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02.01.2007

Art brut 2007 : 2 rétrospectives et 1 vente

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Photo : Rick Gardner

 

Meilleurs vœux mes petits (animu)loups ! J’espère que vous serez contents de la nouvelle année car elle nous en promet de belles. J’ai noté quelques réjouissances en perspective pour vous faire saliver. Tout d’abord, ça va faire mal, l’expo Martin Ramirez à l’American Folk Art Museum de New York. «The first major retrospective of the self-taught master in more than 20 years» comme ils disent sur le site de l’AFAM.

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Photo Phyllis Kind Gallery

 
Cela commence le 23 janvier 2007, autant dire sur les chapeaux de roues. Faudra vous procurer absolument le catalogue, surtout si vous lisez l’anglais ou l’espagnol. Sinon, vous aurez encore 137 illustrations en couleurs à vous mettre sous le verre progressif. L’expo déclinera 70 œuvres sur papier, ce qui est beaucoup pour ce créateur. Elle durera jusqu’au 29 avril. Le catalogue, sous la direction de Brooke Davis Anderson, commissaire de l’expo, coûte 45 dollars mais le change est favorable en ce moment.

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Février, le plus court des mois verra le retour de Lobanov, «le plus important auteur d’art brut russe» selon le site de la Collection de l’Art brut à Lausanne qui lui consacrera à partir du 16 février une rétrospective, «la première grande» of course. Pour l’occasion, Lobanov a russifié l’orthographe de son prénom. Il a troqué son «Alexandre», trop occidental pour un «Aleksander» plus kremliniquement correct. medium_02_Aleksander_Lobanov.2.jpgNe vous laissez pas désorienter pour autant. Il s’agit bien de ce créateur fasciné par les armes à feu dont la Galerie Messine avait, en 2003, largement contribué à révéler l’œuvre : Alexandre Lobanov pour ne pas le nommer. Le catalogue de cette galerie comportait 3 auteurs à son générique. Celui que nous promet Lausanne en alignera 19 sous les houlettes de Dominique de Miscault et Alain Escudier, responsables de la publication.

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Augustin Lesage 

Préparation de la vente d'art brut du 20 avril 2007 

Je vous dirai encore que l’étude Tajan prépare sa grande vente d’art brut de printemps et puis j’éteindrai ma bécane pour me jeter dans les bras de Morphée.

00:10 Publié dans Ecrits, Expos | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Martin Ramirez, Alexandre Lobanov, Augustin Lesage, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

20.12.2006

Le petit livre vert d'Allen S. Weiss

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J'en ai soupé de me traîner au boulot chaque jour au lieu de m’animuser à vous pétiller des chroniqueuses élucubrutations.

J’ai beau dormir que 5 h par nuit comme les Japonais dont Lucienne Peiry nous révèle les curieuses mœurs conférencières (accroupis sur tatamis) dans une série d’émissions de Radio-Suisse-Romande, j’ai tendance à oublier des trucs.

C’est ainsi que j’ai laissé passer l’expo-vente Slavko Kopac organisée par Mme Kopac et son fils Laurent dans l’atelier du peintre. Je me serais donné des baffes, pour me réveiller car je dors dans le métro comme une nippone d’automne. Comment voulez-vous après ça que je vous mitonne des petites maximes du genre :

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L’art brut n’est ni un parti ni une religion, c’est une cause gagnée d’avance. 

 

medium_la_denree.2.gifNon vraiment, j’ai pas le temps, en plus j’m’en voudrais de vous prendre le chou, mes petites «denrées» (hello René Fallet).

A propos de chou, et dans la droite ligne de ma note précédente, je vous signale le petit livre vert d’Allen S. Weiss, un écrivain né dans le South Bronx de parents ayant fuit la Hongrie du fait des persécutions des gros nazes que l’on sait. Il fréquente l’Aubrac et les restos grands et petits.

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Sa passion pour le chou farci de sa maman l’a amené à entrelarder les feuilles de son ouvrage gastronomo-littéraire de considérations sur Antonin Artaud. Nous remémorant la «canne transformée en croix, plantée dans la terre, et habillée d’immenses feuilles de chou» inspirée au poète par la comptine de Roudoudou

Roudoudou n’a pas de femme,

Il en fait une avec sa canne,

Il l’habille en feuilles de chou,

Voici la femme de Roudoudou

Weiss nous cite un passage d’une lettre envoyé par Artaud à la même époque (oct. 1943) à Ferdière qui l’avait branché sur ce sujet : «On apprend dans la tradition occulte que le chou est la forme que prend le néant pour se manifester à la conscience humaine… Il paraîtrait que Satan, le hasard issu de l’inexistant, se serait servi de cette forme pour composer l’organe sexuel féminin…».

medium_exvoto.jpgLe cabinet de curiosité d’Allen S. Weiss contient aussi : une poupée de Michel Nedjar, des ex-voto en alu, une pierre paysagée chère à Roger Caillois, la photo «du graffiti d’une tête de diable souriant, prise dans l’ancien Barrio Chino de Barcelone».

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23:10 Publié dans Ecrits, Ogni pensiero vola, Poésie naturelle, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : antonin artaud, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

14.10.2006

Vente de Chiendent

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Après le bleu, le rouge. La maison rouge revient sur le tapis (rouge) dans le très rouge (je parle de la couleur) numéro 9 du très classe magazine de Pierre Bergé & associés. medium_larevueoctobre.3.jpg

LaRevue -c’est son titre- consacre 4 de ses précieuses pages à la fondation Antoine de Galbert pour nous apprendre que «la maison rouge a aujourd’hui largement trouvé sa place dans le paysage culturel parisien».

Vous allez me dire que vous vous en doutiez déjà mais votre petite âme errante, dans sa candeur, ignorait que, du 28 octobre 2006 au 14 janvier 2007, la maison rouge accueillerait les œuvres de la collection de Sylvio Perlstein (dada, surr, mini, concept, art belge des sixties, Nouveau réa, Arte povera, photo). Véronique Petit, l’auteur de l’article, revient sur le passé de la maison rouge et énumère ses précédentes expos à l’exception de la dernière qui était consacrée à Henry Darger.

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Pour réparer cette injustice, je vous ai déniché une image qui figure sur le carton d’invitation de l’expo : Henry Darger, Highlights from the American Folk Art Museum au Frye Art Museum à Seattle, U.S.A.

 

Il était temps parce ça se termine le 29 octobre 2006.

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Mais reprenons l’avion pour Paris et inscrivons dans notre palm pilot une autre date, celle du 28 novembre 2006. C’est ce jour-là que le manuscrit autographe et tapuscrit complet du Chiendent, le roman de Raymond Queneau (1933) subira, comme on dit, le feu des enchères. Dans une vente publique de la Maison Pierre Bergé bien sûr. Cela vaut son pesant de nougat si j’en crois la page reproduite dans LaRevue number 9.

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Les petits dessins automatiques qui fourmillent sur cette feuille très cochonnée nous rappellent que Raymond Queneau n’avait pas peur de temps à autre de s’attaquer à la peinture, ni même d’exposer.

15:30 Publié dans Ecrits, Encans, Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : raymond queneau, henry darger, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

09.10.2006

En revenant de l'expo Unica Zürn

Faudrait la plume d’un ange et non le clavier plein de miettes de votre petite âme errante (qui grignote sur sa bécane) pour rendre compte de l’expo Unica Zürn à la Halle Saint-Pierre sur Paname. Mais bon sang, vous pouvez me croire sur parole et vous laisser convaincre que les autres trucs peuvent attendre. Ne serait-ce que pour ces dessins déchirés par Unica et reconstitués par un restaurateur habile (il y en a), ne serait-ce que pour ces huiles sur carton qui sont si rares, ne serait-ce que pour ce dessin aux bords mal découpés intitulé Monsieur Zebaoth monte la putain babylonienne, allez tout de suite à la HSP!

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Collection privée 

Comme ça il vous restera du temps pour y retourner. C’est que cette expo est une machine qui vous capture. Des fois, c’est trop intense, alors on se défend. Certains avec leur téléphone portable, d’autre avec leurs commentaires à deux balles, moi en inventant pour les œuvres d’Unica des titres perso du genre : Un chat du bout du doigt, Champignon à la vapeur de visage, Un œil qui griffe ou Une carte de géographie écorchée vive. La salle noire où sont les dessins se clôt par le fabuleux portrait de Bellmer par Unica que l’on a eu la bonne idée de mettre en regard du portrait sur papier froissé d’Unica par Hans.

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 Collection Bihl-Bellmer

Face à face où l’art culturel, à son meilleur, dialogue avec un art brut de la plus belle eau. C’est le seul clin d’œil au «parrainage» du père de la Poupée. Cette expo a le mérite de nous présenter l’œuvre de Zürn pour elle-même, sans trop de références convenues (sauf peut-être dans le dossier de presse) à l’ambiance surréaliste dans laquelle elle baignait mais qui n’a pas compté si fort que ça.

Préparez votre thune pour le catalogue bifide (français-english). Il va faire son effet. Pour pas être trop longue, je me contente d’énumérer les auteurs : Victoria Appelbe, Barbara Safarova, Sepp Hiekisch-Picard, Jean-Louis Lanoux, sans oublier Roger Cardinal, visiblement inspiré par le sujet. Son analyse se tient au plus près du concret de l’œuvre, de ses techniques, de sa réalisation. Les repères biographiques, dus à Rike Felka et Erich Brinkmann compensent un certain manque (volontaire) de documents annexes dans l’expo.

Je comprends qu’on ait cherché à nous confronter sans filtre à l’œuvre zürnienne mais j’aurais pas détesté, pour ma part, quelques vitrines avec des portraits-photos, des reliques plus nombreuses qu’un bracelet, des souvenirs d’enfance.

Bon, allez, je reprends une gaufrette.

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00:05 Publié dans Ecrits, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Unica Zürn, Hans Bellmer, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

05.08.2006

Art brut en Bohême et en Moravie


medium_couv_umeni_v.jpgA tous les Leblanc qui sont dans le noir et à toutes fins utiles, voici en vrac, pour ceux que les palmarès font flipper, références et images du catalogue de la première expo d’art brut en République tchèque, organisée par Alena Nadvornikova en 1998 à la Galerie hlavniho mesta Prahy. L’Art brut, umeni v puvodnim (surovém) stavu : c’est le titre amputé de tous ses sacrés accents que je n’ai pas le clavier pour. Si vous voulez lire Madeleine Lommel, Joëlle Pijaudier-Cabot, Bruno Montpied en tchèque c’est idéal.

 
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 Jan Krisek (1958)
 
Il y a aussi des textes de 1948, de 1949 et 1975 par Jean Dubuffet, André Breton et Michel Thévoz, toujours en tchèco, c’est ça qu’est beau. Et des notices biographiques, dont une sur Jan Krizek (1909 Dobrichovice u Loun -1985 Corrèze, Francie) qui est une des vedettes des tous débuts de l’art brut. medium_eva_droppova.2.jpg
A la fin, 8 pages saumon avec un texte en anglais : Art brut in Bohemia and Moravia. Comme il est pas signé, j’ai du mal à me rendre compte si c’est la tradoche de la préface d’Alena Navordnikova mais je crois que voui.

01:35 Publié dans Ailleurs, De vous zamoi, Ecrits, Expos | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : jan krisek, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

17.06.2006

Tableaux trouvés

medium_Peintures_trouvees_par_C_Bussy.jpgMoi qui croyais avoir lancé la mode des «tableaux trouvés» et bien je suis de la revue. Une de nos chères amies belges m’a administré la preuve que j’avais été doublée, il y a 35 ans déjà, par un dénommé Christian Bussy. A deux reprises au moins (janvier 1970 et mai-juin 1971), si j’en crois les petits catalogues que mon informatrice a eu la gentillesse de me mettre sous le nez, ce Bussy là a exposé dans des galeries bruxelloises (Saint-Laurent et Fitzroy) des «peintures merveilleuses, lamentables, dramatiques, ironiques, sages, audacieuses, magiques, violentes, belles, hardies, tendres, hagardes, incomparables, étonnantes, mystérieuses, éperdues, inconnues…» trouvées par lui. Les légendes de ces tableaux, dont ces catalogues ne reproduisent que peu (et encore en noir et blanc !) sont dues à Yves Bossut, Christian Dotremont, Jean Raine, Louis Scutenaire, Roger van de Wouwer. medium_Bussy_recidive_2.jpg

Elles sont pas sans faire penser à celles dont Georges Courteline affublaient les œuvres de sa collection de naïfs : La vierge à moitié cuite (Courteline), Venise carbonariste (Dotremont). Elles accompagnent des textes bien sentis dont les grosses têtes de l’art brut pourraient fort bien faire leur profit. En voici quelques échantillons :

«Il ne faut pas oublier que l’art le plus émouvant, le plus bouleversant, c’est l’art vraiment populaire, qui vient directement du peuple sans passer par le spécialisme ou l’imitation du spécialisme» (Dotremont).

«Si Christian Bussy chasse la peinture sauvage, c’est qu’il est à la recherche de saveurs corsées (…) il dévore les déchets de culture et de tradition qui pourrissent aux abords des églises, des almanachs et des cartes postales (…)» (Bossut).

«Que leur ouvrage les ait rendus heureux est tout ce qu’il faut, et que nous ayons du bonheur à le regarder, même en grinçant des dents». (Scutenaire).

 

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L'ange aéroplane, l'ange soldat, ce paradis abrite de belles brutes. Seule la Mort a les mains douces. Pour Adam et Eve, qui veulent ignorer ce joli monde, il s'agit enfin de vivre. Yves Bossut

 

 


 

 

11:00 Publié dans Ecrits, Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

25.05.2006

Le général Gingersnap décortiqué

Le général Gingersnap fait des ravages. Figurez-vous qu’un de mes lecteurs, amateur de biscuits au gingembre, a décortiqué ce tablô avec sa fourchette à escargogito. Si vous n’êtes pas curieux, restez-en là, mes chères animulionnes (et chers animulions). Mais si vous voulez looker le résultat qu'il m'a envoyé, bougez-vous la souris et cliquez là-dessous. Comme c’est plutôt trapu (Bac + 13 bienvenus), votre petite âme errante, qui est une mère pour vous, a rajouté l’icono pour faciliter la digestion.

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15:05 Publié dans De vous zamoi, Ecrits | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Henry Darger, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

28.12.2005

Plein Chant sur saint Crépin

Voici venu le temps des vœux et parmi tous ceux que je commence à recevoir je ne veux pas manquer de vous signaler le petit livret de colportage imprimé «pour les jours nouveaux de 2006» par l’éditeur Plein Chant à Bassac en Charente. C’est un perce-neige, un miracle de Noël sur papier gris-pâle et couvrante mauve avec de zolies zimages gravées bien populaires. Seize pages pour une Légende de saint Crépin le cordonnier, saint sympa, non seulement parce qu’il porte le nom d’un fameux peintre de l’art brut (Fleury Joseph Crépin, le puisatier couvreur guérisseur du Pas-de-Calais) mais aussi parce que, d’après Champfleury qui raconte l’histoire, il aurait, un jour où il avait forcé sur le cidre, décidé de moderniser l’éclairage pour économiser les yeux de ses compagnons. Edmond Thomas qui a sorti de l’oubli ce petit texte adore Champfleury qui adorait l’imagerie, la caricature, les chansons, les contes et les faïences. Il mouille sa chemise depuis un moment pour la redécouverte de ce romancier, critique d’art, journaliste, autodidacte, parti de rien à l’époque romantique et conservateur du musée de Sèvres à sa mort sous la 3e République.
Plein Chant a réédité, d’après l’édition Michel Lévy de 1857, le recueil de Champfleury intitulé Les Excentriques que tout animulion et toute animulionne peuvent ranger dans leur coffre à jouets, ne serait-ce que pour la notice sur Berbiguier de Carpentras, le grand fou littéraire qui voyait des farfadets partout.
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A.-V-.C. Berbiguier, "Le Fléau des Farfadets"
Frontispice du premier volume (1821). Aux quatre coins de la lithographie figurent deux morceaux de souffre, un coeur de boeuf, un jeu d'aiguilles et des plantes aromatiques (du thym?); l'arsenal par excellence de Berbiguier pour combattre les farfadets, et contrecarrer leurs plans diaboliques.

01:35 Publié dans Ecrits | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : berbiguier de carpentras, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

09.12.2005

Varda, Wajcman, collection

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Hein ? Quoi ? Pardon. J’étais plongée dans mes lectures. La brochure du symposium Rauw-Raw-Brut qui s’est tenu au Museum du Dr Guislain à la fin novembre à Gand en Belgique. Ce Dr Guislain a de drôles d’idées : «présenter l’art outsider» (vilain mot) «dans un dialogue ouvert avec la culture et l’art contemporain». Bigre. «découvrir ce que ces œuvres signifient aux yeux d’artistes, curateurs» (vilain mot) «et historiens de l’art … » Fichtre. «Comment gérons-nous» (quel vilain mot !) «aujourd’hui cette fascination pour l’autre ?» Sans oublier : «nous poserons ce type de questions à un nombre de spécialistes» (vilain mot) «fascinés et d’artistes inspirés originaires de divers pays européens». Pas étonnant si Reinette, que j’avais envoyée en éclaireuse en België, a trouvé ça un peu «casse-croûte».
Cette mauvaise langue a été cependant impressionnée par la conférence de Gérard Wajcman. Au point de me rapporter Collection, l’essai de cet écrivain et psychanalyste paru chez NOUS en 2003. Cela parle de collection, comme de juste. «Pas des collectionneurs, pas des collections non plus, de la collection tout court, en général» dit la 4e de couv. C’est du genre trapu, ça fait réfléchir «à ce que c’est : mettre des objets ensemble». Avec ma petite tête, j’ai compris que des bribes, style : «… il n’y a rien de plus universel que la singularité».
Surtout, ça m’a évoqué le docu d’Agnès Varda Ydessa, les ours et etc. parce qu’on voit bien que Gérard et Agnès veulent en venir à la même chose.
Agnès Varda, en filmant l’envahissante accumulation de photos représentant des gens avec des ours en peluche exposée par Ydessa Hendeles sur les murs d’une galerie, mène sa caméra jusqu’à cette pièce restée vide par contraste où un dérisoire Hitler en résine est agenouillé.

Gérard Wajcman, en faisant progresser son lecteur de thèses en thèses toujours plus subtiles, l’amène progressivement jusqu’au seuil de «ce lieu où la pensée a sombré», Auschwitz. Plus précisément devant cet endroit, bizarrement nommé Canada, d’où, selon lui, «tout amoncellement d’objets, aujourd’hui, remonte, invinciblement» et où les nazis regroupaient les vêtements et objets dont ils dépouillaient leurs victimes.

00:25 Publié dans Ecrans, Ecrits, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : agnès varda | |  Imprimer | | Pin it! |

02.11.2005

Le code Voynich

Je sais pas si vous êtes comme elle mais votre petite âme errante en a ras les frisettes du Dada Vinci Code. Impossible de sauter dans un bus sans croiser une pouffe ou un lascar plongé d’un air intelligent dans ce pavé. Quand on pense que ce best-seller s’inspire des histoires du trésor templier de Gisors et du trésor de l’Abbé Bérenger Saunière (en fait un pittoresque traficoteur de messes) on se prend à regretter que Gérard de Sède, qui s’occupa de ces cas, ne soit plus là pour toucher les bénéfs de cette planétaire opération marketing.
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Pour ma part, je préfère le Code Voynich qui vient d’être publié chez Jean-Claude Gawsewitch avec une préface de Pierre Barthélémy. Les p’tits curieux et les grosses malignes dont je suis avaient déjà repéré son article paru dans Le Monde du 20 décembre 2000 à propos de cet indéchiffrable manuscrit enluminé du XVIe siècle, rédigé dans un alphabet et une langue inconnus. Sans titre ni auteur, le Manuscrit Voynich doit son nom à l’antiquaire qui l’a découvert en Italie en 1912 chez des jésuites. medium_voynich_4.jpg
Il est conservé à la Beinecke Rare Book and Manuscript Library de l’Université de Yale aux USA. Talentueux canular d’époque, recueil de cosmologie crypté, traité de gynécologie ou œuvre d’un fou, le fameux manuscrit représente des plantes imaginaires, des astres entourés de nymphes étoilées, medium_voynich_3.3.jpgdes grappes de femmes nues barbotant dans des piscines vertes reliées par des tuyaux. Là où ça nous intéresse, chers amis animuliens, c’est qu’il n’est pas exclu que cet extraordinaire document, sur lequel les spécialistes du chiffrement se sont cassés les dents, soit en fait -on peut rêver- un véritable témoignage d’art brut du passé.
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A supposer, bien entendu, qu’aucune supercherie moderne ne s’y mêle, auquel cas ce ne serait plus qu’un témoignage d’art brut d’aujourd’hui. Ce qui ne serait déjà pas si mal.


00:05 Publié dans Ecrits, Lectures | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |