17.10.2014
Kopac & Cie, un catalogue d’anthologie
Slavko Kopac est de retour. A supposer qu’il soit jamais parti. Le veston pied de poule sur la photo historique de l’inauguration de la Collection de Lausanne c’est lui.
Dans notre quotidien amnésique qui voudrait nous faire croire que l’art brut est né avec le marché émergent aux alentours de 2005, elle témoigne du rôle essentiel de cet excellent artiste croate dès la constitution de la collection de l’Art brut dont il fut le conservateur jusqu’au transfert de celle-ci en Suisse en 1976.
C’est pourquoi, il est positif de constater qu’au moment où deux expositions d’envergure reviennent sur le sujet de l’art brut, L’Autre de l’Art au LaM et collection abcd/bruno decharme à la maison rouge,
il se trouve une Librairie-Galerie parisienne pour consacrer un catalogue à Kopac & Cie.
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Entendre par là : Kopac et ses amis, au premier rang desquels Jean Dubuffet, Kopac et ses livres, Kopac et ses œuvres (du moins quelques unes), Kopac et l’art brut.
Ceci pour reprendre les grandes divisions d’Emmanuel Hutin, le libraire dont on peut saluer le sens de la trouvaille et la capacité à la mise en valeur, par le commentaire et par l’image, des 71 numéros rassemblés.
Le show commence par un remarquable portrait de Slavko Kopac dû à Miguel Hernandez tout en formes sinueuses comme à son habitude.
Il est émouvant de voir ainsi réunis par un même tableau une des grandes figures d’origine de l’art brut (Hernandez) et un artiste qui, «parallèlement à ses activités à l’Art Brut» n’a cessé «de poursuivre son travail de peinture, sculpture et céramique» (Kopac). Qui possèdera cette toile de 1949 (n°43 du catalogue) prouvera son flair historique.
Le show se termine en beauté par des œuvres kopaciennes dont deux chouettes très chouettes (n°68)
et une encre et collage de 1959 (n°66)
Entre temps j’ai noté tellement de choses que c’est impossible de tout vous raconter. Des affiches, des paperolles hyper rares, des invitations, un ex-libris du collectionneur Edmond Bomsel par Alberto Giacometti (n°35)
des lettres de Gaston Chaissac, un Crabe sur la plage, gouache et collage d’épluchures de Philippe Dereux, un zinc clouté de Fernand Michel intitulé Bergeries (n°42). Ler dla canpane de Dubuffet avec une impression supplémentaire (n°11)
un exemplaire d’Evolucion d’Hernandez (n°12)
un exemplaire de La sourieuse rose de Jean L’Anselme avec des poèmes autographes (n°46)
Petits bouquins adorables parce que palpitants de la ferveur des débuts. Toutes ces merveilles sont proposées rue d’Argenson, au 5, dans le 8e arrondissement de Paris, près de l’église Saint Augustin.
A deux pas de cet Hôtel Le A où se tiendra du 23 au 26 octobre 2014, l’Outsider Art Fair.
16:07 Publié dans art brut, Ecrits, In memoriam, Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : slavko kopac, jean dubuffet, michel thévoz, miguel hernandez, jean l'anselme, collection de l'art brut, lam, maison rouge, abcd, emmanuel hutin, oaf 2014 | | Imprimer | | |
16.03.2014
Allô, quoi, allô, répondez Armand Schulthess !
Il est bon parfois d’en remettre une couche comme il est bon de relire des livres qui nous ont fait rêver. Et puisque l’occasion m’est donnée de revenir rôder dans Le Labyrinthe poétique d’Armand Schulthess je ne m’en prive pas. Même si je vous en ai parlé pas plus tard qu’à Noël. Je pointais à l’époque vers le futur d’une exposition à Neuchâtel, la patrie de ce bouleversant créateur. Et le futur nous y sommes.
L’expo Schulthess, «la plus grande jamais consacrée» à son œuvre, aura bien lieu du 30 mars au 3 août 2014 au centre Dürrenmatt. Avec le concours de la Collection de l’Art Brut de Lausanne. Lucienne Peiry, l’une des têtes dirigeantes de la Maison mère, étant commissaire. Les chanceux qui naviguent au bord du lac (de Neuchâtel) pourront sans doute lui demander un autographe dès le samedi 29 mars à 17 h, jour du vernissage.
Ils s’y feront peut-être rôtir un poulet ou ils dégusteront sur le pouce un de ces plats bernois en boîte acheté à la Migros.
Comme Armand Schulthess, de son vivant, le conseillait aux visiteurs de son île-jardin utopique. On peut rêver.
J’emprunte ces détails croustillants à l’article de Hans-Ulrich Schlump (La Seconde vie d’Armand Schulthess) paru, sous couverture bleu Klein, dans le fascicule 14 des Publications de la Collec de L’art Brut. Ce texte raconte une histoire qui a tout pour plaire à la petite âme romantique que je suis restée malgré tout.
Pour une femme inconnue qu’il appelait de ses vœux mais qui ne vînt jamais Armand Schulthess avait aménagé un pavillon sur le terrain de sa résidence de campagne près de Locarno dans le Tessin.
Dès la cinquantaine, il s’était retiré là. Vivant de petits pains et de lait. Distribuant sa science encyclopédique aux arbres du jardin.
Il couvrait ceux-ci de messages philosophoco-scientifiques calligraphiés en cinq langues sur des rondelles de métal ligaturées avec du fil de fer.
Mais il se cachait quand il venait du monde. Il aurait préféré qu’on le joigne au téléphone.
Sur l’un de ces appareils qu’il disposait le long de son réseau compliqué de chemins, d’escaliers, de passerelles aménagé au fil du temps dans son domaine.
Mais les sonneries étaient en panne. Les fils avaient beau courir, les téléphones ne fonctionnaient que dans sa pensée. Et combien riche était sa pensée! Elle abritait des volumes et des volumes réalisés à la main. Ils venaient surcharger sa bibliothèque.
Près de milliers d’objets et de papiers chinés dans les décharges car ils pourraient servir. Une sédimentation d’albums remplis de photos naturistes. Écologiques pin-up, vous partîtes en fumée quand son site magique et chaotique fut détruit après sa mort accidentelle.
A 72 ans, même un pionnier ne résiste pas à deux nuits dans le froid après une chute. Et sans doute est-ce bien ainsi. Mais le monde parallèle de ce doux original (ou schizophrène qui sait ?) comme il manque au nôtre ! Et comme inconsolable, je serais de lui s’il n’y avait l’expo de Neuchâtel pour nous en restituer quelque chose.
BONUS
Paru à Cologne en 1972, l’année de la disparition d’Armand Schulthess.
Le livre d’Ingeborg Lüscher (dont l’époux est Harald Szeeman).
15:11 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos, Lectures | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, armand schulthess, hans-ulrich schlump, lucienne peiry, ingeborg lüscher, centre dürrenmatt de neuchatel | | Imprimer | | |
29.01.2014
Il était une fois le Shu-Mom
Vous aimez les belles histoires. Les histoires de rois et de pays lointains. Moi aussi.
Alors en prélude au Grand écart sur les écrits, le prochain séminaire du CrAB qui aura lieu samedi 1er février à l'INHA, en voici une glanée dans Chefferies bamiléké, un beau livre de textes et de photos de Gérard Macé devant paraître «dans les tout premiers jours de février 2014» aux éditions Le Temps qu’il fait.
Il était une fois un sultan «qui régnait sur le pays Bamoun» dans l’ouest du Cameroun.
Ce sultan, non content de se faire construire un palais en dur, «sans plans ni calcul» inventa une écriture en 1896.
Ceci parce que, dans son sommeil, une apparition lui avait commandé de dessiner une main humaine sur un tableau noir. Puis d’effacer ce signe avec de l’eau. Eau qu’il devait boire pour conserver la mémoire de la chose représentée. Ce «rêve d'autodidacte» venait un peu tard.
L’écriture arabe et l’alphabet latin déjà se propageaient en Afrique. Dès 1924, les autorités françaises interdirent la langue de Njoya (c’était le nom du sultan). Dommage : le sultan Njoya s’était donné du mal.
Peu secondé par son peuple auquel il demanda de répéter l’expérience de l’eau des mots, il dut «s’y reprendre à plusieurs fois avant d’inventer les signes» de l’écriture Shu-Mom (le vrai nom de l’invention de Njoya). A partir d’une base de pictogrammes associés à des lettres d’un alphabet original.
Quand, dans la ville de Foumban, on visite le palais de Njoya dont «l’architecture empirique est encore debout» on apprend que cet écrituriste sultan essaya aussi de fonder une religion «dont on ne nous dit à peu près rien».
17:35 Publié dans Ailleurs, Ecrits, Images, Lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : crab, gérard macé, chefferies bamiléké, editions le temps qu'il fait, ibrahim njoya, écritures, écriture shu-mom, cameroun | | Imprimer | | |
25.12.2013
Le Noël de la môme Néant
Inviter quelqu’un pour Noël? La première personne qui me passe par la tête fait généralement l’affaire. Cette année : Jean Tardieu. Beaucoup de poètes que j’aime s’appellent Jean : Jean L’Anselme, Jean Follain, Jean-Pierre Verheggen… Il y a des exceptions. Des Raymond, des Géo, des Henri.
Coïncidence : c’est en sortant du film Henri (dont je vous ai annoncé la sortie le 28 mai dernier) que je me suis retrouvée accro à un poème qu’on y entend interprété par un comédien de la Compagnie de l’Oiseau Mouche. Dans l’histoire c’est la fête chez les Papillons blancs, un foyer de personnes handicapées mentales. Les résidents donnent un spectacle. L’un d’eux déclame ce truc épatant (ici récité par l'auteur)
La
Môme Néant
Quoi qu’a dit ? A dit rin.
Quoi qu’a fait ? A fait rin.
A quoi qu’a pense ? A pense à rin.
Pourquoi qu’a dit rin ?
Pourquoi qu’a fait rin ?
Pourquoi qu’a pense à rin ?
A’xiste pas
Cela me rappelait quelque chose. Queneau? Non. On s’est crêpé le chignon, mon chéri et moi pour deviner l’auteur. Lui tenait pour Michaux, moi pour Norge. A cause de l’ambiance belge du film sans doute. Où apparaît Noël Godin, le bien prénommé au jour d’aujourd’hui.
Monsieur I-Pad eut tôt fait de nous détromper. C’était Jean Tardieu l’auteur de ce poème dont le titre est : La Môme néant. Cette Môme néant, si métaphoriquement reliée au personnage de Rosette incarné par Candy Ming, risque fort de nous être utile l’année prochaine.
2014 s’annonce avec son cortège de bons sentiments à l’égard de ce qu’il est convenu d’appeler «les handicapés». Et son cortège de mauvais jugements à propos de leur art d’atelier que des confusionnistes voudraient faire passer pour de l’art brut.
Ce qu’il y a de bien dans le film de Yolande Moreau c’est qu’il montre combien une «handicapée légère», loin d’être totalement dépendante des autres, apporte de la consolation humaine à un triste névrosé porté sur l’alcool. Simplement parce qu’elle rêve sans malice d’amour et de normalité.
A l’opposé du sirop caritatif, la réalisatrice, par ses justes et émouvantes images, refuse comme Michel Thévoz «d’envisager le handicap en termes de déficit (…)».
Si comme je l’espère, vous avez trouvé, au pied de votre sapin, le petit livre de ce dernier sur Josef Hofer, plongez vous dans La Question du handicap, son premier chapitre. Il contient des considérations éclairantes sur le sujet.
Par exemple : «Il n’y a pas de caractéristique stylistique du handicap. Animer un atelier dans un cadre thérapeutique, c’est une chose; mais grouper, exposer et promouvoir le tout-venant de telles productions par sollicitude humanitaire, à l’instar des Jeux olympiques des handicapés, pour donner aux patients l’illusion d’être des artistes à part entière, cela procède d’un paternalisme humiliant».
Boire ensuite une Trappiste à la santé de Yolande Moreau et de Michel Thévoz n’est pas interdit. Echanger des propos de comptoir avec Andy Cap non plus.
13:47 Publié dans art brut, Ecrans, Ecrits, Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | | Imprimer | | |
23.12.2013
BHN : Pas besoin de toi
Le Hors Les Normes, c’est comme le foie gras, faut pas en abuser. Quant à la sauce singulière, versée à la louche, ça finirait par faire gerber. On se réveille tout zarbi et quelque peu délirant à côté de sa plaque. On se ventile, on se disperse, on perd le sens des convenances. C’est ce que j’ai pensé en lisant la newsletter d’un événement bisannuel et rhône-alpin gratiné dans le genre.
Non seulement on m’y invite, sans rire, à «confectionner» des petites cucugnanteries de cabanes dont on me montre -toujours sans rire- quelques consternants modèles mais on me lance un «appel» pas piqué des hannetons. Emanant du pays de Guignol, on pourrait croire à une plaisanterie.
Mais non. On se frotte les yeux pourtant il faut admettre qu’ils ont osé. Oser nous conseiller de les contacter au cas où nous connaitrions un inspiré du bord des routes ou un créateur «dissimulé» (les guillements ne sont pas de moi).
De mieux en mieux dans le genre traqueur! Avec cette brillante initiative de la BHN (Biennale Hors Les normes), 2013 pulvérise in extremis le record du pire. Les créateurs d’art brut n’ont plus qu’à bien se tenir. A peine éclos, ils grilleront aux feux des projecteurs brandis par des bonnes volontés qui risquent de tuer ce qu’elles prétendent aimer.
Je dis «bonnes volontés» pour le bénéfice du doute car je veux croire à la naïveté de cet appel cynique enrobé dans la sauce humanitaire et caritative. Mais si j’étais un créateur d’art brut, je me planquerais de peur d’être balancé.
15:51 Publié dans De vous zamoi, Lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : biennale hors les normes, guignol | | Imprimer | | |
08.12.2013
Les Procès de l’art bientôt dédicacés
Cy Twombly ça vous dirait de l’embrasser? Méfiez-vous, mes chéries ça pourrait vous coûter bonbon. Du moins si j’en crois un livre qui vient de sortir aux Editions Palette et qui abonde de Petites histoires de l’art et grandes affaires de droit sous un titre fastoche à mémoriser : Les Procès de
l’art.
«Un livre franchement savoureux, on se goberge à sa lecture!» me jure «sur le Coran de la Mecque» une Animulienne bien informée qui l’a déjà dévoré entre midi et deux.
Sur la couverture fluo-carcérale adaptée à son sujet (près de 80 affaires célèbres ou confidentielles illustrant la manière dont Monsieur le Droit considère Monsieur Le L’Art) brillent en trop minuscules caractères le nom des auteurs : Marie-Hélène Vignes et Céline Delavaux.
Cette dernière, tout juste revenue de Bègles où elle fanzinait en rond, a eu le temps d’écrire pour Palette deux ou trois bouquins dont celui-ci qui sera présenté au public le mercredi 11 décembre 2013.
Céline et Marie-Hélène monteront sur scène ce jour-là, à partir de 19 heures si ce duo de stars juridico-artistiques ne joue pas avec les nerfs de ses fans. Amateurs d’autographes affûtez vos rangers! On se montera sur les pieds pour se faire dédicacer leur ouvrage.
C’est une salle sympa du 5e arrondissement, la Librairie Vignes rue Saint-Jacques (au 57 exactement), fameuse pour ses catalogues et pour sa mascotte grognonne, le matou Cacahouette, qui servira d’écrin à cet évenement très parisien.
16:33 Publié dans De vous zamoi, Ecrits, Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : céline delavaux, marie-hélène vignes, librairie vignes, les procès de l'art, cy twombly | | Imprimer | | |
29.11.2013
Peinture : les années Fric Frac
Faudrait pas croire que je candidate au poste de moucheronne du coche.
Que parce que je bourdonne autour de l’expo parisienne d’un grand créateur d’art brut américain, j’en oublie certaines opérations de réseautage visant à faire que l’Europe ne soit plus la référence de chez référence en matière d’art brut.
Ou que j’ignore certaines tendances actuelles s’employant à concentrer le tir sur trois ou quatre locomotives d’outre-atlantique afin de fabriquer de la cote pour un public de décideurs institutionnels invités à ne pas se disperser avec nos fromages qui puent.
Quand je me sens mollir du bulbe et que ma méchanceté s’émousse dans l’eau de boudin, j’ai recours à des lectures revigorantes pour me remonter le venin. Hier j’ai bouquiné à toute vapeur les Années noires de la peinture 1983-2013 paru chez Pierre-Guillaume de Roux, le fils du fondateur des Cahiers de l’Herne (pour vous situer).
Ils s’y sont mis à trois pour ce «document» sous-titré Une mise à mort bureaucratique? Tous peintres : Aude de Kerros (collaboratrice d’Artension et de Radio Courtoisie), Marie Sallantin (Présidente de l’asso Face à l’art) et Pierre-Marie Ziegler auquel la Galerie Area a consacré une exposition en 2011.
Cela nous vaut une analyse plutôt fouillée de la situation de l’art con-con (contemporain-conceptuel) d’aujourd’hui et des aspects financiers de son hégémonie pour ne pas dire de sa dictature.
Analyse menée (pourquoi pas?) d’un point de vue militant en douce pour la tradition dont chacun sait que l’art brut se tamponne. Analyse assortie d’un décapant Who is who.
Et d’un choix de citations qui se veulent paradoxalement éclairantes, tel ce chef d’œuvre de cynisme dû à Andy Warhol : «Gagner de l’argent est un art, et les affaires bien conduites sont le plus grand des arts». Opinion qui aura sans doute le don de porter sur les nerfs de Pascal Rigeade.
Dans son récent éditorial, du nouveau numéro (39) de la revue Création Franche, intitulé Main basse sur l’art brut, il se penche non sans raison sur «la France de l’art brut contaminée par la mondialisation».
Même ceux qui trouveront comme moi que Pascal Rigeade a tendance à jeter le bébé avec l’eau du bain se pourlècheront avec ses phrases sur les «artistes intronisés par une oligarchie instituée par et pour l’argent, proclamant désormais ce qui fait ou non art brut, au service de ses propres intérêts, du patrimoine de sa clientèle».
C’est que, comme disait Saint-Just, «la guerre de la liberté doit être menée avec colère».
De ce point de vue, je vous invite à déguster un morceau choisi dans un article de Christine Sourgins, spécialiste du mirage à La Table Ronde.
Morceau qui, je le confesse, a su piquer ma curiosité au sujet du livre du trio Ker-Sall-Zieg :
«(…) les tenants de l’AC [art contemporain] ont changé leur discours sur l’Art Brut… pour en faire une récupération mercantile, un Art Brut édulcoré, un brin minimaliste propre à séduire les conceptuels (…).
Les Années Noires sont aussi un outil pour comprendre qu’il n’y a rien à espérer d’une cohabitation avec un système prédateur. Avis à tous les acteurs, galeries, critiques etc. qui jouent encore la prudence : la pusillanimité est une machine à perdre».
00:48 Publié dans art brut, De vous zamoi, Ecrits, Lectures, Ogni pensiero vola, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, art contemporain, aude de kerros, marie sallantin, pierre-marie ziegler, les années noires de la peinture, pascal rigeade | | Imprimer | | |
19.11.2013
Art brut : des livres pour l'hiver
Premiers froids. Votre liseuse est vide mais pas d’art brut à télécharger. C’est le moment de vous chauffer aux bons vieux bouquins-papier sur le sujet.
En cette fin d’année, les occasions ne manquent pas de satisfaire ses fantasmes de lecture au coin du radiateur électrique.
Exemple : chez VV, jeudi 21 novembre 2013 à 14 h, ça va chauffer! Vous pourrez sortir votre braise pour emporter un des 6 affriolants lots (ou 2, ou 3 ou tout) d’art brut et d’art naïf qui défileront sous les dossards 222 à 226.
VV n’a rien à voir avec la série TV V des années 1980 où officiait la méchante Diana à la langue perfide.
VV est une salle de ventes dans l’orbite du fameux Hôtel Drouot, devenu depuis son récent relooking, le lieu de visite favori des groupes de touristes à la recherche du frisson des enchères.
Avec un peu de chance, vous en trouverez quelques uns à l’exposition des lots qui aura lieu mercredi 20. L’expert, Maurice Imbert, est un gars qui connaît son affaire. L’art brut lui fait pas froid aux yeux. Il a notamment fait preuve d’ardeur biographique pour l’incontournable catalogue de l’expo sur René Drouin, galeriste et éditeur d’art visionnaireau Musée de l’Abbaye de Sainte-Croix des Sables d’Olonnes en 2001.
C’est seulement parce qu’il était encore dans les limbes que mon blogounet ne vous en n’a pas parlé.
Autre bon plan en vue, pour ceux qui préfèrent la Garonne à la Seine. Vente à prix sympas d’un choix de publications du Musée de la Création Franche au Musée de la Création Franche par le Musée de la Création Franche à Bègles en Gironde. Idéal pour compléter sa collection de … Création Franche!
Il y a aussi des catalogues et des monographies sur Gaston Mouly, Rosemarie Koczÿ, Alain Lacoste etc. Quatre jours de shopping, les 20, 21, 22 et même 24 novembre puisque l’établissement ouvrira le dimanche.
Le samedi 23 c’est relâche mais le Musée ne chômera pas puisqu’il accueille la Journée Fanzines dont je vous ai parlé dans mon avant-dernière note sur Serge le lama.
15:50 Publié dans art brut, Encans, Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, v, maurice imbert, rené drouin, hôtel drouot | | Imprimer | | |
07.11.2013
Jeannot en séminaire chez le GREC
Ni crabe, ni lama, pas même un pélican sous le bras : rien à craindre du GREC.
Ce Groupe de Recherches et d’Etudes Cliniques sera pourtant responsable d’une grande agitation de neurones, samedi prochain, neuvième jour du mois de novembre 2013. Dans le cadre du séminaire de Lise Maurer dont vous vous remémoirer sans doute l’incontournable bouquin sur Jeanne Tripier, la brodeuse planétaire.
On astiquera ce jour là le fameux plancher de Jeannot dont votre petite âme errante ne rate pas une occasion de vous causer.
C’est Béatrice Steiner qui s’y frotte. Tout le monde sait que cette psy-psy (-chiatre et -chanalyste) gratouille comme personne les jardins secrets de l’art brut. Et qu’elle n’apprécie guère «le sort désastreux» réservé à l’œuvre de Jeannot, toujours serrée comme une sardine dans sa boîte de la conserverie Sainte-Anne.
Par conséquent, ça promet ! Pour le prix d’une place de cinéma, l’Institut Protestant de Théologie du boulevard Arago à Paris vous ouvrira ses grandes portes pour l’événement.
16:43 Publié dans art brut, Lectures, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, le plancher de jeannot, béatrice steiner, lise maurer | | Imprimer | | |
29.09.2013
Libraires chez Saint-Pierre
On a mûri avec eux, y compris votre petite âme errante qui vient de se découvrir 27 nouveaux cheveux blancs. Eux, c’est les libraires de la Halle Saint-Pierre qui depuis 27 ans à peine sont au charbon pour le facing culturel de cet espace à la fois très local et international.
Avec l’art brut en tête de gondole. Même quand celui-ci n’était guère un produit d’appel. Maidenbaum Laurence et Hecker Pascal pour ne pas les nommer. Ils ont connu Lewis qui continue de veiller sur eux du Paradis des yenches (lire mon post du 8 février 2009). C’est tout dire!
Un canard du 18e consacre une pleine page à leur parcours. Tout l’arrondissement en est inondé. Pour le moment.
Faire fissa donc pour mettre la main dessus, par exemple quand vous viendrez le samedi 5 octobre 2013 (de 17 à 19 h) à la Rencontre autour d’En bas, le douloureux et sublime texte de Leonora Carrington dont je vous ai causé dans les temps (note du 30 déc. 2007). Il vient d’être réédité par L’Arachnoïde.
Laurence et Pascal, ça sonne un peu, dans ce quartier de cirque et de cabaret, comme un spectacle. Qu’attendent donc les cinéastes de l’art brut pour leur consacrer (ne serait-ce que pour services rendus) un documentaire? MDR je suis souvent devant leur duo mi-frais dispo mi-ronchono.
Ils possèdent l’art de la remarque définitive qui fait monter d’un cran votre fièvre acheteuse (Laurence) et celui de vous mettre entre les mains sans avoir l’air d’y toucher (Pascal) le livre qui est fait pour vous et qui vous saute dans les bras en criant : «Maman!». Je l’ai souvent constaté au profit de mon blogounet d’amour que je dois toujours nourrir d’informations et d’anecdotes.
Laurence et Pascal, en vrais pros du bouquin, n’en sont pas avares. J’aurais voulu vous reproduire la photo de Jeff Berner qui les représente au milieu de son article A propos de la Halle Saint-Pierre…Mais ces deux chevilles ouvrières de la Sainte Halle ont fait leur crise de modestie. Elles ont tort. Avec leurs sourires timides et goguenards de gamins qui viennent de sortir de la piscine, L & P sont tels qu’en eux mêmes l’éternité ne les change pas.
On a envie de leur offrir un gâteau japonais à la cafèt en repartant avec 4/5 kilos de catalogues sous le bras. Souhaitons que ces sourires soient communicatifs. Et qu’ils décorent avec gentillesse les visages de ceux qui accueilleront samedi prochain Annie Le Brun, la préfacière de l’arachnoïdesque édition nouvelle d’En bas, qui sera présente à la Sainte-Halle pour l’événement.
17:48 Publié dans De vous zamoi, Ecrits, Gazettes, Lectures, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : halle saint pierre, laurence maidenbaum, pascal ecker, leonora carrington, annie le brun, l'arachnoïde, paradis des yenches | | Imprimer | | |