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28.02.2010
Cudowny sen Jean’a Smilowskiego
Mon cher Smilowski, je hais février, le plus court des mois et de tous le pire à la fois, parce qu'il fait baisser mes statistiques et que si ça continue, mars étant déjà là, je vais pas avoir le temps de parler de votre expo qui se tient à Villeneuve d'Ascq à La Ferme d'en haut jusqu'au 14. J'aurais tellement voulu la voir seulement, avec le boulot que j'ai au bureau, j'arrive pas à me libérer et je préfère assurer au cas où.
Jean Smilovski, ça fait un moment que je marche sur vos traces. J'aurais voulu vous connaître quand vous habitiez dans votre cabane du Vieux-Lille, près des fortifs de Vauban, une zone où les jardins ouvriers tournaient à la jungle. Vous l'aviez transformée en «ranch» personnel où vous abritiez vos souvenirs franco-polonais d'ouvrier malmené par l'histoire et par le travail ainsi que vos peintures, vos meubles et coffres décorés, vos jouets et vos pantins militaires.
J'aurais voulu voir in situ votre fresque sur Sitting Bull et partager votre fascination pour les Indiens d'Amérique. J'aurais aimé vous rencontrer, circulant à bicyclette, les jours où ça allait bien, vêtu de vagues uniformes de la guerre qui vous avait fait souffrir.
J'aurais adoré vous entendre chanter Ramona cette valse-symbole de la femme inaccessible à laquelle vous aviez voué un culte qui voisinait sans problème avec votre dévotion pour Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus et Sainte Rita.
Cette exposition actuelle, qui reconstitue l'intérieur de votre chez vous, succède à l'expo-parcours qui s'est tenu dans le Vieux-Lille en octobre 2009. Elle est organisée avec le concours de La Poterne, une association qui veille sans relâche depuis plus de 20 ans sur votre œuvre dont elle a sauvé l'essentiel. Je possède dans mon fouillis une jolie pochette de cartes postales éditées par cette asso.
Et un classeur où j'ai glissé divers souvenirs des passages que vous avez fait sur cette terre depuis votre disparition en 1989. Je crois bien avoir loupé Art et bricolage, l'expo de L'Aracine qui vous faisait prendre l'air pour la première fois avec André Robillard. Mais je possède l'invitation de l'expo à la Bibliothèque annexe du Vieux-Lille qui reproduisait deux pages d'un de vos somptueux livres uniques.
Et encore :
le catalogue de l'expo de la collection Bert Berglund où figurait une de vos œuvres,
un article paru sur vous dans Polonika (n°2), un canard franco-polonais disparu.
Tout cela c'était en 1993. Plus récemment, j'ai mis dans du coton le carton de votre rétrospective de 2002 au Musée d'Art Moderne Lille Métropole. Pour le régal de nos Animuliens, permettez-moi de montrer encore votre portrait photo par François Dumas pour le carton de votre apparition à la Médiathèque Marguerite Yourcenar en 1997.
Et plus émouvant encore - car de votre vivant - le tract d'une asso (avec un dessin de vous) qui, en 1986, réagissait contre la rénovation urbaine qui devait emporter votre univers.
20:20 Publié dans De vous zamoi, Expos, In memoriam, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, jean smilowski | | Imprimer | | |
27.02.2010
La galerie impaire fait une french touche
French touch pas à mon post! serais-je tentée de dire à celui qui voudrait me dicter ma chronique du vernissage de jeudi soir à la Galerie impaire. C'est que j'ai des choses à dire et que comme d'habitude ça se bouscule dans ma tête avant de parler. Si j'oublie, faites moi souvenir que Tom di Maria sera là «mais pour le finissage» comme me l'a dit la jeune impairatrice blonde qui ouvrait et fermait les tiroirs de la boutique pour montrer inlassablement des dessins de Jean-Michel Chesné à des acheteurs potentiels.
J'attendrai donc le décrochage du 4 avril 2010 pour me marrer un coup. C'est dommage. Ils manquaient les grands sourires de Tom à cette soirée du 25 février trempée comme un barbet! Et sa façon de fendre la foule à grands renforts d'accolades à droite et à gauche, elle manquait aussi, même si les responsables de la Galerie faisaient des pieds et des mains pour dégeler l'ambiance par trop franchouillarde. Moiteur un peu épaisse des inaugurations, odeur tenacement typique du vin rouge, petits groupes de gens qui se connaissent depuis 20 ans mais qui font semblant de s'ignorer, éminent membre de l'intelligentsia parisienne à la recherche de la meilleure place (près du buffet ou à l'entrée) pour se faire remarquer...
S'était reconstitué tout à coup rue de Lancry ce qui plombe généralement ce genre de manifestations outsideuses chez nous. Plus de crème fraîche, perdu le côté swing, adieu la décontraction californienne. Il avait suffi que la Galerie impaire plonge dans un répertoire plus familier aux Français, pour que notre foutu tête de cochon de tempérament national reprenne le dessus. On se prenait à regretter l'atmosphère pétillante des vernissages précédents, lieux de rencontre de volubiles Américains de Paris accros au Creative Growth Art Center.
A la sortie, un monsieur black en blouse bleu-touareg fredonnait tout doucement une mélopée africaine nostalgique et improvisée en attendant l'autobus 56. J'écoutai mine de rien et respectueusement comme il convient devant toute manifestation de spontanéité et d'inventivité réelles.
01:38 Publié dans De vous zamoi, Expos | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : galerie impaire, billet d'humeur | | Imprimer | | |
25.02.2010
Appel pour Hervé Leforestier
Hervé Leforestier n'a rien à voir avec l'art brut et ses œuvres ont beau avoir l'air de flirter avec l'art modeste, elles ne cadrent pas non plus vraiment avec cette catégorie. Mais à ce niveau d'accumulation créatrice auquel il est parvenu dans son appartement de Coutances, on se fiche bien des catégories!
On pourrait à la rigueur chipoter sur les boîtes-ex-votos tous azimuts qu'il expose de temps à autre dans des galeries depuis sa sortie des Beaux-arts de Caen dans les années 80 mais là, comment ne pas être scotchée par la manière dont il a transformé son chez lui?
Impossible de bouder son plaisir et tant pis si son plaisir appartient tout simplement à l'art contemporain. On n'est pas sectaires. Plus encore qu'un collectionneur compulsif à la Jakovski, Hervé Leforestier, même quand il n'habite pas son 3 pièces, est immergé dans son œuvre et son œuvre se nourrit de ses tendances au confinement. C'est par l'intermédiaire de Fred Lux que ces belles images du photographe Pascal Carted me sont parvenues.
Si ça continue, je n'aurais plus besoin de sortir moi non plus mais je suis contente d'être une petite âme dont les errances sont provoquées comme si j'étais -bling, bling, bling- une bille de flipper. Les photos de P.C. accompagnent un APPEL DE JOEL HUBAUT, un autre artiste, apparemment très pote avec Leforestier. Il fait état d'un S.O.S. de celui-ci. On aimerait savoir lequel, même si on comprend que J.H. s'inquiète un max pour le devenir de l'installation leforestienne at home.
J'avoue que l'histoire des H.L.M. qui commenceraient à tiquer devant l'ampleur du work in progress de Coutances m'étonne pas trop mais il faudrait naturellement vérifier. A suivre donc, les tribulations de cet enragé assembleur coutançais dont l'intérieur (murs et plafonds) n'est pas sans nous faire penser un peu à la ferme d'Emery Blagdon.
00:05 Publié dans Blogosphère, De vous zamoi, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : hervé leforestier | | Imprimer | | |
24.02.2010
Vie et œuvre de Charles Lanert
Charles Lanert : pour quelqu'un dont on ne savait rien, ce créateur dont 2 œuvres vibrionnaires figurent sur le site (dévolu à l'art brut) de la Collection abcd nous réserve aujourd'hui des surprises. Enfin, quand je dis «aujourd'hui» ... c'est depuis le printemps 2009 qu'un site internet a été ouvert à son propos mais comme on me dit jamais rien c'est seulement maintenant, tonnerre de Brest, que je m'en rends compte. Je m'abstiens de jurer, d'une part parce que mon daddy n'aime pas ça, d'autre part parce que Jacques Benoist, l'auteur du site Charles Lanert, sa vie, son œuvre, est un curé et un historien de la construction du Sacré-Cœur de Montmartre (une belle mocheté soit-dit en passant).
Aussi faut-il pas s'étonner si le père Benoist tire (sans exagération cependant) la couverture du côté de la religion. Il y a d'ailleurs quelque droit. Apparemment, la vie de Lanert, natif de la Drôme (et non de Suisse comme on l'a écrit) a croisé plusieurs fois les enfants du bon dieu. Jusqu'à sa mort dans une maison de retraite des Petites Sœurs des Pauvres en 1995. Une partie des 200 œuvres de Charles Lanert dont Jacques Benoist a hérité relève d'ailleurs d'un art sacré franchement cul cul-la-sacristie.
D'autres semblent le résultat de recherches dans le domaine abstrait (clins d'œil à Klee, à Kupka) ou dans le paysagisme maritime. Peu, finalement appartiennent à ce style «radiographique» à base d'entrelas grouillants qui l'ont fait classer (peut-être un peu rapidement ?) dans l'art brut.
Allez donc ici (cliquer dans le visuel)
une bande d'images déroulantes vous en dira plus.
00:34 Publié dans Blogosphère, Images, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, charles lanert | | Imprimer | | |
23.02.2010
Ancienne collection Jacovsky sur catalogue
La collec de Jakovsky, nom d'une pipe, c'était kékchose! Il collectionnait pas seulement les pipes, l'Anatole, et les toiles naïves à en bourrer tous ses appartements. Il s'entourait de beaucoup de livres dont on voit passer certains de ci de là au fil des catalogues.
Après-demain, mercredi, le 24 de février, un joli choix de ceux-ci (et d'autres documents jakovskyens) défileront chez Pierre Cardin, Rémy Le Fur et associés, sous l'enseigne d'AuctionArt, dans une vente publique à Drouot-Richelieu.
Les repros ont de quoi mettre l'eau à la bouche. Je flashe pour mon compte sur un recueil de poèmes mi figue espagnole, mi raisin français, enluminé tout autour de la typo par Miguel Hernandez, un des géants de l'art brut du début. Coplas de la peine et de l'amour que ça s'appelle. La déco de M.H. n'est pas sans faire penser -c'est drôle- à des illustrations de Joan Miró.
Je louche aussi sur le super manuscrit d'André Breton, signé et fort raturé (indice d'un premier jet), relatif à Joseph Crépin. Et naturellement sur une photo représentant ce peintre, prise vers 1950 par Anatole Jakovsky.
Claude Oterello, le monsieur qui expertise, peut pas tout décortiquer, tellement certains lots de la vente sont copieux. Dans l'un d'eux, il y a une photo de Jean Dubuffet avec des cheveux.
On y trouve aussi des lettres de celui-ci dont une de 1964 où il informe Jaco que les œuvres de Camille Renault lui paraissent «relever davantage de l'art naïf que de l'art brut». saignant, non? Autre chose qui mérite l'achat de ce numéro 179 du catalogue, une liste dactylographiée donnant la liste des «ouvrages concernant les écrits des aliénés et que possède Paul Eluard» avec l'indication précieuse : «vendredi 18 mai 1945». Nettement avant le fameux voyage en Suisse de juillet 1945 qui passe trop souvent pour le début des recherches de Dubuffet en matière d'art brut. Dans le même ensemble, une lettre préconisant de demander à Nush Eluard d'écrire «au médecin-chef pour qu'il envoie une note sur le sculpteur en question». Il y a gros à parier qu'il s'agit bien sûr d'Auguste Forestier.
Pour terminer, je vous dirai que j'ai aimé le café que Maître le Fur offre courtoisement aux visiteurs et visiteuses de l'expo préalable à la vente. Et le slogan de la bande annonce imprimée du n°163 (Prospectus aux amateurs de tout genre de Dubuffet) soigneusement conservée par Jakovsky, il est pas mal non plus :
....Contre le roi, pour la bergère....
00:04 Publié dans Encans, Expos, Gazettes, Musées autodidactes disparus | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, art naïf, anatole jakovsky, jean dubuffet, joseph crépin, miguel hernandez | | Imprimer | | |
21.02.2010
Zéro art brut au Schizomètre carré
Schizomètres : une idée rigolote qui ne méritait pas qu'on s'acharne sur elle au point d'en faire une expo force 10 sur l'échelle du parisianisme, telle m'est apparue la nouvelle présentation de la Maison rouge consacrée à l'œuvre d'un certain Marco, qualifiée «d'art brut» dans le livret distribué à chaque visiteur avec son billet.
L'idée consiste à mettre en relation les numéros de code de deux publications qui n'ont rien à voir ensemble. Le catalogue d'un magasin de surgelés fameux qui fit partie d'une enseigne d'hypermarchés plus fameuse encore (vous voyez ce que je veux dire) et le DSM-IV (moins fastoche à deviner).
Le DSM c'est le Diagnostic and Statistical Manual of Mental disorders, un manuel statistique US utilisé pour étiqueter les troubles mentaux dans les milieux psychiatriques.
Je sais pas si c'est vrai n'ayant jamais été ravagée de la touffe mais Marco Decorpeliada, l'auteur de la toise-étalon et des mètres dépliants supports des équivalences incongrues présentés dans l'expo, si.
Il conduit chacun à en prendre pour son grade suivant les symptômes qu'il s'attribue. Le parano = pommes rissolées (n°de code 60.0), la vaginiste (code 52.5) c'est kif-kif le sauté de veau, le transvestiste fétichiste vaut pour les poireaux émincés à la crème (65.1), l'énurésique = la pizza etc.
«Regard mental léger» langue-fourche-t-il en effet et cet éclair de lucidité colle au poil pour cette expo qui hésite entre le zist de la supercherie et le zest de la fluxuserie. Je n'ai pas croisé d'énurésique fétichiste ou de vaginiste tranvestiste dans l'expo Schizomètres. Tout au plus, sur le chemin, de gentils gothiques qui laissaient leur marque partout.
J'ai rencontré plutôt des gens bien qui gloussaient poliment en faisant sembler de trouver ça intelligent. Et ça l'est! Trop sans doute. Avec Decorpeliada, on nous refait le coup de Bourbaki. Ce nom à la gomme, censé désigner un familier des H.P., auteur d'un journal et de fiches de survie, a été bricolé à partir des noms de membres de l'Ecole lacanienne de psychanalyse : Laurent Cornaz, Dominique de Liège, Yan Pélissier, Jacques Adams et d'un pataphysicien notoire : Marcel Benabou, membre de l'Oulipo.
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Nous y voilà, cette expo pêche par où le bât pataphysicien blesse généralement. Elle commence par une franche rigolade et c'est dommage qu'elle ne s'en tienne pas là. On se lasse vite de cet esprit de sérieux porté dans la dérision à un point systématique. Les tableaux, les diagrammes obsessionnels, c'est vite relou. Le squelette de la fin (allusion à un voyage au Mexique du Marco) c'est un peu mince.
Rien de spontané, rien de fortement inventif dans ces artefacts complaisamment redondants. Tout le monde n'est pas Georges Perec; il manque du grain à moudre dans cet exercice formaliste qui se pare des oripeaux de l'art brut parce que celui-ci est aujourd'hui plus médiatiquement porteur que la pataphysique.
19:37 Publié dans Ecrans, Expos | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : marco decorpeliada, la maison rouge, antoine de galbert, dsm-iv, carrefour, picard surgelés | | Imprimer | | |
17.02.2010
Louis Soutter fait son Marché
Louis Soutter, je vous ferais pas l'injure de vous dire qui c'est. Depuis que son cousin a fait entrer cet «inconnu de la soixantaine» dans le labyrinthe du Minotaure en octobre 1936, ce serait bien le diable si vous n'aviez pas croisé l'un des milliers de feuillets qui ont été publiés sur son compte. Michel Thévoz lui a consacré plusieurs bouquins. Et aujourd'hui, il est même wikipexpédié, c'est dire! Louis Soutter, si je vous en parle, ce n'est pas que c'est ma dernière lubie. Louis Soutter fait son Marché comme Lady Gaga fait bientôt son Palais Omnisports de Paris-Bercy. Je mélange tout, d'accord mais ce que je veux dire c'est que Louis Soutter fait son come-back à la Galerie du Marché à Lausanne le jeudi 25 février 2010 (vernissage) et que c'est un événement qui mérite bien que je vous fasse un peu de teasing.
Pensez un peu : une cinquantaine de dessins de Soutter, pour la plupart montrés pour la première fois, ça mérite peut-être que l'on se bouge, non? Allez-y donc jusqu'au 24 avril 2010, après quoi ce sera plié. Attention : c'est pas tous les jours mais vous vous arrangerez. Le plus tôt sera le mieux pour vous plonger dans cet ensemble représentatif d'une œuvre conçue à l'ombre d'un asile du Jura vaudois.
Louis Soutter est un peintre errant qui m'a toujours impressionné par son air déprimé sous son chapeau à bords roulés, par sa façon de flotter dans des costumes invraisemblablement bourgeois des années 30, lui qui peignait si bien avec les doigts. Si vous ne me croyez pas, visionnez donc ce petit film.
Ah, j'oubliais, le cousin c'était le Corbusier. Et de Soutter, qu'on ne peut confondre avec un créateur d'art brut bien qu'il ait accès aux mêmes territoires de pensée, Corbu disait : «Il a appris à regarder en dedans. Par lui, nous pouvons regarder dedans un homme. Un homme racé, cultivé, ayant passé par tous les luxes de l'argent et d'une vie intelligente. Et qui aujourd'hui, remontant du réfectoire triste, couvre chaque jour, à soixante-cinq ans, un papier blanc de ces âpres, fortes et admirables compositions».
«Appris», «en dedans», «âpres, fortes, admirables» : écoutez voir, tous les mots comptent. Et leur cocktail vous procurera une impression inoubliable quand vous arriverez par les escaliers du Marché devant les œuvres souterriennes.
00:52 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : louis soutter, galerie du marché, le corbusier | | Imprimer | | |
15.02.2010
Идеальный дворец Почтальона Шеваля
Quel dommage que je comprenne pas le russe! Je suis même infoutue de vous traduire le titre du film ni de savoir qui qui l'a fait. Mais voilà que Cheval nous parle en cette langue et ça se laisse regarder. Tout de même si quelqu'un peut décoder, qu'il n'hésite pas...
23:15 Publié dans Ecrans, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : ferdinand cheval, art brut | | Imprimer | | |
13.02.2010
Art enfantin pour Saint-Valentin
Saint-Valentin tombant cette année un dimanche, mon chéri-que-j'ai m'a offert avec un peu d'avance une théière à la brocante des Journées d'amitié de l'église Saint-Pierre de Neuilly.
Bon, ça ne l'a pas ruiné et puis j'en ai déjà 36 mais pas des comme ça. Je veux dire illustrée par un enfant. Les chineuses autour de moi, les bras chargés de petites cuillères en argent me regardaient avec pitié. Les dames de la paroisse, en parfaites chrétiennes, ont essayé de me consoler : «c'est un débutant qui a fait ça». On voyait bien qu'elles me plaignaient un peu mais qu'elles m'étaient reconnaissantes de les débarrasser d'un rossignol.
Je suis partie dans la neige, fière comme d'Artabanne, néanmoins. Je préfère 1000 fois ces petites productions maladroites à toutes les chichiteries d'antiquités pour lesquelles les dadames (même bien pensantes) se tirent la bourre. Elles sont parfois pas loin de l'art populaire (les œuvres enfantines, pas les Neuilléennes). Elles font penser à l'art brut même si, bien entendu, ce n'en sont pas. Faudra un jour qu'on parle sérieusement de l'art enfantin, vous et moi. Je me documente sur la question (avis à toutes les copieuses qui me sucent la roue).
A la vente des paroissiennes de Neuilly, je vous recommande les petits gâteaux-maison et la librairie éphémère. Avec le nez qui me caractérise, je me suis dégoté et payé avec ma thune une petite brochure de rien du tout, préfacée par le surréaliste Pierre (pas le saint), José de son prénom. C'est un catalogue de la galerie Le Ranelagh. Normal, le 16e, ça fonctionne bien avec Neuilly. Une galerie qui mériterait qu'on se penche sur son passé mais là j'ai pas le temps.
L'expo présentée, c'est là que je reviens à mes moutons, s'intitule : Dessins, peintures des enfants de Peyrelevade et Millevaches. Hallucinant comme les choses s'enchaînent, non? C'est à vous faire croire à la providence ou au hasard objectif. Il y a là-dedans des repros qui se laissent regarder comme cette drôle de fleur enceinte d'un cocon.
Pour les nuls et les nulles (comme moi) je vous dirai que la notice wiki nous apprend que Peyrelevade (Peira levada en occitan) est un gentil bled limousin sur le plateau des Millevaches en Corrèze.
Exceptionnellement le catalogue de José Pierre n'oublie pas de nous donner les noms des petits dessinateurs auteurs de ces images réalisées durant l'année scolaire 1966-67. Un bon point pour lui qu'apprécieront les amateurs de réseaux sociaux. Ohé, les Copains d'avant, retrouvez les Marguerite, Yveline, Serge, Marie-Ange, Marcel (classe des moyens) ou les Régine, Marie-Noëlle, Philippe, François, Georges (classe des petits).
Je lâche pas la rampe sans vous dire qu'à Aix-en-Provence se tient en ce moment et jusqu'au 4 avril 2010, à la galerie d'art du conseil général des Bouches-du-Rhône, l'expo L'Enfance de l'art dont je ne sais pas grand chose mais j'aimerais bien. Alors s'il y a des Animuliens aixois dans l'assistance qu'ils se lèvent!
18:09 Publié dans Glanures, Images, Miscellanées | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art des enfants, art enfantin, enfance de l'art, millevaches, saint-valentin | | Imprimer | | |
07.02.2010
Alain Gheerbrant, L’Homme troué
Rencontrer Alain Gheerbrant, je croyais pas ça possible alors j'ai rien préparé. Ma foi, tant pis, faut quand même que je vous dise que cet homme aux multiples casquettes (écrivain, éditeur, explorateur, cinéaste), fidèle toujours à la poésie, vous attend mardi 9 février 2010 à la Maison de l'Amérique latine, 217 bd St-Germain.
Venez à 18 h 30 pour la présentation de L'Homme troué, le récent livre de cet aventurier nonagénaire qui fit ami-ami avec les indiens Yanomami et Antonin Artaud dans les années cinquante, publia Arp et Benjamin Péret et -c'est surtout en quoi il intéresse les Animuliens- découvrit la «poésie naturelle» avec le peintre Camille Bryen à peu près au moment où Jean Dubuffet inventait «l'art brut».
Gheerbrant et Bryen en firent en 1949 une Anthologie qu'on a d'autant plus de plaisir à mettre sur ses rayons qu'elle est illustrée de photos de Brassaï représentant des vitres cassées et des lèpres de murs. Ce qui les cassait aussi, les vitres, c'était les drôles de textes réunis là dedans. Gaston Chaissac, le Facteur Cheval, le Douanier Rousseau, des «fous littéraires» (Auguste Boncors, Jean-Pierre Brisset), une médium-peintre (Hélène Smith).
Et puis des sortes de ready-made de l'écrit : liste de machines extraites d'un annuaire professionnel, prospectus d'un magasin d'articles de pêche, selon le principe que la poésie «pousse comme les truffes»
comme dit Alain Gheerbrant dans La Transversale, ses mémoires parus en 1995.
Je vous offre ci-joint un exemple de ces ready-made : le bonus jaune qui ne figure que dans la version luxe (sur beau papier) de L'Anthologie de la poésie naturelle.
Sur le cousinage des deux notions (Art brut/Poésie naturelle) , aux développements pourtant séparés, il faut lire l'entretien que Gheerbrant a donné il y a 10 ans au gros bouquin coédité par Actes Sud et abcd, intitulé : abcd une collection d'art brut. C'est aux pages 336 à 338.
Pour le reste, la vie d'Alain Gheerbrant est trop riche, je saurais pas par quel bout commencer.
Sans compter tout ce qu'il va faire encore. Je suis obligée de renoncer, excusez mais ce n'est qu'hier que j'ai trouvé le flyer annonçant la soirée à la Maison de l'Amérique latine en fouinant à la Librairie Gallimard, partenaire de l'événement.
Si vous voulez en savoir davantage, allez sur le site de Sabine Wespieser, l'éditeur de L'Homme troué. Mardi soir, elle tiendra compagnie, avec Raphaël Sorin (celui du blogue Lettres ouvertes), à Alain Gheerbrandt.
23:02 Publié dans Ecrits, Lectures, Parlotes, Poésie naturelle, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : alain gheerbrant, l’homme troué, camille bryen, poésie naturelle, auguste boncors, fous littéraires, yanomami, truffe, jean-pierre brisset | | Imprimer | | |