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02.07.2007

Surréalisme turbin et far breton

Harassant samedi de soldes! Votre petite âme errante s’est mis les basquettes en compote en arpentant les boutiques Champs-Elyséennes. Où qu’on aille pourtant, l’art vous rattrape. Je m’apprêtais à faire la queue devant un célèbre bagagiste, lorsque dans la perspective de l’avenue George 5, j’ai découvert la maison qui fond.

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Elle fait courir les Parisiens avec sa mollesse à la Dali. Je doute qu’il s’agisse de «surréalisme urbain» comme on nous le rabâche. D’abord parce que «surréalisme» et «urbain» c’est du pareil et puis parce que je ne vois pas là cette étincelle subversive qui - on a tendance à l’oublier – court comme le furet dans le mouvement d’André Breton. Cependant, c’est amusant, même si ça sert surtout à faire de la pub au groupe foncier qui (merci, messieurs) mécène ce bidule. Grâce à Athem, constructeur de sites éphémères qui a habillé le chantier de ce futur siège social, on se paye une bonne tranche d’illusion. Si vous me croyez pas, allez donc voir ici où on vous donne les détails.

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Et puisque vous avez entamé avec moi votre partie de ping-pong-blogues, allez donc vous prélasser aussi sur Terribuleska Spazoïde d’Arnaud Le Gouefflec. Il propose un choix scotchant de chansons zarbies et de sauvageon rock’n roll. Ce frère ne dédaigne pas Jules Leclercq et il accompagne sa note du 1er juin 2007 (à propos d’une compil inspirée par le grand nord canadien) d’une drôle de créature.
3ef1d64aea5a5bf71b741f91215f6d16.jpg Pour rester dans la note bretonne, je suis allée goûter dimanche chez ma copine Maïwenn qui m’a fait son fameux far et m’a passé les Frères Morvan (Ar Vreudeur Morvan).

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En rentrant j’avais un peu honte d’avoir délaissé mes amis du Poitou, alors pour me faire pardonner, j’ai décidé de leur offrir ce bateau d’un certain Agostini, fait en 1936 à la prison Saint-Paul de Lyon.

Il accompagnera ceux que Belvert a glissé dans son billet du 1er juin 2007.

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29.06.2007

Un annuaire de l’académisme singulier

C’est quoi le sujet du jour ? C’est La Bible de l’art singulier, inclassable et insolite. LA BIBLE, vous avez bien lu. Inutile de vous frotter les mirettes. Personnellement, votre petite âme errante s’attendait plutôt à voir paraître un Art brut réservé aux nuls mais LA BIBLE -La Bible des singuliers qui plus est- elle n’y aurait jamais pensé.
Et bien, il s’est trouvé des éditeurs (Iconofolio et Artension) assez zélés pour oser LA BIBLE. Dans cet annuaire qui recense 160 artistes avec leur nom, leurs œuvres, leur pedigree, leur site internet et leur numéro de sécurité sociale (non, là je blague), les accros de cet académisme singulier qui n’a cessé de prospérer depuis 20 ans sur les plates-bandes de l’art brut, trouveront leur bonheur.

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Bien sûr, il y a comme un paradoxe à décréter «inclassable» un art que l’on étiquette ensuite méticuleusement. Pourtant l’idée est bonne. Elle est d’ailleurs basée sur le bon vieux système des chaînes. Ce système, on n’en profite qu’à raison de sa capacité à l’étendre. Aussi, pour figurer dans ce Who’s who insolitaire, les artistes ne doivent pas payer mais ils doivent s’engager à le diffuser.
En clair : je gagne le Paradis si je dégote d’autres candidats à la béatitude qui, à leur tour, auront intérêt à se cloner pour accéder au saint des saints . Py-ra-mi-dal ! De la consommation qui se nourrit d’elle-même en quelque sorte.
34de8b01c4d9f1093e1a943b058a6731.jpg Qui, dans ces conditions ne se ferait singulier ?

Le plus angélique des aquarellistes de sous-préfecture se sent pousser des ailes de rebelle. 8ae0d096e6466c2ab03df91c88f7cafe.jpgL’extension du domaine de la singularité est donc garantie. Il n’y a pas à s’en faire pour l’avenir et on annonce déjà, pour la fin de l’année, un deuxième tome. Un Nouveau Testament sans doute ?

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26.06.2007

Vissé-Ficelé-Collé

b9b5e379049f7775a1445b0cf3270cfd.jpgJe vous parlais hier d’escabeau. C’est vous dire si votre petite âme errante a l’esprit de l’escalier. Dans le droit fil de ses notes du 4 septembre 2006, Talents cachés à Issy et du 11 décembre 2006, Du côté du Salon d’automne elle vous invite aujourd’hui à faire un tour par le Centre régional du livre en Limousin qui a publié un album au format «grande enveloppe» consacré à l’art postal en milieu pénitentiaire. Son titre c’est tout modestement : Correspondance.

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Tant que vous y êtes, il faut mater aussi les photographies de Yohanne Lamoulère contenues dans La Roue ou la noria des saisonniers agricoles, l’ouvrage écrit par Patrick Herman.

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C’est dans la Collection Limitrophe publiée par Khiasma, une asso qui «associe des pratiques artistiques à une réflexion sur des enjeux contemporains».

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Un coup d’œil sur les abris de fortune que ces ouvriers agricoles maghrébins sont contraints d’édifier aide à ne pas desespérer de la créativité comme remède à la vacherie humaine. «Nous ne traversons pas les frontières, ce sont les frontières qui nous traversent», cette inscription sur un mur sert de bouquet à la postface.

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Elle ne fera pas mal ici, dans cette note toute décousue qui cingle maintenant vers les rivages munsteriens de la Kunsthaus Kannen qui nous gratifie jusqu’au 30 septembre 2007 d’une expo : Art brut, geschraubt + geschnürt + geklebt (vissé + ficelé + collé).

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En coopération avec Art en marge de Bruxelles et le Gruppe Nebelhorn Schermbeck und Kunstpraxis Soest, cette expo présente des objets et des films provenant de Belgique, de France et d’Allemagne.

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Une quinzaine de noms à l’affiche dont j’ignore tout, sauf Francis Marshall qui n’a plus grand chose à voir avec l’art brut depuis longtemps, me semble-t-il.
Les reproductions sur le site du KK, musée inclus dans l’Alexianer-Brüdergemeinschaft, une clinique psy de Münster en Allemagne me laissent un peu pantoise. Vous me direz ce qu’il faut en penser.

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24.06.2007

Trickster et Diabolo

ecdb2425423671187cc765533a9862fb.jpgCe qui met votre petite âme errante en rogne, c’est de jamais avoir le temps de tout faire. J’avions noté sur mes tablettes le colloque Histoire de l’art et anthropologie se tenant au Musée du quai Branly de jeudi à samedi et je l’a loupé.
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Me reste plus qu’à prier Manitou pour que les actes en soient publiés. Y’avait là-dedans pleins de sujets croustillants : cabinets de curiosité, reliquaires, Museen für Völkerkunde, Australian Aboriginal drawings, usages micmacs de la croix chrétienne et objets «trickster».

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Le trickster, si j’ai bien compris, est lié au chamanisme et aux sociétés amérindiennes qui n’éprouvent pas le besoin d’avoir un mot pour «art», les veinardes. Dans les récits populaires, c’est un héros comique, farceur, taquin et ambigu. Un civilisateur et un fouteur de merde. Je schématise parce que ça met en jeu plein de notions coton à comprendre pour nos cervelets européens.

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Trickster et la danse des oiseaux 

Peut-être qu’on peut s’en faire une idée en croisant le chemin de ce monsieur Charlie aux exubérants costumes dont j’ai eu l’occasion de vous entretenir dans ma note du 17 juin (Le petit train du monde). Imaginez-vous (vive le hasard !) que je l’ai rencontré vraiment, en costume civil – c’est-à dire avec la parka de camouflage gris et blanc mais sans pancarte - à Barbès, à l’arrêt du 85. c8781fd5c36c068eccc0c1dc17f996ab.jpgComme il avait troqué son gibus impressionnant pour un simple calot orné de badges, j’hésitais mais j’ai reconnu Diabolo, son petit chien dans sa poche kangourou. Monsieur Charlie sera sans doute à la prochaine Marche des Fiertés homosexuelles le 30 juin à Paris. Il prépare de nouveaux accessoires.

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On pourra le photographier, en lui témoignant tout le respect qu’il mérite car c’est un créateur de la veine de Vahan Paladian ou Giovanni Podesta dans la catégorie «vêtements et parures».

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 Manteau de Giovanni Battista Podesta

Bien à l’abri derrière ses lunettes noires et son message politique, il semble plus à l’aise quand son interlocutrice respecte avec lui une distance d’environ un mètre.

f1b05c49cf15dbf07c556192acb15894.jpg A côté de lui, le spectacle de la rue paraît bien falot même au Marché de la Poésie, place Saint-Sulpice où officiaient un percussionniste sur marches d’escabeau et un gratteur de contrebasse sommaire.

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21.06.2007

GOG en goguette

Comme la fête de la musique se traîne plutôt mollassonne dans son secteur, votre petite âme errante s’est plongée dans la nouvelle traduction intégrale de Gog (1932) du futuriste italien Giovanni Papini (1881-1956).

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Annoncée depuis plusieurs mois, elle vient de sortir aux Editions Attila accompagnée de dessins de Rémi Verbraeken, un collaborateur d’Hôpital brut.

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Papini est une espèce d’Edgar Poe italien. Jorge Luis Borges disait de lui qu’il était «injustement oublié».
«
Plus cynique qu’Ubu, plus sadique que Maldoror, plus cruel que Fantômas, plus drôle que Moravagine» (nous dit la 4e de couverture), tel est son Gog.
Comme Moravagine, le roman de Blaise Cendrars, ce livre commence «
dans une maison de fous».
6a4e56d361b2b33eb4f4509ac82136be.jpgC’est là que G. Papini prétend avoir rencontré un milliardaire excentrique qu’il décrit comme un monstre «grand mais mal bâti».
Prétexte à d’ébouriffantes chroniques entrelardées de visites à Freud, Ford, Gandhi, Lénine et j’en passe.

Giovanni Papini 

Il y est question d’un «cannibale repenti» et d’un collectionneur de géants. De Musiciens aussi comme vous pourrez vous en rendre compte, page 24, si vous avez le courage de me suivre au concert intitulé Le Carrousel des comètes : «Un sifflement long, gémissant comme celui du vent du nord dans les lézardes, annonça le début du concert. Puis, derrière le rideau, un bourdonnement sombre et intermittent s’éleva, pareil à celui des ruches. Une trombe d’eau, jaillie d’une fontaine invisible, l’accompagnait de ses sourds rebondissements, et l’on entendait en même temps une mélopée stridente, comme de limes en furie. Mais le tout fut soudain dominé par un chœur solennel de rugissements léonins qui disaient l’ardente faim du désert, l’exaspération de la férocité, la terreur de l’impossible».


J’entends déjà les plus savants d’entre vous me crier : «
mais ma pauvre Ani, c’est rien que des expériences bruitistes futuristes, tout ça !», il n’empêche : s’il y avait une musique brute je pense qu’elle ressemblerait à celle-là.

23:50 Publié dans Lectures, VU SUR ANIMULA, Zizique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

20.06.2007

La Canigousse en Normandie

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© Mon chéri que j'ai

 

Enfin une bonne nouvelle ! J’ai rendu visite aux deux ours (un brun, un blanc) de Veules les Roses. Ils vous saluent bien. Leur mine florissante fait toujours plaisir à voir.

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© Mon chéri que j'ai

 

Campés devant la porte de leur maison longue sur l’assez nerveuse route départementale 925 qui file vers Dieppe et Fontaine-le-Dun, ils nous ont montré leurs quenottes et leurs petites griffes noires. 

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 © Mon chéri que j'ai

 

Je sais pas pourquoi Pascale Lemare les qualifie de «majestueux» dans son guide  Normandie insolite. 3cec1f5dd0fa1a4cc1b74eb457d35b1f.jpgIl m’ont fait plutôt l’effet de deux braves types qui venaient d’enfiler leur peau d’ours imperméable et leur chapeau à la Bourvil à cause de la pluie. Avec leur allure débonnaire et grassouillette, c’est pas étonnant qu’ils soient les fils d’un zouave qui s’appelait Le Rondeur (Jean). On dit qu’il les a dressés devant sa «Canigousse» (ce nom est inscrit sur le fronton de la porte d’entrée de sa demeure) en souvenir de son service militaire dans les Pyrénées. 

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 © Mon chéri que j'ai

 

On dit moins que sa maison s’adosse à un simulacre de montagne velue et blafarde qui surplombe directement la route. Génie du lieu ? Goût de la métaphore ?

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© Mon chéri que j'ai

 

Pendant que mon chéri profitait vachement d’un gringalet rayon de soleil pour leur tirer le portrait (il tient à vous faire savouar que les photos que voici sont toutes de son cru 2007), je suis allée au petit troquet d’en face pour acheter le journal local et pour faire pipi.

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Dans le canard dont j’ai oublié le nom, j’ai découvert qu’à Caudebec en Caux, au Musée de la Marine de Seine, débutait une nouvelle expo de Serge Ramond : Mémoire des murs, estampes aquarellées de graffiti marins et que vous avez jusqu’au 3 septembre pour la voir, joyeux vacanciers balnéaires.

 

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Dans les toilettes, non loin d'un urinoir duchampêtre en diable, j'ai découvert ce modeste témoignage d'érotisme naïf : une mini installation de strings plutôt kitschounets associés à une vue du Veules ancien et à une affichette demandant «où sont passés les curés?».

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On peut en rire et pourtant c'est peut-être de l'art populaire contemporain à son stade conceptuel.

Dans le doute, mon chéri et moi on est allés manger une moule-frites devant la mer turquoise.

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21:25 Publié dans Gazettes, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : La Canigousse, Serge Ramond, graffiti, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

17.06.2007

Le petit train du monde

Et pendant ce temps là, le monde continue d’aller son petit train. Cela ne saurait tarder, les Japonais seront bientôt fous de Darger et de son « little-know solitary world ».

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Le Hara Museum of Contemporary Art de Tokyo lui consacre une expo : A story of girls at war of paradises dreamed.

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Si vous passez par là, c’est jusqu’au 16 juillet 2007 mais vous pouvez aussi aller vous vautrer sur le site. C’est en anglais ou en japonais (beaucoup plus chic).

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Retour chez nous pour une arcimboldesque, dread-lockesse et samouraïesque image de cet amateur de yorkshire terrier qui fréquente les manifs de profs, la journée de la Fierté homosexuelle ou les marches de sans-papiers.

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C’est Francis Beddok qui a mis cette extraordinaire photo (et ses petites sœurs) sur Paris Emoi, son blogue qui relate 1000 petites choses vues à Paris.


c84774003884d131f8779c21ba79d8d9.jpgS’il y a un Québécois dans l’assistance, qu’il n’oublie pas que le mardi 19 juin 2007 c’est l’inauguration, à Baie Saint Paul, de la Galerie Vincent et moi, l’art en tête qui «se veut d’abord un lieu de diffusion et de sensibilisation au travail d’artistes dits marginaux (…)».

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Un petit compte-rendu pour les Animuliens européens serait le bienvenu.
Là dessus, je vous quitte dans un bruit de vaisselle cassée (c’est mon chéri que j’ai qui s’occupe du ménage pendant que je pianote pour vous comme une shadock) et je vous dis : «à la s’maine prôchaine».
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11:40 Publié dans Expos, Glanures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Henry Darger, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

16.06.2007

A l'envers et à l'endroit

 

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Quels bastons, mes Animulions! Une fois de plus le débat était chez Animula et pas ailleurs. Aucun barbecue d’été n’était programmé sur mon blogounet mais grosse montée de potes quand même. Je ne sais si le mérite en revient à messieurs Ernst et Neter ou aux gesticulations d’anguille auxquelles votre petite âme errante a dû se livrer pour se soustraire au harcèlement soit-disant subtil d’un canif bien trempé quoiqu’un peu jeunet. 1b525c98821aff3693dbbb96021c1ab1.jpgToujours est-il que vous avez fait exploser l’audimat et je vous en remercie. Cela valait bien 2 ou 3 nuits blanches et tant pis si on se croirait dans la Famille Adams avec mes poches sous les yeux.
661d6a64e44d49a45fd7cb3232977bc2.jpg Enfin tout ça c’est bien beau mais ma «mission» consiste pas à enculer les mouches («Ani, tu d’viens vulgaire») en compagnie d’un second (puis d’un troisième) couteau mal luné. c2999c42646a2db41e3c05491eb369a4.jpgOn en oublierait presque les choses importantes et celles-ci, comme les perches, viennent du Léman. De Lausanne pour ne pas la nommer. C’est à l’Envers et à l’Endroit que cette Mecque de l’Art brut consacre son exposition d’été. L’Envers et l’Endroit ne désigne pas seulement les deux versants de l’existence, elle fait référence aux travaux d’aiguille puisque cette expo regroupe jusqu’au 27 janvier 2008 (l’été se prolonge en Suisse) les œuvres d’une trentaine de créateurs issus de 13 pays situés dans 4 continents (ne manque que l’Océanie).

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La figure de proue en est la robe de mariée de Marguerite Sirvins, réalisée au crochet dans un établissement psy, à partir des fils tirés de ses draps. L’impeccable carton d’invitation dépliant évoque à ce propos un «Jour de noces improbable». Son texte semble le résultat d’un compromis, comme si il était écrit d’une main qui dit juste : «Les auteurs d’Art Brut, quant à eux, gagnent le large, tissent toiles et réseaux pour atteindre des territoires oniriques et mentaux vertigineux» et d’une autre main moins inspirée quand elle évoque -sur le modèle de la névrose alors qu’on nage dans la psychose- le dévidement des «fantasmes» pendant la cousette.

Si l’art brut n’est que révélateur à fantasmes ou à «rêveries», je m’explique mieux que le dossier de presse de cette expo ne craigne pas de coller le mot «artistes» à côté de celui de Collection de l’Art Brut.

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Jeanne Tripier, photo Claude Bomand 

 

La prochaine fois, je suggère à ses rédacteurs, de se fondre enfin dans la respectabilité du mainstream et de se débarrasser un fois pour toutes du concept forgé par tonton Dubuffet.

1e6e7b7bb5d95d3e25654aa8d52fba2f.jpgComme il est des couteaux sans lame auquel il manque le manche, il est des coupures que s’emploient absurdemment à refermer ceux-là même qui les avaient ouvertes.

13.06.2007

De Neter à Ernst

Pour les amateurs de passerelles (un nouveau blogue vient de naître à ce sujet), je signale celle-ci entre le Berger merveilleux (Wunderhirte), fameux dessin à la mine de plomb (1919) de la Collection Prinzhorn, dû à Neter (August Natterer) et la non moins fameuse couverture des Cahiers d’Art de 1937 : Max Ernst, Œuvres de 1919 à 1936.

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11.06.2007

Peinture d’un schizophrène

Oups ! Je me suis fait un dimanche rangement en attendant d’aller voter dans un de ces délicieux préaux tout vieillots dont la République a le secret. J’ai mal au dos et je suis pleine de poussnif mais je suis contente. Parmi le monstrueux tas de paperoles accumulées depuis des lustres au sommet de mon armoire, j’ai retrouvé cette belle image intitulée Peinture d’un schizophrène.
Elle a été imprimée à l’occasion de l’exposition d’art psychopathologique qui accompagnait, en octobre 1955, un colloque international sur les neuroleptiques. Je sais pas d’où ça sort ni qui a édité cette estampe.
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Mon daddy était au biberon quand l’œuvre reproduite a été réalisée (mai 1949). Elle provient de Sainte-Anne (encore elle). Comme on y aperçoit un château, des voiliers et des nuages, vous allez voir que les mauvaises langues vont dire qu’on y discerne des influences culturelles et que l’auteur avait sans doute lu Rimbaud, Mallarmé, Musset et les œuvres complètes d’André Lhote.
Ne les écoutez pas car, foi d’Animula, c’est de l’art brut sonnant et trébuchant où je ne m’y connais pas. 

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