Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25.08.2015

Le loup et « l’art brut »

nos amies les bêtes.jpg

En ces temps post caniculaires, une réaction à chaud s’impose. Car il n’y a pas, sachez-le, que des raisons d’espérer! Un papier anonyme du 19 août 2015 sur le site de La Nouvelle République Indre est là pour nous en convaincre. Franchement, je vous le recommande si vous avez besoin de vous casser le moral en cette rentrée radieuse.

De quoi s’agit-il? Mais des jeunes espoirs de l’avenir, voyons! Si j’ai bien compris il s’agit d’un atelier d’été au Musée de l’Hospice Saint-Roch à Issoudun. Une photo montre une demi douzaine de sympathiques fillettes et garçonnets bien propres sur eux représentant sagement des araignées au moyen de brimborions en barquettes baptisés «objets naturels».

araignée gros plan.jpg

Sous la houlette d’une pédagogue qui fait ce qu’elle peut pour occuper les tipeus. Le loup car il y a un loup c’est qu’ils sont censés apprendre «à travailler l’art brut».

yeux-loup.jpg

Cette remarque montre bien que l’auteur de l’article n’y connaît rien. Ce que confirme sa conclusion au clairon : «Plus de secret avec l’art brut». Si justement, monsieur l’issoldunois journaliste! Que des secrets avec l’art brut. Jamais élucidés. Et de la trouille épaisse à côtoyer sans faire comme si c’était une tartine de Brutella.

tartne.jpg

Je n’ai rien contre l’idée qu’on puisse aider les enfants à exorciser leurs cauchemars.

Quand ils le demandent. Et non quand les institutions ont besoin de justifier leur existence devant les parents qui trouvent commode de s’adresser à elles. Mais faire croire aux minots qu’ils font de l’art brut en classe dirigée, c’est du foutage de leur innocence. Même si on cherche pour cela la caution de Pierre Bettencourt et de Monique Apple.

apple-monique-la-vierge-a-l-enfant.jpg

Même si on prend prétexte de l’exposition (jusqu’au 30 août 2015) des Veilleurs de Brigitte Terziev, une artiste qui mérite visiblement mieux. Beaucoup mieux.

Saint-Roch-sous-la-protection-des-Veilleurs-mysterieux-geants_reference.jpg

Cliquer sur l'image

15:20 Publié dans De vous zamoi, Ecrans, Expos, Gazettes, Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : monique apple, brigitte terziev, issoudun | |  Imprimer | | Pin it! |

31.03.2015

La Peau du Milieu passe au quai Branly

La Peau du Milieu, le film de Gabriel Pomerand passe en boucle au Quai Branly et on dirait que ça laisse tout le monde froid! Mais sacré nom d’un petit bonhomme, ce docu de 13 mn 43 s  est pourtant le cœur palpitant de l’expo Tatoueurs tatoués que je vous ai signalée dès le 13 mai de l’année dernière dans mon inoubliable zoom sur Zoummeroff intitulé Crimes et châtiments.

Heureusement que l’expo branlyeuse dure jusqu’au 18 octobre 2015. Vous avez le temps d’aller visionner ce petit chef d’œuvre qui date d’un temps où les tatouages n’étaient pas des «tattoos» indolores et qualibrés aux normes d’un monotone et lucratif phénomène de mode.

gabriel pomerand,robert giraud,robert doisneau,la peau du milieu,tatoueurs tatoués,tatouages

La Peau du Milieu, sorti en 1957 mais tourné avant 1953, se situe à la charnière d’un temps de «classes dangereuses». Un temps de marginalité dramatique où les porteurs de tatouages arboraient ceux-ci comme les stigmates d’un destin social douloureux et implacable. Non pour faire joli ou pour se fondre dans un collectif faussement rebelle.

extrait 2.jpg

extrait 1.jpg

 

 

 

 

 

 Même si les tatoués d’alors étaient sensibles au beau dans sa version sauvage. Même s’ils étaient dans le besoin de marqueurs identitaires propres à leur communauté délinquante qui se faisait drapeau de l’opprobe de la société ordinaire.

extrait 3.jpg

extrait 4.jpg

Depuis qu’Olivier Bailly nous a mis sur la piste de ce précurseur témoignage cinématographique sur les tatouages du milieu (voir ma note du 31 mai 2007, Fleurs de bitume à Paname), il n’aura fallu que 8 ans pour qu’il soit accessible au public.

Plutôt que le très cher catalogue (45 €) de l’expo, j’aurais aimé trouver, à la librairie du musée, le DVD du film de Pomerand mais il ne s’est trouvé personne pour commercialiser la chose. Dommage. J’ai peur que l’expo terminée, l’œuvre de Pomerand retombe dans l’oubli.

doisneau et giraud.jpg

Jacques Delarue - Robert Giraud

Photo : Robert Doisneau.

Ecrit et réalisé avec le conseil artistique de Robert Giraud, incontournable connaisseur de l’humanité souterraine de la Mouffe, La Peau du Milieu a été tourné à La Rose rouge.

photo du film doisneau.jpg

légende photo.jpg

légende photo 2.jpg

Un article comme je les aime (bien informé et pas pesant) existe à son sujet. Son auteur est Nicolas Villodre. Je ne saurais trop vous inviter à le lire sur le site Objectif Cinéma.

 portrait gabrielpomerand.jpgJ’ajouterai seulement une remarque. En août 1953, Gabriel Pomerand écrivit aussi, pour le réalisateur Jacques Baratier, le scenario et le texte d’un film sur l’Histoire du Palais Idéal mais le projet n’aboutit pas. Cf. François Letaillieur, Gabriel Pomerand, galerie 1900-2000.

Selon Pomerand, «Cheval espérait un hommage de sa patrie reconnaissante. Mais sa patrie ne l’a pas compris, car l’art où il a excellé, l’architecture en l’occurrence, n’est pas encore arrivé au niveau de son ingénuité».

01.08.2014

Vivian Maier, une belle invention

Mais qui êtes-vous Vivian Maier ?

Une excentrique ?

Une accumulatrice compulsive ?

Une grande photographe méconnue ?

Ou… un auteur d’art brut ?

Je vous tournais autour et j’hésitais à vous rencontrer, Super-nounou de Chicago à l’accent français. Derrière la légende de votre vie que vous documentiez sans cesse jusqu’au déraisonnable, j’apercevais trop l’opération de promotion que votre inventeur avait l’air de faire sur votre dos.

autoportrait VM.jpg

Et puis, j’ai fini comme tout le monde par aller voir le documentaire de Charles Siskel et John Maloof qui vous est consacré et maintenant ça me turlupine.

Ce qui m’a décidé c’est un papier que Sophie Roussel, une Animulienne à cheval sur la culture et sur l’anticulture, m’a claqué dans la boîte e-mail de mon blogounet

 

Lire la suite

17:43 Publié dans Ecrans, Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : vivian maier, photographie, john maloof, jeffrey goldstein, sophie roussel | |  Imprimer | | Pin it! |

07.07.2014

À Rothéneuf. Retrouver l’éternité.

Un ticket pour l’éternité. L’éternité à Rothéneuf. Une éternité humaine va sans dire. Quelques années sur la terre. Quelques minutes sur le site de l’abbé Fouré. A mesurer notre usure. Vertigineuse car tout ici, sous la lumière froide et les piqûres des embruns, évoque la dissolution dans le gouffre d’une création qui n’est autre que le gouffre de la nature.

P1080203.JPGVingt ans sont tombés sur les frêles épaules de votre petite âme errante depuis sa dernière visite aux rochers sculptés et déjà le ciel lui pèse. La voici moins encline à sauter comme une chèvre jusqu’à la mer toujours verte.

P1080197.JPG

Heureusement que son daddy ne l’a pas accompagnée. Elle n’aurait pas aimé qu’il s’aventure sur la langue noire et humide qui vient lécher les vagues.

Comme de courageux touristes le font.

P1080214.jpg

Avec la précaution nécessaire toutefois.

ticket.jpg

Mais «trève de nostalgie» comme dit le chéri que j’ai. «Les Rochers sculptés se meurent d’accord mais on va pas en faire une montagne». C’est la grandeur du truc d’évoluer dans ce sens. D’ailleurs ils ne meurent pas. Progressivement ils s’effacent. Usés de trop de vent, usés de trop de pluie.

P1080201.JPG

P1080206.jpg

Lessivés de trop de commentaires aussi car les supporters de Fouré ne font pas toujours dans la dentelle. A leurs ovations parfois pesantes je m’en voudrais d’ajouter. Il n’est pas nécessaire, j’en suis sûr, d’enfoncer un clou dans vos mémoires.

P1080198.jpg

Je me contenterai donc de célébrer aujourd’hui la poésie capillaire de ces sculptures complices des lichens et de la végétation.

P1080187.JPG

P1080188.jpg

Les plantes poussent drues comme barbes et cheveux autour des têtes de l’abbé  comme elles poussent gaillardemment dans un jardin monastique voisin du site.

P1080224.JPG

 Non loin de là s’est édifié récemment un restaurant qui a l’air fait de bois de grève.

P1080226.JPG

L’architecte a prolongé là une note japonisante dont l’étrangeté se marie étrangement bien avec la présence d’un pin maritime que «l’ermite» a peut-être connu.

P1080228.JPG

Cela m’a fait penser aussi sec (si on peut dire avec la flotte qui me dégoulinait dans le décolleté) à Chanson d’Ar-Mor, cet admirable film expressionniste en langue bretonne de Jean Epstein.

906_001.jpg

En 1934 déjà, celui-ci avait su associer et confronter, par la musique et par la prise de vue, un âpre fond local fait de labeurs, de danses, de chansons, de magie et de traditions (celui là même où baigna l’abbé Fouré) avec une modernité rythmée par la vitesse, le luxe et des rapports humains basés sur l’argent et la position sociale.

jean epstein 1.jpgCeci dit pour vous signaler au cas où que la Cinémathèque française vient de sortir un coffret de 14 films de ce cinéaste trop méconnu, parmi lesquels plusieurs opus bretons.

 

art brut,abbé fouré,rothéneuf,rochers sculptés,jean epstein,chanson d'ar-mor,bretagne

 

17.02.2014

Des gens ordinaires au Festival de l’imaginaire

Recette du jour. On prend des gens ordinaires, on ajoute des univers imaginaires, on saupoudre d’art brut et d’art populaire. Une cuiller à soupe d’expressions hors-normes. Une poignée d’environnements sur canapé. Et ça fait un festival de films tout à fait présentable. Du moins faut-il l’espèrer.

logomcmquadri.jpgRésultat les 26 et 27 avril 2014 à la Maison des Cultures du Monde. Dans le cadre du Festival de l’imaginaire seront projetés alors une vingtaine de films programmés par l’Association Hors-Champ.

 

Au menu : improbables machines, matériaux de récupération, maisons et/ou jardins de rêve, métamorphose du quotidien, «œuvres d’internés psychiatriques et leurs visions du monde». De quoi mettre l’eau à la bouche.

affiche festival 2014.jpg

L’inconvénient c’est qu’on reste sur sa faim quand on va sur le site du Festival. Car, que l’on télécharge le dossier de presse ou la brochure, ce sont exclusivement des visuels correspondant à des œuvres de Nek Chand qui nous sont proposés. Nek Chand j’ai rien contre. Rien pour non plus d’ailleurs. Je suis pas très fan des faces de lune de ses personnages. Trop moulées à la louche.

4 têtes nek chand.jpg

Mon opinion au sujet de leur manque d’expressivité n’a pas varié depuis 7 ans (voir ma note du 29 mars 2007 : Poil au Nek !). Si je tire mon chapeau devant le travail, je reste assez insensible à l’aspect performance sérielle de l’installation de Chandigarth. La quantité de sculptures ne m’impressionne pas. Je la trouve même un peu rasoir. Leurs alignements systématiques les prédisposant au phénomène d’appropriation collective dont ils ont été les victimes avec le temps.

chand armée.jpg

Parc à touristes que l’on chouchoute plus ou moins bien en en faisant reluire les céramiques : Rock Garden. Toutes proportions gardées, l’œuvre de Nek Chand me procure le même vague malaise que le jardin disneyrisé de Fernand Chatelain. Là aussi, ça commence bien et ça finit mal. D’une sincère impulsion autodidacte à la reprise en main par une société qui officialise et industrialise sous prétexte de conserver, restaurer et rentabiliser, il y a un gouffre.

graffiti au rock garden.jpg

Mais ce gouffre, on ne peut ignorer qu’il ait été franchi depuis longtemps sur le site de Rock Garden. C’est pourquoi j’ai du mal à comprendre que la direction bicéphale de la Collection de l’Art brut à Lausanne ait choisi d’installer un couple nekchandien à l’entrée du Château Beaulieu. Il y a beau temps que ses sculptures ne peuvent plus prétendre à jouer le rôle de figure de proue de l’art brut.

entrée collection ab.jpg

Espèrons donc que Univers imaginaires de gens ordinaires, le festival de films cité plus haut (dont on trouvera le programme sur le site de la Halle Saint-Pierre) saura piquer notre curiosité avec d’autres visuels témoignant de la présence dans cette manifestation de créateurs aussi estimables que Nek Chand. Messieurs les organisateurs, il vous reste du temps pour cela !

00:18 Publié dans art brut, Ecrans, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, nek chand, festival de l'imaginaire | |  Imprimer | | Pin it! |

04.01.2014

Nouvel an : les cadeaux des lecteurs

Ça finit mal. Dernière chose vue en 2013 : Rothéneuf foulé aux pieds. L’Abbé Fouré piétiné sans respect par ses visiteurs même.

vandales à Rothéneuf.jpg

Et ça commence mieux. Martial l’homme bus, un film de Michel Etter réalisé en 1983 à Lausanne. Chaudement recommandé pour le jour de l’an par mon «Animulien d’Autriche».

Et puis, pour sortir du domaine de l’art brut sans pour autant lui monter sur la tête, Les Territoires de Pierre-Yves Bohm, documentaire de Jean-Claude Arié tourné en 1977 dans une ferme-atelier des environs de Lille, rempart de la tempête et de la rumeur autoroutière. En ce temps-là cet artiste dont Antoine de Galbert sera le mécène, était dans une période (révolue aujourd’hui) d’accumulations, de récupérations et de montages. Il réalisait des «boîtes» où «construire et protéger» ce qu’il pensait. Amateurs de musiques nostalgiques et d’ambiances recueillies, ne pas s’abstenir, CLIQUEZ:

titre 2.jpg

Surtout en ces temps de lumière plombée et de crachin dans le visage. Merci à cette Animulienne qui «aime se promener» sur mon blogue et qui, en cette nouvelle année, souhaite «partager ceci» avec moi. Et avec vous, par ricochet. J’ai tout lieu de croire qu’il s’agit de la jeune femme à la tresse en couronne qui donne à Pierre-Yves Bohm la réplique dans le film. Mais même si mon informatrice n’est pas l’auteur des peintures «naïves» où des secrets sont confiés au papier, elle mérite reconnaissance pour le bonheur fragile de ces voix basses et presque chuchotées qui caractérise le dialogue des deux artistes.

intérieur 2.jpg

Qu’un tel bonheur vous éclabousse, chers lecteurs et lectrices et fasse qu’en 2014 il ne vous quitte pas!

éclaboussure.jpg

18:27 Publié dans art brut, De vous zamoi, Ecrans | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Imprimer | | Pin it! |

31.12.2013

Outsider art magical tour

Attendre les 12 coups de minuit, j’voudrais bien mais c’est trop dur.

minuit.jpg

Heureusement, un Animulien charitable m’envoie un petit film pour passer le temps. Un docu BBC de Jack Cocker style voyage autour du monde à la recherche de l’art brut perdu et retrouvé en pleine marée montante du 21e siècle.

L’Everything of course, Gugging, la fondation Carlo Zinelli, le Social Welfare Organization Aisekai, la Galerie Henry Boxer, le Creative Growth Art Center où ça respire à donf avec Tom di Maria et le casque bleu Dan Miller.

dan miller casque bleu.jpg

J’ai pensé à vous en faire profiter au cas où y’en aurait parmi vous qui souhaiteraient aussi peigner la girafe avant le réveillon. Un conseil : sautez les bla-bla pour vous concentrer sur les créateurs au turbin! Cette manie qu’ils ont de nous refiler leurs grains de sel les spécialisses!

gros grain.jpg

Espèrons qu’en 2014 quelqu’un nous bricolera un outsider art documentary dans le genre no comment de la chaîne Euronews pour changer. Turning the Art World Inside Out est tout de même un film qui tient ses promesses en 5 épisodes et puis la fin très magical mystery bisounours devrait vous faire marrer sans cotillons ni langues de belle-mère.

outsider art magic tour.jpg
podcast

19:50 Publié dans Ailleurs, art brut, De vous zamoi, Ecrans | Lien permanent | Commentaires (1) | |  Imprimer | | Pin it! |

25.12.2013

Le Noël de la môme Néant

Inviter quelqu’un pour Noël? La première personne qui me passe par la tête fait généralement l’affaire. Cette année : Jean Tardieu. Beaucoup de poètes que j’aime s’appellent Jean : Jean L’Anselme, Jean Follain, Jean-Pierre Verheggen… Il y a des exceptions. Des Raymond, des Géo, des Henri.

Coïncidence : c’est en sortant du film Henri (dont je vous ai annoncé la sortie le 28 mai dernier) que je me suis retrouvée accro à un poème qu’on y entend interprété par un comédien de la Compagnie de l’Oiseau Mouche. Dans l’histoire c’est la fête chez les Papillons blancs, un foyer de personnes handicapées mentales. Les résidents donnent un spectacle. L’un d’eux déclame ce truc épatant (ici récité par l'auteur)
podcast

étoile.jpg

 La

Môme Néant

Quoi qu’a dit ? A dit rin.

Quoi qu’a fait ? A fait rin.

A quoi qu’a pense ? A pense à rin.

Pourquoi qu’a dit rin ?

Pourquoi qu’a fait rin ?

Pourquoi qu’a pense à rin ?

A’xiste pas

Cela me rappelait quelque chose. Queneau? Non. On s’est crêpé le chignon, mon chéri et moi pour deviner l’auteur. Lui tenait pour Michaux, moi pour Norge. A cause de l’ambiance belge du film sans doute. Où apparaît Noël Godin, le bien prénommé au jour d’aujourd’hui.

Monsieur I-Pad eut tôt fait de nous détromper. C’était Jean Tardieu l’auteur de ce poème dont le titre est : La Môme néant. Cette Môme néant, si métaphoriquement reliée au personnage de Rosette incarné par Candy Ming, risque fort de nous être utile l’année prochaine.

2014 s’annonce avec son cortège de bons sentiments à l’égard de ce qu’il est convenu d’appeler «les handicapés». Et son cortège de mauvais jugements à propos de leur art d’atelier que des confusionnistes voudraient faire passer pour de l’art brut.

Ce qu’il y a de bien dans le film de Yolande Moreau c’est qu’il montre combien une «handicapée légère», loin d’être totalement dépendante des autres, apporte de la consolation humaine à un triste névrosé porté sur l’alcool. Simplement parce qu’elle rêve sans malice d’amour et de normalité.

A l’opposé du sirop caritatif, la réalisatrice, par ses justes et émouvantes images, refuse comme Michel Thévoz «d’envisager le handicap en termes de déficit (…)».

jh par mt.jpg

Si comme je l’espère, vous avez trouvé, au pied de votre sapin, le petit livre de ce dernier sur Josef Hofer, plongez vous dans La Question du handicap, son premier chapitre. Il contient des considérations éclairantes sur le sujet.

Par exemple : «Il n’y a pas de caractéristique stylistique du handicap. Animer un atelier dans un cadre thérapeutique, c’est une chose; mais grouper, exposer et promouvoir le tout-venant de telles productions par sollicitude humanitaire, à l’instar des Jeux olympiques des handicapés, pour donner aux patients l’illusion d’être des artistes à part entière, cela procède d’un paternalisme humiliant».

verre trappistes.jpg

Boire ensuite une Trappiste à la santé de Yolande Moreau et de Michel Thévoz n’est pas interdit. Echanger des propos de comptoir avec Andy Cap non plus.

andy_capp2.jpg

13:47 Publié dans art brut, Ecrans, Ecrits, Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | |  Imprimer | | Pin it! |

06.10.2013

Lanoux chez le Facteur Cheval

Un chiffre qui en dit long sur l’art brut aujourd’hui. 2 520 000 visiteurs pour l’épisode 3 (saison 11) de Louis la Brocante.

lanoux chez cheval.jpg

 « Quelle merveille !» s’exclame Maryvonne (Evelyne Buyle) pendant sa visite au Palais.

lanoux bruyle chez cheval.jpg

Victor Lanoux s’intéresse aussi à François Michaud de Masgot.

masgot.jpg

26.07.2013

Immortelle Bernadette

«Je me crois immortelle et, jusqu’à preuve du contraire, je le suis»

couv roman de ma vie.jpg

(Bernadette Lafont, Le Roman de ma vie, p. 136)

Hommage à La Fiancée du pirate qui vient de jeter à jamais ses escarpins dans le fossé pour courir pieds nus sur la route de la liberté.

affiche foncée.jpg

Votre petite âme errante se souviendra toujours de ses dessins de dragons hérissés d’épines.

dessins dragons 2.jpg

bernadette-lafont-dans-la-fiancee-du-pirate-10959093fqmrv.jpg
Dans le décor aménagé en bordel de campagne pour le film de Nelly Kaplan, ils voisinent avec une chauve-souris et un slogan d’un mai 68 déjà punk avant la lettre :  NON, NON ET NON.

intérieur cabane 2.jpg

intérieur cabane.jpg

Comment oublier cette cabane conçue dans l’esprit de l’art brut ?

cabane extérieur.jpg

Ni pleurs, ni tristesse inopportune, une éternelle reconnaissance et toute notre affection pour Marie, la Bohémienne de la Nouvelle Vague qui n’en finira pas de déferler.