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25.11.2007

Plancher de Jeannot : Chronique d’une capture

e16d1b87139a98fd2cca7955e452e29e.jpg«Le computer ça peut tout faire» comme dit Bill Murray dans le dernier film de Jim Jarmusch, Broken Flowers.

45eb8527799a81af9fd8b39017d7db73.jpgHormis trouver un autobus pour aller au Quartier Latin. Et comme j’avais la cosse de tricoter des gambettes, j’ai attendu la suspension (provisoire ?) de la grève cuvée Beaujolais 2007 pour me procurer le n°71 de la revue Cassandre à L’Ecume des Pages, 174 boulevard Saint-Germain.

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Sous une couverture feu et une citation de Gramsci, Cassandre dont vous m’aviez signalé l’existence, chers Animulien(ne)s (cf. vos commentaires à ma note Exposition réquisitoire du 20 sept. 2007) est une vitrine de «l’art principe actif» illustrée en noir et blanc. Mais attention, rien qu’avec des clichés hyper-class et avec une mise en page et une typo qui jouent la lisibilité plutôt que les effets olé-olé!

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C’est une photo de la série photographique de Martin d’Orgeval qui accompagne l’article de Céline Delavaux consacré au plancher de Jeannot.

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Réquisitoire - Photo Martin d'Orgeval 

Chronique d’une capture -c’est le titre de l’article- annonce la couleur dès son chapô.
Cette «
pièce majeure, la plus tragique et la plus émouvante» de l’Exposition Ecriture en délire de 2004 à la Collection de l’art brut de Lausanne «se trouve aujourd’hui morcelée, encastrée dans des panneaux d’acier installés sur le trottoir devant l’hôpital Sainte-Anne à Paris. Un parcours qui soulève d’inquiétantes questions». Les intertitres de ce papier de 2 pages (78 et 79) sur 2 colonnes relancent sans polémique inutile la réflexion du lecteur : Objet de fait divers et œuvre d’art, Le symptôme du mécénat.

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Bien documentée, la rédactrice, au lieu d’en rester aux habituels constats anodins, ne s’interdit pas les «naïves questions». Par exemple : «le docteur Roux analyse le «cas Jeannot» avec une application scolaire, mais ne dit rien des motivations qui l’ont conduit à vendre l’objet à une entreprise de médicaments… S’il considérait ce plancher gravé comme «une œuvre singulière» comme il le dit, pourquoi ne pas avoir favorisé son exposition en le cédant à une structure adéquate muséale ou non?».
Céline Delavaux décortique le processus de légitimitation qui transforme en œuvre «
un objet unique, réalisé par un jeune inconnu défunt (…)» pour le présenter ensuite «comme un symptôme dans un lieu d’exposition acquis».
Bon résumé comme ça, je vois bien que vous restez sur votre faim, alors crachez vite vos 8€ pour vous offrir Cassandre sur un plateau de petit-déj.

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Musée des ostensions - Esse (Charente limousine) 

Chronique d’une capture, c’est idéal pour commencer la journée. C’est du bon travail de journaliste. De journaliste moderne qui n’a pas peur de citer les blogues. C’est encore assez rare pour que votre petite âme errante le signale à grands renforts de porte-voix.

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19.09.2007

Verheggen et les indisciplinés

e1da2cff32b90f30f4f4fdb66efbfc03.jpgSi je vous dis que je louche, ça vous étonnera pas. Un œil sur Bruxelles dont j’ai arpenté, ce ouikène, les pavés, en basquettes chromées achetées passage de la Reine et un œil sur Montréal d’où j’ai reçu un accordéon de pensées brutes.
A Bruxelles, les garçons de café vous demandent en anglais ce que vous voulez. La langoustique françoise heureusement se porte mieux du côté de Jean-Pierre Verheggen (prononcez «Veur» et non «Vèr»).

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Pour accompagner l’expo Un Bug sur la langue de Chantal Maes, une jeune artiste photographeuse, ce grand et fort poète wallon a donné en 2005 une préface et un texte au fil desquels il lui arrive de cligner de l’œil à Chaissac.

9dd9dccd5dfbdd82755dab0b766e7a99.jpgRéuni dans un coffret avec des écrits de Christian Dotremont et un DVD de «logopédie», l’ensemble, publié par l’Asso Jeunesse et Arts plastiques, célèbre les vertus du bafouillage qui est à la tchache ordinaire ce que la main gauche est au dessin d’un droitier.

Décalage et sagesse oblique sont aussi au rendez-vous des bons mots empruntés à la crème des créateurs québécois par le dépliant de la Société des arts indisciplinés. Créateurs selon notre cœur puisqu’on trouve réunis là Roger Ouellette, Léonce Durette, Arthur Villeneuve,

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Palmerino Sorgente,

Richard Greaves, Charles Lacombe «Je suis un sculpteur sans fin comme une vie sans fin»,

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Emilie et Adrienne Samson.

Tous noms qui devraient dire quelque chose aux Animuliens qui lisent fidèlement les élucubrations de leur petite âme errante.
Ce beau monde dont les images défilent le long des 8 volets du document vient nous rappeler le lancement d’une nouvelle publication des Editions du Musée Canadien des Civilisations.

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Ce bouquin est l’œuvre de Valérie Rousseau, chercheuse associée à cette prestigieuse baraque et directrice de la SAI. Basé sur des entretiens avec les créateurs, Vestiges de l’indiscipline (c’est son titre) nous offre un tour d’horizon précis sur les Environnements d’art et anarchitectures de la Belle Province. «Vin et bouchées seront servis» à la Cinémathèque québécoise à cette occasion lors du colloque L’Objet à l’œuvre.

En vous grouillant un peu vous pouvez encore vous y pointer. C’est boulevard de Maisonneuve Est, au 335. Par le tromé  : Berri-UQAM.

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09.07.2007

Une police de caractère

Méga-thé dimanche soir avec un tas de chouettes perruches dans une brasserie de Montparnasse. 39cbaa258e7817965e8f4e6fa2c805b8.jpgLe genre d’endroit enfumé où l’on distribue gratos ces cartes postales publicitaires qu’on prend toujours et dont on ne fait jamais rien. Je fais une exception pour celle-là parce qu’il suffit que la loi me regarde dans les yeux pour que je me sente coupable. Coupable de quoi? Mais de ne pas vous avoir tout dit sur le bateau d’Agostini (maçon de son métier, pas marin) dont je vous ai parlé dans ma note du 2 juillet (Surréalisme turbin …) et qui vogue déjà sur d’autres blogues. Me voilà obligée de me mettre à table.
Sachez donc que c’est dans une méchante brochure de Félix Benoit, assistant au Labo de police technique de Lyon que je l’ai trouvée.

Ce qui prouve qu’on dégote son miel partout. Ladite brochure, parue en 1938, s’intitule :

Le Dessin et la main-d’œuvre artistique des malfaiteurs (j’en vois qui salivent).

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Comme j’ai un faible pour la police scientifique parce qu’elle sert parfois à disculper des innocents, je souligne que ces 22 pages (22, je vous jure!) de F. Benoit font partie de la Bibliothèque de la Revue internationale de criminalistique, dont le Dr Edmond Locard était rédac-chef.
Ce bateau, nous dit F.B., «
est issu de croisements étranges. En biologie nous hésiterions à le classer comme hybride plutôt que comme métis». Intellectuel, non?
La petite étude de Benoit est pauvre en illustrations. Je vous colle quand même un dessin de la prison Saint-Paul. L’auteur le rapproche curieusement d’un tableau de Rouault.

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Il est beaucoup plus généreux en descriptions et je vous fais volontiers Animulien(ne) de première classe si vous trouvez des images des œuvres qu’il évoque : la «guillotine en mie de pain», la «collection de grandes oreilles polymorphes, sculptées dans du bois», le «chandail d’homme couvert de broderies décoratives» exécuté par un détenu qui «avait fièrement reproduit, sur ce vêtement, les tatouages qu’il portait incrustés dans la peau».

 

 

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29.06.2007

Un annuaire de l’académisme singulier

C’est quoi le sujet du jour ? C’est La Bible de l’art singulier, inclassable et insolite. LA BIBLE, vous avez bien lu. Inutile de vous frotter les mirettes. Personnellement, votre petite âme errante s’attendait plutôt à voir paraître un Art brut réservé aux nuls mais LA BIBLE -La Bible des singuliers qui plus est- elle n’y aurait jamais pensé.
Et bien, il s’est trouvé des éditeurs (Iconofolio et Artension) assez zélés pour oser LA BIBLE. Dans cet annuaire qui recense 160 artistes avec leur nom, leurs œuvres, leur pedigree, leur site internet et leur numéro de sécurité sociale (non, là je blague), les accros de cet académisme singulier qui n’a cessé de prospérer depuis 20 ans sur les plates-bandes de l’art brut, trouveront leur bonheur.

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Bien sûr, il y a comme un paradoxe à décréter «inclassable» un art que l’on étiquette ensuite méticuleusement. Pourtant l’idée est bonne. Elle est d’ailleurs basée sur le bon vieux système des chaînes. Ce système, on n’en profite qu’à raison de sa capacité à l’étendre. Aussi, pour figurer dans ce Who’s who insolitaire, les artistes ne doivent pas payer mais ils doivent s’engager à le diffuser.
En clair : je gagne le Paradis si je dégote d’autres candidats à la béatitude qui, à leur tour, auront intérêt à se cloner pour accéder au saint des saints . Py-ra-mi-dal ! De la consommation qui se nourrit d’elle-même en quelque sorte.
34de8b01c4d9f1093e1a943b058a6731.jpg Qui, dans ces conditions ne se ferait singulier ?

Le plus angélique des aquarellistes de sous-préfecture se sent pousser des ailes de rebelle. 8ae0d096e6466c2ab03df91c88f7cafe.jpgL’extension du domaine de la singularité est donc garantie. Il n’y a pas à s’en faire pour l’avenir et on annonce déjà, pour la fin de l’année, un deuxième tome. Un Nouveau Testament sans doute ?

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26.06.2007

Vissé-Ficelé-Collé

b9b5e379049f7775a1445b0cf3270cfd.jpgJe vous parlais hier d’escabeau. C’est vous dire si votre petite âme errante a l’esprit de l’escalier. Dans le droit fil de ses notes du 4 septembre 2006, Talents cachés à Issy et du 11 décembre 2006, Du côté du Salon d’automne elle vous invite aujourd’hui à faire un tour par le Centre régional du livre en Limousin qui a publié un album au format «grande enveloppe» consacré à l’art postal en milieu pénitentiaire. Son titre c’est tout modestement : Correspondance.

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Tant que vous y êtes, il faut mater aussi les photographies de Yohanne Lamoulère contenues dans La Roue ou la noria des saisonniers agricoles, l’ouvrage écrit par Patrick Herman.

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C’est dans la Collection Limitrophe publiée par Khiasma, une asso qui «associe des pratiques artistiques à une réflexion sur des enjeux contemporains».

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Un coup d’œil sur les abris de fortune que ces ouvriers agricoles maghrébins sont contraints d’édifier aide à ne pas desespérer de la créativité comme remède à la vacherie humaine. «Nous ne traversons pas les frontières, ce sont les frontières qui nous traversent», cette inscription sur un mur sert de bouquet à la postface.

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Elle ne fera pas mal ici, dans cette note toute décousue qui cingle maintenant vers les rivages munsteriens de la Kunsthaus Kannen qui nous gratifie jusqu’au 30 septembre 2007 d’une expo : Art brut, geschraubt + geschnürt + geklebt (vissé + ficelé + collé).

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En coopération avec Art en marge de Bruxelles et le Gruppe Nebelhorn Schermbeck und Kunstpraxis Soest, cette expo présente des objets et des films provenant de Belgique, de France et d’Allemagne.

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Une quinzaine de noms à l’affiche dont j’ignore tout, sauf Francis Marshall qui n’a plus grand chose à voir avec l’art brut depuis longtemps, me semble-t-il.
Les reproductions sur le site du KK, musée inclus dans l’Alexianer-Brüdergemeinschaft, une clinique psy de Münster en Allemagne me laissent un peu pantoise. Vous me direz ce qu’il faut en penser.

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22.04.2007

Gironella pousse le bouchon


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Je vous dis pas la lumière sur Lyon, vendredi dernier ! On se serait cru dans le tableau d’un paysagiste italien. medium_jardin_Rosa_Mir.jpgJ’ai pas eu le temps de voir le jardin de Rosa Mir mais celui d’attraper un coup de soleil entre Saône et Rhône en me rendant place Gailleton à la medium_Nuvish.2.jpgGalerie Dettinger-Mayer pour les derniers feux de l’expo Nuvish, un dessinateur pas brut mais tout de même bien troublant.

Dans le tégévé de retour, je lis ce poème de Joaquim Vicens Gironella et comme je suis très snobe, je le lis dans sa langue, vous en faisant profiter illico :

« Cantaba el sol, las flores,
cantaba la libertad,
cantaba los finos amores,
las fiestas, todo lo que da »

in Le Génie du liège

(Les Friches de l’Art, 1994)

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medium_joaquim_gironella_portrait.2.jpgGironella, vous vous souvenez, c’est cet ouvrier bouchonnier catalan que Dubuffet a repéré quand il était encore marchand de pinard. A l’époque les bouteilles de jaja n’étaient pas closes par une saloperie de morceau de résine synthétique qui refuse de rentrer dans le goulot une fois ôté. Les flacons où l’on puisait l’ivresse étaient agrémentés d’honnêtes bouchons de vrai liège.

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A force de se servir de ce matériau, Gironella s’était mis à réaliser des sculptures et des tableaux en liège que Dubuffet exposa et préfaça en 1948. L’anguille sous la roche –car vous vous doutez bien qu’il y en a une et que je vous parle pas de Giro pour des prunes– c’est qu’Objet Trouvé consacre sa prochaine expo à ce créateur des aurores brutes.

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Plutôt que de vous répéter ce que vous trouverez tous seuls sur le site de cette galerie et puisque Gironella est aussi l’auteur de gravures, je préfère vous abreuver de quelques images provenant de publications pas courantes du tout parce qu’à tirages très limités.

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medium_gironella_Lieges_et_poesies.4.jpgPar exemple : Lièges et poésies, recueil de Gironella préfacé par Patrick Stefanetto (Alain Sanchez, 1976) et le somptueux recueil de poèmes en catalan : Exaltacio del Suro I dels Tapers imprimé sur feuilles de liège (!) en 1990 à Perpignan pour Llibres del Trabucaire.

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19.04.2007

Votez fou !

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Si vous cherchez comme moi une 71ème paire de chaussures du côté de la Fontaine des Innocents ou, avec ces chaleurs, un ticheurte sympa dans les boutiques hi-hop de la rue Saint-Denis et que vous ne trouviez ni l’une ni l’autre, rabattez-vous, métro Châtelet, sur la librairie Parallèles, 47 rue Saint-Honoré à Paris dans le 75 zéro zéro 1. Rock, zines, culture alternative, littérature situ garantis.
medium_couv_votez_fou.jpgFilez tout de suite au fond avant le couloir aux CD, c’est là que j’ai dégotté le bouquin de Bruno Fuligni, indispensable en ces temps de prise de chou électorale.
Votez fou ! qu’il s’appelle et il ne s’agit (quel repos!) ni de Spirou, ni de Chabichette, ni du Neuneu, ni du Bouffon, encore moins de la Peste et du Choléraciste.
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Non, l’auteur a eu la bonne idée de réunir tous les «candidats bizarres, utopistes, mystiques, marginaux, farceurs et farfelus» qui se sont illustrés de 1848 à nos jours. C’est aux Editions Horay et c’est paru en février 2007.
medium_bulletin_1.2.jpg Je vous en parlerais pas si ça se contentait de traiter de Coluche, de Mouna, de Maurice Mercante ou même du trop fameux Ferdinand Lop mais c’est plein de repros d’introuvables documents franchements croquignolets : medium_bulletin_2.jpgbulletins de vote excentriques, professions de foi exaltées ou farfelues, programmes malicieux, déclarations en vers et contre tout.
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medium_Rogues_de_fursac.jpg Et puis il est question (page 27) de Xavier Cotton dit Fulmen-Cotton, «curé défroqué, clochard schismatique, fou à lier» dont le Dr Rogues de Fursac, en 1905, dans un des premiers bouquins scientifiques traitant de l’art des aliénés, Les Ecrits et les dessins dans les maladies mentales et nerveuses, reproduisait les dessins-affiches plébiscitaires et pontificaux.
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01:55 Publié dans Ecrits, Jadis et naguère, Poésie naturelle | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Fulmen Cotton, Rogues de Fursac, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

08.04.2007

Cheval à tous crins

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Coucou, mes p’tits loups, votre âme errante est de retour après avoir sacrifié aux rites  pascaliens. medium_palais_ideal_monument_historique.JPGComme je n’ai plus rien à me mettre, je suis allée chez Cheval m’acheter un Ticheurte. «Obstinément le rêve» qu’il proclame ! Ma copine Isa me l’a taxé au retour.

Pour ceux qui en seraient restés à l’épisode précédent, il faut rappeler que Neck Chand mène à tout. En témoigne cette inscription de 1996 laissée par deux Bruxellois sur le Livre d’or dudit Palais : «Nous avons entendu vanter ce merveilleux palais du facteur Cheval à Chandigar (Penjab, Inde) où il est très connu et sert de référence à un monument analogue : Le stone garden».

J’extrais cette citation d’un bouquin de Lucien Riband bradé pour 1 € à la boutique du site d’Hauterives. Les Visiteurs célèbres ou moins célèbres du Palais idéal que ça s’intitule. L’auteur a eu la bonne idée de relever des commentaires sur le livre d’or du Palais idéal de 1905 à 2000 et la moins bonne idée de les assortir de précisions historiques qui éloignent du vif du sujet.

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Malgré cette vision wikipédienne des choses et un classement très personnel (aristocrates, gens du pays, sportifs, militaires etc.), il faut commander par douzaines cet ouvrage qui garde trace du passage d’un Prince (de Saint-Ouen), d’un Poilu d’Orient, de l’équipe de France de foot, de Choupette et Bibiche de Mostaganem (1956), d’Aline et Dédé (2000) aussi bien que du Dr Pangon qui signa le premier le 1er janvier 1905.

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A côté des cons (dont un ministre), des agressifs («Crachouillis de sorcière»), des enfants («On dirait le palais de la petite sirène»), des poètes («Une cabane à outils de rêves»), on note avec émotion le passage de Jacques Brunius (30 mars 1939), de Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely (30 janvier 1963). On apprend que c’est l’écrivain Jean Dutourd (visite du 29 mai 1965) qui aurait, par l’intermédiaire de son gendre, alors ministre des Postes, alerté André Malraux au sujet du Palais.

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15.03.2007

Un enchanteur limousin, Pierre Giraud

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Animula, c’est bien connu, est un puits de science. Un petit puits à côté des profondeurs de ses lecteurs. Comment une petite âme errante serait pas larguée devant le savoir giraudien d’Olivier Bailly, son récent commentateur ?

Allez-y voir son site si je mens !

Sa note du 11 février 2007 : Chaissac, Giraud et les épluchures  m’a rappelé que Robert Giraud avait un frère Pierre qui était peintre.

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C’est lui l’Enchanteur limousin exposé au sous-sol de la Galerie Drouin en 1947. Il reste le triptyque sur papier pain d’épices édité à l’occasion avec un texte de Michel Tapié qui nous ramène une sœur dans la famille Gi :

«J’ai rencontré dernièrement, dans une mansarde de la rue Visconti, trois spécimens passionnants de ce pays inouï : Pierre Giraud, son frère et sa sœur, m’ont bouleversé par le fanatisme aussi enflammé que farouche avec lequel ils m’ont décrit leur Haut-Limousin».

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Pierre Giraud en ce temps-là faisait des dessins madréporiques qui n’étaient pas sans évoquer quelque chose de Chaissac avec leurs formes aléatoires, leur petits poils de minéraux, végétaux sur les bords, leurs points criblants.

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Il semble que des deux frères ce soit Pierre au début le personnage clé, encore que très jeune, 22 piges en 47. C’est lui qui connaissait Chaissac first. medium_louise_recto.3.jpgJ’ai entre les mains l’invitation pour une expo qu’il a faite ensuite en 1950 à la Galerie Louise. Elle est adressée (le monde est petit) au journaliste et collectionneur Jean Selz.

medium_l_enfant_chandelier.jpgChez papa Rougerie, le vaillant éditeur des poètes (à Limoges bien sûr) les deux frangins ont pondu ensemble en 1958 L’Enfant chandelier

«J’ai planté mon royaume de pierre calcinées

Lanternes sourdes flèches de braises».

Plus tard, il semble que Pierre est revenu à des sentiments plus naïfs comme nous l’indique un dépliant San Francisconien de vers 1961 : «Despite this recognition, Giraud in 1950 decides to forego the rigors of the Art Brut movement, and to return to what he really was, a naive, autodidactic painter».

medium_P_Giraud_San_Fr.jpgVous noterez qu’on employait déjà le mot «Art brut» aux U.S.A. à l’époque et vous n’oublierez pas d’aller vous rincer la dalle «Au Rêve», rue Caulaincourt, medium_cafe-au-reve.2.jpgsympathique troquet devenu très tendance mais où la patronne se souvient toujours de «Bob»

21:30 Publié dans Ecrits, Expos, Glanures, Jadis et naguère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Pierre Giraud, Robert Giraud | |  Imprimer | | Pin it! |

02.03.2007

Théophile «Wonder» Bra again

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Puisque notre cher Haut et Fort nous fait sa crise d’anglomanie : Recents posts, Recents comments, March, About me (sic), j’en profite pour signaler à nos amis d’outre Manche et Atlantique de passage à Paris pour aller au medium_logo_mvr.jpgMVR (Romantic Life Museum), qu’avec le billet d’entrée à l’expo : Ink of blood, Théophile Bra, a visionary Romantic on leur distribuera une «Exhibition sheet» établie par les soins de Mme Catherine de Bourgoing. Je ne résiste pas au plaisir de vous en citer quelques extraits, rien que pour narguer notre hébergeur facétieux : «Théophile Bra was born in 1797 in the northem town of Douai (French Flanders). At sixteen, he received the first Medal at the Ecole des Beaux-arts. (…) Five years later, he was awarded the 2nd Grand prix de Rome. This distinction opened all doors to official commissions. medium_Buste_Wonder_Bra.jpgBra refused to be influenced by fashionable Neoclassicism or picturesque Romanticism. He (…) tried (…) to express his hope for «a new production looking at the future». (…) Bra studied anatomy for eight years, as well as literature, philosophy, religion, physiology, astronomy, botany… In 1822 he attended the Academian Etienne de Jouy’s Salon. There he met the elite of the liberal political opposition (…). In 1824, Bra was initiated to the masonic Lodge of Parfaite Union of Lille and Douai. (…) Like many of his contemporaries, Bra practiced clairvoyance and somnambulism. In 1826 he underwent a mystical crisis while experiencing spells of somnambulism an magnetism (now called hypnotism).
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He recalled his experience as a «season in hell». (…) During the twenty-five following years, he went on questioning himself about the messianic meaning of this «mental exaltation» through the writings and drawings that he made on thousands of sheets of paper, prabably under many magnetic spells. In 1851, he bequeathed these pages to his native city of Douai. (…) They were rediscovered in the 1960’s by Professor Jacques de Caso who subsequently published Bra’s extensive autobiographic account under the title L’Evangile Rouge».

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