13.04.2008
A toi l’angoisse, à moi la rage
Le répétez pas à mon daddy mais j’en ai soupé de mai 68. De son 40e anniversaire, plus précisément. La célébration, en principe, je suis pour, mais les avalanches de publications commémoratoires, à force ça devient relou. Surtout quand un fameux site d’enchères sussure parallèlement : «Achetez mai 68 !».
Puisque la perche publicitaire nous est tendue, organisons des rallyes de Simca 1000 avec pique-nique géant dans le bois de Vincennes, projetons-nous Milou en mai en mâchonnant des Malabars mais qu’on nous épargne le parcours des anciens-combattants sous la houlette d’un vieil écolo-libéral qui a perdu sa toison rousse ou d’un French Doctor, pathétique dans sa veste retournée.
Cependant les canards sont farcis au jus de barricades, les magazines sont pleins de pavés et on ne peut pas sortir d’une Maison de la presse sans traîner en bonus son drapeau rouge, son T-shirt Che ou le dernier DVD de la Cause du Popolo (avanti, avanti!).
Vous me direz : «Animula peut pas rester indifférente à la mode !». Alors, pour vous faire plaisir, votre petite âme errante a déniché A toi l’angoisse, à moi la rage, un bouquin concocté dans la chaleur de cette belle époque qui fiche encore le trac à notre calife fréquenteur de queens (God les save, comme disait Johnny Rotten).
Ce qui m’interpelle quelque part dans ce livre-document sur Les fresques de Nanterre, c’est que publié dans le dernier trimestre 1968, il est déjà dans le rétrospectif. L’auteur-concepteur, Claude Dejacques, photographe, peintre et poète mais aussi directeur artistique d’exception qui joua un rôle essentiel dans la chanson des années 60-70, a eu l’idée de choisir 65 fresques spontanées qui fleurirent sur les murs de la faculté un peu avant ou pendant les événements qu’un Général de notre Gaule chevelue baptisa dédaigneusement : «chienlit». Le relevé photographique est de Bernard Lagallais.
Bon d’accord, ces images disparues sentent plutôt l’action painting que l’art brut. C’est que les étudiants d’alors étaient salement cultivés! Mais c’est tout de même plus tripant que les affiches de l’atelier de la Sorbonne qu’on nous fait défiler sans arrêt en ces prémisses de mai 2008 et qui sont plastiquement si sérieuses eu égard à l’avant-gardisme politique proclamé par leurs contenus.
Photo (détail) : Fondation Chomo
Et si ça suffit pas, si vous voulez vous offrir un petit de doigt de performance du temps de la contestation, allez voir la prestation de Chomo, défendant, par pur esprit de provocation, à la Sorbonne même, les petits commerçants : «Qui est-ce qui fait bouffer les Parisiens à l’heure actuelle ?». Chomo, l’ermite-artiste de la forêt de Fontainebleau, sorti de son village préludien pour l’occasion d’une révolution, vous m’avez bien lu ! C’est dans le film de William Klein : Grands soirs et petits matins, monté en 1978 sur des rushs de 68. C'est à 6:28
01:59 Publié dans Ecrans, Images, Jadis et naguère | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : chomo, mai 68 | | Imprimer | | |
06.04.2008
Henry Darger au Salon du dessin contemporain
Au menu d’aujourd’hui, un cliché de la chambre de Henry Darger par le photographe japonais Keizo Kitajima.
Elle provient du carton d’invitation de l’Andrew Edlin Gallery de New York qui présente jusqu’au 7 juin 2008 une sélection de ces photos, prises 25 ans après la disparition du créateur et 6 mois avant que «the apartment was finally dismantled».
L’expo nouillorkaise qui s’intitule Darger Discoveries and Henry Darger’s Room (Photographs by Keizo Kitajima) montre aussi des pièces significatives de l’œuvre de Darger.
«Darger Discoveries features newly available, emblematic works from the artist’s œuvre that have been shown in important exhibitions in the U.S. (…), Europe and Japan».
On retrouvera bientôt à Paris cette galerie, dont le boss n’hésite pas à se se servir de la langue française, au Salon du Dessin Contemporain qui ouvrira ses portes le jeudi 10 avril 2008 au 4 rue du Général Foy dans le 75008 pour se terminer le lundi 14 avril.
Quand elle vous aura dit que le vernissage est le mercredi 9 avril de 19 à 23 heures (7 p.m.-11 p.m.) et que Andrew Edlin, outre Henry Darger, viendra avec ses poulains :
Tom Duncan
Marc Lamy
Charles Steffen
Chico MacMurtrie et Chris Doyle, votre Petite âme errante vous aura tout dit et vous en saurez autant qu’elle.
20:15 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, henry darger, tom duncan, marc lamy, charles steffen | | Imprimer | | |
03.04.2008
Michel Macréau bourgeonne rue du Perche
WARNING, WARNING !
Ne soyez pas timides, suivez la trace de votre petite âme errante. Ce n’est pas parce qu’on voit tout au travers des vitrines de la salle qui donne sur la rue qu’il faut en rester à celle-ci. Poursuivez hardiment votre chemin dans le dédale de grosses boîtes d’allumettes qui vous attend derrière celle-ci (visite d’une authentique cour parisienne au passage).Vous vous y rincerez l’œil avec un Portrait diplomé réalisé sur un vieux document scolaire, sur Des saints sur la vitre, une gouache transparente de 1970, sur un magique napperon orné au feutre noir de 1986 dans le bureau du fond et d’autres lettres et dessins encore assez accessibles, pourvu qu’on ait un peu de thune à y mettre.
«La bande est ocre jaune mais elle aurait pu être rose» nous avertit Macréau dans un de ses tableaux, des fois qu’on oublie la rôle de l’automatisme maîtrisé dans son travail. On ne sait pas si un petit tableau composé d’une croix formé de 2 traits, d’un pointillé et du mot CIEL se fout de nous ou nous invite à la méditation. Tant pis pour ceux qui concluent trop vite dans un sens. Il y a aussi des tableaux du début des années 60 comme L’Africaine et d’autres que je n’ai pas osé fusiller avec mon téléphone portable.
23:02 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : michel macréau | | Imprimer | | |
02.04.2008
L’art brut se donne en spectacles
Un coup d’œil sur ma feuille de route et je m’aperçois que j’allais manquer de respect -moi la muse de l’art brut- à mes copines Melpomène et Thalie, les Muses (avec un grand M) du théâtre.
C’est fou comme le théâtre se branche sur l’art brut en ce moment.
Dernièrement, c’est André Robillard qui s’est retrouvé enrôlé, en février 2008 à Orléans dans la salle de répétitions du Centre dramatique et en mars à La Fonderie au Mans, dans une «performance» de théâtre musical (Tuer la misère) où sa pratique de l’accordéon râleur et de l’harmonica amplifié par un seau constituèrent le clou du spectacle.
Le spectacle, le cher spectacle, le voici, le voilou de retour, grâce aux efforts conjugués du réalisateur Bruno Decharme, de Kate France, «musicienne, metteur en scène, vidéaste et comédienne» (je cite le tract-annonce contenu dans le livret Théâtre et Variations des Rencontres de La Villette) et à Sylvie Reteuna de la Compagnie La Sybille, autre metteur en scène. Leur commune réalisation s’intitule L’Appartement.
Rien à voir avec le film de Billy Wilder.
«Les spectateurs sont invités à visiter l’appartement où six colocataires en errance déambulent au rythme de leurs songes et des œuvres d’art brut qui peuplent leur univers» nous éclaire la présentation de cette déambulation théâtrale.
Ce n’est pas limpide ? Vous pensiez comme moi que c’est plutôt dehors qu’on erre ou qu’on étagère (pardon, j’ai pas pu m’en empêcher) ? Et que les songes, c’est quand on dort, ce qui n’est pas propice à la déambulation ?
Mais attendez, la suite est plus claire. Il s’agit simplement de «fragments de lettres, écrits ou délires (…) d’hommes et de femmes ayant connu l’enfermement psychiatrique» dits par des acteurs, au milieu (qu’on me corrige si je me trompe) de tableaux exposés dont les auteurs ont le même profil.
Un beau profil puisqu’ils proviennent de la Collection de Bruno Decharme. Pour une fois, ce n’est pas à Montreuil, l’aimable cité néoécologiste, que ça se passe mais, vous l’avez deviné, au studio 1 de la Grande Halle de la Villette où l’on ne tranche plus le lard comme dans la chanson de Jacques Lanzmann et Jacques Dutronc.
Les séances sont le 17 et 24 avril à 19 et 22 h, les 18, 19, 25 et 26 du même mois à 17 h, 18h 30 et 21 h. Vous trouverez bien une fenêtre de tir : allez-y, c’est sûrement très bien puisque Mme Sandrine Mens du Service des Publics et de la Médiation du parc de la Villette m’a envoyé (merci !) 2 courriels et une bafouille pour que je n’oublie pas.
En guise de zakouski, une rencontre-lecture est organisée vendredi 4 avril 2008 à 19 h à l’Espace Librairie Actes Sud de la Big Halle de La Villette où on se demandera ce qui dans les textes bruts «résiste à la représentation» et si on peut «sans les trahir les exposer sur la scène».
01:19 Publié dans Parlotes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : andré robillard, art brut | | Imprimer | | |
31.03.2008
Du Bénin au Japon en passant par la Suisse
C’est la course contre la montre. Je suis bombardée d’infos. Et l’heure d’été qui me sucre du temps que j’aurais pu mettre à disposition de mes lecteurs ! Mais c’est pas le moment de s’endormir.
Déjà se profile la soirée du mercredi 2 avril 2008 qui verra Gérard Macé signer son livre sur les peintures murales du Bénin de 18h30 à 21h30. C’est rue Bichat au 11 dans le 75010, chez Synthèse Factory que ça se passe.
L’ouvrage qui s’intitule : Emblèmes et enseignes est publié par Les Editions La Pionnière. Il contient 18 photographies de Gérard Macé que je suis impatiente de voir parce que celle qui est reproduite sur l’invitation ne fait que piquer ma curiosité.
Je ne sais pas grand chose de l’ouvrage mais je me suis laissée dire que l’écrivain-photographe y traite de l’évolution d’un art de cour à un art populaire.
Gérard Macé qui aime le Japon -la preuve sa photo des jardins de Kyôto que j’emprunte au carton d’une expo de 2001 à la Galerie Camera Obscura- me fournit une transition commode vers la Soirée Japon de Lausanne.
Tous nos amis suisses qui n’auront pu venir à Paris ce 2 avril pourront se consoler en allant, ce jour là, se faire une toile au lausannois Cinéma Bellevaux, route Aloys-Fauquez, 4. A 18h 45, s’il vous plaît. On y projettera le chef d’œuvre d’Akira Kurosawa : Dodes’Kaden, film héroïque en son genre, par son travail sur la couleur et par sa réflexion sur la détresse humaine.
L’insuccès de cette œuvre devenue un classique de la cinéphilie/cinéfolie faillit, à l’époque de sa sortie (1970), faire sombrer le réalisateur. Le personnage symbolique de ce film-culte dont l’action se passe dans un bidonville est un ado qui du soir au matin conduit un tram imaginaire en imitant le bruit des roues sur les rails : Do/Des/Ka/Den. Les histoires des autres personnages : fous, sages, exclus, rêveurs et/ou alcooliques sont traversées d’hallucinations qui ne peuvent qu’intéresser des amateurs d’art brut.
A cette magnifique locomotive de 2h 20 sont accrochés deux wagons documentaires de 16 et 12 minutes (Ph. Lespinasse et A. Alvarez, réalisateurs) consacrés à 2 créateurs japonais représentés dans l’actuelle expo Japon de La Collection de l’Art Brut : Hidenori Motooka, fasciné lui aussi par les trains et Yuji Tsuji, un passionné des vues urbaines et aériennes.
00:05 Publié dans Ailleurs, Ecrans, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gérard macé | | Imprimer | | |
30.03.2008
Expos à ne pas rater
Ce n’est pourtant pas l’envie qui m’en manque : mon pote François m’en a dit que du bien, malgré qu’il renaude un max parce que, crèchant dans le 9e arrondissement voisin, il ne bénéficie pas du demi-tarif réservé aux habitants du 18e.
Dès que possible, je reviendrai sur le sujet mais en attendant ce rendez-vous avec Animula, vous pouvez passer 200 secondes en compagnie de Martine Lusardy qui pilote la Sainte Halle.
Si j’ai rechigné à escalader les contreforts de la Butte Montmartre ce n’est pas parce que mes escarpins neufs me bousillent les orteils. C’est, vous l’avez compris, que je suis plutôt surbouquée en ce moment.
J’étais à Lyon pour le bizeness et je comptais bien me faire au passage la rétrospective Keith Haring au Musée d’Art Contemporain mais un étourdi avait oublié son « colis suspect » (une banale mallette genre trousse à outils améliorée) et le TGV. a pris une heure dans les gencives.
J’ai décidé de me rabattre sur la place Gailleton mais la Galerie Dettinger-Mayer venait de fermer quand j’y suis parvenue (toujours mes escarpins neufs !) et c’est seulement de l’extérieur – mais on voit pas mal de choses derrière la vitrine – que j’ai aperçu une partie de l’expo Marilena Pelosi qui se termine le 19 avril.
Pour Keith Haring, à l’affiche pétante, que vous soyez gone, lascar ou titi, c’est confort : vous avez jusqu’au 30 juin 2008.
16:33 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut | | Imprimer | | |
Bal masqué parmi les capotes
Dans un bouquin de cet Anatole (Eros du Dimanche), paru en 1964 chez Jean-Jacques Pauvert, avec une grotesque bande (honni soit qui mal y pense!) préservative, indispensable en ces temps où tante Yvonne et André Malraux (l’esthétique tranquille) règnaient sur la culture, on trouve un «étui pénien populaire espagnol (Gomas)» en direct de la même capitale catalane.
Si je vous parle de ça, c’est qu’à la réprobation de mon chéri et de mon daddy réunis, les hasards d’une brocante ont fait entrer dans mon petit chez moi (honni soit…) ce délicieux petit préservatif ruskof qui ressemble à un jouet traditionnel de là-bas.
Présenté sous globe comme un bouquet de mariée et sous la marque « surréaliste » Gala, il mesure 70 millimètres de haut. Ce chou-mignon s’étant périmé le 12 décembre 2005, c’est déjà une antiquité digne des Animuliens friands de curiosités populaires.
01:47 Publié dans Gazettes, Images, Jeux et ris | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anatole jakovsky | | Imprimer | | |
24.03.2008
Barcelona repetita
Evidemment, l’inconvénient avec Barcelona c’est que cette ville hyper-captivante baigne à mort dans la culture tout ce qu’il y a de plus culturante. Bon, ça a son charme d’accord. Et puis à tous les carrefours on se cogne à un art de rue, ma foi plutôt comestible.
En cherchant un peu on atterrit dans ce Museu Frederic Marés que j’adore. Une grande maison pleine à craquer de salles empilées et d’objets incroyablement accumulés. Demeure d’un sculpteur et d’un enragé collectionneur.
Moules à osties, globes de mariées, bénitiers, bretelles, chromos, ex-votos, alphabets brodés, étiquettes publicitaires … On se croirait chez 10.000 André Breton, chez un Alexandre Jacowsky à la puissance 16. Le musée a été fondé en 1946 mais il nous replonge dans une muséographie de papa, peut-être pas trop préoccupée de lisibilité mais d’une générosité sans rivages
Imaginez : des milliers de choses à voir, groupées par genre, ne différant parfois les unes des autres que par des nuances. Le pied. A chaque fois j’y passe des heures et je n’en viens jamais à bout. J’ai toujours faim avant. Il faudrait amener son sac de couchage et se laisser enfermer dans cette caverne d’Ali Baba
Cette fois j’ai repéré sur le toit d’une vitrine un drôle de jouet à roulettes, rugueux comme la branche d’où il a été tiré.
Comme j’étais encore en manque du fait de mon addiction au style brut, je me suis offert le détour obligatoire par le parc Güell avec ses faux-airs de Palais du Facteur Cheval.
Mais pourtant, la vraie découverte de ce voyage-éclair c’est CosmoCaixa, au pied du Tibidabo. Un musée de la science tout ce qu’il y a de récent et de pas chiant, ce qui est un exploit pour ce genre de truc.
Même les enfants des agrégées de lettres s’y amusent, c’est vous dire que l’on s’y émerveille et que l’on s’y instruit (en bonus). Les bébés de 2 ans, que laissent indifférents le fonctionnement du pendule de Foucault, adoreront faire tourner les tabourets métalliques.
Quant aux esthètes raffinés sexagénaires qui connaissent déjà le mouvement des marées reconstitué en labo, les plus blasés s’extasieront sur la grandiose installation du mur géologique, beau comme un tableau de Tapiès géant ou sur les moiteurs de la forêt amazonienne reconstituée avec anaconda en live.
Vous autres, Animuliens pur jus, vous y découvrirez une collection d’insectes emprisonnés dans l’ambre de leur vivant d’avant le déluge, des objets improbables genre ready-made bio, des agrégats géologiques mystérieux comme des sculptures médiumniques.
C’est que cette réalisation muséale d’avant-garde parvient à nous convaincre des tendances artistiques de la nature. Et de cela il faut lui dire : gracias.
23:20 Publié dans Ailleurs, Expos, Glanures, Poésie naturelle | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ex-voto | | Imprimer | | |
23.03.2008
Hosannah Barcelona
Hé, ça va-t-il, mes p’tits Ani(mulien)s ? Vous pensiez que j’étais perdue. J’étais à Barcelone. Pour les Rameaux où on en tresse de beaux en sardanant devant la cathédrale.
Pas beaucoup de cyber-cafés dans cette ville mais je vous recommande le Centre d’Art Santa Monica sur la Rambla, métro Drassanes. Pas pour ses grandes salles aux vidéos branchouilles mais pour sa bécane où on peut consulter son internet à l’œil.
C’est ainsi que j’ai fait connaissance avec le blogue de M. Thierry Savatier qui emprunte son titre (Les Mauvaises fréquentations) à Gaston Ferdière. Comme T.V. est un homme de goût, il m’emprunte aussi l’image de l’ex-libris du bon Docteur (voir ma note du 26 mai 2006) et à Alain Chevrier une citation : «La trajectoire de Ferdière s’avère une suite de zigzags à laquelle on peut comparer la projection au sol de l’ombre d’un papillon en vol». Quand je vous aurai dit que cette citation figure aussi page 332 de la «bible noire» publiée en 2000 par l’asso abcd (une collection d’art brut) vous saurez que ce Thierry est bien documenté et que son blogue vaut 10.
A part ça vous pensez bien que j’ai la langue chargée à cause du lèche-vitrine devant chez Zara, Mango et autres Escorpion.
Mes ripatons sont douloureux d’avoir arpenté des kilomètres de carrers, de rondas et d’avigundas en veux-tu en voilà. Plaça de Les Glories Catalanes, j’ai marché aux puces sous un soleil idéal pour le T-shirt catalan que je me suis offert dans une boutique de souvenirs d’El Raval.
Maigre butin mais j’ai pas été bredouille puisque j’ai chiné 2 sifflets-sujets en terre cuite blanche striée de vert et rouge.
J’en ai vu du même genre dans la collec Selz-Tallandier du Musée de Noyers-sur-Serein (voir ma note du 6 juin 2006), j’en jurerais. Cela viendrait des Baléares mais si Thierry ou Sophie ou Azis peut me le confirmer, je suis preneuse.
Dans le Barrio Gotico, j’ai eu de la veine : le n°1 des Anales de medicina legal, psiquiatria y anatomia patologica m’y attendait depuis 1933, date de sa parution.
Il y a dans cette brochure 10 pages de tatouages variés et une photo de tatoué montrant son dos bleu.
Ces «dibujos» sont classés en 7 catégories : «Hieroglifos y esquitos, inscriptiones y leyendas, Eroticos en todas sus variedades, religiosos, profesionales, fantasias y commemorativos, humoristicos».
Ils servent d’accompagnement à un article des Docteurs (puisqu’on est dans les toubibs) A. Ferrer Cagical et Luis M. Callis dont le titre dit bien ce qu’il veut dire, même pour celles et ceusses qui pigent que couïc à la langue de Cervantès : Contribucion al estudio del tatuaje.
18:51 Publié dans Ailleurs, Glanures | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : tattoo | | Imprimer | | |
18.03.2008
Brute de caricature !
Au rayon des convergences possibles entre l’art tout court et l’art brut, en voici une digne de figurer en tête de gondole. Cette extraordinaire image qui représente un moustachu dressé devant un monstrueux crapaud dont chaque pustule est une tête hurlante m’a littéralement envoyée par terre quand je l’ai découverte. Elle fait la une du catalogue d’une vente d’objets, tableaux et archives qui aura lieu à l’Hôtel des Ventes des Salorges à Nantes le samedi 29 mars 2008.
Bravo à ce monsieur Eric Séguineau expert qui a su la choisir dans les affaires d’Aristide Briand sur le point de subir le feu des enchères. Reproduire cette lithographie de Jean Véber plutôt qu’une médaille de la chambre des députés, chapeau, il fallait le faire !
Cette caricature délirante m’a immédiatement fait penser à un dessin d’Edmund Monsiel. Où, sinon là, se trouver confrontée à un tel fourmillement glauque de regards?
Bien sûr les palpitantes prunelles viennent chez Monsiel de l’intérieur de l’âme, tandis que l’orateur dans la litho de Véber) a devant lui les venimeux gros yeux d’adversaires extérieurs, ceux de ses chers collègues de l’Assemblée nationale.
L’étrange talent du peintre et dessinateur Jean Véber (1864-1928), qui bossait pour les journaux satiriques type Assiette au beurre, nous rappelle qu’il y a quelque chose à chercher du côté de la caricature parce qu’elle ne fait pas barrage aux forces obscures de l’inconscient dans ses meilleurs moments. Et puis c’est à l’Aristide -assez Briand pour avoir décroché le Prix Nobel de la Paix en 1926 – que l’on doit la Loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905. Cela mérite que vous vous chargiez les neurones de son nom, mes chers Animuliens. De son nom, de celui de Jean Véber qui mourut en 1928 d’avoir trop respiré les gaz de la guerre de 14-18. Pour le crapaud j’ignore comment il s’appelle.
17:16 Publié dans Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : edmund monsiel, jean véber, art brut | | Imprimer | | |