l’épouvantail du tunnel
la vache de Landreau
Question conférences, j’avoue que je me suis dissipée un peu. C’était rigolo d’essayer de capter Déborah Couette qui planchait à contre-jour sur L’Atelier Jacob. Heureusement, elle agite sa chevelure au fur et à mesure qu’elle progresse dans son sujet!
On s’entassa ensuite dans la beaucoup plus sombre salle de projection pour «Il avait un côté campagne», le laïus de Baptiste Brun sur Alain Bourbonnais et le petit monde de l’art des année soixante.
Seules la faim et l’arrivée inopinée de la racaille des Turbulents (qui s’échappèrent bientôt en direction du lac) eurent raison du conférencier qui charmait la galerie.
Avant de poursuivre le programme scientifique avec la séance médianimique du Sâr J.-L. Lanoux qui évoqua les mânes de Simone Le Carré-Galimard
on se rua sur le pique-nic. Pauline Goutain mit au service de la collectivité des talents insoupçonnés de découpeuse de terrine .
Pour finir Jano Pesset pointa sa belle barbe de Père Noël que l’on aperçoit ici derrière le franc sourire d’Emilie Champenois.
La présence réelle de Michel Ragon fut attestée par le biais d’un entretien filmé chez lui par les soins de Débo et d’Agnès.
Maintenant, si Caroline B veut me donner la recette du délicieux flan qu’elle tient à la main, qu’elle ne se gêne surtout pas!
23:55 Publié dans art brut, De vous zamoi, Jeux et ris, Parlotes, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : la fabuloserie, art hors les normes, alain bourbonnais, caroline bourbonnais, agnès bourbonnais, art brut, les rencontres du crab, francis marshall, pierre avezard, roberta trapani, françois montchâtre, catherine ursin, nedjar, fanny rojat, giovanni battista podesta, marcel landreau, déborah couette, baptiste brun, jean-louis lanoux, simone le carré galimard, pauline goutain, jano pesset, emilie champenois | | Imprimer | | |
08.05.2011
Turin, Lausanne, Gugging : un trio d’expos
Je cause, je cause, souvent pour ne rien dire. Je ferais mieux de garder un œil sur le calendrier plutôt que de tchatcher. Voilà que j’ai loupé le vernissage de la Galleria Rizomi. Même si je ne pouvais vraiment pas être à Turin vendredi dernier, j’aurais pu vous le signaler pour le cas où. Enfin, vous avez jusqu’au 5 juin pour aller vous baigner dans l’ambiance tout à fait «mortelle» de Giovan Battista Podesta. J’emploie cet adjectif à cause du beau carton d’invitation mais il y aurait beaucoup d’autres choses à dire à propos de ce peintre-modeleur-décorateur dont les hippies des années de jeunesse à mon daddy aimaient les couleurs vives et les messages de vieux sage.
Par exemple, ce commentaire que j’emprunte au dit carton et qui nous éclaire sur le goût des costumes chamarrés de Podesta quand il accompagnait, à leur dernière demeure, ses concitoyens récemment décédés : «Fermato dai passanti incuriositi da barba e capelli lunghi, dal bastone scolpito con le stazioni della sua vita e da una cravatta decorata con becchini (squelettes) e scheletri (fossoyeurs) Podestà si preparava ad accompagnare ogni defunto di Laveno nel giorno della sua dipartita».
Pour rester dans le domaine italo-inspiré et parce que je suis encore dans les temps, je vous rappelle -parce qu’étourdis comme vous êtes vous l’avez peut-être oublié- que jeudi 12 mai 2011 à la Maison-mère sise à Lausanne c’est le vernissage du Colonel Astral, autrement dit Fernando Oreste Nannetti dont je vous ai déjà tout dit le 15 novembre 2009. Ce «diariste extravagant», comme l’appelle le dépliant invitatoire de la Collection de l’Art brut, a créé toute une épopée murale à la pointe d’une boucle.
Ces textes gravés qui font penser à de l’écriture étrusque seront présentés avenue des Bergières juqu’au 30 octobre 2011. On n’a pas pu transporter la cour de l’hosto psy de Volterra en Toscane où Nannetti a œuvré dans les salles de Château Beaulieu mais il y aura des fragments en fac-sim et des photos. Un catalogue contiendra un panorama de 7 mètres montrant le toutim et I graffiti della mente, le film de Pier Nello Manoni, le réalisateur-photographe à l’origine de cet hommage. Parmi les auteurs des textes, mon curseur s’est arrêté sur les noms de Lucienne Peiry, de l’écrivain Antonio Tabucchi et sur celui de Vincent Capt du collectif de recherche dénommé CrAB.
Pour compléter ce bouquet d’expos recommandables -animulatiquement parlant- comment se priver d’une floraison viennoise? Gaston Chaissac ! (avec un point d’exclamation s.v.p.) montre au Gugging Museum, jusqu’au 25 septembre 2011, une grosse centaine de dessins, collages, peintures, sculptures et totems du peintre-épistolier. «Zeitlebens war Chaissac nicht in der Lage, seinen Lebensunterhalt durch sine Kunst zu bestreiten» nous dit le dépliant qui présente cette expo. Grosso modo : «Durant toute son existence, Chaissac n’a pas été en mesure de gagner sa vie avec son art». C’est peut-être aller un peu vite et ne pas tenir compte des efforts de ses marchands, Iris Clert et Cordier-Ekstrom notamment.
Mais le Gastounet n’était pas toujours, sans le faire exprès, des plus coopératif. En bonus, au Novomatic salon (?), on nous promet une cinquantaine de travaux sur papier encore inédits car provenant d’Annie Chaissac. Parallèlement à la Galerie Gugging est annoncée aussi une «Einladung» où Chaissac est associé à d’autres artistes qui n’ont en commun que d’être français.
Organisée avec le concours de 3 galeries, respectivement parisienne, anglaise et suisse. Le vernissage est le 26 mai et elle durera juqu’au 2 octobre 2011. Elle s’intitule : Vive la France !
Bon, je vous quitte car ça me fait penser à mes pommes de terre frites.
17:05 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, giovanni battista podesta, fernando oreste nannetti, gaston chaissac, gugging, galleria rizomi, collection de l'art brut | | Imprimer | | |
30.10.2010
Art brut et Neuve invention : résultats de la vente
«Si j’étais pétée de thune, je me ferais bien un gros bordereau dans la vente Tajan!». C’est ce que je me suis dit en feuilletant internetiquement puis, sur papier aidant, le trop beau catalogue de la vacation du 25 octobre 2010 dans l’espace égypto-art-déco de la rue des Mathurins.
Puis je suis allée à l’expo et j’ai commencé à avoir des réserves. Est-ce parce que ledit espace ressemble à une belle piscine des années trente et que l’emplacement du bassin était occupé par une exhibition de bijoux qui ont distrait mon attention? Toujours est-il que je me suis mise à me demander ce qui valait vraiment le coup là-dedans.
Beaucoup de vedettes : Madge Gill, Janko Domsic, Augustin Lesage, Joseph Crépin, Anselme Boix-Vives, Donald Mitchell, Dwight Mackintosh, Anna Zemankova, Paul Duhem, Alexandre Lobanov… mais pas forcément représentées par des pièces de premier plan.
Des noms vraiment pas courants dans les salles de vente, tels que ceux de Zdenek Kosek, Yassir Amazine, Fernand Desmoulin mais des œuvres pas toujours figurant dans le Top 50 de leurs productions.
Le très rare Jaime Fernandes (n° 75 du catalogue) et le très miniaturiste Chiyuki Sakagami (n° 84) m’ont laissé sur ma faim. J’ai eu l’impression d’en avoir vu (je ne sais plus où) de plus bizarres autant qu’étranges mais c’était peut-être dû à ma fièvre rhino-pharyngitale commençante.
Le délire aidant je me suis mise à regarder les Madge Gill présents d’un œil torve, à trouver pâlichon le 57 B (Aloïse), à froncer le museau devant les Scottie tardifs occupant les numéros 16 et 17. «Tout de même, y’en a qui ont de la chance de se séparer de ces créations» me suis-je dit in petto.
«Car ça prouve qu’ils ont mieux!» me suis-je ajouté en pensant aux collectionneurs chanceux qui s’allègeaient ainsi de quelques tout de même belles choses.
Un des mérites du catalogue c’est qu’il divisait nettement la marchandise proposée : Art brut/Neuve invention. Un autre de ses mérites c’est qu’il en faisait des tonnes sur la traçabilité. Un pedigree impressionnant accompagnait certaines œuvres. Trop des tonnes parfois puisque pour le Kurt Haas (n°143)
et l’Ody Saban (144), la provenance indiquée : «Musée de la Création Franche, Bègles» était rectifiée le jour de la vente en «Collection particulière». Chacun sachant que les œuvres entrées dans ce musée demeurent inaliénables. Pour finir, je me serais bien voté un budget de : 40 700 € (sans les frais) pour m’acheter les numéros 20 (Ratier)28 (Domsic)
39 (Podesta)51 (Lesage), 60 (Boix-Vives)
125 (Chaissac)
et pourquoi pas 153 (Carmeil)
On peut rêver, non? Pour le détail des prix, consulter les résultats officiels ou demander à l’Animulien qui a assisté pour moi à la vente. Il m’a dit que plusieurs de mes lecteurs et lectrices assistaient au spectacle et que certains ont poussé bravement leurs enchères. Selon lui, malgré les vigoureux encouragements de menton prodigués à l’assistance par la commissaire-priseuse, c’est surtout les téléphones qui marchaient et comme il n’est pas très à l’aise dans ce genre de manifestations, il n’est pas certain que tout ait été réellement adjugé.
14:04 Publié dans art brut, Encans, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : art brut, neuve invention, jaime fernandes, chiyuki sakagami, kurt haas, emile ratier, janko domsic, anselme boix-vives, gaston chaissac, louis carmeil, giovanni battista podesta, tajan | | Imprimer | | |
17.06.2009
L’art brut c’est du luxe
Ecolo, écolo, écolo et brut à la fois. Avec le vent en poupe de papy Dany, elle nous pendait au nez comme un sifflet de 2 ronds la collusion. La collusion art brut et ceinture serrée. Notre libéralisme vénéré s'étant mis en tête de nous faire oublier ses frasques financières, la marée verte nous est tombée du ciel d'Arthus-Bertrand.
Et elle envahit tout, nous invitant à moins circuler, à moins éternuer, à moins dépenser.
L'art brut lui-même est sommé de rentrer les fesses et de s'adapter à la crise.
Sur Ladépêche.fr, une note sur Saint-Céré et sa région, intitulée Louis De Verdal ou le mystère de l'art brut nous apprend que ce sculpteur possède l'art «de faire quelque chose de rien».
Jusque là rien d'extraordinaire. Beaucoup d'artistes font ça. Mais là où votre petite âme errante tique c'est quand le journaliste lotois anonyme enchaîne avec bravitude : «son art est brut, d'une singulière création, à base de récupération des rebus (sic), annonciateur de temps économes».
Econome est beau, économe est grand, économe est héroïque. Hélas, il ne cadre guère avec le sujet que vous prétendez aborder, cher confrère (ou consoeur) ladépêcheur. D'abord parce que monsieur de Verdal, qui est sans doute un plasticien autodidacte très respectable, m'a tout l'air de n'avoir que peu à voir avec l'art brut véritable. On peut, pour se faire une idée, louer une ses œuvres pour 50 € par mois ici.
Mais surtout parce que si l'art brut fait effectivement feu de tout bois, il n'en vise pas moins à la dépense la plus extravagante, au gaspillage inconsidéré des énergies créatrices et mentales, à la débauche d'inventions.
En témoignent les œuvres de :
Giovanni Battista Podesta
Emery Blagdon
Arthur Bispo do Rosario
Pierre Avezard
pour ne chiper que quelques exemples parmi une tripotée d'autres. On est loin du recyclage publicitaire, genre : «mon papa achète le soleil mais c'est pour le revendre». Ces créateurs d'art brut sont sans vergogne. Plutôt que des ordures, ils prendraient aussi bien du marbre et de l'or s'ils en avaient sous la main.
Avec l'art brut, on nage dans le pur luxe,
celui du temps dépensé sans compter
à ne rien faire d'autre que de vivre.
00:21 Publié dans De vous zamoi, Gazettes, Nos amies les bêtes, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, arthur bispo do rosario, emery blagdon, pierre avezard, giovanni battista podesta | | Imprimer | | |
10.01.2009
Arte, Genio, Follia, frères siennois
Buon anno nuovo a tutti di voi !
Si je vous présente mes vœux animuliens en italien c’est que le balancier brut est en train de pencher vers la botte de nos chers voisins.
Et tout d’abord vers la bonne ville de Sienne où votre petite âme errante se souvient du cappucino qu’on boit à la terrasse des bistrots de la Piazza del Campo. Mais ce n’est pas sur cette célébrissime place en forme de coquille St-Jacques que je vous entraîne mais bien Piazza del Duomo, au n° 2, là où se trouve le Complesso Museo Santa Maria della Scala.
En quel honneur ? Ben tiens, pour une expo qui s’y prépare, mes cousins! Arte Genio Follia, c’est le nom de cette expo-poupée-gigogne. Allusion à Cesare Lombroso, bien sûr. Montée à partir d’une idée du critique d’art Vittorio Sgarbi dont vous pouvez apprécier le style sur les vidéos proposées sur le site officiel (chapitre Multimedia), elle va se positionner bravement à la lisière du champ artistique et psychiatrique pendant 4 mois (31 janvier-25 mai 2009).
Si je la traite de poupée-gigogne c’est qu’elle va emboîter ensemble 8 «sezione» distinctes traitant chacune un aspect différent du vaste et passionnant sujet tricéphale choisi : les rapports entre l’art, le soit-disant génie et la folie. Les œuvres proviennent des plus importants musées d’Italie et d’Europe et chaque poupée a été confiée à un commissaire approprié. Faut-il que je vous énumère chacune de ces sections ? Oui, au risque d’être barbante. Chacun pouvant y trouver son boire et son manger suivant qu’il en pince pour l’histoire :
Section 1 : La Scena della Follia (parcours chronologique de la période médiévale à Lombroso)
Jérôme Bosch
Genio e Follia al tempo di Nietzsche (section 3)
Ernst Ludwig Kirchner
le point de vue artistique moderne ou contemporain (sections 3 et 8)
Edvard Munch
La Guerra nello sguardo degli artisti (regard des artistes sur une folie collective)
Otto Dix
La Lucida follia nell’arte del XX secolo (Unica Zürn et Henri Michaux, Surréalisme, Actionnisme viennois)
Viktor Brauner
l’art brut (respectivement section 5, 6, 7) : Omaggio ad Hans Prinzhorn
Franz Karl Bülher
Art brut proprement dit (curator : Lucienne Peiry)
Giovanni Batista Podesta
Due casi emblematici : Antonio Ligabue e Carlo Zinelli
Antonio Ligabue
Je traduis pas, vous avez compris. Cette exposition confronte à sa façon les œuvres des créateurs de l’art brut et celles des meilleurs artistes modernes et contemporains : Van Gogh, Munch, Strindberg, Kirchner, Ernst, Masson, Brauner, Messerschmidt etc. Mais à la différence de la plupart de celles qui se sont essayé -avec un succès relatif- à ce rapprochement périlleux, elle s’ordonne selon une structure souple qui semble autoriser cet exercice. Chaque section participe à l’ensemble et conserve son autonomie. Cela paraît fastoche mais il faut le faire ! Espèrons que ça tiendra la route. Un catalogue accompagnera l’expo AGF, on y verra sans doute explicité son concept original.
18:09 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, franz karl bülher, giovanni battista podesta, antonio ligabue | | Imprimer | | |
24.06.2007
Trickster et Diabolo
Me reste plus qu’à prier Manitou pour que les actes en soient publiés. Y’avait là-dedans pleins de sujets croustillants : cabinets de curiosité, reliquaires, Museen für Völkerkunde, Australian Aboriginal drawings, usages micmacs de la croix chrétienne et objets «trickster».
Le trickster, si j’ai bien compris, est lié au chamanisme et aux sociétés amérindiennes qui n’éprouvent pas le besoin d’avoir un mot pour «art», les veinardes. Dans les récits populaires, c’est un héros comique, farceur, taquin et ambigu. Un civilisateur et un fouteur de merde. Je schématise parce que ça met en jeu plein de notions coton à comprendre pour nos cervelets européens.
Trickster et la danse des oiseaux
Peut-être qu’on peut s’en faire une idée en croisant le chemin de ce monsieur Charlie aux exubérants costumes dont j’ai eu l’occasion de vous entretenir dans ma note du 17 juin (Le petit train du monde). Imaginez-vous (vive le hasard !) que je l’ai rencontré vraiment, en costume civil – c’est-à dire avec la parka de camouflage gris et blanc mais sans pancarte - à Barbès, à l’arrêt du 85. Comme il avait troqué son gibus impressionnant pour un simple calot orné de badges, j’hésitais mais j’ai reconnu Diabolo, son petit chien dans sa poche kangourou. Monsieur Charlie sera sans doute à la prochaine Marche des Fiertés homosexuelles le 30 juin à Paris. Il prépare de nouveaux accessoires.
On pourra le photographier, en lui témoignant tout le respect qu’il mérite car c’est un créateur de la veine de Vahan Paladian ou Giovanni Podesta dans la catégorie «vêtements et parures».
Manteau de Giovanni Battista Podesta
Bien à l’abri derrière ses lunettes noires et son message politique, il semble plus à l’aise quand son interlocutrice respecte avec lui une distance d’environ un mètre.
A côté de lui, le spectacle de la rue paraît bien falot même au Marché de la Poésie, place Saint-Sulpice où officiaient un percussionniste sur marches d’escabeau et un gratteur de contrebasse sommaire.
21:15 Publié dans Parlotes, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Giovanni Battista Podesta, Trickster, Charlie, art brut | | Imprimer | | |
17.01.2007
Beautés insensées à Monaco
Surmenée par ses problèmes de clé et de serrure, votre petite âme errante, désireusede mettre ses neurones en vacances, a décidé d’aller danser le mambo à Monaco.
Non, peuchère, je galèje.
Je veux simplement dire que je veux vous signaler l’expo Beautés insensées (ça me rappelle quelque chose, mais quoi ?) qui a débuté le 10 janvier 2007 dans la Principauté par un vernissage où il fallait venir en tenue de ville (et non en itsi bitsi petit bikini) c’est le carton d’invitation qui le recommandait.
Sous la houlette du MNNM, Nouveau Musée National Monaco, c’est à la Salle d’Expo du Quai Antoine 1er que ça se passe. Le sous-titre est bien alléchant : Figures, histoires et maîtres de l’art irrégulier. C’est plus ou moins d’art brut dont il est question là comme le confirme le communiqué de presse qui n’arrête pas de roder autour de ce mot. Mais, bon, va pour Irréguliers puisque Irréguliers veut dire : Adolf Wölfli (encore lui), Giovanni Battista Podesta, Franca Settembrini, Tarcisio Merati et Antonio Ligabue, Michel Nedjar, Pinot Gallizio même !
Au cas où vous liriez pas bien les dates sur l’affiche, je vous les répète : du 10 janvier au 25 février 2007.Selon les infos dont je dispose, cette expo conçue par l’historienne d’art Bianca Tosatti est la reprise de celle qui a été présentée à Bergame en Italie au printemps 2006, Palazzo della ragione (joli nom, n’est-ce-pas).
Un catalogue ? Oui, il y en a un : Skira, près de 400 pages, près de 400 photos et repros en noir et en couleurs, essais, biographies et présentation du choix d’œuvres «irrégulières» provenant de collections publiques et privées, européennes et californiennes.
Alors c’est le moment d’étrenner les belles fringues que vous avez attrapées dans les soldes. Faites-vous un petit plan jet set à Monaco. Et pour vous donner bonne conscience, ratez pas la sélection d’œuvres inédites de Jacques Riousse, prêtre-ouvrier et artiste ayant bossé à St-Martin de Peille près de Monac. Vous me raconterez, parce que là je nage.
23:30 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : giovanni battista podesta, franca settembrini, tarcisio merati, antonio ligabue, adolf wölfli, art brut | | Imprimer | | |