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12.09.2012

Ciels, mon New York !

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Nuages sur New York jeudi 13 septembre 2012. Une exposition dixième Avenue. Deux commissaires : Barbara Safarova (abcd) et Valérie Rousseau, épouse du galeriste : Andrew Edlin. Chacune docteur : esthétique (BS), histoire de l’art (VR). Beaucoup d’art brut et quelques aéro-photographies en trompe l’œil. En bonus un film du collectionneur Bruno Decharme, l’autre pilier d’abcd. Plus ici.

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11.09.2012

100 bougies pour le Palais Idéal

Toutes proportions gardées, les anniversaires se suivent. Et bien sûr, ils ne se ressemblent pas. J’ai eu beau faire «un travail opiniâtre», je ne peux prétendre, même si c’est «mon rêve», aux 34 ans, 9000 jours, 65000 heures du champion d’Hauterives! C’est un boulot de Titan pour ne pas dire de Cheval.

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De facteur Cheval s’entend, en l’honneur des 100 ans duquel la Collection de l’Art Brut consacre une nuit et une exposition. Lausanne, ne faisant rien comme les autres villes, s’offre en effet, le samedi 22 septembre, une nuit des musées au cours de laquelle sera projeté Violons d’Ingres, le fameux court-métrage de Jacques-Bernard Brunius dont je vous avais rappelé l’intérêt pionnier dès mes débuts en septembre 2005. La projection de ce film de 1939 où figure le Palais Idéal sera suivie de celle du «premier film de fiction dédié à Cheval» (y’en a-t-il eu d’autres?) de 15 mn chrono, intitulé, pour faire simple, Palais Idéal.

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Ado-Kyrou.jpegL’auteur, Ado Kyrou, écrivain et critique porté sur le cinéma surréaliste, est aussi un admirateur de Brunius. Sa contribution à la cinématographie chevaline, n’ayant pas eu la chance d’être enrôlée dans le DVD des frères Prévert, me fait l’effet aujourd’hui d’être plus à découvrir que celui de Brunius. Bien que Palais Idéal ait été tourné en 1958, soit près de 20 ans après Violons d’Ingres.

andré hodeir jazz groupe.jpgLe carton d’invitation de la CAB nous vante par ailleurs la musique jazz du film dont le «côté improvisé et l’esprit de liberté correspond bien au Palais Idéal» à ce qu’il paraît. Cette musique est de André Hodeir.

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Il n’est pas indifférent de souligner également que, dans le film d’Ado (comme Adonis : il était grec), les textes du facteur Cheval sont dits par Gaston Modot. Cela vous laisse froids? Et bien revoyez L’Âge d’or, le brûlot surréaliste de don Luis (Bunuel) qui date de 1930. Le personnage de «L’Homme», prototype de l’amoureux fou et bien c’est Gaston Modot!

Ces deux films de la nuit lausannoise apporteront le soutien de leurs projecteurs à l’expo de photographies en couleurs de Michel Guillemot que vous pourrez voir à la CAB jusqu’au 30 septembre 2012. Un petit détour à la librairie de la Collection vous permettra de vous offrir le livre Palais Idéal du Facteur Chevalparu aux Nouvelles Editions Scala en 2011. Les photos de Guillemot y accompagnent (ou y sont accompagnées par) un texte de Gérard Denizeau.

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montage expo cheval.jpgLes petits malins parisiens qui voudraient maintenant pousser un grand hennissement à la Bobby Lapointe pour saluer à leur tour le centenaire de l’achèvement du Palais d’Hauterives pourront le faire bientôt aussi : exposition-hommage au Musée de la Poste en perspective.

Montage en cours!

09.09.2012

Face à faces avec Michel Macréau

Besoin d’un Face à faces avec un peintre majeur de la fin du XXe siècle? Vous serez gâtés si vous allez vous percher à la Galerie Margaron en bons petits oiseaux revenus de leurs migrations estivales.

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Comptez pas trop sur le tam-tam médiatique, n’attendez pas les affiches sur les mâts de la mairie de Paris ou les bandes défilantes sur les écrans de rue qui vous diraient : «Macréau, Macréau, Macréau». Il n’y aura ni pixels, ni fanfares ni happenings, le galeriste préférant jouer dans la catégorie discret-feutré.

Mais cette exposition de «petites têtes» de la bonne cuvée 1963-1968 mérite le label VU SUR ANIMULA parce qu’elle sera un événement marquant de cette nouvelle saison automnale 2012.

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

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Lors du vernissage du 6 septembre, elle a suscité déjà l’émulation des collectionneurs qui n’étaient pas venus pour les bretzels, je vous prie de le croire!

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C’est que 30 peintures de Michel Macréau récemment rappelées au jour, 30 peintures formant série où se révèle le grandiose et courageux travail de recherche propre à l’artiste, c’est de l’orpaillage, où je ne m’y connais pas! Ne vous laissez pas démonter par le dossier de presse qui parle de «portraits de très petit format». D’abord parce que les volumes emboîtés de la galerie sont un écrin propice à la chose.

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Et surtout parce que ce diable de Macréau étant capable de saturer une toile de 20 sur 25 cm comme s’il s’agissait d’un tableau de 2 m sur 3, on oublie vite qu’on joue dans le registre mini. Le peintre s’accommode ici en virtuose de la contrainte du format et s’il ne dispose que d’une lucarne, celle-ci s’ouvre sur le réel de la peinture.

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Avec ces visages qu’il dévisage, ces physionomies qu’il décline et qu’il incline à tous les risques de la figuration-défiguration, Michel Macréau administre la preuve de sa capacité à partir des postulats picassiens de l’art de sa jeunesse pour aboutir, par le truchement de torsions plastiques variées, à une malléabilité proche d’une destructuration troublante et sibylline que seules les œuvres de grands créateurs schizophrènes atteignent généralement.

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A la réserve près que, chez Macréau, la déstructuration n’est pas sans être contrôlée et qu’il en revient toujours (avec quelques cicatrices) pour reprendre son combat avec l’ange évanescent de l’inspiration. Pour Manuel Jover, dans le catalogue de l’expo margarienne, la place de cet artiste si peu ordinaire ne saurait être située «dans les parages marginaux de l’Art Brut, où l’on veut parfois le confiner».

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outsiders 2012.jpgEncore moins, sans doute, du côté de ces «outsiders» auxquels il n’a jamais appartenu, contrairement à ce qu’une récente manifestation cantalo-estivale tendait à nous le faire croire.

Michel Macréau s’est toujours considéré comme un professionnel, vivant de son art, parfois très mal et plutôt bien à la fin de sa vie. Même si sa carrière, du fait de sa santé précaire, fut chaotique.

S’il est vrai, qu’il s’inscrit «dans la continuité de la longue tradition artistique, à laquelle il répond en la réfutant» (dixit Jover), il ne saurait cependant y être réduit non plus.

Michel Macréau

Photo Jean-François Parent (1989)

Michel Macréau appartient plutôt à cette rare famille de représentants d’un art borderline qui ne se satisfait d’aucune unilatéralité commode pour l’esprit comme pour le marché. 17 ans après sa disparition Macréau ne cède en rien sur ce point. Organisateur de croisements complexes par les moyens les plus classiques, son activité plastique menée à ses confins, le place sur des terrains familiers, quoi qu’on en dise, à l’art brut.

14:52 Publié dans art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : michel macréau, galerie alain margaron, manuel jover | |  Imprimer | | Pin it! |

05.09.2012

A table à la Collection de l’Art Brut

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Dommage que je l’ai pas su! C’est que ça m’aurait plu, à moi aussi, de m’envoyer un «filet de cannette (sic) farci à l’ail des ours»! Je ne sais pas si la «cannette» (resic) c’est la femme du canard gavée à la bière mais ça doit être bon. Cela mérite bien qu’on prenne des libertés avec la langue française, heu, je veux dire suisse puisque c’est à Lausanne que pareil délice s’est consommé le 28 août 2012. A Lausanne élue «ville du goût», de mai à septembre.

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A Lausanne et à la Collection de l’Art Brut qui servait de cadre ce jour-là à un repas de Gabriel Serero pour 80 CHF (66,56 €) seulement par tête de pipe. Les têtes de pipes en question étant une personne triée sur le volet du Château Beaulieu parmi 1500 inscrites à l’opération «tables éphémères» et ses 3 invités choisis pour savourer la cuisine à l’azote liquide d’un chef renommé de la ville «en contemplant des œuvres percutantes d’artistes réfractaires».

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© VDG-mano

Au cas où vous penseriez que j’exagère, qu’il faut toujours que je ri-cane, je vous ai apporté le menu.

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Et au cas où vous douteriez encore, au cas où vous penseriez que j’essaie de vous refiler en douce une de mes chroniques de la série Nos amies les bêtes, je vous conseillerais simplement de visionner le diaporama qui garde le souvenir de cet événement gastronomico-artistique qui vit le mariage du Ricochet solaire avec les «œufs de poisson volant au wasabi».

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Détail qui a son importance : la Collection de l’Art Brut n’était que la 14e étape de cette opération gustative. L’art culinaire lausannois était précédemment venu s’attabler dans d’autres restaurants «qu’on a faits pour lui» : le D! Club (hip-hop!), la cathédrale (apéro avant de se taper la cloche), le stade de la Pontaise, le bateau L’Etoile du Léman et le Beau Rivage Palace (suite présidentielle).

Jean Dubuffet et Ferran Adrià n’ont plus qu’à bien se tenir!

11:19 Publié dans Ailleurs, art brut, Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : collection de l'art brut, lausanne | |  Imprimer | | Pin it! |

19.08.2012

Maison Picassiette : Y’a pas photo !

En revenant du Maine et Loire, que croyez-vous qu’Ani fit? Dans l’Eure et Loir, elle est passée. A Chartres elle s’est arrêtée. Non pour la rime mais pour revoir la maison de Raymond Isidore qu’elle a visitée petite avec son daddy.

verso pp.jpgEn ce temps là, c’était de tout repos, la rue du Repos. On se promenait chez «Picassiette» en toute sérénité. Le créateur n’aimait guère ce surnom péjoratif qui lui avait été donné par des concitoyens soucieux de souligner l’écart entre son art et celui de Picasso. Il n’appréciait pas plus d’avoir été relégué parmi les morts dans le cimetière voisin où on l’avait nommé cantonnier.

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Mais l’univers de mosaïques qu’il avait conçu, sur son terrain, dans sa maison et jusque sur ses meubles, chatoyait dans la grisaille ambiante de son quartier. De son vivant, son épouse et lui aimaient à recevoir les curieux. Je ne sache pas qu’alors, Raymond Isidore ait découragé les photographes. «Je donne toujours l’autorisation de prendre des photos» écrit-il même à Anatole Jakovsky (cf. Les Cahiers de Marottes et Violons d’Ingres n°60, p. 26).

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Gilles Ehrmann, Robert Doisneau, Jacques Verroust, Maurice Zalewski, Michel Boudaud s’en donnèrent chez lui à cœur joie. Comme plus tard André Abegg, Maarten Kloos

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Clovis Prévost 

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Paul Fuks

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Massin

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Entre 1962 et 2001, il s’est publié plusieurs albums photos sur Picassiette qu’il n’est pas trop difficile de se procurer. Et il y a gros à parier qu’au 20e siècle bon nombre de kodaks ont dû enregistrer les impressions des visiteurs (avis aux fouineurs d’archives familiales!!!).

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Mais le 21e siècle est arrivé qui est une époque formidable. Une époque qui donne à la liberté des moyens nouveaux tout en ressuscitant des contraintes absurdes pour restreindre celle-ci. Naguère, on n’avait personne sur le dos pour rêver dans le jardin d’Isidore.

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Aujourd’hui on force de braves employés municipaux à vous marquer à la culotte pour le cas où vous voudriez emporter un petit souvenir photographique. Le «règlement» maison vous ordonne de laisser votre appareil dans son étui. Combat d’arrière-garde : le web est déjà plein de photos de la maison d’Isidore. Les touristes japonais repartent sans comprendre.

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Une atmosphère pénible de clandestinité et de délation s’instaure dans ce lieu d’enchantement. Une telle restriction est parfaitement abusive (sauf pour l’usage du flash bien entendu). Rien de légal ne peut vous empêcher de prendre une image pour vous la mettre en fond d’écran ou pour la réserver à votre album perso. Le caractère rétrograde de cette mesure arbitraire se mesure d’ailleurs au look ringard de l’appareil photo qui est représenté sur la pancarte inhibitrice.

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On se demande dans quel monde ancien vit la personne qui a décidé cette mesure. Au lieu de se prendre pour le musée d’Orsay (où même là ce n’est pas gagné pour les restrictions à la liberté de photographier), l’administration de la Maison Picassiette ferait mieux d’entreprendre une campagne pédagogique pour expliquer aux visiteurs qu’il ne faut pas toucher les mosaïques de Raymond Isidore. Sur ce point comme j’ai pu le constater, il y a fort à faire. Et c’est plus dommageable que des prises de vue qui n’altèrent en rien l’œuvre du créateur chartrain et pour lesquelles on pourrait solliciter à la rigueur une redevance raisonnable. Si l’on veut générer des fonds pour les restaurations toujours indispensables.

17.08.2012

Fernand Chatelain, un jardin dés-âmé

Devoirs de vacances. On révise ses classiques. Ce n’est pas toujours drôle. En allant dans le Maine et Loire, je suis passée chez Chatelain.

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A Fyé dans la Sarthe, je me suis arrêtée en haut de la colline, non pour y siffler d’admiration sur la route nationale 138 mais pour y cueillir quelques impressions récentes sur le jardin deux fois abandonné en ces temps de grande solitude du mois d’août.

Le lapin aux bras serpentins est revenu.

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Je n’en donne l’image que pour que vous puissiez la comparer à celle de 1969 figurant dans mon album photo Fernand Chatelain, avant, après.

Je dois à la vérité de dire que la fameuse patine qu’on nous promettait en 2005, au début des opérations de restauration, commence à porter ses fruits. Les couleurs sont moins pétantes.

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C’est donc moins moche, mis à part les pièces qui ont subi des interventions récentes.

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D’où vient alors que l’ensemble nous paraisse toujours aussi dés-âmé?

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Aux structures trop rectilignes de la clôture, aux postures trop raides des personnages, à leurs parures trop délimitées, trop sages, à une absence de fluidité dans les gestes figurés dont la grâce originelle est perdue.

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L’accent est mis (et réduit) au côté humoristique de la chose mais où est le parfum de sauvagerie que Fernand Chatelain savait leur donner?

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Pour faciliter la vue le terrain a été dégagé de ses broussailles, la végétation disciplinée et le mystère s’en est allé, avec la lumière crue.

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Il n’est qu’à se reporter aux belles photos de Pierre Lebigre que j’ai données dans ma note Fernand Chatelain en 1976 pour comprendre ce que je veux dire. On y notera aussi combien le goût très sûr de Chatelain le conduisait, loin de la finition desséchante d’aujourd’hui, à laisser vivre dans son travail ces traces de bricolage inventif qui en faisait le sel.

15.08.2012

Bernard Roux, un troglo très Doué

Doué-la-Fontaine,troglodytes,bioparcDe Chinon à Saumur il n’y a qu’un verre. Et de Saumur à Doué que 20 kms. Je les ai parcourus pour aller me taper la cloche à l’Auberge Bienvenue.


On y dîne toujours très bien en écoutant le doux feulement des lions du zoo (pardon, du Bioparc) voisin qui s’endort dans la moiteur de la nuit d’été.

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En guise d’apéritif, nous sommes allés, mon chéri et moi, traîner nos sandales du côté des Cathédrales troglos des Perrières, un vieux quartier, mou du calcaire, de la bonne ville de Doué-la-Fontaine.

Bernard Roux,Doué-la-Fontaine,Bruno Montpied,troglodytes,bioparc

C’est que j’avais une idée derrière la tête. C’est non loin de là en effet que réside monsieur Bernard Roux, un sympathique octogénaire qui a organisé son très original domaine comme une gigantesque vitrine peuplée d’objets, de fleurs et de peintures sur laquelle le visiteur est invité à se pencher.

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Du fait de la présence à cet endroit d’anciennes carrières, des habitats troglodytiques ont été aménagés au fond de spacieuses cavités à ciel ouvert.

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L’un d’eux se distingue des autres par sa décoration luxuriante.

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C’est là que monsieur Roux et sa famille coulent des jours agrémentés de couleurs, de souvenirs kitschounets attendrissants, de collections d’outils groupés en éventail.

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Le paradoxe est que Bernard Roux, s’il ne souhaite pas que les passants descendent jusqu’à lui, n’en a pas moins aménagé pour eux une galerie de déambulation leur dispensant pleinement son spectacle si personnel.

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Pour signaler son site de la route, Bernard Roux a même pris soin de donner à son garage attenant une allure de rocaille vaguement chinoise avec son toit de plaques de zinc incurvées.

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Au diable donc le respect humain qui nous commande de ne pas zyeuter chez le voisin ! Bernard Roux nous invite au contraire pleinement à satisfaire nos pulsions voyeuristes. On se sent comme un Gargantua penché sur les cloches de Notre-Dame.

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Sauf qu’ici la cathédrale de Paris ce serait plutôt l’église Saint-Pierre de Chemillé que monsieur Roux a reproduite chez lui avec de «l’électricité dedans» mais «j’ai pas fait la tour» ajoute-t-il.

Bernard Roux,Doué-la-Fontaine

Car Bernard Roux parle. Quand il constate que l’on s’attarde, que l’on photographie et qu’on a l’air d’aimer son travail, il sort sur le pas de sa grotte et entame une bavette avec les «touristes» perchés 15 mètres plus haut.

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Quand il vous dit bonsoir et qu’il rentre chez lui, un doux bruit de clochette argentin subsiste dans l’air. Sous l’action de celui-ci, des lamelles métalliques s’entrechoquent sous un portique qui voisine un gros papillon.

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Monsieur Roux ne craignant pas les références à Disney, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à la fée de Peter Pan.

P1050626.JPG Le hasard veut, qu’au moment où je poste, la Médiathèque de Dives-sur-mer dans le Calvados, montre jusqu’au 1er septembre une vingtaine de photos de Bruno Montpied consacrées à divers sites de créateurs que l’on rencontre sur le bord des routes, parmi lesquels Bernard Roux.

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L’exposition s’intitule Les jardins de fantaisie populaire, formule que je trouve bien préférable à celle de Jardins anarchiques utilisée par BM dans un livre paru l’année dernière.

05.08.2012

Coup d’œil américain à Belaye

On ne saurait suffire à tout. On ne saurait être partout. Et comme ma barque, ces temps derniers, ne s’est point échouée sur les jolies terres du sud-ouest, j’avais oublié (car étourdie je suis) Belaye, village médiéval du Quercy. Là pourtant, dans la salle du couvent, vous pouvez, jusqu’au 31 août 2012, aller vous rincer l’œil (fatigué de festivals, de visites de châteaux et de spectacles lyriques divers) avec une exposition d’art brut américain.

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L’affiche a du chien et je l’avais remarquée en son temps mais le moins qu’on puisse dire est que l’information n’abonde pas sur les sites touristiques et régionaux du coin. En plus, la visite a l’air assez confidentielle. Il faut impérativement bigophoner au 05.65.35.61.68 pour prendre RDV. Difficile dans ces conditions de se faire une idée. Heureusement le collectionneur qui, si j’ai bien compris, a fourni la matière de cette expo, Jean-Michel Chesné -pour ne pas le nommer- vient de poster sur son blogue une série d’images tout à fait convaincantes.

Qu’est-ce que vous attendez pour y aller, chers Animuliens vacanciers ?

14:45 Publié dans art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut américain, jean-michel chesné | |  Imprimer | | Pin it! |

03.08.2012

« Terra incognita » em Lisboa

Madge Gill n’est pas seulement à Londres, Jean Perdrizet à Digne, Pascal Verbena  à Aix-en-Provence.

Retrouvez-les aussi à Lisbonne jusqu’au 23 septembre 2012 à la Fondation Arpad Szenes/Vieira da Silva en compagnie de plus de 70 créateurs et artistes triés sur deux volets : arte bruta et periferia.

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Même si vous ne comprenez pas le portugalais, ça parle tout seul, n’est-ce-pas? cette expo Terra incognita. Et quand je vous aurais dit que sont estivalement montrées là les œuvres de la Collection Treger-Saint Silvestre et que le comissariado a été confié à Christian Berst vous aurez mordu le truc. Pour les relous, les distraits, les noyés dans le perroquet ou la tomate, j’ajouterai quand même que Richard Treger, jadis pianiste, a été un bout de temps galeriste rue Mazarine. En collaboration avec le sculpteur Antonio Saint Silvestre, d’origine portugaise aussi.

Feuilleter jusqu’à la moelle le catalogue de cette expo au titre latinisant est chose facile sur le site de la Galerie Berst, pourvu que vous soyez encore capable de vous infliger quelques clics après une nuit de pogo au Deleriumula, le club de la plage.

Mes lecteurs attentifs y retrouveront de vieilles connaissances comme ce Giovanni Bosco que j’ai eu l’honneur et la chance de révéler au monde de l’art brut sur mon blogue les 25 mai et 16 juin 2008. C’est un réel plaisir et une fierté perso de voir qu’il est entré aussi dans cette collection.

Giovanni Bosco

Même si l’angélique Simone Le Carré-Galimard n’a rien à voir avec l’éditeur de la rue Gaston-Gallimard, même si son nom ne prend ne prend pas deux L, même si elle n’est pas morte en 1966 comme l’indique à tort la notice du catalogue Terra incognita, je suis contente de la rencontrer là entre Carlo Zinelli et Fleury-Joseph Crépin. Je la voyais plutôt dans la partie périphérique mais, qu’il porte ou non le dossard de l’art brut, son assemblage au héron vert en plastique vaut le détour par Lisbonne.

Simone Le Carré-Galimard

Beaucoup de créateurs et d’artistes bien connus dans le landerneau brut figurent encore dans l’exposition lusitanienne. Et quelques uns moins souvent sur le devant de ma scène comme Joao Pé-Leve, Pavel Leonov, l’étonnant collagiste Jacques Deal (periferia)

Jacques Deal

Roy Wenzel, Karl Vondal, Oskar Voll, Henry Speller, Royal Robertson, Ergasto Monichon, Dusan Kusmic (arte bruta)

Dusan Kusmic

Dans l’ensemble, un très bon moment à passer par conséquent.

Un regret toutefois. Richard, Antonio, Arpad, Maria Elena et Christian étant plutôt du genre parisien de chez parisien, on aurait pu glisser un peu de français dans le catalogue, entre la version originale en portugais et l’inévitable traduction en anglais.

31.07.2012

Madge Gill entre au couvent

bob et pantacourts.jpgLes yeux se tournant vers Londres, je vois pas pourquoi votre petite âme errante en ferait pas de même. Moi aussi j’enfile mon bob, mon pantacourt et mes basquettes.

Moi aussi je bouffe des vitamines et du brumisateur.

Laura-Flessel.jpgMoi aussi j’adore Laura Flessel, grande judokate devant l’éternel coubertinesque, comme un drôlissime lapsus ministériel vient de nous la présenter.

Et ce n’est pas pour ça que je tire la gueule à mon petit dada habituel, loin de là! C’est que, à un jet de pierre (a stone’s throw) du grand machin olympique-circus, se déroule en ce moment et jusqu’au 16 août 2012 une jolie rétrospective Madge Gill, autre star avec Aloïse de cet art brut des origines, du temps où c’était Jean Dubuffet le sélectionneur.

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«Madge Gill au couvent» pourrait-on dire puisque c’est The Nunnery («at the heart of London’s artist quarter»), la puissance invitante de cette expo.

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Espace d’art contemporain situé dans le Bow, à l’est de la ville, pas très loin du Vicky Park et à 10 mn à pinces de Bow Road Station, le Nunnery (181 Bow Road) est plutôt chiche en repros.

Madge Gill

Son site ne nous donne qu’une image en couleurs alors que Madge Gill (qui dessinait quasi dans la noirceur) est une grande magicienne du black and white, façon damiers vertigineux.

Mais bon, vous pourrez pas dire que vous étiez pas prévenus si vous passez par là en allant jouer les pom-pom girls de nos porte-drapeau cocorico.

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20:58 Publié dans art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, madge gill, the nunnery, londres, laura flessel | |  Imprimer | | Pin it! |