02.11.2013
Journée fanzines à la Création franche
Bordeaux est une ville formidable. On y croise des lamas dans les tramways. Descendez-y donc le samedi 23 novembre 2013 et rendez vous, depuis la gare Saint-Jean, par la ligne C (ou le bus 11) au Musée de la Création Franche dans la très voisine ville de Bègles.
Pas de lamas à Bègles mais je vous promet des CrAB puisque, sous la houlette de Pascal Rigeade, directeur de l’établissement, est organisée une journée de rencontre chapeautée, présentée et en grande partie organisée par Deborah Couette, membre du fameux collectif aux pinces d’or.
Il y aura aussi, parmi les CrAB-Doctors, Céline Delavaux dont je vous ai déjà vanté les mérites. Parmi les autres vedettes, le casting comprend Corinne Barbant, responsable de la Bib Bozo du LaM(Ā). Et «une belle bande de copains» (comme aurait pu le dire Mouly Gaston) rassemblés autour d’une table ronde.
Tous responsables ou ex-responsables de publications plus ou moins confidentielles où s’expriment/s’exprimaient leurs passions diverses mais également intenses pour les créateurs d’art brut et autres apparentés. Ils sont trop nombreux pour être tous cités ici. Consultez la liste jointe où vous reconnaitrez du beau monde.
Je me contenterai d’évoquer le valeureux Jean-François Maurice qui a consacré beaucoup d’énergie à la réalisation de quelques titres dont je ne vous évoquerai, par l’image, que le plus connu : Gazogène.
Le Graal étant, vous l’avez compris, le Fanzine dans tous ses états. Sa recherche m’a paru assez importante pour que je délègue sur le coup un envoyé spécial de mon équipe qui, de son strapontin (et de son mobile), me tiendra informée en direct car malheureusement je ne pourrai pas être des vôtres.
La pause-café est à 15h15 et le p’tit déj à 9h30. Inscrivez-vous au buffet-déjeuner si vous voulez pas faire ballon à 12h30 quand le dernier orateur de la matinée vous aura conduit au bord de l’hypoglycémie.
Pour ne pas manquer cette journée historique, il vous suffit de passer un coup de grelot au musée ou de lui envoyer un mail à contact@musee-creationfranche.com
00:14 Publié dans art brut, Expos, Gazettes, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, fanzines, crab, déborah couette, céline delavaux, création franche, jean-françois maurice, gazogène, gaston mouly | | Imprimer | | |
28.10.2013
L'OAF au Ā : une foire bien chambrée
Le pitch ce week end c’était : art brut à tous les étages. Je vous en ai pas parlé avant pour vous épargner le genre spoiler mais du jeudi 24 à sunday 27 c’était l’OAF au Ā.
L’OAF c’est l’Outsider Art Fair of New York. Mais les Américains, c’est bien connu, finissent toujours par faire du cinéma à Paris. Ce qui explique que le repérage ait été chercher vieux toits en zinc mouillés et petite rue étroite du 8e arrondissement avec vue sur bistrot. Pour sa version frenchie, l’OAF avait choisi d’investir, du lounge bar au grenier, l’Hôtel Le Ā comme Art et comme Affaires.
Une foire bien chambrée puisque chaque stand était logé dans l’une des 26 rooms de cet établissement au confort contemporain profilé comme une maison particulière. Un anti-Grand Pal en quelque sorte bien qu’à certains indices (la présence répétitive des pin-up maison de l’inévitable Bruenchenheim) certains exposants de l’OAF aient l’air de lorgner vers la FIAC voisine qui -paraît-il- entrebaillait ses portes à l’art brut, cette nouvelle coqueluche des petits malins.
Votre petite âme errante n’a pas eu le temps de se faire la totale (FIAC + OAF). Mais puisque cette année (mais pour combien de temps encore?) on pouvait choisir, elle a préféré se pencher sur l’alphabet de la rue d’Ārtois et gravir les escaliers à moquette zébrée (l’ascenseur était toujours en main) à la recherche de son stupéfiant habituel.
«A chaque étage, il se passe quelque chose» susurrait une visiteuse en imper tigré en s’extrayant du 503 où Yukiko Koide Presents fournissait une loupe pour apprécier la diabolique finesse des dessins de Tomoatsu Takase.
Comme on fait son lit, on se couche. J’espérais donc, cette pièce de mobilier trônant au milieu des stands-rooms, surprendre des draps froissés par les rêves des exposants. Mais chacun avait eu à cœur de faire le sien au carré.
Il y avait donc le lit-cimaise horizontale au 201 où Chris Byrne+Marquand Books de Seattle couchaient devant nos yeux d’extraordinaires carnets et albums de dessins de Susan Te Kahurangi King, le lit présentoir de doc chez beaucoup, le lit où poser une fesse quand on était fatiguée.
De prime abord on était désorientée de ne pas se retrouver dans son petit white-cube habituel. Mais une fois dominée la gêne de se mouvoir dans des espaces étroits, on trouvait vite avantage à la chose.
C’est que c’était un peu spéce pour tout le monde cette situation où les visiteurs semblaient faire intrusion dans l’intimité des galeristes et où ceux-ci avaient l’air de sortir de leur douche. A la réflexion cela modifiait le rapport convenu qui existe entre les uns et les autres. Chacun s’en tirait à sa façon.
Andrew Edlin saluait des têtes connues sur le seuil : «Hi Barbra! Hé, Djean-Louiiis!»,en prélude à ses petits Darger goûteux.
Tom di Maria du Creative Growth, tout sourire et tout bise, dirigeait votre attention sur un Dan Miller des familles.
Chez Béatrice Soulié, l’une des deux galeries marseillaises (avec Polysémie) présentes sur les lieux, ça bourdonnait dans tous les sens devant les objets aux patines énigmatiques de Gérard Cambon.
Chez Cavin-Morris qui se signalait par un impressionnant totem de Ghyslaine et Sylvain Staëlens, on faisait des efforts méritoires pour parler français.
J’en passe et des notables. Ceux notamment qui préféraient la jouer dans un style plus feutré, telle la Galerie Toxic de Luxembourg qui laissaient découvrir -dans un coin hélas peu propice à la photo- les anatomies dispersées de Daniel Martin Diaz. Ceux qui au contraire séduisaient par la décontraction de leur accueil.
Mention spéciale de ce point vue à la chambre 305 d’où s’échappait le rire communicatif (A, A, A!) de Jean-David Mermod. Cet infatigable animateur de la Galerie du Marché à Lausanne et son plus réservé complice Philippe Eternod se dépensaient sans compter pour vous faire entrer dans les petits secrets de leur accrochage de belles choses très serré.
Racontant des anecdotes, décrochant un Aloïse aux blancs troublants,
retournant un Madge Gill pour la signature,
éclairant comme dans une grotte préhistorique des petits Lonné, beaux comme des bijoux de charbon.
Vous dire tout ce que j’ai croisé de collectionneurs, grands spécialistes, curatoristes et trapézistes d’art brut dans les chambres de l’Hôtel Ā j’en suis infoutue.
Je me souviens par exemple que Bertrand Lacy, qui ne se consacre plus maintenant qu’au dessin, m’a montré entre le 5e et le 6e étage un petit book où il conserve certaines de ses nouvelles intériorités noueuses.
Je me souviens que j’ai taillé une bavette avec Martine Lusardy (et son écharpe bouddhiste aux couleurs de l’access-pass) sur le stand de la librairie volante improvisée par Pascal Hecker de la Halle Saint-Pierre près de l’entrée.
Je me souviens… et j’en oublierai presque ce qui, selon moi, a été la plus grosse surprise surprenante de cette foire : la mallette-Bible de Stephen Gecik Gessig contenant 12 petites peintures de haut lignage brut provenant de Pennsylvanie et datant des années 50 du grand siècle de l’art brut. C'était chambre 102 à l'American Primitive Gallery.
23:55 Publié dans art brut, De vous zamoi | Lien permanent | Commentaires (0) | | Imprimer | | |
22.10.2013
Expo à la Mairie de Paris : un « art » absolument pas excentrique et encore moins brut
Attention
Ceci n’est pas de l’art brut.
C’est un bateau qu’on nous monte.
Un bateau gros comme une maison.
Un bateau qui flotte sous pavillon d’emprunt.
Et qui ne sombre pas si ce n’est dans le ridicule.
La mairie de Paris peut bien dresser vers son ciel bâché une forêt de mâts, cela ne changera rien à cette opération de confusion volontaire.
A cette entreprise d’enfumage caractérisé dont les victimes sont tout à la fois le public nouveau à la recherche d’un art authentique et les clients des diverses «structures associatives et médico-sociales» enrôlées avec leurs productions institutionnelles sous une bannière qui leur va comme un tablier à une vache à lait.
Faut-il donc que l’art-thérapie, cette héritière des activités occupationnelles, repeinte ici aux couleurs saturées de l’excentricité, soit si dévaluée aujourd’hui qu’elle doive pirater, pour le vider de son sens, le vaisseau-amiral d’un concept qui a fait ses preuves : l’art brut? On n'ose le croire.
Ou pire encore, faut-il que "l'aide par le travail" s'oriente maintenant vers la productivité des "ateliers" et la recherche de profits (car on vend...) résultant de cotes artificiellement montées en usurpant un label porteur chez les collectionneurs: l'art brut?
On a du mal à le penser. D'autant qu'un brouillard compassionnel se lève à volonté pour nous masquer les eaux froides de ce calcul économique.
Heureusement Captaine Ani est là avec sa boussole et son sextant!
Rappelons que le point de vue de l’art brut s’accommode mal des influences qui claquent à la faible brise de cette exposition bien pensante et mal pensée.
Rappelons que l’art brut se moque comme de sa première vareuse des noms d’oiseaux en usage à l’Hôtel de ville. «Artiste en situation de handicap mental et/ou psychique» ( !!!!!!!) notamment.
J'ai déjà eu l'occasion de vous le seriner dans mes commentaires à une animulienne note du 26 novembre 2011. Note relative à la première version de cette laborieuse supercherie municipalière tout juste bonne pour ma rubrique Nos amies les bêtes.
L’art brut ne vogue pas en même mer. Les rivages où il aborde ne sont pas ceux de Paris-plages. Son équipage se recrute parmi les créateurs capables d’art inventif. Qu’ils soient ou non en odeur de normalité, de déséquilibre social ou de haute folie.
Et puis basta. Passons à autre chose.
Oublions l’Hôtel de ville. Oublions cette fallacieuse exposition d’Art brut qui n’en est ABSOLUMENT pas.
Et n’oublions pas de réfléchir à l’utilisation de nos impôts locaux avant les prochaines élections municipales.
20:46 Publié dans art brut, De vous zamoi, Expos, Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, art-thérapie, mairie de paris, impôts locaux | | Imprimer | | |
15.10.2013
Kiss-in avec Rabat pour les peintres d’Essaouira
Aujourd’hui le Maroc. La preuve qu’on se turlupine partout au sujet de l’art brut. Puisque la Galerie Fan-Doc de Rabat se pose la question par le truchement de son hommage aux peintres d’Essaouira : «art naïf, art brut?». Il n’y a pas si longtemps, on aurait tranché sans hésiter en faveur du premier label.
Lire l’article de Siham Jadraoui dans le n°3027 (10 octobre 2013) d’ALM. Il a le mérite de la clarté. Et celui d’entrer d’emblée dans le vif de la peinture. Sans l’écraser sous une tonne d’érudition inopportune, de témoignages empruntés aux visiteurs européens et de légendes plus ou moins vérifiables sur la vie des créateurs.
Regraguia Benhila
Rien à ajouter donc. Sinon que cette exposition sur les «génies ordinaires» d’une ville au nom prédestiné (Essaouira, la bien dessinée) se tiendra au 14 de la rue Jbel Moussa jusqu’au 10 novembre 2013.
L’occasion d’un kiss-in avec la capitale du Maroc, amis touristes! Et d’une nouvelle rencontre avec votre royaume de la couleur et de l’esprit, amis marocains! A prolonger sur le blogue de votre petite âme errante : Animula Vagula, pour ainsi dire.
14:21 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut marocain, art naïf, regraguia benhila, galerie fan-doc, siham jadraoui, maroc, essaouira, rabat | | Imprimer | | |
06.10.2013
Lanoux chez le Facteur Cheval
Un chiffre qui en dit long sur l’art brut aujourd’hui. 2 520 000 visiteurs pour l’épisode 3 (saison 11) de Louis la Brocante.
« Quelle merveille !» s’exclame Maryvonne (Evelyne Buyle) pendant sa visite au Palais.
Victor Lanoux s’intéresse aussi à François Michaud de Masgot.
13:01 Publié dans art brut, Ecrans, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, ferdinand cheval, victor lanoux, louis la brocante, evelyne buyle, palais idéal | | Imprimer | | |
23.09.2013
Art brut : ça press aux petits coins
Le Venezuela manque de papier toilette. Pas nous. Et pour ceux qui aiment lire aux petits coins, la lecture ne manque pas. D’où l’utilité des revues de presse.
On peut choisir son canard (contemporain). Surtout quand celui-ci fait dans le hors-série avec rétro-pédalage dans le hors-les-normes. On peut mais c’est fatigant.
Et c’est fatigant aussi de vous conseiller (ou vous déconseiller), chers lecteurs animuliens, quand d’autres le font très bien à ma place.
Aussi, pour cette fois, permettez que je passe le crachoir (avec allégresse) au Schtroumpf émergent :
Art press vire à l’art brut… !
Après avoir depuis 40 ans conchié tout ce qui est de l’ordre de l’affectueux, du populaire, du sensible, du tripal, de l’expressionnisme, du spontané, de l’autodidacte et du «hors-normes», voilà donc qu’aujourd’hui, le magazine Artpress vient d’émettre un hors-série sur l’art brut…
Certains voient là, comme un signe d’humanisation de la pensée artistique dominante, et s’en félicitent… Moi je vois plutôt là comme un reniement-récupération d’une vilénie record et d’un cynisme, d’une ignominie, et d’une impudence à vomir.
Que l’art brut soit devenu aujourd’hui un produit de spéculation intellectuelle et de placement financier me semble particulièrement odieux…
et je reviendrai sur cette question.
20:31 Publié dans art brut, Blogosphère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, hors série, hors les normes, schtroumpf émergent | | Imprimer | | |
17.09.2013
Pépère est un camembert
Sur ebay des fois on en trouve de belles! La preuve ce cahier illustré «écrit par pépère pendant la guerre 1914/18» (la mention, quoiqu’ancienne, semble d’une autre main).
Cliquer sur les images pour les agrandir
Bon d’accord, Pépère aura du mal à se glisser dans l'interface entre l’art brut et l’art contemporain, cette nouvelle tarte à la crème qu’on voudrait nous faire avaler sous prétexte d’extension de la largeur de vue.
A côté d’œuvres aussi considérables que les résidus de gomme ou les sculptures de fond de poche, Pépère, il faut en convenir, fait désordre.
Il lui manque ce «je ne sais quoi ou ce presque rien» qui font le charme du raffinement maniaco-conceptuel prisé dans les banlieues en pleine gentrification.
Pépère jure, Pépère tache, Pépère pue. Pépère ne fait ni dans l’effacement ni dans la dentelle. Pépère est un camembert. Fait à cœur.
22:50 Publié dans art brut, Glanures, Images | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, art populaire, guerre de 14 | | Imprimer | | |
16.09.2013
Les oliviers du Paradis
Pas d’oliviers chez M. Truc? J’ai voulu vérifier subito presto si cette inquiétude, manifestée récemment par Martine dans son commentaire tout gorgé de succulents souvenirs d’enfance, était fondée.
Je suis donc aller tourner autour de ce Paradis qui a perdu sa première lettre mais qui est toujours si charmant quand même.
Et bien, tenez vous bien. Non seulement des oliviers il y en a sous le soleil radieux du jardin de Léopold Truc mais j’ai aperçu dans mon zoom un bébé cerisier et un pitchot de pêcher avec un mini fruit dessus.
Un peu comme si Monsieur Truc s’était octroyé de longues vacances et qu’il était revenu s’occuper en catimini de son domaine.
Un petit tour et puis s’en va, j’ai cliché de loin quelques pierres d’élection de Léopold Truc.
Caroline Sury qui les avait remarquées lors d’un précédent et bref passage me les avait chaudement recommandées. Preuve du regain d’intérêt à propos de l’œuvre trucienne, cette émérite graphiste marseillaise a pondu de mémoire et sur la base des portraits du créateur, vus sur Animula Vagula dans ma note du 14 juillet 2012 (Léopold Truc, un paradis non truqué), un souvenir de visite réelle et imaginaire en forme de bd.
21:24 Publié dans art brut, Images, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, léopold truc, caroline sury | | Imprimer | | |
15.09.2013
Raymond Reynaud revient à Salon
Mais puisqu’on vous l’dit à l’information touristic de Salon-de-Provence que l’expo Raymond Reynaud c’est près de la mairie! Soyez pas têtu(e)s et garez votre smart ou votre BMW immatriculée en Suisse au parking Emperi, c’est à côté.
Récemment relooké nickel, l’espèce d’Espace Robert de Lamanon est un édifice vénérable en ces temps patrimoniaux. C’est maintenant un nouveau lieu pour l’art et l’entrée est gratuite.
Jadis dévolu à des dévotions locales, c’est une grande et belle salle un peu vaste à meubler. Là on a résolu le problème en montant sur un piédestal central un boqueteau de sculptures d’assemblages de Raymond, ses tableaux courant quant à eux sur les cimaises tout autour que ça vous en colle le vertige.
Cette installation donne à ces volumes une importance qui en souligne l’enchanteresse présence. Ce n’est pas moi qui m’en plaindrait, cette facette de l’œuvre de l’artiste n’étant pas la moins brute.
J’aime qu’on ait transporté aussi les gentils petits cartels qu’il confectionnait pour ces œuvres.
A peine entrée, la parole vivante de Raymond vous saisit. Un peu feutrée parce que provenant d’une alcôve-vidéo où passe en boucle un film de Jean-Michel Zazzi, daté de 99-2000 : La Force du dedans. J’ai voulu en capter une image mais le visage du maître de Senas s’est superposé avec celui de Jean de Florette ce qui n’est pas mal non plus.
De ci de là, en contemplant les œuvres de l’exposition, des phrases inimitables, prononcées sur un ton tout à la fois plaintif et véhément, nous entortillent la tête chauffée par le soleil du midi.
Je cite en commençant par ce qui pourrait être une pierre dans mon jardin : «c’est une âme qu’elle est pour ainsi presque morte (…)». Puis : «j’en ai horreur des ateliers!». Et enfin cette perle sauvage : «Moi, je fais l’enseignement du yoga du cerveau».
L’exposition Raymond à Salon se termine le 29 septembre 2013. Donc il y a intérêt à se grouiller. On voit tout comme chez lui mais non dans un labyrinthe. En une vision d’ensemble panoramique qui sert bien l’œuvre.
Il y a un catalogue préfacé par Martine Lusardy.
Je me donnerais des claques parce que pour l’instant je n’arrive pas à remettre la main dessus. Si quelqu’un le trouve, mon nom est dessus : «Animula fut là».
15:14 Publié dans art brut, Ecrits, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : raymond reynaud, martine lusardy, jean-michel zazzi, salon de provence | | Imprimer | | |
30.08.2013
Folk art américain à Lyon comme à New York
On nous annonce pour bientôt (fin septembre – début octobre 2013), dans le cadre de la Biennale HLN, une exposition lyonnaise consacrée à l’American Folk Art doublée d’un numéro de Gazo. C’est le moment de faire le plein de super avant l’étape.
Même s’il faut pour cela faire un détour par New York. Jusqu’au 22 septembre 2013, l’American Folk Art Museum de la Grosse Pomme expose quant à lui le considérable Bill Traylor.
Bonne façon de commémorer le cinquantenaire du discours historique de Martin Luther King «I have a dream») du 28 août 1963.
C’est dans la ville de Montgomery en Alabama (qui sera en 1965 un des principaux théâtre des luttes pour les Droits civiques) que Bill Traylor termina sa vie en 1947.
On insiste généralement beaucoup sur le début de son existence car, né esclave en 1854, il fut affranchi après la Guerre de Sécession et il demeura ouvrier agricole sur la plantation de coton de sa jeunesse. Mais ce sont ses dernières années qui sont vraiment remarquables bien que marquées par la pauvreté, l’infirmité et la vieillesse. C’est que ce furent aussi d’intenses années de création au cours desquelles il réalisa, sur ses genoux et accroupi dans la rue, environ 1500 dessins extraordinaires.
L’expo de l’AFAM est constituée à partir de deux collections. Celle du High Museum of Art et celle du Montgomery Museum of Fine Arts. Environ 63 dessins et peintures.
A ces deux volets s’en ajoute, semble-t-il un troisième intitulé : Traylor in motion : wonders from New York Collections dont les commissaires sont Stacy C. Hollander et le Dr Valérie Rousseau. Pourquoi «en mouvement» (in motion)? J’avoue ne pas avoir très bien compris à la lecture du site du musée mais vous êtes sûrement plus forts en anglais que moi.
Dommage quand même que le Dr Rousseau qui a fait ses études à Montréal et à Paris n’ait pas songé à insérer quelque part un petit texte en français pour le public suisse, français, belge, québécois etc. qui s’intéresse aussi à Bill Traylor, figurez-vous.
23:24 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (1) | | Imprimer | | |