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03.08.2015

Une Norvège rustique-moderne

Pas d’eau chaude depuis 3 jours. Mon plombier est à la pêche. En Norvège. Un pays dont je rêve! Et mon daddy aussi dont la collection de timbres se la pète avec un tas de vignettes où s’étale le mot Norge.

timbres.jpg Monsieur Mourad (mon plombier) a trop la frite avec ses escapades fish and chips! Pour me venger j’ai déniché sur une brocante le bouquin du photographe Rune Johansen : Insolite Nordland. Moi c’est Nordland qui m’a interpellée mais je vous vois frétiller des moustaches (ou du ruban Minnie) devant l’adjectif insolite. Vous n’avez pas tort.

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Ce Rune né à BODØ (je le fais en cap car j’ai pas de petit Ø dans mes caractères spéciaux), une ville un peu au delà du cercle polaire arctique, excelle dans le rendu des intérieurs candidement kitchounets de ses parents ou voisins et les portraits plus dans leur jus-tu-meurs d’iceux. N’allez pas croire que je bouffonne.

portrait rune johansen.jpgRune Johansen a inventé une variété d’insolite de la plus belle eau. Celle qui est si authentiquement au ras des paquerettes de la réalité qu’elle passe inaperçue. «Aucune de mes photos n’est mise en scène» déclare Rune Johansen. «J’immortalise la part de simplicité et de proximité qu’on trouve chez les gens ordinaires sans changer ni leur intérieur ni leur identité».

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Tout un programme. Johansen révèle de ce fait le sens rustique-artistique du décor intime de ses concitoyens du terminus nord constituant son pays natal. Sa préface qui évoque sa rencontre inaugurale avec Erlend, un vieil original mal léché, seul habitant d’un coin abandonné au bout d’un fjord, vaut 10. Elle prélude aux rencontres avec les personnes dont le photographe a eu la permission de faire le portrait.

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Sa tante Sigrid près de sa lampe Cerf dans le coucher de soleil. Les jumeaux Kiss et leurs tatouages identiques.

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Simon, un géant viking auteur d’une toile naïve représentant son chalet.

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Shirlei et son uniforme de collectrice caritative. Sans oublier d’autres personnages aux noms plus pittoresques tels que Stale le salaud et Henrik la ferraille. Plusieurs d’entre eux sont des accumulateurs compulsifs comme oncle Leif dont la vieille écurie est un chef d’œuvre limite art brut.

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Je dis limite parce que Rune Johansen possède cette faculté rare de camper sur les limites où rien des choses de la vie n’a encore reçu de dénomination précise.

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Que dire par exemple d’une chambre au portrait du roi Olav sur papier peint Muppet Show? Art modeste? J’aime la chambre de Truls qui orne la couverture du livre : l’histoire de la musique du monde entier tapissée sur les murs.

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Truls est l’auteur d’un rouleau de 4 mètres où il a noté le nom des villes des USA de plus de 50000 habitants avec leur nombre en 1980-1990. Et puis il a appris le tout par cœur. «Du grand art, si vous voulez mon avis» commente le photographe. Je ne suis pas loin de penser comme lui.

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18:07 Publié dans Ailleurs, Images, Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rune johansen, photographes, norvège, art modeste | |  Imprimer | | Pin it! |

30.01.2015

Christine Sefolosha et les wild things

Dans la presse encore.

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Au moment où l’OAF de NYC 2015 bat son plein (jusqu’au 1er février) je me suis arrêtée sur l’article de Priscilla Frank, critique d’art bouclée, dans The Huffington Post du 28 janvier dernier. Pour son sujet et pour son titre qui associent Christine Sefolosha et les wild things.

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C’est à la Galerie Polad-Hardouin, qui présente à New York cette artiste qui ne cesse de s’affirmer comme telle, que l’on doit les envoûtantes images qui illustrent le papier.

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La conclusion de celui-ci va dans le bon sens. Elle indique clairement qu’avec Sefolosha les petits problèmes de in et de out ne sont plus de mise : «(…) the boundary between out and in gets lost in the haze of blues and purples, eyes and claws, memories and dreams».

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Si les Américains lisaient Animula, ils auraient aperçu que ça fait déjà longtemps que, chaque fois que j’en ai l’occasion, je braille : «Sefolosha you make everything groovy!»

22:18 Publié dans Ailleurs, Gazettes, Images, Zizique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christine sefolosha, oaf 2015, priscilla frank, the troggs | |  Imprimer | | Pin it! |

28.01.2015

A-A-A

Mais où est donc Animula ?

Animula est là : Avignon le 15 janvier 2015.

Expression d’une liberté

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Animula est là : Adelboden (canton de Berne) le 26 janvier 2015.

Quand la neige met son grain de sel

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14:55 Publié dans Ailleurs, De vous zamoi, Glanures | Lien permanent | Commentaires (1) | |  Imprimer | | Pin it! |

16.09.2014

Hilma af Klint et l’esprit de l’abstraction

Après le Pérou, j’annexe la Suède.

On dit toujours que la première œuvre abstraite est une aquarelle de 1910 due à Vassily Kandinsky. Et bien non! Le grand Kandi a été coiffé au poteau par une Suédoise de 44 ans nommée Hilma af Klint.

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Vous, vous le saviez. Certains d’entre vous ont visité l’exposition d’été qui lui a été consacrée au Louisiana danois.

Mais moi je la découvre et je suis si enchantée de son cas que j’épouve le besoin de le crier sur les toits du village planétaire.

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Quand je disais plus haut «au poteau» c’est façon de parler car c’est dès 1906 que cette artiste suédoise, qui ressemblait un peu dans sa jeunesse à Camille Claudel, s’est lancée dans la voie de l’abstraction.

 

Seulement on n’en a rien su. Vu que par testament Hilma stipula que ses travaux (qu’elle tenait au secret) devaient rester cachés après sa mort pendant 20 ans encore. Laquelle survint en 1944. Calculez vous-mêmes.

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Quelle force d’âme il lui a fallu pour ne pas revendiquer de son vivant cette place de pionnière qu’on lui reconnaît aujourd’hui!

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C’est quelque chose d’imaginer que cette femme en avance sur son temps assista sans broncher aux expositions de Mondrian, de Malevitch, de Kupka et de Kandinsky, elle qui gardait roulées dans son atelier les 193 toiles abstraites de grande dimension, composées entre 1906 et 1915 et formant la série des Peintures pour le Temple.

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Ce n’est pas modestie. Il est plus que probable que Hilma af Klint avait conscience de la qualité de son témoignage artistique. Simplement elle estimait que ses contemporains n’étaient pas à même de le comprendre.

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Familière des théories théosophiques, elle tenait d’ailleurs elle-même son message formel, où se mêlent symboles et parfois écritures, d’une instance supérieure et inconnue dont elle avait entendu la voix en 1905 qui lui prédisait qu’elle proclamerait une nouvelle philosophie de l’existence, qu’elle ferait partie d’un nouveau royaume et que ses travaux porteraient leurs fruits.

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On s’approche là de récits familiers aux lecteurs d’un grand livre qu’on pourrait intituler : La Vie des hommes (et des femmes) illustres de l’art brut. Sous roche : l’anguille médiumnique. Elle nage ici dans les eaux mêlées d’inconscient de la source créative d’Hilma.

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A 17 ans, celle-ci reçut son baptême spirite. Primordial Chaos, la série de petits formats par laquelle elle inaugura sa veine abstraite, regroupe des dessins qui ressemblent à ceux qu’elle fit, dans une apparente inconscience, durant les séances spirites auxquelles elle participa dans les dernières années du XIXe siècle.

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Car elle fut medium, au sein d’un groupe de 5 femmes passionnées d’art et d’esprits. Un medium sincère et fidèle puisqu’elle ne montra aucun de ses travaux abstraits dans une exposition. Se contentant par ailleurs de travaux artistiques alimentaires figuratifs. Sans rapport avec les premiers dont elle se fit l’historiographe dans des centaines de carnets de notes agrémentés de croquis et d’aquarelles.

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20:23 Publié dans Ailleurs, De vous zamoi, Images | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : hilma af klint, art médiumnique, art abstrait | |  Imprimer | | Pin it! |

13.09.2014

Les glyptolithes d’Ica, c’est le Pérou

En cette fin d’été d’une douceur presque philosophique, on se sent gagné par la PPAC.

La Peur de Passer À Côté devant toutes les expos qui nous tombent sur le paletot.

L’Art différencié international aux Sables d’Olonne, jusqu’au 28 septembre 2014.

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Ficties rond de oorspong  (Fictions des origines de l’art) dans la rue Haute, jusqu’au 12 octobre.

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Willem Van Genk 

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et Ralph Fasanella qui viennent de commencer à New York.

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Sous le vent 2 qui hissera la voile le 16 septembre au bon vieux port de la Halle Saint-Pierre.

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On ne saurait suivre. C’est presque trop. A force, l’envie prend d’aller voir ailleurs si l’art brut y est. Au Pérou par exemple. A Ica, plus précisément. Une ville viticole au sud sud de Lima. Pourquoi? Mais pour les pierres naturellement! Les mystérieuses Pierres d’Ica.

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Ce que j’aimerais c’est visiter le Museo cientifico Javier Cabrera qui abrite ces milliers de galets, plus ou moins gros, gravés de scènes animées d’une grande variété où voisinent créatures de la préhistoire et personnages d’allure précolombienne.

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D’emblée, ce musée fait penser au musée d’Emile Fradin à Glozel ou au musée du silex de Robert Garcet à Eben-Emael, près de Liège en Belgique. On y respire le même parfum d’escarmouche entre la science officielle et les théories autodidactes superbement sinueuses.

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En dépit des preuves qu’on ne cessa de lui opposer, le Dr Javier Cabrera, le collectionneur de ces pierres dont le style narratif, allusif et primitiviste sans-peine frappe par son adaptation à la nature du matériau et à la forme des supports, ne cessa de leur assigner des origines fabuleuses.

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Que celui qui n’a jamais rêvé lui jette la première critique!

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Robert_Charroux_L_Enigme_des_Andes.jpgSes spéculations ufologiques sur les premiers astronautes, peuple d’extraterrestres dont les exploits dinosauromachiques et technologiques seraient représentés sur les galets d’Ica ont certes été relayés, dans les années 70 du XXe siècle, par les tenants d’un réalisme fantastique popularisé par la revue Planète.

robert charroux.jpgNotamment par Robert Charroux, jonglant avec la fiction et l’ésotérisme, dans son livre L’Énigme des Andes.

Pas sûr que les conceptions plutôt fumeuses de cet écrivain sportif et aventurier aient beaucoup servi les Pierres d’Ica!

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Mais ce n’est pas une raison pour ne pas les regarder car elles en valent la peine. Derrière elle se profile une légende qui attribue à un paysan local la confection de ces œuvres.

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ica.coeur2.JPGL’histoire dit qu’il les aurait trouvées dans une grotte dont il garda l’emplacement secret. Mais lorsqu’il fut accusé de trafic d’objets archéologiques pour avoir présenté et vendu comme tels ses soi-disant trouvailles, le «découvreur» changea de version et reconnut (ou prétendit) en être l’auteur.

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Dans ce jeu d’esquive avec la responsabilité de la création, on reconnaît -et c’est troublant- un comportement fréquent chez les auteurs d’art brut. 

24.08.2014

Naïfs marocains et du monde entier

L’art brut c’est comme le furet de la chanson. Il passe par ici. Il repasse par là. Au détour d’un catalogue chiné au marché aux puces de Saint-Ouen délicieusement désert en cette maussade fin d’août. Un Barbu Müller perdu dans l’art naïf ça se remarque. D’autant que sa légende laisse rêveur : «Tête – sculpture fin XIXe s. ou époque contemporaine».

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Notez le OU qui prouve qu’on se posait déjà des questions sur les barbudos en 1964. Car le catalogue dont je vous parle est du mois de juillet de cette année. Sa couverture, qui reproduit un tableau d’Ahmed Louardiri (1928-1974), est comme une invitation à visiter la mosquée de Moulay Ismaïl à Meknès à travers le prisme de ce grand peintre autodidacte.

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Publiée pour l’exposition itinérante Panorama international de la peinture naïve organisée dans les villes marocaines par la Mission Universitaire et Culturelle Française au Royaume chérifien, cette plaquette a été réalisée sous la direction de Gaston Diehl (1912-1999), fondateur du Salon de mai. Des textes de Georges Henri Rivière, Maximilien Gauthier et Anatole Jakovsky.

94 pages, beaucoup d’images en noir et en couleurs de Naïfs du monde entier. Parmi lesquels, forcément, se sont glissés quelques Bruts chers à notre cœur.

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Erich Bödeker (1904-1971), mineur allemand qui peupla son jardin d’une centaine de personnage sculptés en bois ou ciment peint.

Anselme Boix-Vives qui venait d’être mis sur orbite (lunaire) en mars-avril 64 par la Galerie Denis Breteau. Par exemple.

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A tous seigneurs, tout honneur, la section marocaine, préfacée par Diehl, révèle «Les infinies possibilités artistiques de l’instinct créateur du Maroc». Une pléïade de peintres aux noms mémorables : Mohamed Ben Allal

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Moulay Ahmed Drissi

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Ahmed Louardiri

 

Raphaël Occhipinti (né à Syracuse), Moulay Ali Alaoui

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Mohamed Naciri

mohamed naciri.jpg Et –pour moi le plus remarquable– Radia Bent El Hossain qui, en voyant travailler son fils, l’artiste Miloud Ben Moktar, sentit «l’irrésistible besoin de prendre à son tour crayons et pinceaux, à plus de cinquante ans (…)».

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Radia Bent Lhoucine, si l’on préfère, nom sous lequel elle est connue et appréciée aujourd’hui ainsi que j’ai pu le signaler dans mon post du 26 février 2011.

24.07.2014

Des branches, des racines et des herbes de bison

Et maintenant… Le clin d’œil d’un artiste russe du vingtième siècle à un art brut ? Ce monstre préhistorique en boule de bois trouvé et légèrement amélioré.

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rachev 2.jpgC’est Evgueni Ratchev (1906-1997), grand illustrateur de livres d’enfants natif de Sibérie, qui l’a inventé.

On trouve ici d’autres sculptures de Ratchev faites à partir de racines ou de branches.

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Elle se laissent regarder, surtout avec une petite vodka à l’herbe de bison à la fraîche.

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21:16 Publié dans Ailleurs, Glanures, Images, Poésie naturelle | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Imprimer | | Pin it! |

21.06.2014

Josefa Tolrà : un fluide vital

C’est toujours au moment de partir qu’on trouve une raison de rester. J’avais déjà un pied dans ma VW de location quand Pascal Hecquer, le libraire de la Halle Saint-Pierre a mis entre mes mains un livre (ou un catalogue ?) sur Josefa.

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Mon petit cœur a fait boum boum devant la ligne serpentine des dessins que j’ai aperçus du coin de l’œil. Mais dehors mon chéri s’impatientait de tailler la route du grand ouest. Je me suis dit que ce serait bien le diable si je ne retrouvais pas les œuvres de cette créatrice médiumnique sur le Net. Aussi à peine mes valises posées dans mon gîte rural sous le vent, à peine mon wifi installé, je me suis offert une dérive virtuelle à la recherche de Josefa Tolrà.

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Et je suis allée de bonnes surprises en émerveillement. Un bienfaiteur de l’humanité brute du nom de Farinagaleta a eu la bonne idée de poster sur Youtube une vidéo. Elle nous balade, au son d’une envoûtante musique soufi (?), dans une exposition de dessins de celle que ses contemporains appelaient volontiers Pepeta Cabrils.

Car la merveilleuse Josefa, dont l’activité artistique couvre les années 1942-1959, habitait Cabrils. Vous savez : une localité située au dessus de Barcelone après Badalona et son camping où vous échouâtes une nuit, faute de place dans les hôtels de la capitale catalane.

Ne remettez pas à plus tard le visionnage de ce film. Zappez plutôt votre boulot. Oubliez d’aller chercher vos enfants à l’école. Il vous en dira plus que je ne saurais vous dire sur la fluidité, l’électricité, le charbonneux lacis des entrelacs, les écailles veloutées des parures de Josefa Tolrà (1880-1959).

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bordados-josefa-tolra.jpgLes figures mystérieuses de cette autodidacte qui commença à dessiner à 60 ans après la perte de deux de ses enfants, intéressèrent en leur temps le poète Joan Brossa, le psychiatre Joan Obiols et le peintre Antoni Tapiès.

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Sa production comprend aussi des châles brodés de toute beauté

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des peintures,

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des poèmes et des livres

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Josefa, qui se croyait médiatrice d’un monde spirituel, mélange les scènes imaginaires, les souvenirs populaires, les visions sacrées et cosmiques.

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Après des années de silence, certaines de ses œuvres, préservées par sa fille parce que «données» à sa mère par des «anges de lumière», sont réapparues récemment aux yeux du public.

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Lors d’une exposition à Mataro qui présentait des pièces venues du fonds du Musée Reina Sofia de Madrid et de celui du MACBA (Musée d’Art Contemporain de Barcelone).

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Le premier d’entre vous qui me dira, devant les créations de Josefa Tolra qu’il y retrouve un petit air de Madge Gill ou (parfois) la structure filamenteuse des encres de Laure Pigeon et bien… je ne lui donnerai pas tort.

21:25 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, josefa tolrà | |  Imprimer | | Pin it! |

20.05.2014

Les bons plans d’Anglefort

Si j’attendais pas le plombier ce jour là, vous savez où je voudrais être jeudi 22 mai 2014 sur le coup de 17h30 ?  Ici : galerie du marche.ch

Il faut savoir reconnaître des images stimulantes pour la curiosité et celles d’Anglefort le sont. Même si, à première vue, les compositions des maîtres du grouillement que sont Henri Cueco et Antonio Segui ont tendance à venir nous sauter dans la mémoire en face de ces plans multiplement colorés, compartimentés mais libres, légendés mais non bavards, peut-être ludiques, plus vraisemblablement soumis à une ordonnance rigoureuse et sous-jacente de la pensée.

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Mon petit cerveau est ainsi fait qu’il me présente d’abord des références culturelles (pas parmi les pires, notez le). Mais à bien regarder c’est un vague-à-l’errance qui m’emporte plutôt à suivre Yves d’Anglefort dans ses dédales animés de créatures si personnellement anguleuses.

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De ce créateur encore indemne de légende, Jean-David Mermod, le boss de la Galerie du Marché, nous apprend deux choses contradictoires. Qu’Anglefort vînt un jour «frapper à la porte» de sa Maison. Qu’il «remplit ses dessins de codes personnels qu’il refuse souvent d’expliquer par superstition».

Bon! «Pourvou que ça doure» comme disait la maman de Napoléon. Fasse qu’Anglefort se tienne dans cette position entre deux chaises! La chaise du versant social et celle du repli farouche sur le quant à soi. Tel quel, dans son ambiguïté, il illustre une idée qui me trotte dans la tête.

la pensée du jour.jpgA savoir que :

l’art brut n’est pas une case c’est l’envers du miroir aux alouettes

 

J’illustre cette note avec les moyens du bord des visuels disponibles sur le Marché. Outre une petite bio qui permet d’en savoir davantage sur Yves d’Anglefort, on trouve sur le site de la galerie mermodique une quinzaine d’autres images reproduisant les œuvres de celui-ci.

16.05.2014

O(U)AF ! O(U)AF ! WAO ! WAO !

Marre. J’en ai marre des choses qui reviennent chaque année comme les feuilles d’impôt dans les boîtes à lettres. Raison pour laquelle je vous ai pas parlé de l’Outsider Art Fair de New York qui s’est tenue du 8 au 11 mai 2014.

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Ouaf, ouaf ! Excusez le mouvement d’humeur. A force ça m’use le tempérament ces rendez-vous obligatoires. Et ça finit par enfermer l’art brut dans une case conventionnelle où il s’étiole. D’où mon silence. C’était compter sans les bonnes volontés de mes reporters. L’un d’eux m’envoie des images de la cérémonie rituelle que je vous restitue sans trop trier.

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Notre Sylvain Corentin chez Cavin Morris. Ces élégances de brindilles emplâtrées ne sont pas sans me faire souvenir des bois de séverine qu’un certain Chomo tressait dans la forêt de Fontainebleau.

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Verbena sur le même stand : toujours bon à prendre.

Sefoloscha chez Judy Saslow.

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Et un petit jeune du nom de Nedjar chez la même.

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J’arrête parce que ça ressemble trop à l’année dernière (cf. mon post Ça gaze à l’OAF du 8 février 2013). Mon honorable correspondant a ses petites préférences. Mais même quand je m’abreuve à d’autres sources, le sentiment de déjà-vu n’est pas rare. Difficile d’ouvrir les fenêtres. On a l’impression que ça tourne en rond. Le fourmillement de l’art brut est menacé par la rationalisation. Tout se passe comme si le marché se satisfaisait d’une certaine restriction au niveau des créateurs. But de la manœuvre : imposer quelques noms souvent répétés dans l’esprit du public de façon à ne pas excéder les capacités de stockage de celui-ci. Stratégie basée sur quelques réelles pointures : Darger, Ramirez, Deeds (Electric Pencil).

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Et maintenant Marcel Storr dont on apprend qu’il a rejoint l’écurie d’Andrew Edlin, créateur de Wide Open Arts, la Société propriétaire de l’Outsider Art Fair. W(h)oa!  A ce propos, MDR je suis quand Art actuel, le magazine des arts contemporains m’apprend que «la Galerie Andrew Edlin est très fière d’annoncer qu’elle est devenue la toute première à représenter les œuvres» de cet «artiste (sic) français autodidacte» qui n’a, bien entendu, jamais souhaité vendre quoi que ce soit de son vivant.

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L’Andrew Edlin Galery projette une exposition Storr en septembre 2014. Celle du Pavillon Carré de Baudouin à Paris (France) dont j’ai rendu compte le 24 février 2012 (Storr j’adore!) n’aurait elle donc servi qu’à stimuler des appétits américains ? On peut se le demander. L’avenir dira si Mr Edlin renouvellera, grâce aux découvreurs de Marcel Storr, l’opération commerciale si bien montée avec Nathan et Kiyoko Lerner, les découvreurs de Henry Darger.

Il faut simplement avoir conscience que chaque fois qu’on parlera maintenant de Marcel Storr, cela équivaudra (du fait de cette exclusivité) à mettre deux thunes dans le bastringue du marchand new yorkais. Ce qui n’est pas à priori déconseillé, ouaf, ouaf, wao, wao.

BONUS 1 : Un autre Animulien nous envoie ce lien avec d'autres photos de l'édition 2014 de O(U)AF

BONUS 2 : la réaction d'un lecteur épris d'anonymat et de points sur les i.

Ça commence très fort.

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20:39 Publié dans Ailleurs, art brut, De vous zamoi | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : oaf 2014, outsider art fair | |  Imprimer | | Pin it! |