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09.05.2014

Scottie Wilson à l’université

Au chapitre des re-découvertes, il faut signaler le début d’une exposition Scottie Wilsonnienne à Ottawa le 12 mai 2014. Hé oui, on vernit le lundi au Canada! Ce qu’on nous promet? Des «œuvres inédites» conservées dans les collections du pays. L’occasion, paradoxalement, pour les commissaires, Jill Carrick et Pauline Goutain de montrer là-bas comment le grand Scottie fut chouchouté en Europe par les surréalistes et Dubuffet.

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art brut,scottie wilson,pauline goutain,jill carrick,ottawaPauline Goutain, on la connaît bien. C’est un membre du CrAB. L’expo ottawouaise durera jusqu’au 7 septembre 2014. C’est dire que vous pourrez très bien la visiter pendant vos vacances d’été, surtout si vous êtes Québécois.

Elle se tient au Cuag (Carleton University Art Gallery). Cuag, c’est rigolo comme nom. Et c’est facile à stocker dans une mémoire. Même une mémoire de piaf comme la mienne.

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16:13 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, scottie wilson, pauline goutain, jill carrick, ottawa | |  Imprimer | | Pin it! |

28.05.2012

Crème de CrAB

Que se mettre sous la dent en ce mois de juin 2012 qui s’avance?

crème de crabe.jpgLa crème du CrAB évidemment. Je vous l’avais dit depuis le début que ce collectif de jeunes chercheurs constitué pour gratter autour de l’art brut avait du pied (ou de la patte) dans la chaussure.

Ceux de mes lecteurs qui auraient manqué une étape n’ont qu’à, pour s’en convaincre, jeter un œil sur ma note baptismale du 18 décembre 2010 : le CrAb en pince pour l’art brut. De l’eau a coulé depuis dans l’océan d’informations qui nous parvient tous les jours au sujet de cet art brut où j’ai du mal à reconnaître mes petits.

Mais la crème du CrAB a porté ses fruits. Au fur et à mesure que ses membres mûrissaient, ce collectif de sympathiques crustacés s’est imposé comme le principal pôle de production de matière grise française, suisse et savoyarde sur l’art brut. Déjà on les envie, déjà on les imite, déjà on les courtise.

Mais les têtes chercheuses du CrAB, si elles se sont dépouillées de leurs enveloppes juvéniles, n’en continuent pas moins leur petit bonhomme de chemin savant en déblayant, sans en avoir l’air, une quantité de plages impressionnante.

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Aussi ont-elles bien fait d’accepter l’invitation de la galerie abcd à venir jouer dans son bac à sable de Montreuil-les-Pins, rue CrABoltaire, métro CrABespierre (Monteuil-sous-bois, 12 rue Voltaire, métro Robespierre, vous aurez rectifié vous-mêmes ).

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Faut-il que la crème de CrAB ait des vertus revigorantes pour qu’une collection de l’importance de celle de Bruno Decharme lui ouvre ainsi la possibilité de jouer avec ses jouets! Car -et c’est à ma connaissance là que réside l’inédit- ce sont les membres du CrAB eux-mêmes qui se chargeront de la conception et de l’accrochage de l’exposition qui se déroulera chez abcd du 2 juin au premier juillet 2012. Pourvu qu’ils ne deviennent pas CrABêcheurs après ça!

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Le vernissage aura lieu le samedi 2 juin à 17h 30 mais comme le CrAB a le don d’ubiquité vous aurez pu avant aller écouter Fanny Rojat qui planchera sur les missives d’Henri Bessaud Narboux (un «écrituriste» brut révélé par Michel Thévoz) à l’Institut de Théologie Protestante (77 bd Arago) dans le cadre du séminaire de Lise Maurer.

Il est tentant aussi d’aller se goinfrer au brunch abécédien en accès libre qui suivra le 16 juin la huitième session du séminaire CrAbique à l’INHA.

Les accros à la crème de CrAB pourront aussi venir à Montreuil chaque week-end du mois de juin où des membres du collectif les chouchouteront et les pinceront gentiment s’ils s’assoupissent pendant que Pauline Goutain leur interprétera sa chanson du grand Wölfli

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que Vincent Capt leur fera la lecture ou que Baptiste Brun les initiera à la broderie bigoudenne qui vient de Mandchourie.

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La crème du CrAB, comme la manne, sera par ailleurs distribuée à droite et à gauche en ce printemps. A Fontainebleau, à Annecy, à Bruxelles, à Cergy-Pontoise. Pour plus de détails, voir la newsletter du CrAB de mai 2012. Vous verrez que, outre les crabes déjà cités, Emilie Champenois, Céline Delavaux, Déborah Couette, Roberta Trapani n’auront pas volé leurs vacances d’été. Ils auront bien mérité de Gaston Dufour et des autres.

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21.06.2011

L’appel du 18 juin à la Fabu

18 juin 2011 : pierre blanche dans les annales de la Fabu.

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des hurlements.jpgNon seulement parce que Francis Marshall dédicaçait son recueil de réclamations ou parce que café et chouquettes étaient au rendez-vous des retardataires du matin. La CrAB Rencontre à la fabu.jpg

 

 

 

 

Mais parce que cette journée d’étude et de fun organisée par le CrAB fut tout simplement une sacrée bonne chose à glisser dans l’armoire aux souvenirs.

 

Ils étaient venus, ils étaient tous là. Même ceux du sud de l’Italie, même ceux de Rives dans l’Isère.

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Pourtant le ciel menaçait la tour de Pierre Avezard. J’eus beau exécuter ma danse de conjuration de la pluie, le temps nous la joua jusqu’au bout schtroumpf grognon.

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Ce qui divisa l’assistance en deux groupes distincts.

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Le camp des enragés optimistes qui s’installent dehors pendant les pauses et celui des gens prudents qui s’abritent sagement dans l’atelier spacieux d’Alain Bourbonnais, le héros du jour.

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Heureusement, les projections, les visites, les causeries et les performances réconciliaient tout le monde dans un joyeux brouhaha de chaises remuées et les zims et les zoums de mon kodak numér-hic (votre petite âme errante n’ayant pas craché sur le gentil vin blanc de Bourgogne).

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On se refit tout le toutim de la collection avec des ho! et des ha! aux retrouvailles et aux découvertes. Devant les machines de Monchâtre, Roberta Trapani faillit pousser la canzonette.

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Catherine Ursin, dans ses jolies pompes bleues, était captivée par les masques de Nedjar.

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Fanny Rojat, dans une attitude favorite, jouait les mystérieuses au stand Ratier.

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Je mitraillais pour ma part dans le groupe d’Agnès B (comme Bourbonnais) car les photos exceptionnellement étaient permises.

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Pas mécontente de revoir le mobilier de Podesta

Giovanni Battista Podestà

l’épouvantail du tunnel

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la vache de Landreau

marcel landreau

Question conférences, j’avoue que je me suis dissipée un peu. C’était rigolo d’essayer de capter Déborah Couette qui planchait à contre-jour sur L’Atelier Jacob. Heureusement, elle agite sa chevelure au fur et à mesure qu’elle progresse dans son sujet!

Déborah Couette

On s’entassa ensuite dans la beaucoup plus sombre salle de projection pour «Il avait un côté campagne», le laïus de Baptiste Brun sur Alain Bourbonnais et le petit monde de l’art des année soixante.

baptiste brun

Seules la faim et l’arrivée inopinée de la racaille des Turbulents (qui s’échappèrent bientôt en direction du lac) eurent raison du conférencier qui charmait la galerie.

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Avant de poursuivre le programme scientifique avec la séance médianimique du Sâr J.-L. Lanoux qui évoqua les mânes de Simone Le Carré-Galimard

Simone le Carré-Galimard

on se rua sur le pique-nic. Pauline Goutain mit au service de la collectivité des talents insoupçonnés de découpeuse de terrine .

pauline goutain

emilie champenois,jano pessetPour finir Jano Pesset pointa sa belle barbe de Père Noël que l’on aperçoit ici derrière le franc sourire d’Emilie Champenois.

La présence réelle de Michel Ragon fut attestée par le biais d’un entretien filmé chez lui par les soins de Débo et d’Agnès.

caroline bourbonnais

 

 

Maintenant, si Caroline B veut me donner la recette du délicieux flan qu’elle tient à la main, qu’elle ne se gêne surtout pas!

26.03.2011

Area, folie et alentours

Jeudi soir c’était le lancement de la fusée Area 24. Votre petite âme errante était sur le pas de tir : la librairie L’Atelier, rue du Jourdain. Un nom idéal pour le baptême du numéro Art, folie et alentours auquel je souhaite une carrière d’enfer.

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Pas mal de gens, attirés là par la photo du flyer invitatoire qui reprenait la couverture de cette livraison printanière d’une luxueuse -mais pas chichiteuse- publication dont je kiffe le programme : «l’art pense le monde».

Revue Aera

I positively adore ce portrait d’une mamie souriante (Melina Riccio), coiffée d’une marotte dont les grelots sont des fleurs. Aux antipodes de cette caricature du schizo dangereux dont la propagande sécuritaire nous gave depuis 2007 en France!

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Mais je m’énerve et pour me calmer, je me suis offert en zakouski le petit dernier de Jean-Pierre Verheggen : Poète bin qu’oui, poète bin qu’non?

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D’où j’étais placée, j’avais un œil sur le chandail chiné d’Alin Avila, dirlo de la revue et modérator de la soirée et l’autre sur le profil d’Hélène Giannecchini, première main de son équipe sur ce chantier «de l’art et de l’Art brut».

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Les art-thé-rapeuses étaient venues en force, les CrABichettes aussi. Parmi ces dernières, Pauline Goutain pétillait d’entrain. On la retrouvera le 31 mars au séminaire Art et folie à l’INHA. Un grand collectionneur fit une apparition mais les keums étaient minoritaires. Michel Nedjar heureusement était en verve. «Chacun détrônait la théorie qu’on avait sur l’art brut» dit-il en évoquant les créateurs successivement rencontrés par L’Aracine Canal historique.

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Et j’ai applaudi ça. Bref, ça partait dans les tous les sens et on risquait de perdre de vue le fret embarqué dans la fusée sous diverses étiquettes : art à l’hosto, valeurs du brut, surréalisme, expos fondatrices, collections, perspectives lameuses, rôle de la Halle St-Pierre, jardins d’art brut, fanzines, marché etc.  

Perdre de vue aussi la diversité de l’équipage de ladite fusée : scientifiques, psys, grosses têtes musclées sur le sujet, artistes et/ou créateurs parmi lesquels Oreste Fernando Nannetti, André Robillard, Charles AA Dellschau,

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Richard Greaves, André Pailloux, Alain Ruault, Unica Zürn, Giovanni Bosco

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Franchement c’est si riche que j’aurais pas aimé être à la place de Mr Avila ce soir-là. Mais c’est le genre de pilote aussi capable de recentrer un débat (quand il part en sucette) qu’il est habile à dompter une matière rédactionnelle emballée. Il n’a pas son pareil pour débusquer candidement la langue de bois. Aussi a-t-il obtenu, avec un plaisir visible, la substantifique moëlle des oratrices de la tribune : Céline Delavaux et Anne-Marie Dubois. Un tel regard, bienveillant mais pas complaisant, c’est fou comme le petit monde de l’art brut en avait besoin sans s’en rendre compte. Il lui fallait pour cela un témoin extérieur. C’est pourquoi le n°24 de la revue Area fera date.

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Rassemblant des «voix autorisées» qui se crêpent parfois le chignon en famille, il aura un impact fédérateur. Il est lancé à un moment où le public cherche à faire le point sur «plein de territoires un peu compliqués» constituant l’espace brut. Un vade mecum sur papier lilas avec des dates et un lexique l’y aidera.

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Pour le reste c’est la méthode Avila qui fait son office. Des contributions informées mais légères. Pas de casse-croûte. Sont privilégiés les entretiens qui laissent la parole aux acteurs.

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Et des fois, c’est pas triste. Une interview inédite de Madeleine Lommel (Rouspéter dedans!) contient par exemple ce jugement vachard mais juste: «ce qui était la force de l’Art Brut c’était son intimisme. C’est devenu branché».

18.12.2010

Le CrAB en pince pour l’art brut

Lorsque le CrAB paraît, le cercle de l’art brut applaudit à grands cris.

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Le CrAB, ça vient de sortir. C’est une asso fondée en septembre 2010. Elle faisait ses premiers pas jeudi 16 décembre à la Galerie Christian Berst,puissance invitante de la cérémonie de baptême.

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Derrière le logo rigolo de cet aimable crustacé c’est tout un collectif de réflexion qui s’avance, l’œil brillant et le sourire aux dents. De réflexion «autour de l’art brut» bien sûr! Sinon je vous demande un peu ce que votre petite âme errante aurait été faire là avec son 38° de fièvre. La réflexion pour une fois ne montrait pas son visage de vieille barbe blanchie sous le harnois des épopées hourloupéennes, préludiennes, lausanniques et singulier-de-l’artdesques. La moyenne d’âge naviguait plutôt autour de 30.

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«78!» proclamait une blonde crabeuse, en lançant comme une provocation son année de naissance. «Moi aussi!» lui faisait écho sa brune voisine. Ecœurant spectacle pour une femme de mon âge! Mais que voulez-vous, faut s’y faire : cette soirée historique marque l’arrivée en masse d’une nouvelle génération de cervelles sur le marché. Pour le moment cette «masse» est composée de 7 filles et de 2 garçons, tous chercheurs décidés à mettre leurs œufs dans le même panier bien que provenant d’horizons divers : histoire-de-l’art beach, marina pieds-dans la littérature, patrimoine-bay, muséologie-plage, les sables de psychanalyse etc.

Me demandez pas pourquoi le nom du CrAB mélange minuscule et capitales. Sans doute pour mimer la marche de l’animal. Chacun sait en effet que c’est de biais (et non par une attitude frontale d’effronté «spécialiste») qu’on aborde le mieux le sujet de l’art brut.

Me demandez pas non plus ce qui s’est dit pendant le discours de présentation. J’étais arrivée en retard après qu’un vélib ait failli me crabouiller à l’angle des rues du Temple et Pastourelle. Mal placée, j’ai rien entendu mais vous retrouverez tout le toutim des objectifs du CrAB sur son site.

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D’où j’étais, je voyais que les mouvements oratoires de Baptiste Brun. Sous son verbe, la salle crépitait du flash et besognait en sourdine les cahuettes de l’apéro. Les figures vibrionnantes et hiératiques de Guo Fengyi veillaient sur les autres membres du collectif, groupés comme des poussins noirs dans leurs atours de vernissage

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Dans son coin, Christian Berst avait l’air du papa qui s’étonne que la teuf des enfants soit si sage.

Fort heureusement, à tout baptême, il faut une fée et celle qui se penchait sur le berceau, c’était Caroline Sury, l’auteur du logo rigolo. Impossible d’arracher à celle-ci l’adresse de son marchand de bas roses mais elle contribua à mettre de l’entrain dans le festival off, qui s’installa après les déclarations «officielles».

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Crabichous et crabichettes de se partager alors l’assistance pour nous communiquer –visiblement plus décontractés– leurs projets en vrac : séminaire périodique ouvert au public, journées d’études, colloques, publications etc. Je tombai pour ma part sous la houlette de Deborah Couette qui rit comme un oiseau bat des ailes. Il fut question de Fabuloserie et de parties de campagne. Affaire à suivre.

M’est avis que les crabes, à moins qu’ils ne veuillent seulement impressionner leurs professeurs, auraient intérêt à pimenter leur trop sérieux programme de quelques récréations dûment improvisées. Comme j’ai pris ma carte de membre (car on peut, pour quelque thune, faire partie du CrAB), je ne manque pas de le leur suggérer.

Pour finir, un photographe eut l’idée de mettre les crabes en vitrine et tout le monde s’empara de son idée moi y comprise.

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Voici donc, dans une ambiance « sortie de boîte» : Vincent Capt, Roberta Trapani,  Pauline Goutain, Baptiste Brun, Emilie Champenois, Deborah Couette, Céline Delavaux, Fanny Rojat. Manque à cette brochette : Aurélie Linxe qui n’avait pu venir mais était présente dans les propos de ses ami(e)s.

Car au nombre des muses sont les crabes.