Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25.05.2014

Marie à travers le Miroir

Le printemps s’impose. Je surveille à la jumelle les arbres de ma cour qu’un jardinier improvisé a cru bon de scalper. Je compte les feuilles qui reviennent malgré tout. Une feuille, deux feuilles, je feuillette à donf.

pousses.jpg

Pareil dans les vide-greniers qui avec le printemps se sont mis aussi à éclore un peu partout. Caressant hier d’un doigt distrait un tas de vieux papiers plus ou moins corrosifs pour mon vernis Chanel, j’ai sorti du lot le numéro 83 du 3 octobre 1931 du Miroir du monde, un hebdo qui faisait la part belle à la photo. Peut-être à cause de son image en faisceau de projecteur.

miroir du monde 1931.jpg

Bien m’en a pris. Car vlatipas qu’à l’intérieur, je tombe (page 412) sur un article d’un certain René Jaubert intitulé L’art chez les aliénés. Bingo! Inconnu de mes services! Il est centré, figurez vous, sur le Dr Auguste Marie et sur l’exposition des toiles de ses malades en 1928 «où elles firent l’admiration de toute la gent picturale» (entendre par là «les jeunes fauves montparnassiens»).

Dr Marie.jpg

Notons au passage que ce papier rectifie par l’image une erreur commise jadis (en octobre 1905) par le journal Je sais tout quand il avait publié l’article du Docteur Marie sur Le Musée de la folie. Le barbu à nœud papillon et mains dans les poches figurant dans les deux publications est correctement identifié dans Le Miroir du monde comme le Docteur Lombroso de Turin.

coupure jst ph Lombroso.jpg

L’article de Jaubert est accompagné en outre de quatre reproductions photographiques. Deux que je connaissais déjà représentant Marie aux côtés d’une «curieuse panoplie» qui fait penser avec trente ans d’avance à l’accumulation d’un Nouveau-Réaliste.

panoplie.jpg

Une autre représentant un paysage qui rappelle Barbizon au journaliste mais qui a tout l’air d’un Helen Smith.

paysage.jpg

Une autre encore restituant la Vision d’une course de lapins montés par des jockeys lilliputiens où «l’on discerne (…) deux énormes chiens prêts à sortir de l’eau, un homme tenant une sorte de longue lyre à la main et, au loin, une foule de spectateurs sous des ombrages à la Corot».

course de lapins.jpg

Cette étrange composition serait l’œuvre d’un toxicomane. Toutes ces images sont, bien sûr, en noir et blanc mais je ne vais tout de même pas vous les coloriser comme la télé le fait des films d’avant le technicolor. 

16:29 Publié dans art brut, Ecrits, Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, dr auguste marie, dr cesare lombroso, le miroir du monde | |  Imprimer | | Pin it! |

13.05.2014

Crimes et châtiments : Zoom sur Zoummeroff

couv sub et vér.jpgLe hasard veut qu’au moment où paraît Subjectivité et vérité, le cours de Michel Foucault au Collège de France en 1980-1981, la Bibliothèque Philippe Zoummeroff passe en vente à l’Hôtel Drouot. Du moins sa partie consacrée aux Crimes et châtiments. couv cata.jpg

Un fort documenté catalogue dostoïevskien, décrivant 423 numéros, accompagnera cette vacation du vendredi 16 mai. Des bouquins, des manuscrits, des photos, des dessins, et même des objets curieux, tel un meuble à système contenant un trombinoscope criminel.

trombinoscope.jpg

Ils méritent tous d’être estampillés «Surveiller et punir»! A la réserve peut-être du Capital de Karl Marx (n°353) dont on se demande ce qu’il fait là. Ce n’est pourtant pas l’œuvre de ce philosophe barbu qui fera problème. La Maison d’enchères Pierre Bergé & Associés a préféré en revanche retirer deux lots de la vente. L’un était une reliure à insertions de peau humaine (n°237). Celle de Louis-Marius Rambert (1903-1934).

rambert 2.jpg

images.jpg

 

Cet assassin repenti avait légué ses superbes tatouages à son médecin, le lyonnais Jean Lacassagne, auteur en 1934 d’un Album du Crocodile sur les Tatouages du «Milieu».

affiche tatoueurs-tatoues l-art-a-fleur-de-peau-au-quai-branly.gif

 

 

 

De semblables «prélèvements» seront montrés dans l’Exposition Tatoueurs, tatoués qui commence au Quai Branly mais la dimension commerciale change -on en conviendra- la donne. 

Aussi Benoît Forgeot, l’un des experts de la vente, aurait-il tort de se désoler. C’est avec raison qu’il rappelle dans Le Monde du 9 mai 2014 que «cette collection n’a rien de fétichiste, elle est au contraire militante». Clarisse Fabre, auteur de l’article qui cite ces propos, précise : «Industriel à la retraite, Philippe Zoummeroff est un collectionneur engagé. Militant contre la surpopulation carcérale, il a créé une bourse pour la réinsertion des détenus».

crime.jpg

Ceci dit, c’est étonnant que dans un corpus qui brasse les méfaits d’autant de grands sacripants (Landru, Dillinger, Bonnot, Marie Besnard, Dominici, Petiot, etc.), un corpus qui traite d’un tas d’horreurs historiques (tortures, massacres, sorcelleries, injustices), on n’enregistre pas de véritables dérapages.

bagne 2.jpg

Cela tient sans doute au choix rigoureux de l’iconographie du catalogue, toujours curieux, jamais complaisant. Vous m’avez comprise : il faut vous procurer cet ouvrage avant que l’étude soit en rupture de stock. Il deviendra vite collector.

marcel jules.jpg

Outre des infos sur des incunables du tatouage (les 12 photos de Robert Doisneau du n°245), il contient en effet bien des choses dignes de passionner des Animuliens addict aux dérivés de l’art brut.

fanfan 2.jpg

Par exemple une flamboyante section de Dessins de prisonniers dont ceux d’Emile Simonet, dit Fanfan, chef d’une bande d’apaches dont le talent fut remarqué aussi par Jean Lacassagne.

fanfan.jpg

Toutes ces merveilles, y compris la dernière (?) lettre et le dernier (?) dessin de Jean-Baptiste Troppmann (1849-1870) l’assassin de Pantin, sont visibles le jeudi 15 mai  (11-18 h), salle 7.

troppmann autoportrait.jpg

Après, faudra sortir votre thune pour les avoir et les revoir. Mais ça, ce n’est pas interdit.

BONUS couv revue.jpgLa photo de Rambert torse nu figurant dans la vente a été publiée en novembre 1932 dans le n°15 de la revue Paris Magazine. Elle illustrait un article de Roger Frédéric sur les Tatouages. Elle y est attribuée aux services du Docteur Locard, Directeur du Laboratoire de Police de Lyon.

rambert.jpg

01.05.2014

Robinson : de l’hôpital au grand Pal

basquettes.JPGCourir à droite, courir à gauche. Mes basquettes qui prennent l’eau, mes courgettes qui en font trop. courgettes.jpg

No time at all pour poster. Je vais, je viens, je prends du retard.

A ce train là c’est les ménisques qui trinquent. L’art des malades du genou me guette! Pas croire pour autant que je délaisse l’art brut. En avril, je l’ai traqué comme le Snark de Lewis Carroll. Pas dans les lieux qui sont faits pour lui mais au cœur de cette citadelle parisienne de la culture qu’on appelle Salon International du Livre Ancien. Et si je l’ai manqué, on peut dire que je m’en suis approché de près.

img580.jpg

Avec un mignon petit catalogue distribué sur le stand A30 par la Librairie Vignes. Il reproduit la goûteuse couverture des Histoires d’un vacher de Gaston Chaissac. Comme ce petit livre a été imprimée en 1952 à dose homéopathique, on ne la voit jamais jamais. Grâce à cette heureuse initiative, on se la met dans l’œil. Merci qui ? Merci Ani.

Et c’est pas fini. En B13 (le Grand Pal c’est un peu une bataille navale) la Librairie Godon était venue de Lille avec un délirant manuscrit illustré des années trente sous le bras.

img579.jpg

J’ai longtemps tourné autour de la vitrine où il trônait, irrésistiblement attirée par ce grain de pure folie. Cette centaine de grandes pages traite de crise mondiale, de chômage, de sécurité, de guerre, d’Europe… tous plats que l’histoire nous resert obsessionnellement et qui constituent notre ordinaire de citoyens normaux.

DSC_3641_4943.jpg

L’auteur, qui se savait investi d’une mission, avait élaboré un projet pour sauver le monde, à partir de son centre : la France. Me touche le fait qu’il s’appelait Robinson car il fut en son genre un naufragé solitaire dont un romancier pourrait écrire l’histoire. Robinson voulait faire profiter de ses lumières le ministre des affaires étrangères. Mal lui en prend. Un gendarme du Quai d’Orsay l’expédie jusqu’au fond d’un hôpital psychiatrique du Nord.

DSC_3629_4931.jpg

Là, Robinson passe son temps à écrire qu’il n’est pas fou. Et il le fait avec une ampleur qui prouve artistiquement l’épanouissement de sa folie. Le manque de papier le fait souffrir tout autant que le manque de liberté. C’est qu’il se met la pression pour faire part de ses idées! Au service de celles-ci, il met son talent de dessinateur (un peu trop confirmé pour mon goût). Aux ressources de la caricature ou d’une aimable grivoiserie d’époque, il emprunte sans vergogne.

DSC_3637_4939.jpg

En homme semble-t-il habitué à la lecture d’une presse politique, satirique et coquine, typique de l’avant-guerre. A ce cadre de convention, il sait mêler son sens des relations entre les êtres et/ou les foules qu’il représente. Les méridiens du globe terrestre, les ratures en lasso, une chaîne au poignet, un lourd faisceau de câbles témoignent de ce système d’assujetissement.

DSC_3649_4951.jpg

18:37 Publié dans De vous zamoi, Images | Lien permanent | Commentaires (1) | |  Imprimer | | Pin it! |

09.03.2014

Tagami Masakatsu : une première à Paris

C’est toujours comme ça quand je suis comme une loque. Il y a toujours une Animulienne de bonne volonté pour me sortir de mon silence. Et avec une découverte de taille en plus.

Tagami assis.jpg

 

Cette fois-ci c’est Tagami Masakatsu, un Japonais du meilleur genre autodidacte. Il vit dans un village à une heure et demie de Tokyo. Son œuvre encore inconnue en France sera révélée au public parisien le jeudi 20 mars 2014 à partir de 18h, rue de l’Aqueduc dans le dixième.

ouverture galerie.jpg

Diane, mon informatrice, dont le patronyme (Winckler) a l’air tout droit sorti d’un roman de Georges Perec, professe. Dans une école d’art, s’il vous plaît ! Son enthousiasme pour la peinture de ce sexagénaire entièrement immergé dans son art est communicatif. «Elle est riche, foisonnante, libre» m’écrit Diane. Un portrait qui se minéralise jusqu’à se faire une montagne dans la tête accompagne le carton d’invitation au vernissage de l’expo Tagami.

tagami portrait.jpg Le texte a le mérite de ses phrases claires, assimilables par une petite cervelle comme la mienne. On y apprend que Tagami, dans sa jeunesse, ne savait pas trop quoi faire de sa peau. Qu’il s’est entièrement consacré à la création la trentaine venue. Que Tagami a eu la chance de naître dans une famille compréhensive qui lui donne des moyens pour vivre. En visionnant la vidéo sur youtube, on saura aussi que Tagami porte un T-shirt rose. Qu’il parle en douceur et avec humour de son passage-éclair dans une académie. Que les œuvres des autres artistes le laissent froid.

Neuf ans durant, il a travaillé de neuf heures du matin à neuf heures du soir. C’est qu’il a tant à faire! Il ne cesse de s’exprimer par les images qu’il produit, simplement et avec plaisir selon ses dires. Presque comme un enfant.

tagami masakatsu.jpg

Ce qu’il en circule sur le Net suffit à nous convaincre du résultat. Avis aux amateurs! L’avenir dira si cette œuvre attachante sera relayée chez nous par les défenseurs d’une création qui, sans être de l’art brut, entretient avec celui-ci des affinités électives.

dessin bonhomme tagami.jpgdessin ecailles.jpg

Parmi les acteurs du marché d’affaires «outsider», seuls ceux qui ne pensent qu’à se tourner vers une clientèle formatée par le conceptualisme officiel craindront de se brûler au feu généreux de l’expressionnisme de Tagami.

peinture tagami 2.jpg

Laissons nous pour notre part toucher par la chaleur de ses couleurs. Par la gamme étendue de ses sonorités plastiques. Et par l’élégance décalée de ses gravures nourries d’une tradition déviée et sublimée.

gravure.jpg

C’est l’antenne parisienne de la galerie Atsuko Barouh à Tokyo (où la première grande exposition de l’artiste fut montée) qui nous présente Tagami. Barouh, Barouh, ça vous rappelle sans doute –chabada bada, chabada bada–  le compositeur de la musique d’Un homme et une femme, le film de Claude Lelouch récompensé à Cannes en 1966. 

maia et pierre barouh couleurs.jpgC’est en effet à Pierre Barouh et à sa fille Maïa que l’on doit la découverte de Tagami. Et ça vaut bien une Palme d’or (brut).

19:55 Publié dans Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (4) | |  Imprimer | | Pin it! |

29.01.2014

Il était une fois le Shu-Mom

Vous aimez les belles histoires. Les histoires de rois et de pays lointains. Moi aussi.

alain rault ecritures.pngAlors en prélude au Grand écart sur les écrits, le prochain séminaire du CrAB qui aura lieu samedi 1er février à l'INHA, en voici une glanée dans Chefferies bamiléké, Gerard Mace.jpgun beau livre de textes et de photos de Gérard Macé devant paraître «dans les tout premiers jours de février 2014» aux éditions Le Temps qu’il fait.

Chefferies bamiléké couv.jpg

ibrahim njoya.jpg

 

Il était une fois un sultan «qui régnait sur le pays Bamoun» dans l’ouest du Cameroun.

 

Ce sultan, non content de se faire construire un palais en dur, «sans plans ni calcul» inventa une écriture en 1896.

 

ecriture njoya.jpg

Ceci parce que, dans son sommeil, une apparition lui avait commandé de dessiner une main humaine sur un tableau noir. Puis d’effacer ce signe avec de l’eau. Eau qu’il devait boire pour conserver la mémoire de la chose représentée. Ce «rêve d'autodidacte» venait un peu tard.

shumon bnf.jpg

L’écriture arabe et l’alphabet latin déjà se propageaient en Afrique. Dès 1924, les autorités françaises interdirent la langue de Njoya (c’était le nom du sultan). Dommage : le sultan Njoya s’était donné du mal.

bamoum-alphabet.jpg

Peu secondé par son peuple auquel il demanda de répéter l’expérience de l’eau des mots, il dut «s’y reprendre à plusieurs fois avant d’inventer les signes» de l’écriture Shu-Mom (le vrai nom de l’invention de Njoya). A partir d’une base de pictogrammes associés à des lettres d’un alphabet original.

bamun transcription missionnaire.jpg

Quand, dans la ville de Foumban, on visite le palais de Njoya dont «l’architecture empirique est encore debout» on apprend que cet écrituriste sultan essaya aussi de fonder une religion «dont on ne nous dit à peu près rien».

Foumban palais royal.jpg

28.01.2014

Coup de bambous à l’hôtel Drouot

catalogue vente.jpgA croquer : les bambous de Bergé et Associés. Dans une vente publique d’Art primitif et de bijoux ethniques marocains. Le mercredi 12 février 2014 à 14 h.

Cinq bambous kanak découverts en 1976 «sur une foire aux vieux papiers avec de la documentation sur le bagne de Nouméa».

bambous 4.jpg

art primitif,peuple kanak,bambous gravés,nouvelle-calédonie

Voir n°231 à 235 du catalogue consultable.

Complétez par ma note du 6 juillet 2008. Exposition: Drouot-Richelieu, salle 15, mardi 11 février de 11 à 18 h et le matin de la vente de 11 à 12.

art primitif,peuple kanak,bambous gravés,nouvelle-calédonie

A ne pas manquer, ce genre d’objets stimulants pour la fibre animulienne étant rares de chez rare. Même dans les musées.

art primitif,peuple kanak,bambous gravés,nouvelle-calédonieart primitif,peuple kanak,bambous gravés,nouvelle-calédonie

Et pour les fort-thunés, ne pas craindre le coup de bambou. Les estimations sont là pour les guider ou pour être dépassées si grosse affinité.

16:55 Publié dans Encans, Expos, Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art primitif, peuple kanak, bambous gravés, nouvelle-calédonie | |  Imprimer | | Pin it! |

17.09.2013

Pépère est un camembert

Sur ebay des fois on en trouve de belles! La preuve ce cahier illustré «écrit par pépère pendant la guerre 1914/18» (la mention, quoiqu’ancienne, semble d’une autre main).

Cliquer sur les images pour les agrandir

poilu 1.JPG

Bon d’accord, Pépère aura du mal à se glisser dans l'interface entre l’art brut et l’art contemporain, cette nouvelle tarte à la crème qu’on voudrait nous faire avaler sous prétexte d’extension de la largeur de vue.

poilu 12:13.jpg

poilu 6:7.jpg

poilu 16_17.jpg

poilu 22_23.jpg

A côté d’œuvres aussi considérables que les résidus de gomme ou les sculptures de fond de poche, Pépère, il faut en convenir, fait désordre.

poilu 2:3.jpg

poilu 14:15.jpg

Il lui manque ce «je ne sais quoi ou ce presque rien» qui font le charme du raffinement maniaco-conceptuel prisé dans les banlieues en pleine gentrification.

poilu 8:9.jpg

poilu 18_19.jpg

poilu 10:11.jpg

Pépère jure, Pépère tache, Pépère pue. Pépère ne fait ni dans l’effacement ni dans la dentelle. Pépère est un camembert. Fait à cœur.

poilu 4:5 détail.jpg

22:50 Publié dans art brut, Glanures, Images | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, art populaire, guerre de 14 | |  Imprimer | | Pin it! |

16.09.2013

Les oliviers du Paradis

Pas d’oliviers chez M. Truc? J’ai voulu vérifier subito presto si cette inquiétude, manifestée récemment par Martine dans son commentaire tout gorgé de succulents souvenirs d’enfance, était fondée.

P1070044.jpg

Je suis donc aller tourner autour de ce Paradis qui a perdu sa première lettre mais qui est toujours si charmant quand même.

P1070095.JPG

P1070061.JPG

Et bien, tenez vous bien. Non seulement des oliviers il y en a sous le soleil radieux du jardin de Léopold Truc mais j’ai aperçu dans mon zoom un bébé cerisier et un pitchot de pêcher avec un mini fruit dessus.

P1070055.jpgP1070049.jpg

Un peu comme si Monsieur Truc s’était octroyé de longues vacances et qu’il était revenu s’occuper en catimini de son domaine.

P1070053.JPGUn petit tour et puis s’en va, j’ai cliché de loin quelques pierres d’élection de Léopold Truc.

truc12.jpgP1050050.jpg

P1070070.jpgP1070045.jpg

P1070092.JPG

Caroline Sury qui les avait remarquées lors d’un précédent et bref passage me les avait chaudement recommandées. Preuve du regain d’intérêt à propos de l’œuvre trucienne, cette émérite graphiste marseillaise a pondu de mémoire et sur la base des portraits du créateur, vus sur Animula Vagula dans ma note du 14 juillet 2012 (Léopold Truc, un paradis non truqué), un souvenir de visite réelle et imaginaire en forme de bd.

M Truc par caroline.jpg

caroline au paradis 2.jpg

21:24 Publié dans art brut, Images, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, léopold truc, caroline sury | |  Imprimer | | Pin it! |

15.09.2013

Raymond Reynaud revient à Salon

mairie.jpgMais puisqu’on vous l’dit à l’information touristic de Salon-de-Provence que l’expo Raymond Reynaud c’est près de la mairie! parking.jpgSoyez pas têtu(e)s et garez votre smart ou votre BMW immatriculée en Suisse au parking Emperi, c’est à côté.

Récemment relooké nickel, l’espèce d’Espace Robert de Lamanon est un édifice vénérable en ces temps patrimoniaux. C’est maintenant un nouveau lieu pour l’art et l’entrée est gratuite.

P1060915.jpg

Jadis dévolu à des dévotions locales, c’est une grande et belle salle un peu vaste à meubler. Là on a résolu le problème en montant sur un piédestal central un boqueteau de sculptures d’assemblages de Raymond, ses tableaux courant quant à eux sur les cimaises tout autour que ça vous en colle le vertige.

P1060920.JPG

Cette installation donne à ces volumes une importance qui en souligne l’enchanteresse présence. Ce n’est pas moi qui m’en plaindrait, cette facette de l’œuvre de l’artiste n’étant pas la moins brute.

P1060943.jpg

P1060933.jpg

J’aime qu’on ait transporté aussi les gentils petits cartels qu’il confectionnait pour ces œuvres.

raymond reynaud,martine lusardy,jean-michel zazzi,salon de provenceraymond reynaud,martine lusardy,jean-michel zazzi,salon de provence

raymond reynaud,martine lusardy,jean-michel zazzi,salon de provence

A peine entrée, la parole vivante de Raymond vous saisit. Un peu feutrée parce que provenant d’une alcôve-vidéo où passe en boucle un film de Jean-Michel Zazzi, daté de 99-2000 : La Force du dedans. J’ai voulu en capter une image mais le visage du maître de Senas s’est superposé avec celui de Jean de Florette ce qui n’est pas mal non plus.

P1060954.JPG

De ci de là, en contemplant les œuvres de l’exposition, des phrases inimitables, prononcées sur un ton tout à la fois plaintif et véhément, nous entortillent la tête chauffée par le soleil du midi.

P1060928.jpgP1060929.jpg

Je cite en commençant par ce qui pourrait être une pierre dans mon jardin : «c’est une âme qu’elle est pour ainsi presque morte (…)». Puis : «j’en ai horreur des ateliers!». Et enfin cette perle sauvage : «Moi, je fais l’enseignement du yoga du cerveau».

P1060938.jpg

L’exposition Raymond à Salon se termine le 29 septembre 2013. Donc il y a intérêt à se grouiller. On voit tout comme chez lui mais non dans un labyrinthe. En une vision d’ensemble panoramique qui sert bien l’œuvre.

P1060925.jpg

Il y a un catalogue préfacé par Martine Lusardy.

reynaud_cata.jpg

reynaud_1.jpgJe me donnerais des claques parce que pour l’instant je n’arrive pas à remettre la main dessus. Si quelqu’un le trouve, mon nom est dessus : «Animula fut là».

15:14 Publié dans art brut, Ecrits, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : raymond reynaud, martine lusardy, jean-michel zazzi, salon de provence | |  Imprimer | | Pin it! |

04.09.2013

Numero 8 d’Ani, une création originale

8-8-8-8 et re-8!

L’ennui avec les anniversaires c’est que ça revient pareil tous les ans. Un peu comme les rentrées. J’ai beau claironner partout que celui-ci -le 8e du nom- est vraiment du genre hors-les-clous, ça sonne réchauffé vu que l’anniversaire de l’année dernière ne l’était pas moins.

8-Ball_Eye.jpg

J’ai bien pensé à organiser une table-ronde avec le Figaro-Madame, à projeter des gravillons dans vos pare-brise, à réquisitionner un pavillon chinois ou un palazzo vénitien pour ce nouveau tournant dans l’histoire de mes temps forts mais tout ceci, il faut le reconnaître, aurait été banal à pleurer.

Heureusement mon pote Marcel (Duchamp) est venu à mon secours avec son Eau de Voilette et je me suis mise à cogiter sec sur le marketing olfactif.

eau de voilette n&b.jpgAlors pour la huitième année de son âge, votre petite âme errante se lance dans l’élaboration de son N°8 d’Ani qui sera diffusé automatiquement (et imaginairement) sur mon blogounet chaque fois que vous vous brancherez dessus. J’ai expérimenté plusieurs formules :

1. Sucre, miel et graffiti

sucre.jpg

2. Chiendent, goudron et beetle juice

brosse 2.jpg

3. Orchata, essence super, olive noire

olive.jpg

4. Porto, moquette fumée, fraise tagada

fraise-geante.jpg

5. Gingembre, glaïeul, bouse de vache

gateaux-de-bouse-de-vache.jpg

6. Solitude, récif, étoile

etoile-de-mer-.jpg

7. White spirit, moutarde, sirop de la rue

rue.jpg

8. Cerise, nougat, poudre à canon

poudre.jpg

A vous de devi-nez laquelle j’ai choisi.

poils2.jpg

10:10 Publié dans De vous zamoi, Images | Lien permanent | Commentaires (1) | |  Imprimer | | Pin it! |