05.02.2006
Richard Greaves chez Andrew Edlin
20:05 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : richard greaves, mario del curto, art brut | | Imprimer | | |
Jean Grard à l'abri
En voilà un qui n’avait pas besoin de fréquenter les ateliers de créativité du 3e âge. Personne ne lui avait dit : «sois spontané !». Jean Grard s’était mis à la création d’art comme il s’était mis jadis à la terre. Tout naturellement, la retraite venue, parce que les bricolages en retard terminés, il n’y avait rien d’autre à faire. Vous me direz : «mais la pêche ?, la star’ac ? les excursions en car climatisé?».
Jean Grard, à toutes ces distractions de notre tragique condition humaine contemporaine, préférait l’art, son art qu’il n’appelait pas ainsi bien sûr. Quel besoin de parler de ces grappes de petits sujets taillés dans le bois qui naissaient sous ses doigts ? Il lui suffisait que leurs couleurs vives, leur carnaval un peu grimaçant, la rude facture de leurs formes presque exotiques attirent les curieux autour du parterre où il avait mis en scène ses créatures, devant sa maison située dans un hameau breton. Le premier surpris c’était Jean Grard lui-même et il continuait pour son plaisir quand je lui ai rendu visite un ouikène d’avril 2004 (voir l’album photos), peu de temps avant que la force ne quitte ses bras et qu’il s’absente de la vie.
01:45 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean grard, art brut | | Imprimer | | |
22.01.2006
Quelle histoire ! Notre histoire…
Laissez tomber les talons aiguilles chers à madame Royale. C’est ringardos et vous risquez de vous casser la goule dans le sas tournant de la Fun House de Saâdane Afif
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ou sur le tapis mou de journaux accumulés par Wang Du dans l’expo Notre histoire... au Palais de Tokyo. Fumigènes décoratifs et coquetèle pris d’assaut pour la soirée de vernissage vendredi. La précieuse Lucette m’a fait profiter de son pass.
Prudente comme je suis avec l’art contemporain qui se révèle trop souvent «contemporien», j’hésitais à affronter la pluie qui nous dégoulinait dans le décolleté pour cet événement trrrrrès parisiiiien rrrrempli de bobos plus ou moins médiatiiiiques. J’avais tort, ça se laisse voir parce que cette expo confirme certaines évolutions intéressantes.
Le très chiadé Beaux Arts Magazine avait déjà piqué (aïe) ma curiosité. C’est pas que les œuvres reproduites soient à tomber par terre mais les commentaires témoignent d’une infiltration sémantique (où je vais chercher tout ça ?) significative : « Ni des héros ni des passeurs, plutôt des bricoleurs inspirés», «l’artiste maintient ses formes (…) dans une schizophrénie troublante», «revisitent l’art populaire», «mise en scène de paranoïaques discours», «référence à la culture populaire», «le style délibérément naïf». Bien sûr ça vous rappelle quelque chose, à moi aussi. Les fantômes de l’art brut et de la sensibilité populaire rôdent dans les décors de cette «scène artistique émergente» comme le nuage dans les rues de Paris filmé par Laurent Grasso pour sa vidéo. Malgré une approche snobinette : «fait naviguer le spectateur dans les basses terre du burlesque et de l’idiotie contemporaine», j’ai pas détesté l’installation d’Arnaud Labelle-Rojoux et la cabane avec la princesse endormie de Fabien Verschaere, ça m’a intéressée aussi, bien que j’ai l’impression d’avoir vu mieux sur des sites d’art brut. Ce que j’ai préféré : les aquarelles du Camerounais Barthélémy Toguo.
Cette expo a ceci de bien qu’elle constitue une réaction -encore timide- à l’art hyper conceptuel qui ne s’exporte plus autant de nos jours. Elle s’inscrit dans une logique initiée par la Fondation Cartier dès 2001 avec son expo Un art populaire où figuraient des œuvres de Bispo do Rosario.
20:45 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (4) | | Imprimer | | |
21.01.2006
Quand Bill Anhang croise Joseph Crépin
Comme plusieurs internautesses, votre petite âme errante a reçu les vœux de la mi-hiver «mid winter greetings» du pétillant créateur canadien Bill Anhang. Vœux lumineux, accompagnés d’images de ses œuvres clignotantes et d’un p’tit bout de vidéo «A god video is in the making, then travel…sea …ya…»
Nos cousins québécois ont eu l’occasion de faire connaissance avec cet ancien ingénieur dont l’œuvre échevelée est basée sur l’électro-luminescence. Ce «chevalier de l’arc-en-ciel» s’est vu consacrer une expo d’envergure en 2003 à Montréal (Centre des Arts Saidye Bronfman) au cours de laquelle on a pu voir un tas de ses réalisations scintillantes réalisées sur des supports divers : chapeaux, fringues, globes en cuivre, tableaux.
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Si je vous parle de ce cher Bill c’est parce que sa route a croisé celle de l’art brut un beau jour du début de ce siècle quand le bouquin de Didier Deroeux consacré à Fleury Joseph Crépin (Idée’Art Editeur, 1999) est tombé entre ses mains. Il lui a illico fait une place dans sa cuisine-atelier à côté des bagel qui lui rappellent la cuisine juive de sa jeunesse car sa famille fut chassée de Pologne en 1931 par les pourfendeurs de «l’art dégénéré».
Avec Crépin, Bill Anhang s’est découvert des affinités pacifistes mais il a surtout été bluffé par les perles de couleurs dont celui-ci parsème ses tableaux. Il y a vu une invitation occulte au passage de ses fibres optiques et il s’est lancé dans un nouveau cycle de travail qui l’a amené à réaliser des portraits électriques : sa mère, Bill Gates, Joseph Crépin, lui-même.
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Ce qu’il traduit à sa façon : «la plus belle, le plus riche, le plus sage, le plus fou». En dépit de cette déclaration, Bill Anhang n’est pas fou, juste un peu fatigant pour cause de créativité turbulente.
Le catalogue de l’expo évoquée plus haut (Valérie Rousseau, guest curator) en témoigne.
23:50 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bill anhang, fleury joseph crépin, art brut | | Imprimer | | |
19.01.2006
Au fil de soi
Je profite de ce que ma quiche est au four pour venir tchatcher 2 minutes avec vous, joyeux amimuliens et mulhyènes (à cause du sourire). C’est fou ce que le temps passe. La vie s’en va et on n’arrête pas de louper des tas de choses dont on aurait aimé se goinfrer. C’est déjà demain que se termine l’expo Paul Duhem à Objet trouvé et pour Rétrofuturisme à la Galerie Hors Sol c’est presque râpé aussi. «Vacherie de vacherie» comme dirait une héroïne de Réjean Ducharme (bienvenue les Québécois). Et moi qui viens de me défiler pour un petit séminaire à Bruxelles sous prétexte que j’attends les beaux jours… J’ai complètement oublié que c’est demain le vernissage d’Art en Marge. C’est vrai que je ne suis pas une accro du tricot et leur première expo de l’année est une expo de textile. Au fil de «soi» que ça s’appelle. Je trouve que ce serait aussi bien sans parenthèse. Je déteste pas quand on joue avec les mots dans la titraille. Bref, toujours est-il que, en ce début d’année où Arts (maintenant ils mettent un S) en Marge va souffler ses 20 bougies (happy birthday to you A.E.M.) on nous promet des œuvres de divers créateurs belges et internationaux au premier rang desquelles les stupéfiants cocons de Judith Scott. J’ai remarqué aussi les pulls géants du danois Kenneth Rasmussen dont j’ignore tout mais ça a l’air bien émouvant. Cela me rappelle les sculptures en laine d’Annabel Romero que j’avais vues, en 2001 je crois bien, dans une petite exposition intitulée L’autre rive du regard, sur le Forum des Halles près de l’église St-Eustache à Paris, expo où j’ai découvert les machines d’A.C.M.
09:30 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art en marge, judith scott, paul duhem, kenneth rasmussen, art brut | | Imprimer | | |
15.01.2006
Cet immense rêve de l’Océan
Mobilisée comme je suis par les soldes, vous pensez bien que j’ai pas eu le temps de m’occuper de mon petit blogounet. J’étais trop occupée à trouver une cabine d’essayage pour traîner dans les expos. Heureux que les copines sont là pour me tenir au courant. Entre une bataille gagnée pour une parka à col de fourrure et une défaite sur toute la ligne pour une veste en agneau abricot emportée par une concurrente, la fidèle Lucette a pu faire un détour par la place des Vosges. Elle m’a envoyé ce communiqué laconique en provenance de la Maison de Victor Hugo où se tient l’expo Cet immense rêve de l’Océan Paysages de mer et autres sujets marins par VH «Visité hier la cabane à Totor. Point de vue imprenable sur l’océan. Evidemment. Fantasmagories fantastiques où bateaux en perdition et châteaux improbables sortent de la brume inquiétante».
Après quelques considérations assassines sur les audio-guides qui sifflent comme des balises de détresse quand on passe à côté de l’antenne-radar et contre les panneaux explicatifs rédigés par un hugolâtre («Aux confins de la terre, de l’eau et du ciel… face à la ligne parfaite de l’horizon… le tracé épuré du rivage…»), Lucette s’est tout de même déclarée bluffée par ces «dessins au téléphone sans téléphone». Tant qu’elle y était, elle s’est fait la visite totale : «une occasion de revoir cette maison dont les meubles conçus par V.H., qui y mettait lui-même la main, n’ont rien à envier à ceux de l’Abbé Fouré (en particulier un écritoire à 4 encriers où il se voit en séance spirite avec George Sand, Alexandre Dumas et Lamartine). Quant au décor conçu et composé par Hugo, c’est un véritable site d’art brut ! Emprunts chinois, compositions d’éléments divers, miroir étonnant au dessus d’une porte, donnent un ensemble étouffant où pas un espace ne semble laissé au vide».
19:15 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Victor Hugo | | Imprimer | | |
07.01.2006
Scalpa = Baneux
01:25 Publié dans De vous zamoi, Expos, Lectures | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : cordel | | Imprimer | | |
05.01.2006
Expo Tarsila do Amaral
Pour un début d’année cool, si vous aimez les expos où il n’y a personne, sauf quelques happy-few dans votre genre, précipitez vous sur celle de la Maison de l’Amérique Latine à Paris mais sans votre doudoune car il y fait une chaleur à crever. Vous y verrez les tableaux de Tarsila do Amaral, dont la technique fluide et charpentée, les formes végétales naïves, le climat métaphysique et les couleurs vives, synthétisent les diverses influences que marie cette fille de grands propriétaires fonciers qui flirta un temps avec le communisme. Etudes artistiques à Paris au début des années 20, enseignement de Fernand Léger, style chromatique rural de son Brésil natal, modernisme… pour résumer vite fait. Les Français (et les Suisses) la connaissent un peu parce que, amie de Blaise Cendrars qui avait le pif pour découvrir les peintres, elle a illustré un bouquin à lui en 1924.
00:35 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Tarsila do Amaral | | Imprimer | | |
25.12.2005
Je crois en Domsic et en Kosek
Je voulais profiter de la nuit du 24 pour faire un coucou aux cœurs solitaires qui passent les fêtes devant leur écran mais j’ai forcé sur le Champ' et je me suis contentée d’accrocher le journal d’abcd dans mon bô sapin roi des forêts.
Les diagrammes du Tchèque Zdenek Kosek s’y prennent eux d’une manière plus insidieuse en vous ligotant les pattes dans leurs entrelacs serpentins. Ses obsessions météorologiques visent à la maîtrise du temps, à la convocation des orages, à l’épopée des catastrophes climatiques. C’est sans doute pas facile de faire voisiner ainsi deux diables aussi différents. L’un frappe par sa trompette, l’autre par son violon. Energie, autorité d’un côté, finesse, miniaturisme de l’autre. Bruno Decharme s’en tire par un accrochage rigoureux qui a le mérite de ne pas renchérir sur les singularités des œuvres qu’il présente. Créateurs du ciel et de la terre sera à Prague à partir du 16 juin 2006. On peut la voir ici le samedi et le dimanche jusqu’au 24 avril. Où que vous soyez, par le métro, Montreuil, c’est la porte à côté.
23:30 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : janko domsic, zdenek kosek, abcd, art brut | | Imprimer | | |
04.12.2005
L'Aliment blanc envahit Tokyo
00:05 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | | Imprimer | | |