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03.04.2008

Michel Macréau bourgeonne rue du Perche

 

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WARNING, WARNING !

Plus que 3 jours pour aller vous percher sur le Margaronnier et vous gorger du suc vitalisant de la nouvelle exposition Michel Macréau. Car ce gaillard de la peinture, cet artiste puissant et subtil, fécond, émouvant, terrible et raffiné, cultivant les herbes folles de l’orthographe autant que celle de la ligne, brut parfois, brutal jamais, en un mot : Macréau bourgeonne toujours aussi dru, 13 ans après sa mort. A pied, en vélib ou par voie chamanique, précipitez-vous donc avant dimanche dans le 3e à Paris à la Galerie Alain Margaron, rue du Perche, number 5.
Ne soyez pas timides, suivez la trace de votre petite âme errante. Ce n’est pas parce qu’on voit tout au travers des vitrines de la salle qui donne sur la rue qu’il faut en rester à celle-ci. Poursuivez hardiment votre chemin dans le dédale de grosses boîtes d’allumettes qui vous attend derrière celle-ci (visite d’une authentique cour parisienne au passage).Vous vous y rincerez l’œil avec un Portrait diplomé réalisé sur un vieux document scolaire, sur Des saints sur la vitre, une gouache transparente de 1970, sur un magique napperon orné au feutre noir de 1986 dans le bureau du fond et d’autres lettres et dessins encore assez accessibles, pourvu qu’on ait un peu de thune à y mettre.
«La bande est ocre jaune mais elle aurait pu être rose» nous avertit Macréau dans un de ses tableaux, des fois qu’on oublie la rôle de l’automatisme maîtrisé dans son travail. On ne sait pas si un petit tableau composé d’une croix formé de 2 traits, d’un pointillé et du mot CIEL se fout de nous ou nous invite à la méditation. Tant pis pour ceux qui concluent trop vite dans un sens. Il y a aussi des tableaux du début des années 60 comme L’Africaine et d’autres que je n’ai pas osé fusiller avec mon téléphone portable.


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31.03.2008

Du Bénin au Japon en passant par la Suisse

467373188.2.jpgC’est la course contre la montre. Je suis bombardée d’infos. Et l’heure d’été qui me sucre du temps que j’aurais pu mettre à disposition de mes lecteurs ! Mais c’est pas le moment de s’endormir.

Déjà se profile la soirée du mercredi 2 avril 2008 qui verra Gérard Macé signer son livre sur les peintures murales du Bénin de 18h30 à 21h30. 2068010954.jpgC’est rue Bichat au 11 dans le 75010, chez Synthèse Factory que ça se passe.

L’ouvrage qui s’intitule : Emblèmes et enseignes est publié par Les Editions La Pionnière. Il contient 18 photographies de Gérard Macé que je suis impatiente de voir parce que celle qui est reproduite sur l’invitation ne fait que piquer ma curiosité.

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Je ne sais pas grand chose de l’ouvrage mais je me suis laissée dire que l’écrivain-photographe y traite de l’évolution d’un art de cour à un art populaire.

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Gérard Macé qui aime le Japon -la preuve sa photo des jardins de Kyôto que j’emprunte au carton d’une expo de 2001 à la Galerie Camera Obscura- me fournit une transition commode vers la Soirée Japon de Lausanne.

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Tous nos amis suisses qui n’auront pu venir à Paris ce 2 avril pourront se consoler en allant, ce jour là, se faire une toile au lausannois Cinéma Bellevaux, route Aloys-Fauquez, 4. A 18h 45, s’il vous plaît. On y projettera le chef d’œuvre d’Akira Kurosawa : Dodes’Kaden, film héroïque en son genre, par son travail sur la couleur et par sa réflexion sur la détresse humaine.

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L’insuccès de cette œuvre devenue un classique de la cinéphilie/cinéfolie faillit, à l’époque de sa sortie (1970), faire sombrer le réalisateur. Le personnage symbolique de ce film-culte dont l’action se passe dans un bidonville est un ado qui du soir au matin conduit un tram imaginaire en imitant le bruit des roues sur les rails : Do/Des/Ka/Den. Les histoires des autres personnages : fous, sages, exclus, rêveurs et/ou alcooliques sont traversées d’hallucinations qui ne peuvent qu’intéresser des amateurs d’art brut.

A cette magnifique locomotive de 2h 20 sont accrochés deux wagons documentaires de 16 et 12 minutes (Ph. Lespinasse et A. Alvarez, réalisateurs) consacrés à 2 créateurs japonais représentés dans l’actuelle expo Japon de La Collection de l’Art Brut : Hidenori Motooka, fasciné lui aussi par les trains et Yuji Tsuji, un passionné des vues urbaines et aériennes.

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30.03.2008

Expos à ne pas rater

Soyons sérieuse. Je ne vous parlerai pas aujourd’hui du Zizi sexuel, de l’Enfer à la Bibliothèque nationale qui découvre l’Eros au secret. Je ne vous parlerai pas de Louise Bourgeois. Je vous parlerai pas non plus, hélas, de la double expo nouvelle de la Halle Saint-Pierre (British Outsider Art + Eloge du Dessin) parce que j’ai loupé le vernissage qui avait lieu le 25 mars 2008.
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Ce n’est pourtant pas l’envie qui m’en manque : mon pote François m’en a dit que du bien, malgré qu’il renaude un max parce que, crèchant dans le 9e arrondissement voisin, il ne bénéficie pas du demi-tarif réservé aux habitants du 18e.

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Dès que possible, je reviendrai sur le sujet mais en attendant ce rendez-vous avec Animula, vous pouvez passer 200 secondes en compagnie de Martine Lusardy qui pilote la Sainte Halle.
1584627830.jpg Si j’ai rechigné à escalader les contreforts de la Butte Montmartre ce n’est pas parce que mes escarpins neufs me bousillent les orteils. C’est, vous l’avez compris, que je suis plutôt surbouquée en ce moment.

J’étais à Lyon pour le bizeness et je comptais bien me faire au passage la rétrospective Keith Haring au Musée d’Art Contemporain mais un étourdi avait oublié son « colis suspect » (une banale mallette genre trousse à outils améliorée) et le TGV. a pris une heure dans les gencives.
291984125.jpgJ’ai décidé de me rabattre sur la place Gailleton mais la Galerie Dettinger-Mayer venait de fermer quand j’y suis parvenue (toujours mes escarpins neufs !) et c’est seulement de l’extérieur – mais on voit pas mal de choses derrière la vitrine – que j’ai aperçu une partie de l’expo Marilena Pelosi qui se termine le 19 avril.
Pour Keith Haring, à l’affiche pétante, que vous soyez gone, lascar ou titi, c’est confort : vous avez jusqu’au 30 juin 2008.

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24.03.2008

Barcelona repetita

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Evidemment, l’inconvénient avec Barcelona c’est que cette ville hyper-captivante baigne à mort dans la culture tout ce qu’il y a de plus culturante. Bon, ça a son charme d’accord. Et puis à tous les carrefours on se cogne à un art de rue, ma foi plutôt comestible.

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En cherchant un peu on atterrit dans ce Museu Frederic Marés que j’adore. Une grande maison pleine à craquer de salles empilées et d’objets incroyablement accumulés. Demeure d’un sculpteur et d’un enragé collectionneur.

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Moules à osties, globes de mariées, bénitiers, bretelles, chromos, ex-votos, alphabets brodés, étiquettes publicitaires … On se croirait chez 10.000 André Breton, chez un Alexandre Jacowsky à la puissance 16. Le musée a été fondé en 1946 mais il nous replonge dans une muséographie de papa, peut-être pas trop préoccupée de lisibilité mais d’une générosité sans rivages

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Imaginez : des milliers de choses à voir, groupées par genre, ne différant parfois les unes des autres que par des nuances. Le pied. A chaque fois j’y passe des heures et je n’en viens jamais à bout. J’ai toujours faim avant. Il faudrait amener son sac de couchage et se laisser enfermer dans cette caverne d’Ali Baba
Cette fois j’ai repéré sur le toit d’une vitrine un drôle de jouet à roulettes, rugueux comme la branche d’où il a été tiré.

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Comme j’étais encore en manque du fait de mon addiction au style brut, je me suis offert le détour obligatoire par le parc Güell avec ses faux-airs de Palais du Facteur Cheval.

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Mais pourtant, la vraie découverte de ce voyage-éclair c’est CosmoCaixa, au pied du Tibidabo. Un musée de la science tout ce qu’il y a de récent et de pas chiant, ce qui est un exploit pour ce genre de truc.

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Même les enfants des agrégées de lettres s’y amusent, c’est vous dire que l’on s’y émerveille et que l’on s’y instruit (en bonus). Les bébés de 2 ans, que laissent indifférents le fonctionnement du pendule de Foucault, adoreront faire tourner les tabourets métalliques.

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Quant aux esthètes raffinés sexagénaires qui connaissent déjà le mouvement des marées reconstitué en labo, les plus blasés s’extasieront sur la grandiose installation du mur géologique, beau comme un tableau de Tapiès géant ou sur les moiteurs de la forêt amazonienne reconstituée avec anaconda en live.

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Vous autres, Animuliens pur jus, vous y découvrirez une collection d’insectes emprisonnés dans l’ambre de leur vivant d’avant le déluge, des objets improbables genre ready-made bio, des agrégats géologiques mystérieux comme des sculptures médiumniques.


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C’est que cette réalisation muséale d’avant-garde parvient à nous convaincre des tendances artistiques de la nature. Et de cela il faut lui dire : gracias.

23:20 Publié dans Ailleurs, Expos, Glanures, Poésie naturelle | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ex-voto | |  Imprimer | | Pin it! |

14.03.2008

Perdere la testa a Alessandria

1796068115.jpgPuisque je tresse en ce moment des couronnes aux postiers, j’en profite pour vous dire qu’un bel objet est tombé dans ma boîte aux lettres animulienne et sous sa jaune enveloppe matelassée, il m’est apparu comme Cendrillon dans sa pantoufle de vair.
1185651315.jpgJe vous en ai déjà touché 2 mots puisque c’est l’ouvrage qui accompagne la Mostra du Museo del Cappello Borsalino d’Alessandria (jusqu’au 4 mai 2008). Si j’en remets une louche aujourd’hui ce n’est pas seulement pour souligner que le concept de cette expo va encore plus loin que ce que son titre et son sous-titre en ont l’air.

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Perdere la Testa. Il cappello tra moda e follie s’élève en fait, par dessus le chapeau, jusqu’à interroger les rapports de la mode et de la folie («Che relazioni si possono stabilire tra moda e folia?») car il y a certainement un dandysme brut comme votre Petite Ame Errante s’est cassé la nénette à vous le glisser dans le tuyau de l’oreille à plusieurs reprises.

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Ici, il s’y sont mis en 4 pour vous en administrer la preuve : Elisa Fulco et Teresa Maranzano, historiennes d’art, Marco Pedroni, sociologue, Giovanni Foresti, psy. Que du beau monde et qui écrit une langue claire mais évidemment tout ce qu’il y a d’italienne. Il faudra donc vous munir de votre petit lexique si vous vous procurez cet objet de collection (infos sur http://www.edizionidipassaggio.it). Vous n’en aurez l’air que + intelligent(e)s. Et puis ça peut pas nuire pour vos futures vacances dans la péninsule. Donc, discutez pas, procurez-vous-le, j’vous dis. Caressez votre libraire dans le sens du poil pour qu’il le fasse venir sur ses rayons.

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C’est du nanan pour happy-few car c’est pas tiré à des millions d’exemplaires et ça va s’épuiser vite, foi d’Animula. C’est en effet le genre de message qui va droit au cœur des amoureux du beau bouquin. Il ne pouvait venir que du pays du grand designer Bruno Munari, dont on sent l’heureuse influence sur la maquette.

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On aimerait, de ce côté des Alpes, feuilleter de tels catalogues à surprises typographiques. Il est sorti tout droit de la tête d’Elisa Fulco en charge de l’expo et de celle de Mari Conidi, graphiste milanaise. C’est à cette dernière que l’on doit toutes les inventions qui l’enrichissent. Inventions dont mon pauvre petit scan des familles ne vous restitue qu’une faible part.

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Impossible par exemple de vous donner une idée valable de la couverture qui se déplie comme une affiche sur une image de Silvano Balbiani. Triple hourra (les choux sont gras!) pour l’imprimeur (Grafiche Omnia, Milano) qui a su donner corps à tous ces télescopages féconds entre des images de la mode et les œuvres des créateurs de l’Atelier di Pittura Adriano e Michele, San Colombano al Lombro (MI) dont l’époustouflant Curzio di Giovanni qui m’en bouche toujours un fameux coin.

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00:05 Publié dans Ailleurs, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : curzio di giovanni, silvano balbiani, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

18.02.2008

Derniers souvenirs de Chaïm Kac

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Sur ce blogue naviguant au fil des rencontres, il a été assez souvent question de bateaux (voir les notes du 6 juin 2007, 2 juillet 2007, 7 octobre 2007) pour que je n’hésite pas à ajouter, de retour de l’exposition Derniers souvenirs au Musée du Mémorial de la Shoah, celui de Chaïm Kac à cette flottille.

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Certes, ce cadeau, réalisé pour une petite fille par son père interné à Beaune-la-Rolande dans le Loiret en 1942, ne peut être considéré comme une œuvre d’art brut.

Cet objet fabriqué dans un des ateliers du camp serait seulement une honnête production d’art populaire, n’était la charge d’émotion qui s’y attache.

Mais même s’il était possible de faire abstraction de celle-ci, il y a dans cette superposition du paquebot à un poisson étrangement représenté à une semblable échelle, quelque chose de l’espoir d’une nage assez véloce pour échapper aux mailles du filet. Espoir bien mince si l'on considère le poids qui lui pèse sur les écailles.

C’est en ce sens peut-être que le bateau de Chaïm et celui d’Auguste Forestier nagent dans la même mer.

Un nom à retenir : CHAÏM KAC.

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Chaïm Kac au centre avec son bateau, 18 mai 1942
 

 

Derniers souvenirs, objets des camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande, 1941-1942.

Mémorial de la Shoah, 1, rue Geoffroy-l'Asnier, Paris 4e.

Jusqu'au 23 mars.
 

23:22 Publié dans Expos, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Chaïm Kac | |  Imprimer | | Pin it! |

16.02.2008

San Lazzaro de 1895 à 1985

c992a171dbb788333cf9eaf5242310db.jpgCerise sur le gâteau, j’ai gardé pour vos fines bouches le catalogue de l’expo de l’hosto psy San Lazzaro de Reggio Emilia. Je le trimballais dans mon sac en (fausse) autruche en attendant de trouver le temps de vous en causer. ecc4863c728279694a952142fd319bed.jpgC’est pas le genre «bling-bling» avec débauche de thune à la clé. C’est une publication sobre quoique bien illustrée mais attention, y’a du contenu ce qui veut pas dire que c’est un casse-croûte.
Le texte principal, dû à Teresa Maranzano, nous tire en douceur au-dessus des pâquerettes. Loin d’être une brodeuse laborieusement descriptive comme on en lit trop souvent, cette signora-là a le don des formules justes qui n’ont l’air de rien mais qui font tilt.

d7a000aaeed92eb430311e4927b4e9a6.jpgJe cite : «ce qui étonne dans ces productions, c’est la capacité des auteurs de bouleverser les traditions représentatives avec si peu de moyens, d’introduire l’inattendu et l’imprévisible dans leurs figurations, bref de se jouer de la normalité».
En quelques mots, des choses subtiles et contradictoires sont prises en compte. Mame Maranzano a l’esprit clair et elle est documentée.

Ce n’est pas comme votre Petite Ame Errante qui oublie de vous rappeler que ce que Follie italiane propose à l’Espace Abraham Joly à Genève, c’est une sélection de 80 œuvres de 10 créateurs différents réalisées entre 1895 et 1985.

La Collection San Lazzaro est un exemple en Italie pour la qualité et la quantité des pièces parvenues en bon état jusqu’à nous.

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San Lazzaro vers 1900-1910 

T.M. cependant ne s’endort pas sur cette constatation. Elle se pose la question de savoir si un label "Made in Italy" pourrait être attribué à ces «œuvres de la folie». Elle scrute au fond des yeux la difficulté que l’on éprouve à les situer dans un contexte historico machin chose. «Dans la plupart des cas», nous serine-t-elle judicieusement, «ce n’est pas aux sources officielles que nous devons faire appel, mais à une mémoire visuelle plus assoupie et moins influencée par le formatage médiatique propre aux Beaux-Arts. (…) Ce n’est donc pas uniquement à la culture bourgeoise que l’on doit se référer pour lire ces œuvres, mais aussi à la culture paysanne et populaire.».
Nom d’une Hourloupe, c’est chouette à entendre ! Cela nous change des tentatives visant à faire rentrer absurdement le pied de Cendrillon brut dans la grosse grolle du mainstream. Teresa Maranzano est une affaire à suivre et j’espère pour les Animuliens qu’elle va brûler les étapes.

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Je sais déjà qu’elle travaille du chapeau pour le Musée de la Fondation Borsalino à l’occasion de l’expo Perdere la testa (La mode dans l’art outsider). Vernissage le 24 février.

Je blablate et le temps me manque pour vous en tartiner un max sur les vedettes de Follie italiane :

Federico Saraceni,

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Giuseppe Righi,

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Clarenzio Spadoni,

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Radmila Peyovic,

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Ernesto Cacciamani,

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Giuseppe Fornaciari

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Crédit photos :

Etc., etc. Leurs images parleront très bien d’elles mêmes. Et puis je compte sur vous pour aller dévorer les notices bio du catalogue FI qui est publié par La Baconnière et les Hôpitaux Universitaires de Genève (Hug).

Pour une drôle d’indienne comme moi, Hug(h)! est un bon mot de la fin.

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Hugh ! 

 

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Hug 

15.02.2008

Le ciel est bleu, Der Himmel ist blau

37d88dfe31488a4cb518abc92fdd6f32.jpgRetour chez nos petits Suisses adorés qui chôment pas, c’est le cas d’le dire, foi d’Animula. Je vous ai déjà parlé de Totor à l’Hermitage, de la Sardine collée au mur de Genève et de San Lazzaro la Belle-Idée. Sur cette dernière expo, je m’étalerai bientôt because je viens de recevoir (merci) le catalogue, d’une avenante couleur qui me rappelle le saumon à l’oseille, un de mes plats préférés.
20faeaf2a3f4558fce2e9047ab16e226.jpgTout de suite, faut que j’vous dise que ça crépite aussi du côté de l’ours de Berne, au Kunstmuseum pour rien vous cacher. Ce Musée des Beaux-Arts de la capitale helvétique présente (en binôme avec le musée psychiatrique de la Waldau) une sélection inédite d’œuvres issues de la Collection Morgenthaler.
f2c69ba539125cc76de5a922685c2922.jpg Walter Morgenthaler, vous savez bien, c’est ce petit malin qui occupa la pole position en 1921 devant tonton Prinzhorn avec son livre sur un Geisteskranker als Kunstler (malade mental et artiste) appelé à une renommée internationale : Adolf Wölfli, s’il vous plait !

Psy-chef à la Waldau de 1913 à 1920, Morgenthaler ne se contenta pas d’encourager l’œuvre de ce grand peintre «coiffé des grelots» pour m’exprimer comme Dubuffet (je me refuse rien). Il rassembla plusieurs milliers d’œuvres réalisées dans le contexte Waldausien.

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C’est un panorama sélectif de cette Collection, d’une importance comparable à celle de de la Sammlung Prinzhorn d’Heidelberg, que le Kunstmuseum de Berne propose à nos yeux ébahis sous l’enseigne de Le Ciel est bleu. Ce titre est emprunté à Constance Schwartzlin-Berberat qui créait exclusivement des lettres. 

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Si vous me croyez pas allez voir le fascicule 19 des Publications de l’Art brut.

Pour les organisateurs, cette phrase quelque peu Georges-Bataillienne symbolise l’infinitude du monde mental car l’accent est mis (c’est une bonne chose) sur la diversité des mondes créatifs.
Sachez que vous avez loupé le début du film, l’expo a ouvert ses portes le 1er février, mais ça va durer juqu’au 18 mai 2008.

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Parallèlement une rétrospective Wölfli occupe aussi les cimaises : Adolf Wölfli Universum, qu’elle s’appelle même.
Selon les infos dont je dispose, il y aurait un catalogue en allemand seulement. L’HT quand même.

Autre motif d’allégresse (Hourra, Cornes au culs, Vive le Père Dubu !), le Musée d’Ethnographie de Genève a mis sur orbite une expo sur un sujet insensé : Le Vodou, un art de vivre. Le lancement s’est effectué le 5 février mais nous aurons jusqu’au 31 août 2008 pour nous approcher avec infiniment de respect, beaucoup d’admiration et sans malsain voyeurisme, de la chose dont on sait peu, si ce n’est les caricatures zombiques proposées depuis des décennies par le cinéma.

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Le catalogue que j’ai déjà entre les mains est une merveille. Il faut saluer le travail du photographe Jonathan Watts dont les prises de vues, les éclairages ne sacrifient pas le mystère au profit de l’âpre beauté et réciproquement. L’impression, la mise en page, la typo sont super-chiadés. Presque trop des fois : certains textes en blanc sur brun sont traités pour évoquer l’ombre de l’illustration en face de laquelle il sont placés. Cela ne facilite pas vraiment la lecture mais c’est un parti-pris esthétique compréhensible dans un si bel objet.

00:20 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, Collection Morgenthaler, Constance Schwartzlin-Berberat, Adolf Wölfli | |  Imprimer | | Pin it! |

12.02.2008

Bullez avec l’art brut

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C’est la gloire pour les ch’tiots Picards et pour notre A.C.M national en particulier qui se retrouve dans le New York Times du 25 janvier 2008 en plein cœur d’un article de Ken Johnson sur l’Outsider Art Fair : Visionaries in a Bubble, Safe From Convention.
Après avoir fait son possible pour comprendre ce qui rapproche les créateurs logés à l’enseigne de la bulle brute «
You could call them bubble artists, because they are somehow protected within their own psychological spheres from influences that might otherwise discourage their improbable pursuits», K.J. se penche sur le cas-limite d’A.C.M., non sans se mélanger un peu les crayons dans l’ordre des initiales.

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On lui pardonne et on l’écoute : «Some works in the exhibition blur the line between outsider and insider. If you saw the amazing constructions by a French artist who goes by the initials A.M.C. (sic) in another context, you would not necessary take them for outsider art. (They’re at J. P. Ritsch-Fisch). Made from parts of computer, typewriters and other mechanical devices and populated by tiny, semi-abstract Dr Seuss-like figures, A.M.C.’s miniature architectural fantasies might be mistaken for the works of an ingenious Brooklynite with a master of fine arts degree».

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 Collection abcd

Pour ceux que cet artiste intéresse (A.C.M. maintenant l’est devenu à part entière) pour sa position originale qui le conduit à camper dans le no man’s land situé entre art brut et art tout court, je dirais que le Dr Seuss est un auteur pour la jeunesse ayant influencé le cinéaste Tim Burton. Il est bien connu aux States pour ses contes cruels et ironiques, ses textes naïfs et poétiques qu’il accompagne de dessins.

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Des œuvres (plus anciennes) d’A.C.M., on en retrouve dans la video de James Kalm qui nous fait visiter la Foire au petit pas de sa caméra vadrouilleuse. C’est marrant, ça donne l’ambiance comme si on y avait été. Et puis la diction un peu essouflée et respectueuse de Mr Kalm (le bien nommé) n’est pas stressante. Idéal après le boulot ! Même mon bougon chéri apprécie !

23:45 Publié dans Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, A.C.M. | |  Imprimer | | Pin it! |

09.02.2008

Nippons delicatessen

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Photo : Lucienne Peiry 

Pour Sophie et sa potesse Virginie qui ont décidé de se faire la Collection de l’Art Brut en vélo (attention, Lausanne ça grimpe !), cette image d’Eijiro Miyama qui se balade à l’intérieur de l’invitation dépliante au vernissage de l’expo Japon le 22 février 2008 à la maison mère.
Ce nouveau show qui ne s’éteindra que le 28 septembre se présente sous l’égide d’un volatile sans ailes, au cou épineux et aux pattes plombées, d’une austère grandeur.

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Takashi Shuji

Il regroupe 12 créateurs autodidactes japonais. Certains : Obata Masao, Sawada Shinichu (ou Masao Obata et Shinichu Sawada puisqu’au pays du levant soleil tout le monde s’appelle Chaissac Gaston) ne sont pas étrangers aux Animuliens-Cœurs-Fidèles puisque votre P.A.E. a déjà eu l’occasion de vous les présenter quand elle vous a parlé le 3 novembre 2006 (ce que le temps file!) de la Bordeless Art Gallery No-Ma de Shiga dans sa note intitulée : Art brut ami, partout, toujours.

ART BRUT AMI, PARTOUT, TOUJOURS

est une formule que vous devriez broder sur vos T-shirts, mes petites Animuliennes (et p’tits Animuliens pour ceux qui n’ont pas honte de tirer, tirer l’aiguille). Oui, l’art brut est toujours là et même un peu là. Oui, l’art brut est partout.

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La source est pas près de s’tarir comme le prouve la centaine d’œuvres présentées à Lausanne avec un catalogue en français, jap, anglais, bourré de textes de Yoshiko Hata, Tadashi Hattori, Sarah Lombardi et Lucienne Peiry (39 CHF ou 65 le pack contenant aussi des films de Lespinasse Philippe et Alvarez Andress).


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 Masao Obata

Je sais bien que c’est dur mais il faut mémoriser les noms des auteurs de ces «productions-peintures, dessins et sculptures- (qui) témoignent d’une richesse et d’une diversité étonnantes», selon le carton lausannois : Takanori Herai, Mitsuteru Ishino, Moriya Kishaba, Hidenori Motooka, Satoshi Nishikawa, Takashi Shuji, Yoshimitsu Tomizuka, Yuji Tsuji, Toshiaki Yoshikawa.

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 Hidenori Motooka

Tous, «dérogent à la tradition et conçoivent des univers uniques». Ce qui n’empêche pas le rédacteur de la notice-invitation de s’élever, c’est tout à son honneur, à une réflexion contradictoire : «chacune de ces pièces porte l’empreinte de la délicatesse et du raffinement attachés à la culture nippone.

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Toutefois l’emprise de la culture japonaise a très peu d’impact sur ces créateurs».

La seule chose qu’on puisse lui reprocher à ce rédacteur ou cette rédactrice, c’est d’abuser un peu du mot «délicatesse» qui revient à propos de la méthode utilisée par l’opérateur des films, modestement crédité d’«interventions sobres ( ?????)».

Car enfin, la délicatesse et la raffinerie au Japon, il ne faudrait pas oublier qu’elles passent aussi par le vent du sabre et par l’esthétisation de la mort volontaire chez le peuple le plus décoratif de la terre.

 

            Shinichi Sawada 

 

Crédit photos : Onishi Nobuo 


20:25 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, eijiro miyama, shinichi sawada, hidenori motooka, masao obata, takashi shuji | |  Imprimer | | Pin it! |