08.04.2009
Marges d’Europe et d’ailleurs
Art brut et artistes singuliers, c’est déjà pas mal comme début, non ? Mais ajoutez en Europe et ça vous prend un relief particulier. La première édition de Art brut et artistes singuliers en Europe a eu lieu en 2007. Pour cette «biennale» de 2009 (9 avril/23 mai), l’instance organisatrice qui répond au nom quelque peu confusant de L’Art à la Marge (très proche du terme Art en marge qui est pris depuis longtemps) a choisi Eragny. Eragny, Eragny… Les plus enculturés d’entre vous pensent déjà à la belle barbe de Camille Pissarro qui vécut et peignit dans un Eragny pendant 19 ans. Mais attention : l’Eragny du maître impressionniste c’est Eragny sur Epte tandis que celui où se tient la manifestation d’Art à la Marge c’est Eragny-sur-Oise, commune jumelée avec Nioko au Burkina Faso
Je dis ça pour vous paumer un brin parce que j’adore «friter» (comme dit mon pote Pascalou) mais surtout ne vous gourez pas, c’est ERAGNY-SUR-OISE et puis c’est tout! A Eragny-sur… tous-ensemble-avec-moi : OUAZE !, il y a une salle et elle s’appelle la «salle des calandres» . Notre comité de vigilance linguistique nous dira pourquoi ! Peut-être bien qu’on y entreposait jadis des garnitures de radiateurs d’automobiles ? Je m’égare.
Revenons à notre ART BRUT ET ARTISTES SINGULIERS EN EUROPE. Avec Michel Nedjar en invité d’honneur et Francis Marshall en porte-drapeau, cette expo réunira une centaine d’œuvres émanées d’une vingtaine de créateurs de différents pays, inconnus ou pas. Des viviers de création outsider tels que La Pommeraie, Art en marge (justement) et l’Esat de Villetertre (Oise) seront mis à contribution. On note aussi la présence de Judith Scott, la star du Creative Growth Art Center.
L’idée est d’associer les œuvres d’artistes confirmés comme Nedshall et Marjar (rectifiez vous-mêmes, je deviens dyslexique) et des hommes et des femmes engagés dans des processus de création où se dilue leur statut de soit-disant «handicapés». C’est une idée méritoire. On nous promet que la scénographie ne permettra pas «de différencier la typologie des productions artistiques présentées, ni leur provenance, ni les conditions dans lesquelles elles ont été réalisées».
On a envie de dire : «chiche» !
23:01 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | | Imprimer | | |
05.04.2009
Claude Massé chez Victor Grazzi
Massé chez Grazzi c’est à Montpellier. Ne m’en demandez pas plus, j’ai eu beau surfer comme une malade, j’ai pas trouvé mieux comme date que «actuellement». Mais enfin, comme l’info que j’ai est tirée du Midi Libre en date du 26 mars 2009, ça doit encore être valable. Cette expo a le mérite de rapprocher un créateur brut de l’espèce «bâtisseur oublié» et un plasticien-collectionneur-écrivain assez connu dans le monde estampillé «singuliers de l’art».
Victor Grazzi, que l’on surnommait Garibaldi à cause de sa barbe, est un maçon italien (lombard pour être précise). En 1977, Bernard Lassus a consacré 7 pages et 12 photos à cet «habitant-paysagiste» qui, à partir des années cinquante, a construit, à la périphérie de Montpellier, un château en béton constitué de châteaux à des échelles diverses, de «nombreuses tourelles, (…) micro-paysages plus ou moins miniaturisés, (…) sapins de ciment bleu (…)» Je cite, en le charcutant un brin, Bernard Lassus mais il faut lire sa notice où il met parfaitement en valeur cet édifice qui progressait sur le principe des «rimes plastiques».
J’emprunte à B.L. la bobine de monsieur Grazzi. Le bon maître me le pardonne!
Et à Catherine Devreux une ou deux des nombreuses images que vous pouvez voir sur son blogue.
Voir aussi les photos ensoleillées de Petit-Patrimoine.
Acquis par la mairie après la disparition de son créateur, le château Grazzi a semble-t-il végété doucement et failli disparaître avant d’être racheté par un galeriste de la ville sous condition qu’il devienne un lieu culturel.
La culture invitée par l’art brut c’est mieux que l’inverse.
Surtout si c’est pour exposer 70 lièges et une quinzaine de collages de Claude Massé qui est tombé dans la marmite de l’art brut quand il était petit.
Son papa, l’écrivain catalan Ludovic Massé (1900-1982), que soutenait Henri Poulaille, le chef de la «littérature prolétarienne», a été très copain avec Jean Dubuffet en 1940.
Fasciné très jeune par l’architecture d’Antoni Gaudi, Claude Massé a découvert et/ou soutenu ensuite des créateurs du genre Jean Pous, François Baloffi, Pépé Vignes, Fernand Michel. Touskon M!
Lookez un peu le catalogue de la donation qu’il a faite en 1999 au Musée de la Création Franche à Bègles. Pour l’expo actuelle de Claude Massé, à la Villa aux cent regards (c’est comme ça que ça s’appelle chez Victor Grazzi), il y aurait aussi un catalogue. Si quelqu’un peut me dire comment on peut se le procurer, je suis preneuse. A bon entendeur, Animuliens montpelliéreins (je sens que je vais me faire corriger l’orthographe).
L’adresse de la demeure de Grazzi où se tient l’expo Massé : 1000, rue de la Roqueturière dans le quartier des Aiguelongues.
21:37 Publié dans Expos, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : victor grazzi, claude massé | | Imprimer | | |
04.04.2009
Arriverderci Giovanni
23:01 Publié dans In memoriam | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : giovanni bosco, art brut | | Imprimer | | |
29.03.2009
Fusil chinois rapide
Puisqu’on parle du loup, parlons de Robillard à la Création Franche. André Robillard est un tant grand monsieur de l’art brut que ça crépite de partout autour de son nom. Le Net n’est pas avare de bios et de commentaires sur ce valeureux fabricant d’armes à feu qui fonctionnent exclusivement à la poudre d’émotion fleur de peau et à la violence apprivoisée. Des kalachnikovs pour-de-faux, plus offensives que des pour-de-vrai, tellement elles sont plus touchantes !
Mon chéri que j’ai, il les adore les super-fusils de Robillard. Ils lui font penser à ceux d’Alexandre Lobanov : c’est la même agressivité pur jus, «d’autant plus pure qu’elle est faite pour ne s’exercer jamais» qu’il dit, mon chéri.
Il aurait voulu en avoir des comme ça quand il était petit. Il peut pas s’empêcher de jouer encore avec à son âge. Après, il me tanne pour que je le photographie dans sa tenue de terroriste en peau de lapin brut.
Si je l’écoutais, il irait comme ça à l’inauguration de l’exposition André Robillard le vendredi 3 avril 2009 au Musée de la Création Franche.
C’est à partir de 18 heures (d’été) à Bègles et on nous promet 3 salles avec des dessins et des sculptures, plus une 4e salle en bonus avec un «espace documentaire constitué autour de la vie» du cher et respecté Robi.
Les Animuliens et leurs copains qui pourront rester dans le coin juqu’au 4 avril auront en plus l’avantage d’assister à une rencontre-débat (tout c’qu’on aime) à la Bib de Bègles. Avec dans les rôles principaux : Lucienne Peiry, Cardinal Roger et, et, et… Gérard Sendrey, Nouvel Inventeur, «initiateur et créateur de la Création Franche» et du Musée du même métal.
Pour ceux que leurs activités détourneraient de ces folies bèglaises, qu’ils sachent qu’ils ont jusqu’au 19 avril 2009 pour s’offrir la rando jusqu’à l’expo Robi perso.
L’œuvre d’André Robillard avait déjà été montrée au MCF mais dans le cadre d’une expo collective de 1997, celles des collectionneurs Eternod et Mermod.
21:31 Publié dans Expos, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, andré robillard | | Imprimer | | |
27.03.2009
Ça bouge à Carouge
Ce fut la voix du site. Le site de la CF. La voix du musée de la Création Franche à Bègles. On téléphonait, on tombait sur elle, une voix toujours claire, toujours enjouée. Celle de Sophie Gaury. Toute jeune déjà, c’est le genre de personne qui générait le calme autour d’elle. Coopérative, sportive, jamais fatiguée de nous répéter toujours la même chose. Que oui, le canard allait sortir, que non l’expo était pas encore accrochée mais qu’on pourrait quand même en voir un petit bout puisqu’on repartait à Paris par le premier T.G.V…
Aujourd’hui qu’elle a décidé de voler de ses propres ailes comme elle vole sur ses skis, elle me signale sa «première grande première en tant qu’organisatrice». Tout près des montagnes, naturellement. A Carouge, 43 route des Jeunes. Une adresse qui lui va comme un gant. Elle présente un régional de l’étape, François Burland et, comme elle n’a pas encore tout à fait coupé le
cordon ombilical, Gérard Sendrey dont elle était, il y a peu encore, la fidèle collaboratrice. Souhaitons lui bon vent, bonne neige. Hardi Sophie !
23:44 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | | Imprimer | | |
23.03.2009
De la Halle st Pierre au Carreau du Temple
De Macréau au Carreau : vous mettez pas la tête dans le sable, c’est une dure et exaltante semaine qui vous attend, mes petits Animuliens chéris. Mieux vaut l’admettre de bonne grâce. Cela commence tout de suite très fort par du lourd : une paire d’expos maouse-costaudes et des plus mystérieuses, et des plus raffinées à la HSP, en clair la Halle Saint Pierre de Montmartre. En haut, près du ciel, une exposition Michel Macréau d’envergure (y en a-t-il déjà eu une comme ça à Paris, je crois pas). En bas dans la salle noire, le feu d’artifice d’Anselme Boix-Vives.
Comme j’adore jouer les Musidora, je me suis fait toute petite et je suis allée faire de l’espionnage au pavillon style Baltard. J’ai vu passer des splendeurs (un portrait de la mère de Macréau par son fils notamment) halées dans l’escalier par des gros bras extrêmement délicats. Hélas, comme je suis pas très forte comme rat d’hôtel (ou comme souris de Halle), je me suis fait repérer très vite. Ski fait que j’suis logée à la même enseigne que tout le monde et que je dois ronger mon frein jusqu’au double vernissage qui aura lieu demain mardi 24 mars 2009 à 18 h 30.
Halles et marché étant faits pour s’entendre, je vous invite, dès le lendemain, à glisser en douceur des altitudes du 18e arrondissement aux folies bourgeoises du 3e. Le mercredi 25 mars en effet et toujours à 18 h 30 (l’heure des vernissages) c’est le Salon du dessin contemporain qui commence au Carreau du Temple 1, rue Dupetit Thouars.
Je sais pas qui était ce petit Thouars mais j’ai repéré, dans la liste des participants, des galeries qui devraient mériter la bénédiction animulienne : Edlin of New York, Margaron of Paris et … Objet Trouvé avec un V comme Vitalité.
Glissée parmi ces vaisseaux de ligne, la frégate de Bertrand Lacy vous embarquera 58 rue des Trois-Frères (à la Galerie des 3 Frères, bien sûr) le 24 mars aussi à 18h, une demi-heure avant la HSP par conséquent.
Comme la rue des Trois-Frères est quasiment à touche-touche avec la rue Ronsard, vous avez le temps, avant Macréau/Boix-Vives de vous offrir le show Lacy en zakouski. Bertrand Lacy, vous l’avez vu à la télé mais là c’est pas comme comédien que vous aurez l’occasion de lui demander de dédicacer son Brouillon de lune, un livre d’images, de typographies et de pensées vagabondes, mais comme artiste.
Bertrand Lacy a résolu, avec beaucoup (ou trop ?) de modestie de sauter le pas séparant le collectionneur d’art naïf et d’art brut qu’il est du plasticien qu’il avait envie d’être depuis sa jeunesse. A voir donc et à suivre…
23:55 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art brut, michel macréau, anselme boix-vives | | Imprimer | | |
21.03.2009
Giovanni Bosco, l’Irrégulier du Bd Haussmann
Hier, je voulais vous dire 2 mots d’un nouveau lieu d’art brut européen mais j’ai été emportée dans les bras de Morphée vite fait-bien fait. Faut dire que la journée avait été rude rapport à la nuit d’avant où on s’était déchirées un brin à la kro-tequila avec les copines. En plus, pour 15 € (quand même), je me suis offert en TGV la visite d’Art Paris entre midi et demi et 1h30. C’est une heure délicieuse pour parcourir une foire d’art moderne + contemporain.
Le Grand Palais rutile sous le soleil. Les marchands baillent et leurs madames commentent la salade en barquette. On croise, près des wa-wa le gros bouledogue, on s’amuse à suivre sur le sol le circuit 24 sur disques vinyle dont une petite auto arrache des sons plaintifs.
En furetant vous pouvez encore trouver, jusqu’au 23 mars 2009, le stand de la Galerie Ritsch-Fisch avec un émouvant cocon humanoïde à l’escarpin brillant de Judith Scott, celui des Yeux fertiles au Barbu Müller biface, narines larges, lèvres épaisses, cheveux nattés, un peu «art nègre» quoi! Comme j’étais sans mon sac pour économiser le contrôle, j’ai pas d’images.
Donc passons à autres chose et revenons à la Sicile. Car c’est de Sicile, de Caltagirone exactement, que nous vient ce nouveau lieu dont je vous causais au début de ce post. Dans cette ville du centre, fameuse pour les céramiques que vous pourrez y acheter, il y a un MACC (Museo d’Arte Contemporanea) et ce MACC vient d’ouvrir une section consacrée à l’art brut.
Si l’intérêt pour l’art brut s’est exprimé assez tard en Italie, comme le souligne Domenico Amoroso, le directeur du musée de Caltagirone, on peut dire qu’elle se rattrape bien. Je vous raconte pas tout ce qu’il y a dans le texte figurant dans le dépliant où j’emprunte ces images. C’est dans un italien trop trapu pour mes faibles connaissances mais je note que le signor Amoroso centre son propos sur deux Francesco (Cusumano et Giombarresi) dont je vous avais déjà signalé les œuvres le 22 juillet 2008 dans ma note Irregolari.
Francesco Giombarresi
Francesco Cusumano
Domenico Amoroso participait au colloque international qui s’est tenu à Castellammare del Golfo le 31 janvier 2009 à propos de Giovanni Bosco qui est un super-chouchou de votre petite âme errante depuis toujours.
Tous ceux qui partagent mon enthousiasme pour les fortes images de ce créateur brut comme on n’en fait plus, seront contents d’apprendre que, pour la première fois en France, on va bientôt pouvoir admirer des œuvres à lui. EN VRAI. C’est dans une librairie parisienne que cet événement aura lieu le mardi 31 mars 2009 en début de soirée puis pendant tout le mois d’avril.
La Librairie Privat/L’Art de voir, qui sort un catalogue sur les dessins d’écrivains, la Figuration libre et l’art brut, expose parallèlement des dessins de Giovanni Bosco issus de carnets prêtés pour l’occasion par le collectionneur-découvreur.
C’est au 162, bd Haussmann, très loin des grands magasins mais près du musée Jacquemart-André qui montre en ce moment des Primitifs italiens, que cette librairie spécialisée dans les beaux livres du passé (récent ou moins récent) se trouve.
Animula est partenaire de cette initiative.
16:38 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art brut, giovanni bosco, francesco giombarresi, francesco cusumano | | Imprimer | | |
19.03.2009
Arte irregolare : la Tinaia à Paris
Bon, alors, ça commence comme un prénom de fille : Tina. Moi, ça me fait penser forcément à «la donna dalla voce rauca» (la femme à la voix rauque), la chérie du poète Cesare Pavese qui tant le fit souffrir. De cette abréviation si joliment italienne (Tina, c’est en fait Battistina) à Tinaia, il n’y a qu’un pas (ou un pia) et moi j’adore les franchir, les pas, n’est-ce-pas ? Va donc pour Tinaia, Ti-ti, na-na et ia-ia. Tinaia vous dis-je. Allez vous vous le mettre dans le cigare ? Oui, je sens que ça vient. Si vous avez peur d’oublier, au lieu de faire un nœud à votre kleenex propulsez vous demain vendredi 20 mars 2009 au vernissage de Christian Berst. Cet entreprenant galeriste frôle le stakhanovisme.
A peine Lena (Marilena Pelosi, pour être exact) décrochée, voilà-t-il pas qu’il embraye déjà sur une expo Tinaia dans son Objet trouvé de galerie. Jusqu’au 18 avril et pas après, on rigole pas avec le timing rue de Charenton.
Marco Raugei
Pour les caves qui ne sauraient pas, la Tinaia c’est de «l’arte irregolare» et ça veut dire «cellier» en italien (ou cave), enfin quoi, bref, un endroit où les pommes mûrissent, où le chianti se bonifie. La Tinaia vous dis-je, ôtez vos oreillettes!
Giuseppina Pastore
Les «Irregolari» ça fait déjà une paie que je vous bassine avec. Yaka faire du rétropédalage sur ma chronique du 22 juillet 2008 : Irregolari, 8 créateurs d’art brut siciliens. L’arte irregolare c’est grosso modo l’art brut (mâtiné singulier) et la Tinaia c’est kif-kif Gugging. Vous me suivez ? Vous avez de la chance parce que j’y vais plutôt à la louche mais je suis pressée, les copines m’attendent. Aujourd’hui c’est la soirée «entre filles».
Giovanni Galli
En deux mots : la Tinaia, c’est un espace communautaire florentin créé dans la foulée de ce qu’on a appelé dans les années Ronald Laing, l’antipsychiatrie. Un centre d’expression dont la création est le moteur plutôt qu’un atelier d’art-thérapie parmi d’autres. O.K.?
Pour le reste, branchez vous direct sur le site du galeriste, il vous expliquera tout ça très bien lui-même. Moi, j’éteins la lumière, je me jette dans la cabine et je me remets du rouge sur les dents (saleté d’ascenseur). Salut les Tina et bonsoir à tous.
23:55 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art brut, la tinaia, giovanni galli, giuseppina pastore, marco raugei | | Imprimer | | |
16.03.2009
Des lectures pour tous
D’une marmotte à Pierre Jain, il n’y a qu’un pas. Permettez que votre petite âme errante le franchisse. La marmotte c’est celle de la boutique autrichienne de la rue Gay Lussac. Une marmotte aux ailes déployées qui m’a rappelé les hybrides du château d’Oiron dans les 2 Sèvres dont je vous entretintint le 10 mai 2007 dans mon post Curios & Mirabilia, mes doux animulous.
Or donc, battant le pavé parisien samedi dernier de mes bottines à bouts vernis, je laissais derrière moi le si superflu beffroi de l’Institut océanographique pour m’égayer en direction de la Galerie Pierre-Michel où j’escomptais voir les lavis entremêlés de Simone Picciotto. Hélas, 3 fois hélas, c’était tout décroché ou pas encore accroché puisque l’expo dure jusqu’au 4 avril et j’ai pas pu me faire une idée.
De rage, je suis allée me jeter dans une des nombreuses librairies à l’ancienne qui résistent à la mondialisation dans ce quartier un peu province d’allure. Et là, sur une pile de vieux gri-grimoires, il était là qui m’attendait, le chéri. En me voyant, il a crié : «maman!» et pour même pas 5 thunes je l’ai emporté avec un sourire de hyène qui vient de dénicher sa proie. Quoi qu’est-ce ? Mais le numéro de décembre 1900 de Lectures pour tous. Du moins le présume-je car la couverture a été carrément scalpée par un précédent propriétaire.
Bon, si je l’ai pris c’est pour l’article Sur la planète Mars qui parle surtout du médium Hélène Smith mais qui contient aussi une repro de la Maison du prophète Elie par Victorien Sardou : un genre d’Institut océano-machin jupitérien.
En le feuilletant dans l’autobus 84, j’ai eu la bonne surprise de découvrir dans un autre papier sur Les Petits Métiers à l’Exposition (la grande, l’universelle) une très intéressante photo d’un sabotier «sculpteur sur bois» des environs d’Alais (Alès). Super intéressante même puisqu’elle semble avoir été prise exprès pour nous montrer la porosité de la frontière entre art populaire et art brut.
Pour celles et ceux qui en douteraient encore, je conseillerais une visite au catalogue de la vente de l’étude Ferri du 18 mars 2009 où, avec le concours avisé de Madame Martine Houze, seront dispersés Important Art populaire et Curiosité. Satisfaction garantie : c’est fastoche à feuilleter en ligne.
A côté d’un sacré tas de merveilles genre boîtes à missel, casses-noisettes anthropomorphes, sellettes de dentellière, quenouille en bois fruitier, secouettes à tabac, moines érotiques, vous pouvez pas manquer le n° 267 : une tête attribuée à Pierre Jain, le Breton d’art brut de Kerlaz révélé en 1977 par Pierre et Renée Maunoury dans le fascicule 10 de L’Art brut (celui où il ya Albino Braz, Jules Doudin, Louise Fisher, excusez du peu).
23:55 Publié dans Images, Lectures, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, art populaire, pierre jain | | Imprimer | | |
14.03.2009
L’église parlante vue de l’intérieur
Et bien, grâce à Pascale Herman dont le blogue hommager aux habitants-paysagistes (Les Inspirés du bord des routes) joue les Arlésiennes en ce moment, j’ai pu prendre ma revanche et entrer chez l’abbé Paysant par la porte du beau reportage que le n°12 du magazine Itinéraires de Normandie a consacré en décembre 2008 à cette œuvre fraîchement restaurée. L’article est de Yves Buffetaut, le rédac chef. Les photos aussi peut-être? J’ai pas vu de crédit. Je vous en montre 3 seulement, rien que pour vous donner envie de vous procurer le canard qui est trimestriel.
Et pour finir, rien que pour le fun, une image en bonus de Mâme Péhache probablement prise à la Maison bleue de Da Costa située à Dives-sur-mer. Des fois qu’avec le soleil naissant vous ressentiez l’impérieuse nécessité d’un p’tit week-end en Normandie avec votre amoureux et/ou amoureuse…
23:33 Publié dans Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : victor paysant | | Imprimer | | |