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06.04.2010

Création Franche : la parole à Joseph Kurhajec

Un bon point pour le n°32 de Création Franche qui vient de sortir, c'est qu'il se contente de consacrer sa couverture à Sanfourche sans se croire obligé de nous infliger un article nécrologique. Quel meilleur hommage en effet que la repro de ce tripède vert sur fond de maisons stylisées aux couleurs cahotiques et premier plan d'émoticônes? Hébétude, ravissement, dépression ... Toute la gamme de sentiments que Jean-Joseph Sanfourche était capable de faire friser dans un regard jaune est là. Du travail de vitrail.

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A l'intérieur, le point fort c'est l'entretien de Joseph Kurhajec avec Jean-Michel Chesné. D'abord parce que ça diversifie la matière rédactionnelle et surtout parce que ça éclaire le parcours d'un artiste sensible aux arts bruts, fétichistes et/ou chamaniques. On croise régulièrement ses œuvres sans qu'on ait de quoi les décrypter. Dommage qu'on ait privilégié l'italique pour ses propos, ça les rend pas plus lisibles, surtout serrés comme ils sont dans la marge de fond. L'ital c'est bon pour les citations courtes!

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Enfin, on apprend que malgré son nom tchèque, Kurhajec est né en Amérique. Je trouve intéressant qu'il témoigne de l'effet que lui fit la collec de Dubuffet quand elle était là-bas avant 1962. On raconte qu'Alfonso Ossorio avait tendance à la garder sous le coude. La preuve que non ou pas tellement. Comme Hervé Di Rosa, Kurha appartient à la catégorie des artistes-voyageurs. Il ramène des matériaux de l'île de Pâques. Il travaille à Rome, au Mexique etc.

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Achetez le canard pour en savoir plus. Le passage où ce monsieur de 72 ans parle de son bras atteint par la polio n'est pas seulement émouvant, il est instructif car on comprend qu'il a eu l'idée de se servir de son «handicap» dans son travail de sculpteur. Les photos qui illustrent l'interview proviennent de la collection de J.-M. Chesné. Elles mériteraient d'être plus grosses, mais bon.
Une pleine page en revanche est accordée à Gabriel Albert dans un autre article.

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Trop rikiki aussi les images des objets en cire de Pya Hug. Le maquettiste leur a préféré un tableau plus naïf, moins convaincant. Lire l'article de Jacqueline Roche-Meredith sur cette dame des Grisons.

A signaler aussi parmi les autres contributeurs, Joe Ryczko (sur François Tornel, mosaïste de Cahors). Ami des fanzines, J.R. a rejoint la flotille blogueuse. Il a été immédiatement poignardé par la concurrence. Bienvenue au club, Ryczko Joe, le club des victimes de la «subtilité» triomphante et bon vent dans vos voiles!
Heureusement toutefois que Bruno Montpied est là pour nous ramener à l'art brut. Dans un article bienencontreusement consacré au musée ariègeois des Amoureux d'Angélique, il s'attarde sur la salle contenant les sculptures en bois de Luigi Buffo rescapées de la destruction. Là, bien sûr, on ne saurait lui en vouloir. Surtout Animula qui concocta un p'tit album de derrière ses fagots aux défuntes œuvres de ce créat
eur.

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09.03.2010

L’écho des colloques

Si je vous dis «colloques» n'allez pas croire que je vous parle de mes co-locataires. Non, c'est colloques avec un «q» que j'ai en tête. Avec un q sur lequel, c'est connu depuis Montaigne, si haut qu'on soit perchée, c'est toujours sur lui qu'on est assise. Je crains un peu les colloques de ce point de vue. On n'y est pas toujours dotée d'un fauteuil confortable mais c'est un fait qu'aujourd'hui ils se généralisent. Plus l'art brut descend dans la rue, plus il remplit les salles de conférences. Les colloques deviennent incontournables. Je voudrais donc vous en signaler deux.

Le thème du premier c'est L'Art brut de la marge à l'exposition. Il aura lieu de jeudi 25 mars de 9 à 18 h (prévoir sa barre vitaminée) à La Nef de Dijon. Cette journée d'étude au cours de laquelle on essaiera de «dessiner les contours d'un laboratoire de réflexion» s'inscrira dans le cadre de l'Exposition La Tinaïa et Intim'errance du 23 mars au 11 avril 2010. L'atelier italien de La Tinaïa, vous connaissez. Sinon, révisez un peu ma note Arte irregolare du 19 mars 2009.

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Intim'errance, c'est une expo itinérante réunissant des œuvres issues des ateliers de l'Espace des expressions G. Bachelard du Centre Hospi de la Chartreuse de Dijon. Entre autres partenaires de questa giornata, on trouve la revue Cassandre dont je vous ai déjà touché deux mots le 25 novembre 2007. J'aime bien le préambule du  programme bien qu'il confonde un peu les genres : «L'art singulier ne se laisse pas réduire à une définition, il subvertit l'art établi! (...) L'art brut n'appartient à aucun courant artistique et pas davantage à une contestation de la culture dominante. Il n'est pas le fait d'une catégorie d'individus mais d'une mosaïque d'individualités».

Le deuxième convegno (colloque) sur lequel je voudrais que vous pointiez votre nez, c'est celui du Centro d'Arte Piana dei Coli, Villa Alliata Cardillo, via Faraone (j'adore ces adresses italiennes) à Palerme. C'est notre amie Eva di Stefano qui est derrière ou plutôt devant puisqu'elle s'est chargée de la coordination scientifique.

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Le soutien de la Collection de l'art brut de Lausanne lui est acquis. Je manque de place, qu'elle me le pardonne, pour énumérer tous ses autres partenaires. Outsider art, la creazione differente, c'est le titre choisi pour ces 3 journées de travail : 26, 27 et 28 mars.

Je ne peux pas citer tout le monde, il y faudrait la nuit mais il va de soi que dans ces deux colloques, les Animuliens avertis retrouveront des têtes connues : Céline Delavaux,  Bruno Decharme, Alain Vasseur, Béatrice Chémama-Steiner, Sarah Lombardi, Martine Lusardy, Agnès Bourbonnais du côté de Dijon, Lucienne Peiry, Savine Faupin, Domenico Amoroso, Teresa Maranzano, Roberta Trapani du côté de Palermo.

00:16 Publié dans Expos, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

07.02.2010

Alain Gheerbrant, L’Homme troué

Rencontrer Alain Gheerbrant, je croyais pas ça possible alors j'ai rien préparé. Ma foi, tant pis, faut quand même que je vous dise que cet homme aux multiples casquettes (écrivain, éditeur, explorateur, cinéaste), fidèle toujours à la poésie, vous attend mardi 9 février 2010 à la Maison de l'Amérique latine, 217 bd St-Germain.

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Venez à 18 h 30 pour la présentation de L'Homme troué, le récent livre de cet aventurier nonagénaire qui fit ami-ami avec les indiens Yanomami et Antonin Artaud dans les années cinquante, publia Arp et Benjamin Péret et -c'est surtout en quoi il intéresse les Animuliens- découvrit la «poésie naturelle» avec le peintre Camille Bryen à peu près au moment où Jean Dubuffet inventait «l'art brut».

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Gheerbrant et Bryen en firent en 1949 une Anthologie qu'on a d'autant plus de plaisir à mettre sur ses rayons qu'elle est illustrée de photos de Brassaï représentant des vitres cassées et des lèpres de murs. Ce qui les cassait aussi, les vitres, c'était les drôles de textes réunis là dedans. Gaston Chaissac, le Facteur Cheval, le Douanier Rousseau, des «fous littéraires» (Auguste Boncors, Jean-Pierre Brisset), une médium-peintre (Hélène Smith).

Et puis des sortes de ready-made de l'écrit : liste de machines extraites d'un annuaire professionnel, prospectus d'un magasin d'articles de pêche, selon le principe que la poésie «pousse comme les truffes»

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la transversale.jpgcomme dit Alain Gheerbrant dans La Transversale, ses mémoires parus en 1995.

 

Je vous offre ci-joint un exemple de ces ready-made : le bonus jaune qui ne figure que dans la version luxe (sur beau papier) de L'Anthologie de la poésie naturelle.

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Sur le cousinage des deux notions (Art brut/Poésie naturelle) , aux développements pourtant séparés, il faut lire l'entretien que Gheerbrant a donné il y a 10 ans au gros bouquin coédité par Actes Sud et abcd, intitulé : abcd une collection d'art brut. C'est aux pages 336 à 338.

Pour le reste, la vie d'Alain Gheerbrant est trop riche, je saurais pas par quel bout commencer.

Sans compter tout ce qu'il va faire encore. Je suis obligée de renoncer, excusez mais ce n'est qu'hier que j'ai trouvé le flyer annonçant la soirée à la Maison de l'Amérique latine en fouinant à la Librairie Gallimard, partenaire de l'événement.

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Si vous voulez en savoir davantage, allez sur le site de Sabine Wespieser, l'éditeur de L'Homme troué. Mardi soir, elle tiendra compagnie, avec Raphaël Sorin (celui du blogue Lettres ouvertes), à Alain Gheerbrandt.

10.12.2009

L’art brut, on en a parlé !

 

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Deux jours de colloque à l'I.N.H.A. et votre petite âme errante n'y était pas. Allez donc vous libérer toute la journée en début de semaine quand votre N + 1 a chopé le virus de la réunionite aigüe !.. J'aurais pourtant aimé faire la petite souris et ne pas perdre une miette de cette bonne grosse tchache de lundi et mardi derniers organisée à Paris par l'Institut National d'Histoire de l'Art en binôme avec le Musée d'Art moderne de Lille Métropole. Impossible de vous résumer. Il fut question de l'art brut «dans ses relations à l'inventeur, aux notions d'artiste et de créateur, de sa position dans le champ culturel ou non, de son intégration dans l'histoire de l'art ou l'histoire du goût» (je cite + ou -). Pluridisciplinaire était l'ambiance. Ce qui veut dire qu'étaient mélangées certaines pointures connues dans le landerneau : Savine Faupin, Gérard Durozoi, Lise Maurer, Béatrice Steiner, Maria A. Azzola, Claude et Clovis Prévost, Michel Nedjar et des représentants de la génération montante (Anouck Cape, Baptiste Brun, Myriam Pol etc.) représentée également dans l'assistance.

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«Je ne sais toujours pas ce qu'il en est de l'avant garde», m'écrit une de mes copines qui a assisté à des petits bouts de la chose. Elle fait allusion au titre du colloque : L'art brut, une avant-garde en moins qui n'était pas, à dire vrai, des plus limpides. «Mais ce qui est sûr c'est que la jeune garde s'avance» ajoute-t-elle sur un ton martial. Si j'ai bien compris, elle a trouvé réconfortant de voir des jeunes assez passionnés pour se lancer dans des thèses sur Henry Darger comme Myriam Pol qui a mesuré avec son dargeromètre l'influence du père des Vivians girls sur certains artistes contemporains bon teint. Mon reporter improvisé a dégusté aussi à la petite cuiller les prestations d'un «jeune conservateur de Berne» (elle se rappelle plus le nom) et d'une historienne d'art de Budapest, Mme Judit Falcudy qui remplaçait au pied levé M. Laszlo Beke. Si ses impressions sont dignes de foi (je n'ai pas pu vérifier à fond), alors ce colloque s'inscrira dans l'histoire comme un jalon. Celui grâce auquel on aura pris conscience combien l'art brut concernait maintenant toute une pépinière de cerveaux frais et non plus seulement une poignée de «spécialistes» historiques, blanchis sous le harnois. L'un de ceux-ci (qui ne faisait pas partie des orateurs inscrits) faillit se prendre aux cheveux mardi 8 décembre 2009 avec un contradicteur improvisé, lors d'un mini incident de séance durant le colloque. Ce qui prouve que ce nouveau partage du «gâteau» brut engendre chez certains un poil d'énervement. Heureusement, (à ce que m'a dit Radio-Moquette), Christophe Boulanger, le modérateur de la journée, a pu exercer pleinement et rapidement son rôle.

01:03 Publié dans De vous zamoi, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, radio-moquette | |  Imprimer | | Pin it! |

08.09.2009

L’art brut sur les chemins

Après le Hors-Les-Normes, le Hors-Les-Murs. Et une nouvelle expo du MAM ou du LaM (on ne sait toujours pas bien) Lille-Métropole. C'est la dernière expo H.-L.-M. avant la réouverture du musée de Villeneuve d'Ascq prévue maintenant pour septembre 2010. Elle s'intitule Chemins de l'art brut 8 et se tiendra du 24 septembre au 15 décembre à l'Institut National d'Histoire de l'Art, 6 rue des Petits-Champs dans le deuxième arrondissement de Paris.

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Elle «retrace l'histoire de la Collection depuis ses prémices dans les années 1970 jusqu'à sa donation en 1999».
Je pique cette phrase qui date du 1er septembre 2009 au site internet de La Voix du Nord qui veut absolument recueillir l'avis de ses lecteurs par le truchement d'une fenêtre surgissante (pop-up pour les anglos) qui joue avec leurs nerfs.
Alors puisque je vous tiens, Madame Lavoix Dunord, permettez-moi de vous dire qu'au lieu de vous laisser refiler des salades, vous feriez mieux de vérifier vos informations au petit poil. Bon, allez, je vous pardonne mais je vous signale que votre Petite Ame Errante a déjà eu l'occasion de signaler ce que peuvent avoir de carrément à côté de la plaque des remarques du genre de celles que vous émettez.

«Depuis 1999, le Musée d'Art Moderne à Villeneuve d'Ascq possède la plus importante collection française d'art brut (...)» écrivez-vous. Dans vos rêves, ma petite Lavoix, dans vos rêves! Ce sera peut-être vrai un jour mais pour le moment cette affirmation est fausse comme une vache. Je sais bien que vous êtes une grande publication pleine de jolies nouvelles et que vous avez sans doute d'autres chats à fouetter mais vous devriez enquêter de temps en temps en région parisienne. Vous verriez, Mame Dunord, qu'à Montreuil-sous-Bois gîte la véritable «plus importante» comme vous dîtes. Et qu'elle est en mains privées.

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C'est comme ça et pis c'est tout!

00:05 Publié dans Expos, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

01.06.2009

Sylvain Fusco se fait voir chez le G.R.E.C.

sylvain fusco.jpgSylvain Fusco, c'est pas l'actualité qui l'étouffe. Rare vraiment qu'on voit son nom dans le Landerneau brut. Et pour cause. Ses œuvres circulent pas. Les collectionneurs n'en ont mie. Tout est à Lausanne et la Collection de l'Art brut ne peut que de temps à autre attirer l'attention sur lui. C'est l'inconvénient avec les musées, même les «anti-musées». Pour conserver, ils conservent mais ils soustraient aussi.
Heureusement, il y a des gens qui n'oublient pas Sylvain Fusco, un peintre de la plus belle eau intraitable. C'est le cas de Céline Muzelle qui lui a consacré un mémoire d'histoire de l'art en 2001. Elle va venir tchatcher sur lui à Paris dans le cadre du séminaire de Lise Maurer.

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Fusco a réalisé son œuvre d'une nécessité absolue à l'asile de Bron (Hôpital Psy du Vinatier) dans la banlieue de Lyon entre 1935 et décembre 1940. Après quoi, il est mort. A 37 ans. De «sous-alimentation» dit-on. Mort de faim, quoi, comme Séraphine Louis, comme tant d'autres pauvres «Geiteskranken» pendant l'Occupation nazie secondée par la maréchalerie. Un des premiers sur les 2000 rectifiés à Lyon malgré les provisions de la ferme qui dépendait de l'hosto.

couv fontan crusoé.jpgPour comprendre, il n'y a qu'à lire Artaud, qui a failli y passer ailleurs et a été sauvé in extremis grâce à son transfert à Rodez. Mourir de faim, faut se reporter aux Confessions d'un mangeur d'opium de Thomas de Quincey pour imaginer l'horreur. Ou alors à Fontan Crusoé (Aventures d'un déclassé racontées par lui-même), un texte extrait du recueil de Jules Vallès intitulé Les Réfractaires. Les Editions Anacharsis viennent d'avoir la bonne idée de le rééditer.

Sylvain Fusco n'était pas un bavard. «C'est joli, ça», sont les seuls mots qu'André Requet, son médecin, lui ait entendu dire, un jour que ce psychiatre lui manifestait combien il kiffait son œuvre.

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Les bouches à la Kiki (de Montparnasse), que Fusco affectionne quand il représente des brunettes plantureuses, sont d'ailleurs toujours rétrécies par le maquillage. Silence donc, le créateur travaille! Et dans un premier temps, il couvre murs et couloirs de l'asile avec les moyens du bord. Comme un préhistorique sa grotte.

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Mur ouest de la cour du Pavillon des agités (vers 1935)

Ne plus parler : la méthode a permis à Fusco d'échapper au bagne militaire où il avait échoué après 2 ans de prison suite au meurtre d'une femme, commis à 20 ans, dans des circonstances peu claires. Dans sa première manière, S.F. se voue à l' «origine du monde», il se fait des expos privées de gigantesques minous de meufs, trop picturaux pour être vraiment obscènes (j'ai pas trouvé de repros). Il piètine furieusement pastels et toiles qu'on lui donne, préférant le jus de feuilles d'arbres, la terre grattée au sol.

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Requet, qui rame pour ramener vers nous cet homme d'une tristesse effroyable (sur les photos), parvient à lui faire accepter du matériel. Et ce sont quelques mois d'une production sur papier acharnée (celle que l'on connaît).

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Malheureusement André Requet doit partir troufion. Quand il retrouve Fusco, celui-ci n'est plus que l'ombre d'une ombre.

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Sylvain Fusco-Autoportrait

Institut protestant de théologie.jpgC'est non loin de la prison de la Santé, à l'amphithéâtre de l'Institut de Théologie Protestante, le samedi 13 juin 2009 de 14 à 16 h, que se produiront Lise Maurer, Celine Muzelle et leur invité Sylvain Fusco. C'est sur le boulevard Arago, au 77. On se repère au croquignolet petit fronton néo-classique.

18:48 Publié dans Lectures, Parlotes, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, sylvain fusco, céline muzelle, le vinatier | |  Imprimer | | Pin it! |

29.03.2009

Fusil chinois rapide

Puisqu’on parle du loup, parlons de Robillard à la Création Franche. André Robillard est un tant grand monsieur de l’art brut que ça crépite de partout autour de son nom. Le Net n’est pas avare de bios et de commentaires sur ce valeureux fabricant d’armes à feu qui fonctionnent exclusivement à la poudre d’émotion fleur de peau et à la violence apprivoisée. Des kalachnikovs pour-de-faux, plus offensives que des pour-de-vrai, tellement elles sont plus touchantes !

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Mon chéri que j’ai, il les adore les super-fusils de Robillard. Ils lui font penser à ceux d’Alexandre Lobanov : c’est la même agressivité pur jus, «d’autant plus pure qu’elle est faite pour ne s’exercer jamais» qu’il dit, mon chéri.

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déguis 2.JPGIl aurait voulu en avoir des comme ça quand il était petit. Il peut pas s’empêcher de jouer encore avec à son âge. Après, il me tanne pour que je le photographie dans sa tenue de terroriste en peau de lapin brut.
Si je l’écoutais, il irait comme ça à l’inauguration de l’exposition André Robillard le vendredi 3 avril 2009 au Musée de la Création Franche.

C’est à partir de 18 heures (d’été) à Bègles et on nous promet 3 salles avec des dessins et des sculptures, plus une 4e salle en bonus avec un «espace documentaire constitué autour de la vie» du cher et respecté Robi.

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Les Animuliens et leurs copains qui pourront rester dans le coin juqu’au 4 avril auront en plus l’avantage d’assister à une rencontre-débat (tout c’qu’on aime) à la Bib de Bègles. Avec dans les rôles principaux : Lucienne Peiry, Cardinal Roger et, et, et… Gérard Sendrey, Nouvel Inventeur, «initiateur et créateur de la Création Franche» et du Musée du même métal.
Pour ceux que leurs activités détourneraient de ces folies bèglaises, qu’ils sachent qu’ils ont jusqu’au 19 avril 2009 pour s’offrir la rando jusqu’à l’expo Robi perso.
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L’œuvre d’André Robillard avait déjà été montrée au MCF mais dans le cadre d’une expo collective de 1997, celles des collectionneurs Eternod et Mermod.

21:31 Publié dans Expos, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, andré robillard | |  Imprimer | | Pin it! |

04.02.2009

Colloque, expo, catalogue : une trilogie Bosco

affiche.JPGNeige sur Paris. Vent sur Palermo. Poireau à l’aéroport. Je suis restée 13 heures à attendre l’avion du retour devant une pub où -ironie du sort- un hardi pittore rougissait un mur bleu à grand renfort de rouleau.

On aurait dit que la Sicile ne voulait pas me laisser partir et qu’elle s’ingéniait à me faire regretter ce que j’étais venue chercher dans l’île avec mon chéri et les amis : non la barbouille ordinaire mais la peinture, la vraie peinture.

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Celle du dottore Giovanni Bosco qui malheureusement n’était pas en condition d’assister à l’hommage qui lui était rendu, samedi dernier, dans sa ville de Castellammare del Golfo.

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La grande prêtresse de cette chaleureuse cérémonie était Eva di Stefano et elle a assumé son rôle avec efficacité, bonne humeur, rire généreux et énergie communicative. On lui aurait bien offert un gâteau et chanté l’opéra pour la remercier.

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Elle était secondée dans sa tâche par Claudio Colomba et une armée de jeunes zeppistes à coppola fleurie (casquette locale chic) et dread-locks. accrochage kakemono.JPG


 

 

 

Ils grimpaient sur des échelles, portaient des tonnes de cimaises, filmaient des plans d’enfer selon les nécessités de l’organisation, de l’accrochage et de la couverture de l’événement.


 

A 16 heures tout était prêt. Il ne restait plus aux oratrices et orateurs qu’à escalader la tribune de l’ancien cinéma où se tenait le colloque.

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Heureusement que 150 personnes étaient là, debout dans les allées, occupant tous les fauteuils, ça réchauffait l’atmosphère de ce janvier frigo et riche en intempéries, même ici.

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public détail.JPGCes quelques photos pour vous donner une idée de l’ambiance.

Si ça vous suffit pas, allez sur le documentaire de Salvatore Tartamella où vous cueillerez au vol un morceau de l’allocution de Lucienne Peiry, la directrice de la Collection de l’art brut et l’interview du signor Carlo Navarra, adjoint au maire.

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Cliquer sur l'image

JLL, TM, MS.JPGVotre petite âme errante étant trop timide pour parler, elle a délégué 2 membres de son «collectif» (et oui, je suis un collectif maintenant !) : l’Auguste Jean-Louis Lanoux qui a fait rire la salle avec son italien de pacotille et, dans le rôle beaucoup plus noble du clown blanc, l’indispensable Michel Scognamillo qui l’a tenue sous le charme de son verbe.

Pour que «Michele» (en italien) me pardonne ces douteuses plaisanteries, je vous scanne ici le beau texte qu’il a donné pour le catalogue sorti pour l’occasion.

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dottore di tutto.jpgLa place manque pour célébrer la qualité du contenu de ce bouquin où l’on retrouve les contributions d’Eva, de Lucienne et de Teresa (Maranzano) mais il y a là-dedans quelques nouveaux clichés zeppistes, je vous dis que ça! J’en pique pas trop pour vous donner envie de vous le procurer.

Et je vous emmène toute de suite faire «un giro» (un tour) dans l’expo de dessins de Giovanni qui se tenait dans une église déconsacrée voisine.

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Le spectacle, bien entendu, était aussi, était toujours, dans la rue. J’ai retrouvé un peu pâlies les fresques que j’avais vues en mai 2008.

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J’ai découvert de nouveaux dessins sous les palétuviers ou sur les murs du jardin public.

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En arrivant à Paris un peu hébétée de fatigue, je cherchais machinalement des Bosco partout sur les platanes et dans les rues.

23:55 Publié dans Ecrans, Ecrits, Expos, Lectures, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : giovanni bosco, art brut, castellammare del golfo | |  Imprimer | | Pin it! |

14.01.2009

Halle St Pierre : fromage ET dessert

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Y’a des jours où l’art brut c’est kiff-kiff l’art de la table. Pas de panique ! Je vais pas vous la refaire avec mes succulents mollusques, répugnants à voir comme des fesses de hyène (voir ma note du 15.10.2008 : Mangez brut!) ni avec la cuisine paléolithique du cher Joseph Delteil (19.09.2005 : Caramba encore raté!).

martini.jpgCe dont je veux vous entretenir -deux points, ouvrez les guille-mets- comme dirait la marquise de Sévigné, c’est de la brutalité des mœurs de notre siècle sans cœur qui fait poireauter une dadame de mon calibre devant son dry Martini en attendant son rendez-vous d’affaires qui ne vient pas. Et quand le dit RDV est un costard-cravate assez avenant et encore à l’âge de votre petit frère, avouez, chères lectrices, que la pilule est plus dure à avaler que l’olive du Martini.

Ce qu’on peut avoir l’air bécasse à regarder sa table en attendant que son cellulaire vibre, mes sœurs! C’est votre petite âme errante qui vous le dit.
table_ronde.jpgDes tables, j’ai pu constater dans le resto où je faisais tapisserie qu’il y en a de toutes sortes. Des petites carrés sympas et des grandes rectangulaires prétentieuses. Même une ovale pour les plats. Mais rien ne vaut bien sûr notre bonne vieille table ronde. La table ronde du roi Arthur. En attendant que celui-ci revienne pour mettre de l’ordre dans le pastis qui nous sert de monde, il faudra vous contenter de celle de la Halle Saint-Pierre. Régulièrement celle-ci, qui est une mère pour nous, organise une Table ronde sur des sujets divers avec des maîtres-coqs qui viennent nous faire goûter leurs «spécialités».
gril.jpgSamedi prochain, le 17 janvier 2009, par conséquent, c’est l’équipe qui a écrit l’ouvrage Débridé(e)s, à propos des ateliers de La Pommeraie, qui se collera aux fourneaux de 15 à 17 heures. Cela va chauffer autour de l’art-thérapie, c’est clair! bain marie 2.jpgParmi les «chefs» habituels : l’incontournable Laurent Danchin (dont le saint patron finit sur un gril) et Alain Bouillet (un nom prédestiné à la cuisson comme dirait l’autre).

 


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On note aussi la présence de toques nouvelles : Carine Fol et Teresa Maranzano, pour m’en tenir aux «quilles à la vanille». Le modérateur (à feu doux) sera Jean-Yves Mesguisch. Il arbitrera la rencontre entre tradition et nouvelle cuisine, chacun défendant le bout de gras qu’il a développé dans le livre. Bon, pis allez, comme je suis pas vache et pour vous montrer que je ne conserve aucune dent contre les hommes, ces poseurs de lapins,

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je vous donne en amuse-bouche, le nom des deux garçons qui viendront également tchatcher samedi. C’est le galeriste Christian Berst et Bruno Gérard, artiste chargé de l’atelier Pommeraie. Ils ont intérêt à être à l’heure. On les attend de pied ferme pour signer leur bouquin.

C’est compris dans le menu.

23:21 Publié dans Parlotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

05.11.2008

Jean Dubuffet au séminaire

 

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Vous savez pas quoi faire samedi ? Hello, ça vous dirait un p’tit séminaire ? D’ici là, l’Amérique sera barackée. A moins qu’elle n’en pince pour le playmobil. En tous cas, vous serez à New York pour l’événement et on peut dire que ça tombe pile poil parce que c’est au Folk Art Museum que, juste avant le lunch (entre 11 Am et 1 PM), vous aurez la chance (pour peu que vous ayez 20 $ dans la poche de votre doudoune) d’assister le 8 novembre 2008 au Saturday Seminar dans le cadre des Folk Art Studies.afam studies.jpg C’est très sérieux, ne rigolez pas. Qui a dit que les Américains, démocrates et républicains (il me semble qu’on peut être les 2 à la fois) ne comprenaient rien au mot «art brut» ? Sans doute ceux qui croient branchouille de jargonner pidgin à tire-larigot dans leurs papiers ou sur leurs sites : outsiders par ci, self-taught par là. A ceux-là le séminaire de l'AFAM apporte – lon, lon, laire – un démenti puisqu’il s’intitule : Jean Dubuffet’s «Discovery» of l’art brut and les ecrits bruts : The European Context.

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Bon, O.K., il y a ces guillemets qui festonnent la Découverte mais cette titraille est quand même prometteuse puisqu’elle montre à l’évidence que nos amis Uessiens ne craignent pas de se coltiner l’art brut, à la fois le mot (pas la peine donc de lui chercher des équivalents anglais plus ou moins vaseux) et la notion elle-même. Et même d’avaler au passage, quoique sans accentuation, un autre syntagme françois, j’ai nommé les «écrits bruts».
Je persiste en vous refilant le très clair laïus qui présente le Seminar : «
This seminar will examine the historical specificity of Dubuffet’s “discovery” of l’art brut and les ecrits bruts in France in the immediate post–World War II period in light of the artist’s political affiliations and literary and curatorial aspirations. We will review the artistic and literary genealogy of art brut and discuss the extent to which Dubuffet’s postwar definition of art brut differs from the surrealists’ celebration of l’art des fous. Concomitantly, we will look at Dubuffet’s extensive writingson specific artistes brutes, including, but not limited to, Aloïse, Gaston Chaissac, Le Comte du Bon Sauveur, Charles Jaufret, Alfonso Ossorio and Francis Palanc.»

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Collection of Audrey B. Heckler © Estate of Martin Ramirez

Comme je sais pas trop avec quoi vous illustrer cette note, j’emprunte à la shop du musée une image ramirezienne trouvée dans un portefeuille de cartes. C’est une repro de l’une de ces fameuses œuvres redécouvertes en 2007 exposées à l'AFAM jusqu'en avril 2009 sous l'intitulé : Martin Ramirez, the last works.

00:05 Publié dans Expos, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, jean dubuffet, martin ramirez | |  Imprimer | | Pin it! |