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24.07.2011

Le Tour de France par la grand’route et les chemins creux

Le Tour de France s’achève et je vous ai pas parlé du Tour de France. Je vous parle jamais du Tour de France. Il est temps que ce scandale cesse. Le Tour de France n’est-il pas une dérive comme une autre? Je ne saurais donc vous en vouloir, mes sœurs animuliennes, si vous avez eu tendance à déserter mes lignes pour aller jouer les groupies sur les pentes du Galibier.

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Pour vous changer de l’éternelle littérature blondinienne sur le sujet, je vous ai sorti de la naphtaline une strophe de Maurice Hallé, poète-chansonnier d’Oucques dans le Loir-et-Cher. Pote au fameux Gaston Couté, il sévissait comme lui dans le Montmartre de la grande époque, publiant à La Vache enragée, éditeur et cabaret.

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 Le titre de cette pièce ? Les Coureux , ce qui dit bien ce que ça veut dire :

«J’les avins vu sur le grand’route,

Passer en huit ou dix p’lotons,

Même qu’ien a qu’avaient d’la goutte

Su leux guidons, dans des poch’tons.

D’leus sacs, i’s tiraint des p’tit’s fioles,

I’s mettaint ça au bord… du creux.

Pis i’s s’enfilaint la bricole.

Ah ! que l’diabl’brul’ben les coureux!»

Bon, c’est en patois beauceron mais j’adore ça qu’on triture not’ bô langage françois et les poèmes qu’on comprend pas tout de suite. C’en est plein dans le recueil de Maurice Hallé, publié en 1921 et illustré par Germain Delatousche, un vaillant graveur sur bois un peu anarcho su’ les bords. Par la grand’route et les chemins creux que c’est son titre.

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Tout un programme pour un été sous le vent de l’art brut, non?

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flyer.jpgAprès Dicy, après Laduz, après Versailles et Malakoff, Mauriac, Bègles et Batz-sur-mer, après Martizay, je continue donc mon Tour de France à moi par le musée Fenaille à Rodez ous’que je vous engage vachement à voir (et jusqu’au 30 octobre, couac le flyer oublie de l’indiquer) les monstres élégants de l’expo Louis Pons, la plume est le dard du dessinateur.

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Je vous engage et je suis pas la seule puisque monsieur Benoit Decron n’a pas hésité à changer son braquet soulagesien pour en faire de même.

07.07.2011

Montez de la mine, descendez des volcans

Montez de la mine, descendez des volcans! Voilà le mot d’ordre aujourd’hui, camarades Animuliens. Esprit mine d’un côté, Outsiders (2e éruption) de l’autre : deux expos recommandables pour peu qu’on erre dans le Nord ou dans le Cantal.

Lewarde et son bois de jacinthes abrite la première.

Scilla bifolia Bois de Lewarde.jpg

Mauriac, que traverse la Méridienne verte, sert d’écrin à l’autre.

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Esprit mine au Centre Historique Minier de Lewarde (à 8 kms de Douai) c’est pour ceux qui prennent de grandes vacances puisque c’est ouvert depuis le 1er juillet et que ça ira, ça ira, ça ira jusqu’au 31 décembre 2011.

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Le timing est plus short pour Outsiders A.D.D.V. (Au-dessous des volcans) à la Chapelle Marmontel, 12 rue du Collège à Mauriac, vu que ça vernit le 16 juillet et que ça baisse le rideau le 24 août 2011.

Affiche OUTSIDERS 2011.jpg

esprit-mine-flyer.jpgSi je vous parle de l’expo minière de Lewarde, co-curatorisée par André Dubuc, dirlo du C.H.M. et par Carine Fol, aux manettes d’Art et Marges, ce n’est pas pour vous énumérer les «20 artistes internationaux» participants. Reportez-vous au programme. A mélanger ainsi des abstraits, des naïfs, des installateurs, des conceptuels, des vidéastes, des performeurs et des tutti quanti qui n’ont pas grand chose à faire les uns avec les autres, on aboutit toujours à quelque chose, qui pourrait être transposé, pour peu qu’on change de thème fédérateur (à quand Esprit filature ou Esprit ducasse, pour rester dans la note régionale ?). Non, je vous parle de Lewarde parce qu’à Lewarde, il y a aussi, il y a tout de même, Anselme Boix-Vives, Augustin Lesage et Gaston Duf qu’on s’obstine à enrôler dans les «zartistes contemporains». Que ce dossart conviennent aux 2 premiers, particulièrement à Lesage qui mollissait pas sur les expos de son vivant, à la rigueur!

Mais il faudrait revoir la copie pour ce qui concerne Gaston Duf. Ses rhinocéros ont plus à voir avec les bêtes qu’il aimait voir au cinéma avant d’être interné dans un hosto psy qu’avec la mine dont il n’a connu fugacement que le travail en surface.

Gaston Duf

Côté Cantal, le hic –car il y en a un– c’est que la liste des «artistes internationaux» (encore!) qui composent le spectacle comprend CHOMO et que c’est aussi une œuvre de CHOMO qui sert d’appât sur le flyer. Je croyais les œuvres de CHOMO cataloguées, sécurisées, en instance de classement après la vente publique d’une partie d’entre elles en juin 2010 (voir sur ce point ma chronique du 19 janvier 2010 : Chomo, une œuvre très prisée).

gaston duf,chomoJe me demande donc bien d’où peut venir la longue figure blanche qui sert de fanal à l’expo Outsiders 2 in Mauriac. En tout état de cause il n’est pas sûr que CHOMO -individualiste farouche- aurait accepté de participer à une exposition de groupe. Il n’y a guère que Raymond Reynaud (qu’il appelait cependant «Renaud») avec qui il ait envisagé une collaboration. Et il y a même gros à parier que CHOMO aurait piqué une de ces volcaniques colères à voir une de ses images servir ainsi de locomotive à des travaux qui ne sont pas les siens. Dommage qu’il soit plus là, on aurait bien ri!

22:12 Publié dans Expos, Miscellanées | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : gaston duf, chomo | |  Imprimer | | Pin it! |

14.05.2011

Du marché de gros à l’auditorium

«Bouton sur le nez». C’est le tag qui marche! Pas un jour sans que quelqu’un, tourmenté par l’acné, ne se connecte sur Animula à cause de lui. Tout ça parce qu’un jour de décembre 2007, j’ai mis une photo de narine enflammée sur une note au sujet de Leonora Carrington. Moi qui était persuadée d’attirer les internautes avec mon art brut! Je tombe de haut. Enfin, toutes les raisons sont bonnes de venir chez moi!

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Et comme je me suis fait peur en me regardant dans mon miroir ce matin, je vais pas tarder à vous parler des rides pour changer. C’est sûrement un thème très populaire aussi. Si on en croit les commentaires à propos du temps qui passe.

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Sur le marché de gros du quartier de La Tourtelle à Aubagne, j’ai relevé par exemple cet hommage un peu nostalgique d’une diva de l’art singulier à la critique chevronnée : «Pour celles et ceux qui l’ignoreraient, Laurent Danchin est le référent intellectuel premier et principal, en matière d’art brut et singulier en France. Il est certes celui que nous, les anciens, reconnaissons le mieux!». Danielle Jacqui, puisqu’il s’agit d’elle, s’est aperçu qu’elle connaissait ce «grand spécialiste en art» depuis «plus de vingt ans».

Danielle Jacqui

Sur son blogue : Vers un colossal d’art brut où elle relate la visite de Laurent Danchin à ses «préfigurations», elle en profite pour lui demander d’animer «une rencontre conférence-débat» pour «éclairer les opinions sur le projet ORGANuGAMME». Et elle précise : «Il n’a pas dit non». Souhaitons qu’il dise oui car j’avoue que ce projet «colossal» m’est un peu opaque, à moi aussi…

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Projet Gare d'Aubagne

logo hors champ.jpgLaurent Danchin est prévu par ailleurs au programme de deux journées-cinéma qui auront lieu le vendredi 3 et le samedi 4 juin 2011. Le Festival de Cannes à peine terminé, ce sont les 14e Rencontres Hors-Champ de Nice qui commencent. Reportez vous ici pour connaître le détail.

art brut,marie espalieu,jean-françois maurice,jean-michel chesné,gazogène,joe ryczko,denis lavaud,art singulier,danielle jacqui,laurent danchinPour ma part, je suis très curieuse de ce film de 17 minutes sur Charles Pecqueur d’un réalisateur dont j’ignore tout : Ferdi Roth. J’aime en effet ce créateur (sur lequel peu d’info circule) au point de lui avoir consacré un album diaporamesque ici-même il y a longtemps.

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A Nice, Jean-François Maurice et Jean-Michel Chesné présenteront, de leur côté, un documentaire consacré à Marie Espalieu. Cela tombera à pic puisque les deux complices sortent ces jours-ci un numéro spécial de la revue Gazogène pour cette dame de la terre lotoise qui attira le regard de Robert Doisneau grâce à ses sculptures rustiques-animalières.

Marie Espalieu

Le numéro est sous-titré L’Esprit des branches, ce qui me ramène à ma récente chronique sur les folies de l’amandier. Si ça se trouve, il est déjà en vente à la Halle Saint-Pierre mais on peut aussi le commander chez Valérie Rapaud, une libraire de Cahors. Parmi les auteurs, j’aperçois des noms qui ne me sont pas inconnus : Denis Lavaud, ex-fanzineur, Joe Ryczko, actuel blogueur, Benoît Decron, conservateur du musée Soulages et Jean-Michel Chesné qui a réalisé la maquette.

21.02.2011

Electric pencil et autres Smürtz

Petit bonus sur l’OAF mais non des moindres : The Electric Pencil. C’est seulement maintenant que j’ai pu mettre la main sur le catalogue de la foire. En couverture, un dessin de ce pensionnaire d’un asile de Nevada dans le Missouri dont je vous avais déjà signalé le surprenant travail dans ma note du 17 octobre 2010.

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A l’intérieur un poétique passage d’oiseaux pour illustrer la page de la galerie qui les expose. Elle s’appelle aussi : The Electric Pencil.

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Le surnom qui a été donné à ce créateur anonyme semble provenir du dessin 197. C’est vrai que son auteur a plutôt écrit : «ECTLECTRC» mais on va pas chipoter pour si peu. Electric, c’est plus commercial.

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Les 280 dessins réalisés recto/verso sur de grandes feuilles de registre hospitalier ont été décousus de l’album fait main en cuir et tissu où ils étaient réunis. C’est ainsi plus facile à vendre.

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Dans ma boîte aux lettres, est arrivé aussi le leporello nouveau de la Collection de l’Art brut à Lausanne. Si vous savez pourquoi on a donné le nom du serviteur de Don Giovanni à ce type de dépliant, merci de me le dire. C’est égal, celui-ci est fort beau. Avec un fond noir superbe, sur lequel j’ai hélas promené mes doigts poisseux car je venais de m’en servir pour consommer une de ces sucettes géantes qu’on appelle «couille de mammouth» dans les cours de récré.

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Le leporello de Lausanne s’ouvre sur un Aloïse à tomber mais c’est surtout le petit texte introductif qui a retenu mon attention. Pourquoi? mais parce qu’à la question rituelle : «Qu’est-ce que l’art brut ?», il répond sans énumérer des vieilles formules mises sur orbite par Dubuffet il y a 40 ans. Un véritable effort définitionnel a été fait et ce n’est pas si simple. Si on avait voulu recadrer la notion d’art brut et lui restituer son sens à un moment où elle est trop souvent diluée dans des discours confusants, on ne s’y serait pas mieux pris.

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Aussi j’applaudis et je passe à la soirée Art et Médiumnitéqui se tiendra le mercredi 23 février 2011 dans le cadre de l’expo Henriette Zéphir à la Galerie Christian Berst (entrez par la rue Chapon et engagez vous dans le passage des Gravilliers, maintenant vous êtes grands, n’ayez pas peur).

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L’occasion est trop rare d’entendre Bertrand Méheust, philosophe du genre épistémologue et historien de la métapsychique. Qui s’intéresse d’un peu près à la médiumnité et/ou à l’automatisme mental tombe forcément un jour sur les 2 gros pavés de sa thèse intitulée Somnambulisme et médiumnité (1998).

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Ils se lisent comme un roman parce qu’émanant d’une pensée claire et bourrés de faits et d’anecdotes. L’auteur étant hyper-bien documenté. A intervalles réguliers, je déguste pour ma part un article qu’il a donné dans la revue de l’Institut Métapsychique International (décembre 2003) à propos des créateurs comme Augustin Lesage, Marguerite Burnat-Provins, Raphaël Lonné. Un Schmürz dans le monde de l’art, c’est le titre de cet article. Laurent Danchin apportera son expertise puisqu’il est aussi de la partie ce soir là.

18.02.2011

Sixtine à toutes les sauces

Télescopage. Des fois c’est un bombardement. Les informations m’arrivent de partout et je ne sais plus où donner de l’âme errante. Mardi 15 février 2011 c’est l’art brut qui s’invite aux Mardis de l’expo, sur France Culture. L’émission commence fort : «(…) qu’on l’appelle l’art naïf ou l’art des fous, il suscite à nouveau un regain d’intérêt (…) !!! Le temps d’aller chercher un bâtonnet ouaté dans la salle de bain pour me déboucher les oreilles et c’est déjà jeudi, le jour du Monde des Livres.

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Entre temps, j’ai eu droit au Cloisonné théâtre d’Aloïse qui est, paraît-il, «surnommé la Sixtine de l’art brut». Surnommé par qui ? On ne le saura jamais. A ma connaissance, cette ravissante formule remonte à un article de La Voix du Nord du 12 septembre 2010 où la conservatrice en charge de l’art brut au LaM l’attribuait à la cantonade : «certains l’appellent la Sixtine de l’art brut (…)». Qui sont «certains»? On ne le saura jamais non plus. Mais on se dit sans doute du côté de Villeneuve d’Ascq que plus c’est gros et plus il faut le répéter. Cela finira bien par rentrer dans nos récalcitrantes caboches.

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Fort heureusement il y a le Monde des Livres pour nous laver le cerveau. Dans son édition datée du vendredi 18 février 2011, j’ai sauté à pieds joints sur l’article de Claire Judde de Larivière intitulé : Michel-Ange, le sublime et l’infime, à propos de l’édition de la Correspondance de cet artiste-vedette de la Renaissance italienne, devenu l’étalon or de L’Aracine. Tout d’abord je n’ai rien remarqué mais je suis passée de la page 1 à la page 6 où l’article en question poursuivait son petit bonhomme de chemin. Page 6, il y avait une reproduction, un gros plan de la fameuse chapelle Sixtine.

Michel-Ange,Chapelle sixtine,LaM,La Voix du nord

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Et là, ça m’a sauté à l’œil :

LA CHAPELLE SIXTINE

C’EST DE LA DAUBE.

21.01.2011

2011 : le marathon des vœux

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Le marathon des vœux va finir par avoir ma peau! Je voudrais vous parler d’art brut et au lieu de ça je me casse la nénette à choisir des cartes de bonne année, je me casse les ongles à décoller mes timbres du carnet, je cours à la boîte aux lettres pour arriver avant la levée. J’ai beau faire mon possible pour répondre à tout le monde, bernique! On me aime, on me chouchoute, on me fait pouet pouet. J’ai des tas d’amis. Pas sur face bouc mais dans mon courrier et dans ma messagerie. Ils me veulent du bien.

Des exemples? La Bonne année dé-so-pliante des éditions Plein Chant.

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Edmond Thomas, pour l’occasion, nous reproduit en entier Le Grand chemin de la postérité de Benjamin Roubaud.

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Cela vous rappelle quelque chose? Je l’ai traficoté dans mon post du 25 sept. 2010 : Cauchem’art brut.

Vous arpentâtes, sur les pas de votre petite âme errante, Les territoires de l’art modeste? L’insolite cocktail du vernissage du MIAM était l’œuvre de Dorothée Selz qui m’a gratifiée de vœux non moins insolites.

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Le diablotin noir de la fille aux bas roses (voir : Le CrAB en pince pour l’art brut) a sauté dans mon mois de janvier avec entrain.

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Collection2011.jpgTant que j’y suis, j’en profite pour signaler que sa créatrice, Caroline Sury, expose avec deux complices à La Galerie Porte Avion à Marseille jusqu’au 26 février 2011.

 

La fée Ursin (Catherine), auteur du C’rAB en tôle (voir la même note) me fait coucou avec cette image dont je vous fais profiter.

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Le dindon choisi par Fred et Cathy Tavard, les re-découvreurs des Cailloux de Marcel Landreau (voir mon post du 18 oct. 2010, Marcel Landreau, les retrouvailles) glougloute de plaisir en ce début 2011.

Peut-être parce que le numéro 33 de la revue Création Franche vient de sortir et qu’il contient un article de 3 pages avec des mickeys en couleurs à propos de Landreau qui «sort de l’ombre».

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Gustavo Giacosa fait dans le langage smiley

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et Joëlle Jouneau dans le gothique, au bénéfice de l’Abbé Fouré qui vient de se faire scruter au fond de la soutane par Jean Jéhan dans un gros-beau bouquin sur Saint-Malo/Rothéneuf au temps des rochers sculptés.

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Merci enfin à Ophelia qui s’est débrouillée pour arriver presqu’avec l’an neuf. Quel meilleur augure que la naissance d’un bout d’chou? Attendrissez-vous, mesdames et vous, messieurs, frisez vos moustaches.

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Félicitations à la maman qui se porte bien et que l’on remercie pour ce signe de la main en partenariat avec sa fille. Qu’en 2011, les autres amoureuses de l’art brut fassent aussi des p’tits, c’est la grâce que je me souhaite car je dois commencer à penser à ma retraite animulienne.

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03.10.2010

Regards d’automne

bourriche-belon.jpgBellon, Bellon, Bellon, «à ce prix là, vous m’en mettrez une bourriche!».

C’est ce que vous pouvez dire à votre soldeur si, comme moi vous avez la chance de croiser sa librairie en allant acheter votre salade.salade_verte.jpg

Franchement, ce serait bête de se priver de ce bô bouquin d’Eric le Roy sur la photographe Denise Bellon(1902-1999) qui fut proche du Mouv Surr. Quand il est sorti en 2004 aux Editions de la Martinière, il coûtait plutôt bonbon (55 €), ce qui n’est pas choquant pour un album de cette qualité, reproduisant je ne sais combien de photos avec des entrelardages biographiques, éclairants mais pas pesants.

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Aujourd’hui, il en arrive un petit stock sur le marché et vous pouvez vous en goinfrer sans mettre en péril votre budget d’étudiant ou de retraité de plus de 67 ans.

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Cela tombe pile pour la dernière ligne droite (jusqu’au 18 octobre 2010) de l’expo Denise Bellon, Regards d’artistes sur le quai de la station St-Germain-des-prés.

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Avec Denise Bellon, on entre dans une famille comprenant la comédienne Loleh, la réalisatrice Yannick (ses filles) et Jaime Semprun (fils de Loleh) qui vient de disparaître et qui fut l’âme de L’Encyclopédie des nuisances, «seul surgeon vivace» de l’aventure situ, selon l’article nécro de Jean-Luc Porquet dans Le Canard enchaîné du 11 août 2010.

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Denise Bellon, son chemin croisa, au gré des reportages, une mariée gitane, de pauvres petites putes du quartier «réservé» de Casablanca, une danseuse de Côte d’Ivoire aussi bien que Salvador Dali, Marcel Duchamp, Joan Miro. Elle est aussi la belle sœur du cinéaste Jacques Brunius (voir mon post du 10 septembre 2005 : Violons d’Ingres). C’est surtout à ce titre qu’elle m’intéresse, obsédée par mon petit bout de lorgnette brute que je suis. Parce qu’elle a réalisé une centaine de clichés du Palais idéal du facteur Cheval en préparation du film de Jacques Brunius sur celui-ci. Cela se passait en 1936 et ses images, «largement publiées, contribueront à la notoriété du lieu». Vous en trouverez deux dans l’ouvrage d’Eric Le Roy. Je vous les reproduit pas pour vous inciter à l’acheter.

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Comme il me reste un peu de place, j’en profite pour zoomer sur un livre d’un certain Christian Colas qui vient de sortir chez Parigramme. Intitulé : Paris graffiti, les marques secrètes de l’histoire, il nous offre pour pas cher (14 €) quantité de repros d’écrits furtifs et de figurations spontanées chinés dans des recoins-coins obscurs de la capitale.

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Certains sont très anciens. Tous témoignent d’un besoin impérieux d’expression populaire, voire d’une pulsion artistique sincère qui se donne d’autant mieux libre cours qu’elle s’exerce en catimini. Attention : beaucoup de ces graffiti sont coton à prendre et il ne faut pas toujours s’attendre à une grande netteté de lecture mais l’auteur-photographe a rudement bien fait de ne pas écarter le diaphane au profit du pittoresque.

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Dernière minute : vous vous souvenez du post Akkisuitok, Gérard Cambon dont votre petite âme errante vous avait régalé le 16 mars 2010? Et bien, voici que Regard, la petite revue d’art de Marie Morel consacre son n°109 (sept. 2010) à cet artiste chouchouté par la Galerie Soulié.

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31.08.2010

Martha Grünenwaldt : une expo et un livre

Epouvantail de potager, têtes de fous dans une église. A peine si j’ai le temps de ranger mes clichés de vacances dans ma photothèque que ça repart à fond la caisse.

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L’épouvantail à nez de Pinocchio et visage de quille en bois, c’est en me dirigeant vers la forêt de Chaux que je l’ai aperçu, veillant à la sécurité d’un carré de tomates.

J’allais visiter les baraques de forestiers du village de La Vieille-Loye dans le Jura qui ont mis les clés sous la porte vers 1935 (maintenant c’est un mini-éco-musée).

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Plutôt pêchu, le guignol avec sa capuche de sac à grains!P1030093.JPG 

Les têtes de fous ce sont les sculptures qui courent, non loin de là, sur les corniches intérieures de l’église de Chissey-sur-Loue.

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Vous voyez la Saline d’Arc-et-Senans de Claude-Nicolas Ledoux? Et bien, vous pouvez pas vous tromper, Chissey c’est -vu d’avion- «un triangle tendant vers l’ovale» à côté sur la gauche. Je chipe ces lignes à la monographie de Pierre Lacroix (sic) qu’on se procure en glissant 4 € dans le tronc.

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L’auteur qui signe : «Conservateur départemental des objets d’art du Jura» est aussi un curé, ce qui explique qu’il fasse un peu la fine bouche à propos de ces «babouins» (comme on dit dans le coin) : environ une trentaine de visages éblouis, clos, hagards, lisses, innocents, idiots, bestiaux, ravagés, coiffés des grelots dont l’étrangeté dispute la vedette au bon Dieu.

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En cette église Saint-Christophe où une mâchoire du patron des chauffards trône sur un autel, on guérissait les malades mentaux à grands renforts de neuvaines et d’exorcismes au moyen-âge. retable de st christophe.jpgCes sculptures, parfois doubles (la schize?)

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constituent un formidable document sur cette période et sur un pèlerinage thérapeutique que les autorités regardèrent de travers dès 1578.

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La tête encore à l’ouest après une traversée de la France en diagonale et un ouikène rillettes et fouaces dans le Maine-et-Loire, qu’est-ce que j’apprends? Mais que l’expo Martha Grünenwaldt qui sera accrochée demain à la Halle Saint-Pierre de Paris (où votre petite âme errante est de retour) et vernie après-demain 2 septembre 2010 sera accompagnée d’un ouvrage consacré à cette «grande dame de l’art brut» comme dit le carton d’invitation.

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Elles sont rares les publications au sujet de cette femme qui fut domestique comme Séraphine et qui trouva comme elle la force de satisfaire son désir de création malgré les injustes contraintes (sa patronne lui interdisait de jouer du violon). Aussi celle- ci mérite-t-elle d’entrer dans vos intérieurs, chers Animuliens même si ce n’est pas exactement un «coffee table book».

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Dans cette plaquette, vous plongerez direct dans le regard de Martha. Vous y trouverez plusieurs clichés la montrant au travail et quantité de repros couleurs de ses dessins, peut-être pas sublimement maquettées mais ayant le mérite d’exister.

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Quant aux textes, le plat de résistance sort tout chaud du cerveau d’Alain Bouillet et l’entrée de celui de Carine Fol qui nous rappelle que la découverte des œuvres de M. G. est due à des personnes proches d’Art en Marge. Bon, j’ai pas eu le temps de les lire mais l’expo ne durant que jusqu’au 28 septembre 2010, j’ai préféré me grouiller pour sonner l’alerte. En tête de ce petit livre, des souvenirs de Josine Marchal, la fille de Martha, précieux pour la précision de certains détails : «Elle traçait des schémas de visages qu’elle laissait de côté pour les achever plus tard».

05.08.2010

Sous les volcans, les Aoûtsiders

Pouchkine à Strasbourg, Doisneau à Chalon, Sefolosha sous les volcans. Aux quatre vents des vacances, quelques expos à signaler pour les dispersé(e)s de l’été.

Pouchkine, je vous en parle pas. C’est un peu loin de mon sujet. Quoique. Cela fait un moment que ça me démange de vous montrer les fantômatiques illustrations de Marie Egoroff qui ornent une édition du poème Rouslane et Ludmila (traduit du russe par Véra Starkoff) paru en 1898 à la Librairie de l’Art indépendant.

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Je les trouve tellement curieuses que j’ai fait réparer mon exemplaire qui était en loques par un relieur. Je profite de l’occasion qui m’est offerte par le BNU de Stras pour vous les mettre sous le nez.

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La Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg présente en effet jusqu’au 19 septembre 2010 une expo consacrée au grand écrivain russe, dans le cadre de l’année France-Russie. Elle présente un vaste panorama d’œuvres illustrées. J’ignore si les images de Marie Egoroff y figurent mais avouez qu’elles le mériteraient.

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Sur Marie Egoroff, on a beau fureter, on trouve rien mais mon petit animulidoigt me dit qu’elle devait être bien frottée de médiumnité.
Au Musée Nicéphore Niepce et jusqu’au 19 septembre 2010 aussi, Robert Doisneau, Les tatouages du milieu, ça plaît toujours. Et c’est réalisé avec le soutien de l’Atelier R.D. et du Centre National des Arts Plastiques.

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Une chapelle sous les volcans, c’est Marmontel qu’elle s’appelle. Curieux pour une chapelle ce nom de pote à Voltaire. Mais enfin c’est à Mauriac (rien à voir avec François) dans le Cantal (15200) où sont les bons fromages.

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L’expo qui s’y déroule jusqu’au 5 septembre 2010 s’intitule Outsiders. Comme ce n’est pas très original, la P.Q.R. a déjà baptisé les artistes qui y figurent : «aoûtsiders». Comme je suis bon public, je trouve ça rigolo. Le flyer (qui joue le mystère du noir) reproduit une œuvre du sculpteur Jean-Yves Gosti.

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Parmi les noms des 15 participants, j’ai noté vite fait 3 artistes présentés par le Musée de l’Art en Marche : Carles-Tolra, Kurt J. Haas, François Montchâtre et un Michel Nedjar par la Galerie Susi Brunner. Je ne saurais (comme disent les Belges) citer tout le monde mais sachez qu’il y a aussi Joël Lorand dont je vous ai déjà parlé un peu et Christine Sefolosha (cha, cha, cha!) qui vaut le détour.

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07.07.2010

Notes d’art brut

Turin, Monaco. Ce coup-ci rien que des notes. Vu que je suis allée courir les routes morvandelles en pleine canicule. Des notes qui font penser au Sud, cher à Nino Ferrer, au «Sehnsucht nach Italien» du tonton Goethe. Des notes? Même pas. De purs griffonnages. Style:«signaler aux Animuliens» ou «pas oublier de leur dire». J’en ai des masses dans mes carnets et quand je n’ai pas de carnet ou de clavounet à ma dispo, c’est sur mes doigts que les écris. Ephémères tatouages, henné improvisé.

Aujourd’hui, j’en choisis deux. «Très intéressant» ai-je ponctué sur mon index gauche devant cette info cueillie sur le blogue de Dominique Leglu : l’entrebaillement du Museo di antropologia ed etnografia de Turin.

Prochaine visite : mercredi 7 juillet 2010, même tard (17 h 30 jusqu’à 23 h 30). Si vous passez par là ou si vous êtes turinois (plus commode). Possibilité de visite ensuite sur RDV.

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Je crois bien avoir déjà vu quelque part, mais où ? l’extraordinaire dentelle d’os sur lequel Madame Leglu insiste. L’œuvre du carabinier Francesco Toris. Le Nouveau monde, c’est son nom et c’est tout à fait carabiné en effet.

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Autre remarque marginale dans un de mes petits «chiffonniers» (j’appelle comme ça mes agendas), ce lapidaire: «avec Berst». What does that means? Et bien ça veut pas dire : «Tous avec Berst» mais ça pointe sur un flash-actu du blogue de Monsieur Daniel Boeri plan entrepot.jpg(aux belles moustaches en pointes) qui nous apprend que le dynamique galeriste parisien, ne s’accordant décidément aucun repos, abritera pour l’été un bon petit paquet de son stock dans un Entrepôt snobissimement situé à Monaco, «capitale estivale de l’Art brut».

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Mambo.jpgApprenant cela je me suis jetée éperdument dans les bras de mon chéri pour un mambo de Monaco (Monaco co-co, Monaco co-co) qu’aurait pu imaginer Nino Ferrer si Aimé Barelli ne l’avait pas fait.

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01:36 Publié dans Expos, Miscellanées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, francesco toris | |  Imprimer | | Pin it! |