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30.09.2012

Excentriques, entrez dans le Dansel

michel dansel.JPGGrand ménage aujourd’hui. Enterré sous une pile de coussins je retrouve Les Excentriques de Michel Dansel acheté au printemps dernier. Le genre de bouquin qu’on se promet de dévorer et puis… les yeux plus gros que le ventre! Je me souviens quand il est arrivé dans mon sweet home, je m’étais promis de consommer de A jusqu’à Z ses 830 pages. Quelques notices avalées en diagonale après, je me suis laissée emporter par d’autres aventures. La vie quoi! En fait c’est un ouvrage de référence qu’il faut attaquer par petits morceaux, un soir une notice, un soir une autre pour se distraire avant de s’endormir.

Il y a aussi les 37 cas d’excentriques anonymes, des considérations savantes sur la marge et les classifications et une anthologie de textes choisis pour illustrer la galerie de portraits. La densité des textes sur deux colonnes commandait la Collection Bouquins de chez Robert Laffont.

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Elle a l’avantage de stocker beaucoup mais ses volumes sont un peu mous à la main. N’était mon addiction aux versions papier, je kifferais bien Les Excentriques sur tablette si ça existait. Idéal pour lire au lit en évitant de réveiller son chéri qui pionce déjà! La catégorie des excentriques est large. Ce n’est que par moments qu’elle recoupe notre dada brutoïde.

Mais ces moments ont nom Jean-Pierre Brisset, Fulmen Cotton, Berbiguier de Carpentras, Ferdinand Cheval, Chomo, Henry Darger, Paulin Gagne, Raymond Isidore, Raymond Roussel. Une copieuse bibliographie ouvre des boulevards aux petits pisteurs de la curiosité. Entrez dans le Dansel!

23:35 Publié dans Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michel dansel, excentriques | |  Imprimer | | Pin it! |

29.09.2012

Gaston Chaissac : « LA SOUPE EST À CUIRE »

De loin, j’ai cru que c’était un livre de cuisine. Posé à plat sur la table d’une librairie de mon quartier où je contemplais d’un œil maussade les piles de madame Angot. Des livres de cuisine, j’en ai 243 au moins. Un plein placard de cuisine. Mais je m’en lasse jamais.

Alors quand j’ai lu sur la couverture couleur lentille claire : LA SOUPE EST À CUIRE en gros caractères, je me suis dit que ça tombait à pic vu la saison qui se rafraîchissait. Et puis il y avait cette petite tête de poireau triste dessinée dans le coin à droite.

Gaston Chaissac

En m’approchant, je compris mon erreur. «Mamma mia! mais c’est un nouveau Chaissac que j’ai devant moi», me dis-je. Il vient de paraître et on m’avait rien dit.

La Soupe est à cuire reprend les premiers mots de l’ouvrage qui n’est pas, comme on pourrait s’y attendre un recueil de lettres du grand soupier qu’était Gaston Chaissac. Des recueils de lettre du Gastounet, il y en a déjà des masses de parus. Mais là, c’est plus que ça, c’est mieux que ça.

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Les Editions Finitude qui ont publié 100 livres en 10 ans, émanant d’un tas d’auteurs au poil tels que Georges Darien, Eugène Dabit, Georges Perros, Henry Miller, Raymond Guérin, Henry David Thoreau, Robert-Louis Stevenson et Raphaël Sorin (voir ma note Produits d’entretien du 16.01.2006) ont eu la bonne idée de reproduire un livre unique fait à la main par le peintre de Sainte-Florence de l’Oie le 26 mais (sic) 1950.

Gaston Chaissac

Jean Dubuffet à qui il avait été adressé avait eu tout de suite envie d’en faire tirer 50 exemplaires mais en définitive le livre était resté inédit. Dubuffet, engagé lui-même, peu de temps avant, dans la réalisation de petits livres à la saveur rustique, ne marchande pas son admiration à Chaissac à propos de La Soupe est à cuire.

«Je mets cet ouvrage sur le plan des œuvres les plus précieuses que je connaisse au monde. Je trouve que cette œuvre de toi est ton œuvre maîtresse, une espèce de somme où tous les thèmes qui t’habitent se trouvent tous ensemble et d’un seul bloc projetés avec une force extrêmecitation.jpg

Collectionneurs, attention! Finitude n’a pas prévu, comme parfois, de tirage de luxe spécial. Cette édition qui restitue le manuscrit dessiné et calligraphié à la plume sur papier kraft ne s’éternisera cependant pas sur les rayons des libraires.

Toute basique qu’elle soit, elle est soignée et assortie d’une transcription typographique sur papier blanc ainsi que d’une préface de Dominique Brunet. Elle mérite donc de voisiner, pour ceux qui ont la chance de les posséder, avec Ler dla campane ou l’Histoire de l’aveugle.

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15:38 Publié dans De vous zamoi, Ecrits, Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gaston chaissac, jean dubuffet, editions finitude | |  Imprimer | | Pin it! |

27.09.2012

Les inventeurs bientôt inventoriés ?

4 octobre 2012. Vous avez jusque là pour vous procurer en kiosque le n°375 du bimensuel Le Journal des Arts. Article d’une page sur 6 colonnes d’Eric Tariant. Dans la rubrique Patrimoine et musées, une enquête documentée sur le thème des Chefs-d’œuvre d’art brut en péril.

patrimoines irréguliers,art brut,marcel landreau,eric tariant,pierre de lagarde,chefs d'oeuvre en périlApprécions au passage le petit parfum ORTF. «Chefs d’œuvres en péril» rappelle l’émission culte de Pierre de Lagarde et les années 60/70 du siècle dernier que certains, m’a dit mon daddy, ont vécues.

Ce n’est pas le cas des «fondus d’art singulier» qui «tirent la sonnette d’alarme» à propos de ces «œuvres monumentales réalisées par les inspirés du bord des routes ou bâtisseurs de l’imaginaire» qui «disparaissent avec leurs inventeurs». Du moins trop souvent.

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Eric Tariant nous parle d’un «jeune couple italien» qui s’emploie à fédérer «les bonnes volontés» pour sauver «ces sites en péril». Chiara Scordato, une Romaine de Paris «et son compagnon Danilo Proietti» (quelques autres aussi que le journaliste ne cite pas) ont créé une association. Son titre : Patrimoines irréguliers, me paraît heureusement inspiré par Irregolari le livre d’Eva di Stefano dont je vous parlais encore hier. Le site Internet de l’asso est en construction mais il devrait accueillir en 2013 l’inventaire d’une cinquantaine de «sites du patrimoine artistique français». Sites bien réels de notre terroir ceux-là.

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Une cinquantaine sur «environ 200» qu’«on recense» en France, nous dit le journaliste sans préciser davantage. Faut-il chercher ce «on», «pronom malhonnête» comme le prétendaient nos grands-mères, parmi la «brochette de spécialistes de l’art brut emmenée par le critique d’art et écrivain Laurent Danchin» (dixit Tariant) qui en appela (je parle de la brochette) récemment à un ministre de la Culture sur le départ pour le classement d’une cathédrale plus new-ageuse que brute?

patrimoines irréguliers,art brut,marcel landreau,eric tariant,pierre de lagarde,chefs d'oeuvre en péril

L’article de Eric Tariant ne le précise pas. Il n’en énumère pas moins certains de ces 200 «environnements d’art populaire» : le Palais idéal d’Hauterives, le jardin de sculptures d’Emile Taugourdeau, la Maison aux coquillages de Bodan Litnianski («à vendre au prix de 80.000 euros»), Le Petit Paris à Saint-Dizier et le site de Marcel Landreau à Mantes-la-Jolie.

A propos de celui-ci, précisons à monsieur Tariant qu’il est un tantinet défaitiste d’écrire que cet «environnement fait de sculptures de cailloux» n’aurait pas «résisté au passage du bulldozer commandité par (ses) nouveaux propriétaires». N’en déplaise à ceux -amateurs ou «spécialistes»- qui propagent cette romantique légende à partir de données anciennes, Marcel Landreau avait su sauver de la destruction un nombre non négligeable de ses œuvres.

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Comme les découvertes récentes d’un antiquaire dont le nom (Freddy Tavard) a été révélé ici même sur mon blogounet à moi, Marcel Landreau avait même su transporter et scénographier ses œuvres rescapées dans un autre environnement : celui de la résidence poitevine où il passa sa retraite, poursuivant son travail créatif à petit bruit. Il n’est pour s’en convaincre qu’à faire un tour sur mes notes spéciales Landreau.

Et puis voilà.

26.09.2012

Costruttori di Babele à la Villa Borghese

Museo_Bilotti-_esterno-2.jpgRome. L’Orangerie de la Villa Borghese, ça fait rêver. Si vous vous trouviez dans les parages, samedi 29 septembre 2012 sur le coup de 4h de l’après-midi? Ce serait l’occasion d’aller au vernissage de l’exposition du Musée Carlo Bilotti.

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Des photos. Notamment celles d’Alberto Ferrero représentant la Maison du Chevalier à Maregrosso près de Messine en Sicile.

Votre petite âme errante vous a déjà signalé cette œuvre «environnementale» de Giovanni Cammarata pas plus tard que le 22 juillet 2008. Grâce au livre d’Eva di Stefano (bonjour à elle si elle me lit) : Irregolari.

Et on dira après ça que les Italiens ne savent pas ce que c’est que l’art brut !

25.09.2012

Le Musée imaginaire de Jean Dubuffet

On le croisait dans nos campagnes fabulosiques. Lancé à pleine vitesse sur des engins cyclistes dans nos espaces urbanistiques. Dispensant sa science dans des écoles louvresques. Fréquentant de vénérables librairies à la recherche de L’Homme du commun à l’ouvrage.

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On le voyait dans le RER en route vers les grandes banlieues de l’art. Accueillant l’orage comme le soleil dès lors qu’il s’agissait de cueillir une information sur un Barbu Müller des familles. Conférençant à droite, à gauche. Un jour à Dijon, l’autre à Annecy. Emporté par ses chères études et le train pour Lausanne.

A force on le croyait perdu dans les greniers de la Collection de l’Art brut. Et bien, pas du tout. Baptiste Brun nous revient sur le blogue du CrAB avec un chouette article sous le bras qui montre que sa thèse avance à grande vitesse et que bientôt il sera docteur.

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J’ai tort de plaisanter car allez lire cet article qui figure in extenso et en ligne dans le n°1 des Cahiers de l’Ecole du Louvre, vous verrez que c’est du sérieux. Et du sérieux dans une langue claire, ce qui ne gâte rien. Comptez pas cependant sur ma cervelle de piaf pour vous faire un compte-rendu de ce travail de Réflexions sur la documentation photographique dans les archives de la Collection de l’Art Brut.

souris rongeuse.jpgTout ce que je peux vous dire c’est que je suis reconnaissante à Mr Brun de n’avoir pas abandonné à la critique rongeuse des souris ce joli tas de photos grâce auxquelles Papa Dubuffet documentait ses recherches. On n’a pas toujours le temps d’aller vérifier à la Maison Mère et Baptiste l’a fait tranquillement pour nous!

J’apprécie aussi le parallèle comparatif qu’il dresse entre le Musée imaginaire de Malraux et ce qu’il appelle «le Musée imaginaire de Jean Dubuffet». Et je trouve éminemment jouissif aussi que Baptiste Brun fasse état d’une lettre de Dubuffet à Picasso à propos d’Auguste Forestier. Elle est datée du 21 mai 1945 comme la lettre adressée sur le même sujet à Raymond Queneau par Jean Dubuffet.

abcd livre noir.jpgVoir sur ce point la notice Suisse ou France dans l’ouvrage abcd une collection d’art brut paru en l’an 2000. Douze ans après ce livre, l’article de Baptiste Brun confirme bien que, contrairement à certaines légendes, les recherches systématiques de Jean Dubuffet concernant l’art brut, commencèrent en France avant de prendre leur essor en Suisse. Depuis le temps que je me tue à le faire remarquer, ça fait plaisir!

00:05 Publié dans art brut, Gazettes, Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baptiste brun, jean dubuffet, crab, ecole du louvre | |  Imprimer | | Pin it! |

24.09.2012

Les photoportraits crépusculaires de Marie-France

cata CF.jpgJe parle sans savoir n’ayant pas vu de visu. Pourtant quelque chose m’intrigue dans le catalogue de l’exposition bèglaise Visions et Créations dissidentes dont le vernissage tombe cette année le samedi 29 septembre. Ce sont les photos de Marie-France Lacarce.

En ces temps où l’on cherche dans la photographie un moyen d’hypothétiques rencontres entre l’art brut pure laine et ses succédanés plus ou moins «contemporains», il se pourrait bien que cette créatrice de portraits chamarrés, surgis tout décalés de la nuit, ouvre une nouvelle piste funambulique.

Marie-France Lacarce

J’ai cherché vainement sur le site du Musée de la Création Franche les détails biographiques qui pourraient permettre de statuer sur l’étrange «cas» de Marie-France Lacarce. Dans le catalogue, la notice de Pascal Rigeade nous en dit plus : Bordelaise, autodidacte de son art, retraite, solitude, méticulosité, goût du rangement. De quoi déduire un bon pronostic. Sans que cela suffise. Mais il y a le dangereux mystère de ces autoportraits auxquels cette novice de l’objectif a eu l’instinct très sûr de se cantonner.

Marie-France Lacarce

«Ils s’affranchissent du photoréalisme et réinsèrent dans l’image les infinies possibilités de l’imaginaire», nous dit Pascal Rigeade. J’aurais même envie de dire qu’ils communiquent avec un plan plus abyssal qui déchire et qui fout la trouille. Sans en passer pour cela par la magie professionnelle qu’on sent à l’œuvre dans maints clichés surréalistes. Leur vénéneuse beauté plastique les inclinerait plutôt vers la peinture, celle empreinte d’un expressionnisme du malaise à la Fred Bedarride, par exemple.

Fred Bédarride

Fred Bédarride

J’arrête là mon délire. Ce qui me paraît bon signe chez Lacarce c’est que pour parvenir à ce résultat qui la fait naturellement pencher du bon côté (celui des forces intimistes et non celui du spectacle grand angle) elle invente ses propres procédés à partir des techniques proposées par la technologie contemporaine. Pascal Rigeade ne nous dit pas lesquels. Les connaît-il ?

kodak.jpgOn apprend simplement que Marie-France se sert de l’appareil de Madame Tout-le-Monde : un Kodak Easy Share C433, qu’elle a dû, comme vous et moi, se «débrouiller» avec le mode d’emploi pas des plus évidents. Qu’elle travaille au crépuscule, non en studio mais dans son «petit appartement».

La suite a tendance à me laisser sur ma faim : «Devant l’objectif, l’espace dans lequel elle se meut, proche de la transe; un presque vide qu’elle remplit du bricolage minutieux d’objets divers(…)». On aimerait en savoir plus  tant ce visage, plusieurs fois décliné, nous arrive mis à nu et nimbé de noirceur, arraché au rêve et à la chair.

Marie-France Lacarce

A quelle panoplie, à quels accessoires, à quel maquillage, à quels bidouillages sur des logiciels de retouches sont dues ces images non pareilles ? Je l’ignore mais, après tout, c’est très bien comme ça.

23.09.2012

De l’« art brut » à la FIAC de Nîmes ?

A Nîmes ça va aussi vite qu’ailleurs. On n’a pas le temps de rien. La Foire Internationale d’Art Contemporain (13e édition) ferme ses portes le 24 septembre et j’allais oublier de vous pointer qu’elle est l’occasion d’une preview sur le futur Musée de l’Art Brut et Singulier Fernand Michel qui ouvrira début 2013 à Montpellier.

outsider artPlutôt que de l’art brut à proprement parler, de l’art à ses lisières puisque sont mis en vedettes là : Pepe Donâte, chouchou du cinéma espagnol, qui figura à Mauriac dans l’expo Outsiders de 2011, Danielle Jacqui, Claude Massé, Gérard Lattier et le trop rare Jano Pesset, fidèle compagnon de route de la Fabuloserie.

12:17 Publié dans De vous zamoi, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, fernand michel, outsider art, nîmes, montpellier | |  Imprimer | | Pin it! |

20.09.2012

Ne vous déballonnez pas! Visitez la biennale

logo biennale.jpgEnvie d’un plan classe? Ne vous déballonnez pas. La Biennale des antiquaires est tout indiquée. Vous avez jusqu’à l’automne (dimanche 23 septembre 2012) pour musarder dans la scénographie lagerfeldienne du Grand Palais. Idéal avant de dîner en ville.

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On se croirait dans un éco-musée avec reconstitution d’un quartier commercial de province. Pavés imprimés sur la moquette des «rues» et «boutiques» discrètes à l’extérieur, fastueuses à l’intérieur.

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Même si vous n’aimez pas la jonquaille, que les beaux meubles vous laissent froid(e)s, ça manque pas de choses à voir. Il y a même des libraires.

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Sur le catalogue de Bernard et Stéphane Clavreuil dont la couverture par le graveur-architecte-paysagiste François Houtin me rappelle quelque chose, j’ai noté un carnet autographe de Charles Baudelaire.

Plus spontané tu meurs.

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claes fetiche à clous.jpgQuestion peinture, c’est le point fort. Satisfaction garantie avec gros bataillons de Renaissance et d’art moderne entrelardés parfois de sculptures africaines traditionnelles et de pièces archéologiques.

D’art brut point. Faut pas rêver : il n’a pas encore pénétré ce cœur de cible à Montgolfière. Tout de même, il pousse sa corne. Avec Jean Dubuffet en tête de pont.

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Sa présence est récurrente sur maints stands et celui de la Galerie Zlotowski lui est même entièrement dédié.

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Avec la salle Séraphine consacrée par la Galerie Patrice Trigano à la madone de Senlis.

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petit bordelais.jpgEn cherchant bien vous trouverez autre chose mais attention, il faut plus de temps que prévu.

J’ai dû sauter le salon d’honneur. On m’attendait rue Surcouf pour l’apéro au Petit Bordelais.

 

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Pour mémoire, le Grand Palais en 1909 (1er salon de l'aéronautique)

17.09.2012

Sainte-Anne s’émancipe !

patrimoines cachés.jpgLes journées du Patrimoine ont quand même du bon.

On visite gratis les monuments cachés derrière leur mur en réfection, comme le Centre Hospitalier Sainte-Anne.

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entrée singer polignac.jpgAu sein de celui-ci les profondeurs du Musée Singer-Polignac abritent, jusqu’au 27 novembre 2012, une exposition du Centre d’Etude de l’Expression. Son titre ? Emancipations. Je vous en aurais bien rapporté des images mais vu qu’on y interdit de photographier et qu’il y a zéro dossier de presse illustré sur le Net, c’est pas plaisant à relayer.

J’avoue que j’ai pas compris quel principe fédérateur peut bien rapprocher les œuvres de cette "école émancipée" présentées ici. Elles vont de l’art brut pur et dur à des compositions hybrides, émanant de personnes peut-être familières avec les milieux psy mais dont les travaux témoignent, plus ou moins volontairement, de références par trop identifiables. Dessin académique, abstraction lyrique, caricature, graphisme à la Paul Klee notamment. Sans oublier les entrelacs décoratifs et baroques d’un admirateur du Château de Versailles. Je ne cite personne pour ne pas choisir à votre place.

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Mais en feuilletant le catalogue orné d’une jolie couverture dans le goût psychédélique des sixties planantes, vous comprendrez ce que je veux dire.

Tout cela a du mal à tenir ensemble d’autant que les disparités qualitatives ne manquent pas. Le préambule du catalogue pourtant prodigue en citations de Deleuze et Lévi-Strauss n’insiste pas assez sur la bonne surprise de cette expo.

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Y figurent en effet des planchettes de Hassan, le jeune créateur sénégalais des rues de Barcelone dont mon blogounet vous a révélé l’existence il y a 2 ans déjà grâce à Eric Gauthier, un de mes lecteurs.

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16.09.2012

Azul dos ventos : Arthur Bispo do Rosário chez V&A

On nous bassine tellement avec notre Patrimoine ces temps-ci qu’on a tout de suite envie d’aller voir celui des autres. Le patrimoine artistique brésilien par exemple. Merci donc à Victoria et à Albert qui dans leur «world’s greatest museum of art and design» londonien nous offrent, jusqu’au 28 octobre 2012, Vents bleus, une exposition Arthur Bispo do Rosário.

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Victoria and Albert mériteraient pour la peine d’être élevés au rang d’Animuliens de choc! Grâce à V&A, ce sont plus de 80 sculptures, bannières brodées

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et autres merveilleux costards d’Arthur 

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plan accès musée.jpg que l’on pourra contempler à l’angle de Cromwell Gardens et d’Exhibition Road, avant d’aller se bourrer de sandwiches au concombre à la cafète de l’établissement de 10 AM à 5 PM.Sandwichs concombre.jpg



Bispo do Rosário, votre petite âme errante ne manque jamais de vous en causer. Z’avez qu’à inscrire son nom dans ma case «Rechercher» pour vérifier si je mens.

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Rappelons pour mémoire et à la vitesse de l’Eurostar, que BdR s’est fait connaître en France, il y a près de 10 ans, par l’expo de la Galerie du Jeu de Paume montée par Dominique Abadie et Agustin Arteaga. La fragilité des œuvres assemblant des matériaux hétéroclites, les précautions qu’il faut prendre pour leur conservation font qu’il n’est pas facile de les déplacer. En 2006 la Halle Saint-Pierre s’y est essayée pour son expo d’Art brut brésilien (images de l’inconscient) mais sans succès.

HstP bispo cata.jpgDemeure le catalogue qui contient une riche info sur BdR. J’en tire ce passage d’un entretien d’Arthur avec Hugo Denizart à propos des grandioses hallucinations auditives auxquelles le créateur était soumis :


bispo_miss_brazil.jpgHugo : Vous discutez avec les voix ?

Bispo : Je ne peux pas, ne donne pas de chance. Est sévère pour moi.

Hugo : Sévère ?

Bispo : Est assis sur le trône tout bleu, dit seulement : «Jésus Fils doit exécuter dans ton coin, là-bas, en bas, fais tout ça.» Je ne dis rien, je dois exécuter tout ça.

Hugo : Vous n’avez jamais désobéi à cette voix ?

Bispo : Si je désobéis ça me prend, m’enroule là-haut, en rêve comme ça, je tombe par terre, il me suspend, je deviens sans contrôle, je commence à devenir tordu, quelque chose me prend en rêve et fait des ballons, ballons, ballons.



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Cliquer sur l'image pour voir la vidéo

On comprend par là que Bispo ne s’est jamais considéré comme un artiste, même s’il ne manqua pas de lien avec le monde des arts par l’intermédiaire du critique Frederico Morais qui organisa la première exposition de BdR à Rio de Janeiro en 1989.

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En marge de tout courant, reclus et protégé dans un immense hôpital psychiatrique de la banlieue de Rio, Bispo do Rosário resta jusqu’au bout concentré sur son art créatif sans que le monde extérieur infléchisse celui-ci.

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Au moment où ce «patrimoine artistique» s’exporte de mieux en mieux de chez lui, au moment où Bispo est présenté seulement comme «one of Brazil’s most recognised artists», il est bon de se souvenir qu’il est surtout une figure majeure de l’art brut.

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20:01 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Imprimer | | Pin it! |