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18.04.2015

Dragées, Idéal et Frénousie

Envie d’un selfie? Souvenir d’excursion? Séance de pose en habit un jour de cérémonie?

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Faites comme eux.

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Photographiez vous ou demandez qu’on vous tire le portrait devant les monuments de l’art brut!

En compagnie de vos amis, de vos groupies, de vos zombies.

Avec votre binôme, votre colocataire ou votre copain de régiment.

Avec votre petite sœur ou votre tonton Pomme-de-terre si ça vous chante.

Animula publiera les meilleurs clichés. En attendant voici, sorti tout chaud de son album perso, un mémorable tirage la représentant frénousant de concert avec son daddy dans le jardin de Robert Tatin.

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Et si d’aventure vous décidiez de déposer, sur la langue du dragon de ce petit dieu de la Mayenne à l’ouvrage, une de ces dragées au poivre bénit qui datent de votre dernière communion, ne vous gênez surtout pas! La tendance est à la dévotion.

ferdinand cheval,bruno decharme,antoine de galbert

Bientôt l’Ascension!

15:41 Publié dans art brut, Expos, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ferdinand cheval, bruno decharme, antoine de galbert | |  Imprimer | | Pin it! |

03.04.2015

Brut de pop dans les Landes

Une carte à jouer l’exposition Brut de Pop’! au Pavillon de Marquèze dans les Landes? Du moins son invitation aux couleurs de bonbon acidulé des années Prisunic.

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Simone Le Carré Galimard disait que pour apprécier une image il fallait la regarder à l’envers pour voir si elle tenait. Et bien, le carton de cette expo fonctionne aussi bien dans un sens que dans l’autre si j’en crois le masque qui constitue l’essentiel de son ornementation.

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Ce symbolisme des deux têtes convient bien à cette expo consacrée aux «arts brut et populaire».

art brut,création franche 3.0,ecomusée-landes,alain juppé,noël mamère,pascal rigeade,gérard sendrey,bègles,cité numérique,bordeaux-métropoleart brut,création franche 3.0,ecomusée-landes,alain juppé,noël mamère,pascal rigeade,gérard sendrey,bègles,cité numérique,bordeaux-métropole

Car elle regroupe les forces de deux méritants musées du sud ouest. Celles de l’Écomusée-Landes auxquelles on accède par un charmant tortillard depuis le rose village de Sabres.

Celles du Musée de la Création Franche de la verte Bègles, bien connu des Animuliens. C’était fatal qu’un jour le MCF aille montrer ses charmes HLM. Hors Les Murs de la maison qui l’abrite avenue de Lattre de Tassigny.

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Cette vénérable bâtisse du XVIIIe étant devenue trop petite, ça carbure dur à la direction de la CF pour trouver dans un avenir proche un logement plus spacieux pour la Collection. On a bien en vue une installation à la future Cité numérique aux portes de Bordeaux.

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Le hic c’est que ça coûterait bonbon (acidulé ou pas) à la municipalité de Bègles. Celle-ci a donc besoin d’un coup de main de Bordeaux-Métropole dont sont membres 28 communes du coinstot. Signe encourageant, le président de Bordo-Métro, monsieur Alain Juppé, est venu faire une visite de courtoisie à madame Création Franche et à ses ambassadeurs : Noël Mamère et Pascal Rigeade. L’article de Sud Ouest qui relate l’événement ne nous dit pas si on lui a offert des Ferrero Rocher.

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Hervé Pons, son auteur,  souligne par contre que le maire de Bordeaux accorda 40 de ses précieuses minutes à la CF, une voisine qu’il n’avait jamais eu le temps de rencontrer.

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Pour la petite histoire, rappelons que M. Juppé est natif des Landes. Souhaitons donc qu’il apprécie le clin d’œil ethnographico-brut que constitue cette exposition bicéphale du Pavillon Marquèze.

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Plus balèze serait que l’intérêt dont il a fait montre lors de sa sortie bèglaise ne s’évanouisse pas devant les dures réalités économico-politiques.

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Je verrais d’un bon œil pour ma part le transfert des collections de la Création Franche dans ce quartier des Terres Neuves où la Cité numérique est édifiée.

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Non seulement parce que ce pourrait être l’occasion d’un recentrage sur le meilleur du corpus. Mais parce que Terres Neuves sonne comme un nom propice aux œuvres présentées. Musée des Terres Neuves : n’était le parfum de morue, ça aurait de la gueule!

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Et ça serait moins vague que ce fade Création Franche, un nom qui date déjà et dont le temps passé n’a pas éclairé la signification. Ceci dit pour encourager le brainstorming sur la question, non pour le clore.

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Mais avec la conviction que ce n’est pas sous les auspices de définitions énoncées en des termes misérabilistes tels que : «oeuvres de personnes autodidactes cabossées par la vie» (voir citation de Gérard Sendrey en conclusion de l’article d’Hervé Pons) qu’il faut placer le débat.

26.03.2015

James Castle se tient au Carreau

Sur le carreau. Sur le carreau je suis restée. Le Carreau du Temple où se tient comme chaque année à pareille époque le Salon du Dessin Contemporain.

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Bluffée, scotchée, médusée devant mon «drawing» à moi. Le carnet de James Castle visible sur le stand C5. On peut bien dire que je suis une vieille bougonne mais là je vous certifie que j’y suis allée direct au coup de cœur! Et je n’aurais de cesse que vous ne l’éprouviez à votre tour, ce coup de cœur, en vous précipitant (car vous n’avez que jusqu’à dimanche 29 mars 2015 à 7 P.M.) dans ce vénérable marché parisien, plus du tout glacial et relooké Bon Chic Bon Goût.

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J’étais pas la dernière à la Preview VIP mais j’arrive toujours dans ces lieux là comme une vachette dans l’arène le jour de la tienta. Je ne sais jamais trop où aller. Alors je fonce au hasard, comptant sur les révélations qui provoqueront mon regard.

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Généralement, elle ne sont pas légion et je tarde à les découvrir. Mais là, je me suis fait envelopper d’emblée dans la muleta d’un exposant un peu à la bourre.

Depuis l’allée centrale, qu’est-ce que j’aperçois? Les vignettes juxtaposées d’un étonnant cahier, ouvert dans les bras d’un monsieur qui peine à l’introduire, sans l’esquinter, dans une vitrine plate inaugurale.

castle1.jpgTellement je suis impressionnée en un tour de sang par la rusticité savoureuse et les valeurs noires et grises de la chose que ce n’est qu’en un deuxième temps que je reconnais dans l’installateur le galeriste Christian Berst himself. Avant que ses clients n’arrivent, j’ai le temps de lui extorquer quelques infos pour mon petit blogounet d’amour.

castle003 copie.jpgC’est une œuvre de James Castle. Faites pas :  « qui ? » Faites pas : « quoi ? ». Reportez vous à mon post du 5 mars 2012 où je vous disais tout sur le personnage. Si j’ai bien compris, ce carnet de 16 pages qui se feuillette comme un roman graphique, date de 1932. Il aurait été montré pour la première fois en 1962 au California College (USA).

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A part ça : tout ce qu’on aime ! Si on voulait le reproduire en fac simile ce serait pas facile à cause des pages découpées de façon insolite.

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Coton à manipuler : c’est fragile et ça coûte sans doute un bras (ce qui n’est rien, eu égard à l’originalité et à la qualité). Difficile à montrer.

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On peut quand même pas toujours ouvrir à la même page ce recueil d’images (qui fait penser à un album de photos de famille) sous-titrée de lignes sinueuses en guise d’écriture.

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Une petite tablette Samsung, voisine du carnet de la vitrine, permet de contourner cette difficulté. Elisabeth Berst qui est d’une patience d’ange l’a domptée pour nous et le visiteur peut ainsi se faire défiler dans le détail tout le carnet de James Castle. Il y a infiniment à rêver dessus. Plus que sur la plupart des autres œuvres du Salon réunies.

15.03.2015

Des expos qui cartonnent

Tombent dans ma boîte aux lettres les cartons d’invitation. J’ai beau les battre et les rebattre, j’ai du mal à saisir toutes les exquises subtilités de leurs titres. Quel est ce «rideau qui ne descend jamais»? Comprenne qui pourra!

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Je conçois dans ma petite tête de piaf qu’on puisse être en orbite mais comment pourrait-on être «en constellation» ?? Je m’y perds !!

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Et pourquoi l’exposition tchèque d’une collection d’art brut française et de photographies d’un Suisse spécialiste du genre, sacrifie-t-elle à la conventionnelle manie linguistique anglo-saxonne ??? Je l’ignore !!!

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De Villeneuve d’Ascq à Prague en passant par New York City, suffit pas de faire tendance pour faire clair.

18:20 Publié dans art brut, De vous zamoi, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, folk art, lam, abcd | |  Imprimer | | Pin it! |

15.12.2014

Pour Noël, un défilé d'art brut

Peintes avec les pieds ou avec la bouche, je déteste recevoir des cartes de vœux à l’avance.

simpsons_noel.pngA cette époque de l’année, je pense qu’à Petit Papa Noël. Pas le chien des Simpson. Le vrai. Celui qui dépose dans la cheminée où vous n’avez plus le droit de faire du feu des K-DO venus du ciel. Tombés des paniers des officines virtuelles ou des rayons des vraies libraires qui peuvent encore payer un loyer dans le centre ville.

Sans pitié du dos du Père No, mon chéri et mon daddy m’ont commandé des kilos de coffee table books pour avoir l’air intelligents et actualiser leurs connaissances sur l’art brut à un moment où le premier blaireau venu n’a plus que ce mot à la bouche.blaireau.jpg

Le plus lourd mais le plus souple est un bel objet de couture japonisante, dans une couverture façon smoking déstructuré sous cape-étui au palladium avec titre gaufré (Art Brut, Collection abcd/Bruno Decharme).

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Programme de la soirée cousu de fil rouge au dos. La doublure à fond noir et impressions sismographiques énumère les noms des stylistes ayant contribué à la confection.

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Prix : 49,90. Lavage en machine non recommandé.

Le plus léger, dans une veste sable mandalesque avec discret logo de la marque et pantalon cerise à petit revers, est le complément parfait du premier car il traite du même sujet : l’actuelle exposition à la maison rouge.

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livre noir abcd.jpgLa version pour la ville en quelque sorte puisque le précédent, qui actualise un modèle de 2000 ayant largement fait ses preuves, ne saurait être consulté dans le métro du fait de son ampleur.

Bruno Decharme, son inspirateur, qui affiche volontiers une formation philosophico-cinématographique des temps structuralistes, a en effet la religion de la pluridisciplinarité. Et le souci de l’exhaustivité poussé un peu loin. Était-il nécessaire, par exemple, de nous gratifier d’une ènième contribution sur l’art des fous avant l’art brut, je me le demande.

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Surtout avec l’adjectif brut entre guillements comme si il fallait prendre cette notion avec des pincettes.

pincettes 2.jpg Moins enveloppant mais plus pratique, l’ensemble sable-cerise Antoine de Galbert a toutes les qualités qui ont fait la réputation des catalogues maison rouge. Bilinguisme, présentation claire des thèmes de l’expo notamment. Ceci pour 24 €.

Les deux books puisent à une iconographie commune, version luxe pour l’un, plus prêt-à-porter pour l’autre. Chacun contient des entretiens avec le collectionneur où celui-ci chouchoute son image. Il serait passionnant de les comparer avec des déclarations antérieures.

Là je n’ai pas le temps car je m’en voudrais de ne pas signaler, dans des prix intermédiaires (35€), le multifilaire catalogue de l’exposition L’Autre de l’art au LaM de Villeneuve d’Ascq.

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Ce concept nordique rappelle bien sûr Un art autre, le légendaire ouvrage de Michel Tapié qui date de 1952 et qui traitait de «nouveaux dévidages du réel». Le sous-titre du catalogue du LaM, sous une couverture classe grise et rose genre tailleur Chanel, est plus ambitieux : Art involontaire, art intentionnel en Europe, 1850-1974.

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On dirait que le LaM plante son drapeau partout : sur le temps, sur l’espace, sur un corpus des plus large donc des plus vague. Le résultat est aguichant. C’est un vrai feu d’artifice qui part dans tous les sens. Les productions asilaires, l’art naïf, les graffiti, Dada, les dessins d’enfants, l’espace acoustique, Mary Barnes, la poésie naturelle, le graphzine, que sais-je encore? Avec ça, on est paré pour l’hiver.

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Chacun dans cet ensemble tout terrain choisira sa partie amovible. Pas d’erreur, ça plaira à tout le monde! Même à moi qui me suis drapée illico dans La grande muraille d’Adrien Martias (styliste : Béatrice Steiner) et dans l’Hôpital brut par Corinne Barbant.

10.12.2014

Scottie Wilson : dernières minutes avant la vente

Un bouquet de Scottie ce soir chez Tajan à 19h. De quoi respirer l’air de l’art brut dans une vente qui contient une trentaine d’œuvres du brocanteur de Toronto, chouchou des surréalistes anglais et de Jean Dubuffet.

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cata tajan 12-2014.jpgLe catalogue est préfacé par une ex-petite fille qui considérait Scottie Wilson comme son grand-père, «un grand-père un peu excentrique avec son béret et son gros nez».scottie wilson portrait.jpg

A ce que j’ai compris le père de cette dame qui signe S.H. organisa dans les années 50 une expo à la Galerie Gimpel de Londres. Mais je n’ai pas le temps de vérifier.

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S.H., dans les années 60, déjeunait de temps à autres avec Scottie. Les dessins et la palette proposés chez Tajan constituent de «très beaux souvenirs» de cette époque.

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Les amateurs sont donc assurés de conserver en les achetant «la mémoire d’une personne merveilleuse».

14:11 Publié dans art brut, Encans | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, scottie wilson, tajan | |  Imprimer | | Pin it! |

08.12.2014

Baptiste Brun et les brutes attitudes

Je partirai de la maison rouge. On va dire que j’y suis toujours fourrée. Mais je voulais pas rater la conférence de Baptiste Brun qui planchait le 4 décembre dernier sur le conditionnement du regard et l’art brut aujourd’hui.

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Assistance fournie. Fallu brancher la clim.

J’ai pas tout noté. Il fut question de Podesta «performer», des polaroïds de Horst Ademeit dont on n’est pas sûr «qu’il voulait que ça soit exposé de cette manière là»

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du Berger merveilleux qui chatouilla Max Ernst dans le sens du cadavre exquis (voir ma note du 13/06/2007).

Tout un tas de gros mots savants furent prononcés : «critériologie, démon de l’analogie, outil d’ébranlement épistémologique» et, le coolisme du conférencier aidant, tout le monde les dégustait à la petite cuiller.

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Même moi, je comprenais! En me tortillant sur mon banc. «Pauvre tache!», je me disais, «tu aurais pu avoir une chaise si tu t’étais inscrite!». J’interrompis mon monologue intérieur pour faire passer le micro à un auditeur. Il regrettait qu’il n’y ait qu’un seul Giovanni Bosco dans l’actuelle expo de la maison.

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Il aurait voulu en voir un mur. Le collectionneur, présent dans la salle, le consola en lui disant qu’il aurait aimé avoir de quoi le satisfaire.

«Vous me corrigerez …» répète modestement Baptiste Brun quand il s’aventure dans des analyses. On voudrait bien mais il ne se trompe guère. Et son topo repose sur des exemples précis.

J’aime pour ma part qu’il souligne combien le concept d’art brut «garde une efficacité opératoire malgré le phénomène de mode qui s’en empare». J’ai un peu plus de mal à le suivre quand il parle de «plasticité de la notion».

Mais j’ai trouvé passionnant qu’à propos d’Anarqâq, Baptiste Brun évoque ces cas-limites que Jean Dubuffet, après examen, a écarté de son corpus fondateur : les masques valaisans (voir ma note du 07/01/2007), Somük, artiste mélanésien occasionnel

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les bambous gravés kanak (voir ma note du 06/07/2008). Malgré la singularité qui s’y attache pour des amateurs d’art occidentaux un peu tradi, ces productions relèvent en effet de pratiques collectives plutôt que de conduites farouchement individuelles. Anarqâq dont les déroutants dessins ont été récemment montrés dans l’exposition L’Art Brut dans le monde ayant transcrit par exemple ses visions chamaniques pour des ethnologues.

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Notons à ce propos qu’un même esprit de commande aurait présidé aux crayons de couleurs anonymes de l’Angola qui sont montrés dans l’exposition Art brut, Collection abcd-Bruno Decharme. La plupart d’entre eux figuraient déjà l’année dernière dans l’expo Charles Ratton, l’invention des arts primitifs au Musée du quai Branly (voir ma note du 11/08/2013).

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Maureen Murphy, l’auteur de la notice consacrée à ces dessins dans le catalogue du musée, indique qu’ils furent réalisés par «les garçons du village de Lubani (…) sans doute à l’intention des Européens (…)». Raison pour laquelle, elle est loin d’être catégorique à leur propos : «s’agit-il d’art naïf, d’art primitif ou d’art brut ?».

La question que j’aurais aimé poser -mais la conférence touchait à sa fin- c’est comment ces dessins d’enfant dont l’un (du même genre) fut offert par Ratton à Dubuffet, ont pu en un an devenir BRUTS pure laine en passant du bord de Seine au Port de l’Arsenal?

24.11.2014

abcd : adn de l’art brut

Si je pouvais je mettrais Paris en bouteille et la maison rouge dans la poche de mon sac à dos. Pourquoi? Parce que la Collection Decharme qui y est exposée se déplie de l’entrée à la sortie comme un éventail japonais et que je me dis qu’elle pourrait se replier aussi. Ce serait pratique. Chaque fois que j’en aurais envie, je l’ouvrirais pour moi toute seule au lieu de la partager avec quantité de gens.

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Mais je suis pas accapareuse. Je vous invite donc à la visiter sans craindre les heures d’affluence. Après un long couloir qui nous désintoxique des sirops artificiels du monde extérieur, on progresse d’enchantements en sortilèges, sous l’empire de sentiments forts, d’impressions rétiniennes durables et d’idées qui se mettent à vous pétiller sous la chevelure.

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Au gré des méandres engendrés par les alvéoles inégales et biscornues qui s’offrent successivement à nous, dans un désordre contrôlé qui communique son rythme syncopé à l’expo. Sur le plan ça ressemble à une clé à molette en kit.

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En vrai ça imite le fonctionnement chaotique de la pensée vivante. D’aucuns s’en inquiètent. «T’as fait des dessins?» questionne une mère, soucieuse de retenir sa fille qui court comme une balle de flipper. Liberté de photographier. Certains croient capturer l’inneffable dont ils sentent ici la présence.

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Pour scander le parcours des visiteurs moins électriques, les organisateurs de cette exposition entièrement dévolue à l’art brut l’ont segmentée en 12 parties plus ou moins évidentes. L’une d’elle aurait gagné à être désignée par un terme moins lourdement philosophique que : Hétérotopies scientifiques. Une autre a des faux airs d’une chanson de Bashung : Vertiges de la chair.

Mais dans l’ensemble c’est cohérent quoiqu’un peu arbitraire. En voici le déroulé, emprunté au sommaire du book abécédien sorti pour l'expo:

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Pourquoi 12 stations comme autant d’apôtres? On peut se le demander. On dirait qu’un refoulé biblique fait retour. Le voyage au pays de l’art brut decharmovien situe d’ailleurs très classiquement le chaos «à l’origine» alors que c’est plutôt tout au long du processus des œuvres qu’il se situe.


Un chaos délibérément organisé dans sa répétition même. Comme tel, ni commencement ni fin. Décalage structurel permanent. Ceux qui n’aiment pas qu’on les guide pourront tout aussi bien partir de ce cœur rouge palpitant : la petite pièce où le livre de Dellschau est présenté.

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Et rayonner autour. Ou bien s’inventer des circuits personnels comme ces visiteurs qui pistent les pièces dispersées d’un créateur. Car cette exposition permet tout.

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Son grand mérite c’est de n’avoir pas cédé à la facilité de nous promener dans une succession de salles dont chacune aurait été réservé à un créateur. La présence des nombreux anonymes et des pièces orphelines ne le permettant d’ailleurs pas.

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L’exposition de la Collec Bruno Decharme à la maison rouge s’attaque de ce point de vue à une tâche impossible : une confrontation d’ensemble sur le mode thématique.

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Elle n’en sort pas toujours gagnante. Exemple : les photos de Tichy paraissent soudain pâlotes dans le voisinage des Aloïse. Mais elle témoigne avec brio de la féconde hétérogénéité de l’art brut (autant d’art brut que de créateurs!).

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Elle révèle paradoxalement, en s’en accommodant, la capacité de résistance à l’exhibition collective qui fait partie de l’ADN de l’art brut.

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Bonus. Pas de panique pour la deadline. L'expo abcd à la mr se termine le 18 janvier 2015.

En revanche ça urgeotte pour la carte blanche qui lui fait écho chez Christian Berst : 29 novembre 2014.

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20.11.2014

maison rouge : suivez le guide

Pas plus grand qu’un smartphone, le livret qu’on distribue à l’entrée de l’exposition des deux chevaliers de la maison rouge! Il mériterait pourtant d’être oscarisé. Antoine de Galbert, la puissance invitante, Bruno Decharme, le collectionneur on the air et le staff de la programmation culturelle ont soutenu là une gageure : faire une présentation de la collection abcd (et des notions complexes qui tournent autour) qui ne soit ni bête ni prétentieuse. La clarté est chose trop rare pour qu’on ne la salue pas au passage.

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Le petit journal de cette expo d’art brut, qui est un must en la matière, s’adresse aussi bien à ceux qui ne connaissent rien au sujet qu’aux afficions chevronnés. Les premiers n’y sont pas pris pour des billes.

billes-et-calots.jpgLes seconds y trouveront un billet pour un voyage au pays de leurs connaissances.

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Personnellement, j’ai apprécié que ce «livret de visite» constitué d’un plan et d’un glossaire aborde la question de l’éthique. Souligner que «l’exposition et la circulation des œuvres» doivent se faire «dans le respect de leurs auteurs» et dans l’assurance «qu’ils profitent, d’une manière ou d’une autre, des bénéfices générés par le commerce de leurs œuvres» est indispensable par principe et juste dans les termes.

Ceci posé ça peut pas faire de mal de chercher la petite bête dans le langage documenté et précis employé par les rédacteurs des notices du glossaire.

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Comme tonton Niezstche le dit dans Humain trop humain : «les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges».

C’est donc du côté des certitudes qu’il faut chercher dans le petit journal de l’exposition art brut de la maison rouge les endroits où ça coince. La notice art contemporain / art brut démarre ainsi par une pétition de principe : «Les temps sont au décloisonnement (…)». Une fois que vous avez reçu cet uppercut dans le plexus scolaire, votre petite cervelle de piaf vacille dans ses Converse.

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Vous voilà mûrs pour l’enchaînement suivant : l’art brut s’était constitué «à travers une opposition à un art dit culturel (sic)» mais «actuellement» (sous entendu : c’est fini) «de nombreuses expositions tendent à le confronter à des réalisations intégrées au monde de l’art contemporain» (tout court)».

Et patapoum, admirez le travail! Si vous n’y prenez garde, cette voltige démonstrative vous envoie au tapis, prêts à admettre que l’art brut c’est kif kif le soi-disant art soi-disant contemporain (en fait vieux comme mes robes duchampomyennes).

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La méthode pour parer c’est d’abord de prendre conscience que l’argument des «temps» (autant dire la dictature de la mode ou du marché) ne vaut pas un clou. L’Histoire est pleine de ces moments où une époque se crut à tort au bord de quelque chose qui s’ouvrait devant elle (que ce soit le communisme, le royaume de Dieu ou l’abstraction lyrique).

La méthode c’est ensuite de  reconnaître que ce qu’on nous présente comme du décloisonnement n’est en fait que du confinement au sein d’une catégorie unique (l’art contemporain) où le ferment corrosif de l’art brut serait enfin édulcoré par ses célébrateurs mêmes.

18.11.2014

Difficulté des locutions

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Dans la désopilante série animulionne de Nos amies les bêtes, la palme de l’art brut revient aujourd’hui au Figaroscope pour ce hardi constat du «Grand reporter, Arts» Valérie Duponchelle dans son article du 12 novembre 2014 sur l’actuelle exposition de la maison rouge :

«Bruno Decharme a trouvé son alma mater (sic) en Antoine de Galbert (…)».

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L’alter égotisme n’est plus qu’un souvenir!

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