11.12.2011
La philosophie sur le Sentier de l’art brut
Traqueuse de phrases claires comme je suis, je ne saurais laisser passer la prochaine séance du séminaire sur l’art brut au Collège International de Philosophie sans vous relayer ici son limpide synopsis :
«La reconnaissance et la préservation de l’«art des fous» témoigne, avec celles d’autres expressions artistiques apparues dans le champ esthétique à la fin du dix-neuvième et au début du vingtième siècle -dessins d’enfants, œuvres associées aux arts premiers, à l’art préhistorique, à l’art populaire- de la métamorphose de notre regard. Des œuvres rangées aujourd’hui sous la dénomination d'art brut ont existé bien avant Jean Dubuffet, mais c'est lui qui les a rendues visibles en les faisant passer de l’objet de curiosité, du document clinique, de la preuve d’une pathologie, voire de «dégénérescence», au statut d'œuvre d’art».
Bien jeté, non? Sauf que l’art brut ne concerne pas que l’«art des fous». Mais on va pas chipoter puisque le thème de la soirée est : De l’art des fous à l’art brut, le regard de quelques psychiatres-collectionneurs.
Comme il n’y a pas de nom de conférencier annoncé, je suppose que c’est Barbara Safarova, la personne en charge de ce séminaire-fleuve, qui s’y colle.
C’est au 37 bis de la rue du Sentier dans le 75002 qu’il faudra vous rendre pour l’écouter, dans la salle 2, le 15 décembre 2011 à 18h30.
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14.09.2011
Travellings bruts
INHA + HLN = WE à 100 %. Derrière cette formule sybilline, se cache une réalité impitoyablement speed : ça va être du sport, samedi prochain, 17 de septembre 2011!
First, en début de matinée, je vais m’user le tempérament à attendre le réparateur de four à micro-ondes car ce dernier s’est offert une rébellion domestique pendant les vacances (c’est trop la mauvaise période). Puis, je courirai au pressing chercher ma blouse en nylon.
Ensuite je sauterai dans la Simca 1000 (immatriculée dans le Puy-de-Dôme) de mon tonton Fernand de passage à Paris.
Il me déposera rue Vivienne pour les causeries de l’Institut National de l’Histoire de l’Art où je dois retrouver ma copine Jeannette avant qu’elle ne s’éclipse pour l’anniversaire de sa petite fille.
Comme il n’a pas de GPS (mon tonton Fernand, suivez, quoi!) je manquerai peut-être la prestation de Bruno Montpied qui planchera aux aurores (9h45) sur la découverte des premiers environnements spontex mais je compte rattraper madame Magliozzi à 10h15 dans son labyrinthe litnianskiesque.
Au pire je me pavanerai, après la pause café de 11h, dans le jardin muscaté de Michel Valière. Si tout ça n’est pas limpide, cliquez ici pour lire la présentation claire de ce séminaire organisé par Roberta Trapani.
Céline Delavaux lui donnera un coup de main pour la table ronde. Après ladite table, mon timing sera serré. Comment passer près de la Galerie Vivienne sans jeter un œil dans la Librairie-Galerie de Catherine Aubry? Comme elle ouvre en début d’aprèm, avec un peu de chance je choperai un taxi en sortant.
Pour dévaler la rue des P’tits Champs et la rue Etienne Marcel pour tomber comme une balle dans le passage des Gravilliers où se déroulera, à partir de 14h30 un événement de taille : le Festival de films sur et autour, à la Galerie Berst. Sur et autour de l’art brut bien sûr.
Heureusement qu’il y a les marchands pour me ramener à l’art brut! Je l’avais un peu perdu de vue dans mes notes précédentes. Ce fffffesssstivallll se poursuivra le samedi 24 septembre mais moi je mise tout sur le 17 parce qu’il y a des choses qui me retiennent davantage : Raphaël Lonné par Gazet et Danchin, André Robillard par C. and C. Prévost et un nouveau truc sur Henry Darger. Allez voir le programme complet là aussi, sur le site de Christian Berst qui pique et qui nous prend par la main comme une mère ses lardons.
Profitez de cette «matinée» cinéma qui durera jusqu’à 17 h pour vous faire aussi l’expo HLN (rentrée hors-les-normes 2011) si vous n’étiez pas (la honte!) au vernissage, samedi dernier le 10 septembre. Moi, j’y étais mais je vous dis pas tout.
Un petit parfum new-age flotte autour des œuvres présentées. Anibal Briuzela a vu une soucoupe volante.
Eric Benetto pratiquait la méditation.
Melvin Way est trop matheux pour moi, il faut que je m’habitue.
Mais j’étais contente aussi de parler avec Loïc Lucas qui a coupé sa barbe et qui s’exprime maintenant en noir et blanc (ça lui va bien).
Bien sûr, il faudrait gratter tout ça. Et bien grattez, chers Animuliens !
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21.06.2011
L’appel du 18 juin à la Fabu
18 juin 2011 : pierre blanche dans les annales de la Fabu.
Non seulement parce que Francis Marshall dédicaçait son recueil de réclamations ou parce que café et chouquettes étaient au rendez-vous des retardataires du matin.
Mais parce que cette journée d’étude et de fun organisée par le CrAB fut tout simplement une sacrée bonne chose à glisser dans l’armoire aux souvenirs.
Ils étaient venus, ils étaient tous là. Même ceux du sud de l’Italie, même ceux de Rives dans l’Isère.
Pourtant le ciel menaçait la tour de Pierre Avezard. J’eus beau exécuter ma danse de conjuration de la pluie, le temps nous la joua jusqu’au bout schtroumpf grognon.
Ce qui divisa l’assistance en deux groupes distincts.
Le camp des enragés optimistes qui s’installent dehors pendant les pauses et celui des gens prudents qui s’abritent sagement dans l’atelier spacieux d’Alain Bourbonnais, le héros du jour.
Heureusement, les projections, les visites, les causeries et les performances réconciliaient tout le monde dans un joyeux brouhaha de chaises remuées et les zims et les zoums de mon kodak numér-hic (votre petite âme errante n’ayant pas craché sur le gentil vin blanc de Bourgogne).
On se refit tout le toutim de la collection avec des ho! et des ha! aux retrouvailles et aux découvertes. Devant les machines de Monchâtre, Roberta Trapani faillit pousser la canzonette.
Catherine Ursin, dans ses jolies pompes bleues, était captivée par les masques de Nedjar.
Fanny Rojat, dans une attitude favorite, jouait les mystérieuses au stand Ratier.
Je mitraillais pour ma part dans le groupe d’Agnès B (comme Bourbonnais) car les photos exceptionnellement étaient permises.
Pas mécontente de revoir le mobilier de Podesta
l’épouvantail du tunnel
la vache de Landreau
Question conférences, j’avoue que je me suis dissipée un peu. C’était rigolo d’essayer de capter Déborah Couette qui planchait à contre-jour sur L’Atelier Jacob. Heureusement, elle agite sa chevelure au fur et à mesure qu’elle progresse dans son sujet!
On s’entassa ensuite dans la beaucoup plus sombre salle de projection pour «Il avait un côté campagne», le laïus de Baptiste Brun sur Alain Bourbonnais et le petit monde de l’art des année soixante.
Seules la faim et l’arrivée inopinée de la racaille des Turbulents (qui s’échappèrent bientôt en direction du lac) eurent raison du conférencier qui charmait la galerie.
Avant de poursuivre le programme scientifique avec la séance médianimique du Sâr J.-L. Lanoux qui évoqua les mânes de Simone Le Carré-Galimard
on se rua sur le pique-nic. Pauline Goutain mit au service de la collectivité des talents insoupçonnés de découpeuse de terrine .
Pour finir Jano Pesset pointa sa belle barbe de Père Noël que l’on aperçoit ici derrière le franc sourire d’Emilie Champenois.
La présence réelle de Michel Ragon fut attestée par le biais d’un entretien filmé chez lui par les soins de Débo et d’Agnès.
Maintenant, si Caroline B veut me donner la recette du délicieux flan qu’elle tient à la main, qu’elle ne se gêne surtout pas!
23:55 Publié dans art brut, De vous zamoi, Jeux et ris, Parlotes, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : la fabuloserie, art hors les normes, alain bourbonnais, caroline bourbonnais, agnès bourbonnais, art brut, les rencontres du crab, francis marshall, pierre avezard, roberta trapani, françois montchâtre, catherine ursin, nedjar, fanny rojat, giovanni battista podesta, marcel landreau, déborah couette, baptiste brun, jean-louis lanoux, simone le carré galimard, pauline goutain, jano pesset, emilie champenois | | Imprimer | | |
22.05.2011
La folie ouvre le bal à Fontainebleau
Croyez pas que Fontainebleau soit seulement synonyme d’adieux. C’est une ville, une forêt, un château tout plein de mystères auxquels l’éditeur Tchou a consacré un de ces guides noirs en 1967.
Je possède la version luxe réservée au Cercle du Livre Précieux. J’y fourre de temps en temps mon nez pour y revoir les roches curieuses et fantastiques, la Pièta manièriste du Rosso ou les Atlas body-buildés de la Grotte du Jardin des Pins.
Un mystère supplémentaire c’est le nombre de colloques prévus pendant 3 jours à Fontainebleau à l’occasion de la prochaine Première édition du Festival de l’Histoire de l’Art. Dans le style pur jus de cervelles ça promet!
Moi, généralement les Grosses têtes réfléchissantes, ça me fatigue un brin. Mais là, c’est la Folie qui «ouvre le bal»! On nous promet de «l’imagination débridée», des explorations de «toutes les facettes du rapport entre création et folie».
Alors pourquoi pas? Le seul problème, c’est qu’on sait pas où donner de l’oreille, tellement il est riche le programme de ce vendredi 27, samedi 28 et dimanche 29 du mois de mai 2011. Que les stakhanovistes de la chose sachent que ça commence dès 9 h 30 et que ça se termine à des heures où les carpes sont depuis longtemps couchées.
Enfin, c’est égal, si vous trouvez pas là-dedans des occasions de satisfaire votre addiction à l’art brut, je me convertis à la broderie ultra-patateuse. J’ai noté par exemple : La folie, une recette pour le génie ?, vendredi à 10 h, Zdenek Kosek, Convocations des orages
vendredi 27 à 15h 30, Exposer l’art des fous, galerie et collection, samedi à 10 h, La folie du point de vue de l’art brut, samedi à 14 h, Littérature et art des fous -Henri Michaux et les peintures d’aliéné- dimanche à 15 h. Commes les bla-bla sont entrelardés d’expos, de concerts, de lectures et de films, seuls ceux qui ont le don d’ubiquité pourront se faire la totale. Au chapitre cinéma, on pourra revoir les films de Claude et Clovis Prévost (Monsieur G, Le Facteur Cheval, La légende du silex)
Les Statues meurent aussi d’Alain Resnais et Chris Marker
Découvrir le San Clemente de Raymond Depardon. Et Jaime (Jaime Fernandes) d’Antonio Reis et Margarida Cordeiro.
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11.04.2011
La folie douce de Bonaria Manca
Sur Animula, on fête et on refête. Votre petite âme errante ne recule devant aucun sacrifice. L’été dernier (le 11 d’août 2010 exactement), je vous avais déjà fait l’article pour la carà signora Bonaria Manca et bien je recommence. Je viens de vous prendre la tête avec la galerie Area? Et bien je remets ça. C’est qu’on n’en finit pas de la célébrer cette sortie du numéro 24 de la revue du même nom. Si ça continue, Area va se faire manger toute crue par l’art brut. En tous cas, elle enchaîne les vernissages sur le sujet. L’A.A.A. (l’aimable Alin Avila) nous convie cette fois-ci à une exposition d’œuvres de Bonaria Manca intitulée La Folie douce.
Save your samedi 16 avril 2011, c’est le jour du vernissage. Attention c’est à l’heure du goûter pour changer : 16 heures tapantes. Et ne vous dites pas que ça va durer toujours comme la saison des amours : l’expo se termine le vendredi 22 avril. L’expo et ce qui va autour est sous le contrôle de Roberta Trapani en tandem avec Claire Margat. Je n’ai pas le plaisir de connaître madame Claire Margat mais je la salue bien.
Roberta Trapani, jeune tête chercheuse toujours à la manœuvre depuis quelque temps, est associée dans mon souvenir à Giovanni Bosco puisque c’est au colloque de Castellammare del Golfo le 31 janvier 2009 (voir mon post du 4 février 2009) que je l’ai rencontrée.
Coïncidence : l’expo Bonaria Manca chez Alin Avila montrera aussi des photos d’un autre Sicilien : Salvatore Bongiorno de Zep Production qui aura le redoutable honneur de voisiner avec Mario del Curto, auteur du très chouette portrait de Bonaria au nez plissé.
Ce garçon-là -je parle de Tore- est partout chez lui à Paris puisque, pas plus tard que jeudi dernier, le 7 avril 2011, il participait, à la Galerie Berst, à une soirée où l’on montrait son film sur Giovanni Bosco
suivi d’une parlote à laquelle il apportait sa verve transalpine grâce au concours de Benedetta Grazioli.
De G à D : B. Grazioli, S. Bongiorno, J.-L. Lanoux, B. Piot
Comme moi aussi, j’ai besoin d’aide à cause de mon italien de contrebande, j’ai persécuté Roberta pour qu’elle me traduise dans la langue du Dante, par respect pour mes lecteurs milanais, romains, siennois, palermitains et castellamarais (j’en passe), l’essentiel des infos que les Céfrans de passage pourront parfaitement trouver sur le flyer.
Per festeggiare l’uscita del n°24 della rivista Area Art, folie e alentours
Alin Avila, Direttore delle edizioni e della galleria Area
Il CrAB, Collettivo di riflessione sull’Art Brut
Vi invitano al vernissage Sabato 16 aprile alle 16
Brut o naïve ?
La folie douce de Bonaria Manca
Esposizione di opere di Bonaria Manca -pastora di origine sarda che vive e dipinge nella sua casa di Tuscania- e di fotografie di Mario del Curto e Salvatore Bongiorno (Zepstudio).
In occasione del vernissage :
16:30 Presentazione del cantiere del CrAB sull’opera di Bonaria Manca, diretto da Roberta Trapani
16:45 Proiezione del film-documentario La sérénité sans carburant (sottotitolato in italiano), in presenza della regista Marie Famulicki
17:45 Dibattito con Laurent Danchin, Mario del Curto, Claire Margat e Nora Queloz
Esposizione ed incontro organizzati da Roberta Trapani, dottoranda in Storia dell’Arte e membro del CrAB, in collaborazione con Claire Margat
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26.03.2011
Area, folie et alentours
Jeudi soir c’était le lancement de la fusée Area 24. Votre petite âme errante était sur le pas de tir : la librairie L’Atelier, rue du Jourdain. Un nom idéal pour le baptême du numéro Art, folie et alentours auquel je souhaite une carrière d’enfer.
Pas mal de gens, attirés là par la photo du flyer invitatoire qui reprenait la couverture de cette livraison printanière d’une luxueuse -mais pas chichiteuse- publication dont je kiffe le programme : «l’art pense le monde».
I positively adore ce portrait d’une mamie souriante (Melina Riccio), coiffée d’une marotte dont les grelots sont des fleurs. Aux antipodes de cette caricature du schizo dangereux dont la propagande sécuritaire nous gave depuis 2007 en France!
Mais je m’énerve et pour me calmer, je me suis offert en zakouski le petit dernier de Jean-Pierre Verheggen : Poète bin qu’oui, poète bin qu’non?
D’où j’étais placée, j’avais un œil sur le chandail chiné d’Alin Avila, dirlo de la revue et modérator de la soirée et l’autre sur le profil d’Hélène Giannecchini, première main de son équipe sur ce chantier «de l’art et de l’Art brut».
Les art-thé-rapeuses étaient venues en force, les CrABichettes aussi. Parmi ces dernières, Pauline Goutain pétillait d’entrain. On la retrouvera le 31 mars au séminaire Art et folie à l’INHA. Un grand collectionneur fit une apparition mais les keums étaient minoritaires. Michel Nedjar heureusement était en verve. «Chacun détrônait la théorie qu’on avait sur l’art brut» dit-il en évoquant les créateurs successivement rencontrés par L’Aracine Canal historique.
Et j’ai applaudi ça. Bref, ça partait dans les tous les sens et on risquait de perdre de vue le fret embarqué dans la fusée sous diverses étiquettes : art à l’hosto, valeurs du brut, surréalisme, expos fondatrices, collections, perspectives lameuses, rôle de la Halle St-Pierre, jardins d’art brut, fanzines, marché etc.
Perdre de vue aussi la diversité de l’équipage de ladite fusée : scientifiques, psys, grosses têtes musclées sur le sujet, artistes et/ou créateurs parmi lesquels Oreste Fernando Nannetti, André Robillard, Charles AA Dellschau,
Richard Greaves, André Pailloux, Alain Ruault, Unica Zürn, Giovanni Bosco
Franchement c’est si riche que j’aurais pas aimé être à la place de Mr Avila ce soir-là. Mais c’est le genre de pilote aussi capable de recentrer un débat (quand il part en sucette) qu’il est habile à dompter une matière rédactionnelle emballée. Il n’a pas son pareil pour débusquer candidement la langue de bois. Aussi a-t-il obtenu, avec un plaisir visible, la substantifique moëlle des oratrices de la tribune : Céline Delavaux et Anne-Marie Dubois. Un tel regard, bienveillant mais pas complaisant, c’est fou comme le petit monde de l’art brut en avait besoin sans s’en rendre compte. Il lui fallait pour cela un témoin extérieur. C’est pourquoi le n°24 de la revue Area fera date.
Rassemblant des «voix autorisées» qui se crêpent parfois le chignon en famille, il aura un impact fédérateur. Il est lancé à un moment où le public cherche à faire le point sur «plein de territoires un peu compliqués» constituant l’espace brut. Un vade mecum sur papier lilas avec des dates et un lexique l’y aidera.
Pour le reste c’est la méthode Avila qui fait son office. Des contributions informées mais légères. Pas de casse-croûte. Sont privilégiés les entretiens qui laissent la parole aux acteurs.
Et des fois, c’est pas triste. Une interview inédite de Madeleine Lommel (Rouspéter dedans!) contient par exemple ce jugement vachard mais juste: «ce qui était la force de l’Art Brut c’était son intimisme. C’est devenu branché».
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18.02.2011
Sixtine à toutes les sauces
Télescopage. Des fois c’est un bombardement. Les informations m’arrivent de partout et je ne sais plus où donner de l’âme errante. Mardi 15 février 2011 c’est l’art brut qui s’invite aux Mardis de l’expo, sur France Culture. L’émission commence fort : «(…) qu’on l’appelle l’art naïf ou l’art des fous, il suscite à nouveau un regain d’intérêt (…) !!! Le temps d’aller chercher un bâtonnet ouaté dans la salle de bain pour me déboucher les oreilles et c’est déjà jeudi, le jour du Monde des Livres.
Entre temps, j’ai eu droit au Cloisonné théâtre d’Aloïse qui est, paraît-il, «surnommé la Sixtine de l’art brut». Surnommé par qui ? On ne le saura jamais. A ma connaissance, cette ravissante formule remonte à un article de La Voix du Nord du 12 septembre 2010 où la conservatrice en charge de l’art brut au LaM l’attribuait à la cantonade : «certains l’appellent la Sixtine de l’art brut (…)». Qui sont «certains»? On ne le saura jamais non plus. Mais on se dit sans doute du côté de Villeneuve d’Ascq que plus c’est gros et plus il faut le répéter. Cela finira bien par rentrer dans nos récalcitrantes caboches.
Fort heureusement il y a le Monde des Livres pour nous laver le cerveau. Dans son édition datée du vendredi 18 février 2011, j’ai sauté à pieds joints sur l’article de Claire Judde de Larivière intitulé : Michel-Ange, le sublime et l’infime, à propos de l’édition de la Correspondance de cet artiste-vedette de la Renaissance italienne, devenu l’étalon or de L’Aracine. Tout d’abord je n’ai rien remarqué mais je suis passée de la page 1 à la page 6 où l’article en question poursuivait son petit bonhomme de chemin. Page 6, il y avait une reproduction, un gros plan de la fameuse chapelle Sixtine.
Et là, ça m’a sauté à l’œil :
LA CHAPELLE SIXTINE
C’EST DE LA DAUBE.
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18.12.2010
Le CrAB en pince pour l’art brut
Lorsque le CrAB paraît, le cercle de l’art brut applaudit à grands cris.
Le CrAB, ça vient de sortir. C’est une asso fondée en septembre 2010. Elle faisait ses premiers pas jeudi 16 décembre à la Galerie Christian Berst,puissance invitante de la cérémonie de baptême.
Derrière le logo rigolo de cet aimable crustacé c’est tout un collectif de réflexion qui s’avance, l’œil brillant et le sourire aux dents. De réflexion «autour de l’art brut» bien sûr! Sinon je vous demande un peu ce que votre petite âme errante aurait été faire là avec son 38° de fièvre. La réflexion pour une fois ne montrait pas son visage de vieille barbe blanchie sous le harnois des épopées hourloupéennes, préludiennes, lausanniques et singulier-de-l’artdesques. La moyenne d’âge naviguait plutôt autour de 30.
«78!» proclamait une blonde crabeuse, en lançant comme une provocation son année de naissance. «Moi aussi!» lui faisait écho sa brune voisine. Ecœurant spectacle pour une femme de mon âge! Mais que voulez-vous, faut s’y faire : cette soirée historique marque l’arrivée en masse d’une nouvelle génération de cervelles sur le marché. Pour le moment cette «masse» est composée de 7 filles et de 2 garçons, tous chercheurs décidés à mettre leurs œufs dans le même panier bien que provenant d’horizons divers : histoire-de-l’art beach, marina pieds-dans la littérature, patrimoine-bay, muséologie-plage, les sables de psychanalyse etc.
Me demandez pas pourquoi le nom du CrAB mélange minuscule et capitales. Sans doute pour mimer la marche de l’animal. Chacun sait en effet que c’est de biais (et non par une attitude frontale d’effronté «spécialiste») qu’on aborde le mieux le sujet de l’art brut.
Me demandez pas non plus ce qui s’est dit pendant le discours de présentation. J’étais arrivée en retard après qu’un vélib ait failli me crabouiller à l’angle des rues du Temple et Pastourelle. Mal placée, j’ai rien entendu mais vous retrouverez tout le toutim des objectifs du CrAB sur son site.
D’où j’étais, je voyais que les mouvements oratoires de Baptiste Brun. Sous son verbe, la salle crépitait du flash et besognait en sourdine les cahuettes de l’apéro. Les figures vibrionnantes et hiératiques de Guo Fengyi veillaient sur les autres membres du collectif, groupés comme des poussins noirs dans leurs atours de vernissage
Dans son coin, Christian Berst avait l’air du papa qui s’étonne que la teuf des enfants soit si sage.
Fort heureusement, à tout baptême, il faut une fée et celle qui se penchait sur le berceau, c’était Caroline Sury, l’auteur du logo rigolo. Impossible d’arracher à celle-ci l’adresse de son marchand de bas roses mais elle contribua à mettre de l’entrain dans le festival off, qui s’installa après les déclarations «officielles».
Crabichous et crabichettes de se partager alors l’assistance pour nous communiquer –visiblement plus décontractés– leurs projets en vrac : séminaire périodique ouvert au public, journées d’études, colloques, publications etc. Je tombai pour ma part sous la houlette de Deborah Couette qui rit comme un oiseau bat des ailes. Il fut question de Fabuloserie et de parties de campagne. Affaire à suivre.
M’est avis que les crabes, à moins qu’ils ne veuillent seulement impressionner leurs professeurs, auraient intérêt à pimenter leur trop sérieux programme de quelques récréations dûment improvisées. Comme j’ai pris ma carte de membre (car on peut, pour quelque thune, faire partie du CrAB), je ne manque pas de le leur suggérer.
Pour finir, un photographe eut l’idée de mettre les crabes en vitrine et tout le monde s’empara de son idée moi y comprise.
Voici donc, dans une ambiance « sortie de boîte» : Vincent Capt, Roberta Trapani, Pauline Goutain, Baptiste Brun, Emilie Champenois, Deborah Couette, Céline Delavaux, Fanny Rojat. Manque à cette brochette : Aurélie Linxe qui n’avait pu venir mais était présente dans les propos de ses ami(e)s.
Car au nombre des muses sont les crabes.
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12.12.2010
Dédé et Jeannot vont en bateau
J’étais partie pour vous écrire une note bien savante mais à force de patauger dans la neige, j’ai les bronches qui me brûlent, la tête comme une chaudière et des courbatures partout.
Pas l’idéal pour vous traduire le texte d’Eva di Stefano sur les relations de notre Dédé bien aimé et de notre Jeannot favori.
Breton, Dubuffet e la nave della follia ainsi s’intitule cet article.
Il figure dans les actes d’un colloque que je vous ai signalé en son temps (Giovanni Bosco a Gibellina, le 7 mai 2009).
Une amie italienne vient de me faire parvenir ce bouquin de 223 pages qui constitue un précieux recueil d’essais sur des aspects négligés ou inédits de notre avant-garde nationale.
Chemin faisant, cette promenade dans les environs du surr croise des pistes d’art brut. Celle de Robert Tatin, par exemple, par la grâce de Roberta Trapani : La Frênouse di Robert Tatin, La danza cosmica dell’architettura. Je ne traduis pas, c’est évident.
Le titre de l’article d’Eva di Stefano fait allusion à La Nef des fous, cette fameuse satire médièvale de l’humaniste strasbourgeois Sebastian Brandt (1458-1521).
Elle cite également un texte de Gérard Macé (paru sous ce titre dans Colportage III chez Gallimard en 2001) qu’un des mécaniciens de la machine Animula Vagula lui avait conseillé de mettre dans son moteur.
L’italien, cela a beau paraître facile, le travail d’Eva va trop loin dans l’analyse pour que je puisse vous en rendre compte vraiment. J’ai beau ne douter de rien et m’attaquer bravement aux difficultés linguistiques, armée de mon google-traduction en corde de rappel, là je suis vaincue par l’influenza. L’avenir verra peut-être se lever les bonnes volontés traductrices. Aussi, je prends date.
23:06 Publié dans Ailleurs, Ecrits, Lectures, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean dubuffet, andré breton, gérard macé, eva di stefano, art brut, surréalisme, robert tatin, sebastian brandt | | Imprimer | | |
05.12.2010
La galerie Rizomi présente Superfici d’istanti, sa 1e expo
Giuseppe Barocchi, c’est un nom que votre petite âme errante vous a déjà glissé dans le tuyau de l’oreille le 19 septembre 2010 au détour de son post intitulé : L’art brut en lamé. Ceux qui ont aimé l’image de son travail que j’ai donnée alors retrouveront avec plaisir les 5 reproductions qui figurent sur le site d’une nouvelle galerie turinoise du nom de Rizomi.
Ces «rhizomes» sont porteurs d’un chapelet de 25 créateurs que vous pouvez égrener en cliquant sur la rubrique «artisti» (ou «artists» si vous avez choisi la version in english).
Rizomi qui se consacre (grosso modo) à l’art brut a monté une exposition qui se terminera avec l’année 2010.
Vous avez donc jusqu’au 31 décembre pour retrouver Donald Mitchell et Paul Duhem ou découvrir Gianlucca Pirotta, un garçon de 29 ans, né à Palerme en Sicile. Il a grandi en Emilie Romagne et s’est abstenu d’apprendre à lire.
Depuis 1999, il fréquente un atelier de Carpi, ville de la province de Modène. Une véritable passion pour le dessin s’étant fait jour chez lui. Un réseau de filets encrecroisés comme les cordages d’un navire, délimitant de petites cases comme les fenêtres d’un immeuble, forment la trame de ses compositions.
A les considérer, on se dit qu’il faudra avoir à l’œil l'activité de cette galerie qui occupera sans doute un terrain jusqu'alors laissé vacant en Italie.
Internationale jusqu’au bout des ongles et de tendance Animulitalienne, votre petite âme errante ne vous lâche pas sans vous coller le nez sur l’annonce d’un cycle de rencontres sur l’expression artistique dans la détresse mentale (sull’espressione artistica nel disagio mentale).
Sous le titre générique de Entro i muri oltre i margini (Entre les murs au delà des marges), seront abordés 5 thèmes à la Bibliothèque de la Santé Mentale et des Sciences humaines à Bologne.. Vous avez déjà loupé une séquence qui traitait des travaux artistiques réalisés par les patients de l’ex-hôpital psychiatrique Roncati. Mais vous pouvez vous rattraper le 16 décembre 2010 (Histoire et questions critiques de l’art irrégulier) et en janvier 2011, par exemple le 20, avec L’œuvre graphique de Ferdinando Vigano (1851-1904), patient de l’asile d’aliénés de Reggio Emilia.
Au micro : Marta Cannoni.
21:01 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : galleria rizomi, art brut, giuseppe barocchi, gianlucca pirotta, ferdinando vigano | | Imprimer | | |