07.10.2007
Les bateaux jouets s’exposent à la Marine
Hello, les gars (et les filles) de la marine ! N’ayant, comme vous le savez, pas froid aux yeux, votre petite âme errante s’est embarquée sur sa coquille de noix de petit Mac portable à la recherche de nouvelles images perdues dans l’océan du net.
Pour aujourd’hui, elle a ramené dans ses filets ce petit navire brésilien d’un certain José Bispo qui appartient à la galerie virtuelle de la Casa do Imaginario, la Collection d’art populaire (Coleçao de arte popular) Tania de Maya Pedrosa.
Bon, ça ne vaut p’être pas le bateau que brandit Tosquelles dans ma note du 6 juin 2007 mais quand même… ça porte à rêver à l’influence de la mer sur les créateurs portés à larguer les amarres.
Cela me conduit également, du haut de mon phare, à porter un coup de projecteur sur une remarquable exposition du Musée National de la Marine à Paris.
Bateaux jouets 1850-1950, elle s’appelle. Elle a été prolongée juqu’au 5 novembre 2007. Une bénédiction pour moi qui suis toujours à la remorque et qui me rongeait les ongles de n’avoir pas trouvé le temps de vous en causer. Il n’a pas fallu moins de 3 capitaines pour piloter cette expo de belle envergure.
Non contente de nous présenter une riche et variée flottille de ces petits (et grands) bateaux de bassins qui faisaient la joie des moutards d’autrefois, elle est terriblement bien documentée sur la fabrication de ces objets manufacturés qui se sont échoués parfois dans la vase des bassins d’où ils ont été tirés par des collectionneurs acharnés.
Animula soulève son béret devant le travail de Didier Frémond, Annie Madet-Vache et Alain Niderlinder, prolongé par un livre (co-édité par le Chêne et le MNM) attrayant et savant. Il fera autorité dans les bibliothèques d’amateurs et bientôt sous les sapins de Noël. Les grands-mères et les grands-pères qui ne profiteraient pas de l’occasion pour embarquer illico leur descendance dans une visite de Bateaux jouets ne mériteraient plus le nom d’Animuliens de choc.
Et s’ils aiment l’art brut, à défaut d’en trouver là, ils pourront méditer avec profit sur les possibles sources d’inspiration des Auguste Forestier et autres fabricants de petits bateaux sauvages déjà montrés sur ce blogue.
20:59 Publié dans Expos, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : José Bispo | | Imprimer | | |
03.10.2007
Aux frontières de l’étrange
Et maintenant un peu de révision. Vous vous souvenez, attentifs lecteurs et fidèles lectrices, de ma rencontre avec un bonhomme en zinc sur une route d’Ile et Vilaine l’été dernier (cf. Iznogoud et le magicien d’Oz, ma note du 16 août 2007) ?
Et bien, je viens de trouver son petit frère qui figurera bientôt (le mardi 23 octobre) dans une vente publique à Drouot-Richelieu, joliment intitulée Aux frontières de l’étrange et plus étonnamment sous-titraillé Art Brut – Art Naïf – Art Populaire.
Je sais pas trop où il faut ranger ce «heaume de chevalier» qui figure sous le n° 171 dans le catalogue effeuillable sur le site de l’expert(e) Madame Martine Houze mais je m’aperçois que ce genre de rejeton de violon d’Ingres est plus courant que je ne le croyais chez nos amis les artisans zingueurs. Art populaire donc plutôt, mais de l’art pop encore vivant, ce qui ne gâte rien.
A part ça, la vente de Martine Houze comportera encore 3 ou 4 matières à rêver pour les Animuliens.
Un «cheval fantastique» (n° 181), objet de grève légèrement resculpté et plâtré façon ready-made-aidé,
des scieurs de long (n° 228) qui sont pas sans faire penser aux machines d’Emile Ratier.
Achetez la Gazette de l’Hôtel Drouot, vous les verrez photographiés.
Et aussi : une valise de conscrit (n° 275).
Et enfin : 5 «jouets» de Pierre Petit (n° 247) dont l’essentiel de l’œuvre n’est pas sorti (à ma connaissance) du Musée du Berry où elle se trouve conservée, depuis la fin novembre 1991.
Pour vous récompenser de m’avoir suivie jusque là, je vous offre cette cerise : l’image (assez collector) d’une affiche de Frédéric Chudeau pour une expo saumuroise du vivant de Pierre Petit, ce sculpteur berrichon si folichon, qu’il ne faut pas confondre -ça va de soi- avec le petit Pierre (Avezard) du manège bien qu’ils soient tous deux représentés à la Fabuloserie.
Pierre Petit
22:35 Publié dans Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Pierre Petit, art brut | | Imprimer | | |
30.09.2007
Les Auvergnats sont incroyables !
Je vous parlerais bien … mais je préfère vous entraîner dans mon aventure transversale à la recherche du soleil du Luberon.
De passage à Saint-Flour, mon daddy (je voyage avec mon daddy), qui s’était fait un gros plaisir en s’achetant un gilet de velours Le Laboureur,
a eu l’émotion de sa vie en trouvant chez un bouquiniste de la ville haute, Les Auvergnats sont incroyables !, un livre des années Giscard. En ce temps-là, les Auvergnats étaient au top et les trois auteurs de ce livre, des journalistes de La Montagne, voulaient le faire savoir au monde entier.
C’est ainsi que mon daddy avait croisé jadis J.-C. Delaygues, B. Teyssier et A. Faivre sur les routes psychédéliques de la Turquie et dans les cafés d’Istanbul où le vin se buvait dans les bouteilles de bière par discrétion.
Ils évoquaient le livre qu’ils écriraient en rentrant et que l’un d’eux, Alain Faivre, qui devait disparaître bientôt prématurément, ne vit pas sortir. «Tu te rends compte, Ani, c’est le message d’un mort qui me demande de ne pas l’oublier» soupira mon papa.
Comme il était trop dans son passé, votre petite âme errante a pris le bouquin. C’est plein de belles photos de Michel Agon. Des vieux, des pierres, des vaches, des âpres paysages. Tout ce qu’on aime ! A part ça, pas exempt de défauts : ça sonne un peu léger, ça manque un peu de liant, ça la joue trop nostalgique. Mais ces défauts deviennent sympathiques parce qu’ils proviennent du mélange des ingrédients : souvenirs, récits, légendes, observations choisis avec un œil qui n’a pas froid devant l’insolite.
Parmi ce Bandit de Laqueille, cet Ermite de Chazeyras, ces Irréductibles de chez Pions, j’ai préféré La Mort dans l’eau-de-vie parce que ce récit relate l’existence d’un musée singulier entre les singuliers.
Celui d’Hector Granet, archéologue autodidacte, qui à Viverols, à une vingtaine de kms d’Ambert, montrait aux visiteurs la momie de son père conservée dans l’eau-de-vie.
Spectacle nullement morbide puisque Hector jouait sur son accordéon les airs préférés du paternel auquel il ne parlait pas mal : « Papa, je t’amène de la visite ! »
11:15 Publié dans In memoriam, Jadis et naguère, Lectures, Musées autodidactes disparus, Zizique | Lien permanent | Commentaires (0) | | Imprimer | | |
28.09.2007
Romaines et Homard
Déjà les temps frisquets et j’ai pas rentré encore ma moisson d’été.
Je vous parlerais bien de Romaine, la modiste d’Ernée qui a refusé la médaille du travail parce que faire des chapeaux l’amusait.
Le beau prénom de cette Mayennaise et ses rubans m’évoquent les courbes des dessins qu’une autre Romaine, le peintre Romaine Brooks -une amie de Natalie Barney et de Jean Cocteau- réalisait vers 1890 pour exorciser sa peur.
Elle avait alors 15 ans et sa mère lui fichait les grelots au point qu’elle voyait, comme Marguerite Burnat-Provins, des êtres pas possible apparaître dans les rideaux.
Je vous parlerais bien de Victor, le miniaturiste de Colombier-du-Plessis que j’ai rencontré dans un bulletin d’infos municipales.
Il ne se contente pas de transformer son église en maquette, il s’essaie timidement à la peinture.
Lui qui n’a jamais visité le musée de Laval, il a trouvé une voie naïve pour tirer le portrait d’un «tonton», mort à la Guerre (la 1ère).
Je vous parlerais bien du homard de Patrick à Tréguier…
23:15 Publié dans Glanures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Romaine Brooks | | Imprimer | | |
23.09.2007
Robert Tatin en album et en video
L’album Tatin promis à la rentrée est arrivé sur mon petit blogounet.
En prime, une video (suivez le lien)
J’parie que vous devinerez jamais en quelle langue est lu le commentaire !
20:47 Publié dans Ecrans, Images, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Robert Tatin | | Imprimer | | |
20.09.2007
Exposition Réquisitoire
«Y’a des fois, t’en tiens une couche, ma pauvre Ani!».
C’est sa conscience qui taraude ainsi votre petite âme errante et il faut reconnaître qu’elle n’a pas tort. Qu’est-ce qui m’a pris, je vous l’demande d’annoncer l’ouverture de la FIAC pour le 18 septembre ??? C’est évidemment le 18 octobre que j’aurais dû vous alerter. On va encore dire que j’ai abusé du bocal de cerises à l’eau de vie que ma copine Isabelle m’a ramené de son bled en échange d’un T-shirt araignée que lui ai offert!
Pour me faire pardonner et puisque je deviens la championne des news téléphonées avec un mois d’avance, je vous glisserai dans le tuyau de l’oreille (ou dans les entrelacs de vos circuits) que, dans le cadre du Mois de la photo qui s’approche, on va pas tarder à reparler du plancher de Jeannot. Une expo lui sera en effet consacrée du 10 octobre 2007 au 6 janvier 2008 à la Maison Européenne de la Photographie, 5/7 rue de Fourcy à Paris dans le 4e.
Martin d’Orgeval a photographié le plancher de Jeannot dans sa position d’origine avant qu’il ne soit, par contresens, verticalisé.
Selon les communiqués en ma possession, le photographe a posé son appareil à la place où Jeannot se tenait quand il a exécuté son œuvre. S’il fallait un prétexte pour noter sur vos tablettes cette expo intitulée Réquisitoire, celui-ci serait suffisant
13:20 Publié dans Expos, Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Plancher de Jeannot, art brut | | Imprimer | | |
19.09.2007
Verheggen et les indisciplinés
Si je vous dis que je louche, ça vous étonnera pas. Un œil sur Bruxelles dont j’ai arpenté, ce ouikène, les pavés, en basquettes chromées achetées passage de la Reine et un œil sur Montréal d’où j’ai reçu un accordéon de pensées brutes.
A Bruxelles, les garçons de café vous demandent en anglais ce que vous voulez. La langoustique françoise heureusement se porte mieux du côté de Jean-Pierre Verheggen (prononcez «Veur» et non «Vèr»).
Pour accompagner l’expo Un Bug sur la langue de Chantal Maes, une jeune artiste photographeuse, ce grand et fort poète wallon a donné en 2005 une préface et un texte au fil desquels il lui arrive de cligner de l’œil à Chaissac.
Réuni dans un coffret avec des écrits de Christian Dotremont et un DVD de «logopédie», l’ensemble, publié par l’Asso Jeunesse et Arts plastiques, célèbre les vertus du bafouillage qui est à la tchache ordinaire ce que la main gauche est au dessin d’un droitier.
Décalage et sagesse oblique sont aussi au rendez-vous des bons mots empruntés à la crème des créateurs québécois par le dépliant de la Société des arts indisciplinés. Créateurs selon notre cœur puisqu’on trouve réunis là Roger Ouellette, Léonce Durette, Arthur Villeneuve,
Palmerino Sorgente,
Richard Greaves, Charles Lacombe «Je suis un sculpteur sans fin comme une vie sans fin»,
Tous noms qui devraient dire quelque chose aux Animuliens qui lisent fidèlement les élucubrations de leur petite âme errante.
Ce beau monde dont les images défilent le long des 8 volets du document vient nous rappeler le lancement d’une nouvelle publication des Editions du Musée Canadien des Civilisations.
Ce bouquin est l’œuvre de Valérie Rousseau, chercheuse associée à cette prestigieuse baraque et directrice de la SAI. Basé sur des entretiens avec les créateurs, Vestiges de l’indiscipline (c’est son titre) nous offre un tour d’horizon précis sur les Environnements d’art et anarchitectures de la Belle Province. «Vin et bouchées seront servis» à la Cinémathèque québécoise à cette occasion lors du colloque L’Objet à l’œuvre.
En vous grouillant un peu vous pouvez encore vous y pointer. C’est boulevard de Maisonneuve Est, au 335. Par le tromé : Berri-UQAM.
23:25 Publié dans Ecrits, Lectures, Parlotes, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, richard greaves, palmerino sorgente, roger ouellette, léonce durette, arthur villeneuve | | Imprimer | | |
15.09.2007
Que d’art, que d’art!
Il y a des jours où je voudrais bien avoir 6 bras comme la déesse Shiva! ou alors une armée de petites mains qui pianoteraient pour moi sur le clavier. Si ça continue le cerveau lent de votre petite âme errante va exploser sous la charge d’informations dont mes fidèles corres-pondants et pondantes continuent de me gaver.
C’est qu’on dirait que tous les galérianistes, tous les curatoristes, tous les préposé(e)s à la culture et à l’anticulture se sont donnés le mot pour me concocter une rentrée panique. Je croule sous les expos et je sais plus où donner de la tête.
Je viens de recevoir mon invit pour l'ouverture de la FIAC le 18 septembre et je constate avec horreur que ça tombe le même jour que le vernissage de la Halle Saint-Pierre qui se décarcasse avec Varian Fry et Yolande Fièvre, ses expos jumelles.
Cruel dilemme ! Qu’est-ce que vous feriez à ma place ? Peut-être reprendre la route vers Lyon en direction des solos shows du chapiteau de Docks Art Fair qui montrera sur ses étalages rien que des «artistes émergents» chaperonnés par 40 galeries, la plupart européennes mais aussi mexicaines ou étatsuniènes.
C’est à 2 pas de La Sucrière, le principal lieu de la 9e Biennale internationale d’art contemporain qui ouvrira le 19 septembre.
En cherchant bien, j’ai détecté, sur le stand C5 (Andrew Edlin Gallery of New York) de Docks Art Fair (Lyon, 17/23 septembre 2007), quoi donc ? Mais un «outsider» of course ! J’ai nommé Vahakn Arslanian et ses drôles d’oiseaux et Boeing 707.
19:40 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Varian Fry, Yolande Fièvre, Vahakn Arslanian | | Imprimer | | |
14.09.2007
15 ans de suractivation grafike
Il faut sans doute des raisons puissantes pour que le Dernier Cri, la dynamique équipe graphisteuse marseillaise, verse dans la commémoration.
La disparition de Raymond Reynaud est une de ces raisons. Leur prochain show, une «XXXhibition collective» intitulée 15 ans de suractivation grafike qui saturera l’Espace Beaurepaire à Paris du 19 septembre au 6 octobre, est dédiée «à la mémoire de Raymond, le maître des bordilles !!!».
C’est l’occasion pour votre petite âme errante qui a traîné cet été sa nostalgie dans la belle rétrospective de Salon-de-Provence de vous montrer une image du petit matériel de l’artiste, judicieusement placé là sous une vitrine.
19:10 Publié dans Expos, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Raymond Reynaud | | Imprimer | | |
13.09.2007
Rugby, Branly, Patry (moine)
Ce qui urgeotte aussi un max, mes petits septembriseurs, c’est le rugby et le patrimoine.
Le sport c’est bien mais ça rend ouf et le Musée du quai Branly n’échappe pas à la règle.
Voilà-t-il pas qu’il va retransmettre des matchs de la Coupe du monde dans le théâtre Claude Lévi-Strauss sous le prétexte de «mêlées des cultures».
Cela nous vaut heureusement la reproduction dans les journaux de quelques baballes eskimos, en rotin tressé, en tissu de Kaboul qui m’ont pas paru très ovales mais je n’y connais que couïc moi au Haka !
Question patrimoine, ça accueille à tire-larigot avec la journée européenne.
Le dimanche 16 septembre, vous aurez le choix entre la Maison bleue de Dives-sur-mer, si vous bullez en Normandie, et le Jardin de Gabriel, si vous écumez la Charente maritime.
Dans le premier cas, mame Péache sera l’hôtesse.
Dans le second : visite guidée sous la houlette de l’ethnologue Michel Valière.
00:05 Publié dans Jeux et ris | Lien permanent | Commentaires (0) | | Imprimer | | |