23.10.2011
Une araignée dans la gorge
La raison de mon silence? Non ce n’est pas que je médite un changement d’orientation. Genre : Rives et dérives de l’art contemporain. Ou «comptant pour du beurre», l’art brut ayant tendance à faire tache aujourd’hui pour les institutions qui l’exposent (pardon pour celles qui dérogent à la règle).
Non, non, c’est simplement que je me traînasse ma première grosse crève de l’année. Que je tousse comme une perdue.
Et que mon chéri-que-j’ai profite de ma faiblesse pour me faire avaler des litres de sirop des Vosges sous prétexte que j’aurais une araignée de Louise Bourgeois dans la gorge.
Selon lui c’est depuis que j’ai lu, dans le dépliant de l’expo Objets secrets au Collège des Bernardins, cette thèse (pour le moins digne de Nos amies les bêtes) suivant laquelle les œuvres de Judith Scott «résonneraient profondément» avec les objets sculptés par ladite Loulou of New York. Raisonnement de tambours! Idéal pour couvrir ma quinte! Non, je vous l’dis : «ça sent le sapin!».
Je n’ai même pas pu me traîner à la FIAC pour aller voir sur le stand de la Galerie Le Minotaure, les œuvres d’Anton Prinner, une artiste «contemporeine» d’exception celle-là. J’ignore pourquoi (à cause peut-être de la radicale façon dont elle interrogeait, dans son comportement, la différence sexuelle)– on ne parle jamais d’elle. En dépit des méritoires efforts de Benoît Decron que j’ai déjà eu l’occasion de signaler dans mon post du 25 janvier 2008 (Déplacement à l’Abbaye Sainte-Croix).
Libération du jeudi 20 octobre 2011
Pour rare qu’il soit, le cas d’Anton Prinner n’est pas le seul à se tenir éloigné des petites bourgeoiseries à la mode. Pas plus tard que récemment, j’ai eu l’occasion de vous rafraîchir la mémoire au sujet de Lucy Vines et d’Etienne-Martin.
Si écho de l’art brut il y a, c’est dans l’œuvre de tels artistes, sincères, discrets et concentrés sur eux-mêmes avant d’être soucieux de notoriété, qu’il faut le chercher. Ma p’tite idée sur la question c’est que la fréquentation de leurs œuvres nous servira bien plus dans notre approche de l’art brut que le commerce avec les people de la planète art-contemporanéiste qui tourne éternellement autour de deux trois nombrils décorés.
Bon, je retourne à mon sirop! Non sans vous signaler deux expos de jeunes artistes contemporains qui méritent bien qu’on parle d’eux.
Celle de Christine Sefolosha à Strasbourg et celle de Pierre Della Giustina dans son atelier de Saint-Rémy-sur-Durolle en Auvergne.
Merci au carton d’invitation de l’expo Della, organisée de concert avec la photographe Rafaèle Normand.
Il me fournit ma conclusion : «une virée dans les sapins pour la Toussaint?»
20:32 Publié dans De vous zamoi, Expos, Miscellanées, Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christine sefolosha, pierre della giustina, judith scott, anton prinner, fiac, lucie vigne, etienne-martin, rafaèle normand, art contemporain | | Imprimer | | |
09.10.2011
Rude semaine pour les Animuliens
Rude semaine en perspective. Elle culminera avec une escapade automnale au pays d’Alain Bourbonnais le samedi 15 octobre 2011. Prévoir une petite laine pour remettre le couvert à l’occasion de cette deuxième journée d’étude où malheureusement je ne pourrai pas aller.
Les nombreux Animuliens que ça intéresse peuvent consulter le programme ici. Je compte sur eux pour nous dire si l’ambiance, sous la houlette de Débo, atteint celle du précédent show Fabuloso-CrABichesque. Voir sur ce point mon post du 21 juin 2011 : L’Appel du 18 juin à la Fabuloserie.
Ceux qui ne pourraient pas être en Bourgogne ce samedi là et que leurs activités retiendraient dans le sud-ouest de la France seraient bien avisés de se rendre à Villeneuve-sur-Lot. Les Chercheurs d’Art, une asso locale, y montrant, au Pôle de mémoire du Moulin de Gajac, un documentaire inédit sur l’œuvre d’André Labelle, un jardinier devenu peintre sans éprouver le besoin de changer de tête.
A noter que Pascal Rigeade, directeur du Musée de la Création Franche de Bègles y conférencera. Cette info en elle-même constitue un scoop, la précédente direction dudit Musée s’étant plutôt fait un principe du confinement dans le passé.
Rude semaine qui promet aux Parisiens des transports difficiles le mardi 11 octobre 2011 pour cause de grève. Manque de bol, c’est ce jour là que débute au Collège des Bernardins, l’exposition Judith Scott, Objets secrets.
Faire des pieds et des mains quand même pour se véliber, se co-voiturer ou se propulser cum jambis au vernissage (à partir de 18 h). C’est d’une nécessité absolue pour tout Animulien qui se respecte! C’est pas tous les jours en effet qu’on peut se mettre sous la dent une réunion d’œuvres de la petite mère Judith.
A la rigueur, une attestation de votre présence au même moment à Oakland (Californie) pour les Latitudes (Self taught Artists from France and New Zealand) pourrait avoir valeur de mot d’excuse de vos parents mais n’en abusez pas!
L’autre morceau de bravoure de cette rude semaine, ce sera la déjà nouvelle expo de l’entreprenante Galerie Christian Berst qui vernira deux jours après le jeudi 13 octobre 2011.
Je suis sur des charbons ardents de voir ce que C.B. va nous sortir de l’œuvre charnelle et fragmentée de Pietro Ghizzardi, créateur italien compulsionnel, que j’avais stockée dans ma petite cervelle d’oiselle. Ce, depuis que j’avais vu ses drôles de femmes aux bustes et visages cloisonnés dans la sélection de la Collection Charlotte Zander exposée à la Halle Saint-Pierre avant les vacances. Il y a gros à parier que l’expo de Christian Berst va décaper les derniers oripeaux d’art naïf dont on avait cru intelligent jadis d’affubler Ghizzardi, ce qui avait sans doute contribué à le dérober aux regards des amateurs de cet art brut auquel il appartient légitimement.
Ah, j’oubliais, en vous débrouillant bien vous pourriez être le lendemain, vendredi 14 octobre 2011, au Musée de Cahors où sera inaugurée à 18 h l’expo Marie Espalieu, l’esprit des branches qui durera jusqu’au 31 janvier 2012.
21:39 Publié dans art brut, Expos, Miscellanées | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : alain bourbonnais, la fabuloserie, crab, andré labelle, pascal rigeade, judith scott, pietro ghizzardi, marie espalieu | | Imprimer | | |
07.10.2010
Judith et les boucliers
C’est de l’art brut et c’est en Europe. A Gugging en Autriche, haut lieu de cet art qui ne se nourrit que de lui-même. L’invitée d’honneur à partir du 6 octobre 2010 et jusqu’au 20 mars 2011 c’est la chère petite Judith Scott, magique encoconneuse devant l’éternel. Comme la mode est au mélange et que tous les musées vont se croire obligés de nous monter des expos composites, les sarcophages de fils laineux embobinant, à la sauce Judith, des objets dont on devine vaguement les formes sont ici appariés avec des boucliers de Nouvelle-Guinée.
«Judith Scott meets tribal art» qu’on nous dit. Pourquoi pas ? Cela vaut sans doute mieux que : «Judith Scott rencontre l’art conceptuel».
Même s’il est vrai que l’on a quand même du mal à saisir le rapport. Au cas où on s’imaginerait par exemple que le concept de protection réunirait les pelotes à la Judith et les boucliers de ces messieurs Papous, je crois qu’on se gourerait dans les grandes largeurs. Les objets de Judith Scott me paraissent autrement enveloppants. Si on l’avait laissé faire, elle se serait incorporé le monde. Ses créations artistiques sont de taille à tout bouffer, à vous avaler les spectateurs, ce qui n’est pas exactement le cas, il me semble, des boucliers nouveaux-guinéens qui fouettent aussi mais dans un tout autre registre.
00:03 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, judith scott, gugging, art tribal, nouvelle zélande | | Imprimer | | |
20.03.2010
Art Paris invite au Grand Pal.
Art Paris, c'est spécial! On entre au Grand Pal et on craque direct pour le sac rose-vernis-à-ongles de Beaux-Arts Magazine.
A l'intérieur le numéro avec la couv de Virginie Barré, Jean in Paris. On le lira plus tard. Mais on le feuillette tout en marchant vers le stand A1 où la Galerie Obsis montre Pierre Clementi avec une souris sur la tête et des photos de la Nouvelle Vague.
Page 61, un squelette d'or trempant dans une lessiveuse. Beaucoup de têtes de mort en effet sur la Foire. On fait dans la vanité en ce moment. Pages 62 à 67 (sautez si ça vous agace) Bozarts-Mag nous parle des prix. Dans sa sélection : 3 références sur 26 pour le genre de beautés qui m'intéressent. Comptez 7000€ pour l'œuvre d'un peintre d'Essaouira : Ali Maimoune présenté par la galerie Damgaard (Maroc).
Si vous mettez 53.000 de mieux, vous pouvez emporter à la Galerie Ritsch-Fisch un paquet de personnages ficelés sur un banc, c'est de Francis Marshall et de sa grande période (1974).
L'affaire du siècle c'est le dessin au crayon de couleur de Josef Hofer. Pour pas plus cher qu'une photo on peut attraper ce personnage ductile au graphisme si désarticulé que c'en est éblouissant comme une musique discordante.
On retrouve ses petits camarades, écrasés par le cadre jaune-orange que leur dessinateur aime à employer, toujours à la limite de sauter par la fenêtre en montrant leur zizi, au stand B6. Christian Berst y a invité Arnulf Reiner qui continue à crayonner des repros d'œuvres d'art brut dont une d'Hofer. Bon, si ça l'amuse!
Pour la partie dévolue à son espace proprement dit, C.B. a opté pour un accrochage clair, bâti autour d'un grand François Burland, ménageant des plages de respiration pour les visiteurs et organisant des confrontations entre le noir et la couleur, Hofer et Plny, les «fétiches vaudou» de Nedjar et les créatures lisses de Nek Chand.
En comparaison, la Galerie Ritsch-Fisch a cherché la lisibilité dans la densité. Son «guest» est le collectionneur Antoine de Galbert qui sort pour l'occasion quelques unes de ses munitions : un très ancien dessin de Crépin,
un Aloïse dans des tons bruns, enceint d'une image en couleur,
un Judith Scott comme un cétacé échoué sur la plage.
J'ai été bluffée par le Piège à œufs, un assemblage de bois et de plâtre d'A.C.M. pas du tout dans la manière de ses machines. On dirait le travail d'un termite parce qu'il y a de l'ermite dans cet insecte.
Et puis c'est tout? Non. Au hasard de mes tours et détours j'ai vu la plateforme Afriques et son mur avec 16 X 5 dessins de Frédéric Bruly Bouabré, artiste exposé en ce moment à la Collection de l'art brut de Lausanne.
Je suis tombée surtout sur un dessin de 1929 de Lubaki, précurseur de la peinture contemporaine congolaise, qui m'a laissé rêveuse.
J'emprunte à un collectionneur de paperasses -Monsieur Lanoux pour ne pas le nommer- un document ancien sur ce créateur dont on a si peu l'occasion de rencontrer les œuvres.
Et c'est ainsi qu'Animula est grande!
23:55 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, ali maimoune, francis marshall, josef hofer, françois burland, lubos plny, nedjar, nek chand, fleury joseph crépin, aloïse corbaz, judith scott, a.c.m., frédéric bruly bouabré | | Imprimer | | |
09.01.2010
Attraction de l’Abstraction
Abstraction, abstraction! Mon daddy chéri ça lui rappelle sa jeunesse l'expo de l'American Folk Art museum. Quand il criait dans la salle du Marcadet-Palace le jeudi après-midi avec ses potes pour réclamer des «attractions, attractions!». En ce temps-là les cinés de quartier proposaient encore des intermèdes style music-hall qui s'appelaient des abstractions - pardon : des attractions.
Tout ça pour dire qu'elle est bien attrayante l'expo de New York et que son concept sonne comme un cri de joie dans la bouche d'un gosse (mon daddy est resté très jeune).
Votre petite âme errante a ouï dire en effet - car elle ouï pas mal - que cette «exhibition» baptisée Approaching Abstraction est la «first exploration into nonobjective expression».
Connaissez-vous la Nono ? La Nonobjective expression of course. Rien à voir avec votre cousin Arnaud, vos tontons Bruno, votre voisin Albino ou même le petit robot. La Nono c'est la méthode qui consiste à aborder la question de la création brute autodidacte par un autre biais que celui du biographique, du sociologique ou du n'importe-quoi-isme habituels.
C'est Madame Brooke Davis Anderson, le curator qui en a eu l'idée. Et une exposition bâtie sur une idée, forcément ça se remarque, dans la forêt de toutes celles qui sont fondées sur du vent, sur du flan ou sur le dernier truc à la mode.
Mrs B.D.A. a le mérite de chercher à élargir le discours ronronnant autour des «self-taught artists» sans pour autant avoir recours à des comparaisons vaseuses avec le grand art cultivé. Elle a sélectionné une soixantaine de peintures, dessins, sculptures et ovnis-mixtes groupées, si j'ai bien compris, en 3 parties, ancrées chacune sur une vedette particulière :
Judith Scott
John J.B. Murry
Thornton Dial Senior
Son expo éclaire le travail d'une quarantaine de créateurs jumelés de façon surprenante et inattendue.
De grands européens : Aloïse
Raphaël Lonné
Adolf Wölfli
des «autodidactes américains» du sud :
Bessie Harvey
Purvis Young
et d'autres moins connus :
James Castle
Hiroyuki Doi
Melvin Way
Approching Abstraction nous donne, à côté de ça, l'occase de nous pencher sur des rapprochements de techniques : contours fracturés, manœuvres d'enveloppement, messages cachés, communication perso auto-référentielle, codes, symboles, gribouillis, éclaboussures, coulées de peinture. Rien que du bonheur on dirait! Vous pouvez y goûter pour 9US$ jusqu'au 6 septembre 2010. C'est au 45 ouest, 53e rue, NY 10019.
Abstraction ! Abstraction !
19:22 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, brooke davis anderson, judith scott, john j.b. murry, thornton dial senior, aloïse corbaz, raphaël lonné, adolf wölfli, bessie harvey, purvis young, james castle, hiroyuki doi, melvin way | | Imprimer | | |
13.04.2009
MAKE : 4 créateurs projetés à New York
MAKE. Si vous habitez New York ou que vous y séjournez pour vos chères études, retenez bien ce titre qui est celui d'un film de Scott Ogden et Malcom Hearn.
Au lieu de photographier les pigeons de l'Empire State Building, de courir après vos lunettes de star que vous avez égarées chez Bloomingsdale's ou de bailler dans votre chambre d'hôtel devant votre thèse sur «l'Art outsider aux U.S.A.», propulsez vous jeudi, le 16 avril, de 6 à 8 p.m. à la Ricco Maresca Gallery pour la projection de ce documentaire d'exploration consacré aux univers de 4 «self taught artists» américains.
Judith Scott - Photo John Mac Gregor
Les créateurs autodidactes en question ce sont la grande Judith Scott dont je vous ai souvent parlé à propos du Creative Growth Art Center d'Oakland CA, et puis, Hawkins Bolden, Ike Morgan et le prophète Royal Robertson.
Faudrait pas croire qu'à Memphis, Tennessee, il n'y en ait que pour Elvis.
Hawkins Bolden - Photo : Judith Mc Willie
Hawkins Bolden, sa vie durant s'y est occupé d'un petit jardin qu'il protégeait de son mieux des prédateurs ailés (genre pigeons) avec des épouvantails fabriqués à partir de matériaux de rebut ramassés dans le coin. Il ne s'est jamais douté que ses productions pouvaient être considérées comme de l'art. J'ai oublié de vous dire qu'il était aveugle depuis son enfance à cause d'un accident de baseball (ce qui prouve que ce sport est, autant que les autres, mauvais pour la santé). Comme Emile Ratier seul le sens du toucher le maintenait en contact avec ses créations.
Ike Morgan et Mona Lisa
Mona Lisa, on le sait, a ses fans. Ike Morgan en est un. Il kiffe aussi pas mal les présidents U.S. Alors il en réalise de vibrants et très perso portraits dans son Austin State Hospital où il séjourne, à partir de photos qu'il trouve dans les magazines.
Quand à Royal Robertson qui a travaillé, si je comprends bien, comme peintre d'enseigne (« professional sign painter »), après s'être occupé de sa souffrante maman et avoir vu son mariage foirer, il est devenu de + en + instable aux yeux du monde ordinaire et est entré progressivement dans le sien propre.
Royal Robertson - Photo : Mike Smith
Il faut dire que le bon Dieu s'est mis à lui tenir la main et qu'il lui a offert des voyages dans le passé et dans le futur. Au présent, de généreuses visions nourrissent son activité principale qui consiste à couvrir sa petite maison et son terrain d'inscriptions et de signes, apocalyptiques.
If you prefer the english version, click here.
18:33 Publié dans Ecrans, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : judith scott, hawkins bolden, ike morgan, prophète royal robertson, scott ogden, malcom hearn, new york, ricco maresca | | Imprimer | | |
07.12.2008
Miss Animula versus Miss France
On couronne Miss France, pourquoi pas Miss Animula ? Ou Mister Vagula of course, si vous préférez, selon que vous appartenez au genre taille fine ou au genre grosse moustache.
Je sais pertinemment que les petits fûtés et les grosses malignes que vous êtes manquent pas une occase d’étaler leur science.
Du moins, si j’en crois la fréquentation sur ma note du 10 novembre 2008 : Shigabcd catalogue art brut.
Alors, pour ce qui concerne les drôles d’images noires qu’il fallait reconnaître sur ce post, voici les résultats :
N° 1 : Henry Darger
N° 2 : Judith Scott
N° 3 : Madge Gill
N° 4 : Janko Domsic
N° 5 : Martin Ramirez
Si vous avez 5 bonnes réponses, vous avez le droit au titre d’Animulien(ne) de choc (A.D.C.).
Entre 2 et 4 bonnes réponses, à celui d’Animulien(ne) méritant(e) (A.M.)
1 réponse juste : vous avez encore un effort à faire pour être Animulien(ne).
0 réponse : c’est pas la honte mais presque.
Un petit effort s’impose pendant les vacances de Noël. Profitez-en pour réviser chaque jour l’une ou l’autre des 427 notes que votre petite âme errante vous a proposées depuis qu’elle est sur le marché.
Et comme cette révision sera un plaisir plutôt qu’un pensum, c’est un exercice que je me permets de recommander à tout le monde, A.D.C., A.M. ou Animulien(ne) tout court. Un peu d’entretien ne peut jamais faire de mal à votre beauté animulesque.
20:24 Publié dans Images | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, henry darger, judith scott, madge gill, janko domsic, martin ramirez | | Imprimer | | |
15.06.2008
C’est l’Impaire que je préfère
Des merles, des enfants qui courent, une cheminée d’usine surplombant, comme un phare, ce joli hâvre «voué à l’art brut qui s’attache aussi à accueillir des artistes du monde entier» (communiqué de presse) et le décor est planté.
Avec la Galerie Impaire, le Creative Growth Art Center d’Oakland (voir mon post du 29 avril 2007 : Montreuil, California) a choisi d’installer son antenne européenne dans notre capitale. Vive les Américains quand ils ont des idées pareilles! Qu’on ne nous dise pas qu’ils n’aiment pas la France.
Tom di Maria, le directeur du Creative Growth, qui fait des efforts de lion pour parler notre langue, administre la preuve du contraire. Il prévoit de venir chez nous plusieurs fois par an pour dorloter les expositions qu’il compte y monter régulièrement.
A ces créateurs confirmés s’ajoutent des nouveaux que votre petite âme errante ne connaissait pas : George Wilson et Kerry Damianakes. De ce dernier j’ai aimé le poisson au rouge à lèvres et les «turkey sandwiss cheese and tomato and mushrom…» aux formes si éloquemment réduites à l’essentiel.
Kerry Damianakes
Les œuvres sont accrochées dans la salle de bal. J’appelle ainsi l’espace principal de la galerie à cause de son parquet blond. Cette salle de belle proportion, sans être gigantesque, est flanquée de deux ailes.
L’une, où Cheryl Dunn, une photographe new yorkaise, montre une série de portraits du Creative Growth, servira plus tard à exposer des œuvres d’artistes contemporains.
L’autre qui constitue un bureau-boutique très sympa. On peut y acheter des bouquins, des T-shirts et choisir, pour des sommes pas faramineuses (mais suffisantes pour engendrer chez l’acheteur le respect du travail des créateurs) des œuvres de qualité. «La galerie dispose également d’une chambre qui servira de résidence aux artistes de passage».
Dwight Mackintosh
C’est que souffle à Paris, l’esprit californien de la Maison mère. On sent qu’il a fallu des tonnes d’énergie pour aboutir à ce miracle inattendu : a «Paris-art gallery, exhibiting the artwork of artists with disabilities, self-taugt artists from around the world». Il reste à améliorer la communication : ça manque un peu de cartels et je ne suis pas sûre que le terme «artistes handicapés autodidactes» soit très heureux.
Judith Scott (détail)
A voir l’autorité plastique qui se dégage des dessins et peintures présentées 47 rue de Lancry, c’est plutôt nous qui nous sentons handicapés. Mais la gracieuse décontraction qui accompagne si bien la compétence et le respect qui règnent chez Impaire, pourvu qu’elle «doure» comme disait la maman de Napoléon !
00:31 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, dwight mackintosh, kerry damianakes, judith scott, daniel miller | | Imprimer | | |
29.04.2007
Montreuil, California
Inhumain. C’est inhumain à vous mes chers animuliens, de me forcer à prendre le clavier en ces temps de grand soleil républicain où on ne pense qu’à une chose : gros miko pomelo, maous ventilo, sea, sex and fun.
Heureusement le bon Docteur Decharme (Doc of the Bay) et sa fine équipe abécédienne veillent sur nous et ils nous ont concocté quelque chose qui promet d’être rafraîchissant.
Je cherchais désespérément un petit vernissage à la campagne mais pas trop loin quand même de notre étouffant Paname quand je suis tombée sur cette annonce alléchante laissée sur ma messagerie : Montreuil California! «Dreaming en perspective» a dit mon daddy qui a la sale manie de lire par dessus ma coupe en pétard.
J’ai dû lui expliquer que ça n’avait rien à voir avec sa jeunesse hippie et que Montreuil California c’était pour dire : Les 5 d’Oakland. Bon, j’en vois déjà qui s’imaginent que je les invite à un western.
Daniel Miller
Pas du tout. On nous promet bien du cinéma : un docu consacré à Dan Miller, un gars très sympa qui serre la main à tout le monde et qui se balade avec un casque de cycliste sur la tête. Il enchevêtre avec une grande autorité des lignes et des lettres qui s’organisent en fascinants dessins palimpsestes.
Aurie Ramirez
Mais il y aura aussi la très flamboyante Aurie Ramirez, autre découverte, rien à voir avec Martin
Donald Mitchell
Donald Mitchell qui organise l’apparition de visages fantômes dans une nuit de hachures superbement discordantes,
Dwight Mackintosh
Dwight Mackintosh (ha, ha, ça commence à vous dire quelque chose!)
Judith Scott
et la très fameuse et très émouvante Judith Scott et ses emmaillotage d’objets en mystérieux cocons extra-terrestes.
4 vedettes et une star de l’art brut américain, quoi! Les œuvres proviennent de l’imprononçable mais très fertile Creative Growth Art Center dirigé par Tom di Maria dont on apprécie le sourire sur la publication –très chiadée- que l’abcd diffuse à l’occasion, avé interview du dit Maria par Barbara Safarova, plat de résistance par Jean-Louis Lanoux et notices digestes comme cerises sur gâteau.
Inauguration le jeudi 3 mai à 18 heures, à deux doigts du périph et de la porte de Montreuil, Métro Robespierre, 12 rue Voltaire. Montreuil, California.
14:50 Publié dans Expos, Zizique | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : art brut, Judith Scott, Dwight Mackintosh, Donald Mitchell, Daniel Miller, Aurie Ramirez, abcd | | Imprimer | | |
18.07.2006
Mon week-end à Prague (suite)
«C’est vrai que nos voisins braillent la nuit comme des hooligans, que les lits séparés c’est pas idéal pour les câlins et que la couette laisse les pieds nus dans la clim mais valait mieux être logés au Fenix-Hôtel qu’à la cloche de bois», disais-je à mon chéri ce matin du samedi 15 juillet.
La rencontre d’une jambe ailée graffitée sur un mur de la vieille ville (staré mesto) ne parvenait pas à le faire sourire, lui qui marchait d’un pas bougon. En arrivant au cœur de Prague (Staromestké namesti) il fulminait encore. Non que la Maison à la cloche de pierre (Dům U Kamenného zvonu) où se tient l’expo abcd soit difficile à trouver. On peut pas la manquer, c’est la seule du genre gothique sur la place un peu bouffée par les pâtisseries rococo qui poussent alentour. Mais «allez donc prendre une photo de l’extérieur avec tous ces Japonais qui japonisent, ces Tedeschis qui tedesquisent et ces 700 millions de Chinois qui suivent une fleur brandie par leur guide!» Quand enfin il y est parvenu c’est avec soulagement qu’il a tendu son billet à la dame de l’entrée pour qu’elle lui en arrache un morceau.
De voûtes d’ogives en arcs en plein cintre, l’exposition nous a fait cheminer au travers d’une quinzaine de salles en compagnie des autres visiteurs et de quelques gardiennes à frisettes et robes à fleurs rétro. Impossible de tout décrire, c’est sur deux étages! Parfois une volée de marches permet de prendre un point de vue supérieur comme dans la salle des Wölfli. L’accrochage a dû s’adapter aux contraintes du lieu, à son poids culturel aussi, comme dans la salle des Forestier (regrettons toutefois qu’on ne puisse tourner autour) où il a fallu s’accommoder des restes de fresques anciennes. Il est intéressant de voir ces œuvres confrontées avec ce cadre médiéval, d’autant que les concessions n’ont pas été recherchées. Dans la salle des Darger, le spectateur est placé d’emblée devant les scènes les plus cruelles par exemple. Bon, j’abrège parce que monsieur Ming mon coiffeur m’attend mais sachez qu’on termine sur le très émouvant cocon-escargot de Judith Scott.
Dommage qu’on ne puisse sortir sur ce point d’orgue. Il faut revenir sur ses pas pour quitter l’expo.
Cela m’a permis de me faire de la pub sur le livre d’or sous la tête de mort d’un marmot tchèque. Cela a permis aussi à mon chéri qui avait retrouvé le sourire de repérer sur le plan la brasserie de la Maison municipale où nous sommes allés nous gaver de strudel dans une ambiance Sécession viennoise.
23:55 Publié dans Ailleurs, Expos, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : judith scott, abcd, art brut | | Imprimer | | |