10.06.2007
Beau masque à Bordeaux
La fanfare des expositions de l’été est en marche et pour frimer un max auprès des copines, pour en jeter plein les calots de nos Apollons des plages, il va nous falloir autre chose que le souvenir vague du 19e épisode de la 10e saison des Simpson (Mom and pop art).
Pour alimenter convenablement la tchatche et ne pas passer pour la tespa de base, il va falloir au minimum avoir vu le nouveau masque de Pascal-Désir Maisonneuve au musée des Beaux-Arts de Bordeaux. C’est un don de Max Boissonnet, le fils d’Edmond, un peintre ami d’André Lhote qui pouvait pas encadrer la peinture de Dubuffet (Dubuffet n’aimait pas la sienne non plus) mais qui, dès 1935, avait pondu une Préface pour une exposition de masques de Maisonneuve. Préface fourrée dans son recueil intitulé Peinture d’abord.
Pendant qu’on y est, avant de filer sur Laval pour la 6e Biennale internationale d’art naïf qui fait la part belle aux «singuliers locaux» : Alain Lacoste, François Montchâtre, Antoine Rigal (et pourquoi pas Robert Tatin? on se le demande) formant, selon le site de la mairie, «autour du vendéen Gaston Chaissac» (né à Avallon !) «un noyau artistique particulièrement actif», avant de filer, dis-je, sur Laval, on peut s’attarder encore un peu à Bordeaux.
Pourquoi ? mais pour Les Peintures haïtiennes d’inspiration vaudou au musée d’Aquitaine c’te bonne blague.
Toiles et ferronnerie en provenance d’une collection privée bordelaise.
Bon allez, moi je descends ici. C’est tout pour le moment. Bonne route et attention aux méchants radars.
01:30 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Pascal-Désir Maisonneuve, art brut | | Imprimer | | |
09.06.2007
Du pitchic art à Ste Anne
C’est que Sainte-Anne c’est au diable et le Musée Singer-Polignac avec. Et puis c’est bien gentil cette exposition Pitchic-Art qui s’y tient jusqu’au 8 juillet 2007 et le parcours de François Tortosa, dont on montre les œuvres, est sans doute émouvant mais il y a erreur sur la marchandise. Les tableaux au sable réunis sous les vénérables voûtes du MSP appartiendraient plutôt à ce genre de productions enrôlées parfois sous la bannière de la «Création Franche».
François Tortosa, qui longtemps a connu la prison où il a, de son aveu même, «lu énormément de bouquins sur les peintres», a le sentiment d’avoir été sauvé par la peinture. Ceci, évidemment, se respecte mais il faut être gonflé tout de même pour évoquer à son sujet, comme le fait La Tribune de Genève du 6 juin 2007, «l’art brut de Gaston Chaissac ou de Jean Dubuffet».
Personnellement, ce que j’ai trouvé notable ce sont ces carnets enluminés qui sont présentés sous vitrines. Peut-être parce qu’ils témoignent mieux des rêves, des désirs, des aspirations de quelqu’un dont le quotidien est tragiquement entravé.
Deux de ces carnets vont être publiés par les Editions Edite (?). Un bon de souscription est distribué sur place. Livraison en juin.
Leurs titres : Hymne à la vie et Les Chants de la Côte Sainte Catherine (bienvenue amis québécois).
20:20 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut | | Imprimer | | |
07.06.2007
Les chemins de l’art brut (6)
Coucou, voilà du rab. Je sais que vous aimez ça. Tête de linotte comme elle est, votre petite âme errante a oublié de vous dire que Trait d’union constitue la 6e bouture des Chemins de l’art brut ouverts dans le maquis culturel par le musée d’Art Moderne Lille Métropole.
Les œuvres exposées : Fleury-Joseph Crépin, Jules Doudin, Georgine Hu, Jean Perdrizet, Hélène Reimann, André Robillard, Willem Van Genk et Carlo Zinelli sont issues (prononçez tissu) de la donation L’Aracine.
Elles dialoguent avec des œuvres d’Auguste Forestier, Aimable Jayet, Marguerite Sirvins créees dans ce fameux HP de Saint-Alban.
Pour les grincheux et les bêcheuses qui trouvent que ça fait pas mal de choses qu’on connaît déjà, je ferai remarquer que quand on aime on n’hésite pas à remettre le couvert.
Et puis en plus les fondus de la pelloche que vous êtes pourront visionner le nouveau documentaire de Claude et Clovis Prévost (décidément ils aiment l’air d’la campagne ces deux-là !) tourné sur un an, de mai 2006 à mai 2007, et consacré à André Robillard à l’ouvrage dans sa petite maison près d’Orléans.
2 photos du tournage
«On le voit dessinant», m’écrit Clovis P., «musiquant à l’accordéon, harmonica et divers tambours-batteries».
Sûr que ça promet ! Je voudrais, mon ukulélé en bandoulière, me télécharger séance tenante en plein dans la Limagnole si je pouvais.
Un conseil toutefois : bien se faire préciser les horaires de visite par le château de Saint-Alban.
L’un de nos fidèles correspondants qui, lors d’une exposition précédente en ce lieu, avait fait un détour de 300 kms sur la foi d’une info donné par le Syndicat d’initiatives, s’était cassé le nez sur une porte close et sur un gardien si peu réceptif aux choses de l’art que notre Animulien avait dû se fendre d’une lettre de jérémiades au maire de l’endroit.
Il est vrai que c’était en 2002, mon petit blogounet n’existait pas. C’est dire qu’il y a prescription. Tout doit baigner bonasse aujourd’hui. Entrée (et sortie) libre tous les jours de 12h à 18h45 sauf le dimanche.
Il existe un catalogue.
19:00 Publié dans Ecrans, Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : André Robillard, Clovis Prévost, art brut | | Imprimer | | |
06.06.2007
Francesc Tosquelles, le psychiatre aux pieds nus
Vous allez dire que j’arrive après la bataille, que cette photo de Romain Vigouroux représentant une sorte de professeur Nimbus hissant à bout de bras une nef des fous, a déjà des heures de vol sur le net.
Comment voulez-vous, cependant que je vous l’épargne ? Non seulement elle sert à signaler l’expo Trait d’Union qui se tient au Château de Saint-Alban en Lozère jusqu’au 1er septembre 2007 mais «c’est certes la plus belle photo jamais prise en psychiatrie», affirme tout de go Madeleine Lommel qui me l’a fait parvenir. Même si on trouve qu’elle n’y va pas de main morte, on ne peut pas lui donner tort.
Il y a dans cette ostension d’une icône de l’art brut (un bateau d’Auguste Forestier) par un psychiatre aux pieds nus (le Dr François Tosquelles) quelque chose d’amusant et d’instructif à la fois. C’est une allégorie du thérapeute reconnaissant, dans une emphase à la Groucho Marx, qu’il tient son savoir de la folie et que celle-ci mérite mieux que les culs de basse fosse.
Il y aurait tant à dire sur ce Tosquelles qui a l’air d’un bonhomme effroyablement sympathique ! Non seulement comme toubib : c’est un pionnier de la psychothérapie institutionnelle. Mais aussi comme citoyen : psychiatre catalan condamné à mort par les franquistes pendant la Guerre civile espagnole, Tosquelles se réfugie à l’hosto psy de Saint Alban où il doit recommencer à la base.
Comptez pas sur moi pour vous donner des cours du soir. Allez donc plutôt ici ou là.
Deux choses quand même pour vous camper le personnage. Un de ses propos :
«La qualité essentielle de l’Homme c’est d’être fou (…). Tout le problème c’est de savoir comment il soigne sa folie».
Et puis, pour compléter l’ordonnance, cette malicieuse observation de Gaston Ferdière dans Les Mauvaises fréquentations : «Tosquelles parle le tosquellan – une langue privée faite de castillan, de catalan et de français».
23:30 Publié dans Expos, Images, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, auguste forestier, françois tosquelles, gaston ferdière | | Imprimer | | |
04.06.2007
Gugging en deuil
C’est le genre de nouvelle qu’on n’apprend pas à la télé. On musarde, on musarde, on s’emmêle les crayons dans la toile et tout-à-coup le 21 mai 2007, en direct de Vienne, on tombe sur ça : «Oswald Tschirtner, einer der renommiertesten Künstler in Gugging, ist am Sonntag im Alter von 86 Jahren verstorben». Oswald Tschirtner est mort et la planète art brut en est toute chavirée.
22:55 Publié dans Ailleurs, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : oswald tschirtner, art brut | | Imprimer | | |
03.06.2007
A la Dame maman
Ce chameau-là est tombé sur un obscur Bulletin de la Société Anonyme des Amateurs (texto, sur la tête de ma mère !) datant de 1997 et servant de catalogue à une expo, Stigmates, du Centre d’Art Contemporain de Rueil-Malmaison.
C’est tout juste si elle m’a laissé scanner une des illustrations d’un article d’Emmanuelle Gall sur les Tatouages du milieu parce qu’elle était «scotchée» par les portraits agrémentant un petit Musée criminel constitué par des photos d’archives du Petit parisien, prises entre 1920 et 1945 et retouchées manuellement.
J’ai donc dû me contenter de cette lettre «à la Dame maman», écrite par un certain Joël sur un méchant bout de papelard dentellisé et vaguement décoré.
Comme vous aurez du mal à le lire sur l’image, votre petite âme errante, qui est une mère pour vous, vous le transcrit :
Je te remercie de m’
avoir bien soigne
et j’en te remercie et
t’aime encore
plus si sai possible
car tu ai bien
gentille aussi comme
j’ai du papier et
un crayon j’en
profite pour t’crire
et surtout te rem-
ercier de m’avoir
soigne et d’avoir
fatigue, pauvre
petite chéri de
maman je t’en
remerci beaucoup
et je t’assure que
si tu ete malade
se que j’espere bien
que non je te soignera
fort bien, pardonneme
tout je ce t’ai
fait
Je
fort tembrasse.
Pour celles à qui ça suffirait pas, je leur conseille de se brancher sur le site des gars du New York Naked Ukulele Ensemble qui leur interpréteront Sunny afternoon.
19:50 Publié dans Glanures, Poésie naturelle, Zizique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut | | Imprimer | | |
31.05.2007
Fleurs de bitume à Paname
Ce n’est pas parce nos amis Belvertois profitent de leur jardin pour nous narguer avec leurs brassées de roses qu’il faudrait vous imaginer que votre petite âme errante se trouve fort dépourvue du côté de la floraison.
En prévision de la fête des mères qui s’approche, je vous prie donc, mes Animuliennes à projénitures, de trouver ci-joint la photo d’une ronsardelette fleur de bitume apparue par je ne sais quel miracle dans le lopin de poussière au pied de mon immeuble, arrosé de bière tiède le samedi soir.
Une autre chose qui me fait crever de jalousie c’est quand le Bob Giraud’s blog (en vrai : le copain de Doisneau) m’apprend que Gabriel Pomerand aurait réalisé vers 1951-1953 un court-métrage sur les tatouages du milieu, Robert Giraud fournissant les tatoués. Pour une info, ça c’est une info que j’aurais aimé sortir !
Si ce film existe quelque part et que vous savez où, faites-le savoir subito presto au copain des Robert. Ce Pomerand était un drôle de pistolet lettriste aux temps légendaires de Saint Germain des prés et un des meilleurs écrivains du groupe.
C’est pas étonnant qu’il se soit penché sur les tatoués, il a bien fait des conférences ravageuses sur la prostitution et ce qu’il appelait par provocation la « pédérastie ».
Ceux qui ont croisé cette figure du quartier, tel ce libraire qui officiait naguère rue de Seine à l’enseigne de L’Envers du miroir, se souviennent de ses excentricités.
De Gabriel Pomerand, je ferais bien mienne cette pensée extraite d’une conférence qui fut interdite par le Préfet de police (Conférences, Cahiers de l’Externité, 1998, p. 78)
«Les préjugés sont si puissants, qu’aucune chose sérieuse ne peut plus être dite autrement que sous un aspect comique.»
23:55 Publié dans Ecrans, Images, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : Gabriel Pomerand | | Imprimer | | |
27.05.2007
Projo sur expos
Vous allez dire que j’aurais dû vous prévenir avant, petits Animuliens pléonastiques que vous êtes, mais je vous répondrai que mieux vaut tard que jamais quand il s’agit de mettre un coup de projo sur les expos.
Voici donc à la diable quelques infos en cas que vous manqueriez d’idées pour vos ouikènes.
C’est un article de Yasmine Ben dans Le Maghreb, un quotidien économique, qui a mis le 24 mai 2007 la puce à l’oreille de votre petite âme errante concernant Un appel singulier, la grande exposition-hommage à Baya au Musée National des Beaux-Arts d’Alger.
C’est jusqu’au 22 juin 2007, dans le cadre de Alger, capitale de la culture arabe mais Yasmine Ben a raison de souligner que «la peinture de Baya est unique, dans le sens où elle ne prend pas son inspiration de ces signes et symboles» propres à la culture de son pays, «mais ses signes elle les invente, elle les crée de façon aussi naturelle qu’esthétique».
Plus de 80 tableaux dont une cinquantaine appartenant à des collections privées, ça mérite qu’on se penche sur le cas Baya Mahieddine.
Vous vous en doutiez, je l’avais promis (ou presque), de petites fourmis chicoutimulesques m’ont envoyé des images de la nouvelle installation québecoise de Richard Greaves dans le jardin de la Pulperie-chérie et je vous en fait profiter, petits chanceux.
The last but not the least : pour la première fois l’Atelier Adriano e Michele ouvre ses portes à des productions en provenance d’autres ateliers «d’art-thérapie» (pour aller vite). C’est près de Milan au Centre Fatebenefratelli de San Colombano al Lambro.
Le vernissage est aujourd’hui, dimanche 27 mai à 17h 30. L’expo, dans la salle d’expo transformée en galerie pour l’occasion durera jusqu’au 29 juillet 2007. Elle s’appelle Acrobazie # 3 parce que c’est le 3e volet d’un cycle créé par Elisa Fulco et Teresa Maranzano.
Parmi les créateurs de l’Atelier Blu Cammello de Livorno, j’ai remarqué Riccardo Sevieri
parmi ceux du Cec La Hesse de Vielsalm (Belgique), Brigitte Jadot mais il faudrait en savoir plus.
16:30 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, Baya Mahieddine, Richard Greaves, Riccardo Sevieri, Brigitte Jadot | | Imprimer | | |
24.05.2007
Christian Delacampagne est parti un dimanche
Pour peu que vous pensiez comme moi qu’il y a des noms prédestinés, vous ne vous étonnerez pas que le philosophe Christian Delacampagne se soit penché sur les œuvres du bord des routes ni qu’il ait disparu un dimanche, jour des autodidactes créateurs.
Le Monde nous l’a appris, par la plume de Roger-Pol Droit, le cancer dont Christian Delacampagne souffrait et qui l’avait contraint à interrompre ses activités professorales à Baltimore, le cancer a eu raison de lui le 20 mai 2007.
Ironie du sort, je n’ai pas eu le temps de vous parler de son dernier bouquin, sorti en février, où il revenait sur la question de l’art brut. J’aurais dû, mais vous savez ce que c’est : les chats à fouetter. Dans ce Où est passé l’art ? (Editions du Panama), sous-titré : Peinture, photographie et politique (1839-2007), il énumérait, parmi les raisons d’espérer, «l’essor, en marge de la scène officielle de l’art où plus rien d’imprévu ne se passe, d’un art des autodidactes, riche, quant à lui, d’innombrables virtualités».
Les rubriques nécro ne sont pas mon fort. Je préfère les grimaces aux larmes à l’œil mais ce n’est pas sans une certaine émotion que je range Christian Delacampagne dans ma rubrique In Memoriam (heureusement peu fournie). Non seulement parce qu’il était de la génération de mon daddy joli (que je devrais bichonner davantage parce qu’il est pas éternel) mais parce qu’il faisait partie de ces grosses têtes qui, quoique universitaires, sont capables de faire avancer le schmilblick. Ils sont pas si nombreux, on le sait, et Delacampagne livrait pour sa part les noms de Roger Cardinal et Michel Thévoz (page 161).
Les Animuliens et liennes assez vieux et vieilles pour se souvenir de l’impact de son livre de 1989 Outsiders : fous, naïfs et voyants dans la peinture moderne (1880-1960) aperçoivent de quoi que je cause. Selon R.-P. Droit, les amis de Christian Delacampagne «peuvent témoigner de son extraordinaire et discret courage, qui n’était pas sans faire penser à celui des sages antiques, le sourire en plus».
Je citerai pour ma part cette phrase du philosophe tirée d’un entretien avec des étudiants libanais : «Je suis loin d’être, comme on dit, un professionnel de l’art contemporain et encore moins un spécialiste du Liban mais je m’intéresse à l’un aussi bien qu’à l’autre».
A son exemple, intéressons-nous !
21:40 Publié dans In memoriam | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Christian Delacampagne, art brut | | Imprimer | | |
23.05.2007
La caverne d'Auvers
En passant par Valmondois où je suis été comme il se doit voir ou revoir les photos de Clovis Prévost, j’ai fait un crochet chez le Docteur Gachet dans cet Auvers-sur-Oise tout en longueur où se trouve la chambre de Van Gogh.
La dernière fois que j’y passa dans ma jeunesse folle, l’auberge était encore un bistroquet de campagne sur lequel Robert Giraud, peut-être, n’aurait pas craché. Contre un canon ou un Vichy-fraise pris sur le zinc, la patronne vous laissait monter dans la fameuse mansarde qui n’avait pas changé depuis la mort du peintre.
Aujourd’hui, tout a été boboïsé à mort, du moins de l’extérieur qui a l’air d’un décor de comédie musicale américaine. J’ai pas eu le courage d’entrer de peur d’esquinter mes souvenirs de gamine.
De toutes façons, des piaules de Van Gogh y’en a partout. Le mois dernier, de passage à St-Rémy-de-Provence, j’ai vu celle (reconstituée) de la maison de santé St-Paul, l’ancien asile où Vincent crècha de mai 1889 à mai 1890, après l’histoire de l’oreille.
Un atelier d’art-thérapie (Association Valetudo) fonctionne ici. On vend ses productions aux visiteurs de passage. J’ai rien vu de bouleversant. Tout est trop propret. Une certaine qualité picturale mais on a l’impression que c’est trié et que les choses plus hardos ont été épargnées aux touristes.
Je vous ai quand même ramené un Polichinelle en carte postale pour vous donner une idée.
Pour en revenir à Auvers, sachez que pour me consoler, je me suis rendue à la Caverne aux Livres qui est maintenant l’endroit vivant du coin. En fait de caverne, c’est de wagons dont il faut parler car cette méga-bouquinerie est installée, près de la gare, dans des voitures postales à la retraite.
Les livres sont posés dans les casiers qui servaient au tri du courrier. C’est un endroit qui aurait ravi Blaise Cendrars, sûr qu’il aurait éclusé un p’tit gorgeon à sa santé. Votre petite âme errante s’est sentie là-dedans comme une souris dans un fromage. Un aimable bordel règne.
Pour celles et ceux qui craindraient de se mettre les mains dans le cambouis documentaire, tout est quand même classé par thèmes.
Dans le rayon art, j’ai eu beau fouiner, j’ai pas trouvé d’art brut excepté, dans un vieux numéro de L’Œil (sept.-oct. 1971) le chouette article de François Loyer, truffé de photos de Bernard Lassus, sur le site disparu de Charles Pecqueur (voir album).
23:55 Publié dans Glanures, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Charles Pécqueur, Clovis Prévost, Vincent van Gogh, art brut | | Imprimer | | |