16.05.2010
De MaM en LaM, le voilà le joli LaM
Art brut lillois, à quand le plan media? Pour bientôt peut-être. Pour l'instant ça remue, ça bourdonne, ça s'active dans la PQR mais surtout à propos du chantier «art moderne» du futur méga-musée de Villeneuve d'Ascq.
Si vous voulez voir un conservateur en bloudjinzes (comme dirait Zazie), allez voir Madame Sophie Lévy qui mouille sa chemise ici pour Calder et Miró, ça vous donnera un aperçu de l'avancée des travaux et des petits soucis de l'accrochage.
C'est sans doute parce qu'il y a trop à faire qu'elle n'a pas le temps de nous glisser un mot sur les nouveaux espaces infinis qui s'ouvriront bientôt pour la Collection de l'Aracine gonflée à l'hélium de nouvelles acquisitions.
Vue virtuelle d'une future salle dédiée à l'art brut
Il faut la comprendre : il reste encore quelques wagons de terre à betteraves à pelleter. Heureusement, l'administration elle est gentille, elle a acheté le Pliz Johnson.
Alors un p'tit coup de psitch-psitch sur les vitres et le LaM (j'ai du mal à me rappeler ce que cette abréviation très tendance signifie) sera prêt à l'emploi.
Si Animula n'était pas si paresseuse, elle proposerait ses modestes talents de technicienne de surface autodidacte pour encourager l'équipe muséale avec son plumeau et son chiffon plutôt qu'avec sa mauvaise langue!
Ceux que ça tentent peuvent d'ores et déjà organiser un apéro géant pour l'inauguration qui est programmée pour le 25 septembre 2010 (notez bien l'année).
17:53 Publié dans De vous zamoi, Gazettes, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mam, lam, villeneuve d'ascq, lille métropole, art brut, art moderne, art contemporain, sophie lévy | | Imprimer | | |
05.04.2010
Toute la Corse dans une poudrière
La poudre d'escampette, moi j'aime ça. Surtout celle de Bastia. La poudre d'escampette, il arrive qu'elle nous conduise dans une ... poudrière.
Celle de Bastia abrite dans son petit bastion enchanté, face à la mer, le village miniature de monsieur Mattei qui est bien plus qu'une attraction touristique.
Une veste en cuir vert protège René Mattei du vent, assez vif en ce vendredi saint de 2010. Pour la visite, j'ai tiré la bobinette rouge et je le regrette pas.
Quand il parle de son œuvre, René Mattei s'exprime en poète : «Ceci est une identité, il ne manque que le parfum du maquis».
On ne peut lui donner tort. Son installation peut peser des tonnes, elle est légère comme l'air qu'on respire dans les hameaux perchés du Nebbio, de la Balagne ou du Cap corse. Cette Haute Corse des bergeries, des fours communaux, des moulins, des églises et des ponts génois, René Mattei la portait en lui.
Il fallait que ça sorte. Tout est donc sorti de ses doigts meurtris par le ciment, depuis 27 ans qu'il a entrepris la construction de cette «ambiance», non pas reconstituée mais «essentialisée» : U Paisolu, comme disent les journalistes.
René Mattei a quelque chose à voir avec les fabricants de crèches.
Quelque chose seulement. Ses réalisations sont plus ambitieuses, même si elles relèvent d'un art populaire plutôt que d'un art brut. On ne le sent pas du genre à reculer devant une tâche impossible.
Quand vous irez le voir, il vous dira, mieux que moi, les efforts consentis pour édifier sa Corse miniature animée (c'est ce terme qu'il préfère).
Il vous dira les pierres qu'il faut tailler pour les ajuster, les acrobaties (heureusement, il n'est pas gros) pour lier les blocs de l'intérieur, poser l'électricité, installer une cheminée qui fonctionne dans le fugone où la cuisine se faisait.
Le résultat est là, émouvant et concentré comme dans une grotte.
Un résumé de campagne corse. Ce n'est pas une mauvaise chose que R.M. manque de place dans le bâtiment vénérable qui lui a été prêté par la municipalité bastiaise (merci madame!). Cela donne de la densité à son travail et ne l'empêche pas de rêver à installer un petit train circulaire.
Sans se plaindre, René évoque son déménagement puisqu'il lui a fallu réparer et adapter la plupart des pièces autrefois exposées dans un vrai village. Il a trop à faire pour renouveler les plantes et s'occuper de la salle des machines au sous-sol. Surtout que le vent marin le trahit -lui l'ancien navigateur- en grippant ses moteurs. Il aurait besoin d'aide mais son œuvre et lui sont si indissociables!
En attendant ce serait pas du luxe si son site était mieux signalisé. Les medias locaux l'ont toujours «suivi» et son public est aussi bien continental qu'international. Les Québécois l'apprécient mais monsieur Mattei a faim aussi de reconnaissance insulaire. Alors, Corses de tous les pays, garez vous au parking de la citadelle et faites un tour dans son village!
Ne serait-ce que de par la nature des matériaux qu'il emploie, René Mattei est un miniaturiste d'exception.
Et si quelqu'un peut me dire pourquoi, dans les Foires Art Paris, on s'extasie toujours sur des Bull géants et jamais sur les miracles de patience et de créativité populaires construits à une échelle de 1 pour 30 par des miniaturistes du bord des remparts ensoleillés, qu'il ne se gêne pas.
16:34 Publié dans Expos, Jadis et naguère, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art populaire, corse, bastia, poudrière, corse miniature animée, rené mattei | | Imprimer | | |
28.02.2010
Cudowny sen Jean’a Smilowskiego
Mon cher Smilowski, je hais février, le plus court des mois et de tous le pire à la fois, parce qu'il fait baisser mes statistiques et que si ça continue, mars étant déjà là, je vais pas avoir le temps de parler de votre expo qui se tient à Villeneuve d'Ascq à La Ferme d'en haut jusqu'au 14. J'aurais tellement voulu la voir seulement, avec le boulot que j'ai au bureau, j'arrive pas à me libérer et je préfère assurer au cas où.
Jean Smilovski, ça fait un moment que je marche sur vos traces. J'aurais voulu vous connaître quand vous habitiez dans votre cabane du Vieux-Lille, près des fortifs de Vauban, une zone où les jardins ouvriers tournaient à la jungle. Vous l'aviez transformée en «ranch» personnel où vous abritiez vos souvenirs franco-polonais d'ouvrier malmené par l'histoire et par le travail ainsi que vos peintures, vos meubles et coffres décorés, vos jouets et vos pantins militaires.
J'aurais voulu voir in situ votre fresque sur Sitting Bull et partager votre fascination pour les Indiens d'Amérique. J'aurais aimé vous rencontrer, circulant à bicyclette, les jours où ça allait bien, vêtu de vagues uniformes de la guerre qui vous avait fait souffrir.
J'aurais adoré vous entendre chanter Ramona cette valse-symbole de la femme inaccessible à laquelle vous aviez voué un culte qui voisinait sans problème avec votre dévotion pour Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus et Sainte Rita.
Cette exposition actuelle, qui reconstitue l'intérieur de votre chez vous, succède à l'expo-parcours qui s'est tenu dans le Vieux-Lille en octobre 2009. Elle est organisée avec le concours de La Poterne, une association qui veille sans relâche depuis plus de 20 ans sur votre œuvre dont elle a sauvé l'essentiel. Je possède dans mon fouillis une jolie pochette de cartes postales éditées par cette asso.
Et un classeur où j'ai glissé divers souvenirs des passages que vous avez fait sur cette terre depuis votre disparition en 1989. Je crois bien avoir loupé Art et bricolage, l'expo de L'Aracine qui vous faisait prendre l'air pour la première fois avec André Robillard. Mais je possède l'invitation de l'expo à la Bibliothèque annexe du Vieux-Lille qui reproduisait deux pages d'un de vos somptueux livres uniques.
Et encore :
le catalogue de l'expo de la collection Bert Berglund où figurait une de vos œuvres,
un article paru sur vous dans Polonika (n°2), un canard franco-polonais disparu.
Tout cela c'était en 1993. Plus récemment, j'ai mis dans du coton le carton de votre rétrospective de 2002 au Musée d'Art Moderne Lille Métropole. Pour le régal de nos Animuliens, permettez-moi de montrer encore votre portrait photo par François Dumas pour le carton de votre apparition à la Médiathèque Marguerite Yourcenar en 1997.
Et plus émouvant encore - car de votre vivant - le tract d'une asso (avec un dessin de vous) qui, en 1986, réagissait contre la rénovation urbaine qui devait emporter votre univers.
20:20 Publié dans De vous zamoi, Expos, In memoriam, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, jean smilowski | | Imprimer | | |
25.02.2010
Appel pour Hervé Leforestier
Hervé Leforestier n'a rien à voir avec l'art brut et ses œuvres ont beau avoir l'air de flirter avec l'art modeste, elles ne cadrent pas non plus vraiment avec cette catégorie. Mais à ce niveau d'accumulation créatrice auquel il est parvenu dans son appartement de Coutances, on se fiche bien des catégories!
On pourrait à la rigueur chipoter sur les boîtes-ex-votos tous azimuts qu'il expose de temps à autre dans des galeries depuis sa sortie des Beaux-arts de Caen dans les années 80 mais là, comment ne pas être scotchée par la manière dont il a transformé son chez lui?
Impossible de bouder son plaisir et tant pis si son plaisir appartient tout simplement à l'art contemporain. On n'est pas sectaires. Plus encore qu'un collectionneur compulsif à la Jakovski, Hervé Leforestier, même quand il n'habite pas son 3 pièces, est immergé dans son œuvre et son œuvre se nourrit de ses tendances au confinement. C'est par l'intermédiaire de Fred Lux que ces belles images du photographe Pascal Carted me sont parvenues.
Si ça continue, je n'aurais plus besoin de sortir moi non plus mais je suis contente d'être une petite âme dont les errances sont provoquées comme si j'étais -bling, bling, bling- une bille de flipper. Les photos de P.C. accompagnent un APPEL DE JOEL HUBAUT, un autre artiste, apparemment très pote avec Leforestier. Il fait état d'un S.O.S. de celui-ci. On aimerait savoir lequel, même si on comprend que J.H. s'inquiète un max pour le devenir de l'installation leforestienne at home.
J'avoue que l'histoire des H.L.M. qui commenceraient à tiquer devant l'ampleur du work in progress de Coutances m'étonne pas trop mais il faudrait naturellement vérifier. A suivre donc, les tribulations de cet enragé assembleur coutançais dont l'intérieur (murs et plafonds) n'est pas sans nous faire penser un peu à la ferme d'Emery Blagdon.
00:05 Publié dans Blogosphère, De vous zamoi, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : hervé leforestier | | Imprimer | | |
15.02.2010
Идеальный дворец Почтальона Шеваля
Quel dommage que je comprenne pas le russe! Je suis même infoutue de vous traduire le titre du film ni de savoir qui qui l'a fait. Mais voilà que Cheval nous parle en cette langue et ça se laisse regarder. Tout de même si quelqu'un peut décoder, qu'il n'hésite pas...
23:15 Publié dans Ecrans, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : ferdinand cheval, art brut | | Imprimer | | |
03.01.2010
Meilleurs vire-vœux pour 2010
Pour commencer l'année sous le vent de l'art brut ou du moins sous le signe d'un art de plein air qui nous passionne tous, permettez que je dégaine mon joker de Noël sous la forme de girouettes poitevines dégotées grâce à l'ami Freddy, le roi des fureteurs. Faut vous dire que votre petite âme errante, fuyant les avalanches de foie gras et de bûches à la crème, est allée faire un p'tit tour dans les Deux Sèvres pour explorer les ressources d'une gastronomie locale supposée plus proche de la nature. A Parthenay où Bijou, la grosse 308 de location, nous débarqua le 25 décembre, mon chéri et moi, seul un resto auvergnat était ouvert. Délicieux La Truffade et idéal pour se caler les joues.
Après ça, on était fin prêts pour brûler des calories sur les routes blanches de givre du département.
Dans une ville voisine, on a cueilli au vol Monsieur Freddy qui nous a fait tourner et virer dans tous les sens jusqu'à faire halte devant une petite maison, un peu basque avec son pan de toit très long et son crépi sang de bœuf-vanille. C'est là qu'un monsieur poitevin du coin a installé son show-room en plein ciel de vire-vent inventifs, populaires et plaisants, rutilant comme des malades sous la lumière de l'ouest.
Maman ! ça faisait longtemps que j'en avais pas vu de pareils! La dernière fois c'était au Québec, il y a 10 ans. A Saint-Léon de Standon, sur la route 277 vers Saint-Joseph de Beauce.
Une de mes photos était parue à l'époque dans le petit Bulletin de la Société des Arts Indisciplinés.
De ce côté ci de l'océan, l'épouse du créateur de girouettes tînt à préciser pour Freddy que «l'ont venu, la télévision» et que «y'a pas grand chose dans le quartier, ça distrait un peu les gens». Ce jour là, son mari n'était pas visible. Il était là mais il souffre de son arthrite. Depuis 2 ans, «il n'en fait plus mais si le bon dieu veut il recommencera». S'il y a un bon dieu quelque part, qu'il se démène pour cette dame et que son girouetteur inspiré retrouve assez de forces pour continuer ces avions qui lui demandent trois mois de travail,
ces bonshommes au nez rouge si vivaces,
ces promeneurs avec leurs chiens qui hissent très haut le numéro du département (79)
Voilà toute la grâce que je vous souhaite, Cathy, Freddy, Jeanne, Alain, Sophie, Batolo, JB, Ana, ArtVisceral, Cécile, Fred, Le Palantin, Guy, L'Etonné, Michel, Orange, CoLudoM, Le Sciapode, Sco, Le Truffier, Béatrice, Georges, Bruno, Cosmo, Pierre, Stef, S, Baptiste, Daddy, Lise, Rappoport, John, Laurent, N.B., Phil, Jérôme, Brunet, V., J.P.N., Jean-Louis, Jeannine, Nadau, Sun, M.V., Henk, Christian, Teresa, BB, Rémi, Letrangère, Tiger, Romuald, Lespignan, Père Cheron, Louis, Dominique, Gérard, M. G.-V., Pindalep, Valérie, Armelle, Pierrick, Céline, Jolly, André, Eglantine, Bill, Pas à pas, Bertrand, Le Garçon Mutant anachronique, Vito, Magali, Caroline, Dd, Pascal, Anne, Colette, Jenni, SpiRitus... Et à vous aussi, Animuliens trop timides pour me laisser des commentaires ou des messages perso mais très fidèles quand même.
A tous, de belles découvertes en 2010 dans le monde magique de l'art sans fil-à-la-patte!
19:13 Publié dans De vous zamoi, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, art populaire, vire-vent, girouettes, 2010, voeux | | Imprimer | | |
23.11.2009
Néo, Barbudo, Mono : un trio lithique
Résultats des courses. Le gagnant du quizz sculpturel c'est... Fred. Il a eu raison de parier sur le 5. La bonne réponse était : «datent du néolithique». Il coiffe d'une courte tête Freddy & Cathy qui ont aussi découvert la bonne solution mais avec un peu de retard (ils recevront un Kdo de consolation).
Les sculptures soumises à votre sagacité par votre petite âme errante proviennent de Lepenski Vir, village de Serbie situé au bord du beau Danube bleu dans le défilé du Djerdap, célèbre pour ses Portes-de-fer.
Elles sont plus toutes jeunes; ça leur fait même dans les 9000 piges car on pense qu'elles ont été réalisées vers les moins 7000 avant le p'tit Jésus de Nazareth.
La civilisation dont elles témoignent nous reste assez opaque. Tout ce que je sais c'est que les gars qui ont fait ça étaient des pêcheurs.
J'avoue que j'ai eu un choc en découvrant cette bobine ahurissante sur la couverture d'un vieux catalogue d'une expo portugaise qui a eu lieu en 1986 à l'initiative de la Fondation Gulbenkian et de l'ambassade de Yougoslavie. Merci à mon chéri qui a dégoté ce document au hasard d'une de ses journées de chine au salon du livre de Lille.
Personnellement cette grosse tête écailleuse m'a tout de suite fait penser aux Barbus Müller qui figurent, on le sait, parmi les premiers cas d'art brut enregistrés par Jean Dubuffet.
J'ai même cru l'espace d'un instant que j'avais mis la patte sur une source possible de ces derniers. Nous sommes en effet quelques un(e)s à penser que les fameux Barbus pourraient bien être en fait le résultat d'une mystérieuse activité syncrétique à laquelle Henri-Pierre Roché et Charles Ratton, les premiers collectionneurs de ces objets d'art énigmatiques, ne seraient pas étrangers.
Ne serait-ce, on peut le supposer, que parce qu'ils en auraient su plus que Dubuffet ne l'a dit (ou su) sur l'auteur des Barbus Müller. Malheureusement mon hypothèse ne tient pas. Le site de Lepenski Vir a été découvert et fouillé en 1965 tandis que la brochure de l'art brut révélant les Barbus Müller a été publié par Gallimard en 1947.
«Ma pauvre Ani, le voilà rabattu ton caquet!» je me suis dit.
C'est vrai que ça m'apprendra à jouer les petites têtes chercheuses. Heureusement, une image envoyée par courriel par un Animulien malin, est tombée à point pour me consoler.
Elle représente un monolithe sculpté Ekoi (du nom d'une ethnie du Cameroun). Je sais pas si j'hallucine mais je lui trouve aussi un certain air de famille avec mes barbus adorés. Et je ne peux pas m'empêcher de penser que Charles Ratton, grand connaisseur de l'art africain, a pu parfaitement fréquenter ce genre de choses.
A vérifier dans les nombreux catalogues des ventes publiques dont il fut l'expert.
Quant à toi, Fred le gagnant, n'oublie pas de m'envoyer par courriel l'adresse où tu veux recevoir le prix de ta victoire.
23:55 Publié dans De vous zamoi, Glanures, Jeux et ris, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : lepenski vir, art néolithique, monolithes ekoi, barbus müller, serbie, danube | | Imprimer | | |
08.11.2009
Sur les traces de Richard Greaves
CHOMO, je comprends qu'on le regrette mais faut pas se vautrer dans la nostalgie. Rien n'agacerait plus le vieux pirate d'Achères que ça. Il est d'autres forêts, il est d'autres artistes. Bien vivants.
Avis à Baptiste et à tous les gentils Animuliens de 28 ans ou moins : prenez vos chaussures de rando et vos Quechua et partez sur les routes à la recherche des créateurs.. Vous trouverez bien, dans nos campagnes ou dans les bois, chers à Henri-David Thoreau, une bécane de temps à autre pour vous brancher sur mes lignes et me tenir au courant.
C'est ce que Florent vient de faire. Un samedi de septembre 2009, il a «tendu le pouce jusqu'à ce que Jean-Luc, retraité, le prenne dans son char» et le dépose à St-Simon-les-Mines «au Don Camillo, ancienne église transformée en restaurant, situé aux alentours du 450 Rang Chaussegros».
Non loin de chez Richard Greaves. Florent devait rencontrer Clément Côté qui a édifié ses installations en bardeaux dans ce coin de Beauce mais la nuit était tombée, «aucune présence» chez lui.
Feinté le Florent qui pensait planter sa tente sur son terrain. Cela lui disait rien de s'installer n'importe où, je l'avais mis en garde contre les rencontres de nounours toujours possibles.
Heureusement, les Québécois n'abandonnent pas un jeune Français dans le besoin. Denis l'invite à camper dans sa propriété au bout du rang. Comme dans les contes de fées, Florent marche en direction d'une maison éclairée. Un homme siffle puis dit «Allo». Il se rassure quand Florent lui répond. Il l'avait pris pour un animal.
C'est Michel le frère de Denis. Il indique à Florent un emplacement pour la nuit. Près de là, Florent distingue des tas de ferrailles.
Il questionne : «Richard Greaves?». C'est bien ça.
Denis apporte à Florent un oreiller et des couvertures. Il fait froid le matin quand Florent part à l'aventure.
Bientôt c'est la première cabane de Greaves, celle dont Florent a acheté «la carte postale à la fondation de l'art brut à Lausanne».
Le pantalon «trempé jusqu'aux cuisses par la rosée», il explore la Maison des Trois petits cochons et la Cathédrale. Petit déjeuner avec Laurent, un autre frère de Denis, et ses enfants. On force sur le café pour faire plaisir au Français. Philippe, Xavier et François, les fils de Laurent traitent Florent qui est de leur âge «comme leur cousin».
Ils l'emmènent faire le tour des cabanes de Richard Greaves. A 4 sur un quad, faut pas avoir le trac! Florent suit ses guides partout, y compris sur les toits comme un violoneux dans un tableau de Chagall.
Vous parlez d'une initiation! Richard reste invisible mais Florent prélève un petit morceau de cabane qu'il fait signer par ses nouveaux amis. Plus tard, il l'accroche dans sa cuisine pour penser à eux depuis la France.
A eux et à Greaves. Il pense déjà à lui écrire car il retournera, c'est sûr, l'année prochaine au Québec.
21:22 Publié dans Ailleurs, De vous zamoi, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : richard greaves, québec, beauce, anarchitectes | | Imprimer | | |
02.11.2009
Art topiaire du bord des routes au Japon
Puisque je suis dans les monstres, je ne résiste pas au plaisir de vous montrer celui-là qui nous vient du Japon. Tant pis, s'il y a chez vous un petit chaperon rouge qui sommeille! Ce lupus impudicus est peut-être un cousin des Yokaï, ces fantômes dont je vous ai déjà touché deux mots le 7 janvier 2006 dans ma note Scalpa=Baneux. Plus vraisemblablement, on pourrait l'apparenter aux kami des routes, ces dieux phalliques des sentiers et des carrefours japonais.
Il est probable cependant qu'il sort tout armé (si je peux m'exprimer ainsi) de l'imagination de son jardinier-paysagiste, en compagnie de beaucoup d'autres de ses congénères du genre ours et oiseaux.
Ces chefs d'œuvre d'art topiaire ne figurent pas dans les guides. Ils ont été repérés par une Animulienne, en voyage organisé du côté du Mont Aso, «le plus vaste des volcans du Japon», selon Wiki, dans l'île de Kyüshü.
Malheureusement le mini-car faisait seulement une pause pipi. Elle n'a eu que le temps de prendre quelques photos et comme ça arrive souvent dans ces cas là, elle a oublié de noter l'endroit exact.
Tout ce dont elle se souvient c'est que c'était sur la route entre Kumamoto et Fukuoka près d'un lieu de thermalisme. Elle n'a plus l'interprète sous la main pour nous préciser.
Moi, ça m'a frappée tout de suite cette scénographie de buis taillés (enfin d'arbustes du genre buis) qui joue avec les nuages ou avec la brume.
Le nombre de sujets, la disposition foisonnante m'ont fait penser à l'œuvre du vendéen Joseph Marmin que Gaston Chaissac avait indiquée au photographe Gilles Ehrmann qui l'a glissée dans Les Inspirés et leurs demeures, son fameux album de 1962.
Comme celles de Marmin, les créations du Japonais, dont je n'ai pas été fichu de trouver le nom, n'ont que peu de choses à voir avec les réalisations ordinaires de ce genre. Au Japon comme en France, une tradition d'art topiaire existe qui donne généralement le jour à des sculptures végétales beaucoup moins impressionnantes pour ne pas dire carrément gnan-gnan.
En gratouillant le net comme une malade, j'ai découvert d'autres images des statues vertes de cet inspiré du bord des routes japonaises et même peut-être sa bobine, ou celle de son fils qui continuerait l'activité paternelle.
A ce que j'ai compris, avec le peu d'anglais glané sur des sites de voyageurs et le peu de japonais que j'ai pu cahin caha traduire, les arbustes seraient taillés en dehors du site et replantés ensuite autour d'un cratère, non loin d'un élevage de daims.
S'il y un franco-japonais dans la salle qu'il n'hésite pas à nous en dire plus.
00:15 Publié dans Ailleurs, Glanures, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art topiaire, japon, mont aso, joseph marmin, gilles ehrmann | | Imprimer | | |
01.11.2009
Ste Foy-la-Grande : réveil des créatures de la nuit
Pour le 1er novembre, je vous avais préparé un joli petit calavera mais voilà que les créatures de la nuit de Franc Barret pointent leur terrible museau dans la presse et je préfère vous inviter à regarder l’horizon. L’article de Jean-Claude Faure du 31 octobre 2009 dans Sud Ouest (actualités de Sainte-Foy-la-Grande) nous fait miroiter l’ouverture du nouveau musée Barret pour septembre 2010. Occasion de nous mettre en pleine lumière la Chauve-souris vampire et l’Homme de Cro-Magnon.
photo J.-C. F. pour Sud Ouest
En compagnie de monsieur Pierre Lamothe (en arrière-plan avec les lunettes), fondateur du Musée du Pays foyen et défenseur de l’histoire locale qui travaille avec son association à la résurrection de l’œuvre de Franc Barret.
Les Animuliens qui auraient un peu oublié qui est Barret peuvent se reporter à ma note du 11 juin 2008 : Souvenirs de Franc Barret et au commentaire de monsieur Philippe Lafaye.
15:38 Publié dans Gazettes, Musées autodidactes disparus, Oniric Rubric, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, franc barret, vampire, musée franck barret, créatures de la nuit | | Imprimer | | |