Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08.11.2007

Soirée photos au Vin des rues

44fa77576079dd3a2c468bd1f6bc5783.jpg

On me demande à moi, Animula l’incollable, si je connais «les graffiti marins de Saint-Simon (Charente)» (voir commentaires récents sur ma calavéreuse note précédente).

Bien sûr que oui, cher lecteur ! Si vous cliquiez de temps à autres sur "toutes les archives " (pratique pour retrouver quelque chose) vous verriez s’afficher la liste de mes tags avec le mot-clé graffiti. Encore un p’tit clic sur ce mot magique et toutes les fois que j’ai causé de ces fleurs de murs s’afficheraient devant vos yeux.

7a9283a88d80d5ec745928485d179b3f.jpg

C’est dès mes débuts, le 6 septembre 2005 précisément, que j’ai allusionné à propos des gabariers des bords de la Charente. Je vous ai même gratifiés d’une image de voilier qui naviguait sur un mur chouettement moussu. Si j’ai pas osé vous en donner plus, c’est que je trouvais mes photos à chier. Cependant, puisque vous insistez, je vous colle du rabiot.

7272d17b058f22cc1752e16223a156fc.jpg


D’ailleurs, c’est tout ce que je peux faire parce que je me remets à peine du vernissage Bob Giraud en noir et blanc au Vin des rues. (Bon anniversaire, Olivier!). C’est pas si fréquent d’aller boire dans un livre qu’on aime, du moins dans un bistrot qui porte le titre d’un livre etc. J’ai donc eu léger mal aux cheveux pour avoir abusé de l’aimable blanc pétillant – un plus qu’honnête Vouvray je crois – que l’on m’a offert.

0d7e9d4f1628484a8dbcd8898edd5bc7.jpgAutour de moi, c’était la joyeuse presse des lichetronneurs de vin rouge, si bien que je craignais pour le gentil sweat blanc que j’avais traîné dans ce haut lieu de la commémoration giraudienne. Epinglé sur les murs, le héros du jour nous souriait en compagnie de l’écrivain Robert Sabatier, du commissaire Jacques Delarue et du photographe Robert Doisneau mais il fallait être fortiche pour voir ces clichés étant donné le monde autour du zinc du 21 rue Boulard (14e).
e6b4688d554fa6879712023eff1e9c9b.jpg J’avais pas mon Kodak. Heureusement car j’aurais rien pu prendre. Malheureusement parce que l’image de la fine canne sculptée d’un des buveurs aurait fait bien sur mon blogounet.
J’ai eu un mal de chien pour m’approcher du photographe Colagrossi (Daniel, il me semble) et l’arracher à une interlocutrice aux boucles rousses. Il m’a signé son livret avec le portrait photo (vintage) de  Robert Giraud que vous pourrez peut-être vous procurer encore mais dépêchez-vous, chers collectionneuses car il n’en a tiré que 20 exemplaires qu’il garde dans les poches de sa veste.

da66d75a6cec91bc75a0ef3dcc314bc1.jpg

Tant pis pour ceux qu’étaient pas là. L’ambiance contribuait si bien à faire revivre Robert Giraud que je suis pas sûre de ne pas l’avoir croisé parmi tous les inconnus du Vin des rues. Pour ceux qui doutent que j’y sois allée, je parlerai de ces merveilles : les verrines au jambon rustique et le boudin tiède aux pommes sur tranche de pain grillé.

01:33 Publié dans Expos, Images, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Robert Giraud, Graffiti | |  Imprimer | | Pin it! |

04.11.2007

Calaveras rue des Cascades

d50b6b60f4713b4ae78b56569961c602.jpg

Martin Ramirez par Mary Altaffer/AP Photo 

J’étais partie pour vous parler de cette nouvelle qui doit mettre en ébullition tous les collectionneurs d’art brut : on vient de retrouver un paquet de dessins inconnus de Martin Ramirez, quand la rue des Cascades s’est jetée en travers de ma route.

a00a338eabd7d52241bb7fe1d75db9cb.jpg

Gravure par Kristin Meller 

En cette fin de journée à lumière parisienne propice je me dirigeais, bras dessus bras dessous avec mon petit kodak, en direction d’une galerie du 20e arrondissement où Le jour des mort au Mexique était évoqué par un autel à offrandes et par des calaveras dans l’atelier de l’Association pour l’estampe et l’art populaire.9186ed72ae9fc6a877f33c0f3eb8bca8.jpg

e0cbf0b34f13aacef58ad76ee12d1d83.jpg

a27cca4bd9f5eafec48d874b98021769.jpg La rue des Cascades est une drôle de voie serpentine ainsi nommée -j’imagine- parce qu’on y captait des sources et qu’on y croise encore des «regards», édifiés pour surveiller icelles.

3b108f36d685bfa3896a050d529de90e.jpg

J’allais atteindre le 49 bis où ce que crèche l’asso en question lorsque, non loin de la maison utilisée par Jacques Becker comme décor pour son Casque d’Or, je suis tombée sur une cascade de graffiti sculptés comme on n’en fait plus.

ae8ccd79daa8aba84e371d768e7574fc.jpg

C’est à l’exact coin de la dégringolante rue des Savies et de sa cascadeuse voisine. Un morceau aux allures furieusement provinciales qui fait tout son possible pour oublier les rénovations à prétentions modérées ambiantes sans pour autant tomber dans le musée à touristes.

be8606ce6d1598abaf71d7bf5dc061d3.jpg

Vous mordez le truc ? Là, sur un mur de jardin de curé couronné de plantes mal peignées, comme une page de croquis griffonnés sans fignolage, de drôles de têtes se bousculent, pas de la même main on dirait.

2bbede426defe55fba45dd85a7d01587.jpgLa proximité d’un Espace Louise Michel (où les glandeurs du dimanche étaient invités, par voie d’ affichette rétro, à une expo sur L’Espagne et ses républicains pour témoins) explique sans doute qu’à des têtes de mort, l’un des sculpteurs anonymes du mur des Cascades ait cru bon d’ajouter des messages adaptés à l’histoire du quartier :

cb084fb3301778f384e9a252172a2ff7.jpg«Anarchie»,

«Vive la Commune»b07778bf72ad0e09634b1f8d13f9582d.jpg

 

 

 

 

 

Une rapide enquête de votre petite âme errante lui a permis de savoir que cette œuvre lapidaire, urbaine en diable, avait été attribuée à un «artiste-ouvrier» qui a nié en être l’auteur.

c3beeb4c00ca39d1572b9f5553fc7d38.jpg

C’est vrai, qu’à côté de figurations sauvages, on croit discerner dans ces graffiti une certaine élégance de trait qui pourrait  être la marque d’un artiste pure laine.

d1d8ef69c196c19ba90cce89ef31c3fa.jpg

Un gus en tous cas qui serait au parfum de Brassaï et qui n’aurait pas craint, à cause de ça, de recourir au grattage, une technique plutôt négligée en nos jolis temps pressés comme lavement.

calaveras,graffiti,martin ramirez,art brut

C’est en songeant à tout ça, qu’au bout de la rue des Cascades, j’ai rencontré, près d’un kébab, la Sirène de Ménilmontant .

23:55 Publié dans Expos, Images, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : calaveras, graffiti, martin ramirez, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

01.11.2007

Le tribun de la Toussaint

5f7ba47a28bbe693f481d88812801152.jpegMédaille en chocolanimula à la Tribune Libre de la revue bèglaise Création Franche dont le n°28 vient d’arriver dans les bacs!
Gérard Sendrey, son rédac-chef y tacle, non sans frileuses circonvolutions autour du pot, un mystérieux «
intervenant des plus qualifiés dans ce domaine
». Le domaine en question n’est pas celui d’un cru du Bordelais, c’est le domaine de l’art dit singulier. Ce qui le vénère G.S., ce sont ce qu’il appelle les «surprenantes affirmations» (votre petite âme errante les trouverait plutôt sensées) d’un article qu’il cite «littéralement» : «Lieux associatifs, revues, salons, festivals se multiplient, abusant parfois du terme «singulier» qui finit par ne plus vouloir rien dire ou par désigner les productions les plus médiocres.

«Art singulier», «hors-les-normes», «neuve invention», «création franche», tous ces labels en fait sont équivalents et appartiennent au même moment conceptuel trahissant l’influence de l’art brut des origines sur la création autodidacte correspondante (…)».

Le voisinage de l’adjectif «médiocre» avec «Création franche» étant considéré par G.S. comme une «provocation», on ne s’étonne pas qu’ il rectifie le tir.
d6509e489100dff75d712c436b372bd5.jpg Afin de pas passer pour le pyromane moyen, indifférent aux conséquences de l’incendie qu’il allume, il nous prévient cependant qu’il ne citera «ni le nom de l’auteur, ni les caractéristiques de l’ouvrage» incriminé. La méthode a du bon. Elle rend captif le lecteur en lui ôtant la possibilité de vérifier. Elle prive l’auteur mis en cause de son droit de réponse. Tout cela sous le prétexte d’éviter le conflit.
L’inconvénient est qu’elle excite la curiosité des petites fouinardes dans mon genre qui ne craignent pas de mettre leur nez dans le cambouis d’Internet. Il m’a pas fallu 5 mn pour comprendre que c’est Laurent Danchin, l’auteur visé par Gérard Sendrey.

56b4e5c594d6b163f64a1215406a4729.jpg

Pas sorcier en effet de retrouver les propos cités par G.S. dans un texte de L.D. publié, «avec l’autorisation de l’auteur», sur le site Univers Singuliers. A une petite exception près toutefois. Dans ce texte, qui a figuré d’abord dans le catalogue In Another World/Omissa Maalmoissa (honni soit qui mal y pense!) du Musée Klasma à Helsinki en 2005, le petit os dur à avaler pour le franc créationniste : «ou par désigner les productions les plus médiocres» n’existe pas ! 858a24d0bad5284243f2e94be4afda1e.jpgEt ce sacré petit morceau de phrase joue aussi les fantômes dans la traduction que Kate van den Boogert a donné de l’article dans le n°50 (spring 2005) de la revue Raw Vision.

Alors, comme je ne suis pas une danchinologue émérite et que je ne vais pas attendre le prochain numéro de Création franche qui paraîtra peut-être dans 6 mois, j’espère que quelqu’un (e) éclairera ma citrouille.

007ed89b65e1fea6a72c5525b04ac184.jpg

Et pour celles et ceux qui ont eu la patience de me suivre jusqu’ici, ce petit film pris sans le vouloir avec mon téléphone portable au musée du cauchemar.

18:05 Publié dans De vous zamoi, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : création franche | |  Imprimer | | Pin it! |

29.10.2007

Sublime Spaces et Visionary Worlds

La mondialisation est une belle chose.

Imprimé à Singapour, publié à l’occasion d’une méga expo à Sheboygan dans le Wisconsin, un gros bouquin vient de tomber dans ma  bibliothèque pantruchienne  en provenance de New York, porté par les bras fragiles de ma copine Lucette.

6445d17a61d31031f50e48842e0bc2b9.jpg

Harcelez d’urgence votre libraire pour qu’il vous fasse venir fissa les 427 pages de ce Sublime Spaces et Visionary Worlds car, croyez-en votre petite âme errante, c’est pas de la daube ! Coédité par la Princeton Architectural Press (NYC) et par le Joan Michael Kohler Arts Center de Sheboygan, Sublimes spaces… a pour principal auteur Leslie Umberger, conservateur du JMKAC. Rien que son sous-titre est matière à gamberge : Built environments of vernacular artists. Je garde pour la soif cette notion de «vernaculaire» qu’on applique chez nous à la langue. Non le jargon des grosses têtes en col blanc mais la tchache en basquettes de tous les jours.
Cela fait déjà 35 piges que le JMKAC s’esquinte le tempérament à la préservation des environnements d’art issus de la création autodidacte. C’est dire s’il a de l’expérience. 22 de ces environnements sont présentés dans ce livre avec une icono impressionnante qui mêle repro de documents anciens et clichés en couleurs de qualité. Certains toujours intacts et d’autres qui ont été démantelés.

d846292235999658140be37cb3f46ab5.jpg

Impossible de les énumérer mais sachez que vous trouverez Eugene Von Bruenchenhein (1910-1983) et ses photos de Marie que vous connaissez peut-être déjà,

9f126ee198dc667b4e84e443eb87bb61.jpg

Tom Every qui fait la couverture et des vedettes comme Sam (j’ai toujours cru que c’était Simon) Rodia.

fc94a1bc45b6434e51a691dfaef48b7b.jpg

Pour ma part, je me focaliserai sur le cas de Emery Blagdon (1907-1986) que j’ai eu la chance de rencontrer quand son œuvre a été montrée à la 4e Biennale de Lyon en 1997. 70182b6c7b82845665ad85e212ecc7af.jpgNé dans un petit bled du Nebraska, après des années de vagabondage et de recherche de l’or californien, Blagdon s’installe sur la ferme paternelle.

Tate Archive - Photo M. Kinley

884587aa10c1b982caa62d7fe06cc39a.jpg
Tate Archive - Photo B. Adilon

 

A la fin des années 50, il commence à monter un  dispositif, à base de fils de fer et de feuilles d’alu, pour canaliser les courants électriques de la terre et les employer pour guérir cancer (sa mère est morte de ça) et autres maladies.

714c62bbf0a5b7654a69d1d1091898e5.jpg

Après sa mort, son domaine est vendu aux enchères.

Par chance les 400 pièces qui composaient sa machine guérisseuse (Healing Machine) sont sauvées et préservées aujourd’hui dans la Collec de l’Art Center.
 

8479efbffe228304cde6142f41c84dcd.jpg

Quand on voit combien chez nous il est difficile d’obtenir la préservation d’environnements d’art brut ou populaires majeurs, comme le Jardin de Gabriel Albert à Nantillé, on regretterait presque, sacrebleu, de ne pas être Américains.

28.10.2007

Tiercé gagnant rue de Fleurus

Clic-clac, quelques images en vrac.
ec9a80dedcf70123e13fbbe918030edf.jpg

En sortant de l’expo Arcimboldo où j’ai dû ruser («c’est pour ma p’tite nièce!») pour me procurer le livret-jeux distribué uniquement aux «nains» sur présentation de leur bonne mine de petits «pervers polymorphes» de moins de 14 ans, je suis tombée dans la boutique du Musée du Luxembourg où ce qu’on vend des tas de légumes en carton permettant de se faire une tronche potagère.

f26aebd63093e0f042ad4ae1503908fb.jpg

Au rayon livres, une affaire à suivre : un nouveau livre sur Le Jardin de Bomarzo avec un texte de Jessie Sheeler (traduit de l’anglais par Christine Piot) et des photos de Mark Edward Smith. Malheureusement, y’avait trop de monde. Est-ce que votre petite âme errante a une tête à faire la queue? C’est paru chez Actes Sud, je tâcherai de le choper ailleurs.

01f5404770e2f4f97a79268c8f338294.jpgA travers le parc, j’ai rejoint la rue de Fleurus en direction de l’arrêt du 83. Là, au 1 précisément, il y a une petite vitrine dont le propriétaire, pour la pure et simple distraction des passants, monte des installations d’objets divers, réunis avec un sens certain de l’insolite et sans délivrance de message évident.

003fa552cc588b77b0abcffabb1b0820.jpgC’est un lieu modestement magique bien connu des vieux Parisiens et c’était fatal que mon daddy me le fasse découvrir. Ce jour-là, au milieu d’un tas de jolies cartes avec des dessins abstraits et/ou primitivesques, qu’est-ce que j’avise pas? Une photo de groupe avec Michel Thévoz. Si, si, je vous jure! M.T. himself! Au milieu d’une bande de copains dont un jovial moustachu qui pourrait bien être l’auteur de l’installation.

4fe72e6821dd9919508d2e7faf15fcea.jpg


Comprenant que Vagamay, le petit dieu de l’art brut veillait sur son Ani en cette froide et soleilleuse après-midi, j’ai musardé dans les librairies du coin juqu’à ce que je trouve une occase.
bb54f2b58e1e56eb98b10d407d1a8f76.jpgA l’intérieur d’une Histoire illustrée de la psychiatrie et la psychanalyse (10 € au lieu de 275 F à sa parution en 2000) publiée par Hazan sous le titre Au delà du conscient, il y avait cette photo d’un monsieur, vêtu de dignité candide et chapeauté de feuillages artistiques, qui m’attendait et vous aussi, chers lecteurs, par conséquent. Je sais pas qui c’est, ni d’où il sort, ce dandy.

bd2ffa2a23d46106d4f8b36d1d50e8d1.jpg

La pancarte qu’il tient à la main proclame en belle calligraphie : «Le Sauveur, fils adoptif du Divin Créateur qui est sur la Terre pour protéger tous les peuples de l’univers et délivrer tous ces peuples du joug des oppresseurs».
Le trio de psys auteurs du livre : Pierre Morel, Jean-Pierre Bourgeron, Elisabeth Roudinesco pourraient peut-être nous en dire plus, le cliché provenant de leurs collections.

17:45 Publié dans Expos, Glanures, Images, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Giuseppe Arcimboldo, Michel Thévoz | |  Imprimer | | Pin it! |

21.10.2007

Pierre Della Giustina, du Manège à la Boucherie

11000b684338d22b84c5d37b749b77bd.jpg

Ce que le monde peut-être décevant! Je croyais avoir trouvé un nouveau bouquin sur Pierre Avezard, le vacher poète de la mécanique et puis non. Celui qui vient de sortir n’est que la ressucée d’un ouvrage déjà paru à la Fabuloserie en 1995. Pour les besoins du lifting, on a musclé un peu le titre. Le manège de Petit Pierre est devenu fabuleux en 2007.bc6864e50be3e726ba8d68f50d1b1631.jpg A part ça, pour le contenu, grosso modo, c’est kif-kif. On a ajouté une ragonnade au début parce que Le Fabuleux manège… sort chez Albin Michel et que Michel Ragon est un auteur de la maison. HT le malgré son nouveau look et retrouvez l’histoire du remontage de cette œuvre majeure.

Votre petite âme errante en profite pour filer un coup de projo sur l’un des principaux sauveteurs: “Pierre, jeune peintre graveur et guide à la Fabuloserie”.

8630616b6bb9d47b24585cfbae2d72f9.jpg

Le temps a passé et Pierre Della Giustina –puisqu’il s’agit de lui– sans être vieux n’est plus un minot.
C’est un artiste confirmé de la plus pure espèce qui soit. Je veux dire un de ces cabochards qui n’en finissent pas de se colleter avec la matière, de refuser les facilités, de chercher, pieds et mains nus, à escalader les montagnes.

2c762efda91a0932fe2b099bd82e8710.jpg

Il a travaillé pour le théâtre et honoré des commandes publiques : si vous passez aux Martres de Veyre, dans le Puy de Dôme, allez voir le mur de zinc peint qu’il a conçu pour la Bibliothèque Alexandre Vialatte.
Il en est pas moins un farouche partisan de la solitude quand le travail créateur le nécessite. Espèrons que j’aurai l’occase de vous reparler de lui.

28969e81b18e42a07abfe6bb013dd475.gif

Artiste complet, son travail de peintre, où les images résultent d’un travail de morcelage, de décapage et de couture, a évolué dans une voie plus expressionniste.

9d9f304b8480b8c6dab70b6d059ec1bf.jpg

Ses dernières expos montraient des “androïdes sans muselières et de bois tendre”, sculptures composées par assemblage de matériaux fossiles.
Della ne fait pas mystère de son intérêt pour l’art brut même s’il a toujours su s’abstenir de le singer.

977036ab5c83ee59bdc8f6adbf0b95cd.jpg
11587c9c4254277d7a389b704180cfc6.jpg

A l’origine de son travail, il y a ces gravures réalisées à 23 ans pour Boucherie à la une, un livre expérimental, un ouvrage de pure générosité, un véritable réservoir d’images pour un artiste qui ne cesse de les remettre en cause et de les capturer.

83b8d61bc220badc207c3291b92dcbe2.jpg

Ah j’oubliais… Il est auvergnat.

19:15 Publié dans De vous zamoi, Images | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Pierre Avezard, Pierre Della Giustina | |  Imprimer | | Pin it! |

17.10.2007

Le Décimo nouveau est arrivé

4b772c155b475f9c5bf7f8581cc49b7e.jpgAlerte rouge sur le front de l’art brut. Le Décimo nouveau vient de sortir. Votre petite âme errante vous avait déjà signalé fin 2006 l’imminence de ce bouquin intitulé Les Jardins de l’art brut.
C’te fois-ci, il est signalé en chair et en os (c’est à dire en 288 pages et en 270 zimages couleurs et N/B, sous reliure s.v.p.) chez son éditeur, Les Presses du Réel.
Comme L.P.R. précise qu’il s’agit d’une «édition française», je me demande s’il y a de la version in english sous roche. On verra bien.

En attendant achetons les yeux fermés cet «essai sur la naissance et le devenir de l’art brut» assorti d’un parcours imagé hors les musées donc plus près des muses.

1223c27d4979ef10ba4b950f882f3ee6.jpg

Faire confiance à priori à Marc Décimo, au nom prédestiné puisque lingouiste et sémiotichien autant qu’historien (histo-bien aussi), ne me paraît pas chose impossible.
Le monsieur a fait ses preuves dans le délicat domaine des «fous littéraires».
Trouver la thune (26 €) pour mettre sur vos rayons de petits butineurs et/ou petites abeilles intellos ce livre, où il est, paraît-il, beaucoup question de la bisbille entre le Raymond (Queneau) et Dédé des Amourettes, ça ne devrait pas être trop sorcier, j’espère.
De toutes façons, vous avez quelques jours devant vous pour taper votre mamie ou votre daddy, le temps qu’il faudra pour qu’il apparaisse sur les gondoles des supermarchés du papier.

22:45 Publié dans Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : marc décimo, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

15.10.2007

Martin Ramirez in Milwaukee

f20108d5005c54b4af9a41d3a3250ada.jpg

Vous vous demandez d’où votre petite âme errante tire sa science concerning Rizzoli ?
3ef47e34082debf029775c1ac8f79200.jpg Bonne fille, j’vous indique ma source: l’article de Jo Farb Hernandez (Achilles G. Rizzoli, Master Architect) paru dans The Outsider (vol. 12, Issue 2, Fall 07), la revue de l’Intuit.
c74d41ce3478d77087ee498d54d5bd0e.jpg Dans le même numéro, un papier de Victor M. Espinosa (The Myth of Martin Ramirez) fait le point sur la nouvelle expo Ramirez qui vient de commencer le 6 octobre 2007 au Milwaukee Art Museum dans le Wisconsin. C’est jusqu’au 13 janvier 2008.
Allez faire un tour sur le site de cette Maison de renommée internationale.

3e696ee1e21ef926088ec25e14eaa610.jpg

Vous y verrez la banderole qui vous somme de décider si la vie de Martin Ramirez fut une «tragédie» ou un «triomphe» et la trop super animation-flash où l’on découvre avec stupeur de gentillets volatiles ramiréziens poursuivis par un cow-boy non moins mexicain.

Vous vous souvenez peut-être (O my god !) de ce film de Jessica Hu : In the Realms of The Unreal (2004) projeté l’année dernière pendant l’expo Bruit et fureur, l’œuvre de Henry Darger à la Maison Rouge à Paris.

0498cff91935debdbc8ced53bb6c4b87.jpg

Il contenait aussi des scènes animées où les Vivian-toons faisaient «Bang-bang» à tout va.

On se demandait comment les amateurs d’art brut américains pouvaient digérer de telles disneyrisations. Et bien, figurez-vous qu’ils sont comme nous, ils ont du mal.

63ce4d28c1d17efecd84a8326c0b4c4c.jpg

Abstraction faite de la qualité de l’expo wisconsienne que j’aurais du mal à apprécier, étant un peu loin et sans envoyé(e) spécial(e) à Milwaukee, je dois quand même constater que le petit dessin animé du MAM suscite le débat (pour pas dire +) parmi les collectionneurs, galeristes et étudiants en self-taught artists d’outre-atlantique.
«
I wish I could shoot the ducks by clicking my mouse!!!» rigole l’un d’eux.
«
Can you imagine the Guggenheim promoting the Richard Prince show with animations of the Marlboro man galoping across the page ?» demande un autre.

d9787d7840d8714829de597c9bcd71b5.jpg

Plusieurs s’accordent à regretter que le pouvoir des directeurs de musées et des directeurs de marketing excède celui des conservateurs. Un mouvement d’ensemble se dessine et ça serait pas étonnant que le musée reçoive bientôt des «letters of complaint».

00:40 Publié dans Ailleurs, Ecrans, Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : achilles rizzoli, martin ramirez, henry darger, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

13.10.2007

La maison mosaïque de Louviers

af4a6b5475031b65de3c781236c561ca.jpg

Bingo ! Les voyages sont une belle chose ! Cela faisait bien 15 jours que je le traquais et je viens de le coincer dans un kiosque à journaux de la Gare du Nord où que j’attendais mon Thalys.

Quoi ça? Mais l’article d’Emmanuelle Vanasse-Huré sur La Maison mosaïque de Louviers (rien à voir avec Moïse), l’œuvre de toute une vie, celle de Robert Vasseur.
96e68245d5710eadf5f640618550ef7f.jpgC’est Pascale Herman, aux manettes du blogue Les Inspirés du bord des routes qui avait attiré mon attention sur le numéro d’automne (n°58) de Pays de Normandie qui contient cet article agrémenté de 6 photos de l’auteur dont un portrait de Claude Vasseur, le fils du regretté mosaïste, qui s’occupe de l’œuvre de son père au petit poil.

Il paraît qu’on ne présente plus Robert Vasseur.

Depuis 50 piges et dès qu’il l’a commencée, sa «maison à vaisselle cassée» en a vu des visiteurs! Votre petite âme errante entre autre qui se souvient avec admiration de l’aimable simplicité avec laquelle RV accueillait les promeneurs.

d63ed35edbf84bbe2ab93f8663f38b70.jpg

Achetez quand même le canard pour en savoir plus ou demandez à votre maison de la presse de le faire venir en précisant le n° près du code barre : L19462–58 F

Emmanuelle Vanasse-Huré s’est entretenue avec Claude et forcément on apprend des trucs. Notamment que «Robert Vasseur détestait le qualificatif d’artiste»

21:15 Publié dans Gazettes, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Robert Vasseur, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

11.10.2007

Achilles Rizzoli à l'Intuit de Chicago

Today, vo’t p’tite Âme eRrante va vous parler d’Achille. Pas le grand Myrmidon chouchou d’Offenbach, encore que mon Achille à moi ait l’air d’avoir aussi le pied léger dans sa bottine de 1918. Non, c’est d’Achilles Rizzoli (1896-1981) dont j’vous cause. Le prodigieux dessinateur d’une skyline perso, sortie de sa tête de Tintin italien échoué en Californie, avec un col de chemise à la Eric Von Stroheim.

c26be97e7a6ae3fce5596525b5833347.jpg

Son œuvre est mal connue en Europe. C’est en 1997 qu’elle a été révélée aux Etats-Unis. Aujourd’hui et jusqu’au 5 janvier 2007, The Center for Intuitive and Outsider Art (Intuit) de Chicago consacre une expo d’envergure à cet Architect of Magnificent Visions, à ce maître utopiste, petit bureaucrate le jour et bâtisseur d’une réalité alternative la nuit.

4efd105865aef90877379fdde8f83f9f.jpg

Un seul de ses dessins pouvait lui prendre des mois!

Et souvent ses gratte-ciel méticuleux sont aussi grands que lui. C’est que, dans son esprit, ils pourraient lotir le paradis. En bref, les immeubles de Rizzoli constituent des portraits de gens de sa connaissance. C’est des personnifications architecturales.

4aaf644ed79d76d22510bd6d710eccde.jpg

Ils symbolisent une métamorphose de ces personnes après leur mort. D’autres convertissent en monuments des abstractions : travail, vie, bonheur, culture et paix. Je vous passe les détails mais Rizzo avait tout un tas d’idées grandioses. Il croyait que ses visions étaient la base d’une suite de la Bible. La renaissance de Frisco après le tremblement de terre de 1906 l’avait marqué.

3b806e5a6d7f3c3f3d1e437be3b0f73a.jpg

Célibataire vivant près de sa mère, écrivain incompris témoignant de la souffrance psychique accompagnant ses créations, Achilles Rizzoli s’oriente dans une forêt d’allégories, de jeux de mots, de métaphores qui nous laissent babas (pas cool). 1936 reste pour lui une année charnière. 21 ans après la disparition de son père, on lui confirme que celui-ci s’est suicidé : ses restes ont été identifiés.

d24f5b25b602b64cd8dc5cc477c984fe.jpg

L’année suivante sa mère meurt à 63 ans. Son premier dessin, une carte d’anniversaire était à la gloire de mother. Ensuite et jusqu’à une attaque qui le léguminise en 1977, Rizzoli perfectionne ce monde proliférant dont il est le Prince et le Grand Architecte, à coups de dessins combinant ingénieusement les emprunts. A l’Art-Déco, au gothique revival and so on.

23:10 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : achilles rizzoli, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |