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22.08.2009

Au musée des vallées cévenoles

Musée des Vallées Cévenoles. J'vous l'avais promis. Il m'a fallu 2 ans pour y aller. Saint-Jean-du-Gard c'est pas à côté! Grosso modo, j'en suis contente de cette ville. Stevenson et Modestine.jpgIl a eu raison d'y faire étape, Stevenson. Cannes ferrées dans les bazars. La rando bat son plein dans le coinstaud. Moi c'est pas à dos de Modestine, comme l'auteur du Voyage avec un âne dans les Cévennes, que j'y suis arrivée. J'ai préféré ma Peugeot climatisée.

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dépliant MVC.jpgLe MVC crèche dans une rue étroite. Parking pas loin près des Infos touristiques.

Rafler le dépliant avec chaussure à clous pour dépiquer les bogues (pas les informatiques, ceux des châtaignes). Bel emblème.

On aurait pu utiliser aussi l'enseigne du sabotier d'Alès où tenait facile un bébé.

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Le MVC nous fait la totale à propos des 2 activités cévenoliques incontournables avant l'invention de la purée en flocons, de l'électricité et des tissus synthétiques : le châtaignier et le ver à soie.

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C'est fou ce qu'on pouvait tirer de ça dans les temps! Fou le mal qu'on se donnait pour rien laisser perdre. Une poignée d'herbe servait de bouchon pour son étui à pierre à faux (anti-mauvais œil je suppose).

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On pouvait se planquer dans un tronc évidé pour échapper aux flics du roi-soleil après la Révocation de l'Edit de Nantes. Le convertir en meuble (Homme-debout), une fois la Révolution et la liberté (de conscience) venues.

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Les menuisiers fabriquaient leurs décors de placards, bien plus choucards que les scènes bibliques en bas-relief réalisées par les spécialistes de la sculpture locale chassés par les persécutions religieuses.

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C'étaient des époques pas trop cool où une dent de cheval vous faisait un battant de sonnaille. Question sens artistique pur jus, les grands champions c'étaient les bergers qui rêvaient la nuit dans des cabanes portatives grandes comme des cercueils.

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Et que je te déniche des pierres à tonnerre.

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Et que je te taille des truites-poignées de porte et des cannes-serpents avec mon Laguiole.

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Le grand mérite du Musée des Vallées Cévenoles, c'est de nous faire sentir l'âpreté et les grandeurs d'une societé rurale que l'on tournait en dérision avant de l'envoyer se faire ratatiner dans les tranchées de 14-18.

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Dans sa préface à la brochure que vend une jeune personne de l'espèce souriante à l'accueil, Daniel Travier, le fondateur du musée déploie le parapluie de Geoges Henri Rivière. C'est dire si l'accent est mis sur les techniques, sur les outils. Le riche matériel didactique aurait besoin d'être rajeuni et allégé mais on prend son pied aux vidéos en occitan mâtinées français-standard.

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Plaque muletière en laiton

L'art populaire n'est pas assez visible. Il est vrai que la sensibilité historico-régionale poussait à une certaine austérité.

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Pourtant on savait rire autrefois et sur les toits les potiers se lâchaient. «Merde pour Morice», «Va te faire foutre» lit-on sur les tuiles faîtières. Ou : «Permissin au cervante de coucher librement ave lou mestre».
Rigolo, non ? Pas tant que cet Henri IV brut dessiné avec la liberté de l'impunité.

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19:30 Publié dans Expos, Glanures | Lien permanent | Commentaires (2) | |  Imprimer | | Pin it! |

07.08.2009

Chicago's lakefront art en sursis

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Et maintenant Chicago et les bords du lac Michigan, graffités, sculpturés, peinturés. Pour combien de temps ?
Les blocs de calcaire géants qui, depuis leur installation entre 1910 et 1931, servent de supports à l'expression des pic-niqueurs de l'endroit, sont progressivement remplacés par du béton moins propice à ce genre de libres activités.

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Près d'un siècle de créations populaires très diverses, allant du grattage occasionnel au travail de longue haleine, qui vont disparaître!

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Un témoignage irremplaçable sur la vie et les rêves des Américains du XXe siècle, un patrimoine trop lourd à préserver (money!).

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Un photographe, Aron Packer heureusement passait par là.

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Salut les Chicagoans !

03.08.2009

Dieppe au tapis

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Dieppe au tapis, l'art brut sur la plage, vous avouerez que c'est mieux que la station Montparnasse. tapis_roulant.jpg

Mon chéri que j'ai qui aimait déjà les étrangères quand il était un petit enfant a dégoté en surfant sur la vague net ce blog et la note intitulée Art brut à Dieppe.

Forcément ça a fait tilt dans son petit cerveau de bureaucrate rêvant à ses vacances en slip panthère.

Imaginez en une de plage, toute couverte de tapis faits main comme autant d'invitations aux splash, splash. Il suffirait qu'une armée de Pénélope s'y mette.

Celle que l'Etrangère dieppoise nous signale a pour nom Nicole Bayle. Je crois pas que ce qu'elle fait relève vraiment de l'art brut. C'est plutôt une artiste récupéreuse, masquière et mail-arteuse si j'en crois les infos pêchées ici et là.

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Mais sa petite entreprise tapissière n'est pas sans intérêt. Elle mérite certainement qu'on s'interroge. Vous aurez pt'être un avis, hésitez pas à faire profiter de votre grain de sel les Animuliens engourdis dans le farniente.

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A noter que cette opiniâtre tricoteuse n'expose son work in progress que deux heures par an le 13 juillet, les années où il ne pleut pas. Un parti pris assez rare pour mériter d'être signalé.

11:04 Publié dans Gazettes, Glanures, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : dieppe, nicole bayle, plage | |  Imprimer | | Pin it! |

07.06.2009

Unica Zürn au Marché de la Poésie

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Mon marché, la poésie, Unica Zürn et Soho. Voilà c'qui y a dans mon caddy aujourd'hui.
compote poires peches.jpgMarre des surgelés ! Je me plonge dans la cuisine jusqu'au cou. Mon caddy et mon daddy sur les talons, je suis allée au marché. J'en ai rapporté du basilic altier de mille feux brillants, des haricots verts, des pommes Tentation, 2 kgs de Beurré Hardy et des pêches jaunes. Et maintenant je touille ma compote, en surveillant du coin de l'œil mon chéri qui en profite lâchement pour piocher dans mon lapin à la moutarde en train de cuire.

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De marché en marché, je songe à celui de la Poésie dont la 27e édition va se tenir place Saint-Sulpice à Paris du jeudi 18 au dimanche 21 juin. J'ai lu quelque part qu'Ypsilon, un éditeur dont je vous ai déjà parlé le 16 février 2009 déballera son attrayant petit stock sur le stand G3 de ce susdit marché. Pour Unica Zürn.jpgL'occasion pour moi de me goinfrer avec une correspondance inédite qui donne un coup de projo sur la relation Unica Zürn-Henri Michaux. Comme je suis pas très intelligente et que mon esprit tortueux ne fait que progresser de proche en proche, faut pas que j'oublie de vous dire que ce bouquin intitulé Pour Unica Zürn (Lettres de Hans Bellmer à Henri Michaux et autres documents) me fait penser à une exposition qui a lieu en ce moment à New York.
C'est au Drawing Center qu'elle se tient. Unica Zürn : Dark Spring, c'est son nom. On peut y voir jusqu'au 23 juillet 2009 une cinquantaine d'encres et d'aquarelles sur papier de la période 1950/1970.

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© Brinkmann & Bose Publisher, Berlin

Mercredi 10 juin 2009 une Table ronde (Panel discussion) organisée par Ad Hoc Vox réunira divers orateurs pour examiner la question de ce qui se passe quand l'histoire personnelle d'un artiste devient une partie de son œuvre.

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© Brinkmann & Bose Publisher, Berlin

La présentation de Through biography -c'est l'intitulé de la Table ronde- sur le site du Drawing Center précise : «The exhibition Unica Zürn : Dark Spring will serve as stage to a discussion of the various ways an artist'life is presented alongside their work and how that contexte can influence our relationship to their art».

C'est clair, non ?

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Pour les durs de la feuille (de chou) qui n'auraient pas compris, que ce soit dans la Grosse Pomme ou à Panameu, vous y couperez pas à l'Unica. Et c'est très bien.

24.05.2009

Les coquilles du rêve : Pierre et Yvette Darcel

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Si je vous dis : «Mon rêve», c'est à celui de Pierre et Yvette Darcel que je pense, pas au mien. Au cœur d'une Bretagne, toujours belle et mystérieuse comme une toile de Paul Gauguin, ces deux vaillants septuagénaires se consacrent à la création artistique avec l'entrain et la patience dont ils faisaient naguère preuve pour élever leurs 700 porcs.

Toutes leurs forces vont aujourd'hui à la beauté qu'ils se sont mis spontanément à produire dans leur coin de campagne, déjà super joli au printemps avec la réserve d'or de ses ajoncs.

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«On est pas mal connus », dit madame Darcel. Pas étonnant que les voitures et parfois même un car d'Italiens dont la commune est jumelée avec la leur s'arrêtent pour photographier leur parterre agrémenté de groupes de statues en ciment armé décorées avec des coquillages.
«Y'a Pierre qui fait sa vache !» s'exclame une petite voisine, en gambadant comme une gazelle autour de monsieur Darcel qui, mégot aux lèvres, joue de la truelle sur sa dernière réalisation, en écoutant l'accordéon à la radio.

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«L'été, il travaille dehors, l'hiver à l'intérieur» me glisse Yvette en m'invitant dans l'ancienne porcherie transformée en atelier et en réserve de matières premières. Les coquilles Saint-Jacques viennent de St-Quay-Portrieux. Ils vont aux «moules-frites» récupérer les coquilles. «Beaucoup de bonnes gens leur en donnent»...

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Moi qui fait dans la coquille depuis ma récente balade dans le bassin de Marennes-Oléon, vous pensez si j'ai flipé quand j'ai vu pour la première fois les merveilles d'élégance et d'évocation (rurale, rêveuse et populaire) concoctées par Pierre Darcel. Malgré une épaule qui «ne suit plus».
C'était sur les photos, prises un jour de pluie, que m'avait aimablement fait parvenir une familière de ce petit paradis. Promesse d'enchantements : sur les clichés de Michèle Merlin, mon informatrice, la laine moutonnait sur le dos d'une des premières créatures réalisées par Pierre Darcel.

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Photo : Michèle Merlin

Dame Merlin -on peut le dire- avait eu l'œil. La statue de Bretonne à son lavoir valait 10.

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Photo : Michèle Merlin

Ils étaient vraiment trop les danseurs en costume folklorique!

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Photo : Michèle Merlin

Excitée comme une puce, je profitais du premier week-end pour aller me rendre compte par moi-même.
Maintenant que j'ai vu la fileuse de Pierre Darcel : «ma maman l'hiver, elle filait la laine pour mettre du beurre sur le pain»,

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maintenant que j'ai admiré l'extraordinaire mur décoré qui sert de toile de fond à son «show-room» en plein air,

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je sais comment la lumière est magiquement attirée par les motifs solaires

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et les scènes d'une poésie toute naturelle qu'il y a inscrits.
Axé autour d'une liberté totemique, le jardin de Pierre et Yvette Darcel est encore un «work in progress».

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D'ores et déjà, pourtant, il se hisse au niveau des meilleures réussites du genre : les sites de Fernand Chatelain, Emile Taugourdeau, Gabriel Albert, Lucien Favreau.

20.05.2009

Chinois, les graffiti !

Deux chinoiseries en vitesse, du genre graphomanie brute, récoltées sur ma toile. Des fois que vous les auriez pas encore croisées.

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Il s'agit de monsieur Tsang Tsou-Choi et de l'œuvre d'un inconnu, enragé écrivain qui prend les murs des vieilles baraques pour des pages de livres.

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Je n'en sais pas plus pour le moment mais vous en verrez davantage en furetant par ci et par .

Bon, bin, sur ce, bisous, je me tire ailleurs pour cause d'Ascension.

21:53 Publié dans Ailleurs, Blogosphère, Glanures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : graffiti, chinois | |  Imprimer | | Pin it! |

17.05.2009

Adolf Wölfli est-il dans son assiette ?

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Le plat de Wölfli, permettez que je mette les pieds dedans. Quand je dis «plat», je devrais dire «assiette» mais c'est bien de vaisselle que je vous cause. Plus précisément, de vaisselle en céramique de la région de Heimberg près de Berne.

jardinier.jpgJe planais encore dans mes rêveries saintongeaises et je m'apprêtais à vous embarquer dans la visite du vieux-charmant Musée Dupuy-Mestreau, un cabinet de curiosités pleins d'enseignes, de coiffes, d'objets de bagnards et d'assiettes décorées de funambules.

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C'est alors qu'une info trop sensationnelle m'est venue de Suisse.
Un collectionneur de là-bas, Philippe Eternod, pour ne pas le nommer, venait de me glisser dans la cantine ces images que je vous restitue parce qu'elles sont de nature à éclairer le fil caché qui court entre art populaire et art brut. Il a bien fait : je les connaissais pas. Au chapitre de l'imprégnation folklorique d'Adolf Wölfli, je n'avais eu vent que de l'armoire sur laquelle j'avais juché ma chronique du 13 janvier 2007 (Art brut : la clé du mystère). Avec cette assiette heimbergeoise repérée par un Animulien d'honneur, c'est une nouvelle serrure qui s'offre à cette clé.

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La fabrication de céramiques bat son plein dans la région de Berne quand naît le petit Adolf Wölfli (1864). La poterie est un métier artisanal qui met du beurre dans les épinards des agriculteurs. Wölfli qui bossait à la campagne dès son plus jeune âge n'a pas pu l'ignorer.

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D'autant qu'après 1875, les touristes de l'époque commençant déjà à acheter comme souvenirs ces objets des manufactures de Heimberg, ils circulent sans doute pas mal. Wölfli a donc très bien pu se les mettre dans l'œil au cours de la vie de patachon qu'on lui faisait mener en guise de traitement spécial réservé aux petits pauvres. C'est ce dont était persuadé le Dr von Ries, successeur de Walter Morgenthaler à la Waldau où Wölfli était interné.

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L'une des inscriptions anciennes sur une étiquette collée au verso de l'assiette indique même (je traduis grosso-modo) que, d'après von Ries, la céramique de Heimberg était utilisée dans la famille de Wölfli. Bon, moi je veux bien mais j'aimerais en savoir plus sur cette étiquette. Si quelqu'un sait ...

23:31 Publié dans Glanures, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, adolf wölfli, céramique, heimberg, art populaire | |  Imprimer | | Pin it! |

10.05.2009

En voyage vers Brouage

Avant de vous gratifier des graffiti de Brouage, un ready-made-aidé aux huîtres pour commencer. Un «ready-made» vous savez ce que c’est, duchampistes que vous êtes. Un bidule trouvé tel quel dans le panorama et élevé par vos soins au rang d’œuvre d’art. Des fois, on donne un coup de pouce et c’est alors un ready-made «aidé». Quand c’est des huîtres qui le donnent le coup de pouce, comme c’est le cas de ce vélo qui participe de la déco d’un caboulot du port de Chatressac dans l’estuaire de la Seudre, c’est un «ready-made-aux-huîtres-aidé».

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maison de la coiffe.jpgTout ça pour vous dire que j’ai été me goberger de coquillages, de soles, de bars et de soupes de poissons en regardant l’île d’Oléron au fond des yeux. A Grand-Village-Plage dans ladite île, je serais bien allé visiter la Maison paysanne de la coiffe et du costume. Hélas, ça ouvre qu’en juin et encore pour les groupes. La municipalité a pas l’air d’en faire  une priorité. J’ai donc abandonné les randonnées en forêt et le phare de Chassiron pour re-filer sur Marennes, patrie de … l’huître.

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A Chaillevette, sous une lumière de Charente-maritime au poil, les copines et moi on a flashé sur le jardin d’un pavillon où le propriétaire s’est bricolé une installation de petites pierres levées et omoplates-totems peintes de couleurs pétantes et cloisonnées.

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Manque plus que la figuration ce serait du Chaissac! Mais l’«artiste» est ici un peu trop timide. Un début cependant.

Comme on était sans nos matous, on en a profité pour se déchirer un max avec Reinette et Violette, celles-ci m’accusant de les stresser à mort en imposant mon rythme d’enfer. peugeot-308.jpgComme c’est moi qui conduisait Bijou, la 308 de location couleur d’huître, je n’en eus cure et nous fonçâmes en boudant dans la direction de Brouage, sorte de ville-ready-made depuis que l’océan abandonna ce port-forteresse au milieu des terres.
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A hauteur de Champagne, avant St-Agnant, la très émouvante rencontre sur la D733 d’un témoignage de dévotion populaire d’aujourd’hui a calmé le jeu. Pour «David, Elodie, Gaëlle, Adrien et Fabien» jeunes victimes de la route, un portique de bois latté a été dressé contre un arbre et constellé de fleurs artificielles, de guirlandes, de teddy bears et d’inscriptions : «Je t’M», «I love you», «Je t’aime, maman».
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Moins encline à appuyer sur le champignon, je suis arrivée à Brouage pour un thé à la menthe et des caramels au sel. Les édifices et églises saintongeais nous ayant déjà offert leur moisson de graffiti, on s’est mises à en chercher sur les remparts.
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Et on en a trouvé des pas mal, dans le genre maritime,
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sur les murs des spacieuses latrines du XVIIe, d’une hygiène tout-à-l’égoût sans doute avant-gardiste pour l’époque.
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Elles se signalent par une façade plutôt grand-siècle.
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Si j’avais le temps, je me livrerais au recensement de toutes les antiquités de graffiti que je rencontre mais je doute de suffire à la tâche. Heureusement, je ne suis pas la seule à faire ça. Au wifi-café de Saint-Palais-sur-mer,

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non loin de Chez Lolo, le roi du Bulot,

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j’ai découvert en twistant sur Internet qu’Eliane Larus faisait la même chose.

19:58 Publié dans Glanures, Images, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : graffiti, ready made, brouage | |  Imprimer | | Pin it! |

05.05.2009

Génie populaire des Canaries

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Canaries party.

Par le truchement de l'un de mes correspondants catalans (merces Salvador), cette image où le génie populaire fait dans le cierge chevelu .

Em dius on se trova aquesta fon ?

12:49 Publié dans Ailleurs, Glanures, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : iles canaries, art populaire, fontaines, rocailles, cierges | |  Imprimer | | Pin it! |

16.02.2009

Unica Zürn et son MistAKE

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Zürnophiles et zürnolâtres, en bon français : amoureux et amourêveuses de l’œuvre d’Unica Zürn seront heureux et reuses d’apprendre que ses textes écrits en français et dispersés à droite et à gauche sont recueillis pour la première fois dans un petit bouquin bien propre sur lui et même carrément élégant sous sa couverture bleu-pétrole imprimée en blanc modeste.

La couverture est de Pauline Nunez et ce livre intitulé : MistAKE et autres écrits français (je respecte autant que possible le belle typo utilisée) est paru chez un petit éditeur, Ypsilon, fin octobre 2008.

Le monogramme de la maison qui ne compte encore que quelques titres à son catalogue mais du puissant :yannis_ritsos.jpg

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Pier Paolo Pasolini,        Djuna Barnes,         Yannis Ritsos     est dessiné par Franck Jalleau.

Y et Z étaient, c’est naturel, fait pour se rencontrer. Isabella Checcaglini, la fondatrice de cette petite (mais déjà respectable) maison d’édition s’en est aperçue, elle qui ne craint pas les décortications du langage puisqu’elle a eu le culot de s’attaquer bille en tête au Coup de Dés de Stéphane Mallarmé pour entrer dans le métier

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devanture.jpgVotre petite âme errante aurait pu s’en apercevoir aussi puisque j’ai découvert que, fin novembre 2008, j’ai loupé (on me dit jamais rien!) une lecture d’extraits de MistAke à la librairie franco-allemande de Montmartre, j’ai nommé la Libraire Buchladen, rue Burq n°3 dans le 18e of Paris. Maintenant que vous êtes en appétit, foncez ici et pour tout savoir. La préface de Rike Felta à ces Ecrits de Zürn est éclairante aussi. Elle file comme une balle et sans graisse inutile au cœur du problème : «MistAKE se présente comme un mot qui pourrait en contenir plusieurs autres, en particulier quand on intègre en même temps plusieurs langues et leur dimension phonétique comme c’est le cas ici (…)».

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Nous revoilà au cœur des anagrammes, cœur de l’œuvre d’Unica Zürn et cœur de son malheur. De ce point de vue, moi c’que j’préfère c’est le tout premier texte, dans un français très personnel qui marche sur les fautes comme on marche sur des courbatures. Il daterait du début des années soixante. Unica y relate un voyage en avion pour un retour à Berlin et un internement dans un hosto psy de cette ville.
Cela commence comme ça : «Sans ventre, elle fait la naissance d’une ville. Tout le mond dans l’avion la regarde, mais elle est trop occuper avec l’acouchement de sa ville, qu’elle regard personne. Elle écoute : tout qui passe par l’oreille devient plus vraie, que les experienes par les yeux».
Procurez vous 17 thunes pour lire la suite. Achetez vite ce livre et soyez un des 500 heureux à le posséder. Après, tant pis pour vous, il sera épuisé.

00:05 Publié dans Ecrits, Glanures, Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : unica zürn | |  Imprimer | | Pin it! |