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30.11.2011
Une nouvelle mission pour Lucienne Peiry
Le hasard veut qu’au moment où je reçois le 23e numéro des fascicules de l’Art Brut, la nouvelle du départ de Lucienne Peiry tombe sur mon téléscripteur. Merci à la généreuse Animulienne qui a propulsé ce diamant vert dans ma boîte aux lettres même si j’ai dû prendre un ouvre-boîte pour l’extraire (cher facteur, évitez à l’avenir de coincer mon courrier). Vous êtes une mère pour moi, madame la donatrice de si précieux cadeau! D’autant que votre lettre d’accompagnement se terminait par un «bien à vous ma chère»!. Evidemment, on m’avait menti. La couverture du 23 n’est pas vert pomme comme je le croyais (voir ma note du 15 octobre) mais sous sa robe émeraude qui a l’air de sortir de chez La Fée Maraboutée, il est très bien quand même.
Avec tous les téléphones portables qui vous couinent dans les tuyaux, je n’ai pas pu le lire dans le métro. Aussi suis-je incapable de vous livrer mes réactions que «vous seriez ravie de connaître». Je n’ai pu que le feuilleter et admirer les beaux portraits de créateurs qui «entent» (comme dirait André Breton) chacun des articles. C’est une innovation qui n’a l’air de rien mais qui nous entraîne sur une pente de personnalisation bien propre à l’époque.
J’ai choisi de vous parachuter Guo Fengyi dont la Collection de l’Art Brut montre depuis le 18 novembre dernier et jusqu’au 29 avril 2012 plusieurs dizaines d’étendards poétiques.
Est-elle pas mimi? On dirait une framboise des bois. On croirait pas que si petite dame puisse être l’auteur de si amples compositions.
Le texte que ce portrait chapeaute est de Lucienne Peiry. Nous y revoilà car je vous sens bouillir d’impatience. Sachez donc que les aventures de Lucienne Peiry s’enrichissent d’un épisode supplémentaire.
Lucienne s’en va, Lucienne nous abandonne, Lucienne Peiry «quitte la direction du musée de l’art brut» comme nous l’apprend 24heures.ch, journal numérique. Occultation momentanée en fait, rassurez vous, puisqu’elle se voit confier par la municipalité lausannoise un poste d’ambassadrice de la Collection.
Je n’ai pas tout bien compris mais d’après la presse, madame Peiry accèdera au poste d’attachée culturelle, dans un contexte de concurrence accru avec les nouvelles institutions (?) qui s’occupent du même sujet en Europe et celui d’une extension du marché de l’art brut.
Elle «sera ainsi la porte-voix de la collection, chargée d’enrichir son catalogue, de concert avec la direction et de stimuler la recherche scientifique» nous dit Marco Danesi dans Le Temps du 29 novembre 2011.
Cela nous promet de l’animation et à Lucienne Peiry du pain sur la planche. Elle va devoir retrousser ses manches et je lui souhaite de ne pas les tremper dans le café!
Le poste de direction de la Collection de l’Art Brut sera mis au concours. En attendant que quelqu’un soit recruté c’est Sarah Lombardi qui assurera l’intérim. Bon courage Sarah! Au boulot, madame Peiry! On vous en souhaite tant et tant.
00:37 Publié dans art brut, De vous zamoi, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, lucienne peiry, sarah lombardi, collection de l'art brut | | Imprimer | | |
28.11.2011
Êtes vous contre-cultivés ?
Et maintenant, je voudrais vous proposer mon quizz contre-cul.
Contre-culturel, si vous aimez mieux, au cas où ma manie des abréviations vous porterait sur les nerfs. Quizz contre-culturel donc. Rien que pour voir si personne ne roupille.
Qui a écrit :
« Les contre-cultures finissent académiques, simples chapitres de la culture générale. L’art brut n’échappe pas à la règle et, très peu brut, Dubuffet a usé dans ses travaux picturaux d’une rhétorique élégante. » ?
1-Pierre Bourdieu
2-Jean Clair
3-Raoul Vaneigem
4-Philippe Dagen
5-Christian Delacampagne
6-Pierre Desproges
7-Jean-Hubert Martin
Vos réponses en commentaires ou sur ma boîte e-mail.
En Kdo au premier qui trouve la bonne réponse, l’ouvrage Amicalement brut
00:05 Publié dans De vous zamoi, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art brut, pierre bourdieu, jean clair, raoul vaneigem, philippe dagen, christian delacampagne, pierre desproges, jean-hubert martin | | Imprimer | | |
27.11.2011
Un trio bien cimenté
Une «charmante girafe qui semble sourire et qui orne le perron d’une humble bicoque». Une girafe blonde à l’ombre d’une espèce de château sadien à l’architecture constructivico-atomique.
Telle est la gracieuse image que nous fait parvenir un de mes «fidèle et dévoué chien truffier en pérégrinations videgreniesques» pendant le ouikène du 11 novembre.
Boris Potamoi -puisque c’est encore lui le dénicheur- l’a prise dans un village perché des Alpes-Maritimes. Qu’un rodailleur croise un rocailleur c’était fatal. Le papa de la girafe, «a apparemment fait profiter tout le quartier de son art cimenté», m’écrit Boris, avec de gros points de suspension dans le clavier.
«Pas mal de rocailles et seulement trois animaux visibles» ajoute-t-il. Outre la girafe, un élégant cerf gris-rose et un crocodile mince et long comme un tuyau d’arrosage.
De grandes arches inutiles surplombent la petite maison de la girafe protégée par de hauts murs.
L’impressionnant décor industriel est imbriqué ici avec une ambiance ruralo-pavillonnaire bon-enfant.
Selon Boris qui ne désespère pas qu’il y ait sur ce petit site d’autres animaux poids lourds à découvrir , son propriétaire «doit sûrement être un homme charmant». Il était ce jour-là momentanément absent mais ses voisins n’ont pas infirmé cette impression.
16:20 Publié dans art brut, Glanures, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : environnements populaires spontanés | | Imprimer | | |
26.11.2011
art brut or not art brut, au menu du Réfectoire ?
Je sais pas si vous avez remarqué mais l’art brut ça part dans tous les sens (pour être polie) en ce moment. Au fur et à mesure que n’importe qui s’empare de ce label pour s’en faire un drapeau, un cache-sexe ou un colifichet, il se met à désigner des réalités hétérogènes. Les schpountz, les gros malins, les crânes d’œuf et les artistes minimalo-conceptualo-abstractiquo-informalo-surpeinturo contemporains… tout le monde il veut être art brut. Même les critiques d’art des quotidiens nationaux bientôt s’y mettront. Art brut, c’est un droit, un privilège, une exigence. Si ça continue, il faudra une boussole pour s’y reconnaître. Heureusement que vous disposez du gépéhesse animulien, chers lecteurs !
Celui-ci vous indique aujourd’hui le chemin du Réfectoire des Cordeliers. Non parce qu’il regorge de souvenirs révolutionnaires mais parce que, du jeudi 1erdécembre 2011 au jeudi 12 janvier 2012, il abritera une expo collective des réalisations de 59 peintres et dessinateurs fréquentant 13 ateliers médico-sociaux et 4 ateliers d’art-thérapie.
Cette manifestation a pour titre : Exil, l’art brut parisien. Ses organisateurs en sont tellement contents qu’ils l’ont déposé. Au vu de la sélection d’œuvres consultables sur le site officiel bien ficelé, je ne suis pas certaine cependant -pardonnez moi d’être franche- qu’il y ait là beaucoup de productions relevant de ce «fortement inventif» que Dubuffet considérait comme primordial à l’art brut. Impossible d’argumenter mon propos car dans ses «mentions légales» le site d’Exil se montre très jaloux de ses visuels. Comment relayer ses initiatives après ça ? Vous serez donc contraints, chers Animuliens, de vous contenter du gros carré de chocolat noir (genre 2001 l’Odyssée de l’espace) qui trône sur l’affiche. Et d’aller à l’expo pour voir si des fois il n’y aurait pas, en cherchant bien, une tch’ite découverte à faire quand même.
Et comme le droit de citation existe encore en France, je me permets de mettre en exergue ces mots de l’éditorial du psychiatre et philosophe Serge Besançon : «(…) si être artiste est un métier, celui qui fait de l’art brut n’en fait pas profession. C’est là sa force, la vérité paradoxale de son art. Et si je relève le mot vérité, c’est parce qu’il existe aussi une part de mensonge en art, ou au moins de recette, d’astuce et de truc. On le sent bien, l’Art Brut ne ment pas. C’est même un moyen assez sûr d’apprécier les meilleures œuvres, ou du moins les plus pures».
Moi qui vous parlait d’indicateur de direction, en voici un ! Cela fait du bien de lire quelqu’un qui a les idées claires ! Toute la deuxième moitié de l’édito de Besançon est de ce tabac. Si bien qu’on se demande s’il n’entre pas finalement en contradiction avec l’entreprise qu’il est censé défendre. Lisez à partir du paragraphe qui commence par : «Reste donc le point de vue du collectionneur (…)» et dîtes moi si notre éditorialiste ne préfère pas le libre esprit de l’art brut véritable aux résultats prévisibles des pratiques encadrées, à visée curative et occupationnelle.
18:37 Publié dans art brut, Ecrits, Expos, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : art brut, art-thérapie, exil, serge besançon, réfectoire des cordeliers | | Imprimer | | |
20.11.2011
L’art brut discipliné
Au pays de l’art brut la réalité dépasse vite la fiction. Y’a pas si longtemps (le 4 octobre 2011 exactement) qu’un commentateur lucide, Texas instruments, intervenait sur ma note du 2 octobre (L’Univers peu connu d’Adolf Wölfli) pour prophétiser le «harcèlement» de nos chères têtes blondes par art brut interposé. Il ne croyait pas si bien dire.
Te voilà rattrapé, Texas, par l’école de Bez-de-Naussac dans l’Aveyron.
C’est La Dépêche du Midi qui nous l’apprend le 20 novembre 2011. Là-bas c’est plus de la science-fiction : l’art brut, cette occupation de loup-cervier, s’enseigne à l’école. On avait déjà les «grands spécialistes». Maintenant, on aura les notes et les diplômes. A quand les mastères? Le Rouergue y a mis le paquet pour chapitrer le public captif : une enseignante du cycle 3, un responsable de musée «buissonnier», une plasticienne (pendant 6 heures), une comédienne.
Enfoncez-vous bien ça dans l’imaginaire !
Compte-rendu des travaux sur Internet !
Bouvard et Pécuchet pas morts !
Bon, vous me direz : tout ça n’est pas si grave et puis ça génère des emplois dans le secteur éducatif. Et puis, quand l’art brut devient l’art officiel, le réconfortant c’est que les générations montantes auxquelles on aura bourré la tête avec, se mettront infailliblement à le détester. Et l’art brut, le vrai (celui qui jamais ne s’enseignera) a pour destin de se heurter à des oppositions du fait qu’il est toujours compris de travers.
Rendez-vous dans 20 ans.
20:40 Publié dans art brut, De vous zamoi, Gazettes, Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, art officiel, public captif, création d'emplois | | Imprimer | | |
19.11.2011
La Jeune Création Contemporaine à l’Hôtel Drouot
Arrivage de créations franches. Avec la proximité des fêtes de fin d’années, les ventes publiques vont croissant. On peut, pour l’exemple, retenir celle de Neret-Minet Tessier du samedi 26 novembre 2011 à l’Hôtel Drouot, consacrée à la Jeune Création Contemporaine. Pourquoi? Parce que cette JCC est entrelardée de CF. C’est à dire d’œuvres d’auteurs représentés par le Site de la Création Franche, au premier rang desquels Gérard Sendrey qui fut longtemps son principal animateur. Il y a aussi, tous collaborateurs ou familiers du lieu : Raâk, Jacques Karamanoukian, Claudine Goux, Ruzena. On note encore, parmi ceux dont les travaux se retrouvèrent sur les cimaises du musée municipal de Bègles dans le passé, la présence de Eric Gougelin, Evelyne Postic, Adam Nidzgorski et Albert Louden.
Martha Grünenwaldt
J’ignore quel collectionneur se défait ainsi de ses valeurs made in «création franche, notion plus ou moins clone de la Neuve Invention de Dubuffet. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ne domine pas dans cet ensemble le côté brut de la force. A l’exception d’un beau Martha Grünenwaldt à fond noir cependant. Dans ces conditions on a plutôt tendance à se tourner vers des œuvres n’appartenant pas à ce courant CF, tel cet efficace Paysage oniriqued’Eliane Larus, troublant jusqu’à vous mettre l’âme au bord des lèvres avec ses plans cahotiques et biseautés et son étrangeté coupante.
C’est le N°104 du catalogue Neret-Minet. «Oh, z’ai clu voil un gros Neret-Minet!» dirait Titi.
Moi aussi.
23:55 Publié dans art brut, Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, martha grunenwaldt, eliane larus, création franche | | Imprimer | | |
11.11.2011
La muraio dis óufrèndo : espousicioun foutougrafico
Vous me connaissez, je résiste pas à un bon mot. Alors quand j’ai croisé Espousicioun c’était fatal que je m’y intéresse. Espousicioun, c’est pas sorcier, c’est exposition en langoustique avignonnaise. Exhibition for our english friends visiting the city of the popes. Une espou (en abrégé) à signaler aux Animuliens de tous les pays.
Celle de l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse qui, jusqu’au mercredi 30 novembre 2011, expose une série de photos grandes et petites relatives au mur votif de la prison Ste-Anne dont je vous ai encore touché deux mots pas plus tard que pendant les vacances d’été. Voir mon post du 18 août 2011 : Adieu prison, bonjour palace.
Je vous incite maintenant à un rendez-vous sur l’Avignon blog du graphiste Michel Benoit, réalisateur de cette exposition et grand organisateur de tentatives de sauvetage dudit mur.
Ceux qui ne seraient pas convaincus par son décarcassage en faveur de ce fragile petit patrimoine en apprendront plus en allant sur la video de Felip Hanula qui s’y trouve. Tournée apparemment le jour du vernissage de l’espousicioun, elle en propose un panorama (c’est pas une raison pour vous dispenser d’y aller, hein!). Panorama entrelardé d’entretiens de Michel Benoit, à l’enthousiasme jovial : «lieu exceptionnel!, Phénomène d’art!, Valeur symbolique! » et du photographe Philippe Rabstejnek dont j’aime bien le cri du cœur : «un mur actif!». Les autres interviewé(e)s appartenant plutôt au giron de l’Alma Mater.
Parmi ceux et/ou celles-ci, de sympathiques étudiantes hyper-sérieuses et la bouche pleine de «communication». Elles se dépensent bravement pour promouvoir l’éventuelle conservation future de ce morceau de bravoure d’art et de dévotion populaires qu’elles viennent de découvrir. Même si elles admettent bien volontiers que le mur est actuellement «peu utilisé, peu décoré» (Sarah) ou «pas au meilleur de sa forme», selon Marion dont je kiffe les grosses lunettes d’intellectuelle.
On ne peut malheureusement pas leur donner tort car c’est toujours quand les carottes sont cuites pour ce genre de créations collectives à la limite de l’art brut que l’université s’intéresse à elles.
Heureusement que la blogosphère n’a pas attendu quant à elle pour rodailler autour du mur votif d’Avignon qui renoua si spontanément avec la tradition des ex-votos, si vivace en Provence. Le blogue de Michel Benoit en énumère une dizaine d’autres qui depuis 2007 ont documenté la chose. Animula Vagula s’honore d’être dans cette liste, même si ses communications sur le sujet sont relativement récentes (2010 et 2011).
En tous cas, votre petite âme errante n’est pas peu fière d’être la seule à avoir construit un «espace de communication» (pour m’exprimer comme Emmanuel Ethis, le président de l’Université d’Avignon) entre l’extérieur et l’intérieur de la prison. Les clichés des fresques peintes par les prisonniers que je donne ici et là sont évidemment un écho aux offrandes restées logées dans le mur d’enceinte.
19:26 Publié dans Blogosphère, Ecrans, Expos, Gazettes, Poésie naturelle | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art populaire, avignon, le mur des offrandes, la muraio dis oufrendo, ex-votos, prison sainte-anne | | Imprimer | | |
05.11.2011
Le chant des champignons
Barcelone, Rome et champignons au menu aujourd’hui grâce à trois précieux informateurs animulophiles. Tout d’abord, quelques images récentes de Hassan, «le designer brut» comme je l’appelais dans mon post du 14 septembre 2010.
Indispensable d’aller faire un tour sur cette note pour apprécier comme il faut ces nouvelles images rapportés par Eric Gauthier. Tout le petit bazar du vagabond africain de Barcelone est là.
On le voit en train de sertir la petite pièce de cuivre qui est sa marque de fabrique sur ses planchettes aux dessins colorés. Il se sert d’un marteau à la tête plate comme enclume en coinçant le manche avec son pied nu.
Eric nous envoie aussi des photos d’un autre créateur de rue barcelonais, tendance autodidacte. Les mains sont noueuses avec l’ongle long qu’aiment à porter là-bas les artistes. Sous la barbe de Père Noël, le chapeau broussard et une sorte de cache-oreille sur le côté droit, c’est un vieux monsieur qui s’appelle Sylvestre.
Son bras droit a beau être déformé, il se sert parfaitement de sa main pour réaliser, au format carte postale, des rosaces comme on en faisait dans les temps à l’école primaire. Mais lui, c’est «sans jamais reproduire le même dessin», ce qui lui semble important.
Cela fait que quand on met les uns à côté des autres ses dessins on a une belle impression de vitrail aux nuances géométriques abstraites et kaléidoscopiques. «Il a eu 90 ans la veille de notre rencontre» me dit Eric et il «dessine dans la rue tous les jours depuis 7-8 ans».
Si vous le rencontrez, saluez-le bien respectueusement de ma part pour avoir dit à Eric Gauthier : «je suis libre comme un taxi!».
Orientons nous du côté tchèque maintenant avec Vaclav Halek, l’homme qui a transcrit (ou composé de toutes pièces) 5000 chansons de champignons.
C’est Matthieu Morin, grand «négociant en virages» qui m’a refilé ce tuyau extrordinaire du monsieur qui entend, non pas le loup, le renard et la belette mais les champignons sauvages chanter.
Je vous donne l’info comme Matthieu me la donne mais connaissant son sens de l’humour je ne parierai pas qu’il ne s’agit pas d’un canular.
D’autant que Tomas Zilvar et Radeq Brousil qui ont sorti la chose semblent être des artistes contemporains du genre performers. Mais ça fait rien, l’idée des champignons qui font de la musique est plus que plaisante, non?
Enfin, dernier détour par Rome. J’apprends un peu tard que lundi 7 novembre 2011 à l’espace LOL Moda Arte Design de la capitale italienne (via urbana, 89-92), un événement aura lieu autour du peintre Giovanni Bosco. Ceci à l’initiative de Fabio Casentini, un négociant en vêtements de la ville.
Ce signor est un collectionneur italien qui, au cours de ses vacances à Castellammare del Golfo, avait rencontré en 2007 l’étonnant créateur sicilien, «ma senza sapere nulla di art brut» (mais en ignorant tout de l’art brut) me dit Eva di Stefano, mon informatrice. A la différence du Français Boris Piot qui, la même année, avait su immédiatement voir que l’œuvre de Bosco appartenait bien au domaine de l’art brut.
18:51 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos, Miscellanées, Zizique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, hassan le designer brut, vaclav halek, giovanni bosco | | Imprimer | | |
01.11.2011
Sépulcrales de saison
Hier il faisait beau et aujourd’hui un temps de Toussaint. Chaque année, c’est pareil, c’est réglé comme du papier à musique. On ne sait pas quoi mettre sur son blogue. Pas facile d’éviter les sujets par trop folichons en ces temps «d’effluves de chrysanthèmes» (merci à l’Animulienne qui m’a fourni la formule). Et on peut pas toujours vous recycler des calaveras en cascade : voir mon post du 4 novembre 2007. Les squelettes à force ça use si on s’en sert trop.
Or donc j’ai choisi cette année de vous brancher sur les Sépulcrales, martyrologe de Pierre Joinul. Pourquoi? D’abord parce que c’est une jolie plaquette dépliante à tirage petit, mise en page par Jean-Luc Thierry et imprimée à Nîmes Par SEP pour les Editions Double Quark.
Ensuite parce que Joinul est un pseudo qui dissimule à peine un découvreur d’art brut hors pair puisqu’il a à son actif Emmanuel le Calligraphe, René le Bedeau et Pierre Jaïn. Joinul est aussi un pote à J.D. qui s’est fait son éditeur pour La bataille de mo
et son illustrateur pour la couvrante de Mézavi chez Pierre Jean Oswald en 1975
Robert Tatin et Slavco Kopac ont pareillement décoré ses recueils, le premier en 1973 : Oublions nos querelles voici que s’avance le vitrier boiteux
le second en 1976 : Mon prof de maths sent le tabac, ah
Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu de ces drôles de poèmes décalés dont je vous laisse juges. Je les préfère à ses grosses machines de mots qu’il lui arrive de pondre de temps à autres (car c’est un enragé langagier) et où il a un peu tendance à se prendre pour un ordinateur emballé qui nous largue dans un encyclopédisme échevelé.
Là cette série de 32 sépulcres à ressorts comiques, lyriques et discrètement blasphématoires a de quoi plaire. D’abord parce qu’elle est à taille humaine (c’est ma taille) et qu’elle s’arrange pour enterrer je ne sais quel ton secrètement désespéré qu’on sent en filigrane dans les écrits joinuliens. D’autres diraient «à noyer le poisson» mais on n’est pas en avril. Les amoureux de beaux papiers kifferont les couleurs virant délicatement du rose à l’orange doux, du lilas au violet.
Le revers de la feuille est un poème chromatique muet. C’est à Federica Matta que l’on doit le sinueux et narratif décor qui fait le liseron autour des strophes joinuliennes imprimée en blanc.
18:34 Publié dans Ecrits, Images, Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre joinul, jean dubuffet, robert tatin, slavco kopac | | Imprimer | | |