16.09.2011
Coco girls et Gentils tatoués
Mon daddy est en ébullition. La grande prêtresse du protest-song est à La Courneuve. En plus de Nicola and Bart et Joan Baez, c’est le 140e anniversaire de la Commune de Paris. Il se souvient d’avoir fumé la moquette en l’honneur du centième dans sa jeunesse folle, mon daddy. Moi ça m’a fait plutôt rigoler le flyer de la Fête de l’Huma avec son petit look tatoué mâtiné réaliste-socialiste.
J’aurais mieux fait quand même de répondre présente à la soirée d’invitation au vernissage de l’expo des artistes qui squatteront l’Agora de l’Huma pendant la teuf coco du ouikène des 16, 17 et 18 septembre 2011.
Au lieu de ça, j’ai voulu me pointer au vernissage de la nouvelle expo Hey! de la Halle Saint-Pierre mais là, bernique, je n’ai pas pu entrer.
C’était l’émeute dans la rue Ronsard. Le quartier était saturé de gentils tatoués et de mamies gothiques venus avec chiens, vélos et lardons à totottes punk.
Faut dire que Paris avait bien fait les choses. Un gratuit surprise venait juste d’être distribué dans le tromé avec un papier sur l'expo.
Heureusement qu’on se décarcasse pas autant pour l’art brut aux affaires culturelles! Il serait vite pop-ularisé dans le sens tendance du terme. Ceci dit, pourquoi je vous cause de l’expo du grand show de l’Humanité ? Mais parce que j’ai eu la bonne surprise de constater que, parmi les plasticiens invités, il y a Sandra Martagex et Yvon Taillandier.
18:05 Publié dans Expos, Gazettes, In memoriam, Zizique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : commune de paris, fête de l'humanité, joan baez, halle saint pierre, revue hey! | | Imprimer | | |
14.09.2011
Travellings bruts
INHA + HLN = WE à 100 %. Derrière cette formule sybilline, se cache une réalité impitoyablement speed : ça va être du sport, samedi prochain, 17 de septembre 2011!
First, en début de matinée, je vais m’user le tempérament à attendre le réparateur de four à micro-ondes car ce dernier s’est offert une rébellion domestique pendant les vacances (c’est trop la mauvaise période). Puis, je courirai au pressing chercher ma blouse en nylon.
Ensuite je sauterai dans la Simca 1000 (immatriculée dans le Puy-de-Dôme) de mon tonton Fernand de passage à Paris.
Il me déposera rue Vivienne pour les causeries de l’Institut National de l’Histoire de l’Art où je dois retrouver ma copine Jeannette avant qu’elle ne s’éclipse pour l’anniversaire de sa petite fille.
Comme il n’a pas de GPS (mon tonton Fernand, suivez, quoi!) je manquerai peut-être la prestation de Bruno Montpied qui planchera aux aurores (9h45) sur la découverte des premiers environnements spontex mais je compte rattraper madame Magliozzi à 10h15 dans son labyrinthe litnianskiesque.
Au pire je me pavanerai, après la pause café de 11h, dans le jardin muscaté de Michel Valière. Si tout ça n’est pas limpide, cliquez ici pour lire la présentation claire de ce séminaire organisé par Roberta Trapani.
Céline Delavaux lui donnera un coup de main pour la table ronde. Après ladite table, mon timing sera serré. Comment passer près de la Galerie Vivienne sans jeter un œil dans la Librairie-Galerie de Catherine Aubry? Comme elle ouvre en début d’aprèm, avec un peu de chance je choperai un taxi en sortant.
Pour dévaler la rue des P’tits Champs et la rue Etienne Marcel pour tomber comme une balle dans le passage des Gravilliers où se déroulera, à partir de 14h30 un événement de taille : le Festival de films sur et autour, à la Galerie Berst. Sur et autour de l’art brut bien sûr.
Heureusement qu’il y a les marchands pour me ramener à l’art brut! Je l’avais un peu perdu de vue dans mes notes précédentes. Ce fffffesssstivallll se poursuivra le samedi 24 septembre mais moi je mise tout sur le 17 parce qu’il y a des choses qui me retiennent davantage : Raphaël Lonné par Gazet et Danchin, André Robillard par C. and C. Prévost et un nouveau truc sur Henry Darger. Allez voir le programme complet là aussi, sur le site de Christian Berst qui pique et qui nous prend par la main comme une mère ses lardons.
Profitez de cette «matinée» cinéma qui durera jusqu’à 17 h pour vous faire aussi l’expo HLN (rentrée hors-les-normes 2011) si vous n’étiez pas (la honte!) au vernissage, samedi dernier le 10 septembre. Moi, j’y étais mais je vous dis pas tout.
Un petit parfum new-age flotte autour des œuvres présentées. Anibal Briuzela a vu une soucoupe volante.
Eric Benetto pratiquait la méditation.
Melvin Way est trop matheux pour moi, il faut que je m’habitue.
Mais j’étais contente aussi de parler avec Loïc Lucas qui a coupé sa barbe et qui s’exprime maintenant en noir et blanc (ça lui va bien).
Bien sûr, il faudrait gratter tout ça. Et bien grattez, chers Animuliens !
23:55 Publié dans art brut, Ecrans, Expos, Parlotes, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : crab, bodan litnianski, anibal briuzela, eric benetto, melvin way, loïc lucas, roberta trapani, céline delavaux, marielle magliozzi, bruno montpied, michel valière, galerie christian berst, art lbrut | | Imprimer | | |
11.09.2011
Vaudou de chez Cartier
Vaudou de chez Cartier, ce n’est pas mon nouveau parfum. Vaudou c’est pas doux. C’est le titre de l’expo de la Fondation Cartier que vous feriez bien de vous dégrouiller de voir (si ce n’est fait) parce qu’elle se termine le 25 septembre 2011.
Choisissez pour cela une de ces journées étouffantes dont nous gratifient cette arrière-saison parisienne. Rien de tel qu’une atmosphère tropicale pour ajouter au mystère de ce rendez-vous avec un ensemble exceptionnel de sculptures bocio provenant des collectes du grand collectionneur et «expert autodidacte» Jacques Kerchache lors de ses voyages en Afrique de l’ouest.
Cliquez dans l'image pour voir le film tiré des archives de Jacques Kerchache
Dans l’actuel Bénin (ex-Dahomey), berceau du vaudou, culte et tradition philosophico-magique ancienne. J’ai conscience de vous imposer là encore un écart par rapport à mon thème de prédilection mais quand je lis que Mawu, le plus grand des dieux vaudou, s’appelle parfois Mawu-Lisa car il est à la fois masculin et féminin, comment voulez-vous qu’Animula Vagula ne se sente pas concernée?
Bocio signifie «cadavre qui a des pouvoirs». Et ces statuettes en bois, faites d’une accumulation d’éléments (ossements, cauris, fibres végétales, cheveux, machoires d’animaux, cordes, cadenas, argile, huile séchée, patine sanglante sacrificielle demeurée secrète) sont des objets-passeurs entre le monde des humains et celui des esprits.
Même sans leur poison ou leur substance-médecine, jadis contenus dedans, elles restent détentrices d’une force respectable qui n’est pas sans rappeler celle que nous rencontrons en fréquentant de grandes œuvres d’art brut. Avec cette force psychique, un autre monde fait irruption. La violence du choc nous frappe au cœur, de sa masse pétrifiante. C’est pas de la rigolade. Les ligatures sont là pour nous rappeler que, dans des sociétés qui n’ont pas -comme la nôtre- cantonné la sorcellerie à un rôle folklorique, on peut réellement claquer le beignet à un méchant.
Le cahier olivâtre qu’on distribue à l’entrée de l’expo contient la liste des œuvres montrées. On n’est donc jamais obsédé par les cartels quand on visite les bocio d’en haut (troncs d’arbres sculptés disposés en cercle comme dans la cour d’un village) et ceux de la salle du bas (statues plus petites alignées sur des supports carrés et protégées par des cubes transparents. Un peu à l’écart, le Chariot de la mort, un bocio biface, qui se reflète dans un bassin, est relié par des chaînes à des crânes de crocodiles. De quoi figer le sang!
La très élégante scénographie d’Enzo Mari a le mérite de servir la lisibilité. Mais son parti pris d’esthétisation (conforme à l’esprit Kerchache), s’il révèle la sauvage beauté des objets, met un peu à distance la force dont je parlais plus haut. De ce point de vue, j’avais été plus impressionnée par l’expo plus bordélique de Genève, il y a 3 ans (voir mon post Au pays des zombies du 3.07.2008). L’ambiance fouettait davantage même si les œuvres étaient moins remarquables. Si vous avez pas 49 € pour le catalogue, raflez les documents pour les enfants. Ils sont beaux, bien faits et on peut les mettre entre les mains d’un adulte.
C’est dire si la Fondation Cartier n’infantilise pas son jeune public. C’est assez rare de la part d’une institution muséale pour que ça soit souligné.
Les photos des œuvres de la collections Anne et Jacques Kerchache sont extraites du dossier de presse de l'exposition.
©Yujy Ono
23:52 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : arts premiers, vodou, jacques kerchache, bocio, bénin, dahomey, mawu-lisa | | Imprimer | | |
10.09.2011
« Lastarac » expose « l’art brut »
Depuis que l’art brut est à la mode, un vent de folie ravage la PQR. De quoi venir gonfler la montgolfière de ma rubrique intitulée : Nos amies les bêtes. Parmi le nombre de perles qui s’égrènent sur le Net, j’ai choisi celles-ci, accumulées dans un court article de La Dépêche du Midi du 9 septembre 2011
La Star Ac, sa sainteté Vassily Kandinsky, avouez qu’il fallait l’inventer! Pour ceux qui l’ignoreraient, le «chantre» de l’art brut, Jean Deschamps (sic) est l’immortel auteur de L’Air de la cambrousse, Aspergeante culture et de L’Hourloupe aux choux.
Le Laïus prend sa source sur le territoire de Laguian-Mazous (je n’invente rien), ce qui explique peut-être qu’on soit fort sur la tchatche dans cette commune du Gers. Si vous êtes dans le coin, courez donc demain dimanche 11 septembre à l’église de Laguian-Mazous. Vous me direz si monsieur Martine est un talentueux rigolo ou un authentique naïf car moi j’hésite.
16:02 Publié dans art brut, Expos, Gazettes, Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (0) | | Imprimer | | |
09.09.2011
Le sculpteur Etienne-Martin affronte La Cohue
Même si vous êtes des happy-few, La Cohue est faite pour vous. La Cohue c’est un musée, situé dans cette charmante Vannes bretonne qui mérite une révérence spéciale parce que jusqu’au 2 octobre 2011 elle abritera l’œuvre d’un artiste digne d’intéresser les afficions de l’art brut sans du tout appartenir à celui-ci.
Il s’agit d’Etienne-Martin dont l’œuvre reste incompréhensiblement sous-estimée.
Je le connaissais pour ces Demeures, étonnantes sculptures habitables qu’on n’a pas souvent l’occasion de rencontrer.
Mais le beau catalogue de l’expo que j’ai sous les yeux nous révèle bien d’autres choses.
Notamment cet époustouflant manteau qui ne pourra que vous donner du bonheur, si comme je le crois, vous avez le cœur animulien.
Personnellement, je n’ai rien contre l’art contemporain quand il s’élève ainsi aux sommets de l’art brut. D’accord, ce n’est pas souvent mais raison de plus pour le claironner quand ça arrive. Dans une époque où l’art brut est trop volontiers mis à nu par ses célébrateurs même, qui s’emploient à le fourrer, avec le tout venant de l’art contemporain, dans le même sac institutionnel, il est hautement nécessaire de mettre en relief les véritables convergences que nous révèle l’œuvre puissante et émouvante d’Etienne-Martin.
23:24 Publié dans Expos, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : etienne-martin, vannes, sculpture, la cohue, manteau | | Imprimer | | |
04.09.2011
Loulou et moi, 6 ans après
«Wo es war, soll ich werden». Y’ a des moments où je m’demande si j’ai un inconscient! Heureusement, la PQR est là pour m’en tenir lieu. D’une édition charentaise de Sud Ouest, en date du 17 août 2011, j’ai eu l’émotion de voir surgir de mon passé monsieur Loulou (André) Degorças, «sculpteur cagouillard».
Quelle reviviscence! Rappelez-vous. C’était au début septembre 2005. Je n’étais pas encore la «Grande Timonière» que je suis devenue. Celle dont Mr Alain Bouillet, dans le n°34 de la revue Création Franche (mai 2011), dit que son blogue est –je cite– «bien connu des amateurs d’art brut». La gloire ne poudrait pas encore les ailes de votre Petite âme errante et ses chevilles n’étaient pas enflées. J’étais rien qu’une âmelette nouvelette, mal assurée sur ce qui lui tenait lieu de jambes sous sa mini-robe. Elles ont grandi depuis, grâce à vous, chers lecteurs et lectrices, qui m’avez fortifiée de votre attention et de vos informations. Elles m’ont portée jusqu’à mon sixième anniversaire que j’ai le plaisir de placer aujourd’hui sous les auspices de Loulou de Genté, petit bourg situé près de Segonzac. Loulou c’est le genre de gars qui ne demande rien à personne et qu’on découvre par hasard. Leur création mérite d’être protégée et leur tranquillité respectée. C’est pourquoi j’avais évité de le localiser en 2005 quand j’en parlé pour la première fois.
Je m’imaginais que les stakhanovistes du bord des routes, qui traquent le «singulier de l’art» comme l’orpailleur de Guyane ses pépites, finiraient par le trouver. Mais non. Mes photos étaient trop petites. Alors, à l’occasion de mon sixième anniversaire, c’est moi qui vous fait un cadeau en les élargissant un peu.
Place d’abord à ces personnages en ciment teinté, grandeur nature, qui veillent à l’entrée de la maison de la mère de Loulou.
Il y en a 4 dont une représente «sa» Sheila, chanteuse dont Loulou est fan depuis qu’elle l’a invité à la teuf donnée pour ses 20 ans. Elle chante Ecoute ce disque.
Un maçon (Loulou ?), sur le pilier symétrique, présente ses outils.
Loulou aimait trop l’invention pour en rester là. Son brevet pour une taloche en plastique trône chez lui sous une vitrine. Dans sa cour, il a vu un soir des extra-terrestres, «petits et transparents».
Et il s’est bricolé un petit musée de science-fiction avec des comètes peintes sur des bâches noires et une ronde d’aérolithes sur tiges de métal.
Au supermarché du coin, il cherche des idées dans les revues sur les soucoupes volantes.
Au rayon des viandes limousines, il achète des bas morceaux pour «son drôle», un vieux chien pour lequel il a conçu une rampe d’accès pour monter au premier étage de sa maison.
Sans doute Loulou n’entretient-il avec l’art brut que des parentés assez lointaines. Il fabrique des souvenirs pour les mariages, de petites stèles avec visages de profils d’après photo.
Ce qu’il voudrait c’est en réaliser pour des hommes politiques auxquels il voue une innocente considération. Mais les ministres ne se bousculent pas pour venir se faire portraiturer au fotomaton local pour lui. Cela ne fait rien, on l’aime bien quand même et je suis heureuse d’avoir, il y a 6 ans, commencé par lui et par son copain Lucien Favreau à qui il avait conseillé «de mettre de la couleur».
18:37 Publié dans art brut, De vous zamoi, Gazettes, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, environnements bruts et spontanés, andré degorças dit loulou, loulou le cagouillard, sheila, anniversaire | | Imprimer | | |
03.09.2011
Art Brut and Then Some chez Cavin-Morris
Hey honey, take a walk on the non-mainstream side!
Irène qui venait des Caraïbes est un souvenir. Le calme est revenu à New York après la tempête mais le cerveau de Randall Morris bouillonne toujours. Le 10 septembre 2011, la nouvelle exposition de la Cavin-Morris Gallery ouvre ses portes et son titre dit bien ce qu’il veut dire : Art brut and then some. Axée aussi bien sur des œuvres asiatiques, américaines qu’européennes, elle réunira, jusqu’au 15 octobre 2011, une sélection d’œuvres de créateurs défendus par la Galerie.
Cela va des constructions guérisseuses d’Emery Blagdon aux dessins médiumniques d’Helen Butler Wells et aux cartes météorologico-psychiques de Zdenek Kosek, en passant par les dessins acérés et obsessionnels de Chris Hipkiss.
L’expo C-V de ce début d’automne mêle aussi des créateurs bruts japonais qui travaillent l’argile comme Kazumi Kamae
et d’autres «some» américains comme Mort Golub que je connais trop peu pour pouvoir me prononcer à propos de leur genre de beauté. Je n’ai pas eu le temps non plus d’explorer les relations entre les images de Pushpa Kumari et les sculptures emperlées, cousues et peintes de Sandra Sheeny.
Branchez-vous sur le site de la Galerie et cliquez sur «self-taughts artists» dans «contemporary». Cela vaut le coup. Ce qui mérite aussi le détour ce sont les théories de Randall Morris, toujours ardent à définir le domaine auquel nous nous intéressons, lui et nous. C’est plaisant de constater que le mot «art brut» fait maintenant partie du vocabulaire américain. Le temps est révolu où on nous disait que les amateurs d’artistes autodidactes des U.S.A seraient incapables de digérer ce terme, soit-disant trop français. N’en déplaise aux pessimistes, nos amis d’outre-Atlantique s’emparent de la notion forgée par Jean Dubuffet et c’est tant mieux. Les voilà mêmes qui enrichissent son contenu et c’est encore tant mieux.
Lisons Randall Morris. En matière d’œuvres, il insiste sur le critère de la qualité. On ne peut qu’applaudir. En matière de définition, il en cherche une qui soit vraiment convaincante. Démarche légitime mais qui pêche peut-être un peu par positivisme. En raison de la riche diversité qui caractérise l’art brut, on ne peut que s’accommoder d’un certain flou. A chaque nouvelle découverte, l’art brut remet en cause ses fondements. Aucune tranquillité intellectuelle à attendre avec lui. Il y a toujours une part non dominée qui vient vous pourrir le raisonnement. Faut-il vous faire un dessin?
Randall Morris envisage le domaine de l’art brut et celui du mainstream sous la forme de 2 cercles qui se chevauchent. Selon lui, il y a des endroits qui ne se rencontrent jamais et d’autres qui se mélangent et deviennent presque indiscernables. Ouais! Sauf qu’à mon avis, il ne s’agit pas de deux cercles mais de deux grosses bê-bêtes protéiformes et gonflables comme une baudruche de Jeff Koons. Non seulement, elles n’arrêtent pas de glisser l’une sur l’autre, latéralement et de haut en bas mais encore elles n’en finissent pas de gonfler et de dégonfler par endroits comme des pastas dans l’eau bouillante. Avec l’art brut, les scientifiques ont du souci à se faire. Le microbe n’est jamais stable sous le microscope.
Bon, j’arrête parce que c’est moi qui risque d’avoir un hurricane sous la boîte cranienne.
Randall Morris écrit :
00:32 Publié dans Ailleurs, art brut, Ecrits, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, randall morris, emery blagdon, chris hipkiss, kazumi kamae, sandra sheeny | | Imprimer | | |
01.09.2011
Pince bec chez Rodin
Plus que 3 jours pour Pince bec. C’est une Animulienne vigilante qui m’a sonné l’alarme. Mais comment aurais-je pu deviner qu’au Musée Rodin, jusqu’au 4 septembre 2011, il y avait une réception d’ambassadeurs?
Celui-ci, plénipotentiaire de la Principauté Dubuffet, vient évidemment de se fourrer un gros Ferrero Rocher dans la gargoulette.
Jean Dubuffet, Pince bec, 1960
© Fondation Dubuffet, Adagp Paris, 2011
De quoi faire exploser le Penseur. De rire ou d’indignation ?
22:39 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musée rodin, jean dubuffet, ferrero rocher | | Imprimer | | |
31.08.2011
Un jardin en cravate et lunettes noires
Du bord des routes, l’été nous gratifie de ses trouvailles. Cela fait longtemps déjà qu’on voulait s’arrêter dans ce village tout en longueur où d’ordinaire on ralentit devant une maison toute fleurie agrémentée d’un jardin extraordinaire.
Les automobilistes sourient et oublient. Pas Bertrand Lacy qui a décidé un jour d’y revenir avec son appareil photo parce que l’endroit lui faisait penser à son peintre en sabots préféré. Bertrand Lacy qui aime Chaissac et ce coin de Vendée en bordure du Marais poitevin où volontiers il villégiature. Collectionneur, artiste et comédien, comment serait-il passé sans remarquer ce petit chef d’œuvre d’art topiaire aidé?
La dame qui habille si gentiment ces créatures végétales délicates sacrifie, avec une grande élégance personnelle, à une tradition de buis taillés, toujours vivace dans le pays. Elle est très gentille et accueillante pourvu qu’une barrière la sépare de son interlocuteur.
Même si celui-ci n’a rien d’intrusif et qu’il s’exprime avec des mots simples et justes : «Il est toujours bien agréable de rencontrer au détour d’un petit village, des brins de poésie…». J’extrais cette phrase d’une carte postale virtuelle que Bertrand Lacy a choisi d’envoyer à Animula Vagula parce que ça lui fait «juste plaisir de transmettre (…)».
Merci à lui pour ce geste et merci pour son sens du respect. Quelques contrariétés de voisinage ont rendu un brin méfiante la personne qui est à l’origine de ce jardin en cravate et lunettes noires.
Loin de s’en plaindre, Bertrand a trouvé que ce fait anecdotique «rendait son jardin encore plus piquant et intéressant». Et je l’approuve, nom d’une petite âme errante !
23:08 Publié dans Glanures, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art topiaire, environnements populaires spontanés, habitants paysagistes | | Imprimer | | |
26.08.2011
Des Rives sous roches
Le vent se lève. Il fait moins chaud. Mon petit cerveau n’est plus ramollo et mon écran est moins brûlant. Encore deux, trois mauresques, un mojito et ce sera le boulot. La rentrée s’annonce grave avec un 2 septembre à la clé. C’est ce jour-là que débute l’expo Des Rives à L’Auberge de Baulmes, charmant abri sous roche au pied du Jura.
Des Rives, à qui voulez-vous que ça parle, sinon à Animula Vagula qui a toujours fait de ce jeu de mots son cheval de bataille?
Récemment c’est sur les bords de l’Escaut qu’une expo belge à géométrie variable empruntait à mon blogue son sous-titre!
Ici, dans cette exposition suisse organisée par Mordache of Lausanne, une asso qui promeut le travail du photographe «autodidacte» (selon le copieux pedigree joint à la présentation du show) Mario Del Curto, ce n’est pas pareil. Céline Muzelle, en bonne lectrice, reprend ma balle au bond et marque un panier en filant avec brio la métaphore : «Les remous n’ont pas manqué dans la vie des artistes que Mario Del Curto a choisi de photographier . Des événements tragiques, un parcours chaotique ou un rêve inaccompli sont souvent la source de leur création. Celle-ci épouse les méandres de leur existence tout en constituant pour eux un refuge, une rive où se retirer lorsque les vents soufflent trop fort».
Merci madame, c’est joliment dit et je ne peux qu’applaudir à cette extension du domaine de mon sous-titre calembourgeois!
Attention, l’expo Des Rives ne crèchera à Baulmes que jusqu’au 2 octobre 2011. Elle se déploiera ensuite en janvier 2012 dans un autre lieu décentré de Suisse romande : au Vide-Poches de Marsens dans la Gruyère, au cœur d’un genre d’hosto psy. Entre temps, elle visitera en novembre 2011, la Villa Piaggio de Gênes. A chaque étape la présentation sera différente. Les accros pourront donc se farcir les 3. Personnellement, je passerai vite sur les photos de La Demeure du (soit-disant) Chaos car je me contre-tamponne de cette «folie» (au sens aristocratico-architectural du terme).
Mais MDC peut bien perdre un peu de temps puisqu’il nous gratifie par ailleurs de très chouettes zimages de nos lascars favoris. A côté de Melina Riccio et Bonaria Manca déjà célébrées par votre Petite âme errante, je note dans le programme : Gu Ya, modeste jeune femme du Sud-Ouest de la Chine, auteur d’un rouleau dessiné sur 1000 mètres
Guy Brunet qui fait une fixette sur le cinéma
Yuchi Yamamoto, pêcheur japonais, créateur d’un sacré environnement orné de milliers de coquillages
Veijo Rönkkönen, du Nord-Est d’Helsinki, et ses 500 personnages sculptés grandeur nature. Ceux qui voudraient que je leur fasse un cours n’ont qu’à consulter le dossier de presse qui est trop bien fait. On en voudrait toujours des comme ça!
En pinaillant comme une bête, je n’ai pu y trouver qu’une coquille, enrichissante à souhait : «Les lieux qui accueillent l’exposition sont des endroits conviviaux, propices à de rires (sic) échanges avec un public qui n’est pas nécessairement habitué à de telles manifestations».
Quand le rare devient rire (et vice versa)
c’est le refoulé animulien qui fait retour
dans le discours savant!
Poil aux dents.
16:35 Publié dans Ailleurs, Expos, Images, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, mario del curto, céline muzelle, bonaria manca, gu ya, guy brunet, yuchi yamamoto | | Imprimer | | |