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15.09.2012
De la couette à l’assiette
Ce matin, brocante place Saint-Sulpice. Réussi à tirer le chéri que j’ai de sous sa couette aux aurores.
Cette drôle de vieille assiette craquelée qui me cligne tout de suite de l’œil avec son petit air lamentable.
Je craque pour ce conglomérat de formes vagues et cernées censées représenter des parties du corps qui n’ont pas l’air de bien tenir ensemble.
N’étaient les orteils qui s’échappent du bord, le bas du corps semble se terminer en sirène… Un travail enfantin ? Ou une maladresse obstinée à envisager l’organique sur un mode annelé, protubérant, emboîté ?
J’en ai pour mes 2 € et me voilà confrontée à cette figure mal centrée. Ceci dit pour le fun : elle n’a pas l’air dans son assiette.
PS du 16 septembre 2012 :
Voici l'image d'Aloïse dont parle Béatrice Steiner dans son commentaire ci-dessous.
Elle provient d'un carnet appartenant à la collection d'art brut de Bruno Decharme.
20:41 Publié dans De vous zamoi, Glanures | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : créations anonymes, art brut, aloïse corbaz, béatrice steiner, bruno decharme | | Imprimer | | |
12.09.2012
Ciels, mon New York !
Nuages sur New York jeudi 13 septembre 2012. Une exposition dixième Avenue. Deux commissaires : Barbara Safarova (abcd) et Valérie Rousseau, épouse du galeriste : Andrew Edlin. Chacune docteur : esthétique (BS), histoire de l’art (VR). Beaucoup d’art brut et quelques aéro-photographies en trompe l’œil. En bonus un film du collectionneur Bruno Decharme, l’autre pilier d’abcd. Plus ici.
00:10 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | | Imprimer | | |
11.09.2012
100 bougies pour le Palais Idéal
Toutes proportions gardées, les anniversaires se suivent. Et bien sûr, ils ne se ressemblent pas. J’ai eu beau faire «un travail opiniâtre», je ne peux prétendre, même si c’est «mon rêve», aux 34 ans, 9000 jours, 65000 heures du champion d’Hauterives! C’est un boulot de Titan pour ne pas dire de Cheval.
De facteur Cheval s’entend, en l’honneur des 100 ans duquel la Collection de l’Art Brut consacre une nuit et une exposition. Lausanne, ne faisant rien comme les autres villes, s’offre en effet, le samedi 22 septembre, une nuit des musées au cours de laquelle sera projeté Violons d’Ingres, le fameux court-métrage de Jacques-Bernard Brunius dont je vous avais rappelé l’intérêt pionnier dès mes débuts en septembre 2005. La projection de ce film de 1939 où figure le Palais Idéal sera suivie de celle du «premier film de fiction dédié à Cheval» (y’en a-t-il eu d’autres?) de 15 mn chrono, intitulé, pour faire simple, Palais Idéal.
L’auteur, Ado Kyrou, écrivain et critique porté sur le cinéma surréaliste, est aussi un admirateur de Brunius. Sa contribution à la cinématographie chevaline, n’ayant pas eu la chance d’être enrôlée dans le DVD des frères Prévert, me fait l’effet aujourd’hui d’être plus à découvrir que celui de Brunius. Bien que Palais Idéal ait été tourné en 1958, soit près de 20 ans après Violons d’Ingres.
Le carton d’invitation de la CAB nous vante par ailleurs la musique jazz du film dont le «côté improvisé et l’esprit de liberté correspond bien au Palais Idéal» à ce qu’il paraît. Cette musique est de André Hodeir.
Il n’est pas indifférent de souligner également que, dans le film d’Ado (comme Adonis : il était grec), les textes du facteur Cheval sont dits par Gaston Modot. Cela vous laisse froids? Et bien revoyez L’Âge d’or, le brûlot surréaliste de don Luis (Bunuel) qui date de 1930. Le personnage de «L’Homme», prototype de l’amoureux fou et bien c’est Gaston Modot!
Ces deux films de la nuit lausannoise apporteront le soutien de leurs projecteurs à l’expo de photographies en couleurs de Michel Guillemot que vous pourrez voir à la CAB jusqu’au 30 septembre 2012. Un petit détour à la librairie de la Collection vous permettra de vous offrir le livre Palais Idéal du Facteur Chevalparu aux Nouvelles Editions Scala en 2011. Les photos de Guillemot y accompagnent (ou y sont accompagnées par) un texte de Gérard Denizeau.
Les petits malins parisiens qui voudraient maintenant pousser un grand hennissement à la Bobby Lapointe pour saluer à leur tour le centenaire de l’achèvement du Palais d’Hauterives pourront le faire bientôt aussi : exposition-hommage au Musée de la Poste en perspective.
Montage en cours!
00:49 Publié dans art brut, Ecrans, Expos, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, ferdinand cheval, palais idéal, jacques b brunius, ado kyrou, andré hodeir, gaston modot, michel guillemot, collection de l'art brut, musée de la poste | | Imprimer | | |
09.09.2012
Face à faces avec Michel Macréau
Besoin d’un Face à faces avec un peintre majeur de la fin du XXe siècle? Vous serez gâtés si vous allez vous percher à la Galerie Margaron en bons petits oiseaux revenus de leurs migrations estivales.
Comptez pas trop sur le tam-tam médiatique, n’attendez pas les affiches sur les mâts de la mairie de Paris ou les bandes défilantes sur les écrans de rue qui vous diraient : «Macréau, Macréau, Macréau». Il n’y aura ni pixels, ni fanfares ni happenings, le galeriste préférant jouer dans la catégorie discret-feutré.
Mais cette exposition de «petites têtes» de la bonne cuvée 1963-1968 mérite le label VU SUR ANIMULA parce qu’elle sera un événement marquant de cette nouvelle saison automnale 2012.
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Lors du vernissage du 6 septembre, elle a suscité déjà l’émulation des collectionneurs qui n’étaient pas venus pour les bretzels, je vous prie de le croire!
C’est que 30 peintures de Michel Macréau récemment rappelées au jour, 30 peintures formant série où se révèle le grandiose et courageux travail de recherche propre à l’artiste, c’est de l’orpaillage, où je ne m’y connais pas! Ne vous laissez pas démonter par le dossier de presse qui parle de «portraits de très petit format». D’abord parce que les volumes emboîtés de la galerie sont un écrin propice à la chose.
Et surtout parce que ce diable de Macréau étant capable de saturer une toile de 20 sur 25 cm comme s’il s’agissait d’un tableau de 2 m sur 3, on oublie vite qu’on joue dans le registre mini. Le peintre s’accommode ici en virtuose de la contrainte du format et s’il ne dispose que d’une lucarne, celle-ci s’ouvre sur le réel de la peinture.
Avec ces visages qu’il dévisage, ces physionomies qu’il décline et qu’il incline à tous les risques de la figuration-défiguration, Michel Macréau administre la preuve de sa capacité à partir des postulats picassiens de l’art de sa jeunesse pour aboutir, par le truchement de torsions plastiques variées, à une malléabilité proche d’une destructuration troublante et sibylline que seules les œuvres de grands créateurs schizophrènes atteignent généralement.
A la réserve près que, chez Macréau, la déstructuration n’est pas sans être contrôlée et qu’il en revient toujours (avec quelques cicatrices) pour reprendre son combat avec l’ange évanescent de l’inspiration. Pour Manuel Jover, dans le catalogue de l’expo margarienne, la place de cet artiste si peu ordinaire ne saurait être située «dans les parages marginaux de l’Art Brut, où l’on veut parfois le confiner».
Encore moins, sans doute, du côté de ces «outsiders» auxquels il n’a jamais appartenu, contrairement à ce qu’une récente manifestation cantalo-estivale tendait à nous le faire croire.
Michel Macréau s’est toujours considéré comme un professionnel, vivant de son art, parfois très mal et plutôt bien à la fin de sa vie. Même si sa carrière, du fait de sa santé précaire, fut chaotique.
S’il est vrai, qu’il s’inscrit «dans la continuité de la longue tradition artistique, à laquelle il répond en la réfutant» (dixit Jover), il ne saurait cependant y être réduit non plus.
Photo Jean-François Parent (1989)
Michel Macréau appartient plutôt à cette rare famille de représentants d’un art borderline qui ne se satisfait d’aucune unilatéralité commode pour l’esprit comme pour le marché. 17 ans après sa disparition Macréau ne cède en rien sur ce point. Organisateur de croisements complexes par les moyens les plus classiques, son activité plastique menée à ses confins, le place sur des terrains familiers, quoi qu’on en dise, à l’art brut.
14:52 Publié dans art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : michel macréau, galerie alain margaron, manuel jover | | Imprimer | | |
05.09.2012
A table à la Collection de l’Art Brut
Dommage que je l’ai pas su! C’est que ça m’aurait plu, à moi aussi, de m’envoyer un «filet de cannette (sic) farci à l’ail des ours»! Je ne sais pas si la «cannette» (resic) c’est la femme du canard gavée à la bière mais ça doit être bon. Cela mérite bien qu’on prenne des libertés avec la langue française, heu, je veux dire suisse puisque c’est à Lausanne que pareil délice s’est consommé le 28 août 2012. A Lausanne élue «ville du goût», de mai à septembre.
A Lausanne et à la Collection de l’Art Brut qui servait de cadre ce jour-là à un repas de Gabriel Serero pour 80 CHF (66,56 €) seulement par tête de pipe. Les têtes de pipes en question étant une personne triée sur le volet du Château Beaulieu parmi 1500 inscrites à l’opération «tables éphémères» et ses 3 invités choisis pour savourer la cuisine à l’azote liquide d’un chef renommé de la ville «en contemplant des œuvres percutantes d’artistes réfractaires».
Au cas où vous penseriez que j’exagère, qu’il faut toujours que je ri-cane, je vous ai apporté le menu.
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Et au cas où vous douteriez encore, au cas où vous penseriez que j’essaie de vous refiler en douce une de mes chroniques de la série Nos amies les bêtes, je vous conseillerais simplement de visionner le diaporama qui garde le souvenir de cet événement gastronomico-artistique qui vit le mariage du Ricochet solaire avec les «œufs de poisson volant au wasabi».
Détail qui a son importance : la Collection de l’Art Brut n’était que la 14e étape de cette opération gustative. L’art culinaire lausannois était précédemment venu s’attabler dans d’autres restaurants «qu’on a faits pour lui» : le D! Club (hip-hop!), la cathédrale (apéro avant de se taper la cloche), le stade de la Pontaise, le bateau L’Etoile du Léman et le Beau Rivage Palace (suite présidentielle).
Jean Dubuffet et Ferran Adrià n’ont plus qu’à bien se tenir!
11:19 Publié dans Ailleurs, art brut, Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : collection de l'art brut, lausanne | | Imprimer | | |
04.09.2012
Animula : l’âge de raison
800 billets. Pal mal de potins.
Sur les chemins de la liberté.
L’âge de raison pour Animula.
L’occasion d’un spécial-anniversaire. Gagnez Le Ricochet solaire en répondant juste au Quiz des 7 ans de mon blogounet.
Qui a écrit cette phrase :
«Sur le point de m’en aller, je veux lui poser une question qui résume toutes les autres, une question qu’il n’y a que moi pour poser, sans doute, mais qui, au moins une fois, a trouvé une réponse à sa hauteur : Qui êtes-vous ? Et elle, sans hésiter : je suis l’âme errante»
1-Gérard de Nerval
2-Bernadette Soubirous
3-Robert Pinget
4-Jacqueline Porret-Forel
5-Fédor Dostoïevski
6-André Breton
7-Jacques Brel
8-Fernand Desmoulin
9-Jean-Paul Sartre
Attention : pour répondre, merci de le faire par la voie des commentaires. Dans le cas où plusieurs joueurs donnent la réponse juste, c’est la seule façon de vérifier qui est arrivé le premier.
16:39 Publié dans Blogosphère, De vous zamoi, Ecrits, Jeux et ris | Lien permanent | Commentaires (17) | | Imprimer | | |