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21.01.2007

Arbrutiser la vie

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On va croire encore que j’exagère, que j’ai tendance à artbrutiser la vie. Est-ce ma faute à moi si on rencontre l’art brut partout ?

medium_Television.jpgJe m’étais installée devant ma nouvelle téloche spéciale écran plat pour regarder un feuilleton made in U.S.A. au lieu de me casser la nénette à vous confectionner une petite note. Quand, patatras ! En plein milieu de l’épisode 4 de la saison 3 de Six feet under (humour noir et sociologie garantis) medium_towers_night.jpgj’ai été brutalement rappelée à mes devoirs en voyant apparaître les tours de Watts en arrière plan de deux teenagers en train de tchatcher la nuit. «J’arriverai jamais à faire un truc pareil» dit la fille qui suit des cours de dessin. «On connaît même pas le nom du gars qui a fait ça» ajoute-t-elle (je cite de mémoire). «Si, c’est Simon Rodia» répond son copain. Voilà, c’est peu mais quand même.

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C’est Alan Ball et Rick Cleveland, auteurs du scénario, qui ont glissé ce clin d’œil positif à cette icône de la création brute dans leur feuilleton culte. Cela valait la peine que votre petite âme errante le fasse remarquer.

18:00 Publié dans Ecrans | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Simon Rodia, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

31.12.2006

Revues de fin d’année

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«Hâte-toi, Ani ! La fin de l’année est là et y’a encore des choses que tu a zoublié de dire aux zamis». Voilà, comme elle me traite, Super-nounou (ma conscience) et elle a raison, mes p’tits animulapins.

J’ai omis de vous faire savoir que Joëlle Pijaudier-Cabot quittait bientôt le MAM de Lille-Métropole. Vers mars-avril 2007 elle émigre à Strasbourg où elle dirigera les musées de la ville y compris le charmant Musée Alsacien que votre petite âme errante aime tant au moment du vin nouveau.

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Au chapitre Revue de presse, faut pas que j’tarde pour signaler l’article de La Voix du Nord du 28 décembre 2006 : Un musée d’art brut à ciel ouvert à Carvin ? C’est au sujet de la palissade de mosaïques de Rémy Callot dont le projet de destruction fut arrêté in extremis par la municipalité de Carvin (Pas-de-Calais) devenue propriétaire des lieux. medium_dragon.3.jpgIl est question de restauration, «sous la vigilance du musée d’art moderne et de la DRAC». A propos de drac, voici un dragon de Callot.

medium_chat.jpgRevue de blogues, maintenant pour vous inviter à aller voir le chat incandescent de Louis Wain (ramez de la molette pour apercevoir le texte en dessous) sur un blogue en portugais du nom de Dernière valse.

Revue de sites, aussi pour les ex-voto. Deux sites italiens.

L’un peu recommandable aux bouffeurs de curés mais fréquentable par des mécréants tolérants, prêts à se faire ermites medium_affiche_le_grand_silence.jpg(je sors du soporifique Grand silence, grandiose documentaire de Philip Gröning sur la Grande Chartreuse) pour satisfaire leur curiosité : le site du Santuario Madonna delle Lacrime de Syracuse.

A cause de son Museo degli ex-voto dove «sono espoti più di mille cuori d’argento, centinaïa di ex-voto in argento, stampelle, busti, abiti da sposa, quadri. Si tratta di una piccola parte dei doni fatti a Maria per grazzia ricevuta».

L’autre parce que c’est un musée virtuel où les ex-voto sont classés par genre : opérations chirurgicales, maladies des animaux, voyages, naufrages , guerre etc.

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18:20 Publié dans Ecrans, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Rémy Callot, Louis Wain, Ex-voto, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

04.07.2006

Gabriel, du jardin au ciné

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medium_ginger_ale.jpgJ’ai beau tremper ma souris dans l’o, pianoter sur le clavier avec une éponge sur la tête, pousser la clim à fond les ballons et absorber des mégalitres de ginger ale, je n’arrive pas à secouer ma cosse avec toute cette canicule comme en 2003. Heureusement qu’il y a Belvert qui travaille pour moi. Belvert toujours sur le pont, jamais en vacances, medium_banc_de_pierre_3.jpgBelvert préparant sa prochaine conférence, murmurant ses contes aux étoiles, prenant le frais sur son nouveau banc de pierres la nuit venue. Belvert aujourd’hui c’est l’étoile. Cap donc sur lui ! Heu… sur elle ! Quoi, sur lui, sur elle, réunis comme Baucis et Philémon. Vous y trouverez des nouvelles de Gabriel, des nouvelles de Gabriel et de son jardin. medium_Belvert_cabine_pilotage.jpgDe la cabine de pilotage de Belvert nous arrive la rumeur d’un film. Gabriel Albert (ou Albert Gabriel) passe au cinéma...

23:40 Publié dans Ecrans, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

01.06.2006

André Robillard au P’tit Ciné

Si en ces temps hyper glagla, vous vous sentez soudain, comme votre petite âme errante préférée, une envie de belgian waffles à la Chantilly (clin d’œil aux cinéphiles férus de Brooklyn Boogie) et de stoemp aux saucisses paysannes, réservez votre soirée du mardi 6 juin pour faire un tour à Bruxelles/Brussel.
Au P'tit Ciné, rue du Belvédère/ Belvederstraat, au 27, il y a la projection d’un film sur André Robillard accompagnant une exposition (Tentoonstelling von A.R.) qui commence, «en présence de l’artiste» qui ne se considère pas comme un artiste mais ça fait rien.

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André Robillard, tout le monde le connaît sur la planète brute. Cela fait bien 35 ans qu’il fabrique ses fusils hyperboliques à base de fers à repasser, pièces de réveil, sonnettes de vélo, cartouches en plastique vides et tuyaux de canalisation. Le tout ligaturé avec des rubans adhésifs de couleurs.
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Du concentré de simulacre de violence comme seuls les enfants qui jouent à la guerre savent l’apprécier. Robillard fait aussi des dessins d’engins galactiques et depuis quelque temps de la musique dont vous pouvez vous offrir un échantillon en glissant sur ma note du 13 mai 2006 si joliment intitulée Laduz, Art en marge : putain 20 ans.

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Pour en avoir plus, essayez de vous procurer le DVD In Poly-Sons dont le livret a été réalisé par Le Dernier Cri à la Friche de mai à Marseille, y’a pas si longtemps (février 2002). Pour vous prouver que ça existe, je lui emprunte les 2 images de couverture, que c’est des photos de Pascal Julou.

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23:45 Publié dans Ecrans, Expos, Zizique | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : André Robillard, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

09.12.2005

Varda, Wajcman, collection

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Hein ? Quoi ? Pardon. J’étais plongée dans mes lectures. La brochure du symposium Rauw-Raw-Brut qui s’est tenu au Museum du Dr Guislain à la fin novembre à Gand en Belgique. Ce Dr Guislain a de drôles d’idées : «présenter l’art outsider» (vilain mot) «dans un dialogue ouvert avec la culture et l’art contemporain». Bigre. «découvrir ce que ces œuvres signifient aux yeux d’artistes, curateurs» (vilain mot) «et historiens de l’art … » Fichtre. «Comment gérons-nous» (quel vilain mot !) «aujourd’hui cette fascination pour l’autre ?» Sans oublier : «nous poserons ce type de questions à un nombre de spécialistes» (vilain mot) «fascinés et d’artistes inspirés originaires de divers pays européens». Pas étonnant si Reinette, que j’avais envoyée en éclaireuse en België, a trouvé ça un peu «casse-croûte».
Cette mauvaise langue a été cependant impressionnée par la conférence de Gérard Wajcman. Au point de me rapporter Collection, l’essai de cet écrivain et psychanalyste paru chez NOUS en 2003. Cela parle de collection, comme de juste. «Pas des collectionneurs, pas des collections non plus, de la collection tout court, en général» dit la 4e de couv. C’est du genre trapu, ça fait réfléchir «à ce que c’est : mettre des objets ensemble». Avec ma petite tête, j’ai compris que des bribes, style : «… il n’y a rien de plus universel que la singularité».
Surtout, ça m’a évoqué le docu d’Agnès Varda Ydessa, les ours et etc. parce qu’on voit bien que Gérard et Agnès veulent en venir à la même chose.
Agnès Varda, en filmant l’envahissante accumulation de photos représentant des gens avec des ours en peluche exposée par Ydessa Hendeles sur les murs d’une galerie, mène sa caméra jusqu’à cette pièce restée vide par contraste où un dérisoire Hitler en résine est agenouillé.

Gérard Wajcman, en faisant progresser son lecteur de thèses en thèses toujours plus subtiles, l’amène progressivement jusqu’au seuil de «ce lieu où la pensée a sombré», Auschwitz. Plus précisément devant cet endroit, bizarrement nommé Canada, d’où, selon lui, «tout amoncellement d’objets, aujourd’hui, remonte, invinciblement» et où les nazis regroupaient les vêtements et objets dont ils dépouillaient leurs victimes.

00:25 Publié dans Ecrans, Ecrits, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : agnès varda | |  Imprimer | | Pin it! |

29.11.2005

Asylum

C’est + fort que moi, il faut toujours que je fasse 2 choses à la fois. Hier soir, par exemple, pendant que je m’occupais du cas de ces chers animuliens qui me font le plaisir de se connecter sur mes élucubrations et de les commenter, je regardais d’une oreille distraite (c’est la meilleure méthode avec la télé) un vieux film fantastique anglais qui passait sur TPS Ciné-Culte. Asylum que ça s’appelle. Vous voyez tout de suite le genre. J’étais trop petite pour le voir quand il est sorti en 1972. C’est un film à sketches réalisé par Roy Ward Baker avec Charlotte Rampling qui joue les jeunes femmes criminelles souffrant de dédoublement vache de la personnalité. J’avais déjà subi d’un coin d’œil indifférent les attentats perpétrés par un cadavre en morceaux sur une brunette innocente et glapissante et je m’apprêtais à signaler à l’Infatigable que la vitrine de cordel de Natura Brasil c’était du boni par rapport à l’expo signalée à la Cité U quand mon attention a été soudain attirée par ce qui se passait dans l’asile. Inutile de vous dire qu’en ces lieux les fantasmes se confondent avec la réalité et que tous les psychiatres sont givrés comme des mikos. Le Dr Byron, interprété par Herbert Lom, ce comédien qui campe le désopilant partenaire du non moins drôle Peter Sellers dans les aventures de la Panthère rose, n’échappe pas à la règle. Non content cependant de grincer des dents et de s’exorbiter les mirettes, le Dr Byron -vous allez voir que je reviens à nos moutons bruts- fabrique des poupées-robots qu’il range dans une armoire de sa cellule. Par la force de sa concentration, son esprit parvient à intégrer le corps de ses créatures qui en profitent pour passer à l’acte. L’une d’elles, à son effigie, finira écrasée à coups de talons, non sans avoir réussi au préalable à supprimer l’un des ex-confrères du Dr Byron.

22:35 Publié dans Ecrans | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Imprimer | | Pin it! |

11.11.2005

Manfred, in memoriam

Si je n’étais pas intimidée par votre prénom proustien et par votre patronyme à rallonge, je vous dirais bien, beau sire de Montreuil, avec la vox populi qui me caractérise : «Marcel, tu me harcèles !». Permettez en effet à votre féale petite âme errante de vous faire repectueusement observer que c’est dès le 25 octobre 2005, dans la note A Nozerand dont vous faites pourtant le commentaire, qu’elle a signalé l’expo Janko Domsic et Zdenek Kosek.
Ceci dit, il faut reconnaître que je suis une mauvaise. Non seulement je me suis fait doubler par Joseph Dumetz à propos du manuscrit Voynich mais je suis complètement passée à côté du documentaire concernant Manfred, cet ermite allemand, medium_site_manfred_1.2.jpgdont le Musée de la mer construit à partir de pierres, de bois flottés et de débris de grèves, a été impitoyablement souillé et détruit par la marée noire vomie par le pétrolier libérien Prestige sur les côtes de Galicie à la fin de 2002.
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Si le reportage de Jean-Michel Vennemani, passé sur France 2 le mois dernier s’intitule L’homme qui est mort de chagrin*, c’est que Manfred, ce Robinson créateur dont le mode de vie original et le costume réduit à un simple maillot de bain n’effarouchaient pas les tolérants habitants du petit port de Camelle où il œuvrait, n’a pas supporté l'anéantissement de son univers.
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*Les photos sont tirées du film
Vous qui semblez rouler pour Bruno Decharme, vous serez fort aise, cher Mavarçavel (comme dirait Arletty dans Fric-Frac) de savoir que le site de son association : www.abcd-artbrut.org a déjà tressé des couronnes à ce modeste héros de l’art brut. En fouillassonnant dans les archives, votre petite curieuse d’Animula a en effet exhumé un petit bout de texte en mémoire de Manfred intitulé Marée noire, datant, excusez du peu, de juin 2003. Je suis sûre que, groupie de Montreuil comme vous l’êtes, il ne vous a pas échappé.

17:00 Publié dans Ailleurs, De vous zamoi, Ecrans, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : manfred man, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

07.11.2005

Luigi Buffo à l'Assiette anglaise

Pour en revenir à Jean Teulé, je me souviens de L’Assiette anglaise l’émission de télé produite par Bernard Rapp. Teulé y présentait des personnages étonnants, «des vies et des passions peu banales derrière l’ordinaire des jours». A la fin des années 80, un bouquin était sorti là dessus où j’ai chipé cette phrase. Les Excentriques de l’Assiette anglaise (Editions Du May), c’était son titre. Aussitôt lu, je m’étais mise sur la piste de Luigi Buffo, le maçon-sculpteur des environs de Toulouse. Son dialogue de sourds avec Jean Teulé est rigolo au possible. Il illustre bien cet art de l’esquive que les créateurs d’art brut opposent à la curiosité envahissante de leurs visiteurs-esthètes («de cheval» comme dirait Bobby Lapointe) :

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Teulé : «Dîtes donc, le grand calvaire, là, il est beau
Buffo : «Y a cinq sacs et demi de ciment dosés à deux brouettes et un sac
Teulé : «L’ensemble est bien composé. Y a du mouvement. C’est bien, hein !»
Buffo : «Ça fait 500 kilos ou peut-être 600

En fouinant un peu partout dans mon fourbi, j’ai retrouvé les modestes images de cet album, prises de mes petites mains, en visitant le site de Luigi Buffo.

Et le premier animulier ou la première animulière qui les trouve pas bonnes, je lui fais recopier 100 fois ma pensée du jour :

L’ART BRUT EST UN ART DE L’ESQUIVE DONT L’ADMIRATION EST LE DINDON.

00:05 Publié dans Ecrans, Ogni pensiero vola, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Luigi Buffo, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

23.10.2005

Le plancher de Jeannot

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En parlant des écrits bruts, faut que je vous donne des nouvelles du plancher de Jeannot, ce paysan béarnais qui grava le sol de sa chambre sous lequel sa sœur et lui avaient enseveli la dépouille de leur défunte mère. Mais comme j’ai chopé un rhume, que j’ai mal à la tête et la gorge qui gratte, je passe la parole à Violette, une enragée lectrice qui m’écrit :
« Surprise aux actualités régionales de FR3 jeudi 20 octobre : le plancher de Jeannot présenté à la Grande Bibliothèque. Cela donne quelques images champêtres du petit village de Jeannot, les mots d’un voisin précisant quel élève brillant il était, peut-être le plus intelligent du coin. Puis le suicide du père alors que Jeannot était au service militaire en Algérie, son retour et, à ce moment là, son étrangeté. Il était craint, semble-t-il, parce qu’il avait l’habitude de se promener avec une pétoire. Le voisin parle ensuite de la mort de la mère et de l’installation de sa dernière résidence sous l’escalier de la ferme familiale. A partir de là, on n’a plus vu Jeannot. Vient ensuite Monsieur Roux (le découvreur du plancher) en son fauteuil. Tenue décontractée, polo à la père-tranquille, sous-titré : psychiatre à la retraite. Il distingue là -et il insiste sur le terme qui lui semble original- un état de « psychose brute ». Après avoir indiqué toutefois que l’intéressé n’avait jamais croisé le chemin de l’hôpital ni de quelque médecin psychiatre que ce soit. Fin d’annonce par le journaliste : le plancher rejoindrait bientôt l’Hôpital Sainte-Anne. Comme quoi Jeannot n’y échappera pas ! ».
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Atchoum et bises à Violette parce que votre petite âme errante n’était en effet pas devant sa TV ce soir-là mais sous la couette, avec un grog et son chéri.

18:20 Publié dans Ecrans | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : art brut, Plancher de Jeannot | |  Imprimer | | Pin it! |

25.09.2005

Imagens do Inconsciente

Vous pouvez être fiers de votre petite âme errante. Elle a résisté aux petits fours de la Halle Saint-Pierre qui se sont envolés pendant le vernissage de l’exposition Images de l’inconscient, le 20 septembre. Perchée sur l’escalier menant à la salle des Dessins pointus, présentés conjointement, je regardais la foule des grand soirs qui tchatchait dans le hall, avec ma copine Lucette. La pauvre chérie s’éreinte à la pige pour un magazine radin. Toujours bien informée, elle m’a passé le numéro de la revue Surr… qui vient de sortir sous une couverture de pur style « cadavre exquis ».
Je me suis jetée sur la rubrique de l’infatigable Bruno Montpied dont je venais déjà de lire le papier consacré à Maurice Lellouche (Momo le cannibale) et son Petit musée à Champigny-sur Marne dans le numéro d’été du Monde Libertaire.
B.M. a le chic pour dégoter des créateurs inclassables et talentueux que personne connaît. Ici, dans le N°5 de Surr… (Le corps, la volupté), il nous révèle Serge Paillard et sa Patatonie. Ce mot lui fait penser à la Patagonie et à son roi Orélie 1er (Antoine de Tounens), pittoresque aventurier-rêveur du XIXe siècle, dont j’ai pu lire l’histoire dans Rois sans couronne, de Villiers du Terrage, disponible chez l’éditeur Plein Chant. Serge Paillard est postier dans la région de Laval. Sûr qu’il plairait à Agnès Varda qui a réhabilité la pomme de terre dans son film Les Glaneurs et la glaneuse. C’est en effet dans la chair de ces aimables tubercules qu’il découvre les images de ses dessins, minutieux comme des gravures de Fred Deux.


Mais revenons à nos moutons qui paissent à la Halle St-P au pied de Montmartre. Le carton d’invitation ne joue pas la facilité. Un pantin à béquille très zarbi semble s’y défendre contre une tête d’oiseau alvéolaire venue de nulle part. C’est un dessin d’Octavio Ignacio, medium_octavio.2.jpgun des principaux créateurs représentés au Musée des images de l’inconscient de Rio de Janeiro d’où nous viennent ces fortes images de l’Art brut brésilien.medium_pertuis.2.jpg
Le gros catalogue pistache-mangue recense six de ces créateurs parmi lesquels Carlos Pertuis dont les visages fondus dans des paysages sont bouleversants. Les souvenirs de Nise da Silveira, sa psychiatre, évoquent la personnalité de ce cordonnier que la présence secourable de son chien Sertanejo aidait à se faire comprendre.
Les idées philosophiques de ce bon docteur, je les aime moins. Elle nous fatigue un brin avec ses archétypiques et ses mandalas hyper jungiens et je n’ai pas acheté son bouquin qui voisine à la librairie de la HStP en compagnie de ceux de cette vieille lune de Carl-Gustav. Quand on retourne le catalogue, on a droit en prime à une belle doc sur Arthur Bispo do Rosario avec beaucoup de repros et des portraits photo (jamais vus) de cet artiste majeur dans ses costumes d’enfermedium_manto_bispo.jpg et au milieu des ses œuvres invraisemblablement contemporaines. Il semble que sa présence était prévue dans l’expo de la HStP mais que la chose n’ait pu se faire. Les distraits qui ont manqué il y a 2 ans la grande expo Bispo à la Galerie Nationale du Jeu de Paume, en provenance du Museu Bispo do Rosario, feront donc tintin cette fois-ci. Raison de + pour acheter le catalogue de la HstP, sans rouspéter pour le prix, svp, il vaut le coup.

21:45 Publié dans Ecrans, Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Imagens do inconsciente, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |