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13.12.2009

Desmoulin’s art : double expo

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C'était un p'tit gars qui s'appelait Fernand. Comme Fernand Reynaud mais lui c'était Desmoulin son nom de famille. Il était pas Auvergnat mais Périgourdin. L'avait un papa qu'avait pas fait fortune dans l'épicerie et une maman. Les parents se séparent mais le p'tit Fernand fait carrière. Non dans la médecine qu'il abandonne mais dans les Beaux-Arts. Elève des peintres pompiers, Fernand Desmoulin devient vite un graveur officiel.

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Ernest Renan                                        Théodore de Banville

Avec ça, brave gars : dans l'Affaire Dreyfus il est du bon côté. C'est pas si courant à l'époque pour un artiste qui cherche le moyen de parvenir. Il ferraille avec Zola contre les antisémites. Avec son pote Emile, il fait du vélo que l'on vient d'inventer. Cela le change de son boulot de portraitiste mondain en concurrence avec le réalisme photographique.

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Dessin de F Desmoulin : E Zola écrivant à son bureau (1887) Médan - Maison d'Emile Zola

Mais il tourne en rond, il est pas heureux en amour. revue minotaure masson.jpgIl fréquente le gratin littéraire. Rien pour intéresser André Breton. Pourtant celui-ci lui fait place dans Le Message automatique, fameux papier qui paraît en 1933 dans Minotaure. Il appelle Jules Bois, un reporter de l'occultisme, à la rescousse. Selon ce dernier, la main de Desmoulin perd parfois la boule. desmoulin ecrivant.jpgElle opère «dans l'obscurité, à l'envers, de biais, sur tous les points à la fois, sans ordre, impérieuse, clairvoyante et savante pourtant». Breton ne donne aucun exemple de ces dessins échevelés de F.D. Mais on apprendra plus tard que, dans une lettre de 1965 reproduite par Dominique Dussol dans un article du Festin n°16 (février 1995), il rêvait encore de coller des images médiumniques de Desmoulin dans La Brèche.Revue le festin n°16.jpg

Car il s'agit bien de spiritisme dans cette histoire de dessins automatiques. Les esprits, il n'y croit guère, Fernand Desmoulin, même s'il accepte de jouer aux tables tournantes dans le salon de Mme Catulle Mendès. Pourquoi est-il soudain convaincu de leur existence un soir de juin 1900? Dépression, besoin d'évasion? Mystère et boule de gomme! Toujours est-il que cette séance pas comme les autres va lui fournir un prétexte pour s'arracher à une morne production académique. Rentré chez lui, il se lance en solitaire dans des expériences graphiques d'un symbolisme exacerbé.

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Lui, le compagnon de route du chef de file des naturalistes! Pendant 2 ans, il se soumet à des guides invisibles qui l'encouragent et qui l'engueulent pour le pousser à une création fièvreuse dont il sortira sur les rotules. brantome abbaye.jpg

Une bonne partie de ces œuvres hautement dérangeantes pour l'époque seront données, après sa mort en 1914, au Musée de Brantôme où elles végèteront.

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Jusqu'à la récente rénovation de l'établissement en l'an 2000.

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cahier chapelle st robert n°3.jpgOn peut consulter sur ce point le n°3 des Cahiers de La Chapelle-St Robert, sympathique fanzine de juillet 1984. Fort heureusement, une partie de la production spirite de Fernand Desmoulin était restée en circulation.

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F Desmoulin 2.jpg
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L'occasion est donnée aux Parisiens invétérés ou occasionnels d'en avoir une idée en visitant jusqu'au 9 janvier 2010 les expositions jumelles de la Galerie Christian Berst et de la Galerie Christophe Gaillard, près du Musée Picasso (fermé) et de la Librairie Florence Loewy (ouverte).

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Elles s'intitulent : Fernand Desmoulin, Leçons des ténèbres et sont accompagnées d'un catalogue avant-propoté par Arnulf Rainer.

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Reconstitution du cabinet de travail de Fernand Desmoulin à Brantôme

12:51 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : fernand desmoulin, brantôme, emile zola, judith gautier | |  Imprimer | | Pin it! |

10.12.2009

L’art brut, on en a parlé !

 

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Deux jours de colloque à l'I.N.H.A. et votre petite âme errante n'y était pas. Allez donc vous libérer toute la journée en début de semaine quand votre N + 1 a chopé le virus de la réunionite aigüe !.. J'aurais pourtant aimé faire la petite souris et ne pas perdre une miette de cette bonne grosse tchache de lundi et mardi derniers organisée à Paris par l'Institut National d'Histoire de l'Art en binôme avec le Musée d'Art moderne de Lille Métropole. Impossible de vous résumer. Il fut question de l'art brut «dans ses relations à l'inventeur, aux notions d'artiste et de créateur, de sa position dans le champ culturel ou non, de son intégration dans l'histoire de l'art ou l'histoire du goût» (je cite + ou -). Pluridisciplinaire était l'ambiance. Ce qui veut dire qu'étaient mélangées certaines pointures connues dans le landerneau : Savine Faupin, Gérard Durozoi, Lise Maurer, Béatrice Steiner, Maria A. Azzola, Claude et Clovis Prévost, Michel Nedjar et des représentants de la génération montante (Anouck Cape, Baptiste Brun, Myriam Pol etc.) représentée également dans l'assistance.

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«Je ne sais toujours pas ce qu'il en est de l'avant garde», m'écrit une de mes copines qui a assisté à des petits bouts de la chose. Elle fait allusion au titre du colloque : L'art brut, une avant-garde en moins qui n'était pas, à dire vrai, des plus limpides. «Mais ce qui est sûr c'est que la jeune garde s'avance» ajoute-t-elle sur un ton martial. Si j'ai bien compris, elle a trouvé réconfortant de voir des jeunes assez passionnés pour se lancer dans des thèses sur Henry Darger comme Myriam Pol qui a mesuré avec son dargeromètre l'influence du père des Vivians girls sur certains artistes contemporains bon teint. Mon reporter improvisé a dégusté aussi à la petite cuiller les prestations d'un «jeune conservateur de Berne» (elle se rappelle plus le nom) et d'une historienne d'art de Budapest, Mme Judit Falcudy qui remplaçait au pied levé M. Laszlo Beke. Si ses impressions sont dignes de foi (je n'ai pas pu vérifier à fond), alors ce colloque s'inscrira dans l'histoire comme un jalon. Celui grâce auquel on aura pris conscience combien l'art brut concernait maintenant toute une pépinière de cerveaux frais et non plus seulement une poignée de «spécialistes» historiques, blanchis sous le harnois. L'un de ceux-ci (qui ne faisait pas partie des orateurs inscrits) faillit se prendre aux cheveux mardi 8 décembre 2009 avec un contradicteur improvisé, lors d'un mini incident de séance durant le colloque. Ce qui prouve que ce nouveau partage du «gâteau» brut engendre chez certains un poil d'énervement. Heureusement, (à ce que m'a dit Radio-Moquette), Christophe Boulanger, le modérateur de la journée, a pu exercer pleinement et rapidement son rôle.

01:03 Publié dans De vous zamoi, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, radio-moquette | |  Imprimer | | Pin it! |

06.12.2009

Espagne : 70 ans d’art en hôpital psychiatrique

Viva España ! Peinture et Psychiatrie à Valence ! C'est le programme de l'Exposition du Centre Culturel de La Nau de l'Université de cette ville. Pinacoteca psiquiàtrica a Espanya, c'est le titre exact et vous avez jusqu'au 24 janvier 2010 pour la voir si vous passez par chez nos ibériques voisins.

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Cette expo couvre la période 1917-1990, c'est dire s'il y a de quoi même si certaines choses ont disparu pendant la guerre civile. Une large sélection d'œuvres de patients espagnols psychiatrisés est proposée aux visiteurs.

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Plus de 300 œuvres provenant de collections privées et publiques avec des documents originaux, des photos et 2 documentaires.

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Comme la dame qui fait le ménage chez moi a eu la bonne idée de coincer la porte de ma commode, je dois garder du temps pour le bricolage. Aussi je me contente de vous éclabousser de quelques images.

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Vu que vous êtes grandes filles et grands garçons, vous pourrez toujours aller ici pour en savoir plus, notamment sur les 8 sections qui composent l'expo. Cela vous fera réviser votre espagnol.

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Tant que j'y suis, faut que je vous dise aussi que j'ai copié sur ma petite camarade d'El Hombre Jazmin. Elle focalise à juste titre sur le cas de Pedro Alonso Ruiz (1887-1941) un forgeron né à Bargas dans la Province de Tolède. Ses dessins pour lesquels il fabriquait lui-même encres et pinceaux sont fichtrement orientalisants dans le genre décoratif.

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«Ils rappellent un peu les tapis persans, byzantins et gothiques» nous dit Gonzalo R. Lafora, dans un texte sur ce «schizophrène espagnol inculte» paru en 1965 dans le volume 7 de la Collection Psychopathologie de l'Expression publiée par Sandoz. Ces fascicules Sandoz sont aux petits malins qui se rencardent sur l'art brut ce qu'un fromage est à une souris. Une mine iconographique.

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J'emprunte à celui-là quelques significatives images de ce créateur dont le talent artistique se révéla à l'asile d'aliénés de Tolède où il séjourna de 1916 à sa mort (avec un intermède en 1936-1939 où il rentra dans ses foyers pour cause d'évacuation de la clinique). La dernière représente l'hôtel de ville de son village entouré d'hallucinants oiseaux de sinistre augure.

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Sur El hombre Jazmin vous en verrez 3 autres qui valent le détour. L'auteur de ce blogue pense que monsieur Ruiz a fort bien pu se souvenir des tapisseries qu'il voyait dans les rues de Tolède lors de la procession de Corpus Christi. Hypothèse plausible : comme il n'était jamais agressif (jusque un peu trop excité parfois), P. A. Ruiz, qui aimait à chanter, sortait de temps à autres avec les infirmiers et les aidait même dans leur travail. Un catalogue accompagne l'expo de Valence. Je ne sais trop comment on se le procure.

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Maintenant si quelqu'un possède un marteau et un bon tournevis  pour que j'explose la serrure de cette saleté de commode qui me résiste depuis 2 jours qu'il me les prête et vite !

02.12.2009

Trouille à L’Isle Adam

Bordeaux, Bègles, Lyon et Trouille pour finir. Voilà le programme. Mon programme tout décousu que j'ai. Archi de rêve à Burdigala, accroche d'enfer à Bègles (Bécula en celtique), street art à Lugdunum. Non, c'est pas des titres à la noix façon Animula! Cela existe vraiment. La preuve : je reçois un courriel du Musée de la Création Franche. Mon interlocutrice me dit : «je fais court car nous sommes en plein décrochage/accrochage». Décrochage de quoi? Accrochage de qui? J'en reste électrocutée. Encore un scoop!

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Vite fait, bien fait sur le site du Musée, j'apprends que la guinguette bèglaise ferme ses volets, le temps de démonter la précédente Visions et Créations dissidentes et d'installer sur 2 étages Il a dit Création Franche, l'expo consacrée à Gérard Sendrey, fondateur et ancien dirlo de l'établissement. L'affiche a des faux-airs cubistoïde à la Pierre Soulages avec ses lumières blanches et noires superposées. C'est seulement maintenant qu'il a pris du champ avec sa structure que G.S. accepte de s'y montrer. Vernissage samedi 12 décembre 2009 à 18 h.
A côté, c'est à dire à Bordeaux et jusqu'au 7 février 2010, j'ai repéré à l'Entrepôt, l'expo Insiders réalisé par Arc en Rêve, centre d'architecture et le CAPC. Il est question de déborder les limites de la discipline. Je me suis prise à rêver aux bords du lac Klazinskoye qui se trouve près de Moscou.

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Pour les drôles de constructions d'Alexandre Brodsky réalisées avec des matériaux (portes, fenêtres, grilles usagées) de démolition. «Tiens donc, un Greaves russe!» que je me suis dit. Il faut toujours que j'exagère!
Soucieuse de me tourner vers quelque chose de plus «brut», je me suis mentalement propulsée à Lyon because un gone, rencontré par hasard sur le site Daily Life, a photographié un petit coin de la place Gailleton transformé en page d'écritures par une «dame singulière dont l'aspect et la vêture frappent le regard», nous dit-il.

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Et il précise, ce monsieur François Cini (qui publie pour son compte  Lidiotduvillageglobal) : «bandes de tissus colorés, maquillage approximatif et caricatural, visage ravagé par le temps». Saperlipopette, on aimerait bien la croiser cette dame, malheureusement F.C. ne donne pas son portrait (par respect sans doute, ça se comprend).  

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Chauve-sourions un peu pour finir. Retour par L'Isle-Adam. Ceux qui aiment les samedis après-midi dans cette bonne ville doivent savoir que le 5 décembre 2009 à 16 h, ce sera (au musée Louis Senlecq) le vernissage de l'expo Voyous, voyants, voyeurs qui, comme son titre l'indique assez, navigue au radar autour de Clovis Trouille.

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Pourquoi, je vous dis ça qui n'a rien à voir avec l'art brut? Mais c'est parce qu'un autre Clovis (Prévost de son état), photographe, auteur et cinéaste bien connu des Animuliens, est pour quelque chose là-dedans. Notamment dans le catalogue où il décortique les sources de Trouille : Giorgione, Titien, Zurbaran. Bon j'arrête parce que je vais finir par avoir l'air toute enculturée.

28.11.2009

Keita, Joseph : peintres des rues

Monsieur Keita de Genève c'est mon sujet. Keita c'est comme Joseph, c'est des noms qui glissent très vite des moteurs de recherche. Trop ordinaires, trop passe-partout. Rien qui court les rues comme ça : Joseph, Keita. Et justement, monsieur Keita, ça le connaît la rue. Tombé du Sénégal, passé par la Belgique, il a glissé en Suisse car même à Genève, il y a de la rue. Du moins si j'en crois un article paru le 26 novembre 2009 dans La Tribune de cette ville. A Genève comme à Paris, on ne peut pas voir un monsieur black qui peint dans la rue sans le comparer à Jean-Michel. Basquiat, c'est commode pour le cliché.

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Alors puisque monsieur Keita vit depuis deux ans dans la gare de Genève Cornavin, why not ? J'avoue qu'à voir de biais un tableau de Keita posé contre un pilier de béton dans le coin où le peintre s'est aménagé un chevalet-banquette-chambre à coucher, cela m'a pas paru évident. Plus impressionnant me semble son harnachement ventral rapetassé, cette profusion chiffonnière qui s'échappe de sacs en plastique noir autour de lui. Et cette émouvante marque de confort : une basquette-pantoufle qu'on enfile quand on rentre chez soi. La Tribune de Genève nous parle des gris-gris de ce «voyageur immobile». Indifférent au chouchoutage des services sociaux, il lutte contre l'envoûtage.

rue ste croix.jpgMonsieur Keita m'a rappelé très fort monsieur Joseph, un encore plus authentique «peintre de la rue» sur lequel j'étais tombée en allant essayer mes nouvelles lunettes glamour chez Anne et Valentin, rue Ste-Croix-de-la-Bretonnerie. Il était là, à même le trottoir, dans ce quartier du Marais qu'il aimait squatter, je l'ai su après.

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Peu causant, visiblement alcoolisé mais avec le panache d'un désespoir lucide, vaguement inquiétant parce que déjà lointain. Le genre de S.D.F. au poil rugueux qui avait tout pour faire fouetter une petite bourge du genre de votre petite âme errante.

Seulement voilà, il y avait autour de lui toutes ces pochades énervées, ces cartons d'emballage saturés de peintures sauvages et écorchées, brutales et savantes.
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Autoportrait-via Art viscéral

Expressionnistes à vif, primitifs à cru. La chose à faire était de lui acheter un de ces bizarres tableaux inachevés car ce dandy de la dèche ne faisait pas la manche.
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via L'Atelier

On choisissait comme dans son atelier sans qu'il se montre très encourageant. Jouant assez le jeu cependant pour signer après des explications incompréhensibles.

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C'était peu de temps avant sa mort. J'ai compris plus tard qu'il se savait condamné par LA maladie.
J'ai appris par les journaux, notamment par un bel article de Nathalie Six (22 sept. 2003) dans Le Figaro, qu'il se nommait Joseph (Jean Joseph Pacôme semble-t-il) et que des collectionneurs s'intéressaient à lui.

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faire-part.jpgUn avocat connu : Alex Ursulet, un acteur, Stanislas Merhar qui avait joué dans Le Comte de Monte Cristo d'après le livre préféré de Joseph. François Gibault, le Président de la Fondation Dubuffet. Joseph aurait peint un millier de choses avec de grands noms en tête : Van Gogh, Rauchenberg, Jasper Johns, Roy Lichtenstein, Robert Motherwell.

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via ROCBO

Je pense à lui souvent mais je constate que son nom se dégougueulise petit à petit. Pourtant il n'est pas possible que cette pure figure de l'errance picturale parisienne soit oubliée. Si quelqu'un qui me lit s'en souvient, cela ferait pas de mal qu'il le dise!

15:57 Publié dans Gazettes, In memoriam, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : joseph jean pacôme, monsieur keita | |  Imprimer | | Pin it! |

23.11.2009

Néo, Barbudo, Mono : un trio lithique

Résultats des courses. Le gagnant du quizz sculpturel c'est... Fred. Il a eu raison de parier sur le 5. La bonne réponse était : «datent du néolithique». Il coiffe d'une courte tête Freddy & Cathy qui ont aussi découvert la bonne solution mais avec un peu de retard (ils recevront un Kdo de consolation).

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lepenskinow.jpgLes sculptures soumises à votre sagacité par votre petite âme errante proviennent de Lepenski Vir, village de Serbie situé au bord du beau Danube bleu dans le défilé du Djerdap, célèbre pour ses Portes-de-fer.

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Elles sont plus toutes jeunes; ça leur fait même dans les 9000 piges car on pense qu'elles ont été réalisées vers les moins 7000 avant le p'tit Jésus de Nazareth.

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lepenski vir reconstituée.jpgLa civilisation dont elles témoignent nous reste assez opaque. Tout ce que je sais c'est que les gars qui ont fait ça étaient des pêcheurs.

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couv Lepenski vir.jpgJ'avoue que j'ai eu un choc en découvrant cette bobine ahurissante sur la couverture d'un vieux catalogue d'une expo portugaise qui a eu lieu en 1986 à l'initiative de la Fondation Gulbenkian et de l'ambassade de Yougoslavie. Merci à mon chéri qui a dégoté ce document au hasard d'une de ses journées de chine au salon du livre de Lille.

Personnellement cette grosse tête écailleuse m'a tout de suite fait penser aux Barbus Müller qui figurent, on le sait, parmi les premiers cas d'art brut enregistrés par Jean Dubuffet.

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J'ai même cru l'espace d'un instant que j'avais mis la patte sur une source possible de ces derniers. Nous sommes en effet quelques un(e)s à penser que les fameux Barbus pourraient bien être en fait le résultat d'une mystérieuse activité syncrétique à laquelle Henri-Pierre Roché et Charles Ratton, les premiers collectionneurs de ces objets d'art énigmatiques, ne seraient pas étrangers.

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fascicule barbus muller.jpgNe serait-ce, on peut le supposer, que parce qu'ils en auraient su plus que Dubuffet ne l'a dit (ou su) sur l'auteur des Barbus Müller. Malheureusement mon hypothèse ne tient pas. Le site de Lepenski Vir a été découvert et fouillé en 1965 tandis que la brochure de l'art brut révélant les Barbus Müller a été publié par Gallimard en 1947.

«Ma pauvre Ani, le voilà rabattu ton caquet!» je me suis dit.

C'est vrai que ça m'apprendra à jouer les petites têtes chercheuses. Heureusement, une image envoyée par courriel par un Animulien malin, est tombée à point pour me consoler.

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Elle représente un monolithe sculpté Ekoi (du nom d'une ethnie du Cameroun). Je sais pas si j'hallucine mais je lui trouve aussi un certain air de famille avec mes barbus adorés. Et je ne peux pas m'empêcher de penser que Charles Ratton, grand connaisseur de l'art africain, a pu parfaitement fréquenter ce genre de choses.

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A vérifier dans les nombreux catalogues des ventes publiques dont il fut l'expert.

Quant à toi, Fred le gagnant, n'oublie pas de m'envoyer par courriel l'adresse où tu veux recevoir le prix de ta victoire.

21.11.2009

Villeneuve d’Ascq : l’art brut dans la crise

Un bon conseil à Villeneuve d'Ascq mardi dernier! Contradiction au sein du peuple municipal. Fritage démocratique entre deux maires.

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G.C. et J.-M.S. autrefois

potion magique.jpgLe nouveau, monsieur Caudron, élu en 2008 et l'ancien, monsieur Stievenard qui, de 2001 à 2008 exerça les fonctions de premier édile.

J'y étais pas mais si j'ai bien compris Gérard Caudron avait l'air d'être tombé dans la potion magique et Jean-Michel Stievenard -pas très veinard- ramait dans la tempête. galere.jpg

Du moins si j'en crois la relation de Laurent Watiez dans la rubrique «Actualité Villeneuve» de La Voix du Nord (que j'adore) du 19 novembre 2009.

Sûrement qu'il y avait de bonnes raisons de débattre. Même si je n'ai pas tout saisi de ces histoires de parking,

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d'usine à gaz,

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de coulée verte,

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d'incinérateur

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et de grand stade

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où faire ballon de la main.

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Pour ce qui me concerne, j'ai cependant fort bien noté que, dans le feu de la discussion, l'un des maires a reproché à l'autre (je cite La VDN) «d'avoir brouillé l'image du musée d'Art moderne en y amenant les collections d'art brut».

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Extension du LaM

A ceux qui douteraient de la capacité de l'art brut à mettre en crise les consensus artistiques fallacieux péniblement élaborés par les institutions culturelles de tout poil, Animula ne saurait trop conseiller la méditation de cette phrase.
Tout le monde en position du lotus!

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01:42 Publié dans Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, bisbille, villeneuve d'ascq | |  Imprimer | | Pin it! |

18.11.2009

Petit quizz sculpturel

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Aujourd'hui : images.

C'est vous qui faites le boulot.

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D'après vous, les sculptures représentées ici

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1 - Proviennent du site de Glozel ?

2 - Appartiennent à la série des Barbus Müller ?

3 - Ont été trouvées à l'Ile de Pâques ?

4 - Sont des œuvres de Chomo ?

5 - Datent du néolithique ?

6 - Sortent de l'imagination d'Animula

secondée par Photoshop ?

sculpture 4.jpgCadeau au premier ou à la première qui fournira la bonne réponse : ma photo dédicacée.

Non, je plaisante bien sûr !

Ce sera plutôt le livre de photos de Mario Del Curto dont je vous parlais dans ma note précédente.kunst ist etwas.jpg

21:35 Publié dans De vous zamoi, Images, Jeux et ris | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : pierres sculptées | |  Imprimer | | Pin it! |

15.11.2009

L’épopée murale d’Oreste Fernando Nannetti

Je vous lâcherai pas la grappe avec Richard Greaves sans vous signaler que ses cabanes de rêve sont sur la couverture d’un très beau livre de photos dont j’ai pris tardivement connaissance mais il est jamais trop tard pour bien faire. Cet album de Mario Del Curto accompagnait une exposition qui s’est tenue au Château de Neuhardenberg en Allemagne entre avril et juin 2007. Le titre de la dite expo c’était Kunst ist etwas anderes (L’Art c’est autre chose) et c’est aussi celui du livre.

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L’introduction est de Carl Haenlein et les notices bio de Marie-Michèle Fillion, Patrick Gyger, Teresa Maranzano (bien connue de nos services animuliens) et MDC himself. Se le procurer est de la première nécessité même si vous ne lisez pas le germanique langage. Gougeule-tradoche, après tout, c’est pas fait pour les chiens et puis pas mal des 10 phénomènes représentés dans cet ouvrage sont déjà animulisés comme Léonce Durette, Roger Ouellette, Maurice Dumoulin ou largement documentés par ailleurs comme Marcello Cammi.

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© Photo Mario Del Curto (extraite du livre)

Pour sa part, votre petite âme errante a flashé grave sur le reportage en noir et en couleurs de MDC dans l’hosto psy abandonné de Volterra en Toscane. Ambiance destroy d’aujourd’hui et pesanteur institutionnelle d’hier parfaitement rendues. Mais là n’est pas la question. Il y a ces extraordinaires clichés des murs incisés à la pointe de sa boucle de ceinture par NOF4, autrement dit Oreste Fernando Nannetti (1924-1994).

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Un livre de pierre poétique et délirant où signes graphiques et dessins se mêlent. Léprosité, taches et lumière participent de la magie et sont enrôlées avec justesse par l’œil exercé de ce sacré photographe qu’est MDC.

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© Photo Mario Del Curto (extraite du livre)

Il est particulièrement émouvant de distinguer en creux le souvenir des compagnons catatoniques de Nanetti, celui-ci poursuivant son travail de transcription tout autour de leurs immobiles têtes.

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Oreste Nannetti était convaincu de dépendre d’un sytème télépathique constitué d’ondes électriques et magnétiques et gouverné par le chiffre 4 (je simplifie pour pas vous prendre la tête). Il se considérait volontiers lui-même comme un «astronaute, ingénieur des mines du système mental», ce qui est évidemment une formule faite pour plaire à tout animulien qui se respecte.

Le bouquin de Mario del Curto est publié chez Nicolai (Nicolaische Verlagbuchhandlung GmbH) à Berlin. Pas la peine de pousser des cris en me disant que c’est compliqué de se le procurer. J’ai cru en apercevoir une pile sur les tables de la librairie de la Halle Saint-Pierre à Paris qui a eu la riche idée de l’importer pour ses lecteurs qui sont parfois aussi les miens. Tant que vous y êtes, tâchez moyen de voir si le N°63 de Raw Vision (Summer 2008) est toujours dispo. Il renferme un article de Bettina Rudhof et Falk Horn (architectes) sur Oreste.


Pour finir je vous montre quelques images trouvées ici ou sur des blogues ou des sites nannettistes

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via Giacomo Saviozzi

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08.11.2009

Sur les traces de Richard Greaves

CHOMO, je comprends qu'on le regrette mais faut pas se vautrer dans la nostalgie. Rien n'agacerait plus le vieux pirate d'Achères que ça. Il est d'autres forêts, il est d'autres artistes. Bien vivants.

quechua.jpgAvis à Baptiste et à tous les gentils Animuliens de 28 ans ou moins : prenez vos chaussures de rando et vos Quechua et partez sur les routes à la recherche des créateurs.. Vous trouverez bien, dans nos campagnes ou dans les bois, chers à Henri-David Thoreau, une bécane de temps à autre pour vous brancher sur mes lignes et me tenir au courant. bistrot don camillo 2.jpg

C'est ce que Florent vient de faire. Un samedi de septembre 2009, il a «tendu le pouce jusqu'à ce que Jean-Luc, retraité, le prenne dans son char» et le dépose à St-Simon-les-Mines «au Don Camillo, ancienne église transformée en restaurant, situé aux alentours du 450 Rang Chaussegros».

Non loin de chez Richard Greaves. Florent devait rencontrer Clément Côté qui a édifié ses installations en bardeaux dans ce coin de Beauce mais la nuit était tombée, «aucune présence» chez lui.

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Feinté le Florent qui pensait planter sa tente sur son terrain. Cela lui disait rien de s'installer n'importe où, je l'avais mis en garde contre les rencontres de nounours toujours possibles.

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Heureusement, les Québécois n'abandonnent pas un jeune Français dans le besoin. Denis l'invite à camper dans sa propriété au bout du rang. Comme dans les contes de fées, Florent marche en direction d'une maison éclairée. Un homme siffle puis dit «Allo». Il se rassure quand Florent lui répond. Il l'avait pris pour un animal.

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C'est Michel le frère de Denis. Il indique à Florent un emplacement pour la nuit. Près de là, Florent distingue des tas de ferrailles.

Il questionne : «Richard Greaves?». C'est bien ça.

Denis Hardy.jpgDenis apporte à Florent un oreiller et des couvertures.  Il fait froid le matin quand Florent part à l'aventure.

 

 

 

 

 

carte postale R Greaves.jpgBientôt c'est la première cabane de Greaves, celle dont Florent a acheté «la carte postale à la fondation de l'art brut à Lausanne».


Il y a un grand smiley sur le sol.
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Le pantalon «trempé jusqu'aux cuisses par la rosée», il explore la Maison des Trois petits cochons et la Cathédrale. Petit déjeuner avec Laurent, un autre frère de Denis, et ses enfants. On force sur le café pour faire plaisir au Français. Philippe, Xavier et François, les fils de Laurent traitent Florent qui est de leur âge «comme leur cousin».

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Ils l'emmènent faire le tour des cabanes de Richard Greaves. A 4 sur un quad, faut pas avoir le trac! Florent suit ses guides partout, y compris sur les toits comme un violoneux dans un tableau de Chagall.

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Vous parlez d'une initiation! Richard reste invisible mais Florent  prélève un petit morceau de cabane qu'il fait signer par ses nouveaux amis. Plus tard, il l'accroche dans sa cuisine pour penser à eux depuis la France.

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A eux et à Greaves. Il pense déjà à lui écrire car il retournera, c'est sûr, l'année prochaine au Québec.