02.03.2007
Théophile «Wonder» Bra again
23:55 Publié dans Ecrits, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théophile Bra | | Imprimer | | |
25.02.2007
Théophile Bra, un illuminé romantique
Coucou, me voilà. Vous pensiez déjà que j’étais H.S. Pas du tout. J’en avais soupé de surveiller mon indice de skiabilité et de raboter les cailloux sur mes Rossignol. Alors, je pose mon bonnet lapon et je retourne à Paris et à mon blogounet d’amour. Car ça tombe bien; figurez-vous qu’il y a quelque chose à voir en ce moment. Ouf, ça faisait longtemps ! Sang d'encre que ça s’appelle, cette expo dont je vous cause.
C’est au Musée de la vie romantique, au 16 de la rue Chaptal (9e), une charmante maison de campagne nichée au cœur du quartier Saint-Georges, cher aux artistes du 19e.
On y montre les très peu connus dessins de Théophile Bra (1897-1863), un sculpteur accablé de commandes officielles sous la Restauration et la Monarchie de Juillet.
C’est Violette qui a repéré Bra dans le Figaroscope n°19457 (semaine du 21 au 27 février 2007). «Bouge-toi» m’a-t-elle dit, tu n’as que jusqu’au 10 juin pour découvrir ces visionnaires délires à la plume qui vont en laisser plus d’un sur le derrière». J’y suis allée, elle avait raison.
Parallèlement à ces bronzes aux savantes patines qui nous laissent froids, Théophile Bra, à la suite d’une crise mystique survenue en 1826, a développé une intense production de dessins surprenants accompagnés de textes frénétiques traversés d’éclairs poétiques.
Il y exploite, avec un talent qui anticipe parfois sur l’art moderne (Picasso, Max Ernst, collages) les ressources de l’automatisme (taches d’encre interprétées), du jeu des mots («Bouddha, Bouddhisme, boudeur»), du spiritisme, du magnétisme, des idéogrammes inventés.
Bra est l’auteur d’un Evangile rouge (chez Gallimard), journal intime nourri de ses théories mystico-artistiques. Il y décrit ses hallucinations
Je ne sais trop s’il sombra vraiment dans la folie mais il termina sa vie dans l’oubli et la solitude, lèguant des milliers de pages à la ville de Douai dont il était originaire. 130 ont été sélectionnées ici. C’est la première expo à Paname de cette œuvre CAPITALE.
Le catalogue est très bien (30 €). Les gens du musée très accueillants. Une dame à l’entrée du jardin oriente les visiteurs avec le sourire.
18:45 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théophile Bra | | Imprimer | | |
15.02.2007
Village Voice chante faux
N’en déplaise à Mikael Angel, l’exposition Ramirez est en passe de rendre oufs nos Rouletabille d’outratlantique. Le déconophone est ouvert à plein régime et c’est à qui assaisonnera son potage avec l’hénaurmité la plus carabinée qui se puisse écrire.
La preuve en est cette audacieuse déclaration inaugurale dans un article du Village Voice du 8 février 2007 titré Broken Angel : «Martin Ramirez is the 20 th-century Fra Angelico» !
C’est un certain Jerry Saltz qui mêle ainsi son grain de sel dans un concert qui prend la tournure d’une opération de propagande concertée. Soyons reconnaissants à cet auteur qui a le mérite de clamer sans vergogne ce que d’autres se contentent de suggèrer mezzo-voce.
Loin d’être coiffé des grelots, Ramirez était, selon Jerry (Jerry !, Jerry ! Jerry !) sain comme l’œil, très cultivé et brillant dessinateur. Voilà tout. Encore un peu et vous verrez que s’il se taisait c’était faute de parler bien l’américain. N’hésitant pas, sans preuve d’aucune sorte étayée par des documents psychiatriques et en l’absence du principal intéressé, à rectifier le tableau clinique, Saltz l’affirme bien haut : Ramirez après avoir été ramassé par la police pour vagabondage «was then misdiagnosed as schizophrenic, catatonic, and manic depressive».
Mais puisqu’on vous dit que ses madonnas nous ramènent à Ingres aussi bien qu’aux vases grecs de l’antiquité ! Vous êtes dur de la feuille quand même !
La prochaine fois, je demanderai la recette de «l’oreille de porc à la Van Gogh» à Jules-Edouard Moustic. Banzaï !
00:50 Publié dans Ailleurs, Expos, Gazettes, Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : martin ramirez, art brut | | Imprimer | | |
13.02.2007
Hu et End, étoiles de l’art brut
Non, ce n’est pas Bonnie and Clyde, Nénette et Rintintin, Nicolas et… Pimprenelle, Ginger et Fred, c’est Georgine et Paul que le MAM de Lille-Métropole délocalise à Libercourt, commune du Pas-de-Calais.
Georgine Hu qui battait monnaie sur papier hygiènique
Paul Engrand, plus connu sous le raccourci de Paul End popularisé par Dubuffet dans Honneur aux valeurs sauvages, sa conférence de 1951 à la Fac de lettres de… Lille.
Deux étoiles au firmament de l’art brut, Hu et End, pardon Hu et Engrand (j’aurais toujours du mal à troquer Balthus contre Balthasar Klossowski).
La rencontre Georgine Hu et Paul En(gran)d donnera lieu à vernissage le vendredi 16 février à 18 h au Collège Jean de Saint-Aubert. Parfaitement ! ça existe ! On peut même voir le trombinoscope des anciens élèves sur le site de la ville de Libercourt.
00:25 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Georgine Hu, Paul Engrand | | Imprimer | | |
11.02.2007
Martin Ramirez, on en parle, on en parle
J’y découvre des choses qu’on soupçonnerait pas. Ainsi, dans le beau triptyque pour l’expo Lobanov à la Collection de l’Art brut de Lausanne, au milieu des photos d’Olivier Laffely, cette mention : «Visite en langage parlé complété (pour les malentendants)». Initiative heureuse, surtout s’agissant de l’œuvre d’un créateur dont la surdité entraina le mutisme, l’internement et la rage de ne pouvoir s’exprimer et se faire comprendre.
Elle mérite le Bon Point d’Honneur spécial Animula que je distribue avec parcimonie. Elle gagnerait à se généraliser. Cela donnerait des expos Emile Ratier où les cartels seraient en braille, des expos Kosek où les visiteurs seraient tenus d’apporter leur bouteille d’eau minérale.
Je compte sur vous pour trouver des tas d’autres idées poétiques.
Quand j’entends dire que la famille de Martin Ramirez (qui cessa, lui aussi, de parler durant son internement) ne possède pas une seule œuvre de son aïeul je ne peux m’empêcher de penser que cela pourrait peut-être s’arranger. Il suffirait qu’à chaque transaction de ses tableaux, les marchands acceptant de gagner moins, les collectionneurs de payer plus, réservent une petite somme à une Fondation Ramirez créée à cet effet.
Et comme j’y vais carrément quand je me lance dans l’utopie, je me dis qu’on pourrait demander 1 dollar de plus à chaque visiteur de l’expo Ramirez de New York et quelque thune supplémentaire à tous ceux qui voudront conserver le catalogue en souvenir.En attendant, voici en prime la libre opinion d’un lecteur sur le même sujet :
23:55 Publié dans De vous zamoi, Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : Martin Ramirez | | Imprimer | | |
04.02.2007
Brut, Con et Naïf
Je m’apprêtais à vous signaler que c’était reparti comme en 14 pour Jules Leclercq et que ce prométhéen brodeur était descendu dans mon Auvergne jolie, où le Musée Mandet de Riom accueille jusqu’au 1er avril 2007 l’expo Donneur de feu quand, tombant de Charybde en Scylla, je me suis chopée la première crève de l’année qui m’a laissé le nez dans mon mouchoir jetable. Je ne dis pas ça pour ceux que ma petite santé intéresse mais ravagée par les atchoums, le monde m’est apparu sous un jour plus vain.
A quoi bon vous recommander Con comme la lune, le spectacle-lecture de Jean L’Anselme et Denis Parmain le dimanche 11 février 2007 à la Halle Saint-Pierre ? Ne vous ai-je pas parlé déjà de ces «poésies au ris de veau, au ris au laid, pleine de ris aux mots», de ce poète à part, compagnon de route de Dubuffet et de Chaissac ?
Allez donc rabâcher d’ailleurs avec une quinte de toux toutes les trois phrases !
Votre petite âme errante a beau se bourrer d’aspirine, sa petite tête n’arrive à se concentrer sur rien. Tout juste si elle a pu parcourir d’un œil fièvreux le bébé-article sur les Naïves sirènes paru dans le dernier numéro d’Aladin, le magazine des chineurs. Il annonce l’exposition de la partie de la collection d’Anatole Jakovsky (et non : «Jadovsky», comme l’estropie le journaliste anonyme) consacrée aux sirènes.
J’avoue que je suis pas folle des sucreries de peintures représentées dans le dossier de presse de Sirènes en scène mais il y a là-dedans «une vingtaine d’objets décoratifs d’art populaire» qui pourraient peut-être valoir le déplacement jusqu’au Musée maritime, fluvial et portuaire, espace des Marégraphes. On signale aussi, raison de plus!, la sirène en cire à cheveux humains qui appartînt à Robert Desnos.
Les p’tits malins ont déjà vu ce troublant simulacre en 2003 dans l’expo du Pavillon des arts Trajectoires du rêve dont l’excellentissime catalogue se vend en ce moment pour une bouchée de pain chez les bons soldeurs, du genre Mona lisait.
23:25 Publié dans Expos, Lectures | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, jules leclercq, jean l'anselme, anatole jakovsky | | Imprimer | | |
01.02.2007
Les vernis sages poussent à la roue
Bon, ben c’est pas tout ça, mes p’tits muliens et muliennes mais puisque vous êtes pas bavards en ce moment, il va falloir que je me décarcasse. Pas bavards, mais nombreux (merci), alors si vous avez dans l’idée de continuer à faire les voyeurs, ouvrez vos mirettes ça va commencer. Vous attendez pas cependant que je fasse dans la dentelle, ça urgeotte trop question actualité et les vernissages poussent à la roue. Alors je vous déballe en vrac pour aujourd'hui même, 1er février, à peu près dans les mêmes heures (18h/18h30) un vernissage à Paname et un à Bruxelles. Ce serait bien s’il y avait quelques Belges à Paris et quelques Français à Bruxelles mais les Suisses, les Italiennes et tous les autres citoyens du monde sont les bienvenus.
A Paris, c’est Romuald Abel, le photographe dont je vous ai parlé le 11 décembre 2006 (Du côté du Salon d’automne) qui montre son travail au Studio de Création Graphique Vincent Grégoire, 5 rue Notre-Dame de Lorette dans le 9e arrondissement, non loin de cet endroit magique où fut inventée la tarte à la Bourdaloue.
A Bruxelles, c’est l’Art en Marge qui nous invite à voir les œuvres de l’Autrichien Josef Hofer
Voir le film (version en allemand traduit en anglais) qui a été réalisé sur lui par Chris Lewis et Hans Wagner (source : Loreto Martin). Notez bien les rideaux de l’atelier!
et du Belge Karel Laenen.
L’Osterreichisches Kulturform, dont je vous ai touché 2 mots dans Mon Week-end à Prague, donne la main à cette expo.
Vous avez remarqué comme Animula devient tentaculaire ? Un vrai petit labyrinthe en son genre où l’on croise et recroise sa propre route. Si vous aimez les labyrinthes, foncez sur la vidéo et la note d’Atlas sur Gilles Tréhin. Tréhin c’est l’inventeur d’Urville, une cité imaginaire cosmopolite en pleine expansion, au fil de son crayon et de sa mémoire prodigieuse.
Ce jeune homme résidant à Cagnes, fait partie de ces gens -comme Temple Grandin ou Katia Rhode- qui semblent nés pour illustrer les capacités inouïes de l’esprit humain. Des «génies» diront ceux qui trouvent commode de se vautrer dans la transcendance. Des «autistes de haut niveau» disent les scientifiques qui ont inventé pour eux le syndrome d’Asperger.
00:35 Publié dans Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Josef Hofer, Karel Laenen, Gilles Tréhin | | Imprimer | | |
30.01.2007
Albert Hoffman, brut ou popu ?
Non ce n’est pas l’inventeur du LSD.
Albert Hoffman a beau porter le même nom que le chimiste suisse qui découvrit la célèbre substance hallucinogène, c’est un parfait autodidacte américain qui a consacré sa vie à la sculpture sur bois. Né à Philadelphie en 1915, sa réputation, à sa mort en 1993, ne dépassait guère la région d’Atlantic City dans le New Jersey.
C’est Herbert Danska, un réalisateur de films, qui a découvert son œuvre et l’a fait connaître après sa mort. L’American Visionary Art Museum de Baltimore, l’American Folk Art Museum de New York lui ont consacré des expositions en 1995 et 2002.
Aujourd’hui, comme je me tue à vous le dire, c’est l’Andrew Edlin Gallery de NYC qui s’y colle. Le carton de son invitation au vernissage s’orne d’un long dragon sur fond noir.
Albert Hoffman adore représenter des bêtes étranges, des diables, des créatures de la mer (il s’est engagé dans la marine après Pearl Harbor). Ses enfilades de sirènes à queues doubles font rêver. On les dirait en chocolat, douces et glissantes, n’en faisant qu’à leur tête.
Hoffman emprunte aussi ses thèmes à la mythologie grecque, au folklore américain et aux récits de l’Ancien Testament dont son père l’avait gavé dans sa jeunesse.
J’étais toute prête à ranger ce virtuose du couteau rudimentaire dans la case art populaire quand je suis tombée sur son Jersey Davil, une pièce en bois d’orme goudronné et brûlé, très primitif dans la facture. Inquiétant personnage qu’on ne peut pas facilement oublier.
Alors maintenant j’hésite. N’est-il pas un peu brut sur les bords ? Vous avez jusqu’au 3 mars 2007 (date de clôture de l’expo de l’A.E.G.) pour me le dire.
00:10 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Albert Hoffman | | Imprimer | | |
29.01.2007
Martin Ramirez : le vernissage
Vues plongeantes sur le vernissage de l’exposition Martin Ramirez à l’AFAM de NYC (American Folk Art Museum de New York). Beaucoup de monde.
Sur l’une des photos on aperçoit de loin des membres de la famille de ce grand créateur, qui ont acceptés d’être présents pour l’événement dont son arrière petite fille.
«Exposition considérable, sur plusieurs niveaux» me certifie une fidèle Animulienne qui a eu la chance d’être invitée ce soir là. «Véritable travail de conservateur avec une recherche de pièces dans de nombreuses collections de musées et privées» ajoute une autre de mes petites têtes chercheuses.
Du bla-bla de filles, me direz-vous ? Tiens, mon œil ! Z’avez qu’à vous reporter aux critiques du New_York_Times si vous me croyez pas. Pour les détails techniques, prière de rétrograder jusqu’à ma note du 2 janvier : Art brut 2007, 2 rétrospectives et 1 vente.
Pour les chanceux et les vernies qui auraient encore des jours RTT à brûler, je rappelle, au risque de radoter, que c’est jusqu’au 29 avril.
00:10 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Martin Ramirez | | Imprimer | | |
28.01.2007
New York fait la Foire
Et pendant ce temps, la teuf bat son plein à New York ! Je dis «pendant c’temps» parce que, clouée sur mon lit de douleur par le docteur Tarzan, mon dentiste, j’ai passé mon ouik sous la couette, abrutie par les calmants, au lieu d’aller goûter à la Grosse pomme. J’ai donc loupé l’Outsider Art fair, l’Expo Ramirez que je vous annonçais à grand fracas dans mon post du 2 janvier et l’«opening reception» de l’Andrew Edlin Gallery pour son nouveau show : Albert Hoffman, sculptor of wood.
Loupé en live, bien entendu, car une équipe de reporters animuliens, déléguée sur place par votre petite âme in-errante, m’a ramené images et impressions chaudes dont je vous fais profiter. Le cœur du truc c’était la foire, voici donc quelques échos de l’ouverture officielle.
«Le stand de Henry Boxer (Angleterre) a retenu mon attention» nous dit l’une de mes envoyées spéciales. «Je lui ai demandé de poser devant son œuvre favorite et il a choisi celle de George Widener».
Je passe parce que ce Widener, il y a un film qui va sortir dessus, j’aurai l’occasion d’en reparler.
Grande quantité d’œuvres sur le stand de Jennifer Pinto Safian. «Normal, c’est une Française!», poursuit mon informatrice. «Elle a connu Dubuffet étant jeune, alors qu’il venait visiter ses parents à la maison. Elle a même fait une thèse sur Dubuffet et l’art brut… à suivre».
Le best of de l’O.A.F. 2007 contiendrait encore, selon ce témoignage, «Charles Steffen, le nouvel artiste de Chicago qu’Andrew Edlin présente sur son stand. Des dessins à la mine de plomb et crayons de couleurs sur papier kraft : des personnages tout plissés, genre amphibiens, larvaires parfois, avec des attributs féminins, seins proéminents, ongles vernis, regards de grenouille».
Quant au «coup de cœur» de la soirée, c’est «le stand du charmant, attachant et sympathique Randall Morris» qui l’a procuré à une autre de mes mamarazzi. Ce stand «se démarque pour la qualité des pièces choisies (Chris Hipkiss, Emery Blagdon, Sandra Sheehy) mais aussi pour l’esthétique de la présentation, très raffinée, parmi le brouhaha des présentations des stands, touffues en général. R. Morris pose lui aussi devant son œuvre préférée : un bateau de Kevin Sampson, artiste outsider du New Jersey. Imbrication de matériaux qui fait penser un peu à A.C.M.»
Bon, j’arrête là parce que vous allez trouver que ce reportage est trop gentil mais tout le monde ne peut pas, comme votre Animula, avoir la dent dure.
17:10 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, martin ramirez, albert hoffman, george widener, charles steffen, kevin sampson | | Imprimer | | |