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31.12.2009
Finir l’année avec Landreau
La petite dernière avant que le réveillon ne se mette en route. C'est juste pour vous dire de looker mon nouvel album consacré au merveilleux caillouteux Marcel Landreau qui est sans doute une des meilleures rencontres que j'ai faite dans l'année.
Bon maintenant, je vous quitte pour aller tartiner mon gras de baleine et mon fond de teint à paillettes qui va me faire briller comme un sapin de Noël.
Bonne fin d'année à toutes et à tous, cailloux compris.
20:58 Publié dans De vous zamoi | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, marcel landreau | | Imprimer | | |
28.12.2009
Annie Chaissac a son point de vue
Le point de vue d'Ani, on peut pas dire que je vous l'épargne mais celui d'Annie c'est plus rare. Et plus intéressant quand il s'agit d'Annie Chaissac. Aussi faut pas que j'omette de vous signaler l'entretien que celle-ci a accordé au n°3205 d'un magazine hebdomadaire que ça urgeotte drôlement que vous achetiez parce que après-demain tombera déjà le numéro suivant. J'ai beau être très «people», j'en étais restée à «images du monde» mais maintenant c'est «Point de vue» tout court, le nom de ce canard laqué, tout plein de Chouchoux, de Shabanoux, d'Alexandra de Monac et d'ex-chroniqueuse du Monde (coucou Claude Sarraute, elles nous manquent vos dernières pages).
Pour pas que vous vous gouriez, je vous montre la couverture. Oups! pardon, je vous l'ai collée dans le mauvais sens! On dirait un Baselitz. Bon c'est pas grave. L'amour et le débat d'idées, ça implique la tête à l'envers. Vous n'aurez qu'à la remettre à l'endroit comme disait Dagobert.
C'est monsieur Raphaël Morata qui interviouve Annie Chaissac. Ses questions offrent à la fille du peintre (qui ressemble de plus en plus à son père) l'occasion de faire passer dans le gros public quelques vérités toujours bonnes à prendre. Sur les liens entretenus par Gaston Chaissac avec Jean Dubuffet : «En simplifiant un rapport de professionnel à professionnel. Ils ont aimé échanger leur recette de fabrication, mais pas se rencontrer. Sans qu'il y ait eu de brouilles entre eux. Ils étaient francs et honnêtes».
Sur le rapport de Chaissac à l'art brut : «Au commencement, ça l'a amusé, puis très vite toute cette histoire créée par Dubuffet l'a agacé. (...) Il n'était dupe de rien, se méfiait de la virtuosite facile et commerciale. Il cassait tout pour repartir à zéro. L'art brut n'était pour lui qu'un exercice de mise en train. Il s'est très vite positionné comme un chercheur».
23:53 Publié dans Expos, Gazettes, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : gaston chaissac, annie chaissac | | Imprimer | | |
25.12.2009
Jean Dubuffet à l’Atelier Grognard
Un peu grognon après le réveillon ?
Heureusement, il n'est pas trop tard.
Pas trop tard pour l'Atelier Grognard.
Offrez vous la Malmaison, offrez vous son Château.
Pour terminer l'année, Dubuffet c'est tout indiqué. Et pour la commencer aussi puisque c'est jusqu'au 8 mars 2010, l'exposition Jean Dubuffet, l'œuvre gravé 1944-1984.
Sophie Webel, la dirlo de la Fondation Dub a choisi pour nous (c'est sympa) 150 œuvres de notre Jean grognon favori. Le tout découpé en 5 tranches correspondant à autant d'étapes de l'artiste. Beaucoup de lithos en particulier, facette pas souvent (ou pas assez) mise en valeur dans les expos.
15:10 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : jean dubuffet | | Imprimer | | |
21.12.2009
Chroniques de l’oie de noël
Bon, c'était pas une bonne idée de vous envoyer dans l'Eurostar mais j'ignorais que vous alliez rester bloqués dans le tunnel. Donc pas la peine de me faire la gueule. Il reste encore un peu de temps pour vos cadeaux de Noël.
Une paire de gants aux ongles rouges? Idéale pour pas se perdre dans la neige. Je l'ai repéré sur Les Grigris de Sophie, le blogue d'une modiste rémoise qui a la bonne idée de nous offrir en bonus des photos récentes de la maison de Bodan Litnianski.
Plus traditionnel mais pas mal non plus, le catalogue de l'Expo Chomo. Belle couverture de Clovis Prévost qui marche à l'ombre et au soleil. A acheter autant pour l'icono que pour la doc, les points forts de cette publication. Avec les nombreuses repros, on se fait une idée de la diversité des œuvres en même temps que de l'ambiance de cet atelier sous les pins de la forêt de Fontainebleau. Ce que je préfère c'est la bio.
Elle rappelle le rôle décisif des deux seuls amis que Chomo ne mettait jamais en boîte : Altagor, champion de la poésie sonore (rencontré à la fin des années 50) et Claude Clavel, jeune ingénieur qui, à partir de 1964, aida Chomo dans ses activités de bâtisseur.
A noter la biblio qui remonte à 1960 et au n°3 de Fantasmagie, une revue belge dont je vous ai retrouvé une page.
La liste des expos, radios, télés, n'est pas moins trapue. L'ensemble est pourvu d'une préface de Laurent Danchin chapeautée d'un hommage par ce «commissaire à 100 %» comme il se désigne parfois (voir son commentaire sur ma note du 4.10.2009) et suivi d'un entretien du galeriste Jean Camion avec... Laurent Danchin. Et comme il faut tout faire par soi-même de nos jours, c'est à la 3e personne que Mr 100 % parle de lui-même dans sa biographie de Chomo. Pour être juste, précisons que l'omniprésence du maître d'œuvre de ce catalogue dont le nom n'est pas cité plus d'une trentaine de fois (j'ai vérifié) est équilibrée par une trentaine de témoignages (hélas imprimés dans un corps microcospique) empruntés à des Préludiens fidèles ou occasionnels parmi lesquels Janine Malbec, que Chomo appelait «Nounou» parce qu'elle veillait sur le sale gosse que cet artiste à la puissance 10 était resté. S'il vous reste de la place dans vos sabots, prévoyez large et demandez un paquet enrubanné pour Gaston Chaissac, poète rustique et peintre moderne chez Actes Sud, le bouquin qui accompagne l'expo du même nom au Musée de Grenoble (jusqu'au 31 janvier 2010), également co-éditeur.
Là, ils s'y sont mis à trois pour les textes : Guy Tosatto, Didier Semin et Benoît Decron qui a monté tant et tant d'intéressantes expos au Musée Sainte-Croix des Sables d'Olonnes, par exemple René Drouin ou Anton Prinner (c'est pas d'la daube). Souhaitons lui bon courage car il vient de prendre la direction du Musée Pierre Soulages à Rodez (pardon : «Grand Rodez») et ça ne doit pas être de la tarte de passer des poteaux de couleurs de Chaissac aux tartines de noirceur du grand Pierre qui me soûle un brin, malgré ses discours sur «la lumière qui vient de la toile».
Stop pour aujourd'hui car je deviens sotte comme une oie de Noël.
23:33 Publié dans De vous zamoi, Lectures, Miscellanées | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, bodan litnianski, chomo, altagor, gaston chaissac, clovis prévost, pierre soulages, grand rodez | | Imprimer | | |
19.12.2009
Pascal-Désir Maisonneuve recherché à Bordeaux
Désir de Maisonneuve ? Si des fois vous êtes accroc comme moi aux coquilles masquées de cet anarcho-mosaïste-brocanteur, sachez que vous risquez d'en voir bientôt dans une expo à Bordeaux. N'allez pas croire que ce soit du foutage de gueule.
Le Musée des Beaux-Arts de cette ville qui est aussi celle de Pascal-Désir (il s'appelait Pascal avant Désir) Maisonneuve se prépare bel et bien à faire de nouveau du tintouin sur son œuvre. Du moins si on en croit une petite annonce qui passe en ce moment dans le n°44 (18 décembre 2009) de La Gazette de l'Hôtel Drouot et qui fait appel au peuple pour le prêt de masques en coquillages de P.-D. M.
Alors si vous avez un vieux Maisonneuve qui traine dans votre grenier parce que votre arrière-grand-tonton en avait raflé un aux Puces sous le nez d'André Breton et de Jean Dubuffet réunis, c'est le moment de vous manifester car il semble que ces choses là ne courent pas les rues.
D'après Michèle Edelmann qui a écrit la notice Maisonneuve dans le fascicule 3 des Publications de l'Art Brut en 1965, ce créateur disparu en 1934 n'aurait réalisé qu'une quinzaine de masques durant sa crise artistique qui n'a duré qu'un an (1927-1928). Mais je me demande s'il ne faut pas voir un peu plus large étant donné ceux qui proviennent en ligne plus ou moins directe du peintre André Lhote. Voir sur ce point ma note animulienne du 10 juin 2007 : Beau masque à Bordeaux. Donc, si vous avez des tuyaux là-dessus, je suis prête à ouvrir les grandes oreilles.
01:30 Publié dans De vous zamoi, Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, pascal-désir maisonneuve | | Imprimer | | |
16.12.2009
The Museum of Everything
Hello, joyeux everythingers ! Bonsoir gentils Animuliens ! Noël approche et avec lui revient l'envie du vieux christmas pudding des familles qui, comme chacun sait, ne se déguste que chez nos voisins britanniques. C'est le moment de réserver votre place dans l'Eurostar et de vous offrir un petit voyage à Londres pour aller visiter ce nouveau musée (ou cette galerie?) consacré(e) à la création autodidacte qui s'est ouvert le 14 octobre 2009. The Museum of Everything c'est son nom.
Pas «Musée des Outsiders», attention! James Brett, son fondateur, a paraît-il horreur du mot outsider. On peut le comprendre. Ce terme me porte aussi sur les nerfs assez souvent bien qu'il soit entré dans l'usage, même chez les Froggies. A ce que j'ai cru comprendre, Monsieur Brett s'intéresse à ces créateurs qui ne savent pas ce qu'ils font. Ceux dont le travail n'est pas seulement étrange, intense et original mais encore : contraint.
Les August Walla, les George Widener
les Henry Darger
les Johann Hauser, les Alexandre Lobanov
les Madge Gill
les Willem Van Genk
pour ne citer que quelques-unes des personnalités représentées dans la collection. Des gens qui font de l'art en privé (du moins au début). Des gens qui, de toutes manières, ne peuvent faire autrement que de faire ce qu'ils font. Des créateurs d'art brut, quoi ! Je n'ai pas de conseil à donner à James B mais il ferait tout aussi bien d'employer le mot inventé par Jean Dubuffet. C'est le meilleur et c'est très prononçable par une bouche anglo-saxonne de bonne volonté. Un peu bizarre mais délicieusement exotique. Un rien snob (je plaisante of course). Le M.O.E. est situé dans le Nord-Ouest de Londres, pas loin de la station de métro Chalk Farm.
Dans un secteur résidentiel de Primrose Hill. A l'angle de Regent's park et de Sharples Hall street. Vous situez ou il faut un G.P.S.? Ce haut-lieu de l'art everything est installé dans une ancienne laiterie.
James Brett, qui est réalisateur de cinéma en même temps que collectionneur, s'est sans doute souvenu que cette laiterie fut un studio d'enregistrement. L'ambiance de cet espace chaotique, rythmé par des couloirs, des bureaux et des escaliers, fait penser, m'a-t-on dit à une école primaire.
Si vous voulez tout savoir sur l'odeur de thé et de marmelade qui y règne, allez sur le blogue Amelia's Magazine. Jessica Stokes vous guidera pour une visite sympa de ce lieu apparemment charmant et volontairement non adapté au style classique d'une galerie de collectionneur privé. La communication fléchée pour y arriver est du genre bon-enfant.
Une contribution du visiteur serait sollicitée. De 1 Livre Sterling à 1 million selon ses moyens. Au dessus de la sortie, vous trouverez l'indication «last thing». Auparavant vous serez passés devant une porte verrouillée («nothing»).
Quand à «everything», vous le lirez en descendant dans un énorme espace, sorte d'entrepôt rempli de peintures, sculptures et dessins du sol au plafond. Le fondateur du musée serait doué du sens de l'humour que ça ne m'étonnerait pas. A suivre...
01:03 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, londres, george widener, henry darger, alexandre lobanov, madge gill, willem van genk, james brett | | Imprimer | | |
13.12.2009
Desmoulin’s art : double expo
C'était un p'tit gars qui s'appelait Fernand. Comme Fernand Reynaud mais lui c'était Desmoulin son nom de famille. Il était pas Auvergnat mais Périgourdin. L'avait un papa qu'avait pas fait fortune dans l'épicerie et une maman. Les parents se séparent mais le p'tit Fernand fait carrière. Non dans la médecine qu'il abandonne mais dans les Beaux-Arts. Elève des peintres pompiers, Fernand Desmoulin devient vite un graveur officiel.
Ernest Renan Théodore de Banville
Avec ça, brave gars : dans l'Affaire Dreyfus il est du bon côté. C'est pas si courant à l'époque pour un artiste qui cherche le moyen de parvenir. Il ferraille avec Zola contre les antisémites. Avec son pote Emile, il fait du vélo que l'on vient d'inventer. Cela le change de son boulot de portraitiste mondain en concurrence avec le réalisme photographique.
Dessin de F Desmoulin : E Zola écrivant à son bureau (1887) Médan - Maison d'Emile Zola
Mais il tourne en rond, il est pas heureux en amour. Il fréquente le gratin littéraire. Rien pour intéresser André Breton. Pourtant celui-ci lui fait place dans Le Message automatique, fameux papier qui paraît en 1933 dans Minotaure. Il appelle Jules Bois, un reporter de l'occultisme, à la rescousse. Selon ce dernier, la main de Desmoulin perd parfois la boule. Elle opère «dans l'obscurité, à l'envers, de biais, sur tous les points à la fois, sans ordre, impérieuse, clairvoyante et savante pourtant». Breton ne donne aucun exemple de ces dessins échevelés de F.D. Mais on apprendra plus tard que, dans une lettre de 1965 reproduite par Dominique Dussol dans un article du Festin n°16 (février 1995), il rêvait encore de coller des images médiumniques de Desmoulin dans La Brèche.
Car il s'agit bien de spiritisme dans cette histoire de dessins automatiques. Les esprits, il n'y croit guère, Fernand Desmoulin, même s'il accepte de jouer aux tables tournantes dans le salon de Mme Catulle Mendès. Pourquoi est-il soudain convaincu de leur existence un soir de juin 1900? Dépression, besoin d'évasion? Mystère et boule de gomme! Toujours est-il que cette séance pas comme les autres va lui fournir un prétexte pour s'arracher à une morne production académique. Rentré chez lui, il se lance en solitaire dans des expériences graphiques d'un symbolisme exacerbé.
Lui, le compagnon de route du chef de file des naturalistes! Pendant 2 ans, il se soumet à des guides invisibles qui l'encouragent et qui l'engueulent pour le pousser à une création fièvreuse dont il sortira sur les rotules.
Une bonne partie de ces œuvres hautement dérangeantes pour l'époque seront données, après sa mort en 1914, au Musée de Brantôme où elles végèteront.
Jusqu'à la récente rénovation de l'établissement en l'an 2000.
On peut consulter sur ce point le n°3 des Cahiers de La Chapelle-St Robert, sympathique fanzine de juillet 1984. Fort heureusement, une partie de la production spirite de Fernand Desmoulin était restée en circulation.
L'occasion est donnée aux Parisiens invétérés ou occasionnels d'en avoir une idée en visitant jusqu'au 9 janvier 2010 les expositions jumelles de la Galerie Christian Berst et de la Galerie Christophe Gaillard, près du Musée Picasso (fermé) et de la Librairie Florence Loewy (ouverte).
Elles s'intitulent : Fernand Desmoulin, Leçons des ténèbres et sont accompagnées d'un catalogue avant-propoté par Arnulf Rainer.
12:51 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : fernand desmoulin, brantôme, emile zola, judith gautier | | Imprimer | | |
10.12.2009
L’art brut, on en a parlé !
Deux jours de colloque à l'I.N.H.A. et votre petite âme errante n'y était pas. Allez donc vous libérer toute la journée en début de semaine quand votre N + 1 a chopé le virus de la réunionite aigüe !.. J'aurais pourtant aimé faire la petite souris et ne pas perdre une miette de cette bonne grosse tchache de lundi et mardi derniers organisée à Paris par l'Institut National d'Histoire de l'Art en binôme avec le Musée d'Art moderne de Lille Métropole. Impossible de vous résumer. Il fut question de l'art brut «dans ses relations à l'inventeur, aux notions d'artiste et de créateur, de sa position dans le champ culturel ou non, de son intégration dans l'histoire de l'art ou l'histoire du goût» (je cite + ou -). Pluridisciplinaire était l'ambiance. Ce qui veut dire qu'étaient mélangées certaines pointures connues dans le landerneau : Savine Faupin, Gérard Durozoi, Lise Maurer, Béatrice Steiner, Maria A. Azzola, Claude et Clovis Prévost, Michel Nedjar et des représentants de la génération montante (Anouck Cape, Baptiste Brun, Myriam Pol etc.) représentée également dans l'assistance.
«Je ne sais toujours pas ce qu'il en est de l'avant garde», m'écrit une de mes copines qui a assisté à des petits bouts de la chose. Elle fait allusion au titre du colloque : L'art brut, une avant-garde en moins qui n'était pas, à dire vrai, des plus limpides. «Mais ce qui est sûr c'est que la jeune garde s'avance» ajoute-t-elle sur un ton martial. Si j'ai bien compris, elle a trouvé réconfortant de voir des jeunes assez passionnés pour se lancer dans des thèses sur Henry Darger comme Myriam Pol qui a mesuré avec son dargeromètre l'influence du père des Vivians girls sur certains artistes contemporains bon teint. Mon reporter improvisé a dégusté aussi à la petite cuiller les prestations d'un «jeune conservateur de Berne» (elle se rappelle plus le nom) et d'une historienne d'art de Budapest, Mme Judit Falcudy qui remplaçait au pied levé M. Laszlo Beke. Si ses impressions sont dignes de foi (je n'ai pas pu vérifier à fond), alors ce colloque s'inscrira dans l'histoire comme un jalon. Celui grâce auquel on aura pris conscience combien l'art brut concernait maintenant toute une pépinière de cerveaux frais et non plus seulement une poignée de «spécialistes» historiques, blanchis sous le harnois. L'un de ceux-ci (qui ne faisait pas partie des orateurs inscrits) faillit se prendre aux cheveux mardi 8 décembre 2009 avec un contradicteur improvisé, lors d'un mini incident de séance durant le colloque. Ce qui prouve que ce nouveau partage du «gâteau» brut engendre chez certains un poil d'énervement. Heureusement, (à ce que m'a dit Radio-Moquette), Christophe Boulanger, le modérateur de la journée, a pu exercer pleinement et rapidement son rôle.
01:03 Publié dans De vous zamoi, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, radio-moquette | | Imprimer | | |
06.12.2009
Espagne : 70 ans d’art en hôpital psychiatrique
Viva España ! Peinture et Psychiatrie à Valence ! C'est le programme de l'Exposition du Centre Culturel de La Nau de l'Université de cette ville. Pinacoteca psiquiàtrica a Espanya, c'est le titre exact et vous avez jusqu'au 24 janvier 2010 pour la voir si vous passez par chez nos ibériques voisins.
Cette expo couvre la période 1917-1990, c'est dire s'il y a de quoi même si certaines choses ont disparu pendant la guerre civile. Une large sélection d'œuvres de patients espagnols psychiatrisés est proposée aux visiteurs.
Plus de 300 œuvres provenant de collections privées et publiques avec des documents originaux, des photos et 2 documentaires.
Comme la dame qui fait le ménage chez moi a eu la bonne idée de coincer la porte de ma commode, je dois garder du temps pour le bricolage. Aussi je me contente de vous éclabousser de quelques images.
Vu que vous êtes grandes filles et grands garçons, vous pourrez toujours aller ici pour en savoir plus, notamment sur les 8 sections qui composent l'expo. Cela vous fera réviser votre espagnol.
Tant que j'y suis, faut que je vous dise aussi que j'ai copié sur ma petite camarade d'El Hombre Jazmin. Elle focalise à juste titre sur le cas de Pedro Alonso Ruiz (1887-1941) un forgeron né à Bargas dans la Province de Tolède. Ses dessins pour lesquels il fabriquait lui-même encres et pinceaux sont fichtrement orientalisants dans le genre décoratif.
«Ils rappellent un peu les tapis persans, byzantins et gothiques» nous dit Gonzalo R. Lafora, dans un texte sur ce «schizophrène espagnol inculte» paru en 1965 dans le volume 7 de la Collection Psychopathologie de l'Expression publiée par Sandoz. Ces fascicules Sandoz sont aux petits malins qui se rencardent sur l'art brut ce qu'un fromage est à une souris. Une mine iconographique.
J'emprunte à celui-là quelques significatives images de ce créateur dont le talent artistique se révéla à l'asile d'aliénés de Tolède où il séjourna de 1916 à sa mort (avec un intermède en 1936-1939 où il rentra dans ses foyers pour cause d'évacuation de la clinique). La dernière représente l'hôtel de ville de son village entouré d'hallucinants oiseaux de sinistre augure.
Sur El hombre Jazmin vous en verrez 3 autres qui valent le détour. L'auteur de ce blogue pense que monsieur Ruiz a fort bien pu se souvenir des tapisseries qu'il voyait dans les rues de Tolède lors de la procession de Corpus Christi. Hypothèse plausible : comme il n'était jamais agressif (jusque un peu trop excité parfois), P. A. Ruiz, qui aimait à chanter, sortait de temps à autres avec les infirmiers et les aidait même dans leur travail. Un catalogue accompagne l'expo de Valence. Je ne sais trop comment on se le procure.
Maintenant si quelqu'un possède un marteau et un bon tournevis pour que j'explose la serrure de cette saleté de commode qui me résiste depuis 2 jours qu'il me les prête et vite !
19:45 Publié dans Ailleurs, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, pedro alonso ruiz, valencia, espagne, espanya, españa, collection psychopathologie de l'expression, sandoz | | Imprimer | | |
02.12.2009
Trouille à L’Isle Adam
Bordeaux, Bègles, Lyon et Trouille pour finir. Voilà le programme. Mon programme tout décousu que j'ai. Archi de rêve à Burdigala, accroche d'enfer à Bègles (Bécula en celtique), street art à Lugdunum. Non, c'est pas des titres à la noix façon Animula! Cela existe vraiment. La preuve : je reçois un courriel du Musée de la Création Franche. Mon interlocutrice me dit : «je fais court car nous sommes en plein décrochage/accrochage». Décrochage de quoi? Accrochage de qui? J'en reste électrocutée. Encore un scoop!
Vite fait, bien fait sur le site du Musée, j'apprends que la guinguette bèglaise ferme ses volets, le temps de démonter la précédente Visions et Créations dissidentes et d'installer sur 2 étages Il a dit Création Franche, l'expo consacrée à Gérard Sendrey, fondateur et ancien dirlo de l'établissement. L'affiche a des faux-airs cubistoïde à la Pierre Soulages avec ses lumières blanches et noires superposées. C'est seulement maintenant qu'il a pris du champ avec sa structure que G.S. accepte de s'y montrer. Vernissage samedi 12 décembre 2009 à 18 h.
A côté, c'est à dire à Bordeaux et jusqu'au 7 février 2010, j'ai repéré à l'Entrepôt, l'expo Insiders réalisé par Arc en Rêve, centre d'architecture et le CAPC. Il est question de déborder les limites de la discipline. Je me suis prise à rêver aux bords du lac Klazinskoye qui se trouve près de Moscou.
Pour les drôles de constructions d'Alexandre Brodsky réalisées avec des matériaux (portes, fenêtres, grilles usagées) de démolition. «Tiens donc, un Greaves russe!» que je me suis dit. Il faut toujours que j'exagère!
Soucieuse de me tourner vers quelque chose de plus «brut», je me suis mentalement propulsée à Lyon because un gone, rencontré par hasard sur le site Daily Life, a photographié un petit coin de la place Gailleton transformé en page d'écritures par une «dame singulière dont l'aspect et la vêture frappent le regard», nous dit-il.
Et il précise, ce monsieur François Cini (qui publie pour son compte Lidiotduvillageglobal) : «bandes de tissus colorés, maquillage approximatif et caricatural, visage ravagé par le temps». Saperlipopette, on aimerait bien la croiser cette dame, malheureusement F.C. ne donne pas son portrait (par respect sans doute, ça se comprend).
Chauve-sourions un peu pour finir. Retour par L'Isle-Adam. Ceux qui aiment les samedis après-midi dans cette bonne ville doivent savoir que le 5 décembre 2009 à 16 h, ce sera (au musée Louis Senlecq) le vernissage de l'expo Voyous, voyants, voyeurs qui, comme son titre l'indique assez, navigue au radar autour de Clovis Trouille.
Pourquoi, je vous dis ça qui n'a rien à voir avec l'art brut? Mais c'est parce qu'un autre Clovis (Prévost de son état), photographe, auteur et cinéaste bien connu des Animuliens, est pour quelque chose là-dedans. Notamment dans le catalogue où il décortique les sources de Trouille : Giorgione, Titien, Zurbaran. Bon j'arrête parce que je vais finir par avoir l'air toute enculturée.
23:55 Publié dans Expos, Glanures, Miscellanées, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gérard sendrey, création franche, clovis trouille, clovis prévost | | Imprimer | | |