Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

01.11.2014

Ni class, ni con, seulement BRUT

Aujourd’hui ouverture. Ouverture de la chasse aux ÉDL (éléments de langage). Dans mon collimateur un distinguo qui pullule. Je veux parler de l’opposition entre œuvres classiques et contemporaines. Opposition factice qu’on nous lâche dans les bottines chaque fois que l’on se promène dans la forêt de l’art brut.

ouverture-chasse.jpg

Peu importe si cette distinction rabâchée n’enfonce rien d’autre que la porte ouverte d’une évidence chronologique. Qu’il y ait eu des créateurs d’art brut dans le passé et qu’il y en ait aujourd’hui n’est pas, après tout, une nouvelle bouleversante. L’important n’est nullement que le distinguo soit pertinent pour ceux qui en organisent le lâcher. L’important est qu’il soit répété à tout bout de micros.

Car c’est ainsi que fonctionne la vilaine bête à deux dos de l’art brut classique slash art brut contemporain. Comme un vulgaire élément de langage qui vise à squatter notre quantité de neurones disponibles. Si tant est qu’il en reste après le passage du «Plug anal» sur la place Vendôme.

bon point tampographe.jpg

Un ÉDL, je vous dis. Rien qu’un ÉDL des familles, cette dichotomie class-con. Comme tous les ÉDL qui se respectent, celui-ci veut nous faire faire le boulot à sa place en nous transformant en perroquets.

elements1.jpg

Il se soucie comme d’une guigne de notre libre arbitre, inutile valeur d’usage selon lui. Sur le pauvre marché de nos idées, il ne se préoccupe que de la valeur d’échange. Tout ce qui l’intéresse c’est de tourner en rond. Pour quel profit philosophique? C’est la question.

Opposer l’une à l’autre deux facettes diachroniques de l’art brut c’est enfoncer un coin dans la chair de son concept. Tenter de le casser et de l’abattre. Revenir imaginairement à la confusion à laquelle il mit fin, dans l’espoir de faire prendre la sauvagine pour du poulet au ketchup-to-date plus commercial parce que moins rare.

Possible que les joyeux braconniers qui s’emploient à formater ainsi notre pensée en détachant, d’un art brut soit-disant historique, un art brut soluble dans la pire misère de l’art dit-contemporain, n’aient pas conscience de ce qu’ils font.

patapoum-pommade-bebe-500g.jpg

Sans doute ne cherchent-ils, en fin de compte, qu’à passer de la pommade sur la blessure narcissique que la coupure épistémologique de Dubuffet leur a infligé pour jamais.

Mais s’il est vrai que les mots ont un sens, ils ont aussi des connotations qu’ils traînent derrière eux comme des casseroles. Classiques vous évoque ainsi un tas de vieilles barbes XVIIe dignes de la pédagogie Larousse de papa.

larousse 2.jpg

Contemporains vous a un p’tit parfum néo-dadaïste, post-punkesque et conceptualo-minimal très tendance.

Apparemment y’aurait pas photo. Le piège est un peu gros! Nous ne sommes pas obligés d’y tomber en nous comportant comme du gibier. Alors au diable l’appât de l’opposition entre œuvres d’art brut classiques et contemporaines! Dédaignons le. Ce n’est qu’une facilité du prêt-à-penser de notre époque décerveleuse où tout se règle par des rapports marchands.

L’art brut est un fait. Un fait sans origine ni fin.

la pensée du jour.jpg

L’art brut est comme un hobo qui prend le train en marche sans savoir d’où celui-ci vient ni où il va.


podcast

 

17:30 Publié dans art brut, De vous zamoi, Gazettes, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art brut, éléments de langage, plug anal | |  Imprimer | | Pin it! |

25.10.2014

Text-o-af

RDV 2main 26-10 o A.

Last day.

Curseur + outsider que brut de brut 7 année.

Vernissage trop trop.

Perdu Jeanne, Violette et autres meufs dans escaliers bondés.

Retrouvées ds sdb, room 204 (Polad) face aux Elisabeth Garouste

Elisabeth garouste.jpg

Orteils brisés menu pour entrer chez Cavin-Mo (403). Bonus : Carlo gris. Oiseaux à tomber.

carlo.jpg

Peoples croisés à tous les étages : Toine de G., Ceres parlant d’1 poète disparu (Jean Laude), Clovis d’1 ermite… 2 mots de Valérie Rousseau sur imperméables de «son» musée.

imperméables.jpg

Claqué la bise à Tom et Gaëla, room 503. Dessin de John Mullins au chevet du Creative Gro.

g art center.jpg

Au 505 le lit blanc du commissaire fait regretter le paddock-patchwork de Chomo.

mutant chomo.jpg

Si mutants ennuyeux le dimanche, séance de catch garantie au Marché (305) avec Lewis Smith. Au projecteur : Jean-David.

boxeurs.jpg

Tagami chez Atsuko de Tokyo en 205 : les têtes de papier mâché!

tagami.jpg

Room 302, souvenir de 2013 : «La vérité c’est que tout le monde l’aime [l’art brut]. C’est un art si généreux, un art qui ne se compte pas!» (Andrew Edlin cité dans Télérama 3328).

Un peu + bas au 202, Hassan des trottoirs de Barcelone arrive pourtant, dans une galerie de Frankfurt, à un joli prix. Pourvu ksa améliore son ordinaire!

Tout en haut : livres et artistes de la Halle St-P avec directrice o manettes.

Tout en bas un Corentin. Expo de son skyline bientôt (6 nov.) chez Béatrice Soulié ici en visite.

sylvain corentin.jpg

Pas pu tout voir. Voum raconterez.

17.10.2014

Kopac & Cie, un catalogue d’anthologie

Slavko Kopac est de retour. A supposer qu’il soit jamais parti. Le veston pied de poule sur la photo historique de l’inauguration de la Collection de Lausanne c’est lui.

dubuffet kopac thevoz.jpg

Dans notre quotidien amnésique qui voudrait nous faire croire que l’art brut est né avec le marché émergent aux alentours de 2005, elle témoigne du rôle essentiel de cet excellent artiste croate dès la constitution de la collection de l’Art brut dont il fut le conservateur jusqu’au transfert de celle-ci en Suisse en 1976.

C’est pourquoi, il est positif de constater qu’au moment où deux expositions d’envergure reviennent sur le sujet de l’art brut, L’Autre de l’Art au LaM et collection abcd/bruno decharme à la maison rouge,

autre de l'art horiz.jpgabcd maison rouge.jpg

il se trouve une Librairie-Galerie parisienne pour consacrer un catalogue à Kopac & Cie.

lllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

catalogue.jpglllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Entendre par là : Kopac et ses amis, au premier rang desquels Jean Dubuffet, Kopac et ses livres, Kopac et ses œuvres (du moins quelques unes), Kopac et l’art brut.

Ceci pour reprendre les grandes divisions d’Emmanuel Hutin, le libraire dont on peut saluer le sens de la trouvaille et la capacité à la mise en valeur, par le commentaire et par l’image, des 71 numéros rassemblés.
Le show commence par un remarquable portrait de Slavko Kopac dû à Miguel Hernandez tout en formes sinueuses comme à son habitude.

hernandez.JPG

Il est émouvant de voir ainsi réunis par un même tableau une des grandes figures d’origine de l’art brut (Hernandez) et un artiste qui, «parallèlement à ses activités à l’Art Brut» n’a cessé «de poursuivre son travail de peinture, sculpture et céramique» (Kopac). Qui possèdera cette toile de 1949 (n°43 du catalogue) prouvera son flair historique.

Le show se termine en beauté par des œuvres kopaciennes dont deux chouettes très chouettes (n°68)

kopac 2 chouettes petit.jpg

et une encre et collage de 1959 (n°66)

kopac collage.jpg

Entre temps j’ai noté tellement de choses que c’est impossible de tout vous raconter. Des affiches, des paperolles hyper rares, des invitations, un ex-libris du collectionneur Edmond Bomsel par Alberto Giacometti (n°35)

bomsel.jpg

des lettres de Gaston Chaissac, un Crabe sur la plage, gouache et collage d’épluchures de Philippe Dereux, un zinc clouté de Fernand Michel intitulé Bergeries (n°42). Ler dla canpane de Dubuffet avec une impression supplémentaire (n°11)

duffet 2 air petit.jpg

un exemplaire d’Evolucion d’Hernandez (n°12)

evolucion.jpg

un exemplaire de La sourieuse rose de Jean L’Anselme avec des poèmes autographes (n°46)

lanselme 2.jpg

Petits bouquins adorables parce que palpitants de la ferveur des débuts. Toutes ces merveilles sont proposées rue d’Argenson, au 5, dans le 8e arrondissement de Paris, près de l’église Saint Augustin.

A deux pas de cet Hôtel Le A où se tiendra du 23 au 26 octobre 2014, l’Outsider Art Fair.

OAF 2014.jpg

02.10.2014

Sous le vent de l'art brut, saison 2

Télérama like passionnément et quand on prend son billet une Zoé de 5 ans explique à sa mère de quoi il retourne à la Halle Saint-Pierre : «l’art brut c’est l’art plastique pour zinzins». Puis elle remonte les bretelles à son papy qui confond Captain America et Batman en lèchant les vitrines de Nima Roda-Gil disposées en fond de cafète.

roda gil.jpg

Direct, la Zoé fonce ensuite, le chouchou en bataille, à travers les lames du rideau de douche colorié qui mène au saint des saints de l’exposition de la Collection De Stadshof («Le Tribunal de la ville» d’après gougueule tradoche). Tout de suite ça lui donne faim à Zoé. C’est que le lieu est découpé en grandes tranches de gâteau par des cloisons. Avec un espace central ovoïde où Martine Lusardy a choisi d’installer les poumons de ce deuxième volet de la série Sous le vent de l’art brut : les demeures de dentelles de Marie-Rose Lortet.

wenzel lortet.jpg

 Photo The ARTchemists

Sur cette bonne idée qui donne de la légèreté à l’ensemble, la directrice de la Halle (mitaines aux poignets pour les préserver des épreuves inhérentes à l’accrochage) a construit son show. Se sent-on opressé par les villes tentaculaires de Willem Van Genk

van-genk.jpg

par les hautes pâtes de Siebe Wiemer Glastra

glastra 2.jpg

 par les brouillards graphiques de Yassir Amazine

amazine 2.jpg

ou par la solide déstructuration des compositions aux crayons et talons perchés de Roy Wenzel?

wenzel-2.jpg

On peut toujours revenir aux cages à air de Marie-Rose, à son mur de petits masques semés comme la fleur de pissenlit du Larousse.

lortet mur.jpg

Et repartir sereine à l’exploration des mystères. Pour ce qui me concerne : les dessins d’un anonyme dans le grand genre composition d’asile du début XXe siècle 

anonyme.jpg

Les petits formats médiumnisants de Paula Sluiter. Les drôles de trams en volume de Van Genk.

van genk bus.jpg

J’en passe et des étonnantes que vous découvrirez à votre tour avant de vous offrir le catalogue à la librairie de l’établissement. Impossible dans les limites qui me sont imparties de vous décliner le toutim. Tout ce que je peux faire c’est insister sur le choix des œuvres présentées, le soin apporté à la scénographie et à la qualité des éclairages. Attention, cette magie est dangereuse pour votre esprit critique! Martine Lusardy est un peu trop en possession de ses moyens. Certaines pièces m’ont paru boostées par son savoir-faire expositoire. Un peu plus grandioses qu’elles ne sont en réalité.

Cette impression flatteuse se dissipe (ou se confirme) au premier étage. Là dans l’inondation de lumière due au ciel rapproché, plus moyen de s’illusionner. Plutôt raides m’ont paru les pantins de bois de Sai Kijima. Quant aux sculptures de Marcus Meurer, si ses assemblages sont savamment emberlificotés et bricoleusement inventifs, leur expressivité m’a semblé dirigée vers des significations réalistes univoques. Raison pour laquelle je ne suis pas folle du carton d’invitation de l’expo.

invit expo ab sous le vent 2.jpg

Le dossier de presse pousse un peu quand il dit que Sous le vent de l’art brut 2 rassemble «des figures incontournables de l’art brut et de l’art singulier». La «salle du haut», cette fois encore, apparaît un peu décevante et j’y ai croisé pour ma part des choses parfaitement contournables, notamment à sa périphérie. Cela n’en fait que mieux apprécier les valeurs sûres : le travail d’A.C.M., malheureusement représenté par de petites pièces

acm.jpg

un mur de Sefolosha où palpite un petit pastel, compact à souhait

sefolosha pastel.jpg

Ceux qui aiment les œuvres de cette artiste prolongeront leur plaisir en assistant le jeudi 9 octobre 2014 au vernissage de l’exposition Waldszenen à la Galerie Polad-Hardouin.

mandragorerecadre2.jpg

01:36 Publié dans art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | |  Imprimer | | Pin it! |

13.09.2014

Les glyptolithes d’Ica, c’est le Pérou

En cette fin d’été d’une douceur presque philosophique, on se sent gagné par la PPAC.

La Peur de Passer À Côté devant toutes les expos qui nous tombent sur le paletot.

L’Art différencié international aux Sables d’Olonne, jusqu’au 28 septembre 2014.

Expo-collectionneur-de-mondes.jpg

Ficties rond de oorspong  (Fictions des origines de l’art) dans la rue Haute, jusqu’au 12 octobre.

fictions des origines.jpg

Willem Van Genk 

Willem_van_Genk.jpg

et Ralph Fasanella qui viennent de commencer à New York.

fasanella lest we forget.jpg

Sous le vent 2 qui hissera la voile le 16 septembre au bon vieux port de la Halle Saint-Pierre.

invit sous le vent de l'ab 2.jpg

On ne saurait suivre. C’est presque trop. A force, l’envie prend d’aller voir ailleurs si l’art brut y est. Au Pérou par exemple. A Ica, plus précisément. Une ville viticole au sud sud de Lima. Pourquoi? Mais pour les pierres naturellement! Les mystérieuses Pierres d’Ica.

enseigne.jpg

Ce que j’aimerais c’est visiter le Museo cientifico Javier Cabrera qui abrite ces milliers de galets, plus ou moins gros, gravés de scènes animées d’une grande variété où voisinent créatures de la préhistoire et personnages d’allure précolombienne.

musée 1.jpgdr cabrera 2.jpg

D’emblée, ce musée fait penser au musée d’Emile Fradin à Glozel ou au musée du silex de Robert Garcet à Eben-Emael, près de Liège en Belgique. On y respire le même parfum d’escarmouche entre la science officielle et les théories autodidactes superbement sinueuses.

dr cabrera.jpgmusée 2.jpg

En dépit des preuves qu’on ne cessa de lui opposer, le Dr Javier Cabrera, le collectionneur de ces pierres dont le style narratif, allusif et primitiviste sans-peine frappe par son adaptation à la nature du matériau et à la forme des supports, ne cessa de leur assigner des origines fabuleuses.

Dr Javier Cabrera.jpg

Que celui qui n’a jamais rêvé lui jette la première critique!

Ica-Stone 2.jpg

Robert_Charroux_L_Enigme_des_Andes.jpgSes spéculations ufologiques sur les premiers astronautes, peuple d’extraterrestres dont les exploits dinosauromachiques et technologiques seraient représentés sur les galets d’Ica ont certes été relayés, dans les années 70 du XXe siècle, par les tenants d’un réalisme fantastique popularisé par la revue Planète.

robert charroux.jpgNotamment par Robert Charroux, jonglant avec la fiction et l’ésotérisme, dans son livre L’Énigme des Andes.

Pas sûr que les conceptions plutôt fumeuses de cet écrivain sportif et aventurier aient beaucoup servi les Pierres d’Ica!

IcaStone.jpg

IcaStone12.jpg

IcaStone11.jpg

ica stone 3.jpg

Mais ce n’est pas une raison pour ne pas les regarder car elles en valent la peine. Derrière elle se profile une légende qui attribue à un paysan local la confection de ces œuvres.

17ica3.jpg

A0122.JPG

ica stone 5.jpg

ica stone 6.jpg

ica.coeur2.JPGL’histoire dit qu’il les aurait trouvées dans une grotte dont il garda l’emplacement secret. Mais lorsqu’il fut accusé de trafic d’objets archéologiques pour avoir présenté et vendu comme tels ses soi-disant trouvailles, le «découvreur» changea de version et reconnut (ou prétendit) en être l’auteur.

BasilioUchuya.jpg

Dans ce jeu d’esquive avec la responsabilité de la création, on reconnaît -et c’est troublant- un comportement fréquent chez les auteurs d’art brut. 

01.09.2014

9 ans d’animulation

art brut,lucien favreau,madeleine lommel,giovanni bosco,hassan le designer brut,marcel landreau,richard greaves,miss ming,caroline bourbonnais

de mes débuts chez Favreau à Yviers

favreau.jpg

le 4 septembre 2005

de Madeleine Lommel sur mes ondes

aracine-virgili.jpg

le 8 avril 2006

quand j’ai révélé Giovanni Bosco au monde de l’art brut

DSC03855.jpg

les 25 mai et 16 juin 2008

d’Hassan, l’inconnu de Barcelone

art brut,lucien favreau,madeleine lommel,giovanni bosco,hassan le designer brut,marcel landreau,richard greaves,miss ming,caroline bourbonnais

le 14 septembre 2010

des retrouvailles avec Marcel Landreau

landreau.jpg

 le 18 octobre 2009

de l’homme de nulle part

P1040722.jpg

 le 28 septembre 2011

des bâtisses de Richard Greaves

greaves 3.jpg

 le 13 octobre 2005

 que Miss Ming a écrit pour moi un acrostiche

Ange aux
Nuances
Imbibées, les
Murmures des
Artistes

Vibrent
Au
Gout de l'
Univers
Lumière de l'
Ame

le 28 mai 2013

de Caroline Bourbonnais

à la fabu.jpg

 le 18 juin 2011

 

art brut,lucien favreau,madeleine lommel,giovanni bosco,hassan le designer brut,marcel landreau,richard greaves,miss ming,caroline bourbonnais

31.08.2014

Ceres Franco décarcassonnée

A Carcassonne le clairon sonne, on pétitionne pour sauver le régiment.

Mieux vaut renoncer à la collection Ceres Franco pensent les nouveaux édiles.

photo la depeche.jpg

Sans les parachutistes, qui s’intéresserait à la peinture d’histoire militaire du Musée des Beaux-Arts ?

ancien para.jpgancien para.jpgancien para.jpg

11:38 Publié dans art brut, art naïf, De vous zamoi, Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (2) | |  Imprimer | | Pin it! |

29.08.2014

Miracle à l’italienne : Giovanni Bosco est dans Libération

Le boucher est là. Mon boulanger rouvre demain. La rentrée s’accélère. Même pour moi qui serait bien restée les pieds dans les tongs.

tongs 3.jpg

Mais voilà que, par la grâce d’une couverture médiatique qui s’emballe (sic), mon mois d’août finissant se place sous le signe d’une audience accrue. Depuis que Libération, dans son édition du 28 août 2014, a consacré une double page au créateur sicilien Giovanni Bosco dont je vous claironne les mérites depuis plus de six ans, je constate une intense activité sur mes lignes.

visites france.png

De Nancy, Montpellier ou Paris, de Basse-Normandie, Rhônes-Alpes ou Poitou-Charentes, de nouveaux Animuliens se précipitent sur mes notes relatives à ce peintre originaire de Castellammare del Golfo. Spécialement sur les plus anciennes. Celles du 25 mai 2008 (Murs à la Sicilienne) et du 16 juin 2008 (Art brut : découverte d’un nouveau créateur en Sicile) qui ont révélé au landerneau de l’Internet les premières images et les premiers renseignements sur le regretté Giovanni Bosco.

Merci qui ? Merci madame Peiry.

C’est vous qui avez nourri de vos infos ce papier, dense et plaisant, dû à Brigitte Ollier «envoyée spéciale à Lausanne» où vous avez monté une expo d’été : L’Art Brut dans le monde.

salle Bosco 1.jpg

salle bosco 2.jpg

Moi qui croyais que, comme l’indiquait le 29 avril 2014 La Tribune de Genève, vous aviez quitté «définitivement l’Art Brut», je vois que vous continuez à guider cette Collection.

Collection historique où, pour reprendre le propos de Boris Senff dans 24h du 6 juin 2014, «le stockage et donc la conservation deviennent des questions urgentes face à cette masse d’œuvres, parfois fragiles» acquises ou entrées récemment.

Sans oublier le problème des toilettes qui a son importance aussi, selon madame Lombardi.

Mais trêve de détails! Je souhaite que madame Peiry continue à mouiller sa blouse en faveur de Giovanni Bosco. Ça me permet de profiter de son plan media et de son rézotage XXXL. Avec un peu de chance, il se trouvera encore des journalistes pour choisir l’angle Giovanni Bosco.

Dans La Repubblica du 14 août 2014, en illustration d’un article de Paola Nicita, j’ai déjà pu repérer deux visuels empruntés au carton d’invitation d’une exposition Bosco dont je fus partenaire (cf. mon post du 21 mars 2009 : Giovanni Bosco, l’Irrégulier du Bd Haussmann). Et que la journaliste italienne ne cite pas.

invit expo bosco librairie.jpg

expo librairie.jpg

P1000465.JPGP1000458.jpg

Soyons raisonnable cependant. Madame Peiry ne saurait veiller à tout. On ne peut lui demander de rappeler sans cesse que Giovanni Bosco est un cas d’art brut pur apparu dans un moment où ce concept était déclaré bon à diluer dans l’art contemporain.

Que sa découverte est due à un regard extérieur à son pays d’origine.

Que l’instance qui l’a légitimé dans l’ordre de l’art brut n’appartient pas à la catégorie de ces «informateurs qui se manifestent pour (…) signaler (…) des productions hors du commun»  (dixit l’introduction du catalogue L’art Brut dans le monde) à une direction de la Collection de l’art brut qui a cessé depuis longtemps d’être intronisée par Jean Dubuffet.

cata l'art brut dans le monde.jpg

On peut par contre répéter à sa place que les blogues et leurs équipes sont des francs-tireurs capables d’initiatives dont les institutions font ensuite leur miel. Sans toujours le dire de peur sans doute de s’écorcher la bouche.

24.08.2014

Naïfs marocains et du monde entier

L’art brut c’est comme le furet de la chanson. Il passe par ici. Il repasse par là. Au détour d’un catalogue chiné au marché aux puces de Saint-Ouen délicieusement désert en cette maussade fin d’août. Un Barbu Müller perdu dans l’art naïf ça se remarque. D’autant que sa légende laisse rêveur : «Tête – sculpture fin XIXe s. ou époque contemporaine».

barbu m.jpg

Notez le OU qui prouve qu’on se posait déjà des questions sur les barbudos en 1964. Car le catalogue dont je vous parle est du mois de juillet de cette année. Sa couverture, qui reproduit un tableau d’Ahmed Louardiri (1928-1974), est comme une invitation à visiter la mosquée de Moulay Ismaïl à Meknès à travers le prisme de ce grand peintre autodidacte.

art brut,erich bödeker,anselme boix-vives,barbus müller,art naïf marocain,ahmed louardiri,mohamed ben allal,moulay ahmed drissi,moulay ali alaoui,mohamed naciri,radia bent lhoucine

Publiée pour l’exposition itinérante Panorama international de la peinture naïve organisée dans les villes marocaines par la Mission Universitaire et Culturelle Française au Royaume chérifien, cette plaquette a été réalisée sous la direction de Gaston Diehl (1912-1999), fondateur du Salon de mai. Des textes de Georges Henri Rivière, Maximilien Gauthier et Anatole Jakovsky.

94 pages, beaucoup d’images en noir et en couleurs de Naïfs du monde entier. Parmi lesquels, forcément, se sont glissés quelques Bruts chers à notre cœur.

img728.jpg

Erich Bödeker (1904-1971), mineur allemand qui peupla son jardin d’une centaine de personnage sculptés en bois ou ciment peint.

Anselme Boix-Vives qui venait d’être mis sur orbite (lunaire) en mars-avril 64 par la Galerie Denis Breteau. Par exemple.

boix-vives.jpg

A tous seigneurs, tout honneur, la section marocaine, préfacée par Diehl, révèle «Les infinies possibilités artistiques de l’instinct créateur du Maroc». Une pléïade de peintres aux noms mémorables : Mohamed Ben Allal

ben allal 3.jpg

Moulay Ahmed Drissi

ben allal 2.jpg

Ahmed Louardiri

 

Raphaël Occhipinti (né à Syracuse), Moulay Ali Alaoui

Alaoui Moulay Ali-Les tanneurs.jpg

Mohamed Naciri

mohamed naciri.jpg Et –pour moi le plus remarquable– Radia Bent El Hossain qui, en voyant travailler son fils, l’artiste Miloud Ben Moktar, sentit «l’irrésistible besoin de prendre à son tour crayons et pinceaux, à plus de cinquante ans (…)».

Radia bent Lhoucine.jpg

Radia Bent Lhoucine, si l’on préfère, nom sous lequel elle est connue et appréciée aujourd’hui ainsi que j’ai pu le signaler dans mon post du 26 février 2011.

06.08.2014

Côte à côte avec la création franche

Faut pas croire qu’en août tout le monde coince la bulle. A Bègles-sur-mer (ou presque) on s’active. D’abord avec les Côtes ouest, l’expo actuelle qui ira juqu’au 7 septembre 2014. En vis à vis : 8 outsiders du Creativity Explored de San Francisco et 8 créateurs à l’aise dans les basquettes de la Création franche, parmi lesquels des pointures genre Ignacio Carles-Tolrà et Joël Lorand.

invit côte ouest.jpg

M’importe peu qui sont « déficients mentaux » (terme employé dans le catalogue) et qui ne le sont pas. Ce qui compte c’est de juger sur pièces leurs productions. Côté californien, on surfe facile sur James Miles et la fine lame de ses dessins à la pureté d’épure digne d’un inuit.

james miles.jpgCollectionneurs mes frères, protégez bien la couverture noire du n°40 de Création Franche (la revue) qui vient de sortir. Elle sera recherchée pour la photo laquée couleurs en première de couv.

CF n°14.jpg

Elle est de Marie-France Lacarce, une débusqueuse de rêves dont je vous ai chanté les mérites voilà presque deux ans déjà.

Morceaux de bravoure de cette nouvelle livraison de la revue bèglaise, un article sur Alain Genty et son bestiaire fantastique

alain genty.jpg

et un autre sur Abdelkader Rifi (« J’ai des jardins plein la tête »), un créateur que Madeleine Lommel, qui était presque sa voisine, aimait bien.

abdelkader rifi portrait.jpg

abdelkader rifi à l'aracine 1986.jpg

Le premier papier, bien documenté, est de Joe Ryczko. Le second, plus dans l’évocation poétique, de Paul Duchein. Avec ce rude et délicat céramiste (Genty) et avec ce maçon de l’imaginaire (Rifi), l’un figure de la Fabuloserie, l’autre protégé de l’Aracine première version, la revue CF place le curseur sur la position 

art brut,création franche,gérard sendrey,pascal rigeade,crab,déborah couette,fanzines,james miles,marie-france lacarce,abdelkader rifi,alain genty,joe ryczko,paul duchein

Ça n’empêche pas Gérard Sendrey de nous donner un papier pour expliciter la notion de  création franche, ce qui n’était pas indispensable étant donné qu’il l’a fait déjà 36.000 fois.

On retrouve G.S. dans le Hors-Série de la CF (n°1) qui voit le jour parallèlement. Contenant les actes de la Rencontre de novembre 2013 sur Les Fanzines d’art brut et autre prospectus, ce H-S concrétise le bon travail effectué en commun par le CrAB et le Site de la Création Franche.

CF hors série.jpg

Son contenu est trop riche pour que je le traite par dessus la jambe ici. Lisez le vite fait !!! Nul doute qu’il soit «un facilitateur en même temps qu’une source fiable et de référence» comme Pascal Rigeade, son maître d’œuvre (avec Déborah Couette) l’écrit dans sa préface.

page fanzines.jpg

Seulement, comme il n’est de réussite qui ne mérite d’être prolongée, je chipoterai Gérard Sendrey sur une question de mémoire. Quand il dit que Création Franche a été «au départ envisagée comme un bulletin d’information à l’usage des initiés», j’ai peur qu’il ne révise en baisse et à posteriori les objectifs qui étaient ceux de cette revue à sa création. Je ne parle pas sans savoir. En témoigne le flyer (Impr. par Savignac à Bègles) qui accompagnait le premier numéro de Création franche (octobre 1990).

Extrait

flyer CF 1990 détail.jpg

Son texte incitatif montre clairement qu’à l’époque les ambitions de la rédaction dépassaient largement le cadre d’un simple «bulletin» destiné à un public restreint. Que cette ligne radicale ait été très vite (dès le n°3) abandonnée est une autre affaire