07.06.2015
Caroline’s day à la Fabu
D’ici à Dicy, il n’y a guère. Et ce guère fut franchi en car le 30 mai 2015. Un autocar affrété par la Fabuloserie pour la Journée Caroline.
Mémorable samedi d’avant chaleur! Avec les visiteurs de cette collection de plein air, il ne cessa de jouer à un, deux, trois, soleil. Le ciel leur vaporisant malicieusement des gouttes à la façon de Pierre Avezard arrosant les spectateurs de son manège.
Ambiance studieuse durant le trajet. Le paysage n’était pas folichon.
Les têtes se penchèrent sur les dossiers de presse dont on nous avait pourvu.
Ou s’abîmèrent dans la conversation avec des airs cinématographiques qui faisaient penser -lunettes noires aidant- à Marcello Mastroianni et Anouk Aimée.
Arrivé rue des Canes,
le gros de la troupe des pélerins se fit désigner le lieu du rendez-vous pour le retour : un petit square Nek Chand à se mettre à genoux devant.
Puis tout le monde s’égailla. Non sans avoir bisé 14 fois Agnès et Sophie Bourbonnais, plus Déborah Couette, organisatrices de l’événement. En attendant les festivités officielles chacun se bricola ensuite son programme de variétés perso.
Qui s’offrant un p’tit tour dans la collection permanente dont l’accochage était renouvelé pour l’occasion. Qui cherchant son âme d’enfant dans le petit train de Marshall.
Qui préférant le carrousel et les baraques de Petit Pierre.
Qui se précipitant dans l’expo Des jardins imaginaires au jardin habité (Des créateurs au fil des saisons)
où l’on retrouvait des personnages connus : un couple de Marcel Landreau,
la Blanche Neige de Charles Pecqueur près de son créateur sur une ancienne photo.
J’optais pour ma part pour le tour de lac que Caroline Bourbonnais ne manquait pas d’effectuer chaque jour.
Saluant au passage ses coqs et ses poules,
ses zèbres et ses éléphants,
l'élan d’Alpo Koivumäki documentés maintenant par de commodes cartels.
Laissant derrière moi l’îlot aux vire-vent
pour cingler vers l’atelier d’Alain Bourbonnais.
Bien sûr je m’attardai au passage à papoter avec Claude et Clovis Prévost, avec Doriane la petite-fille de Gaston Mouly, avec Marie-Rose Lortet, ici près de Loli.
C’était déjà le temps des discours. Ceux de Sophie et d’Agnès.
Sans nostalgie mais avec une émotion qui rendait toute sa présence à leur mère.
Celui de Déborah dont le vent tournait les pages. Un speech aimable de madame Vuillermoz, le maire de Dicy, couronna le tout. Avant que l’ange Francis ne s’empare du micro.
Parmi les auditeurs attentifs, le peintre Pierre Della Giustina.
Dans un texte publié dans le livre collectif accompagnant cet hommage à Caroline Bourbonnais, il précise le rôle décisif qui fut le sien dans la restauration du manège d’Avezard. C’était nécessaire.
«Un matin d’août, Caroline Bourbonnais a oublié d’ouvrir les yeux» a dit sa fille Agnès. Tous ceux qui étaient dans l’assistance ce jour là et tous ceux qui auraient aimé y être ne sauraient cependant oublier le regard de sa mère.
13:14 Publié dans art brut, Expos, In memoriam, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, art hors-les-normes, caroline bourbonnais, alain bourbonnais, agnès et sophie bourbonnais, la fabuloserie, jardins imaginaires, jardins habités, pierre avezard, francis marshall, marie-rose lortet, alpo koivumäki, charles pecqueur, marcel landreau, nek chand | | Imprimer | | |
21.06.2011
L’appel du 18 juin à la Fabu
18 juin 2011 : pierre blanche dans les annales de la Fabu.
Non seulement parce que Francis Marshall dédicaçait son recueil de réclamations ou parce que café et chouquettes étaient au rendez-vous des retardataires du matin.
Mais parce que cette journée d’étude et de fun organisée par le CrAB fut tout simplement une sacrée bonne chose à glisser dans l’armoire aux souvenirs.
Ils étaient venus, ils étaient tous là. Même ceux du sud de l’Italie, même ceux de Rives dans l’Isère.
Pourtant le ciel menaçait la tour de Pierre Avezard. J’eus beau exécuter ma danse de conjuration de la pluie, le temps nous la joua jusqu’au bout schtroumpf grognon.
Ce qui divisa l’assistance en deux groupes distincts.
Le camp des enragés optimistes qui s’installent dehors pendant les pauses et celui des gens prudents qui s’abritent sagement dans l’atelier spacieux d’Alain Bourbonnais, le héros du jour.
Heureusement, les projections, les visites, les causeries et les performances réconciliaient tout le monde dans un joyeux brouhaha de chaises remuées et les zims et les zoums de mon kodak numér-hic (votre petite âme errante n’ayant pas craché sur le gentil vin blanc de Bourgogne).
On se refit tout le toutim de la collection avec des ho! et des ha! aux retrouvailles et aux découvertes. Devant les machines de Monchâtre, Roberta Trapani faillit pousser la canzonette.
Catherine Ursin, dans ses jolies pompes bleues, était captivée par les masques de Nedjar.
Fanny Rojat, dans une attitude favorite, jouait les mystérieuses au stand Ratier.
Je mitraillais pour ma part dans le groupe d’Agnès B (comme Bourbonnais) car les photos exceptionnellement étaient permises.
Pas mécontente de revoir le mobilier de Podesta
l’épouvantail du tunnel
la vache de Landreau
Question conférences, j’avoue que je me suis dissipée un peu. C’était rigolo d’essayer de capter Déborah Couette qui planchait à contre-jour sur L’Atelier Jacob. Heureusement, elle agite sa chevelure au fur et à mesure qu’elle progresse dans son sujet!
On s’entassa ensuite dans la beaucoup plus sombre salle de projection pour «Il avait un côté campagne», le laïus de Baptiste Brun sur Alain Bourbonnais et le petit monde de l’art des année soixante.
Seules la faim et l’arrivée inopinée de la racaille des Turbulents (qui s’échappèrent bientôt en direction du lac) eurent raison du conférencier qui charmait la galerie.
Avant de poursuivre le programme scientifique avec la séance médianimique du Sâr J.-L. Lanoux qui évoqua les mânes de Simone Le Carré-Galimard
on se rua sur le pique-nic. Pauline Goutain mit au service de la collectivité des talents insoupçonnés de découpeuse de terrine .
Pour finir Jano Pesset pointa sa belle barbe de Père Noël que l’on aperçoit ici derrière le franc sourire d’Emilie Champenois.
La présence réelle de Michel Ragon fut attestée par le biais d’un entretien filmé chez lui par les soins de Débo et d’Agnès.
Maintenant, si Caroline B veut me donner la recette du délicieux flan qu’elle tient à la main, qu’elle ne se gêne surtout pas!
23:55 Publié dans art brut, De vous zamoi, Jeux et ris, Parlotes, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : la fabuloserie, art hors les normes, alain bourbonnais, caroline bourbonnais, agnès bourbonnais, art brut, les rencontres du crab, francis marshall, pierre avezard, roberta trapani, françois montchâtre, catherine ursin, nedjar, fanny rojat, giovanni battista podesta, marcel landreau, déborah couette, baptiste brun, jean-louis lanoux, simone le carré galimard, pauline goutain, jano pesset, emilie champenois | | Imprimer | | |
17.06.2009
L’art brut c’est du luxe
Ecolo, écolo, écolo et brut à la fois. Avec le vent en poupe de papy Dany, elle nous pendait au nez comme un sifflet de 2 ronds la collusion. La collusion art brut et ceinture serrée. Notre libéralisme vénéré s'étant mis en tête de nous faire oublier ses frasques financières, la marée verte nous est tombée du ciel d'Arthus-Bertrand.
Et elle envahit tout, nous invitant à moins circuler, à moins éternuer, à moins dépenser.
L'art brut lui-même est sommé de rentrer les fesses et de s'adapter à la crise.
Sur Ladépêche.fr, une note sur Saint-Céré et sa région, intitulée Louis De Verdal ou le mystère de l'art brut nous apprend que ce sculpteur possède l'art «de faire quelque chose de rien».
Jusque là rien d'extraordinaire. Beaucoup d'artistes font ça. Mais là où votre petite âme errante tique c'est quand le journaliste lotois anonyme enchaîne avec bravitude : «son art est brut, d'une singulière création, à base de récupération des rebus (sic), annonciateur de temps économes».
Econome est beau, économe est grand, économe est héroïque. Hélas, il ne cadre guère avec le sujet que vous prétendez aborder, cher confrère (ou consoeur) ladépêcheur. D'abord parce que monsieur de Verdal, qui est sans doute un plasticien autodidacte très respectable, m'a tout l'air de n'avoir que peu à voir avec l'art brut véritable. On peut, pour se faire une idée, louer une ses œuvres pour 50 € par mois ici.
Mais surtout parce que si l'art brut fait effectivement feu de tout bois, il n'en vise pas moins à la dépense la plus extravagante, au gaspillage inconsidéré des énergies créatrices et mentales, à la débauche d'inventions.
En témoignent les œuvres de :
Giovanni Battista Podesta
Emery Blagdon
Arthur Bispo do Rosario
Pierre Avezard
pour ne chiper que quelques exemples parmi une tripotée d'autres. On est loin du recyclage publicitaire, genre : «mon papa achète le soleil mais c'est pour le revendre». Ces créateurs d'art brut sont sans vergogne. Plutôt que des ordures, ils prendraient aussi bien du marbre et de l'or s'ils en avaient sous la main.
Avec l'art brut, on nage dans le pur luxe,
celui du temps dépensé sans compter
à ne rien faire d'autre que de vivre.
00:21 Publié dans De vous zamoi, Gazettes, Nos amies les bêtes, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, arthur bispo do rosario, emery blagdon, pierre avezard, giovanni battista podesta | | Imprimer | | |
21.10.2007
Pierre Della Giustina, du Manège à la Boucherie
Ce que le monde peut-être décevant! Je croyais avoir trouvé un nouveau bouquin sur Pierre Avezard, le vacher poète de la mécanique et puis non. Celui qui vient de sortir n’est que la ressucée d’un ouvrage déjà paru à la Fabuloserie en 1995. Pour les besoins du lifting, on a musclé un peu le titre. Le manège de Petit Pierre est devenu fabuleux en 2007. A part ça, pour le contenu, grosso modo, c’est kif-kif. On a ajouté une ragonnade au début parce que Le Fabuleux manège… sort chez Albin Michel et que Michel Ragon est un auteur de la maison. HT le malgré son nouveau look et retrouvez l’histoire du remontage de cette œuvre majeure.
Votre petite âme errante en profite pour filer un coup de projo sur l’un des principaux sauveteurs: “Pierre, jeune peintre graveur et guide à la Fabuloserie”.
Le temps a passé et Pierre Della Giustina –puisqu’il s’agit de lui– sans être vieux n’est plus un minot.
C’est un artiste confirmé de la plus pure espèce qui soit. Je veux dire un de ces cabochards qui n’en finissent pas de se colleter avec la matière, de refuser les facilités, de chercher, pieds et mains nus, à escalader les montagnes.
Il a travaillé pour le théâtre et honoré des commandes publiques : si vous passez aux Martres de Veyre, dans le Puy de Dôme, allez voir le mur de zinc peint qu’il a conçu pour la Bibliothèque Alexandre Vialatte.
Il en est pas moins un farouche partisan de la solitude quand le travail créateur le nécessite. Espèrons que j’aurai l’occase de vous reparler de lui.
Artiste complet, son travail de peintre, où les images résultent d’un travail de morcelage, de décapage et de couture, a évolué dans une voie plus expressionniste.
Ses dernières expos montraient des “androïdes sans muselières et de bois tendre”, sculptures composées par assemblage de matériaux fossiles.
Della ne fait pas mystère de son intérêt pour l’art brut même s’il a toujours su s’abstenir de le singer.
A l’origine de son travail, il y a ces gravures réalisées à 23 ans pour Boucherie à la une, un livre expérimental, un ouvrage de pure générosité, un véritable réservoir d’images pour un artiste qui ne cesse de les remettre en cause et de les capturer.
Ah j’oubliais… Il est auvergnat.
19:15 Publié dans De vous zamoi, Images | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Pierre Avezard, Pierre Della Giustina | | Imprimer | | |
27.10.2005
Petit Pierre et son manège
01:05 Publié dans Lectures, Sites et jardins, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre avezard, art brut | | Imprimer | | |