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02.10.2009

Annivernissages d’octobre

paquet cadeau.jpgAnniversaires a tout pour plaire. D'abord c'est un mot qui commence bien (comme moi) et puis il ne manque pas d'air, ce qui est plutôt écolo. Alors en ce début d'automne qui se la joue réchauffement de ma planète, il est rafraîchissant de célébrer ceux du Creative Growth et d'abcd. Ces deux «produits» vous ont été fréquemment vendus ensemble sur les rayons d'Animula Vagula vous ne vous étonnerez donc pas que j'en fasse un paquet commun avec un joli ruban autour.
Le Creative Growth Art Center est un monsieur de 35 ans déjà, athlétique, souriant et adepte de la course à pied. L'association abcd est une pré-ado pleine d'entrain comme Zazie et toujours prometteuse bien qu'elle ait atteint l'âge ingrat de 10 ans.

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Si le Creative Growth est votre «titre tant recherché» (comme dit Chapitre.com) vous pouvez peut-être, en profitant du décalage horaire, être vendredi, october 2nd, à Oakland pour le vernissage de l'expo thirty-five où l'on célèbrera gloires anciennes et nouveaux espoirs de la création californienne brute.

Si votre cœur balance pour abcd, j'espère que vous avez réservé votre place le vendredi 9 octobre à 18 h pour la première du film tant attendu de Bruno Decharme car le Club de l'Etoile, 14 rue Troyon, 17e à Paris (métro De Gaulle) c'est tout de même pas le Rex comme cinéma.

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On attend du monde pour la projection de ce long métrage d'art et d'essai sur l'art brut qui s'appelle Rouge Ciel et sort comme une ponctuation de la décennie abécédienne. Ce serait la honte de le louper.

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Image extraite du film

Ceux qui pourraient fournir un mot d'excuse de leurs parents pour justifier de leur absence à Oakland le 2 octobre auront droit à un oral de rattrapage le jeudi 8 octobre entre 6 and 9 P.M. à la Galerie Impaire, 47 rue de Lancry pour un vernissage Naomie Kremer/Dan Miller. Greetings !

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Dan Miller

Comme la rue de Lancry est à Paris, dans le 10e, vous pourrez parfaitement faire la bise ce soir-là à Tom di Maria qui n'aura pas oublié de prendre son avion j'espère.
Les malheureux qui n'auraient pas le lendemain la baraka et qui ne trouveraient plus un strapontin de libre pour le film decharmien, pourront encore prendre la ligne 1, changer à Nation pour la ligne 9 et rester dans le dernier wagon du métro pour descendre à Robespierre. Les Racines du Ciel rouge, on le sait, sont à Montreuil-la-verte.

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Le vernissage d'une expo Lubos Plny/Anna Zemankova débutera là dans le 9-3, à partir de 20 h, au 12 rue Voltaire exactement.
A Oakland demain : Street Party en bonus. Petits plats chez abcd le vendredi 9 octobre pour accompagner l'expo annoncée plus haut et qui a pour titre : Anatomia Metamorphosis.

Bon birthday et happy anniversaire avec mes vœux les plus machin bidule.

00:51 Publié dans Ecrans, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, galerie impaire, abcd | |  Imprimer | | Pin it! |

29.05.2009

Antonioni au Mamac avec Bomarzo

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Bomarzo, c'est rigolo, j'ai rarement l'occasion de vous en toucher deux mots. D'abord parce que cet étonnant parc de sculptures datant de la Renaissance italienne ne voisine mon sujet que de loin, même si son caractère insolite ne peut laisser indifférent des Animuliens endurcis. Ensuite parce qu'il n'y a pas beaucoup d'actualité à son propos. Et bien voilà, justement : il y a du nouveau chez Bomarzo. Tant pis si je me fait tacler par les artbrutistes intégristes qui se demandent : «où va-t-on ?» en me lisant mais ça me démange de vous cracher le «scoop».

01antonioni1.jpgOn a retrouvé un documentaire de 1950 sur Bomarzo et ce docu serait de Michelangelo Antonioni en personne. Avant l'Avvantura, avant La Notte et même avant le Cri (il Grido). Antonioni avait 38 ans. Pour vous donner une idée de la précocité, Les Monstres de Bomarzo (le beau bouquin d'André Pieyre de Mandiargues, illustré de chouettes photos de Georges Glasberg) qui a largement contribué à faire connaître ce lieu situé près d'Orte dans la province de Viterbe, ne date que de 1957.

auditorium.jpgOù voir cette rareté pour cinéphilistolâtres ? Au MAMAC, le Musée d'Art moderne et Contemporain de Nice, place Yves Klein. Le samedi 6 juin 2009 à l'Auditorium dans le cadre d'un Festival du film d'Art Singulier.

Cette journée où, dans le sillage de ce vaisseau amiral sera présentée toute une flotille de films que je mettrais la nuit à vous énumérer, «marquera également la sortie officielle du Petit Dictionnaire Hors-Champ de l'Art Brut au Cinéma aux Editions de l'Antre», selon le dossier de presse. «Officiel» n'est pas de trop car personnellement je le possède déjà depuis plusieurs mois ce dico.

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Il est paru en fait l'année dernière et ses entrées sont entrelardées de commentaires et de souvenirs par divers auteurs singulièrologues. L'un des plus effrontés d'entre eux, sous couvert de passer de la pommade à Animula Vagula, «un blog magnifique et sérieux consacré à l'art brut», en profite pour me traiter d'«ayatollah» la phrase d'après.

Ayatollah, joli terme qui sent son siècle dernier. Pour les plus jeunes d'entre vous, sachez que c'est kif-kif caca-boudin.

Ayatolleuse, moi ! Tout ça parce que, je le confesse, j'ai osé m'interroger sur le cas Paul Amar ! J'étais déjà une jet-setteuse, une pétroleuse, une superficieuse, me v'là maintenant quasi talibane. C'est de ma faute aussi. A mon âge je devrais savoir que, dans le petit monde policé de la singularité militante où mon réprimandeur est chef d'escadrille, le moindre doute sur n'importe quoi est considéré comme politiquement incorrect.

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S'il ne se trouvait de vénérables juges autoproclamés pour aboyer contre ma caravane, je serais même foutue de finir par émettre des opinions. Pour ceux qui penseraient que je me fais un sketch, allez donc lire la page 118 du Dictionnaire H.-C. de l'Art Brut au Cinéma. Cela vous fera une bonne raison supplémentaire de sortir votre billet de 20 € pour l'acheter ce dictionnaire.

13.04.2009

MAKE : 4 créateurs projetés à New York

MAKE. Si vous habitez New York ou que vous y séjournez pour vos chères études, retenez bien ce titre qui est celui d'un film de Scott Ogden et Malcom Hearn.

2 pigeons sur l'ESB.jpeg Au lieu de photographier les pigeons de l'Empire State Building, de courir après vos lunettes de star que vous avez égarées chez Bloomingsdale's ou de bailler dans votre chambre d'hôtel devant votre thèse sur «l'Art outsider aux U.S.A.», propulsez vous jeudi, le 16 avril, de 6 à 8 p.m. à la Ricco Maresca Gallery pour la projection de ce documentaire d'exploration consacré aux univers de 4 «self taught artists» américains.

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Judith Scott - Photo John Mac Gregor

Les créateurs autodidactes en question ce sont la grande Judith Scott dont je vous ai souvent parlé à propos du Creative Growth Art Center d'Oakland CA, et puis, Hawkins Bolden, Ike Morgan et le prophète Royal Robertson.

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Faudrait pas croire qu'à Memphis, Tennessee, il n'y en ait que pour Elvis.

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Hawkins Bolden - Photo : Judith Mc Willie

épouvantail Bogden.jpgHawkins Bolden, sa vie durant s'y est occupé d'un petit jardin qu'il protégeait de son mieux des prédateurs ailés (genre pigeons) avec des épouvantails fabriqués à partir de matériaux de rebut ramassés dans le coin. Il ne s'est jamais douté que ses productions pouvaient être considérées comme de l'art. J'ai oublié de vous dire qu'il était aveugle depuis son enfance à cause d'un accident de baseball (ce qui prouve que ce sport est, autant que les autres, mauvais pour la santé). Comme Emile Ratier seul le sens du toucher le maintenait en contact avec ses créations.

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Ike Morgan et Mona Lisa

Mona Lisa, on le sait, a ses fans. Ike Morgan en est un. Il kiffe aussi pas mal les présidents U.S. Alors il en réalise de vibrants et très perso portraits dans son Austin State Hospital où il séjourne, à partir de photos qu'il trouve dans les magazines.

Quand à Royal Robertson qui a travaillé, si je comprends bien, comme peintre d'enseigne (« professional sign painter »), après s'être occupé de sa souffrante maman et avoir vu son mariage foirer, il est devenu de + en + instable aux yeux du monde ordinaire et est entré progressivement dans le sien propre.

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Royal Robertson - Photo : Mike Smith

Il faut dire que le bon Dieu s'est mis à lui tenir la main et qu'il lui a offert des voyages dans le passé et dans le futur. Au présent, de généreuses visions nourrissent son activité principale qui consiste à couvrir sa petite maison et son terrain d'inscriptions et de signes, apocalyptiques.
If you prefer the english version, click here.

06.03.2009

L’art brut à toutes les sauces

Notre secrétariat animulien a reçu cette vidéo judicieusement repérée par un de mes correspondants très fine mouche.



Que dire après ça sinon « NO COMMENT »

00:07 Publié dans Ecrans, Zizique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, adolf wölfli, scottie wilson, henry darger | |  Imprimer | | Pin it! |

14.02.2009

Du nouveau sur la planète Boix-Vives

Boix-Vives, c’est le bon plan! Ou je pars en vrille ou mon p’tit doigt me dit que la 2009e année après le Crapaud de Nazareth (c’est pas mortel le chant des crapauds ?) ne s’achèvera pas sans qu’on reparle de ce peintre catalano-savoyard aux palpitants jardins de paradis caraïbe. Rumeur d’expos en perspective? Faut pas être voyante extra-lucide! Y’a qu’à se promener un peu sur la toile mais chut… «Chaque chose en son temps» comme dit mon daddy dans sa grande sagesse. Moi je me suis cramé les yeux sur l’écran pour vous retrouver, dans les archives de la Télévision Suisse Romande, un film de Jean-Claude Diserens passé dans l’émission Champ Libre. Il date pas d’hier, c’est de mars 1966.

Cliquer sur l'image

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Pour la journaliste Marie-Madeleine Brumagne, Anselme Boix-Vives met en chanson son plan d’union mondiale pour sauver la civilisation. C’est qu’avant de se lancer sur le tard dans la peinture qui lui apportera la notoriété d’un peintre d’art brut de premier plan, le cher Anselme s’acharna à montrer à ses concitoyens de quel bois il se chauffait avec les choses tordues de la planète. Ses idées généreuses et candides, marquées au coin d’un pacifisme inébranlable et d’un capitalisme populaire spontané, il n’avait pas hésité à les répandre dans des brochures philosophico-politiques raides originales. Faisant du crédit la base de l’édifice social, il y préconise, avec une désarmante façon d’écarter les difficultés réelles, des solutions anti-chômage que n’aurait pas désavouées Alphonse Allais : aplanissement des montagnes, changement de place de l’océan.

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Idéal en temps de crise! Dans son univers pictural, les catégories sociales subsistent mais envisagées sur un même plan. Boix-Vives adore les rois, les prêtres, les religieuses et les concierges. Tous noyés dans la même nature luxuriante. Cet égalitarisme coloré qui doit quelque chose à l’actualité de son temps (le mouvement pour les droits civiques aux U.S.A.) peut nous paraître plus séduisant. Il est quand même frappant d’entendre Boix-Vives dire : «je préfère voir réussir le plan que les tableaux». Cela mérite bien qu’on se penche aussi sur ses brochures utopistes. C’est ce qu’avait compris en son temps (1991) la revue L’Œuf sauvage qui dans son n°2 reproduisait l’espèce de disque façon 45 tours vinyl où Anselme B.-V. avait figuré l’enchaînement des causalités à partir d’une garantie planétaire mythique.

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Si celle-ci vous paraît pas faire écho à certaines inquiétudes d’aujourd’hui c’est qu’il faut d’urgence vous HT des cotons-tiges pour vous déboucher les oreilles. L’œuf dont je parle montrait aussi deux couvertures de professions de foi boix-viviennes. Dans ma grande bonté, je vous en ai dégoté une autre. Car ce plan, c’est d’la balle!

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23:59 Publié dans Ecrans, Ecrits | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anselme boix-vives | |  Imprimer | | Pin it! |

04.02.2009

Colloque, expo, catalogue : une trilogie Bosco

affiche.JPGNeige sur Paris. Vent sur Palermo. Poireau à l’aéroport. Je suis restée 13 heures à attendre l’avion du retour devant une pub où -ironie du sort- un hardi pittore rougissait un mur bleu à grand renfort de rouleau.

On aurait dit que la Sicile ne voulait pas me laisser partir et qu’elle s’ingéniait à me faire regretter ce que j’étais venue chercher dans l’île avec mon chéri et les amis : non la barbouille ordinaire mais la peinture, la vraie peinture.

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Celle du dottore Giovanni Bosco qui malheureusement n’était pas en condition d’assister à l’hommage qui lui était rendu, samedi dernier, dans sa ville de Castellammare del Golfo.

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La grande prêtresse de cette chaleureuse cérémonie était Eva di Stefano et elle a assumé son rôle avec efficacité, bonne humeur, rire généreux et énergie communicative. On lui aurait bien offert un gâteau et chanté l’opéra pour la remercier.

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Elle était secondée dans sa tâche par Claudio Colomba et une armée de jeunes zeppistes à coppola fleurie (casquette locale chic) et dread-locks. accrochage kakemono.JPG


 

 

 

Ils grimpaient sur des échelles, portaient des tonnes de cimaises, filmaient des plans d’enfer selon les nécessités de l’organisation, de l’accrochage et de la couverture de l’événement.


 

A 16 heures tout était prêt. Il ne restait plus aux oratrices et orateurs qu’à escalader la tribune de l’ancien cinéma où se tenait le colloque.

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Heureusement que 150 personnes étaient là, debout dans les allées, occupant tous les fauteuils, ça réchauffait l’atmosphère de ce janvier frigo et riche en intempéries, même ici.

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public détail.JPGCes quelques photos pour vous donner une idée de l’ambiance.

Si ça vous suffit pas, allez sur le documentaire de Salvatore Tartamella où vous cueillerez au vol un morceau de l’allocution de Lucienne Peiry, la directrice de la Collection de l’art brut et l’interview du signor Carlo Navarra, adjoint au maire.

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Cliquer sur l'image

JLL, TM, MS.JPGVotre petite âme errante étant trop timide pour parler, elle a délégué 2 membres de son «collectif» (et oui, je suis un collectif maintenant !) : l’Auguste Jean-Louis Lanoux qui a fait rire la salle avec son italien de pacotille et, dans le rôle beaucoup plus noble du clown blanc, l’indispensable Michel Scognamillo qui l’a tenue sous le charme de son verbe.

Pour que «Michele» (en italien) me pardonne ces douteuses plaisanteries, je vous scanne ici le beau texte qu’il a donné pour le catalogue sorti pour l’occasion.

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dottore di tutto.jpgLa place manque pour célébrer la qualité du contenu de ce bouquin où l’on retrouve les contributions d’Eva, de Lucienne et de Teresa (Maranzano) mais il y a là-dedans quelques nouveaux clichés zeppistes, je vous dis que ça! J’en pique pas trop pour vous donner envie de vous le procurer.

Et je vous emmène toute de suite faire «un giro» (un tour) dans l’expo de dessins de Giovanni qui se tenait dans une église déconsacrée voisine.

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Le spectacle, bien entendu, était aussi, était toujours, dans la rue. J’ai retrouvé un peu pâlies les fresques que j’avais vues en mai 2008.

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J’ai découvert de nouveaux dessins sous les palétuviers ou sur les murs du jardin public.

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En arrivant à Paris un peu hébétée de fatigue, je cherchais machinalement des Bosco partout sur les platanes et dans les rues.

23:55 Publié dans Ecrans, Ecrits, Expos, Lectures, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : giovanni bosco, art brut, castellammare del golfo | |  Imprimer | | Pin it! |

25.01.2009

Castellammare del Golfo honore Giovanni Bosco

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Photo : ZEP

Giovanni Bosco sort de l’ombre. L’œuvre de ce grand créateur d’art brut sicilien aussi. Giovanni Bosco, dessinateur et muraliste d’exception, dont votre petite âme errante est fière de vous avoir révélé l’existence un soir de mai 2008 (le 25 pour être précise). Grâce à Boris Piot, l’un de ses fidèles lecteurs, qui l’avait mise sur la piste de Castellammare del Golfo.

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Car je peux bien vous l’avouer maintenant c’est cette pittoresque bourgade balnéaire située non loin de Palermo qui est la patrie de Giovanni. C’est donc sous le patronage de la Municipalité de Castellammare et de la Province de Trapani que va se tenir une exposition Bosco dont on parlera dans les chaumières italiennes, françaises, suisses et… animuliennes.

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Bosco émerge, du moins sa main, couverte de peinture rouge et brandissant une brosse, sur la couverture du catalogue et sur l’affiche qui nous informe des dates assez resserrées de l’événement : 31 janvier -7 février 2009. Le 31 janvier c’est le jour dédié au saint local : un certain San Giovanni Bosco, homonyme de notre peintre. Comme il est très populaire là bas, notre Giovanni Bosco à nous devra vaincre une forte concurrence pour se voir indexé sur Google.

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Castellammare del Golfo : mur peint et corso Garibaldi

Il reste à souhaiter par conséquent que cette exposition castellammarienne (qui est doublée par un colloque sur l’Actualité de l’art brut) soit suivie de plusieurs autres initiatives pro-Bosco. Un soutien attentif et respectueux a été apporté sur place ces derniers mois au peintre, qui n’a pas été épargné par la vie et dont la santé n’est pas des meilleures, grâce à l’action conjuguée d’Eva di Stefano, coordinatrice des différentes facettes de l’opération et de l’organisation ZEP (Zéro Euro Production).
Eva di Stefano, vous la connaissez. Elle est l’auteur du livre sur l’art brut et l’outsider art sicilien, intitulé : Irregolari. Je vous en ai parlé dans ma note du 22 juillet 2008.

Les ZEP, c’est une société d’étudiants de la ville qui réalise des vidéos.

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Un de leurs films, Giovanni Bosco dottore di tutto, figure au programme.


L’exposition sera abritée dans une salle (Aula consiliare) du Palais Crociferi. Les participants au colloque : Eva di Stefano, Lucienne Peiry, Michel Scognamillo, Teresa Maranzano et Domenico Amoroso (directeur du Musée d’Art Contemporain de Caltagirone où une section est consacrée aux artistes outsider siciliens) se réuniront au Teatro Apollo dans le même palais.

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Tout ce beau monde se retrouvera peu ou prou dans le catalogue. On attend du soleil et 15° Celsius. Aux commandes de l’avion, 3 pilotes dont on attend beaucoup : la ZEP, l’Observatoire Outsider Art de l’Université de Palerme et la Fondation Orestiadi di Gibellina.

Link : Per i nostri amici italiani.

couv création franche.jpgDernière nouvelle : le hasard veut qu’au moment où nous mettons sous presse, le n°30 de la revue Création Franche se décide à sortir (merci Anne, merci Sophie, merci Gérard) avec 7 reproductions couleurs accompagnant un texte de Jean-Louis Lanoux, intitulé Giovanni Bosco au cœur de l’art brut.

 

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13:24 Publié dans Ailleurs, Ecrans, Ecrits, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, giovanni bosco, castellammare del golfo, création franche | |  Imprimer | | Pin it! |

18.12.2008

La maison aux fenêtres qui rient

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C’est un giallo. Un «jaune» si vous préférez. Nous on dirait un «blême» ou un «noir» par allusion aux séries du même nom. Enfin c’est du glauque, quoi. Un thriller horrifique à l’italienne puisque «giallo» fait référence à ces romans policiers populaires en usage chez nos voisins de la botte.

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C’est le genre de film que je regarde du coin de l’œil sur le câble dans les intervalles où j’attends que se télécharge le mickey que je cherche depuis 10 minutes à incruster dans ma note. Avec cette méthode, je loupe des trucs mais c’est idéal pour me protéger quand la télé fout trop la trouille. C’est que ça peut être angoissant un giallo! Surtout quand il est super-efficace comme cette Casa dalle finestre che ridono (La Maison aux fenêtres qui rient) du réalisateur Pupi Avati.
podcast


Ce film pictural et zarbi qui date de 1976 repasse sur Cine FX, samedi prochain, 20 décembre 2008 à 16h10. Branchez-vous dessus, vos cadeaux de Noël attendront dans leurs magasins vigi-piratés. C’est beau comme du Dario, Dario Argento of course.
Mais si je vous en parle, c’est pas parce que je sais que vous aimez l’hémoglobine.

Faut que ça saigne, d’accord et ça saigne très fort dans la Casa mais c’est surtout dans la peinture que l’on nage. De la peinture qui se confond avec de la folie. Vous me voyez venir? Car la peinture, une peinture folle qui fait dire au peintre : «les couleurs, elles coulent de mes veines» c’est ça le sujet du film.

On la croise par ci par là : des tableaux du style surréaliste fantastique autodidacte décalé, post années soixante. On aimerait bien d’ailleurs (cinéphiles à vos claviers!) savoir qui les a fait, à quel accessoiriste nous les devons. Le peintre est mort. Il s’est suicidé, d’un suicide pas propre. Dans une église de campagne de l’Emilie-Romagne, il a laissé une fresque, un martyre de Saint-Sébastien auprès duquel ceux de Mantegna ont l’air d’être des bizounours.

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Une scène de meurtre sauvage en fait, comme le découvrira petit à petit le héros principal, un jeune restaurateur raffiné (on est en Italie) venu pour réparer les injures du temps (ou du vandalisme) infligées à la peinture. Obsessionnellement, le film revient à cette peinture, c’est que le peintre fou, son plaisir c’était de peindre des personnes en train de mourir.

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On l’avait baptisé «le peintre des agonies» dans son village. Et comme il avait des sœurs assez garces pour lui procurer des modèles et des occasions … Stefano, le restaurateur de tableaux, reçoit de l’aide comme tout héros qui se respecte mais elle lui fait vite défaut. Son copain se fait défenestrer. Quant à la trop belle institutrice avec laquelle il ne tarde pas à faire zig-zig, on peut pas compter dessus. Pourquoi se laisse-t-il enfermer dans une grande baraque habitée par une vieille dame crépusculaire ? Mystère. Mais ça nous vaut des petits plans étroits comme des lames de couteaux.

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Un vieux magnétophone, des volets peints de bouches au sourire ensanglanté, la présence-absence de l’artiste morbide sature l’ambiance. Il paraît que le réalisateur a collaboré avec Pasolini sur Salo. Je vais vous dire une chose : ça se voit.

00:38 Publié dans Ailleurs, Ecrans, Images, Oniric Rubric | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : giallo | |  Imprimer | | Pin it! |

24.11.2008

Des minous et des livres

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Sorbonne 15 mai1968.jpgVialatte, Lévi-Strauss, Caradec et les autres : week-end-lecture pour votre petite âme errante. J’étais partie errer dans les rues glacées du côté de la Sorbonne qui est devenue un lieu de pèlerinage pour les cousins de province («mais voui, c’est là que ça se passait…») lorsque j’ai bifurqué vers les thermes de Cluny où se tient l’expo Celtes et scandinaves, rencontres artistiques VIIe-XIIe siècle que je voulais voir.

Hélas, le Musée National du Moyen-âge m’est apparu un peu rébarbatif avec sa porte défendue par un gardien qui n’a rien de Georges Clooney.

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Et puis, j’en ai eu vite marre de faire le poireau devant des chiottes, installées dans un module de chantier qui défigure une cour vénérable, alors je suis allée photographier un minou du Poitou qui fait un tabac dans une librairie de la rue Saint-Jacques, voisine du Vieux Campeur.

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dilettante logo2.jpgDe minou en minou, je suis allée lécher la vitrine du Dilettante où j’ai repéré les Chroniques de l’année 1968 d’Alexandre Vialatte qui viennent de sortir chez Julliard avec une préface de Philippe Meyer. Pour celles qui, comme moi, ont fait depuis longtemps des papiers du grand Alexandre leur livre de chevet, il n’y a peut-être rien à apprendre.

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paulhan par dubuffet.jpegMais ça fait jamais de mal de relire Vialatte et j’ai revisité avec plaisir certaines allusions au Facteur Cheval, certaines petites phrases sur Dubuffet et Jean Paulhan : «Dubuffet se grise de trottoirs, de bitumes et de macadams. Il a fait un portrait de Jean Paulhan en bitume. Les trente-deux dents (…) sont faites en vrai gravier de trottoir (…)».
Après ce joyau rouge, mon choix s’est porté sur un bijou noir, imprimé en bleu et édité par L’Herne. Ce petit bouquin de Claude Imbert s’intitule Lévi-Strauss, Le passage du Nord-Ouest.

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Pour celles qui prennent soin de leur beauté, il a l’avantage de contenir la traduction en français (par Mark R. Anspach) d’un article de C. L.-S. parut en anglais dans dans le 1er n° de V.V.V. créée par André Breton, alors réfugié aux U.S.A, en 1941. Il s’agit de Indian Cosmetics, cette troublante cosmétique des indiens Caduvéo du Brésil que les habituées du chapitre XX de Tristes Tropiques connaissent bien. «Les femmes caduvéo ont une réputation érotique qui est solidement établie sur les deux rives du Rio Paraguay», nous dit Lévi-Strauss qui fête ses 100 ans vendredi. Avis à mes lectrices ! Comment les messieurs, emplumés ou non, ne craqueraient-ils pas devant ces parures de lèvres dessinées au jus bleu-noir d’un fruit du nom de genipapo.

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C’est d’un sourire pareil que je souhaiterais saluer la sortie discrète de François Caradec, auteur (entre autres) de la désopilante et érudite Encyclopédie des Farces et attrapes et des mystifications, parue en 1964 chez le malicieux Jean-Jacques Pauvert. Des Arts incohérents aux fausses peintures du Tassili, de la Vierge à surprises de Notre-Dame du Mur de Morlaix à Glozel, on y serpente sur maints chemins de traverse qui croisent les sentiers de l’art brut.

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Que toutes ces voies mènent au paradis des Christophe et des Allais, ça me paraît évident. Pas vous ?

03.11.2008

Rouge ciel, 100 minutes pour l’art brut

C’est comme dans les bonnes séries télé, on ne change pas un concept qui gagne. Alors, abcd présente, jusqu’au 20 décembre 2008, la saison 2 de l’expo si astucieusement baptisée : brut alors !

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Et, comme c’est encore dans les vieux projets, mûris pendant des années avec détermination qu’on fait la meilleure soupe, Bruno Decharme, réalisateur et collectionneur émérite que l’on sait, nous annonce parallèlement la sortie de son long métrage qui se veut un «essai» cinématographique sur l’art brut, et non un simple docu de plus. Portraits de créateurs et témoignages de gens divers allant des marchands aux amateurs passionnés en passant par les psychanalystes, les historiens d’art et, et, et … les collectionneurs, sont au rendez-vous de cet événement promis-juré pour ce mois de novembre. 100 minutes à se mettre dans les mirettes, dans les oreillettes, dans les gencivettes ! Youpi !

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Bon, avec ses modestes capacités intellectuelles, votre petite âme errante n’a pas trop compris le titre : Rouge Ciel. Elle savait déjà que «la terre est bleue comme une orange» mais là, elle préfère attendre qu’on lui décortique cette image surréalistiquement percutante. En attendant, va pour Rouge Ciel ! Car il faut dire que je me suis régalée (et je vous invite à en faire de même) avec l’extrait hyper-tonique que nous distille avec le sens du rythme qui le caractérise, l’auteur du film, sur Système B (comme Bruno?).

J’ai spécialement pris mon pied avec la partie qui présente des repères historiques dubuffetiens. Il faut dire qu’elle nous apporte sur un plateau un résumé de faits, par définition un peu arides, sous la forme d’un dessin animé où mon daddy chéri a immédiatement reconnu un pastiche des réalisations de Jean-Christophe Averty. Ceci à grand renfort de miousic kusturiquienne et d’un commentaire, décapant en diable et gentiment iconoclaste, tout à fait dans l’esprit animulien.

08:14 Publié dans Ecrans, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, abcd | |  Imprimer | | Pin it! |