27.09.2008
Séraphine et ses copines
Hello, joyeux taïkonautes, cosmonautes, internautes ! Et surtout vous, vagulanautes ! Le deuxième étage de la fusée animulesque poursuit sa route avec sa cargaison d’infos supersoniquement brutes. Pour faire simple, je vous la jouerai compte à rebours, comme dirait mon pote Joris-Karl.
Pas de panique pour La Cité singulière, l’expo de La Maison de l’Architecture, partenaire du MAM Lille Métropole. Vous avez jusqu’à la Toussaint pour redécouvrir les œuvres de cette bonne vieille Collection de L’Aracine liées à l’archi et à l’urba (houba, houba!). Je blague, mais c’est pas idiot de mettre en valeur les «utopies urbaines et les représentations oniriques de la ville» présentes dans les œuvres des petits chéris de Madeleine Lommel.
Titus Matiyane
J’ai du mal à comprendre quand même pourquoi dans son laïus du site de la Maison de l’Archi, Savine Faupin, à propos du «regard posé sur (…) l’habitat» opère un distingo savant entre «des artistes classés dans l’art brut (ACM, Paul Duhem, Paul Engrand, Désiré Geelen, Frank Jones, Helmut Nimozewcki, Titus Matiyane, Willem van Genk)» et ceux «s’en approchant, comme les habitants-paysagistes (Le facteur Cheval, l’abbé Fouéré (sic), Theo Wiesen)».
Si Cheval et Fouré ne font que «s’approcher» de l’art brut, alors moi je rase la lune gratis !
Timing plus serré et démarcations moins contestables à la galerie Objet Trouvé à Paris qui décrochera le 11 octobre 2008. Jusque là, on pourra voir sa nouvelle expo de récentes acquisitions.
Le carton d’invitation se contente de réactiver la notion de «hors les normes» qui a déjà beaucoup servi, en la mariant bizarrement avec celle de «tradition», ce qui est un peu pâlichon compte tenu des (re)découvertes qu’on nous promet et pour lesquelles on salive déjà.
Telle cette Henriette Zéphir, objet de l’attention dubuffetienne dans le 14e Cahier de L’Art Brut ou telle Joële, ex-symboliste viennoise du nom de Nina Karasek.
Plus près de nous encore, le mercredi 8 octobre 2008 à la Maison de l’Amérique Latine à 21h, après la conférence de Marlène Iucksch sur «les figurations brésiliennes de l’Autre», on discutera du film O prisioneiro da passagem, entretien avec Arthur Bispo do Rosario.
Question toile, le 1er octobre, c’est la sortie de Séraphine,
le film de Martin Provost dont vous pouvez pas louper la promo
comme vous avez loupé en avril dernier celle du documentaire de Matthieu Orlean sur Hélène Smith (Des Indes à la Planète Mars).
Parallèlement, au Musée Maillol, dans les beaux quartiers de Paris, les palpitants tableaux de Séraphine seront visibles jusqu’au 5 janvier 2009.
Last but not the least, je vous rappelle que Visions et créations dissidentes, l’expo du Musée de la Création Franche est déjà sur le gaz au pays de Mamère Noël.
C’est dès aujourd’hui, samedi 27 septembre 2008 que vous pouvez vous pointer à Bègles pour le vernissage. Trop tard pour le repas prévu mais au menu 8 créateurs, pas tous bien bruts mais où l’on peut remarquer Bernd Gehrig pour ses timides créatures dépressives et Colin Rhodes pour ses «images construites à partir d’autres images» comme dit le catalogue.
13:06 Publié dans Ecrans, Expos | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art brut, séraphine louis, hélène smith, titus matiyane, henriette zéphir, nina karasek, arthur bispo do rosario | | Imprimer | | |
13.04.2008
A toi l’angoisse, à moi la rage
Le répétez pas à mon daddy mais j’en ai soupé de mai 68. De son 40e anniversaire, plus précisément. La célébration, en principe, je suis pour, mais les avalanches de publications commémoratoires, à force ça devient relou. Surtout quand un fameux site d’enchères sussure parallèlement : «Achetez mai 68 !».
Puisque la perche publicitaire nous est tendue, organisons des rallyes de Simca 1000 avec pique-nique géant dans le bois de Vincennes, projetons-nous Milou en mai en mâchonnant des Malabars mais qu’on nous épargne le parcours des anciens-combattants sous la houlette d’un vieil écolo-libéral qui a perdu sa toison rousse ou d’un French Doctor, pathétique dans sa veste retournée.
Cependant les canards sont farcis au jus de barricades, les magazines sont pleins de pavés et on ne peut pas sortir d’une Maison de la presse sans traîner en bonus son drapeau rouge, son T-shirt Che ou le dernier DVD de la Cause du Popolo (avanti, avanti!).
Vous me direz : «Animula peut pas rester indifférente à la mode !». Alors, pour vous faire plaisir, votre petite âme errante a déniché A toi l’angoisse, à moi la rage, un bouquin concocté dans la chaleur de cette belle époque qui fiche encore le trac à notre calife fréquenteur de queens (God les save, comme disait Johnny Rotten).
Ce qui m’interpelle quelque part dans ce livre-document sur Les fresques de Nanterre, c’est que publié dans le dernier trimestre 1968, il est déjà dans le rétrospectif. L’auteur-concepteur, Claude Dejacques, photographe, peintre et poète mais aussi directeur artistique d’exception qui joua un rôle essentiel dans la chanson des années 60-70, a eu l’idée de choisir 65 fresques spontanées qui fleurirent sur les murs de la faculté un peu avant ou pendant les événements qu’un Général de notre Gaule chevelue baptisa dédaigneusement : «chienlit». Le relevé photographique est de Bernard Lagallais.
Bon d’accord, ces images disparues sentent plutôt l’action painting que l’art brut. C’est que les étudiants d’alors étaient salement cultivés! Mais c’est tout de même plus tripant que les affiches de l’atelier de la Sorbonne qu’on nous fait défiler sans arrêt en ces prémisses de mai 2008 et qui sont plastiquement si sérieuses eu égard à l’avant-gardisme politique proclamé par leurs contenus.
Photo (détail) : Fondation Chomo
Et si ça suffit pas, si vous voulez vous offrir un petit de doigt de performance du temps de la contestation, allez voir la prestation de Chomo, défendant, par pur esprit de provocation, à la Sorbonne même, les petits commerçants : «Qui est-ce qui fait bouffer les Parisiens à l’heure actuelle ?». Chomo, l’ermite-artiste de la forêt de Fontainebleau, sorti de son village préludien pour l’occasion d’une révolution, vous m’avez bien lu ! C’est dans le film de William Klein : Grands soirs et petits matins, monté en 1978 sur des rushs de 68. C'est à 6:28
01:59 Publié dans Ecrans, Images, Jadis et naguère | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : chomo, mai 68 | | Imprimer | | |
31.03.2008
Du Bénin au Japon en passant par la Suisse
C’est la course contre la montre. Je suis bombardée d’infos. Et l’heure d’été qui me sucre du temps que j’aurais pu mettre à disposition de mes lecteurs ! Mais c’est pas le moment de s’endormir.
Déjà se profile la soirée du mercredi 2 avril 2008 qui verra Gérard Macé signer son livre sur les peintures murales du Bénin de 18h30 à 21h30. C’est rue Bichat au 11 dans le 75010, chez Synthèse Factory que ça se passe.
L’ouvrage qui s’intitule : Emblèmes et enseignes est publié par Les Editions La Pionnière. Il contient 18 photographies de Gérard Macé que je suis impatiente de voir parce que celle qui est reproduite sur l’invitation ne fait que piquer ma curiosité.
Je ne sais pas grand chose de l’ouvrage mais je me suis laissée dire que l’écrivain-photographe y traite de l’évolution d’un art de cour à un art populaire.
Gérard Macé qui aime le Japon -la preuve sa photo des jardins de Kyôto que j’emprunte au carton d’une expo de 2001 à la Galerie Camera Obscura- me fournit une transition commode vers la Soirée Japon de Lausanne.
Tous nos amis suisses qui n’auront pu venir à Paris ce 2 avril pourront se consoler en allant, ce jour là, se faire une toile au lausannois Cinéma Bellevaux, route Aloys-Fauquez, 4. A 18h 45, s’il vous plaît. On y projettera le chef d’œuvre d’Akira Kurosawa : Dodes’Kaden, film héroïque en son genre, par son travail sur la couleur et par sa réflexion sur la détresse humaine.
L’insuccès de cette œuvre devenue un classique de la cinéphilie/cinéfolie faillit, à l’époque de sa sortie (1970), faire sombrer le réalisateur. Le personnage symbolique de ce film-culte dont l’action se passe dans un bidonville est un ado qui du soir au matin conduit un tram imaginaire en imitant le bruit des roues sur les rails : Do/Des/Ka/Den. Les histoires des autres personnages : fous, sages, exclus, rêveurs et/ou alcooliques sont traversées d’hallucinations qui ne peuvent qu’intéresser des amateurs d’art brut.
A cette magnifique locomotive de 2h 20 sont accrochés deux wagons documentaires de 16 et 12 minutes (Ph. Lespinasse et A. Alvarez, réalisateurs) consacrés à 2 créateurs japonais représentés dans l’actuelle expo Japon de La Collection de l’Art Brut : Hidenori Motooka, fasciné lui aussi par les trains et Yuji Tsuji, un passionné des vues urbaines et aériennes.
00:05 Publié dans Ailleurs, Ecrans, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gérard macé | | Imprimer | | |
19.01.2008
De Nostromo à la Môme Moineau
Bon sang ce que les cartes de vœux me gonflent !
On a peur d’oublier celle pour Tata Irma. Elle ne me le pardonnerait pas. Et puis, celles qu’on reçoit sont trop pouraves avec leurs paysages badigeonnés au canon à neige.
Pourtant, cette année y’en a une qui sort du lot. C’est celle de Nostromo (« tout ce qui s’écrit »). Nostromo c’est le vaisseau dans Alien, c’est aussi une agence de com écrite, drivée par 3 savants fous de langage.
En 2008 ils font fort. Ils nous «surbillent une année maguirante, sigeoleuse, pleine d’épiclattes».
Si, comme moi, vous kiffez ce genre de choses, vous irez lire, dans le catalogue d’une vente publique du vendredi 25 janvier 2008, la mortelle lettre d’amour de la Môme Moineau, une chanteuse à succès des années 20 qui débuta comme vendeuse de fleurs au Fouquet’s où le grand couturier Paul Poiret la remarqua en 1925.
Cette femme-là n’a pas sa pareille pour vous tirebouchonner l’orthographe. Je cite : «Tu sai mon Bob que j’embrasse ta photo tout les soir quand je me couche je te mais à côté de moi et ment dort toute en pensent à toi mon Bob (…) Je rêve que tu es à côté de moi et que je t’embrasse sur ta bouche que j’adore et sur ton corps que j’aime mais voilà quand je pensé que tout les jours que tu me repoussait avec mépris si tu savais à quel point que tu me fessait soufrire».
Quittant l’ingrat Bob, je me suis tournée vers le gentil Damouré, l’acteur, l’informateur, le compagnon et l’ami du regretté Jean Rouch.
Jean Rouch, Damouré Zika en 1977 - Photo Philo Bregstein
Sur la tête de mon daddy, son Journal de route le long du fleuve Niger en 1948-1949 est un régal ! Damouré Zika est plutôt décomplexé du style. Maître pêcheur, chasseur d’hippopos, infirmier de santé, il a appris à lire contre son gré. Il «écrit tout naturellement, au fil de la plume» disait Rouch, «c’est simplement un Africain qui raconte ses aventures dans un français qui est une traduction très proche de la langue parlée». Comme c’est paru aux Editions Mille et Une Nuits et que ça coûte que 3 € vous seriez impardonnables de pas vous l’HT.
En tête du volume, Eric Dussert (celui qui fait l’Alamblog), a concocté cette édition et repris Les Aventures de Mekoy, l’histoire du petit tirailleur noir qui figurait en 1949 dans l’Anthologie de la Poésie naturelle de Camille Bryen et Alain Gheerbrandt. En compagnie de textes de Gaston Chaissac, Jean-Paul Brisset, Ferdinand Cheval et (entre autres) d’Auguste Boncors.
A propos de ce dernier, qui se voulait le sauveur du lyrisme et qui fut repéré par Robert Desnos et Louis de Gonzague-Frick, votre petite âme errante n’est pas peu fière de vous montrer un portrait, arraché de haute lutte, aux enchères. Il complète les 3 photos reproduites pp. 944, 946 et 947 par André Blavier dans Les Fous Littéraires, version de l’an 2000.
23:55 Publié dans Ecrans, Ecrits, Poésie naturelle | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Auguste Boncors, Jean Rouch, Damouré Zika | | Imprimer | | |
10.01.2008
Bill Anhang guest star
Ma boîte aux lettres se prend pour Pifou.
«Pas glop, pas glop !» a t-elle gémi lorsque j’ai arraché de ses entrailles une lettre du Canada estampillée de cette fière devise postière : «De partout… jusqu’à vous/From anywhere…to anyone».
Elle voulait garder pour elle les vœux de Bill Anhang contenus dans la missive.
«Glop, glop !» a susurré mon computer en engloutissant gloutonnement le DVD que m’envoyait Bill pour le nouvel an. Il faut du culot pour s’emparer des chefs d’œuvre qui ont défrayé la chronique médiatique et les enrober de sa confiture perso.
Et bien, ce culot, Bill Anhang, beau comme un rabbin de Rembrandt sous sa calotte étoilée, n’en manque pas.
C’est pourquoi il sera la guest star animulesque du mois de janvier.
L’auteur du «Van Gogh à la Bill Anhang» s’est attaqué cette fois-ci à Gustav Klimt en ajoutant ses guirlandes électriques à Adèle Bauer, flanquée d’un paon pour la circonstance («Adèle with peacock»).
Merveilleux pour se vautrer dans la couleur et pour remonter en douceur aux sources de cette Mittel Europa dont Bill est toujours un peu orphelin.
Il y a des chances que ce fameux tableau n’ait pas été choisi au hasard. Le portrait d’Adèle (qui était le modèle de Klimt) s’est trouvé au centre d’une bataille juridique entre la dernière descendante de la famille Bloch-Bauer et l’état autrichien qui se fit tirer l’oreille pour restituer aux Bauer la toile qui avait été fauchée en 1938 par les nazis à cette famille viennoise qui avait, à leurs yeux, l’avantage d’être riche et le tort d’être juive.
23:55 Publié dans Ecrans, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bill Anhang | | Imprimer | | |
06.01.2008
Autodidactes sur les écrans québécois
Et à l’horizon janvier 2008 au Québec ?
Que se passe-t-il (l’espiègle)?
Il se passe que Pascale Ferland, une jeune réalisatrice de notre chère Belle Province met la dernière main à un Adagio pour un gars de bicycle, un film consacré à un cinéaste autodidacte inclassable : René Bail.
Adagio, selon Jean-Pierre Lefebvre (voir : Hors Champ) «parle avant tout de survivance, raconte la force d’un homme qui a survécu, physiquement et moralement, à un terrible accident de moto en 1972 qui l’a défiguré et rendu handicapé».
René Bail est l’auteur d’un long métrage de fiction, Les Désœuvrés, tourné à la fin des années 50, mis au placard pendant plus de 40 ans, puis finalisé peu de temps avant la disparition de son auteur en octobre 2007. Donnant la parole à des acteurs non-pros s’exprimant dans le langage populaire d’un patelin de là-bas, ce film précurseur faisait le portrait de la jeunesse de cette époque.
Adagio pour un gars de bicycle est le 3e volet d’un triptyque qui vise à nous familiariser avec des démarches créatrices pas communes et plutôt pas piquées des hannetons.
Auparavant, en 2005, il y a eu L’Arbre aux branches coupées, un film de 80 mn centré autour de 2 vieux patenteux russes qui survivent avec l’aide de la peinture dans un pays en plein recyclage, pas tendre pour les retraités. Tous deux ont connu la guerre, l’un est même un ancien colonel.
Alexei Ivanovitch Kantsurov est obsédé par la peur de perdre le peu qui lui reste et cette vulnérabilité transpire dans ses personnages et ses paysages.
Alexei Yakovlevitch Sizov est plutôt un naïf pur laine mais ça ne l’empêche pas de joindre à ses tableaux, des lettres de protestation qu’il adresse au gouvernement.
Quand en 2001 (l’année de L’Odyssée de l’espace), j’ai connu Pascale Ferland, alors fraîchement diplomée de l’UQAM en arts plastiques, elle préparait un documentaire sur les principaux créateurs québécois «indisciplinés» de Montréal, du Bas Saint-Laurent, de la Gaspésie et du Charlevoix dont j’ai déjà eu l’occasion de vous parler sur mon blogounet : Léonce Durette, Palmerino Sorgente, Roger Ouellette notamment.
Ce docu, PF l’a réalisé en 2003.
Ce premier volet du triptyque : L’immortalité en fin de compte s’occupe aussi du cas très intéressant de Lionel Thériault à qui les autorités de sa région faisait alors des misères à cause des drapeaux (souvent rouges, il est vrai) que ce pacifique agriculteur -au truck rustique comme son savoureux parler- aime à faire flotter sur sa ferme, pourtant située dans un espace très isolé.
Pour vous récompenser de m’avoir suivie jusque là, quelques images du domaine de Thériault et pourquoi pas bientôt un album ?
19:50 Publié dans Ecrans, Images, In memoriam, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, René Bail, Alexei Ivanovitch Kantsurov, Alexei Yakovlevitch Sizov, Lionel Thériault | | Imprimer | | |
15.10.2007
Martin Ramirez in Milwaukee
Vous vous demandez d’où votre petite âme errante tire sa science concerning Rizzoli ?
Bonne fille, j’vous indique ma source: l’article de Jo Farb Hernandez (Achilles G. Rizzoli, Master Architect) paru dans The Outsider (vol. 12, Issue 2, Fall 07), la revue de l’Intuit.
Dans le même numéro, un papier de Victor M. Espinosa (The Myth of Martin Ramirez) fait le point sur la nouvelle expo Ramirez qui vient de commencer le 6 octobre 2007 au Milwaukee Art Museum dans le Wisconsin. C’est jusqu’au 13 janvier 2008.
Allez faire un tour sur le site de cette Maison de renommée internationale.
Vous y verrez la banderole qui vous somme de décider si la vie de Martin Ramirez fut une «tragédie» ou un «triomphe» et la trop super animation-flash où l’on découvre avec stupeur de gentillets volatiles ramiréziens poursuivis par un cow-boy non moins mexicain.
Vous vous souvenez peut-être (O my god !) de ce film de Jessica Hu : In the Realms of The Unreal (2004) projeté l’année dernière pendant l’expo Bruit et fureur, l’œuvre de Henry Darger à la Maison Rouge à Paris.
Il contenait aussi des scènes animées où les Vivian-toons faisaient «Bang-bang» à tout va.
On se demandait comment les amateurs d’art brut américains pouvaient digérer de telles disneyrisations. Et bien, figurez-vous qu’ils sont comme nous, ils ont du mal.
Abstraction faite de la qualité de l’expo wisconsienne que j’aurais du mal à apprécier, étant un peu loin et sans envoyé(e) spécial(e) à Milwaukee, je dois quand même constater que le petit dessin animé du MAM suscite le débat (pour pas dire +) parmi les collectionneurs, galeristes et étudiants en self-taught artists d’outre-atlantique.
«I wish I could shoot the ducks by clicking my mouse!!!» rigole l’un d’eux.
«Can you imagine the Guggenheim promoting the Richard Prince show with animations of the Marlboro man galoping across the page ?» demande un autre.
Plusieurs s’accordent à regretter que le pouvoir des directeurs de musées et des directeurs de marketing excède celui des conservateurs. Un mouvement d’ensemble se dessine et ça serait pas étonnant que le musée reçoive bientôt des «letters of complaint».
00:40 Publié dans Ailleurs, Ecrans, Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : achilles rizzoli, martin ramirez, henry darger, art brut | | Imprimer | | |
23.09.2007
Robert Tatin en album et en video
L’album Tatin promis à la rentrée est arrivé sur mon petit blogounet.
En prime, une video (suivez le lien)
J’parie que vous devinerez jamais en quelle langue est lu le commentaire !
20:47 Publié dans Ecrans, Images, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Robert Tatin | | Imprimer | | |
07.06.2007
Les chemins de l’art brut (6)
Coucou, voilà du rab. Je sais que vous aimez ça. Tête de linotte comme elle est, votre petite âme errante a oublié de vous dire que Trait d’union constitue la 6e bouture des Chemins de l’art brut ouverts dans le maquis culturel par le musée d’Art Moderne Lille Métropole.
Les œuvres exposées : Fleury-Joseph Crépin, Jules Doudin, Georgine Hu, Jean Perdrizet, Hélène Reimann, André Robillard, Willem Van Genk et Carlo Zinelli sont issues (prononçez tissu) de la donation L’Aracine.
Elles dialoguent avec des œuvres d’Auguste Forestier, Aimable Jayet, Marguerite Sirvins créees dans ce fameux HP de Saint-Alban.
Pour les grincheux et les bêcheuses qui trouvent que ça fait pas mal de choses qu’on connaît déjà, je ferai remarquer que quand on aime on n’hésite pas à remettre le couvert.
Et puis en plus les fondus de la pelloche que vous êtes pourront visionner le nouveau documentaire de Claude et Clovis Prévost (décidément ils aiment l’air d’la campagne ces deux-là !) tourné sur un an, de mai 2006 à mai 2007, et consacré à André Robillard à l’ouvrage dans sa petite maison près d’Orléans.
2 photos du tournage
«On le voit dessinant», m’écrit Clovis P., «musiquant à l’accordéon, harmonica et divers tambours-batteries».
Sûr que ça promet ! Je voudrais, mon ukulélé en bandoulière, me télécharger séance tenante en plein dans la Limagnole si je pouvais.
Un conseil toutefois : bien se faire préciser les horaires de visite par le château de Saint-Alban.
L’un de nos fidèles correspondants qui, lors d’une exposition précédente en ce lieu, avait fait un détour de 300 kms sur la foi d’une info donné par le Syndicat d’initiatives, s’était cassé le nez sur une porte close et sur un gardien si peu réceptif aux choses de l’art que notre Animulien avait dû se fendre d’une lettre de jérémiades au maire de l’endroit.
Il est vrai que c’était en 2002, mon petit blogounet n’existait pas. C’est dire qu’il y a prescription. Tout doit baigner bonasse aujourd’hui. Entrée (et sortie) libre tous les jours de 12h à 18h45 sauf le dimanche.
Il existe un catalogue.
19:00 Publié dans Ecrans, Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : André Robillard, Clovis Prévost, art brut | | Imprimer | | |
31.05.2007
Fleurs de bitume à Paname
Ce n’est pas parce nos amis Belvertois profitent de leur jardin pour nous narguer avec leurs brassées de roses qu’il faudrait vous imaginer que votre petite âme errante se trouve fort dépourvue du côté de la floraison.
En prévision de la fête des mères qui s’approche, je vous prie donc, mes Animuliennes à projénitures, de trouver ci-joint la photo d’une ronsardelette fleur de bitume apparue par je ne sais quel miracle dans le lopin de poussière au pied de mon immeuble, arrosé de bière tiède le samedi soir.
Une autre chose qui me fait crever de jalousie c’est quand le Bob Giraud’s blog (en vrai : le copain de Doisneau) m’apprend que Gabriel Pomerand aurait réalisé vers 1951-1953 un court-métrage sur les tatouages du milieu, Robert Giraud fournissant les tatoués. Pour une info, ça c’est une info que j’aurais aimé sortir !
Si ce film existe quelque part et que vous savez où, faites-le savoir subito presto au copain des Robert. Ce Pomerand était un drôle de pistolet lettriste aux temps légendaires de Saint Germain des prés et un des meilleurs écrivains du groupe.
C’est pas étonnant qu’il se soit penché sur les tatoués, il a bien fait des conférences ravageuses sur la prostitution et ce qu’il appelait par provocation la « pédérastie ».
Ceux qui ont croisé cette figure du quartier, tel ce libraire qui officiait naguère rue de Seine à l’enseigne de L’Envers du miroir, se souviennent de ses excentricités.
De Gabriel Pomerand, je ferais bien mienne cette pensée extraite d’une conférence qui fut interdite par le Préfet de police (Conférences, Cahiers de l’Externité, 1998, p. 78)
«Les préjugés sont si puissants, qu’aucune chose sérieuse ne peut plus être dite autrement que sous un aspect comique.»
23:55 Publié dans Ecrans, Images, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : Gabriel Pomerand | | Imprimer | | |