13.04.2007
Art brut : le réveil des marteaux
Le bidonville se porte bien. Gaston Chaissac de Bidonville. Son Locataire du premier, un tableau de 1956, vient de battre un record mondial. Un record phynancier bien sûr. Ce sont les seuls qui intéressent la Gazette de l’Hôtel Drouot où j’ai trouvé cette info qui en vaut bien une autre. 250.000 €.
Dans une vente Arcu du 3 avril 2007.
Faut remonter au 27 octobre 1990 (vous étiez minotte encore !) pour le précédent crevage de plafond avec un Autoportrait au perroquet : 198.600 € réactualisés. Une misère ! Avec des actions pareillement à la hausse, vous vous étonnerez pas que les commissaires-priseurs fassent dans le Chaissac en-veux-tu, en-voilà.
C’est que les œufs de Pâques a peine digérés, c’est le réveil des marteaux dans l’hexagone.
A Louviers, la patrie du gentil mosaïste Robert Vasseur (profitez-en pour aller voir sa maison),
dimanche prochain, le 15 avril à 14h15, une vente publique des photographies de Gilles Ehrmann (Jean Emmanuel Prunier E.U.R.L.) se pare d’une pub reproduisant le fameux Chaissac masqué au bouquet.
A Paname, la fameuse vente Tajan Art brut/Art naïf se profile pour le mercredi 18 avril 2007. Sans vouloir vous mettre la pression, bougez-vous les fesses si vous voulez aller voir l’expo. Reste plus que lundi 16 et mardi 17, c’est dans l’immense «cathédrale» du 37 rue des Mathurins dans le 8e. A l’heure du déjeuner vous serez tranquille comme Baptiste, la dame de l’accueil passe ses coups de fil et dans la salle un clerc somnole un peu devant son écran.
Vous y verrez un Chaissac évidemment (son «unique totem noir»), un petit crobart inachevé de Monsiel, deux Domsic, une poupée de Simone Le Carré-Galimard (avec 2 «L» dans le catalogue comme de juste), deux curieux totems de Michel Macréau, trois Schröder-Sonnenstern, deux Lesage, deux Crépin.
Rien de très bouleversant mais de quoi s’exercer l’œil. Dans la partie naïve, le n° 95 est un drôle de Van Der Steen qui se prend pour un Boix-Vives.
23:40 Publié dans Encans, Gazettes, Images, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, gaston chaissac, robert vasseur, gilles ehrmann, germain van der steen | | Imprimer | | |
09.03.2007
Tout Savoir sur les tatoués
23:55 Publié dans Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : tattoo | | Imprimer | | |
01.02.2007
Les vernis sages poussent à la roue
Bon, ben c’est pas tout ça, mes p’tits muliens et muliennes mais puisque vous êtes pas bavards en ce moment, il va falloir que je me décarcasse. Pas bavards, mais nombreux (merci), alors si vous avez dans l’idée de continuer à faire les voyeurs, ouvrez vos mirettes ça va commencer. Vous attendez pas cependant que je fasse dans la dentelle, ça urgeotte trop question actualité et les vernissages poussent à la roue. Alors je vous déballe en vrac pour aujourd'hui même, 1er février, à peu près dans les mêmes heures (18h/18h30) un vernissage à Paname et un à Bruxelles. Ce serait bien s’il y avait quelques Belges à Paris et quelques Français à Bruxelles mais les Suisses, les Italiennes et tous les autres citoyens du monde sont les bienvenus.
A Paris, c’est Romuald Abel, le photographe dont je vous ai parlé le 11 décembre 2006 (Du côté du Salon d’automne) qui montre son travail au Studio de Création Graphique Vincent Grégoire, 5 rue Notre-Dame de Lorette dans le 9e arrondissement, non loin de cet endroit magique où fut inventée la tarte à la Bourdaloue.
A Bruxelles, c’est l’Art en Marge qui nous invite à voir les œuvres de l’Autrichien Josef Hofer
Voir le film (version en allemand traduit en anglais) qui a été réalisé sur lui par Chris Lewis et Hans Wagner (source : Loreto Martin). Notez bien les rideaux de l’atelier!
et du Belge Karel Laenen.
L’Osterreichisches Kulturform, dont je vous ai touché 2 mots dans Mon Week-end à Prague, donne la main à cette expo.
Vous avez remarqué comme Animula devient tentaculaire ? Un vrai petit labyrinthe en son genre où l’on croise et recroise sa propre route. Si vous aimez les labyrinthes, foncez sur la vidéo et la note d’Atlas sur Gilles Tréhin. Tréhin c’est l’inventeur d’Urville, une cité imaginaire cosmopolite en pleine expansion, au fil de son crayon et de sa mémoire prodigieuse.
Ce jeune homme résidant à Cagnes, fait partie de ces gens -comme Temple Grandin ou Katia Rhode- qui semblent nés pour illustrer les capacités inouïes de l’esprit humain. Des «génies» diront ceux qui trouvent commode de se vautrer dans la transcendance. Des «autistes de haut niveau» disent les scientifiques qui ont inventé pour eux le syndrome d’Asperger.
00:35 Publié dans Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Josef Hofer, Karel Laenen, Gilles Tréhin | | Imprimer | | |
25.01.2007
Home-made in Russie
Des patenteux, je croyais qu’il n’en existait qu’au Québec. Je me souviens d’une nuit passée dans une école de rang à Saint-Joseph Lepage près Montjoli (gîte de la Vieille école).
Et bien des patenteux, il y en a aussi en Russie. C’est ce que j’ai compris en feuilletant Home-made (Contemporary russian folk artifacts), le bouquin de Vladimir Arkhipov paru récemment chez Fuel, cet éditeur anglais dont je vous ai déjà présenté l’excellente Russian criminal tattoo encyclopaedia. Arkhipov est un artiste autodidacte né en 1961. Depuis le début des années 90, il s’est intéressé aux objets utilitaires faits-à-la-maison pendant la pénurique période de la perestroika. C’est pour lui un phénomène fascinant de culture contemporaine. La collection qu’il a constituée comprend plus d’un millier d’objets régulièrement exposés en Europe. Son livre en reproduit 220 avec portraits-photos des auteurs et notices les concernant. J’ai noté pour ma part une demi-douzaine d’antennes radio ou télé à rendre des points à Marcel Duchamp. L’une d’elle, époustouflante, utilisant des fourchettes, figure sur la couverture. J’aime aussi la locomotive de d'Aleksandr Chebotaryor (page 231)
le navire de guerre d’Evgenii Skrynnikor
(page 270)
le revolver d’Aleksandr Sigutin (page 12).
En dehors des jouets pour les enfants, ça crépite d’inventions toutes plus astucieuses les unes que les autres dans le genre moyens du bord : brosses, stylos, cartes à jouer, outils pour la pêche, forme à suspendre les bottes d’un exquis minimalisme. Conçus par des «vrais gens» (comme dirait l’autre), contraints par la nécessité à mobiliser des ressources créatives insoupçonnées, ces objets n’ont pas été réalisés dans une intention artistique. Ils n’en sont que plus beaux.
00:05 Publié dans Ailleurs, Glanures, Images, Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vladimir arkhipov, art brut | | Imprimer | | |
22.01.2007
H P : Réalités de 1955
Saucisson brioché, tablier de sapeur, cervelle de canut… Votre petite âme errante ferait bien de temps à autre de s’offrir un petit bouchon lyonnais, ça lui donnerait l’occasion de se tenir au courant de l’actualité artistique entre Saône et Rhône. Je dis ça parce que j’enrage d’avoir loupé la rétrospective du photographe Jean-Philippe Charbonnier, I think we met before, HP, à la Galerie Le Bleu du ciel.
Cette exposition consacrée aux images de la folie ordinaire, Gilles Verneret et Agathe Gaillard ont recherché d’anciens travaux inédits de Jean-Philippe Charbonnier (de l’agence Rapho) réalisés en 1954 dans divers établissements psychiatriques de la région parisienne et de province.
Cela a donné lieu, heureusement, à un petit catalogue très soigné que l’on peut se procurer aussi à Paris à la Galerie Agathe Gaillard, 3 rue du Pont-Louis-Philippe dans le quatrième arrondissement, co-éditeur de l’ouvrage. Cela ne coûte pas cher, mais même si ça devait vous mettre sur la paille, achetez-le pour les bouleversants clichés qu’il contient.
Jean-Philippe Charbonnier, le plus méconnu (il faut que ça change !) des grands photographes humanistes français a su, sans aucun misérabilisme, témoigner de la vie quotidienne, des souffrances, des méthodes thérapeutiques de l’époque (électrochocs, notamment).
L’une de ses photos nous intéresse particulièrement. Elle représente un patient de l’hôpital de Clermont de l’Oise en train de crayonner sur un mur de sa chambre qu’il a déjà couvert de dessins.
On retrouve ce créateur à l’œuvre dans une autre photo de Charbonnier parue dans le reportage pour le magazine Réalités, en janvier 1955 avec un texte d’Hervé Bazin.
Ce document-là est déjà plus coton à trouver. Chapeau aux Archives de la Presse qui me l’ont procuré en moins de 3 jours.
00:10 Publié dans Expos, Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut | | Imprimer | | |
14.01.2007
Vœux de tigre
Evidemment avec cette histoire de clé, c’était fatal, j’ai cassé la mienne dans la boîte aux lettres et j’ai dû supplier le serrurier pour qu’il vienne désincarcérer mes cartes de vœux qui criaient maman quand elles m’entendaient passer dans le couloir de mon immeuble. Parmi les vœux que je préfère il y avait ceux de Plein Chant. En fait une véritable brochure à la gloire de la typographie et d’un «graveur singulier», le dénommé Louis Bouton.
Edmond Thomas, le papa de Plein Chant a choisi pour nous une flopée de vignettes du Bouton en question extraites d’un gros catalogue de galvanos et clichés 1900. Pourquoi ? Mais simplement parce que le style de Louis Bouton «frisant souvent la maladresse (…) n’est pas sans évoquer ici et là (…) les productions de certains naïfs et autres officiants de l’art brut». Bon, il pousse un peu l’ami Thomas mais c’est bien gentil de sa part quand même.
Plus franchement brut sur son podium vert, le tigre jaune de Curzio Di Giovanni en provenance directe de la Collection de l’Art Brut. A rugir de plaisir, mâtiné stupéfaction décalée, ce dessin à la mine de plomb et crayons de couleur : La Tigrree giallaa.
Le redoublement des voyelles et des consonnes comme un feulement en surenchère venu du fond des os de la bestiole louche ! Os qu’on distingue aux rayons X dans le ballon du corps gonflé à l’hélium ! Le transport au cerveau d’une fusée bleue couronnée d’esquilles, vestiges d’un squelette éparpillé, entre deux yeux divergents ! Et les moustaches à côté de la plaque qui conquièrent tant d’indépendance qu’on se croirait devant le minet du Cheshire de Lewis Caroll ne laissant derrière lui que son sourire ! Franchement, on voudrait presque avoir des poils sur la figure pour apprécier le monde de cette façon là.
11:05 Publié dans Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Curzio Di Giovanni, art brut | | Imprimer | | |
07.01.2007
De la nuit des fous aux Silvesterklaüse
Photo : Archives Bouvier-Creux
Relisez mon A propos. Je vous l’avais dit. Je suis méchante, mauvaise langue, poison. En plus je lis dans mon bain parfumé au Rêve de miel. Comme je n’ai pas de marque-page dans ma baignoire, je corne les parties qui m’intéressent pour les retrouver.
C’est ainsi que j’ai bousillé, au grand dam de mon chéri qui a la religion des livres, le bouquin de Wolfgang Büscher intitulé Allemagne, un voyage. Dommage. Ce Wolfgang est un écrivain-voyageur très estimable. Du genre qui pense avec sa tête mais aussi avec ses pieds qui l’ont porté autour de l’Allemagne pendant 3500 kms. Son récit est à mettre à côté de Chemin faisant de Jacques Lacarrière, même si Büscher s’accorde de courts répits en bus. La relation de son périple effectué en 2004 fait penser à de l’Hermann Hesse revu par le Wim Wenders d’Au fil du temps. Funambule sur les frontières géographiques et historiques de son pays, Büscher commence au bord du Rhin, longe les côtes de la Mer du nord et de la Baltique, descend vers le sud en longeant la Pologne, la République tchèque, l’Autriche et la Suisse. C’est à Oberstdorf en Bavière qu’il tombe dans la nuit des fous, «un genre de chasse païenne» qui m’a rappelé ma note du 7 avril 2006 (Esprit de la forêt), sur les silvesterklaüse, ces «masques» ruraux de la Suisse voisine.
Büscher nous décrit les jeunes gens d’Oberstdorf déguisés en démons incontrôlables: «Ce n’était pas de la plaisanterie (…). Les têtes étaient parfois d’une grosseur surnaturelle (…) Ils portaient des bois ou des cornes qui sortaient (…) et formaient un étrange mélange
W Ecoutez les zäuerli des Silvesterklaüse X
Merci Mr Hasard qui m’a fait tomber ensuite, au cours de mes explorations chez les bouquinistes sur 2 catalogues suisses oubliés relatifs à ces productions paysannes, voisines de l’art brut, du fait de leur sauvagerie.
De ce Masques de la Suisse primitive (Auvernier,1963)
et de Masques, traditions populaires (Martigny, 1965), voici quelques images.
Ceux que ce sujet intéressent consulteront aussi le chapitre Les Masques dans L’Art populaire en Suisse de Nicolas Bouvier (juste après le chapitre Ex-voto).
21:20 Publié dans Ailleurs, Images, Lectures, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : silvesterklaüse, jacques lacarrière | | Imprimer | | |
29.12.2006
Ex Voto suscepto
Contre toute attente, deux de mes plus récentes notes (Blogounet 200 et Le Petit livre vert) ont provoqué une vague de mahousses costauds commentaires relatifs aux ex-votos, heu… je veux-dire : voto. N’oublions pas que je me pique au latin de chez latin. «Sans le latin, sans le latin, l’Animula nous emmerde», me chantent déjà certains, paraphrasant le cher et regretté Georges Brassens qui n’a jamais été un supporter de Nixon, lui.
Je dois pourtant respect à l’orthographe et ex-voto, au singulier comme au pluriel, est une expression latine un peu raccourcie par votre gentille petite âme errante : ex voto suscepto = suivant le vœu fait. On ne saurait mieux dire. Aussi je n’ajouterai rien si ce n’est quelques images tout de même pour égayer le paysage.
La couverture du livre à Didi (non, pas la lady). Georges Didi-Huberman dont l’incipit : «Les images votives sont organiques, vulgaires, aussi désagréables à contempler qu’elles sont abondantes et diffuses» orientent la lecture sur une voie paradoxale un peu trop filandreuse pour ma petite tête.
La couv d’un vieux catalogue du Musée archéologique de Dijon sur les Ex-voto du sanctuaire des sources de la Seine avec 2 photos de R. Remy montrant une planche anatomique et un personnage masculin portant un petit cuculus qui a tout l’air d’un sweat-shirt à capuche du 9-3.
Un ex-voto du capitaine de La Rosalie de 1788 parce que ce nom me rappelle l’émouvant graffito d’une jeune prisonnière vu au Musée des graffiti de Verneuil-en-Halatte : «Rosita a le cafard»
Deux ou trois choses encore, dont un ex-voto grec assez rustique en métal découpé et piqueté.
Et pour finir un drôle d’ovni avec saint Lazare, un bus 84 et un bouton-auréole signé J.C. Non ce n’est pas Jésus-Christ. Je vous laisse deviner.
22:15 Publié dans De vous zamoi, Images | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ex-Voto | | Imprimer | | |
24.12.2006
L'art brut voyage de Suisse en Extrême-Orient
A mon tour, je souhaite pantoufles bien remplies, douce nuit et bûches crémeuses aux grisons et aux grisettes, aux animuliens et animulionnes.
Tout particulièrement à Terezie, Yanco, Pya, Teresa, Bruno 1, Béatrice, Christian, Pascale, Michel, Michèle, Philippe, Estel, Lili, Super-Nounou, Jeanne, Jean-Louis, Madeleine, Barbara, Jo, Alain, Catherine 1, Bruno 2, Hugo, Alfred, Valérie, Larsen, Catherine 2, Violette, qui ont bien mérité du village global.
Sans oublier les membres de l’Atelier Incurve que je viens de rencontrer sur la toile en direct de leur lointain Japon, notamment monsieur Terao Katsuhiro dont j’ai le plaisir de vous montrer les labyrinthiques et urbains dessins.
Les étoiles scintillent du côté de l’Extrême-Orient dirait-on, si j’en crois ce titre : «brut», pêché dans une page toute d’idéogrammes vêtue, émanant, je crois, de The Kyoto Shinsburn Co Lt à qui je lance cette bouteille à la mer : «would you be kind enough to tell us what « brut » means for you or to translate in english (or better in french) some of your texts ?».
Avant de vous endormir, le sourire sur vos lèvres, humides encore de bulles festives, la pensée qu’une rétrospective Jean Dubuffet se tient en ce moment au National Museum of Contemporary Art Deoksugung de Séoul en Corée vous bercera sans doute.
22:20 Publié dans Ailleurs, Expos, Images, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : art brut, terao katsuhiro | | Imprimer | | |
09.12.2006
Les livres uniques de Charles Dellschau
16:00 Publié dans De vous zamoi, Images | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : Charles A. A. Dellschau, Alexandre Lobanov, Gene Merritt, Henry Darger, Richard Greaves, Zdenek Kosek, art brut | | Imprimer | | |