10.10.2013
Chaissac et Dubuffet se retrouvent sur Les Sables
Y’a plus marqué la poste.
C’est au jeune quinquagénaire Musée de l’Abbaye de Sainte-Croix des Sables d’Olonne que l’on trouvera du 12 octobre 2013 au 26 janvier 2014 la belle expo Entre plume et pinceau. Après Paris, la Vendée : normal pour Chaissac/Dub.
La Correspondance de l’un et de l’autre sera passée au peigne fin le 30 novembre à 15h. C’est une Bible qu’on peut l’ouvrir au hasard. J’ai essayé.
Je suis tombée sur : «J’ai eu une petite passe anti porteplumiste mais tu es un très indulgent papa et tu ne m’en feras sûrement pas un grief. La patronne a été dans le ravissement avec la farine et tu es un très bon pape farine».
Ejusdem farinae pour le reste.
20:26 Publié dans Ecrits, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gaston chaissac, jean dubuffet | | Imprimer | | |
06.10.2013
Lanoux chez le Facteur Cheval
Un chiffre qui en dit long sur l’art brut aujourd’hui. 2 520 000 visiteurs pour l’épisode 3 (saison 11) de Louis la Brocante.
« Quelle merveille !» s’exclame Maryvonne (Evelyne Buyle) pendant sa visite au Palais.
Victor Lanoux s’intéresse aussi à François Michaud de Masgot.
13:01 Publié dans art brut, Ecrans, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, ferdinand cheval, victor lanoux, louis la brocante, evelyne buyle, palais idéal | | Imprimer | | |
05.10.2013
Jean Dubuffet en excursion à New York
La Légion saute sur New York. La Légion d’honneur s’entend. Où saute-t-elle? Mais à la boutonnière de la veste de Arne Glimcher, Président de la Pace Gallery. Chevalier depuis 2003, il accède au grade d’officier pour engagement exemplaire en faveur de la vitalité de l’art dans le monde et généreuses contributions à des institutions artistiques françaises.
Parallèlement et jusqu’au 26 octobre 2013 on pourra suivre Jean Dubuffet dans ses excursions au milieu de nulle part (Excursions en no man’s space) à la Pace of NYC. 52 œuvres sur papier de la dernière décade de l’artiste.
«From figurative to abstract», du noir, du blanc et des couleurs primaires par un homme qui cherche lucidement la sortie. Mondes improbables et figures de passants apportées parfois par collage.
C’est pas d’hier que la Pace s’intéresse à notre Dubuffet national puisque c’est dès 1968 qu’elle a représenté celui «who coined the term Art Brut». Pas mal de publications à l’actif de Glimcher.
Cette fois-ci encore c’est lui qui s’y colle pour le catalogue. Un catalogue en robe de pomme de terre et titre à la diable de traviole dans la droite ligne des conceptions maquetteuses du tonton Jeannot.
20:30 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean dubuffet | | Imprimer | | |
03.10.2013
La Crucifixion de Madge Gill à Twickenham
Cardinal va en sortir une bonne! Une biographie de Madge Gill. Chez Dark Windows Press, une boîte d’édition anglaise qui a l’air de faire dans le surréalisme. Merci Roger! La rumeur ne dit pas si ce sera aussi une monographie sur Myrninerest, l’esprit qui guidait la main de cette dessinatrice-fleuve. Mais on peut penser qu’il en sera question. Les Fenêtres Noires (Dark Windows) ferait bien de se grouiller pour pondre ce nouvel ouvrage de Roger Cardinal.
Car une exposition Madge Gill débute en ce moment près de Londres (le 5 octobre 2013) à l’Orleans House Gallery de Twickenham. Une centaine d’œuvres, photos et documents visibles là jusqu’au 26 janvier 2014. Selon Blouin Artinfo «le clou de cette rétrospective sera The Crucifixion of the Soul», un calicot de 10 m de long qui n’est pas sorti depuis 1979.
Un clou, vous me direz que c’est normal pour une crucifixion mais la chose a l’air de valoir la peine de traverser le Channel, mes cocos. En vous y prenant maintenant vous arriverez avant la fermeture, le décrochage étant prévu pour le 26 janvier 2014.
Envoyez sur les roses ceux qui vous diront que la sublissime Madge Gill c’est de l’art brut classique et que vous feriez mieux de vous gaver les mirettes avec cetart brut mâtiné contemporain qui pousse, au fur et à mesure d’une certaine demande marchande, en provenance des poussinières plus ou moins art-thérapeuses du monde entier.
L’art brut c’est comme le poulet. On peut bien lui coller au croupion n’importe quel label, il reste lui-même. Pourvu qu’il soit élévé au bon grain de folie et en libre parcours! Et non engraissé au Millet. Et non piquousé aux antibios soit-disant conceptuels, sous les feux des projecteurs. Avec Madge Gill, dîtes non à l’art brut de batterie.
21:17 | Lien permanent | Commentaires (1) | | Imprimer | | |
29.09.2013
Libraires chez Saint-Pierre
On a mûri avec eux, y compris votre petite âme errante qui vient de se découvrir 27 nouveaux cheveux blancs. Eux, c’est les libraires de la Halle Saint-Pierre qui depuis 27 ans à peine sont au charbon pour le facing culturel de cet espace à la fois très local et international.
Avec l’art brut en tête de gondole. Même quand celui-ci n’était guère un produit d’appel. Maidenbaum Laurence et Hecker Pascal pour ne pas les nommer. Ils ont connu Lewis qui continue de veiller sur eux du Paradis des yenches (lire mon post du 8 février 2009). C’est tout dire!
Un canard du 18e consacre une pleine page à leur parcours. Tout l’arrondissement en est inondé. Pour le moment.
Faire fissa donc pour mettre la main dessus, par exemple quand vous viendrez le samedi 5 octobre 2013 (de 17 à 19 h) à la Rencontre autour d’En bas, le douloureux et sublime texte de Leonora Carrington dont je vous ai causé dans les temps (note du 30 déc. 2007). Il vient d’être réédité par L’Arachnoïde.
Laurence et Pascal, ça sonne un peu, dans ce quartier de cirque et de cabaret, comme un spectacle. Qu’attendent donc les cinéastes de l’art brut pour leur consacrer (ne serait-ce que pour services rendus) un documentaire? MDR je suis souvent devant leur duo mi-frais dispo mi-ronchono.
Ils possèdent l’art de la remarque définitive qui fait monter d’un cran votre fièvre acheteuse (Laurence) et celui de vous mettre entre les mains sans avoir l’air d’y toucher (Pascal) le livre qui est fait pour vous et qui vous saute dans les bras en criant : «Maman!». Je l’ai souvent constaté au profit de mon blogounet d’amour que je dois toujours nourrir d’informations et d’anecdotes.
Laurence et Pascal, en vrais pros du bouquin, n’en sont pas avares. J’aurais voulu vous reproduire la photo de Jeff Berner qui les représente au milieu de son article A propos de la Halle Saint-Pierre…Mais ces deux chevilles ouvrières de la Sainte Halle ont fait leur crise de modestie. Elles ont tort. Avec leurs sourires timides et goguenards de gamins qui viennent de sortir de la piscine, L & P sont tels qu’en eux mêmes l’éternité ne les change pas.
On a envie de leur offrir un gâteau japonais à la cafèt en repartant avec 4/5 kilos de catalogues sous le bras. Souhaitons que ces sourires soient communicatifs. Et qu’ils décorent avec gentillesse les visages de ceux qui accueilleront samedi prochain Annie Le Brun, la préfacière de l’arachnoïdesque édition nouvelle d’En bas, qui sera présente à la Sainte-Halle pour l’événement.
17:48 Publié dans De vous zamoi, Ecrits, Gazettes, Lectures, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : halle saint pierre, laurence maidenbaum, pascal ecker, leonora carrington, annie le brun, l'arachnoïde, paradis des yenches | | Imprimer | | |
23.09.2013
Art brut : ça press aux petits coins
Le Venezuela manque de papier toilette. Pas nous. Et pour ceux qui aiment lire aux petits coins, la lecture ne manque pas. D’où l’utilité des revues de presse.
On peut choisir son canard (contemporain). Surtout quand celui-ci fait dans le hors-série avec rétro-pédalage dans le hors-les-normes. On peut mais c’est fatigant.
Et c’est fatigant aussi de vous conseiller (ou vous déconseiller), chers lecteurs animuliens, quand d’autres le font très bien à ma place.
Aussi, pour cette fois, permettez que je passe le crachoir (avec allégresse) au Schtroumpf émergent :
Art press vire à l’art brut… !
Après avoir depuis 40 ans conchié tout ce qui est de l’ordre de l’affectueux, du populaire, du sensible, du tripal, de l’expressionnisme, du spontané, de l’autodidacte et du «hors-normes», voilà donc qu’aujourd’hui, le magazine Artpress vient d’émettre un hors-série sur l’art brut…
Certains voient là, comme un signe d’humanisation de la pensée artistique dominante, et s’en félicitent… Moi je vois plutôt là comme un reniement-récupération d’une vilénie record et d’un cynisme, d’une ignominie, et d’une impudence à vomir.
Que l’art brut soit devenu aujourd’hui un produit de spéculation intellectuelle et de placement financier me semble particulièrement odieux…
et je reviendrai sur cette question.
20:31 Publié dans art brut, Blogosphère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, hors série, hors les normes, schtroumpf émergent | | Imprimer | | |
19.09.2013
Tours et détours méridionaux
On n’arrive pas à faire tout ce qu’on voudrait. Je voulais aller à Marseille jeter un coup d’œil à la Galerie Polysémie qui exposait le 12 septembre 2013 des peintures haïtiennes. Mais j’ai dû résister au chant de cette sirène dé-coiffante.
Pour rester dans La Poissonnerie, je comptais me rattraper le 14 septembre avec la Galerie du même nom qui expose rue d’Endoume dans le 7edes œuvres d’Evelyne Postic sur le thème du Vaudou.
Tout cela parce qu’une précédente expo de cette artiste à Tanger en juin-juillet 2013 aux galeries Conil et Artingis avait piqué ma curiosité par le velouté vert de son affiche.
Mais là encore, j’ai été emportée ailleurs par mon daddy qui pilotait sa voiture en parfait autocrate.
Dommage, j’aurais bien voulu assister à la signature par Postic de son ouvrage Vaudoo publié par Le Dernier Cri qui devrait bien, entre parenthèses, nous en communiquer quelques images puisque je les ai pas trouvées sur son site endiablé.
«Ailleurs » où ça? me direz-vous. Dans les Cévennes, figurez-vous. A Alès où l’on déjeune très bien pour un prix très honnête au Duo en face de la poste.
Daddy et Chéri m’ont trainée ensuite au Musée-Bibliothèque PAB (Pierre-André Benoît) pour une exposition Picabia, ma foi pas mal du tout, quoiqu’un peu loin de mon dada habituel.
Enfin… L’est plutôt rigolo ce bon monsieur Francis et sa façon de parler ne va par quatre chemins des fois : «Le surréalisme d’Yvan Goll se rapporte au cubisme, celui d’André Breton c’est tout simplement Dada travesti en ballon réclame pour la maison Breton et Cie.» (Opinions et portraits dans : 391, n°19, octobre 1924).
Pour me venger, j’ai exigé de mes deux persécuteurs qu’ils fassent par Lacoste un détour rien que pour le plaisir de me remémorer ce dessin de Caroline Sury qui revisite à sa façon la légende du meunier Louis Malachier.
14:17 Publié dans Expos, Miscellanées, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : evelyne postic, art haïtien, vaudou, vaudoo, musée pab, francis picabia, surréalisme, yvan goll, andré breton, louis malachier, caroline sury | | Imprimer | | |
17.09.2013
Pépère est un camembert
Sur ebay des fois on en trouve de belles! La preuve ce cahier illustré «écrit par pépère pendant la guerre 1914/18» (la mention, quoiqu’ancienne, semble d’une autre main).
Cliquer sur les images pour les agrandir
Bon d’accord, Pépère aura du mal à se glisser dans l'interface entre l’art brut et l’art contemporain, cette nouvelle tarte à la crème qu’on voudrait nous faire avaler sous prétexte d’extension de la largeur de vue.
A côté d’œuvres aussi considérables que les résidus de gomme ou les sculptures de fond de poche, Pépère, il faut en convenir, fait désordre.
Il lui manque ce «je ne sais quoi ou ce presque rien» qui font le charme du raffinement maniaco-conceptuel prisé dans les banlieues en pleine gentrification.
Pépère jure, Pépère tache, Pépère pue. Pépère ne fait ni dans l’effacement ni dans la dentelle. Pépère est un camembert. Fait à cœur.
22:50 Publié dans art brut, Glanures, Images | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, art populaire, guerre de 14 | | Imprimer | | |
16.09.2013
Les oliviers du Paradis
Pas d’oliviers chez M. Truc? J’ai voulu vérifier subito presto si cette inquiétude, manifestée récemment par Martine dans son commentaire tout gorgé de succulents souvenirs d’enfance, était fondée.
Je suis donc aller tourner autour de ce Paradis qui a perdu sa première lettre mais qui est toujours si charmant quand même.
Et bien, tenez vous bien. Non seulement des oliviers il y en a sous le soleil radieux du jardin de Léopold Truc mais j’ai aperçu dans mon zoom un bébé cerisier et un pitchot de pêcher avec un mini fruit dessus.
Un peu comme si Monsieur Truc s’était octroyé de longues vacances et qu’il était revenu s’occuper en catimini de son domaine.
Un petit tour et puis s’en va, j’ai cliché de loin quelques pierres d’élection de Léopold Truc.
Caroline Sury qui les avait remarquées lors d’un précédent et bref passage me les avait chaudement recommandées. Preuve du regain d’intérêt à propos de l’œuvre trucienne, cette émérite graphiste marseillaise a pondu de mémoire et sur la base des portraits du créateur, vus sur Animula Vagula dans ma note du 14 juillet 2012 (Léopold Truc, un paradis non truqué), un souvenir de visite réelle et imaginaire en forme de bd.
21:24 Publié dans art brut, Images, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, léopold truc, caroline sury | | Imprimer | | |
15.09.2013
Raymond Reynaud revient à Salon
Mais puisqu’on vous l’dit à l’information touristic de Salon-de-Provence que l’expo Raymond Reynaud c’est près de la mairie! Soyez pas têtu(e)s et garez votre smart ou votre BMW immatriculée en Suisse au parking Emperi, c’est à côté.
Récemment relooké nickel, l’espèce d’Espace Robert de Lamanon est un édifice vénérable en ces temps patrimoniaux. C’est maintenant un nouveau lieu pour l’art et l’entrée est gratuite.
Jadis dévolu à des dévotions locales, c’est une grande et belle salle un peu vaste à meubler. Là on a résolu le problème en montant sur un piédestal central un boqueteau de sculptures d’assemblages de Raymond, ses tableaux courant quant à eux sur les cimaises tout autour que ça vous en colle le vertige.
Cette installation donne à ces volumes une importance qui en souligne l’enchanteresse présence. Ce n’est pas moi qui m’en plaindrait, cette facette de l’œuvre de l’artiste n’étant pas la moins brute.
J’aime qu’on ait transporté aussi les gentils petits cartels qu’il confectionnait pour ces œuvres.
A peine entrée, la parole vivante de Raymond vous saisit. Un peu feutrée parce que provenant d’une alcôve-vidéo où passe en boucle un film de Jean-Michel Zazzi, daté de 99-2000 : La Force du dedans. J’ai voulu en capter une image mais le visage du maître de Senas s’est superposé avec celui de Jean de Florette ce qui n’est pas mal non plus.
De ci de là, en contemplant les œuvres de l’exposition, des phrases inimitables, prononcées sur un ton tout à la fois plaintif et véhément, nous entortillent la tête chauffée par le soleil du midi.
Je cite en commençant par ce qui pourrait être une pierre dans mon jardin : «c’est une âme qu’elle est pour ainsi presque morte (…)». Puis : «j’en ai horreur des ateliers!». Et enfin cette perle sauvage : «Moi, je fais l’enseignement du yoga du cerveau».
L’exposition Raymond à Salon se termine le 29 septembre 2013. Donc il y a intérêt à se grouiller. On voit tout comme chez lui mais non dans un labyrinthe. En une vision d’ensemble panoramique qui sert bien l’œuvre.
Il y a un catalogue préfacé par Martine Lusardy.
Je me donnerais des claques parce que pour l’instant je n’arrive pas à remettre la main dessus. Si quelqu’un le trouve, mon nom est dessus : «Animula fut là».
15:14 Publié dans art brut, Ecrits, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : raymond reynaud, martine lusardy, jean-michel zazzi, salon de provence | | Imprimer | | |