13.05.2009
Harald Stoffers fête sa liebe Mutti
Bientôt la fête des mères. Filer chez Christian Berst pour y trouver un objet digne de votre maminette adorée, c'est pas au dessus de vos forces, il me semble! Une Animulienne dévouée croit savoir que cette Galerie de la Charenton Street disposerait dans son stock documentaire de quelques exemplaires (qq. ex. seulement) du fac simile Aloïse Steck option dont je vous entretîns dans ma japonisante chronique précédente.
Et si c'est pas suffisant, si vous considérez que l'auteuse de vos jours mérite un cadeau supplémentaire, HT donc le catalogue qui accompagne la présente expo d'Objet trouvé. Ne serait-ce que parce qu'il est préfacé par Michel Thévoz. C'est pas si fréquent sur le marché, hein! En version luxe avec l'option «fragment de lettre original» ajouté ou alors dans le tirage de base à 20 thunes si vous êtes un peu plus raide en ce moment. Mais pour sa Mutti chérie qu'est-ce qu'on ferait pas, n'est-ce-pas ? Y'a pas à hésiter.
Harald Stoffers, le nouvel invité du galeriste, lui, n'hésite pas. Depuis 1999, il tartine pour sa maman des kilomètres de lettres ondulantes, frémissantes et palpitantes de la graphie qui finissent par composer des houles de vagues signifiantes, bruissantes d'amour filial en paquet de mère.
La mère, la mère toujours recommencée, voilà ce que nous dit, voilà ce que nous répète cette œuvre infinie. Ce que Thévoz, avec son aptitude à relever nos niveaux, traduit dans un philosophique langage qui prend au contre-pied de la lettre le titre de la Galerie de Christian Berst : «(...) ce que les missives de Harald Stoffers dessinent, dans l'intervalle du lisible et du visible, c'est l'objet du siècle, de notre XXIe siècle, l'objet perdu - du moins fallait-il perdre l'espoir de le retrouver "à volonté"».
Vous avez pas tout compris? Moi non plus mais c'est ce qui fait la beauté de la chose. De toutes façons, on a jusqu'au jeudi 11 juin 2009 pour y réfléchir en allant voir l'exposition. Mais comme la fête des mères c'est le 7, faut pas perdre de vue que ça urgeotte quand même.
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11.05.2009
Comme un papillon sur elle, Aloïse
Aloïse en kimono, un jour où l'autre ça devait le faire. Et bien je vous le fais en vous signalant l'expo itinérante (travelling exhibition) Comme un papillon sur elle qui vient de se terminer au Borderless Art Museum No-ma de Shiga mais qui se ranime dès le 15 mai et jusqu'au 16 août 2009 à Tokyo au Watari Museum of Contemporary Art. Le feu follet passera ensuite à Hokkaido pour un séjour à l'Hokkaido Museum of Art du 24 octobre 2009 au 14 janvier 2010.
Aloïse, le papillon, c'est bien sûr à Madame Butterfly, la culculgnanterie sentimentalo-colonialiste de Pierre Loti que ça fait penser. Surtout à cause de l'opéra que Giacomo Puccini en a tiré. Aloïse, on le sait, goûtait fort l'opéra. Là, j'ai pas le temps de vérifier mais sûr qu'elle a dû l'enrégimenter dans sa galerie de vedettes, la Butterfly, Aloïse.
C'est le pourquoi du comment du «papillon» qui sous-titre cette expo Alo-nippone. Signalons au passage, pour faire mon travail de petite butterfly errante, que c'est une orga à but non lucratif, Haretari Kumottari, qui a monté la chose, avec Kenjo Kitaoka aux manettes.
Deux ouvrages sont publiés à cette occasion. Un catalogue trilingue (japono-franco-anglo) et un fac-simile d'un cahier de 40 pages en direct de chez le psy Hans Steck.
Le catalogue reproduit toutes les œuvres exposées. Lesquelles proviennent de la donation Jacqueline et Etienne Porret-Forel au Kunstmuseum Solothurn (Suisse) et de la Collection Steck. Du petit bout de carton aux rouleaux à la craie grasse, des dessins de toutes époques.
Question textes : un article et un entretien de Jacqueline P.-F. et l'article du Jeannot (Dubo, Dubon Dubuffet) repris du Fascicule 6 de L'Art Brut mais traduit en japonais (et en anglais) pour la première fois. Entre autres... car il y a aussi comme contributeurs : Norman Girardot et Kazuhiko Kudo et John Zorn et Michel Nedjar qui passaient par là (hommages d'artistes).
J'ai des tas de zolies zimages qui vous donneront une belle idée de l'accrochage aérien et léger à tomber. C'est bien quand les cimaises se font oublier comme ici. Sincères félicitations aussi au photographe, Satoshi Takaishi ©. Vous n'oublierez pas s.v.p. de mentionner son nom si, d'aventure, vous m'empruntez un de ses clichés.
Sayônara, les choux sont gras ! (version auvergnippone)
23:32 Publié dans Expos, Zizique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, aloïse corbaz, hans steck, satoshi takaishi, shiga, tokyo, hokkaido, madame butterfly, giacomo puccini, mika mori, hokkaido | | Imprimer | | |
07.05.2009
Giovanni Bosco à Gibellina
Gi-Gi : Gibellina-Giovanni. Le 8 mai est une bonne date pour se souvenir. Souvenons-nous de Giovanni Bosco. C'est la découverte de l'année 2008 en matière d'art brut européen. La récente disparition de ce créateur sicilien à la trajectoire fulgurante a beau nous laisser orphelins, la ferveur à son sujet ne fait que grandir.
A peine l'exposition parisienne de ses carnets vient-elle de fermer ses portes qu'une autre s'ouvre dans son île natale. Alors, Gi-Gi, c'est idéal comme pense-bête. Collez vous le dans un coin de la cervelle : le 8 mai 2009 à 18 h 30, le Museo delle Trame Mediterranee de Gibellina rend hommage au peintre des cœurs de Castellammare del Golfo. Point de départ d' «una mostra» qui va durer jusqu'au 3 juin. Parmi les œuvres présentées, 1O dessins qui, à cette occasion, entreront officiellement dans la Collection de la Fondation Orestiadi.
Le film du groupe ZEP : Giovanni Bosco, Dottore di tutto sera aussi de la partie. Pour ceux qui lisent l'italien, le dossier de presse (communicato stampa) en dira davantage : «Nel 2008 l'irregolare stravaganza di Bosco, adombrata da une vita di stenti, isolata in un proprio universo colorato, era uscita fuori dai confini di Castellammare, da quando il fotografo Boris Piot e il collettivo Animula Vagula lo hanno scoperto sui muri della cittadina del trapanese». Cela n'étonnera personne si je précise que le commissaire de l'expo gibellinaise n'est autre qu'Eva di Stefano, directrice de l'Osservatorio Outsider Art de la Fac de Lettres et Philo de Palermo. On lui devait déjà le colloque international du 31 janvier 2009 organisé du vivant du peintre et dans sa ville.
Gi-Gi ! On retrouvera Eva di Stefano le 14 mai 2009 lors de la Journée d'étude à la Galleria d'Arte Moderna de Palermo (via Sant'Anna 1). Le colloque a pour thème Surrealismo e dintorni (Surréalisme et alentours). Elle parlera donc des relations Breton-Dubuffet et de «la nave della folia». Sujet difficile. J'aime mieux pour elle que pour moi ! Parmi les vieilles connaissances de votre petite âme errante, on signale la présence de Teresa Maranzano : Sogno e realta nella pittura di Hugh Weiss. Et parmi les nouvelles, celle de Roberta Trapani (Université Paris X) à propos de Robert Tatin : La Frenouse. La danza cosmica dell'architettura. Si vous aimez les alentours : Gi-Gi !
11:57 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, giovanni bosco, eva di stefano | | Imprimer | | |
01.05.2009
L’art brut de Nouvelle Zélande
L'Art brut avec un Z comme Nouvelle-Zélande c'est un alphabet qui se décline à Paris. Quand elle a su qu'une vague d'art brut de là-bas déferlait sur la Galerie Impaire, vous pensez si votre zélée petite âme errante s'est précipitée rue de Lancry, au 47, dans le 75010 ! Atmosphère des grands soirs : musique sur les chaises roses.
Même le Citizen Président était là.
Julien Raffinot, le gardien trop cool de cette succursale du Creative Growth Art Center, avait renoncé pour l'occasion à ses cheveux longs californiens. Pas à ce pétillement juvénile dans ses yeux quand il s'enthousiasme pour les cerveaux envahissants de Jim Dornan, un extraordinaire artist NZ, genre au delà de l'underground à la Robert Crumb. Personnellement je trouve ses œuvres conçues dans un hôpital psy dans les années 70 du siècle 20 un peu beaucoup intermédiaires entre culture et folie. Mais c'était difficile de s'en approcher le soir du vernissage, jeudi 30 avril 2009.
Colin Korovin
Celle de Colin Korovin enragé communicateur, dont les messages : «Respect, Kindness, Give peace, Global and heaven» viennent se prendre dans les filets de ses formes sinueuses accumulées sur des papiers. Ne loupez pas son cahier (sketch block) accroché au mur mais consultable.
Reese Tong
Celle de Reese Tong, aux pictogrammes, répétés mais toujours changeants, peints en noir, gris et brun-rouge sur des fonds blancs empruntés à des couvercles de boîtes (?).
Andrew Blythe
Celle d'Andrew Blythe dont une grande toile pointilliste a le don d'attirer magnétiquement (vertu de l'accrochage) le spectateur qui entre dans la grande salle.
Celle de Martin Thompson, plutôt cérébrale même si on salue la performance technique : papier millimétré, jeu sur le positif et le négatif, mathématisation au scalpel.
James Robinson (détail)
Celle de James Robinson enfin, avec ses morceaux cousus à gros points, ses fenêtres laissant apparaître des collages, son savant jus d'aquarelle, d'encre ou de gouache pour les fonds, ses inscriptions au stylo-bille rouge : «I'd like to thank the woman/MEN who have loved me...».
Le genre de chose qu'on aimerait voir au Salon du dessin chez nous. On s'y enquiquinerait moins.
13:57 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, andrew blythe, martin thompson, colin korovin, reese tong, galerie impaire, nouvelle zélande, tom di maria, growth art center | | Imprimer | | |
19.04.2009
100 dessins de Jean Dubuffet rue de Seine
Heureusement qu'il y a Dubuffet à la Galerie Jeanne-Bucher! Sinon c'était un ouikène de merde! Style glagla-glouglou jusque dans la moelle des os. Tout le monde aux abris et votre petite âme errante sous la capuche. Les gouttières de la rue de Seine gerbaient à mort sur le trottoir, mince à cet endroit. Pour comble de cata, une baraque de chantier devant le n°53, siège de ladite Galerie.
J'ai eu du mal à retrouver l'étroit couloir en briques de palais assyrien au bout duquel -enchantement- une petite cour provinciale et 2 ébouriffantes œuvres en couleurs de notre crâne rasé préféré. Et c'est pas tout car, sous ce crâne poncé (comme disait Vialatte), s'agitait un esprit des plus bouillonnants.
Poussez donc sans crainte la porte de la spacieuse et pourtant feutrée G. J.-B. On fouillera pas votre sac dans le genre délire-sécuritaire en vogue dans les Grands et Petits Palais de la République qui font étalage de Warhol, Blake et autres Mortimer. Une dame viendra sur la pointe des pieds vous dire bonjour. On vous foutra une paix royale le temps que vous contempliez un ensemble d'enfer de 100 dessins dubuffetiens, réalisés dans les années 60, 70 et 80 et n'ayant pas traîné partout depuis.
On aime L'Arbre mystique de 1971 pour sa position de randonneur, sac sur le dos.
On s'extasie sur le Village avec antennes de 1964 (64 !) où l'alchimiste Dubuffet digère et transfigure le soit-disant très laid réseau de cableries électriques de nos campagnes électrifiées.
Mais les autres sont bien aussi, à divers égards. Quel bûcheur que ce mec! On voit qu'il aime ça, dessiner, dessiner encore et dessiner toujours au téléphone (fort heureusement tout à fait fixe de son temps).
L'accrochage, clair et pourtant respectueux des méandres, met bien en valeur cette énergie, cette vitalité, cet entrain opiniâtre qui étaient les siens. Jusqu'aux dessins qui se démêlent de la fin où, sur le point de quitter l'expo, on voit Jean Dubuffet chercher sa sortie.
19:43 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean dubuffet, rue de seine, galerie jeanne-bucher | | Imprimer | | |
18.04.2009
La Sardine décolle avec Les petites ailes
Pour pêcher la Sardine, pas besoin d'aller à Messine. Même si vous ne pensez qu'à la Sicile. Vous pourrez la coincer jusqu'au 2 mai 2009 dans le port de Genève après quoi elle se transformera en sous-marin car le rêve des petits poissons c'est de devenir grand et de respirer l'air quand ça leur chante.
Petites ailes : le langage de l'enfance dans l'art outsider, telle sera donc la cerise sur le gâteau de la Galerie genevoise Une Sardine collée au mur. Une expo + catalogue qui explore les limites territoriales entre marée montante de la maturité et haute mer de l'enfance. Du concept enrobé dans de la blanche écume pour nous vanter les bonheurs de créateurs italiens «au style candide» (c'est à dire plutôt «pervers-polymorphe» comme dirait Sigmund).
On s'étonnera pas que ce soit une industrieuse torpille de la pensée -Teresa Maranzano dont votre petite âme errante vous a déjà signalé les précédentes aventures- qui ait conçu la chose, épaulée par un certain Riccardo Bargellini qui est inconnu à mon bataillon de chevilles ouvrières.
Nous naviguons, ô mes divers amis sur un océan de précarité. Les choses vont, les choses viennent. Elles se transforment. Sans vouloir faire ma petite hégelienne, je vous dirai qu'il faut prendre ça avec le sourire. Je me souviens sans nostalgie d'un jour brûlant (voir ma note du 28 juin 2008) où j'ai visité de fond en comble la Sardine. Je la retrouverai maintenant à tout bout de voiles sur son site internet qui «restera ouvert à tous» (et à toutes) et «continuera de présenter des nouveautés».
Puisque, vous l'avez compris, moussaillons embarqués sous pavillon animulien, l'actuelle expo sardinière ponctuera en beauté 10 années d'activités de cette jeune galerie suisse trop méritante.
23:55 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, la sardine, genève | | Imprimer | | |
13.04.2009
MAKE : 4 créateurs projetés à New York
MAKE. Si vous habitez New York ou que vous y séjournez pour vos chères études, retenez bien ce titre qui est celui d'un film de Scott Ogden et Malcom Hearn.
Au lieu de photographier les pigeons de l'Empire State Building, de courir après vos lunettes de star que vous avez égarées chez Bloomingsdale's ou de bailler dans votre chambre d'hôtel devant votre thèse sur «l'Art outsider aux U.S.A.», propulsez vous jeudi, le 16 avril, de 6 à 8 p.m. à la Ricco Maresca Gallery pour la projection de ce documentaire d'exploration consacré aux univers de 4 «self taught artists» américains.
Judith Scott - Photo John Mac Gregor
Les créateurs autodidactes en question ce sont la grande Judith Scott dont je vous ai souvent parlé à propos du Creative Growth Art Center d'Oakland CA, et puis, Hawkins Bolden, Ike Morgan et le prophète Royal Robertson.
Faudrait pas croire qu'à Memphis, Tennessee, il n'y en ait que pour Elvis.
Hawkins Bolden - Photo : Judith Mc Willie
Hawkins Bolden, sa vie durant s'y est occupé d'un petit jardin qu'il protégeait de son mieux des prédateurs ailés (genre pigeons) avec des épouvantails fabriqués à partir de matériaux de rebut ramassés dans le coin. Il ne s'est jamais douté que ses productions pouvaient être considérées comme de l'art. J'ai oublié de vous dire qu'il était aveugle depuis son enfance à cause d'un accident de baseball (ce qui prouve que ce sport est, autant que les autres, mauvais pour la santé). Comme Emile Ratier seul le sens du toucher le maintenait en contact avec ses créations.
Ike Morgan et Mona Lisa
Mona Lisa, on le sait, a ses fans. Ike Morgan en est un. Il kiffe aussi pas mal les présidents U.S. Alors il en réalise de vibrants et très perso portraits dans son Austin State Hospital où il séjourne, à partir de photos qu'il trouve dans les magazines.
Quand à Royal Robertson qui a travaillé, si je comprends bien, comme peintre d'enseigne (« professional sign painter »), après s'être occupé de sa souffrante maman et avoir vu son mariage foirer, il est devenu de + en + instable aux yeux du monde ordinaire et est entré progressivement dans le sien propre.
Royal Robertson - Photo : Mike Smith
Il faut dire que le bon Dieu s'est mis à lui tenir la main et qu'il lui a offert des voyages dans le passé et dans le futur. Au présent, de généreuses visions nourrissent son activité principale qui consiste à couvrir sa petite maison et son terrain d'inscriptions et de signes, apocalyptiques.
If you prefer the english version, click here.
18:33 Publié dans Ecrans, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : judith scott, hawkins bolden, ike morgan, prophète royal robertson, scott ogden, malcom hearn, new york, ricco maresca | | Imprimer | | |
08.04.2009
Marges d’Europe et d’ailleurs
Art brut et artistes singuliers, c’est déjà pas mal comme début, non ? Mais ajoutez en Europe et ça vous prend un relief particulier. La première édition de Art brut et artistes singuliers en Europe a eu lieu en 2007. Pour cette «biennale» de 2009 (9 avril/23 mai), l’instance organisatrice qui répond au nom quelque peu confusant de L’Art à la Marge (très proche du terme Art en marge qui est pris depuis longtemps) a choisi Eragny. Eragny, Eragny… Les plus enculturés d’entre vous pensent déjà à la belle barbe de Camille Pissarro qui vécut et peignit dans un Eragny pendant 19 ans. Mais attention : l’Eragny du maître impressionniste c’est Eragny sur Epte tandis que celui où se tient la manifestation d’Art à la Marge c’est Eragny-sur-Oise, commune jumelée avec Nioko au Burkina Faso
Je dis ça pour vous paumer un brin parce que j’adore «friter» (comme dit mon pote Pascalou) mais surtout ne vous gourez pas, c’est ERAGNY-SUR-OISE et puis c’est tout! A Eragny-sur… tous-ensemble-avec-moi : OUAZE !, il y a une salle et elle s’appelle la «salle des calandres» . Notre comité de vigilance linguistique nous dira pourquoi ! Peut-être bien qu’on y entreposait jadis des garnitures de radiateurs d’automobiles ? Je m’égare.
Revenons à notre ART BRUT ET ARTISTES SINGULIERS EN EUROPE. Avec Michel Nedjar en invité d’honneur et Francis Marshall en porte-drapeau, cette expo réunira une centaine d’œuvres émanées d’une vingtaine de créateurs de différents pays, inconnus ou pas. Des viviers de création outsider tels que La Pommeraie, Art en marge (justement) et l’Esat de Villetertre (Oise) seront mis à contribution. On note aussi la présence de Judith Scott, la star du Creative Growth Art Center.
L’idée est d’associer les œuvres d’artistes confirmés comme Nedshall et Marjar (rectifiez vous-mêmes, je deviens dyslexique) et des hommes et des femmes engagés dans des processus de création où se dilue leur statut de soit-disant «handicapés». C’est une idée méritoire. On nous promet que la scénographie ne permettra pas «de différencier la typologie des productions artistiques présentées, ni leur provenance, ni les conditions dans lesquelles elles ont été réalisées».
On a envie de dire : «chiche» !
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05.04.2009
Claude Massé chez Victor Grazzi
Massé chez Grazzi c’est à Montpellier. Ne m’en demandez pas plus, j’ai eu beau surfer comme une malade, j’ai pas trouvé mieux comme date que «actuellement». Mais enfin, comme l’info que j’ai est tirée du Midi Libre en date du 26 mars 2009, ça doit encore être valable. Cette expo a le mérite de rapprocher un créateur brut de l’espèce «bâtisseur oublié» et un plasticien-collectionneur-écrivain assez connu dans le monde estampillé «singuliers de l’art».
Victor Grazzi, que l’on surnommait Garibaldi à cause de sa barbe, est un maçon italien (lombard pour être précise). En 1977, Bernard Lassus a consacré 7 pages et 12 photos à cet «habitant-paysagiste» qui, à partir des années cinquante, a construit, à la périphérie de Montpellier, un château en béton constitué de châteaux à des échelles diverses, de «nombreuses tourelles, (…) micro-paysages plus ou moins miniaturisés, (…) sapins de ciment bleu (…)» Je cite, en le charcutant un brin, Bernard Lassus mais il faut lire sa notice où il met parfaitement en valeur cet édifice qui progressait sur le principe des «rimes plastiques».
J’emprunte à B.L. la bobine de monsieur Grazzi. Le bon maître me le pardonne!
Et à Catherine Devreux une ou deux des nombreuses images que vous pouvez voir sur son blogue.
Voir aussi les photos ensoleillées de Petit-Patrimoine.
Acquis par la mairie après la disparition de son créateur, le château Grazzi a semble-t-il végété doucement et failli disparaître avant d’être racheté par un galeriste de la ville sous condition qu’il devienne un lieu culturel.
La culture invitée par l’art brut c’est mieux que l’inverse.
Surtout si c’est pour exposer 70 lièges et une quinzaine de collages de Claude Massé qui est tombé dans la marmite de l’art brut quand il était petit.
Son papa, l’écrivain catalan Ludovic Massé (1900-1982), que soutenait Henri Poulaille, le chef de la «littérature prolétarienne», a été très copain avec Jean Dubuffet en 1940.
Fasciné très jeune par l’architecture d’Antoni Gaudi, Claude Massé a découvert et/ou soutenu ensuite des créateurs du genre Jean Pous, François Baloffi, Pépé Vignes, Fernand Michel. Touskon M!
Lookez un peu le catalogue de la donation qu’il a faite en 1999 au Musée de la Création Franche à Bègles. Pour l’expo actuelle de Claude Massé, à la Villa aux cent regards (c’est comme ça que ça s’appelle chez Victor Grazzi), il y aurait aussi un catalogue. Si quelqu’un peut me dire comment on peut se le procurer, je suis preneuse. A bon entendeur, Animuliens montpelliéreins (je sens que je vais me faire corriger l’orthographe).
L’adresse de la demeure de Grazzi où se tient l’expo Massé : 1000, rue de la Roqueturière dans le quartier des Aiguelongues.
21:37 Publié dans Expos, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : victor grazzi, claude massé | | Imprimer | | |
29.03.2009
Fusil chinois rapide
Puisqu’on parle du loup, parlons de Robillard à la Création Franche. André Robillard est un tant grand monsieur de l’art brut que ça crépite de partout autour de son nom. Le Net n’est pas avare de bios et de commentaires sur ce valeureux fabricant d’armes à feu qui fonctionnent exclusivement à la poudre d’émotion fleur de peau et à la violence apprivoisée. Des kalachnikovs pour-de-faux, plus offensives que des pour-de-vrai, tellement elles sont plus touchantes !
Mon chéri que j’ai, il les adore les super-fusils de Robillard. Ils lui font penser à ceux d’Alexandre Lobanov : c’est la même agressivité pur jus, «d’autant plus pure qu’elle est faite pour ne s’exercer jamais» qu’il dit, mon chéri.
Il aurait voulu en avoir des comme ça quand il était petit. Il peut pas s’empêcher de jouer encore avec à son âge. Après, il me tanne pour que je le photographie dans sa tenue de terroriste en peau de lapin brut.
Si je l’écoutais, il irait comme ça à l’inauguration de l’exposition André Robillard le vendredi 3 avril 2009 au Musée de la Création Franche.
C’est à partir de 18 heures (d’été) à Bègles et on nous promet 3 salles avec des dessins et des sculptures, plus une 4e salle en bonus avec un «espace documentaire constitué autour de la vie» du cher et respecté Robi.
Les Animuliens et leurs copains qui pourront rester dans le coin juqu’au 4 avril auront en plus l’avantage d’assister à une rencontre-débat (tout c’qu’on aime) à la Bib de Bègles. Avec dans les rôles principaux : Lucienne Peiry, Cardinal Roger et, et, et… Gérard Sendrey, Nouvel Inventeur, «initiateur et créateur de la Création Franche» et du Musée du même métal.
Pour ceux que leurs activités détourneraient de ces folies bèglaises, qu’ils sachent qu’ils ont jusqu’au 19 avril 2009 pour s’offrir la rando jusqu’à l’expo Robi perso.
L’œuvre d’André Robillard avait déjà été montrée au MCF mais dans le cadre d’une expo collective de 1997, celles des collectionneurs Eternod et Mermod.
21:31 Publié dans Expos, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, andré robillard | | Imprimer | | |