13.09.2008
La vie parisienne de William Scott
William Scott, sa marque de fabrique c’est le sourire. Celui qu’il accroche aux portraits, très «black is beautiful», qu’il réalise au creative Growth Art Center d’Oakland. Il faut voir celui de sa «love policewoman» !
Et son autoportrait, façon affiche électorale ! Il peut en prendre de la graine, Barack Obama ! Par sa façon de peinturer, William Scott fait penser à Chéri Samba. Même méticulosité associée à des messages. Utopistes et uchroniques ici. W.S. détesterait pas réinventer le passé, faire comme si Martin Luther King n’avait pas été assassiné. Animula, ça lui va.
Chris Ofili et Rirkrit Tiravanija (respectivement peintre anglais d’origine nigériane et Thaïlandais né à Buenos-Aires) ça leur va aussi. Ils collectionnent les œuvres de ce créateur autodidacte, né en 1964, qui aime à reconstruire son Frisco.
Quant à Jeremy Deller, autre artiste gibi, passionné de slogans et inscriptions, il a inclus William Scott dans sa sélection pour l’expo From a revolution to another, puisqu’on lui a donné carte blanche au Palais de Tokyo du 26 septembre 2008 au 4 janvier 2009. L’ouverture de ce show, c’est le jeudi 25 septembre de 20 h à 24 h.
Les fûtés et les malignes se seront précipités auparavant au vernissage de la Galerie Impaire, 47 rue de Lancry dans le 75010. Ce mercredi 24 septembre (de 18 à 20 h), ils pourront se faire l’œil avec des créations de William Scott accrochées par les blanches mains (il lui reste un peu d’enduit aux doigts car il vient de rafraîchir les cimaises) de Julien Raffinot qui officie dans cette galerie growthartcenterienne auprès de Tom di Maria. L’exhibition des œuvres de Scott accompagne Communication Breakdown, l’exposition principale d’Impaire. Un titre pareil, ça rappelle les Stones à mon daddy. Il prétend que «Le type qu’a trouvé ça, est un fan de Nineteen nervous…».
Votre petite âme errante est moins emballée. Elle aurait préféré plus de précisions à mettre dans son moteur. Le carton d’invitation, certes chiadé, est insolé dans le goût lettriste. Il manque volontairement de lisibilité. On déchiffre mal les 17 noms des créateurs participants, de Tauba Auerbach à Melvin Way en passant par Paul Butler, Dana Frankfort, Louise Lawier, Yuichi Saito, Maya Schindler. D’autant qu’il n’y a que Dwight Macintosh et Dan Miller qui nous soient familiers.
Quand au concept, il n’est pas évident. Il faut se rendre sur le site de l’Edlin Gallery de New York, partenaire du Creative Growth sur ce coup, pour comprendre que «the show explores abstraction as a shifting notion -both formally and conceptually- with works by artists who employ diverse methods of reductivism and bricolage».
Hou là là !, amis américains, vous oubliez qu’à Paris, on parle l’anglais comme des vaches espagnoles et qu’on est plutôt cartésiens. Donc un peu plus de points sur les i la prochaine fois, please. En attendant on veut bien vous faire confiance.
Du 24 septembre au 2 novembre 2008, c’est la fenêtre de tir de Communication Breakdown, à la Galerie Impaire. On ne la manquera pas.
23:52 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : william scott | | Imprimer | | |
11.09.2008
Zemánková au carré
Zemánková au carré, c’est le pied ! A Genève bientôt, la grand-mère Anna et sa petite fille Terezie se retrouveront à la Galerie Une Sardine collée au mur. Aucun loup de prévu au programme. Petits pots de beurre peut-être au vernissage ? Il aura lieu le jeudi 18 septembre dès 18 heures. Les Animuliennes pourront se munir de leur chaperon rouge en signe de ralliement. La grand-mère a 100 ans Elle est née en 1908 en Moravie et s’est éclipsée en 1986, nous laissant les fleurs qu’elle commença à faire pousser dans les années 60 et «qui ne fleurissent nulle part ailleurs» que chez elle, selon ses propres propos. Chez La Sardine, Anna Zemánková sera comme chez elle, n’en doutons pas. On pourra y venir zieuter sa «flore à la beauté inquiétante quasi vénéneuse», quelque part «entre l’ornemental, le végétal et le cosmologique».
J’extirpe ces mots du petit texte chapeautant le zoli carton d’invitation qui n’a pour moi que le léger inconvénient de créditer cette œuvre unique «d’accents surréalistes». Je comprends ben que cette remarque a pour fonction de rompre avec les sédimentations médiumniques que l’on a trop souvent collés sur cette «artiste» tchèque. Mais franchement, en dépit des influences surr et spirites qui planent sur son pays, je crois pas qu’Anna Z ait jamais été vraiment concernée par ces courants là.
Mais, je peux me tromper et la petite-fille, heureusement sera là, pour le dire. Car Terezie, oyez, oyez !, fera 2 visites commentées le jeudi 25 septembre à 18 h et le samedi 27 septembre à 15 h. Vous aimerez son français qu’elle parle plutôt bien et qu’elle entretient par des apparitions fréquentes dans notre pays.
L’anniversaire d’Anna sera souhaité aussi cette année «par deux autres expositions, l’une à New York et l’autre à Paris», nous apprend le sardineux carton, sans dire lesquelles.
A mon humble avis, c’est l’exhibition à la Cavin Morris Gallery de N.Y.C.
et celle d’abcd la Galerie dans la verte Montreuil (pas Paris mais presque) qui sont visées.
La première –profitez-en, le dollar est bas– c’est du 16 octobre au 22 novembre 2008.
Quant à la seconde – Robespierre station – ce serait du 10 décembre 2008 au 15 mars 2009.
23:23 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : anna zemánková, art brut | | Imprimer | | |
10.09.2008
Ovartaci : poète aussi
Des fois que l’accélérateur de particules nous fasse un trou noir dans la nuit, je m’empresse d’ajouter un petit bonus à ma note sur Ovartaci en vous présentant ses «Poems to the future» publiés par la Fondation O (Ovartaci Fonden) sous le titre Ovartaci’s secrets. Car Ovartaci était aussi poète. Un échantillon :
Come !
See
This World
In twilight
And incoherent as the night
In the beginning.
Where the mad and the wise women
Are outside time.
Johannes Nielsen, qui préface le recueil publié en 2006, ignore quand Ovartaci a écrit ses poèmes. Dans les années 40 ou 50 du siècle dernier, probablement. Et en espagnol, langue qu’O, qui avait séjourné en Argentine, pratiquait. Malheureusement Nielsen ne nous donne pas la version originale.
Pourquoi «secrets» ?
Parce que ces poèmes ont été retrouvés par hasard, 14 ans après la mort de leur auteur, dans la caboche ovoïde de l’une de ses sculptures pendant une restauration.
A ce que j’ai compris – mais le texte de Nielsen n’est pas des plus clairs – une autre créature d’Ovartaci, camouflée en paysanne sous une robe-kimono, abritait aussi à la place de son cerveau, un joli petit mécanisme avec courroies, rouages et mots magiques sur bristol.
Encore une citation avant l’irruption de l’anti-matière (?)
Women of perspicacity
See
That the world
Is merely a place
For experiences
And denial .
They are granted
Nothing more.
Everything in the world will end
In emptiness and facade.
23:55 Publié dans Poésie naturelle | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ovartaci, art brut | | Imprimer | | |
06.09.2008
Ovartaci : Brut et Danois
Ovartaci, super créateur d’art brut Danois, comptait Asger Jorn parmi ses inconditionnels. Son œuvre n’en demeure pas moins méconnue. Aussi devant son nom, aperçu dans le dernier numéro de Raw Vision (64, autumn 2008, p. 69), j’ai poussé un «glop-glop» de plaisir.
La lecture de la brève de John Maizels, relative au bouquin de Johannes Nielsen : Ovartaci, Pictures, Thoughts and Visions of an artist, m’a rappelé mes vacances 2003 au Danemark où j’étais grimpé pour mettre mon daddy à l’abri de la canicule.
Je vous ferai une autre fois le récit de mes rencontres brutes dans la lumineuse fraîcheur du Jutland, sachez seulement qu’à Århus, en excursionnant au musée de l’hopital psy, j’ai eu le choc de ma vie (enfin, l’un des chocs) en rencontrant les insidieuses, longilignes, félines, inquiétantes et sexuelles créatures d’un peintre, sculpteur schizophrène qui demeura là 56 ans, chouchouté par une équipe soignante qui admirait son travail artistique.
A l’époque de ma visite, la version en anglais du livre de Nielsen, le psychiatre d’Ovartaci, n’existait pas. L’auteur m’avait gentiment dédicacé la version originale mais j’avais dû me contenter, par ignorance danistique, d’en lire le titre : Ovartaci, En kunstners billeder tanker og visioner.
Dommage pour vous ! J’aurais pu vous en parler plus tôt. Il est vrai que je vous cause d’un temps où votre petite âme errante n’existait pas ! Imaginez le monde sans Animula Vagula… Fermons la parenthèse.
J’aurais pu vous dire le frisson fantastique que c’était de découvrir ces peintures et ces sculptures terribles et ce non moins étrange mobilier peint où dominent les thèmes ésotériques à base de métamorphoses femme-animal.
J’aurais pu vous parler de ces foules tout en flammes où crépite le feu ardent de la psychose, de ces cauchemardesques et fascinantes scènes en abîme, peuplées d’entités femelles à la taille de guêpe, aux ailes de libellule et aux yeux égyptien-reptilien.
On vit plus d’une vie avec Ovartaci. Lui-même voyageait sans arrêt au gré des réincarnations dont il se souvenait. Dans cette vie, il s’appelait Louis Marcussen de son vrai nom, avait vécu en Argentine, était calé en bouddhisme. Longtemps yogi, son désir de maîtrise sur son corps l’avait sans doute conduit à une automutilation qu’il évoque dans un chapitre du livre de Nielsen, en commentant l’un de ses tableaux : Naked bathing girls.
Son esprit toujours occupé de migration d’un sexe dans l’autre, Ovartaci parle volontiers de lui-même comme d’une petite fille. Il se décrit aussi comme un «virul», le représentant d’un 3e sexe.
Sa façon de tout ovartaciser séduisit Jean Dubuffet qui s’intéressa à son cas grâce à son copain Asger Jorn.
Asger Jorn et Jean Dubuffet en 1961
Photo : Musée de Silkeborg
Ce grand artiste Cobra-Situ, fit cadeau de deux pièces d’Ovartaci à la Collection de l’Art Brut de Lausanne.
A ma connaissance, on ne les y montre pas. Est-ce parce qu’en 1979 Ovartaci participa à l’Exposition Outsidere au trop fameux centre d’art contemporain de Louisiana ?
Si c’était le cas, le temps ne serait-il pas venu de rectifier le tir ?
21:39 Publié dans Gazettes, In memoriam, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ovartaci, art brut, asger jorn, jean dubuffet | | Imprimer | | |
03.09.2008
3 ans déjà !
Anniversaire = bourre-pif
C'est ouf comme le temps passe.
Animula a déjà 26 280 heures de vol.
08:58 Publié dans De vous zamoi | Lien permanent | Commentaires (6) | | Imprimer | | |
31.08.2008
Art top, art-bois, coquill’art
Art top, art-bois, coquill’art… Le menu fretin de vacances, c’est trop bien. Sur les bords de la Charente, de la Vienne, entre l’Or et l’Argent, puis au long de la Loire, sur les routes vertes entre Saumur et le Thoureil, quelques rencontres frétillantes, indignes sans doute d’une campagne de pêche réellement brute mais bonne encore assez pour l’épuisette animulienne.
Pas loin du zoo de Doué-la-Fontaine où l’on entend rugir le soir (Hic sunt leones !), un ancien employé communal, sur la D 69 qui va vers Les Verchers, cultive, en léger surplomb à l’intersection de deux rues, un petit jardin topiaire sur la base d’un jeu de mots. Une croix de Lorraine et 2 églises en buis taillés sur lesquelles reposent 2 oiseaux en porcelaine blanche et le tour est joué : Colombey-les-deux-églises ! Monsieur Hubert, le génie du lieu a commencé dans les années 60.
Ce serait un gars de Martigné qui lui aurait donné l’idée mais j’ai pas eu le temps de savoir qui. Son installation, aussi aimable que lui même et son épouse, comprend également une chope, un panier, deux gros oiseaux. Le tout disposé autour d’un personnage en petits pots de terre emboîtés figurant un buveur attablé devant sa bouteille.
A Nieuil, à mi-distance de La Rochefoucauld et Confolens, là où la D 60 fait la bise à la D 739, non loin du gentil resto La Cassotte qui m’a donné accès à son Internet et à son Pineau rouge, voilà-t-il pas que j’avise une rangée de bonshommes en bois.
C’est mieux que les nains de jardins de la supérette mais à la réflexion ça me rappelle le chapitre Musée de la Forêt d’un petit bouquin de Franck Chauvet (La France insolite) assez largement diffusé dans nos campagnes par France Loisirs.
Dans les parages de Saint-Jean d’Angély, baigné par La Boutonne, arrêt-culture à l’Office de tourisme pour me procurer l’affiche avec les sculptures de Gabriel Albert signalée le 25 août par l’ethnoblogue Belvert.
En sortant, comme j’ai les crocs et que je me dirige vers le resto du Centre, cuisine des saisons, pour y déguster les sardines marinées, je croise, dans les parages, la Vierge aux oiseaux, les têtes de chat en fleurs et les naïfs tableaux qui se laissent apercevoir dans une cour-jardin.
Quant aux coquillages… est-ce à Ruffec en Charente ou à Saumur qu’à la boutique Emmaüs j’ai enrolé, dans mon escadron d’amazones animuliennes, cette petite soeur romantique ?
Je ne sais plus. Le MIAM de Sète consacre en ce moment une expo à ce genre de petits travaux balnéaires, ça ne vous a pas échappé, j’espère. A moi non plus.
23:55 Publié dans Expos, Lectures, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (1) | | Imprimer | | |
26.08.2008
Merde à César
Les Gaulois sont bien logés! Question Gaulois, j’ai oublié de vous refiler l’image de leur gîte rural. Bon, les fiers Sicambre doivent baisser la tête pour entrer mais je vous jure qu’on y est à l’aise ou à l’Esse (un doux patelin qui se met en quatre pour la rénovation des vieilles demeures).
Si TF1 existait déjà du temps de la celtitude, nul doute que les reporters en braies et casques ailés devaient se précipiter, toutes tablettes en cire dehors, sur les gens d’Esse pour les interroger à propos de leurs paillottes au Journal de 13 heures.
Les Animuliennes des premiers siècles après J.C. pouvaient y recevoir leurs amis et même y mitonner des petits pigeons à la broche préalablement hypnotisés par des Michel Simon galates
(dormez, dormez, petits pigeons).
Question Gaulois, allez donc pas croire que je vais lâcher l’affaire. Surtout qu’au Musée d’Angoulème, entièrement refait à neuf pour la visite de votre petite âme errante, j’ai flashé sur deux «têtes de Jarnac», contemporaines de la période de l’indépendance vercingétorixienne ou de peu postérieure à la guerre des Gaules.
«Cecos ac Caesar!», comme le dit si bien le bouquin de Jean-Paul Savignac qui rassemble des inscriptions trouvées sur des vieilles pierres.
Autrement dit : «Merde à César!» (l’Iznogoud de l’époque) à qui, c’est bien connu, il faut rendre ce qui lui appartient. Ce qui prouve qu’on peut rester assez «brut», même quand on emprunte l’alphabet latin.
Pour finir par des gauloiseries, je vous recommenderai Morbleu de ventrebleu! et les 15 autres chansons des Moènes de Chantemerle collectées par l’Asso La Marchoise de Gençay dans les villages du sud de la Vienne et du nord de la Charente.
Non sans toutefois vous inviter au préalable à vous rendre dans la salle du parquet qui craque du sus-dit Musée d’Angoulème où vous retrouverez, au milieu d’une chouette collec d’art africain et océanien, quatre bambous kanak, production récemment portée aux nues par mes soins, en raison de sa connivence avec mon art brut adoré.
17:22 Publié dans Expos, Lectures, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (1) | | Imprimer | | |
24.08.2008
Bite 2 stroumph !
Une «bite 2 stroumph», ça court pas les rues, alors je ne résiste pas à vous montrer celle-là, croquée sur la faïence des WC de la salle des fêtes d’une aimable cité limousine. C’est maigre comme récolte graffiti, mais il y a des fois où l’art brut ne se laisse, si j’ose dire, approcher que par la bande.
On croit le reconnaître à Saint-Maurice-des-Lions dans le Confolentais où Marc Leproux, le folkloriste charentais, nous apprend qu’il fallait dans les temps passer son «lumet» (un genre de cierge) «sur la tête et sous la queue de l’animal de pierre».
On flaire sa piste à Esse sur la fenêtre d’une grange, croisée en allant prendre un chocolat à la casserole chez Jeannette,
ou dans l’église de Cellefrouin dont un coin de pilier abrite un objet de toile et de branchages ficelés, zarbi en diable.
On s’imagine qu’on le cerne au lieu-dit la Bretagne, voisin de Saint-Junien, dont l’Amicale laïque fait preuve de largeur d’esprit en promotionnant d’anciens cultes populaires, à peine dissimulés derrière un relookage catho de surface.
On pense le tenir au hasard d’une pierre de réemploi noyée dans le mur de la délicieusement rustique (et touristiquement méconnue) chapelle de Loubert-Laplaud, associée à une fontaine qui aurait guéri, il y a 20 ans, quand on y processionnait encore, les vieilles douleurs de mon daddy-chéri.
Merci au bénévole gardien de cet émouvant joyau paysan! Agriculteur à la retraite, il n’a pas son pareil pour attirer l’attention des Animulettes en vadrouille sur les «modillons», ces petites têtes ornementales saupoudrées sur les édifices. Discrètes ici, elles se la racontent souvent plus fort ailleurs. Témoin celle-ci, prélevée je sais plus où, qui me tire la langue parce que je m’emberlificote dans mes souvenirs romans.
Car tout cela, il faut en convenir, c’est plutôt de l’art roman, au profit duquel la commune de Chatain organise des Nuits où l’on se presse en famille vers le théâtre, le vin d’honneur et le feu d’artifice.
Roman ou «romain», comme les gens du coin se plaisent à dire, le patrimoine artistique local a surtout des petits airs gallo-quelque chose. Ceci, grâce à des rites et des croyances plutôt magiques, pas du tout monothéistes et encore vivaces.
Derrière chaque brin d’herbe, il pousse un saint qui vaut à lui seul un village gaulois, pareil à celui -habilement reconstitué- près du bourg d’Esse. On y travaille le bois, façon art brut. Qui s’en étonnera ?
23:50 Publié dans Glanures, Images, Jeux et ris | Lien permanent | Commentaires (1) | | Imprimer | | |
12.08.2008
La maison de Polina Raïko
En Ukraine aussi, l’art inventif fait un malheur et dans la région de Kherson, à Tsyuryupinsk exactement, votre p’tite fouineuse d’âme errante a repéré une merveille de chez merveille : la maison de Polina Raïko
Polina Raïko, si j’ai bien compris, c’est une grand-mère qui a transformé les 4 dernières années de sa vie en feu d’artifice pictural.
Comme elle est morte en 2004, ça fait que ces années-là sont aussi les premières du 21e siècle, Polina ayant vu le jour en 1928. Un début de siècle –même idiot comme le nôtre– c’est pas mal
Polina, si j’en crois ce que j’ai lu sur Internet à son sujet, avait mené une vie de patachon avant de se lancer dans la peinture. Notamment du fait d’un malheureux alcoolique de fils qui finit en colonie pénitentiaire après avoir vendu tous les meubles de sa mère.
Les sous de sa retraite, Polina les dépensait pour son art, couvrant les murs et les plafonds de sa maison de fresques pleines de fleurs et d’oiseaux, plutôt que de regarder la télé qu’elle n’avait plus.
Toutes les surfaces libres y passaient, y compris les miroirs. Après sa disparition, ce fut moins 2 que cet univers de création qui fait penser à Pirosmani, à Grandma Moses, à Ivan Generalich ou à Maud Lewis ne passe à la trappe.
Grâce à des bons génies canadiens qui auraient racheté la maison de Polina Raïko et à une asso locale, le Centre d’Initiatives pour la Jeunesse Totem, celle-ci serait aujourd’hui visitable.
Si des fois, il y avait dans l’assistance des Animuliens qui pigent le cyrillique, qu’ils ne se gênent pas pour nous dire plus !
17:33 Publié dans Ailleurs, Glanures, Images, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : polina raïko, art brut | | Imprimer | | |
08.08.2008
Autodidactes du Périgord
Et puis si vous passez par le Périgord, n’oubliez pas qu’à côtés des aurochs et des préhistoriens, il y a toujours dans cette région gastronomystérieuse «des individus qui collent à cette terre comme on colle à sa peau».
Je fauche ce bout de phrase à le 4e de couverture du livre de Jean-Luc Thuillier qui a l’amabilité de nous faire faire la connaissance de quelques uns de ces autodidactes de l’art qui «sont allés vers la peinture ou la sculpture par accident autant que par instinct».
Arts et singuliers de l’art en Périgord, c’est comme ça qu’il s’appelle son bouquin, paru aux Editions Gold à Savignac-les-Eglises. Il est préfacé par le cher Jean L’Anselme, ce qui a tout de suite mis la puce à l’oreillette de votre petite âme errante. Tout est pas brut brut, à l’intérieur, il s’en faut. C’est l’inconvénient du genre corpus régional. Il faut bien en trouver assez. On y rencontre Louis Bouscaillou et Jean-Joseph Sanfourche, bien connus de par chez eux, un autre Sanfourche (Alain) et un deuxième Debord (Marcel). A boire et à manger, à chacun de faire son choix.
Moi j’ai recroisé le chemin de Pierre Rapeau qui faisait son land-art perso dans les bois d’Abjat. Surtout, j’ai eu la bonne surprise d’y trouver une notice sur les réalisations, rustiques de chez rustique, de Jean Dominique (1900-1978).
Un agriculteur qui fabriquait gens, animaux et chariots de sa campagne, sans autre tralalala que le bon air et le soleil qui les avaient vu naitre.
A part Riczko Joe qui avait consacré, il y a des lunes (en 1990), un article du premier numéro de la revue Création Franche à ce petit sculpteur de l’essentiel, je n’avais encore jamais vu personne s’intéresser à lui. On peut voir pourtant pas mal de ses pièces au musée bèglais de la CF. L’ouvrage du Jean-Luc est pas tiré à beaucoup : 500 exemplaires en tout mais il doit en rester encore et pour le prix (21 euros) il est numéroté et signé Thuillier.
17:45 Publié dans Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, jean dominique, pierre rapaud | | Imprimer | | |