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28.10.2009
Un fondu au noir pour l’Art Brut
Lausanne éteint la lumière. La guinguette de la Collection de l’art brut ferme ses volets. Snif, snif ! Pas pour longtemps, rassurez-vous. Du 2 novembre 2009 à la mi-février 2010. Le temps de se refaire une beauté du côté éclairage. 35 ans, c’est le bon âge pour un premier lifting. Cela devrait bientôt péter de 1000 feux brillants, le Château Beaulieu. Pareil que le Pausilippe altier.
Et en plus, c’est écolo, ces grands travaux! L’avenir dira si ces nouveaux projecteurs concomiteront avec un nouvel accrochage. On risque d’y perdre l’effet «petite grotte» pour s’exprimer comme la Séquestrée de Poitiers. Au profit d’une muséographie plus extravertie? On verra bien.
En attendant, les kilowatts/heure seront du côté de la Galerie du Marché qui consacre à l’œuvre de Carol Bailly une exposition qui commence le 30 octobre et se terminera le 28 novembre 2009.
Vernissage jeudi 29 octobre à partir de 17h 30. C’est un peu short pour vous prévenir, je sais, mais votre petite âme errante sait plus où donner de la tête des fois.
De toutes manières vous pourrez vous rattraper avec la rétrospective Bailly qui s’ouvrira parallèlement le 5 novembre 2009 à l’Espace Jean Tinguely et sa Niki (de Saint-Phalle) dans la bonne ville de Fribourg. Cela s’intitule Les Dames de Pizza et ça fait le point sur 25 ans de création autodidacte, narrative, autobiographique tendance femme.
C’est rudement bien que cette artiste labellisée «Neuve Invention» (les petits cousins plus culturels des créateurs d’art brut) soit sous l’égide du couple néo-réaliste le plus sympathique.
Et si vous trouvez que je vous en dis pas assez (vous avez pas tort) allez donc lire le texte de la Galerie du Marché relatif à la bio de Carol Bailly, il est très bien ficelé comme ça.
09:45 Publié dans Ecrans, Expos | Lien permanent | Commentaires (3) | | Imprimer | | |
26.10.2009
Art brut puissance 4
Serge Gainsbourg a 41 ans et il prophétise : «demain, on achètera de l'aliéné!». C'est dans un film de Roger Benayoun que j'ai vu sur le câble. Un film de 1969 intitulé : Paris n'existe pas. Un drôle de film sur le délire rétroactif. Un jeune peintre, qui rame à contre-courant, discute le bout de gras avec ses amis artistes. En panne d'inspiration, il se met à remonter le temps ce qui n'est pas très bon pour lui. Ce morceau de dialogue proféré en plein courant pop m'a frappé. Et si c'était vrai aujourd'hui? Si «l'aliéné», autrement dit l'art brut (je pousse exprès le bouchon) était en train de devenir la dernière tendance à la mode? On le croirait presque si l'on considère le nombre d'expos d'art brut qui sont proposées sur la place de Paris en même temps. Vautrez-vous un instant avec moi dans le paradoxe et vous constaterez que j'ai raison.
Rue de l'Echaudé, quand on lèche les vitrines de Jérôme Dreyfuss décorées de sacs en argile par Caroline Rennequin, on a déjà l'impression d'être sur la piste.
Descendons la rue de Seine et allons nous fertiliser les yeux au 27.
Florilèges de l'art brut : la galerie annonce la couleur. Et au pluriel, s.v.p. : Gironella, Schröder Sonnenstern, Kopac, Domsic, Crépin, Lobanov, 2 petits Hodinos et un Lesage dans un cadre égyptien. J'ai remarqué pour ma part un A.C.M. du genre navire.
Comme l'accueil n'est pas intimidant et l'accrochage généreusement visible de la rue, j'ai chipé une ou deux images.
J'ai déjà parlé de l'expo aracinienne de l'INHA (Les Chemins de l'art brut), je n'y reviendrai pas. C'était jeudi dernier l'occasion d'hommager Madeleine Lommel. On croisa du beau monde. J'ai cru reconnaître Christian Berst dans l'assistance. Ce dernier reçoit toujours son public dans sa galerie proche de l'Opéra Bastille pour son expo Made in Holland. Allez pas confondre avec L'Âge d'or hollandais à la Pinacothèque (Rembrandt, Vermeer), chez Berst c'est bien d'art brut néerlandais pur et dur dont il s'agit. Le seul «classique» (si on peut s'exprimer ainsi) c'est Willem Van Genk, une locomotive qui sert de visuel de référence sur le carton d'invitation.
Allez-y surtout pour les autres créateurs présentés. Ce sont tous des découvertes. Chacun a son style particulier et il y a de vraies pointures. Les œuvres aux pastels de Roy Wenzel sont «chargées d'énergie graphique» comme dit Michel Thévoz qui rapproche ce créateur de Dwight Mackintosh.
Les trains haletants de Ron Oosterbroek circulent en réseau dense frénétiquement dans une lumière jaune tatouée de poussière.
Chouette catalogue comme d'hab. 1, 2, 3 : ça fait trois expositions si je compte bien.
Et si j'annexe Montreuil où la Galerie abcd montre de nouvelles œuvres du tchèque Lubos Plny véritablement à-tomber-par-terre, ça fait 4 expos d'art brut très estimables et accessibles par le métro qui s'offrent à vous. Petits veinards.
23:14 Publié dans art brut, Ecrans | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, a.c.m., christian berst, willem van genk, roy wenzel, ron oosterbroek, siebe wiemer glastra, lubos plny, abcd, serge gainsbourg, roger benayoun | | Imprimer | | |
25.10.2009
L'Aube se lève pour l'art brut
André Breton, des fois tu me vénères avec ta façon de poser pour la gloire sur les photos. On dirait une statue du Commandeur et le marbre c'est froid. Aussi, faut-il saluer l'Aube, ta fille, qui a donné le feu vert à ces messieurs Gallimard pour la publication des lettres que tu lui as écrites entre 1938 (elle avait 2 ans) et mai 1966 (4 mois avant ta disparition). Tu l'appelles «ma jaguarine», «ma petite papillonne», «mon petit lion d'or» et c'est grave beau. Pour elle, tu signes Ada, ce tendre compromis d'André et de papa qu'elle a inventé ton Aube chérie.
Et toi qui proclamait en 1928, dans l'enquête des surréalistes sur la sexualité, ton opposition farouche à la paternité («si cela m'arrivait malgré tout je m'arrangerais pour ne jamais le voir. L'Assistance publique a du bon») te voilà 10 ans après qui fond de partout. Et c'est très bon parce que tu sais le faire avec les ressources de ta poésie à toi : «je te serre de tout le lierre du monde». Te voilà soudain loin de cette image de «pape» qu'on te colle souvent sous les pieds comme une peau de banane.
Tu restes un écrivain mais tu es aussi un père qui voudrait que sa fille soit bonne en classe, qu'elle ne manque pas de cadeaux pour son anniversaire, qu'elle soit assez gentille pour écrire à son grand-père. Tu lui demande des nouvelles de son petit chien. Tu la recommandes à ceux que tu aimes : Elisa, Dora, Benjamin et tu lui parles comme à une grande de ce qui te tient à cœur sur le moment. Par exemple : cet almanach d'«art brut» auquel tu travailles ce 12 octobre 1948 : «Tu te demandes peut-être ce que ça peut être que l'art brut ? Cela groupe tous les tableaux et objets que font quelquefois des gens qui ne sont pas artistes : par exemple un plombier zingueur, un jardinier, un charcutier, un fou, etc. C'est extrêmement intéressant».
Bref, tu existes ! Tu n'es plus André Breton, le septembriseur mais un brave type qui a oublié son chapeau de paille et qui en as besoin pour bricoler autour de sa maison de Saint-Cirq-Lapopie. Et ça te va peut-être mieux au teint qu'une libellule sur le front ou que l'aigrette de vent aux tempes. Cela nous rappelle que quelque part tu es notre petit Ada à toutes (n'en déplaise à mon daddy perso).
14:45 Publié dans Ecrits, Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art brut, andré breton, aube breton-elleouet, st cirq lapopie | | Imprimer | | |
18.10.2009
Marcel Landreau, les retrouvailles
Marcel Landreau aujourd'hui je lui fais sa fête. Et puisque mon daddy a vendu la mèche, je peux bien vous l'avouer maintenant : oui c'est bien lui l'auteur d'Yvette Horner dont je vous donne ici en bonus un beau portrait en pied.
Marcel Landreau, son œuvre on la croyait disparue. Votre petite âme errante a retrouvé sa piste grâce à son réseau d'animuliens hors pair. J'ai dû me taper 5 heures de TGV pour ça mais j'aurais volontiers fait le tour de France pour un coup pareil. J'ai été récompensée d'ailleurs par le pot au feu que m'ont offert Freddy and Cathy, les véritables re-découvreurs de cette œuvre-culte de l'art brut. Récompensée surtout par le petit reportage qu'ils m'ont invitée à réaliser chez eux avec mon kodak extra plat.
Alors, voici une main sur un clavier et la petite tête généreusement maquillée de l'Yvette que Freddy manie comme une mariée.
Car il faut dire que c'est fragile le caillou. C'est tendre, délicat, sensible aux chocs comme une pièce montée de première communion. Freddy qui est une vraie mère-poule pour Landreau craint surtout les vibrations pour ses sculptures. Parfois il exagère car c'est tout de même costaud ces assemblages virtuoses de silex choisis.
La preuve ce bateau à voiles (imaginez le vent dans des voiles en pierre) qui est la première chose que Freddy ait aperçue chez Bertrand, un de ses potes, marchand de matériaux.
Séduit qu'il a été tout de suite par la mignonne paire de lolos de la figure de proue! «Où t'as eu ça?» s'est-il exclamé, «c'est magnifique de beauté!» (expression poitevine).
Freddy est né dans le Marais, ça lui fait pas peur de ramer. Il a enfourché sa camionnette d'antiquaire-chevalier blanc et il est allé HT tout ce qu'il a pu sauver des œuvres de Landreau dans le lieu où Bertrand lui a indiqué qu'elles se morfondaient, à deux doigts de retourner au ballast dont elles étaient venues il y a une quarantaine d'années.
Marcel Landreau, photo Clovis Prévost, extraite de Les bâtisseurs de l'imaginaire
En ce temps-là, dans les années 60/70 du siècle dernier, Marcel Landreau n'était pas à la retraite dans les Deux-Sèvres, sa région natale où il est mort il y a quelques temps maintenant. Il n'était pas marié et c'est à Mantes-la-Jolie que, dans un jardin biscornu devant son pavillon, il avait installé sa cathédrale caillouteuse où un enfant pouvait tenir.
La noce, photo Clovis Prévost, extraite de Les bâtisseurs de l'imaginaire
Cet employé du chemin de fer avait refusé de devenir contrôleur. Il était toujours sur les voies. Cela lui avait donné une grande curiosité du caillou qu'il assemblait pour le plaisir de «ramener la campagne chez lui». Landreau n'en finissait pas de créer des groupes de personnages et d'animaux (noce, chasse à courre, bal du 14 juillet, musiciens, Bigoudens, paternités, maternités ...).
Certains étaient des automates qu'il animait avec des fils métalliques et des moteurs. De la caillasse animée et sonorisée car Landreau avait enregistré les cloches de son pays, c'est dingue, non? Même Jean Tinguely n'y avait pas pensé. Les gens du coin venaient voir. On les comprend étant donné l'époustouflante expressivité et la poésie innocente de ces œuvres d'art hautement curieuses.
Marcel Landreau aimait la beauté. Il l'avait assise sur ses genoux dans son premier métier de pâtissier. Il s'était engagé à la fin de l'Indochine pour aller voir des pagodes. Il était trop accroc à elle pour la laisser tomber en changeant de crémerie.
Quand il est retourné dans son pays pour finir sa vie, il n'a pas pu emporter la cathédrale qui a été détruite après. Mais son œuvre n'a pas été balayée pour autant, contrairement à ce qui a pu être avancé trop rapidement. Landreau est allé reconstituer son atelier ailleurs. Ce qu'on pouvait déduire de la lecture du chapitre de Les Bâtisseurs de l'Imaginaire (1990) que Claude et Clovis Prévost ont consacré au «Caillouteux».
On imagine les trésors de précautions prises par Marcel Landreau pour transporter ses œuvres anciennes des Yvelines (tiens, ça commence comme Yvette) jusque dans les Deux-Sèvres. On imagine aussi les tonnes de couvertures de feutre qu'il a fallu à Freddy pour sauver Yvette Horner, tel un nomade tartare réchauffant Joseph Beuys.
17:51 Publié dans De vous zamoi, Musées autodidactes disparus, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : art brut, marcel landreau, yvette horner, pot au feu, deux-sèvres, les bâtisseurs de l'imaginaire, clovis prévost | | Imprimer | | |
14.10.2009
Chomo n’est pas verni !
CHOMO, ça fait à peine un mois qu’on le vernissait à la Halle Saint-Pierre et déjà il a son site Internet. Tant mieux : que 100 sites s’épanouissent, que 100 Ecoles préludiennes rivalisent, qu’est-ce qu’on peut souhaiter de mieux ? Aussi est-ce d’un cœur allègre que je vous annonce la création de www.CHOMO.fr
A l’accueil c’est un mystérieux M.G. qui nous reçoit. Cela vous rappelle une marque de bagnole, la Metro Goldwin, l’abréviation de Médecin Généraliste? Les paris sont ouverts. Faites vos suggestions! A la manette «Textes», vous trouverez des pensées de CHOMO transcrites en orthographe conventionnelle, ce qui l’aurait fait bouillir de son vivant. Ensuite une tripotée d’articles déjà recyclés du catalogue de l’expo Sainte-Halle, ce qui va sûrement accélérer sa vente à moins que ça ne la dissuade.
Et encore une biographie allégée. Des petites cases ont été préparées pour Claude et Clovis Prévost mais au moment où j’écris elles sont vides. Le sitounet CHOMO-Nouvo est sans doute en pleine construction, donc: indulgence!
L’espace «Galerie» : nada, «Vidéos» : zéro, «audio, biblio, liens, forum», idem. Cela viendra. On est fébrile.
En attendant la suite, on se plonge (plouf) dans la lecture de Raw Vision 67 (French Editor Laurent Danchin) où l’on apprend que la «large retrospective of Roger Chomeaux» at Halle Saint-Pierre is «curated by… Laurent Danchin», ce qui prouve encore qu’un conservateur peut en cacher un autre (which proves that a curator can hide another one).
Pour conclure sur une note encore plus réjouissante, je vous offre un peu de CHOMO aimablement transmis à votre petite âme errante par un Préludien de la première heure (non, pas M.G. ni L.D.). C’est une liste des choses à faire qui commence par la cheminée à ramoner et se termine par le ministre de la culture. C’est du lourd!
01:09 Publié dans Blogosphère, De vous zamoi | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : chomo | | Imprimer | | |
12.10.2009
Les Gants rouges de Christine Sefolosha
Les Gants Rouges
Avec Christine Sefolosha, il ne faut pas prendre de gants. Lui témoigner illico presto que c'est super son travail même si elle le sait. On risque pas de la gâcher. Elle est la voisine de palier de Carlo Zinelli, un vrai sucre d'orge de l'art brut, dans une exposition américaine dont la durée de vie ira du 16 octobre au 1er décembre 2009.
Opening reception : Friday october 16 th (5-8 P.M.) à la Judy A. Saslow Gallery. Je dis ça pour ceux qui pourront être à Chicago ce jour-là et aussi pour l'information des autres qui n'ont pas pour habitude de trainer leurs Converses en Illinois. Avec Chris and Carlo feront bande à part deux autres «outsiders» : Clyde Angel qui fait la soudure et réalise des sculptures en métal
et Michael Smith qui est inconnu à mon bataillon. Le site de la galerie vous en dira plus.
Chris. Sefolo., pour en revenir à elle, on nous explique que «she began drawing as a child, often during bouts of chronic insomnia». Comme je vous ai déjà parlé de son cas, par exemple le 26 juillet et le 1er décembre 2007, je m'étouffe pour cette fois et je passe la trompette à un de mes fidèles assistants qui s'époumonne pour Les Gants rouges, une peinture sefoloshienne de 2008.
20:05 Publié dans Ecrits, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christine sefolosha, carlo zinelli, art brut, clyde angel | | Imprimer | | |
11.10.2009
Yvette Horner, Yvette Hors normes
Yvette Horner et l'art brut, ces deux vedettes devaient un jour se rencontrer. C'est chose faite aujourd'hui sur Animula Vagula, le blogue qui ne crache pas sur le musette. Il vous offre une image caillouteuse et savoureuse de «la femme aux doigts d'or» qui va se produire dans des tas de galas en 2010. Yvette Horner est de la génération de ma Belle-Mimine qui a la pêche aussi et qui s'appelle pareil. Fin septembre c'était leurs anniversaires aux Yvettes alors nos vœux les plus sincères à toutes deux.
Pour ceux qui douteraient qu'Yvette Horner puisse concerner votre petite âme errante, sachez qu'elle enregistre en ce moment un disque intitulé : Hors Normes.
Hors normes, l'extraordinaire sculpture que je vous présente ici, le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle l'est aussi. Où voit-on pareils prodiges techniques et artistiques dans la production artistique ordinaire? Nulle part. Et ça vaut bien un petit air d'accordéon surtout quand on sait que ce délicat assemblage de cailloux -collés (oui, collés, vous avez bien lu) et minutieusement choisis pour leurs teintes naturelles -était équipé d'un petit moteur permettant d'animer cet ensemble fragile.
Merci à Freddy et à Cathy, Animuliens de fraîche date qui m'ont envoyé cette photo d'un objet sans égal qu'ils entourent de respect et de précautions.
P.S. Pour ceux qui pensent que j'ignore le nom du lapidaire qui a créé cette Yvette automatique, je ne dirais qu'une chose : «Chauffe Marcel !».
15:54 Publié dans De vous zamoi, Ecrans, Images, Zizique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, yvette horner, hors normes, accordéon, musette | | Imprimer | | |
08.10.2009
L’Art sans le savoir
Céline Delavaux, votre petite âme errante vous a déjà parlé de cette madame-là à propos du Plancher de Jeannot. Le 25 novembre 2007. Secrétaire de rédac de la revue Cassandre qu'elle est. Les rapports de l'art, de la folie, de la littérature : voilà son chantier de fouilles. Elle vient de publier en août 2009, aux Editions Palette, un bouquin pour les enfants qui est presque trop beau pour être mis entre les petites mains pleines de pâte à tartiner. Surtout qu'à mon avis c'est autant aux «grands commençants» qu'il s'adresse. Une supposition que vous ayez été élevé(e) dans du coton, que vous ayez été nourri(e) à la mamelle de la Joconde mais que, rassasié(e) de la Culture culturante, vous cherchiez à savoir qu'est-ce que c'est que cet «art brut» dont on vous chante tant et tant... Et bien c'est par ce bouquin-là que vous devez commencer.
Cela vaut tout les digest, toutes les introductions, les vulgarisations, les résumés et autres «partons à la découverte». Justement parce que ça ne veut pas tout dire. Seulement quelques exemples et deux ou trois choses essentielles mais exprimées sans vouloir faire Prix Nobel qui se met à la portée des pauvres noix de base. Exprimés dans une langue claire surtout. Avec des phrases françaises et des mots pas fiers qui prouvent qu'on peut faire court et précis sans faire débile pour autant. Donc, si vous m'en croyez, mignonnes perdrix de l'année et vous nouveaux Animuliens fraîchement tombés dans le bocal, lisez ce : L'Art brut, tout simplement sous-titré L'art sans le savoir.
Accrochez-vous aux branches des têtes de pages : Des peintres qui entendent des voix, Un art clandestin et solitaire, Au delà du bricolage du dimanche..., Il n'y a pas d'âge pour créer, Les pouvoirs magiques du langage. Beaucoup d'images en couleurs, de la typo sage mais pas trop. Quant au texte, je vous le répète, c'est pas de la daube dans le genre je vous emballe en douceur des notions difficiles. Pour preuve, cet échantillon : «Pour les artistes bruts, le langage ne se réduit pas à un simple instrument pour communiquer. Avec eux, la langue et l'écriture gagnent une valeur de code secret». Putain, exactement ce que j'allais dire !
00:31 Publié dans Images, Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, céline delavaux, revue cassandre, editions palette, code secret | | Imprimer | | |
04.10.2009
Raw Vision, La Quinzaine, Recoins : dernières parutions
Le Salon de la Revue. Aux Blancs-Manteaux à Paris. Un espace d'animation rue Vieille-du-Temple, au 48. Cette manifestation est une vitrine. De quoi qu'elles souffrent, les revues? D'absence de visibilité. C'est pourquoi animateurs, auteurs et illustrateurs vont se décarcasser pour faire connaître les leurs pendant 3 jours : vendredi 16, samedi 17 et dimanche 18 octobre 2009. Peut-être une occasion de faire des découvertes.
En attendant, sur le sujet j'ai 2 ou 3 choses à vous dire. First of all, La Quinzaine Littéraire sort son n°1000 (un peu spécial). Une tripotée d'auteurs nous y disent leur amour de la Q.L. Préface de Maurice Nadeau, son directeur. Auteur de la fameuse Histoire du Surréalisme qui fit du buzz en 1945 parce que Maurice Nadeau fut «accusé d'avoir voulu enterrer le S. pour en avoir tenté la première recension -qui ne dépasse pas l'année 1939» Voir le Dictionnaire Général du Surréalisme et de ses environs de Biro et Passeron.
Jeudi 15 octobre (de 19 à 21 h 30) et samedi 17 octobre (à partir de 18 h 30) ce sera la fête du premier mille de la Q.L.. à la Halle Saint-Pierre. Vous pouvez parfaitement en profiter pour vous faire l'expo CHOMO auparavant.
Les Auvergnats, je vous le serine, sont formidables. Le n°3 de la revue Recoins sort. Elle est publiée à Clermont-Ferrand et s'est plutôt améliorée même si sa «ligne éditoriale n'est pas facile à décrire» comme le reconnaît le billet de sa rédaction.
Là, la tendance artistico-naïvo-brute prend heureusement le dessus sur «les racines tordues du rock'n roll» et sur la boxe dont je me tamponne le coquillard, pour faire allusion à la couverture d'un machisme parodique. Cela nous vaut un article sur Millange, un peintre paysan cantalien, une étude sur le sculpteur Jan Krizek et 4 pages sur 3 colonnes consacrées aux cabanes du meunier Marcel Debord, un autodidacte du Périgord dont animula vagula vous avait timidement pointé l'existence dans sa note du 8 août 2008.
Emmanuel Boussuge, Anna Pravdova et Bertrand Schmitt, Bruno Montpied enfin sont respectivement les auteurs de ces textes accompagnés de repros couleurs qui pourraient être plus grandes et mieux mises en page.
A lire de toute urgence également la dernière mouture (n°67) de Raw Vision (Autumn 2009) avec l'article d'Eva di Stefano (bien connue de nos Animuliens cisalpins et transalpins) sur notre cher et regretté Giovanni Bosco. Il s'intitule : Anatomical enigma et il est sous-titré par la rédaction de la revue : «Eva di Stefano discovers the late flowering work of Sicilian artist Giovanni Bosco».
Raccourci un peu rapide puisque Eva di Stefano elle-même n'oublie pas de reconnaître très sportivement, dans le corps de son article, le rôle joué par mon blogue dans la promotion de cette œuvre majeure de l'art brut : «In July 2008, after reading about Bosco on the website animulavagula.hautetfort.com, I met him for the first time».
Carà Eva, grazie per la vostra onesta intelletuale! Au risque de me répéter, je rappelle que le véritable découvreur de Giovanni Bosco, celui qui a su à la fois prendre la mesure de son talent et le mettre en relation avec la notion d'art brut, c'est Boris Piot.
[Read urgently the number 67 of Raw Vision (autumn 2009) with Eva di Stefano's article on Giovanni Bosco. This article is titled Anatomical enigma and subtitled : «Eva di Stefano discovers the late flowering work of Sicilian artist Giovanni Bosco». Shortcut sligtly faster (due to the Editor of the magazine) because Eva di Stefano does not forget to recognize in his article the role played by my blog in promoting this major art brut work.
Dear Eva, thank you for your intellectual honesty ! I remember that the true discoverer of Giovanni Bosco (I mean : the one who has taken the measure of his talent and link up with the notion of art brut) is Boris Piot.]
00:56 Publié dans Ecrans | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art brut, raw vision, recoins, giovanni bosco, marcel debord | | Imprimer | | |
02.10.2009
Annivernissages d’octobre
Anniversaires a tout pour plaire. D'abord c'est un mot qui commence bien (comme moi) et puis il ne manque pas d'air, ce qui est plutôt écolo. Alors en ce début d'automne qui se la joue réchauffement de ma planète, il est rafraîchissant de célébrer ceux du Creative Growth et d'abcd. Ces deux «produits» vous ont été fréquemment vendus ensemble sur les rayons d'Animula Vagula vous ne vous étonnerez donc pas que j'en fasse un paquet commun avec un joli ruban autour.
Le Creative Growth Art Center est un monsieur de 35 ans déjà, athlétique, souriant et adepte de la course à pied. L'association abcd est une pré-ado pleine d'entrain comme Zazie et toujours prometteuse bien qu'elle ait atteint l'âge ingrat de 10 ans.
Si le Creative Growth est votre «titre tant recherché» (comme dit Chapitre.com) vous pouvez peut-être, en profitant du décalage horaire, être vendredi, october 2nd, à Oakland pour le vernissage de l'expo thirty-five où l'on célèbrera gloires anciennes et nouveaux espoirs de la création californienne brute.
Si votre cœur balance pour abcd, j'espère que vous avez réservé votre place le vendredi 9 octobre à 18 h pour la première du film tant attendu de Bruno Decharme car le Club de l'Etoile, 14 rue Troyon, 17e à Paris (métro De Gaulle) c'est tout de même pas le Rex comme cinéma.
On attend du monde pour la projection de ce long métrage d'art et d'essai sur l'art brut qui s'appelle Rouge Ciel et sort comme une ponctuation de la décennie abécédienne. Ce serait la honte de le louper.
Image extraite du film
Ceux qui pourraient fournir un mot d'excuse de leurs parents pour justifier de leur absence à Oakland le 2 octobre auront droit à un oral de rattrapage le jeudi 8 octobre entre 6 and 9 P.M. à la Galerie Impaire, 47 rue de Lancry pour un vernissage Naomie Kremer/Dan Miller. Greetings !
Dan Miller
Comme la rue de Lancry est à Paris, dans le 10e, vous pourrez parfaitement faire la bise ce soir-là à Tom di Maria qui n'aura pas oublié de prendre son avion j'espère.
Les malheureux qui n'auraient pas le lendemain la baraka et qui ne trouveraient plus un strapontin de libre pour le film decharmien, pourront encore prendre la ligne 1, changer à Nation pour la ligne 9 et rester dans le dernier wagon du métro pour descendre à Robespierre. Les Racines du Ciel rouge, on le sait, sont à Montreuil-la-verte.
Le vernissage d'une expo Lubos Plny/Anna Zemankova débutera là dans le 9-3, à partir de 20 h, au 12 rue Voltaire exactement.
A Oakland demain : Street Party en bonus. Petits plats chez abcd le vendredi 9 octobre pour accompagner l'expo annoncée plus haut et qui a pour titre : Anatomia Metamorphosis.
Bon birthday et happy anniversaire avec mes vœux les plus machin bidule.
00:51 Publié dans Ecrans, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, galerie impaire, abcd | | Imprimer | | |