26.08.2008
Merde à César
Les Gaulois sont bien logés! Question Gaulois, j’ai oublié de vous refiler l’image de leur gîte rural. Bon, les fiers Sicambre doivent baisser la tête pour entrer mais je vous jure qu’on y est à l’aise ou à l’Esse (un doux patelin qui se met en quatre pour la rénovation des vieilles demeures).
Si TF1 existait déjà du temps de la celtitude, nul doute que les reporters en braies et casques ailés devaient se précipiter, toutes tablettes en cire dehors, sur les gens d’Esse pour les interroger à propos de leurs paillottes au Journal de 13 heures.
Les Animuliennes des premiers siècles après J.C. pouvaient y recevoir leurs amis et même y mitonner des petits pigeons à la broche préalablement hypnotisés par des Michel Simon galates
(dormez, dormez, petits pigeons).
Question Gaulois, allez donc pas croire que je vais lâcher l’affaire. Surtout qu’au Musée d’Angoulème, entièrement refait à neuf pour la visite de votre petite âme errante, j’ai flashé sur deux «têtes de Jarnac», contemporaines de la période de l’indépendance vercingétorixienne ou de peu postérieure à la guerre des Gaules.
«Cecos ac Caesar!», comme le dit si bien le bouquin de Jean-Paul Savignac qui rassemble des inscriptions trouvées sur des vieilles pierres.
Autrement dit : «Merde à César!» (l’Iznogoud de l’époque) à qui, c’est bien connu, il faut rendre ce qui lui appartient. Ce qui prouve qu’on peut rester assez «brut», même quand on emprunte l’alphabet latin.
Pour finir par des gauloiseries, je vous recommenderai Morbleu de ventrebleu! et les 15 autres chansons des Moènes de Chantemerle collectées par l’Asso La Marchoise de Gençay dans les villages du sud de la Vienne et du nord de la Charente.
Non sans toutefois vous inviter au préalable à vous rendre dans la salle du parquet qui craque du sus-dit Musée d’Angoulème où vous retrouverez, au milieu d’une chouette collec d’art africain et océanien, quatre bambous kanak, production récemment portée aux nues par mes soins, en raison de sa connivence avec mon art brut adoré.
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16.06.2008
Art brut : découverte d’un nouveau créateur en Sicile
Sans vouloir me vanter (hum, hum !...), Animula est une belle chose. Ce blogue, je me dis des fois que c’est bête que je le fasse parce que j’aurais aimé le lire. Tout particulièrement quand un Animulien généreux du genre de Boris Piot me confie, pour publication immédiate, des images d’une force 10 sur l’échelle de l’art brut comme celle de ce créateur sicilien dont je vous ai déjà montré les sensationnelles réalisations murales récemment.
© Boris Piot
Cet exceptionnel «crayonneur» -comme vous dîtes– oui, je l’ai rencontré cher Boris, je vous le confirme. Et grâce à vous, faites pas le modeste, puisque c’est vous qui m’aviez mise sur sa piste quand vous êtes tombé (aïe) sur les élucubrations de votre petite âme errante, il y a de ça environ 3 mois.
© Boris Piot
C’est vrai que le travail de cet homme talentueux (par nature), fruste et fragile, «mérite attention», comme vous l’écrivez dans votre com du 10 juin. «Attention» et même plus car vous vous doutez bien que nous nous trouvons là devant un authentique grand cas d’art brut.
© Boris Piot
Avec le cortège de difficultés habituelles : nécessité de pas nuire en voulant bien faire, prise en compte du contexte et de la situation précaire où se trouve placé le personnage, recherche des bons moyens d’éclairer l’œuvre alors même que son créateur n’en manifeste pas le besoin. Du boulot sur la planche, quoi !
© Boris Piot
Mais rassurez-vous, scrupuleux B.P., cette découverte n’est d’ores et déjà pas passée inaperçue et les murs de Giovanni (il ne vous avait pas dit son prénom, à moi, si) ont bel et bien suscité de l’attention et même de la passion e-mailesque dans le petit club d’Ani. Pas de risque que mes correspondants, filles et garçons, passent donc à côté de vos photos de dessins réalisés aux feutres de couleurs, tantôt sur des supports de fortune et tantôt sur beau papelard quand il y en a.
© Boris Piot
Qu’admirer de plus de l’autorité, de l’innocence, de l’originalité de ces compositions ? A eux de le dire. Ou de le penser.
Pour moi, c’est sans conteste pur jus d’art authentique et je suis prête à griffer le visage du premier qui dirait le contraire.
© Boris Piot
22:58 Publié dans Ailleurs, Glanures, Images, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : art brut, giovanni bosco | | Imprimer | | |
21.05.2008
Au «Castello incantato» de Filippo Bentivegna
Si vous pouviez voir mon fond d’écran! Je me suis installé les gratte-ciel de Filippo Bentivegna. Le skyline que cet infatigable créateur-excavateur a peint sur les murs de sa maisonnette sans fenêtre, après son retour des U.S.A où il avait émigré au début du 20e siècle.
Vous pensiez pas qu’en Sicile, je m’étais contentée de glaciers et de temples ?
A peine arrivée, j’ai foncé vers Sciacca (ça se prononce «Chaca» que je répète pour le plaisir d’évoquer la scène du Minotaure dans le Satyricon de Fellini).
Direction les 5000 têtes sculptées par Bentivegna, surnommé «Filippu di li testi», alors que de son vivant on lui donnait de «l’Eccellenza», à cause peut-être du mélange de trouille et de respect qu’il inspirait.
Très vite, dans les fresques du petit Chicago intime de l’ancien émigré sicilien, des têtes, plutôt grimaçantes, sont apparues. Elles se sont multipliées tout autour, dans le jardin de cailloux que Filippo s’est acheté en 1935 en dehors du village.
Cela ne s’était pas très bien passé en Amérique. F.B. n’avait appris que quelques mots d’anglais, refusé la naturalisation. Une histoire de violence liée à un amour malheureux par dessus le marché. De retour chez lui F.B. ne choisit pas la voie de la facilité mais celle d’une entreprise artistique inouïe dans son contexte social.
Le terrain de Bentivegna avec ses oliviers descend de la montagne par paliers vers la mer. Quand on l’aborde de la route escarpée qui mène à lui, on le gravit en soufflant et en se confrontant à des vagues successives de visages, plus ou moins grossièrement taillés, qui frappent par la tristesse qu’ils dégagent.
Même si les murets de protection installés par la commune, aujourd’hui propriétaire et gardienne des lieux, rationalisent un peu cet espace sauvagement personnel. Cela vous déboussole, vous fout le tournis. «Totale prise de tête !» résume ma copine Léa avec son humour dévast-auteur.
Le malaise culmine quand on arrive aux murs crênelés, ondulés à la Gaudi, mais boursouflés de têtes, à peine émergentes ou proéminentes qui vous lorgnent de leurs yeux torves comme si on était hallucinogénées.
C’est trop pour certains visiteurs et c’est encore rien car on arrive maintenant au sommet où sont les grottes.
C’est au seuil de celles-ci que Dominique s’est arrêtée. On n’a pas pu la forcer, la pauv’ chérie.
Intrépide comme je suis, je me suis engouffrée là-dedans en serrant les … et en essayant de deviner les figures de cauchemar bubonnant dans les parois, à la lumière de mon téléphone portable.
C’est magique et terrible à la fois, d’autant qu’à l’intérieur la couleur rouge a tenu sur ces visages dantesques. Trop formidable, limite à gerber, comme quand on monte pour la première fois dans un hélico alors qu’on a le vertige.
Dans ce dédale de passages étroits où le corps se coince dans des alvéoles, Bentivegna, au prix d’un travail colossal, nous fait cotoyer des chocottes quasiment préhistoriques.
23:55 Publié dans Ailleurs, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : filippo bentivegna, art brut | | Imprimer | | |
09.03.2008
Au seul plaisir de voyager
La communauté animulienne est une belle chose. Avec elle, ça roulotte un max et même quand votre Petite âme errante a la tête sous l’eau, comme la semaine dernière, il y a toujours quelque part un correspondant ou une correspondante qui travaille pour mon blogounet. Une de ces petites fourmis industrieuses s’est mis sur le sentier de la guerre après mon appel au secours concernant l’ouvrage de Marie Mauron où il est question de Lucien Henry.
Elle m’a déniché sur les rayons d’un libraire de Draguignan (Theatrum Mundi) cet En roulotte et à pied en Haute Provence à travers la montagne de Lure (sous-titré : Au seul plaisir de voyager comme si c’était pas assez long) que mon daddy cherchait depuis 20 ans. Il y a du Stevenson là-dedans bien que Modestine soit ici une vieille mule nommée Regina.
Et ça sent la lavande, le romarin, l’huile de noix, le saucisson de montagne, le pain de campagne, du temps où –cocagne– il y en avait. On y fait des rencontres dans cette montanha de Lura (occitan provençal classique) ou mountagno de Luro (pour ceux qui préfèrent la norme mistralienne). Prospino, «l’Espagnol-gavot», ferblantier-restaurateur, grand maître de la soupe d’épeautre. Le curé de Saint-Etienne-les-Orgues et ses cochons de Barbarie.
Des bergers, des potiers et même un saint avec des faux-airs de Barbu Muller : le saint Maffre du cloître de Ganagobie, «une statue romane, les yeux faits d’un grand creux tout noir sous des sourcils embrousaillés, la bouche ouverte, le visage sans menton, d’un seul bloc avec le cou, se perdant (…) dans son pilastre».
Photo Zoé Binswanger
La roulotte dont l’équipage se compose de l’auteur, d’un certain Lu, «le collier de barbe en neige molle, agile, dansant, riant, pétri d’une argile aux ferments d’esprit insolite, ayant goûté à tout sans se fixer à rien, demeuré, lui, totalement à la disposition fataliste du grand hasard, ayant été aspirant moine, vrai chevrier, pèlerin d’occasion, même itinérant fonctionnaire (…)» et de sa mère Ba, transporte avec elle tous ceux qui s’embarquent dans la lecture de ce livre savant et ludique.
Tout ce que j’aime. Merci à la poste qui me l’a si rapidement fait parvenir. Normal qu’elle se décarcasse, il est vrai, pour un confrère car, si j’ai bien compris, c’est à des activités lointaines de suppléant-facteur que Lu de la Roulotte devait sa connaissance intime du pays.
21:06 Publié dans Glanures, In memoriam, Lectures, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lucien henry, marie mauron | | Imprimer | | |
14.11.2007
L’inuksuk de Marnay
Faudrait pas croire que vot’ p’tite âme errante ne jure que par le lait de la treille. Elle n’a rien contre le jus de pommes et, pour vous le prouver, elle vous en offre une pleine bassine d’un joli bleu remplie directement au sortir du pressoir d’un sympathique Viennois des environs de Civray (86).
Avec un nom comme ça, vous comprendrez que je ne vous mens pas.
C’est pourquoi vous me suivrez, j’espère, si je vous dis que sur la route de Vivonne, j’ai rencontré l’inuksuk de Marnay.
Bon, j’exagère un peu, les inuksuit ce sont des accumulations de pierres utilisées par les Inuits pour effrayer les caribous et ici c’est des bottes de paille, de la bâche en plastic et de la peinture couleur cobra qui ont été joyeusement combinées ensemble par des agriculteurs soucieux que les automobilistes ne loupent pas leur foire locale.
Mais ça se voit de loin aussi, c’est situé sur une éminence (pas un évêque, une petite butte) aussi et ça produit de loin son petit effet d’évocation sommaire d’une silhouette humaine. Aussi.
00:55 Publié dans Glanures, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Inuksuk | | Imprimer | | |
04.11.2007
Calaveras rue des Cascades
Martin Ramirez par Mary Altaffer/AP Photo
J’étais partie pour vous parler de cette nouvelle qui doit mettre en ébullition tous les collectionneurs d’art brut : on vient de retrouver un paquet de dessins inconnus de Martin Ramirez, quand la rue des Cascades s’est jetée en travers de ma route.
Gravure par Kristin Meller
En cette fin de journée à lumière parisienne propice je me dirigeais, bras dessus bras dessous avec mon petit kodak, en direction d’une galerie du 20e arrondissement où Le jour des mort au Mexique était évoqué par un autel à offrandes et par des calaveras dans l’atelier de l’Association pour l’estampe et l’art populaire.
La rue des Cascades est une drôle de voie serpentine ainsi nommée -j’imagine- parce qu’on y captait des sources et qu’on y croise encore des «regards», édifiés pour surveiller icelles.
J’allais atteindre le 49 bis où ce que crèche l’asso en question lorsque, non loin de la maison utilisée par Jacques Becker comme décor pour son Casque d’Or, je suis tombée sur une cascade de graffiti sculptés comme on n’en fait plus.
C’est à l’exact coin de la dégringolante rue des Savies et de sa cascadeuse voisine. Un morceau aux allures furieusement provinciales qui fait tout son possible pour oublier les rénovations à prétentions modérées ambiantes sans pour autant tomber dans le musée à touristes.
Vous mordez le truc ? Là, sur un mur de jardin de curé couronné de plantes mal peignées, comme une page de croquis griffonnés sans fignolage, de drôles de têtes se bousculent, pas de la même main on dirait.
La proximité d’un Espace Louise Michel (où les glandeurs du dimanche étaient invités, par voie d’ affichette rétro, à une expo sur L’Espagne et ses républicains pour témoins) explique sans doute qu’à des têtes de mort, l’un des sculpteurs anonymes du mur des Cascades ait cru bon d’ajouter des messages adaptés à l’histoire du quartier :
«Anarchie»,
«Vive la Commune»
Une rapide enquête de votre petite âme errante lui a permis de savoir que cette œuvre lapidaire, urbaine en diable, avait été attribuée à un «artiste-ouvrier» qui a nié en être l’auteur.
C’est vrai, qu’à côté de figurations sauvages, on croit discerner dans ces graffiti une certaine élégance de trait qui pourrait être la marque d’un artiste pure laine.
Un gus en tous cas qui serait au parfum de Brassaï et qui n’aurait pas craint, à cause de ça, de recourir au grattage, une technique plutôt négligée en nos jolis temps pressés comme lavement.
C’est en songeant à tout ça, qu’au bout de la rue des Cascades, j’ai rencontré, près d’un kébab, la Sirène de Ménilmontant .
23:55 Publié dans Expos, Images, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : calaveras, graffiti, martin ramirez, art brut | | Imprimer | | |
07.10.2007
Les bateaux jouets s’exposent à la Marine
Hello, les gars (et les filles) de la marine ! N’ayant, comme vous le savez, pas froid aux yeux, votre petite âme errante s’est embarquée sur sa coquille de noix de petit Mac portable à la recherche de nouvelles images perdues dans l’océan du net.
Pour aujourd’hui, elle a ramené dans ses filets ce petit navire brésilien d’un certain José Bispo qui appartient à la galerie virtuelle de la Casa do Imaginario, la Collection d’art populaire (Coleçao de arte popular) Tania de Maya Pedrosa.
Bon, ça ne vaut p’être pas le bateau que brandit Tosquelles dans ma note du 6 juin 2007 mais quand même… ça porte à rêver à l’influence de la mer sur les créateurs portés à larguer les amarres.
Cela me conduit également, du haut de mon phare, à porter un coup de projecteur sur une remarquable exposition du Musée National de la Marine à Paris.
Bateaux jouets 1850-1950, elle s’appelle. Elle a été prolongée juqu’au 5 novembre 2007. Une bénédiction pour moi qui suis toujours à la remorque et qui me rongeait les ongles de n’avoir pas trouvé le temps de vous en causer. Il n’a pas fallu moins de 3 capitaines pour piloter cette expo de belle envergure.
Non contente de nous présenter une riche et variée flottille de ces petits (et grands) bateaux de bassins qui faisaient la joie des moutards d’autrefois, elle est terriblement bien documentée sur la fabrication de ces objets manufacturés qui se sont échoués parfois dans la vase des bassins d’où ils ont été tirés par des collectionneurs acharnés.
Animula soulève son béret devant le travail de Didier Frémond, Annie Madet-Vache et Alain Niderlinder, prolongé par un livre (co-édité par le Chêne et le MNM) attrayant et savant. Il fera autorité dans les bibliothèques d’amateurs et bientôt sous les sapins de Noël. Les grands-mères et les grands-pères qui ne profiteraient pas de l’occasion pour embarquer illico leur descendance dans une visite de Bateaux jouets ne mériteraient plus le nom d’Animuliens de choc.
Et s’ils aiment l’art brut, à défaut d’en trouver là, ils pourront méditer avec profit sur les possibles sources d’inspiration des Auguste Forestier et autres fabricants de petits bateaux sauvages déjà montrés sur ce blogue.
20:59 Publié dans Expos, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : José Bispo | | Imprimer | | |
18.08.2007
Victor Paysant réhabilité
Un ciel noir, une blouse rouge. Une photo ratée pour vous dire l’ambiance ce jour-là.
A Bagnoles-de-l’Orne, la brocante était nulle alors j’ai poussé vers le nord malgré les «bofs» de mon chéri qui serait bien resté devant son Dubuffet (il fait semblant de lire la grosse bio de Marianne Jakobi et Julien Dieudonné).
A Ménil-Gondouin, sur la D15 qu’on n’atteint pas sans se paumer un peu, j’ai enfin vu l’église «vivante et parlante».
comme disait Victor Paysant, l’auteur de cette palpitante décoration qui vient de renaître de ses cendres grâce au concours de l’Europe, de l’Etat, du Conseil général, de la Fondation du patrimoine, du Crédit agricole… (j’en passe) et de l’Asso des amis qui ont casqué pour ça.
L’église voisine avec une mairie qui a l’air de sortir d’un village de poupées. En dehors des messes, «s’adresser au café à côté pour visiter l’intérieur», hélas le café était en vacances.
J’ai donc admiré la bruissante façade et son St Michel sculpté par Philippe Doucin de Briouze en remplacement de celui d’origine.
Un panneau explicatif pour touriste lambda dit que : «l’ordre fut donné, après la mort de l’abbé Paysant, d’enlever toutes les statues et d’effacer les peintures» qui viennent d’être ressuscitées.
«Fut donné» : c’est une belle chose que la forme passive quand il s’agit de prendre des pincettes avec le goupillon !Il est vrai qu’aujourd’hui la Commission d’Art Sacré du Diocèse soutient la réhabilitation.
Dommage que les autorités spirituelles de l’époque n’aient pas fait preuve d’autant de goût, ça nous aurait épargné 34.914,12 €.
18:12 Publié dans Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Victor Paysant, art brut | | Imprimer | | |
16.08.2007
Iznogoud et le magicien d’Oz
Allez pas croire, mes chers estivonimuliens, que je me suis abîmée dans la sieste et dans la tarte molle. Je routarde à mort en regardant le soleil dans les yeux et je ramasse dans les fossés des raisons d’espérer. A l’entrée de Gorron, un petit bled du bocage mayennais, cette promesse d’une rentrée chaude (?) qui m’évoque les pirateries de Michel Macréau
C’est le fruit des efforts conjugués d’un écolhostile à la Haute Tension et d’un Iznogoudophobe facétieux, adepte du langage S.M.S. Par son calembour ajouté à cette image d’avertissement, je le soupçonne de vouloir jeter un doute sur le financement des vacances américaines de notre nouveau calife.
Dans un registre plus soft, cette icône d’un art sacré plutôt décalé glanée près de la chaumière de Pontmain où, très peu de temps avant la Commune de Paris, une dame bleue dans une bulle étoilée est apparue sur le toit au jeune Eugène Barbedette qui en avait un peu assez de piler les ajoncs.
Plus tard, plus loin, mais où?, j’ai oublié, ce ready-arbre-aidé, touchant témoignage de collaboration entre la nature toujours reine (sur terre et dans les cieux) et un jeune rigolo des cambrousses.
Pour finir et pour ceux que mes délires lucréciens (ou lucifériens) laissent froid, je vous emmène, par le Pays de Fougères, sur la départementale 796 (M4 sur la carte Bibendum 309 Local) où, à l’entrée d’une localité dont le nom composé évoque le souvenir d’un célèbre navigateur du XVIIIe siècle, un plombier-zingueur cinéphile a réalisé, en guise de pub, un drôle de marcheur chapeauté qui fait penser très fort au personnage en fer du Magicien d’Oz.
18:45 Publié dans Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (2) | | Imprimer | | |
24.06.2007
Trickster et Diabolo
Me reste plus qu’à prier Manitou pour que les actes en soient publiés. Y’avait là-dedans pleins de sujets croustillants : cabinets de curiosité, reliquaires, Museen für Völkerkunde, Australian Aboriginal drawings, usages micmacs de la croix chrétienne et objets «trickster».
Le trickster, si j’ai bien compris, est lié au chamanisme et aux sociétés amérindiennes qui n’éprouvent pas le besoin d’avoir un mot pour «art», les veinardes. Dans les récits populaires, c’est un héros comique, farceur, taquin et ambigu. Un civilisateur et un fouteur de merde. Je schématise parce que ça met en jeu plein de notions coton à comprendre pour nos cervelets européens.
Trickster et la danse des oiseaux
Peut-être qu’on peut s’en faire une idée en croisant le chemin de ce monsieur Charlie aux exubérants costumes dont j’ai eu l’occasion de vous entretenir dans ma note du 17 juin (Le petit train du monde). Imaginez-vous (vive le hasard !) que je l’ai rencontré vraiment, en costume civil – c’est-à dire avec la parka de camouflage gris et blanc mais sans pancarte - à Barbès, à l’arrêt du 85. Comme il avait troqué son gibus impressionnant pour un simple calot orné de badges, j’hésitais mais j’ai reconnu Diabolo, son petit chien dans sa poche kangourou. Monsieur Charlie sera sans doute à la prochaine Marche des Fiertés homosexuelles le 30 juin à Paris. Il prépare de nouveaux accessoires.
On pourra le photographier, en lui témoignant tout le respect qu’il mérite car c’est un créateur de la veine de Vahan Paladian ou Giovanni Podesta dans la catégorie «vêtements et parures».
Manteau de Giovanni Battista Podesta
Bien à l’abri derrière ses lunettes noires et son message politique, il semble plus à l’aise quand son interlocutrice respecte avec lui une distance d’environ un mètre.
A côté de lui, le spectacle de la rue paraît bien falot même au Marché de la Poésie, place Saint-Sulpice où officiaient un percussionniste sur marches d’escabeau et un gratteur de contrebasse sommaire.
21:15 Publié dans Parlotes, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Giovanni Battista Podesta, Trickster, Charlie, art brut | | Imprimer | | |